Retrouvez la chronique "Veille Sanitaire" de Manon Mariani sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/veille-sanitaire
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AmusantTranscription
00:00Bientôt, vous taperez ensemble dans le ballon à la salle de boxe.
00:03Faites attention Mathieu, vous verrez.
00:04Elle nous a fait une démonstration à midi, ses coups sont très très vifs.
00:07C'est vraiment… Méfiez-vous ! Manon, vous êtes plus à l'aise sur les réseaux sociaux
00:10que sur les rings.
00:11Chaque après-midi, vous nous alertez sur les nouvelles tendances dans votre veille
00:13sanitaire.
00:14Aujourd'hui, vous nous parlez d'applications très utiles pour les femmes.
00:1775% des femmes ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans l'espace public.
00:2160% des femmes adaptent leur tenue quand elles sortent le soir.
00:2476% hésitent à sortir tard par peur de se faire agresser.
00:28Ces chiffres sont édifiants et en plus, ils sont récents.
00:32L'IFOP, en partenariat avec L'Oréal, a mené une étude dans 20 pays pour savoir
00:35comment se sentent les femmes dans l'espace public.
00:37La réponse est unanime, elles ne se sentent pas en sécurité.
00:40Je dis « elles » mais je peux aussi m'inclure évidemment.
00:43Pour beaucoup d'entre nous, rentrer tard le soir est une épreuve, se balader dans
00:46la rue et prendre les transports en commun aussi est pour cause.
00:49On est beaucoup à avoir déjà vécu des situations plus ou moins graves, où on a eu peur ou
00:53encore pied, où on s'est fait agresser.
00:55Et je le précise, une agression n'est pas forcément un viol.
00:58C'est un cas extrême et fréquent.
01:00Mais une agression peut aussi être un regard trop pesant sur notre corps, des sifflements,
01:04des gestes déplacés.
01:05Je le précise car pour beaucoup, ce genre de situation peut paraître anecdotique alors
01:09que ce n'est pas le cas.
01:10Et c'est justement pour lutter contre ces formes de harcèlement que des applications
01:14ont été créées.
01:15Vous avez un exemple ?
01:16Celle dont tout le monde parle en ce moment est française et s'appelle « The Sorority ».
01:20Elle a pour but de protéger les femmes en se basant sur l'entraide, sur l'esprit
01:24de sororité.
01:25C'est là que les parents de la jeune philippine ont diffusé un avis de recherche pour retrouver
01:29leur fille, avant que son corps ne soit découvert dans le bois de boulogne il y a une semaine.
01:33Tous les utilisateurs de l'application ont reçu une alerte concernant sa disparition
01:38et ils ont pu relayer l'information sur leur réseau.
01:40Et en plus d'être un outil de diffusion, The Sorority peut servir aux femmes dans leur
01:45vie de tous les jours.
01:46Car si elles se sentent en danger, l'application leur propose d'appuyer sur un bouton virtuel
01:51qui va avertir les 50 utilisateurs les plus proches grâce à la géolocalisation.
01:55Donc par exemple, si je me balade dans la rue et que quelqu'un me suit, je peux utiliser
01:59The Sorority pour que les personnes qui utilisent l'appli aux alentours me viennent en aide.
02:03Parce qu'à partir du moment où une alerte est envoyée, les 50 personnes qui l'ont
02:07reçue peuvent contacter celle qui est en danger via des messages ou encore mieux, l'aider
02:12physiquement car elles ont accès à sa localisation en direct.
02:15D'après sa créatrice Priscilla Routier-Trillard, 8 à 12 utilisateurs en moyenne contactent
02:21la lanceuse d'alerte dans la minute qui suit l'envoi du message.
02:24Elle dit aussi que 80% des alertes sont envoyées après un incident dans la rue ou dans les transports.
02:30C'est pour ça qu'il faut en parler, parce que la majorité des femmes et du coup aussi
02:36des hommes ne savent pas que ce genre d'application existe.
02:38La preuve, The Sorority compte 116 000 utilisateurs, dont 17 000 à Paris, des chiffres encourageants
02:44mais c'est encore trop peu.
02:45Car vous l'avez compris, tout le principe de l'application repose sur l'entraide.
02:49Donc plus il y a d'utilisateurs, plus il y a de chances d'éviter des drames potentiels.
02:53Car évidemment, The Sorority encourage aussi à contacter les autorités en cas d'alerte.
02:58D'ailleurs, l'application a même noué un partenariat avec le ministère de l'Intérieur
03:02qui a prévenu les forces de l'ordre de l'existence de l'application et de son sérieux.
03:06Et The Sorority n'est pas la seule application à venir en aide aux femmes.
03:09Il y a aussi Humey qui propose des lieux où les femmes qui se sentent en danger peuvent
03:13se réfugier.
03:14Des bars, des restaurants, des commerces ou encore Mon Chaperon qui se bat sur le même
03:19principe que le covoiturage mais cette fois-ci pour faire du copiétonnage quand on a un
03:23peu peur de rentrer tout seul ou toute seule.
03:25Toutes ces applications ont aussi le même principe de bouton d'urgence pour prévenir
03:28en cas de danger.
03:29Donc n'hésitez pas à en parler autour de vous sans attendre un autre drame.
03:33Car ce sont des outils à ne pas négliger aujourd'hui.
03:35Et puis j'ai beaucoup parlé de leur utilité concernant le harcèlement de rue mais elles
03:39servent aussi aux victimes de violences conjugales qui n'osent pas forcément contacter les
03:42autorités en cas de situation grave.
03:45Ces applis peuvent aussi les aider à être sauvées car trouver une safe place, se sentir
03:50en sécurité, communiquer avec l'extérieur, ça peut sembler si simple quand on n'y est
03:54pas directement confronté et dont nous donc, les unes et les autres, nous sommes nos meilleurs
04:00alliés et messieurs, évidemment, vous êtes les bienvenus pour participer.