• il y a 2 ans
La journaliste au JDD, Charlotte d’Ornellas, était l’invitée de Face à l’info, ce jeudi 30 novembre, sur CNEWS. Elle s’est exprimée sur les liens entre l'immigration et le trafic de drogue : «Imaginez ce que représentent pour la France des enfants qui a 12, 13 et 14 ans sont inscrits dans des environnements de violence pure».

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Transcription
00:00 Déjà là, le lien existe très clairement. On ne parle pas de français d'origine étranger.
00:04 On parle non seulement d'étrangers, mais en situation irrégulière.
00:06 C'est ça.
00:07 Donc, pour la plupart, arrivé ces dernières années, et en plus parfois très jeunes.
00:12 Alors, c'est quand même une réalité qu'il faudrait au minimum intégrer et regarder bien en face,
00:17 surtout dans sa progression, pour ceux qui veulent accélérer l'industrialisation,
00:23 on va dire, des flux migratoires, notamment par le biais de la Méditerranée,
00:26 en ne pensant cette question-là que sous le signe de l'accueil.
00:30 Il faut évidemment, je pense qu'il y a une chose sur laquelle on s'entendra tous,
00:32 enfin sauf quelques-uns qui préfèrent travailler de près ou de loin avec eux,
00:36 mais on s'entendra tous sur le fait que les passeurs se criminalisent,
00:39 mais à échelle vraiment énorme, ces dernières années,
00:43 qu'ils travaillent directement avec des trafiquants, à qui ils livrent en quelque sorte,
00:47 et parfois, de la marchandise humaine.
00:49 Parce que je veux bien qu'on lutte contre l'esclavage qui est aboli depuis quand même quelques années maintenant,
00:54 mais ce serait bien de voir celui qui existe aujourd'hui.
00:56 Or, c'est littéralement ce dont on parle, et l'organisation de ces réseaux de passeurs
01:01 relève franchement de la reconstitution d'une route d'esclavagisme pur.
01:06 Mais vraiment, alors évidemment, il n'y a pas que ça qui se passe, on va dire,
01:11 ou qui passe par le biais de la Méditerranée, mais il y a ça aussi.
01:13 Et pourquoi on trouve ces étrangers, pour revenir à votre question, et si possible mineurs ?
01:17 Pour les mineurs, ça peut être un arrangement dès le départ de l'autre rive de la Méditerranée.
01:23 On a vu plusieurs fois des témoignages, notamment de ceux qui sont chargés de les accompagner
01:28 à l'aide sociale à l'enfance aujourd'hui, dire "ils partent, la traversée est moins chère pour eux,
01:32 parce que les trafiquants leur expliquent qu'ils rendront quelques services pour rembourser leur traversée
01:37 ensuite arrivée en France".
01:38 Ils sont pris pieds et poings liés par des réseaux excessivement violents,
01:42 et n'importe quelle tentative de fuite de ces réseaux équivaut à se mettre en danger,
01:46 parfois même en danger de mort.
01:48 Donc je ne vois pas très bien à quel moment la nouvelle vie est aussi formidable que certains le laissent paraître.
01:56 Par ailleurs, les opérations sur les points de deal dont on parle ces derniers mois,
02:01 on va dire, les opérations, vous savez, très régulières sur les points de deal,
02:03 elles ont l'avantage indiscutable de soulager la population locale.
02:07 Quand vous débloquez un point de deal en bas d'un immeuble, les habitants de l'immeuble sont évidemment contents.
02:11 Simplement, les têtes de réseau échappent évidemment à ce harcèlement des points de deal sur le terrain.
02:18 Ils ne sont évidemment jamais sur le terrain, et ça c'est la police judiciaire qui s'en charge
02:23 à partir de ce qui est récupéré sur le terrain.
02:26 Donc les vrais organisateurs de ce trafic, qui ont un seul intérêt dans leur trafic, évidemment,
02:32 ça n'est que l'argent.
02:34 Or, comment en économiser en plus en échappant au contrôle,
02:37 en prenant des petites mains, d'abord qui coûtent moins cher, eux aussi,
02:41 et qui échappent au contrôle de police, c'est-à-dire qu'ils sont difficilement détectables.
02:46 Eh bien, vous faites un turnover permanent, si possible avec des mineurs,
02:49 parce que quand vous ajoutez à ça la question de la minorité, notamment devant la justice,
02:53 eh bien vous avez une parfaite chair à canon pour continuer vos trafics.
02:58 Et on trouve aujourd'hui, je pense qu'il faut quand même regarder les choses en face,
03:03 dans les règlements de comptes, on trouve des gamins de 15 ans des deux côtés de la Kalachnikov.
03:09 Des gamins de 15 ans qui sont parfois, et de plus en plus, en effet, eux-mêmes,
03:13 alors pas en situation irrégulière, puisqu'étant mineurs, on ne peut pas dire en situation irrégulière,
03:16 ils sont mineurs non accompagnés, mais qui arrivent par le même biais.
03:20 Et imaginez, par ailleurs, pour la France, ce que représentent des gamins qui, à 12, 13, 14 ans,
03:28 sont inscrits dans un tel environnement de violence pure,
03:31 au point qu'ils sont capables de tuer à des âges où, en général, on joue au Lego,
03:36 dans un imaginaire français.
03:38 Imaginez la violence dont sont capables ces jeunes,
03:41 et la violence dont ils seront capables aussi dans 10 ans.
03:45 C'est évidemment une question qui se pose de sécurité évidente en France sur celui-là,
03:49 pour les Français, et même de considération de la vie de ces gamins, évidemment.
03:55 [Musique]
03:58 [SILENCE]

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