Ici l'Europe - Glyphosate : l'Europe en reprend pour 10 ans

  • l’année dernière
La Commission européenne va prolonger l'autorisation du glyphosate jusqu'en 2033, faute d'une majorité qualifiée d'Etats-membres pour se prononcer pour ou contre son interdiction. Une décision dénoncée par les écologistes et qui s'ajoute à un rejet par le Parlement européen de la trajectoire de réduction des pesticides de 50% d'ici à 2030. Année de Production : 2023

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Transcription
00:00 France 24, RFI et public Sénat présentent
00:05 (Générique)
00:25 Bonjour à tous, merci de nous rejoindre pour "Ici l'Europe". Alors que la COP a commencé
00:30 et se tiendra jusqu'au 12 décembre aux Émirats Arabes Unis, l'Union Européenne appelle ses partenaires internationaux
00:37 à respecter les objectifs ambitieux, fixés et à aller d'ailleurs au-delà. Mais est-elle toujours championne mondiale
00:45 de l'environnement ? Et les 27, et même les parlementaires européens, ne sont-ils pas en train de revenir en arrière
00:52 sur des textes d'un pacte vert très protecteur de l'environnement et du climat, mais trop contraignant aux yeux
00:59 de certains industriels et du monde agricole ? Nous allons en parler tout de suite avec notre invité de la semaine,
01:05 Pascal Canfin. Bonjour. Je rappelle que vous avez été ministre du Développement sous François Hollande.
01:11 Vous étiez à l'époque chez les Verts. Vous êtes passé dans le parti qui s'appelle aujourd'hui Réunion Europe,
01:16 la majorité présidentielle, et président au Parlement européen de la fameuse Commission Environnement,
01:23 Santé Publique et Sécurité Alimentaire, l'Europe qui est présente en force, il faut bien le dire, à la COP28 à Dubaï,
01:29 avec la présidente de la Commission, Emmanuel Macron, Pedro Sánchez, Georgia Meloni, en l'absence de Joe Biden
01:36 et de Xi Jinping tout de même. Que peut-elle attendre cette Europe de la COP ?
01:40 On attend une mobilisation internationale encore plus grande qu'aujourd'hui. Concrètement, notre objectif,
01:46 c'est de maintenir le dérèglement climatique. On sait que le dérèglement climatique, il est là.
01:51 La question, c'est de le maintenir dans une zone qui ne devient pas un chaos climatique.
01:56 C'est la fameuse barre des deux degrés de réchauffement. Et donc, c'est pour ça que nous, Européens,
02:01 on met des propositions nouvelles sur la table. Par exemple, on va évidemment rejoindre le nouveau fonds
02:07 pour aider les pays qui sont les plus vulnérables à s'adapter au changement climatique.
02:12 On est au rendez-vous des 100 milliards de Copenhague, qui c'était un engagement pris il y a maintenant plus de 15 ans,
02:19 que nous n'avions pas honoré jusqu'à présent. Ça y est, on y est enfin. Donc, il y a des choses qui avancent.
02:24 Et on va faire des propositions pour aller encore plus vite à l'échelle mondiale, par exemple,
02:28 dans le déploiement des énergies renouvelables, de l'efficacité énergétique. Et nous, Européens, je peux vous dire qu'on fait le job.
02:34 Alors, selon le service européen Copernicus, justement, ça c'est une avancée technologique que d'avoir Copernicus,
02:41 qui nous indique un petit peu où on en est. La Terre a brièvement franchi le seuil critique de réchauffement.
02:46 Pour la première fois, la moyenne mondiale a dépassé les 2 degrés par rapport à l'ère pré-industrielle.
02:53 On a mis en place de très beaux outils, donc on le dit, des satellites performants. Et pour nous dire que c'est trop tard déjà ?
03:00 Ah ben c'est en partie trop tard, parce que ça fait quand même 40 ans que les scientifiques nous alertent
03:05 et que les responsables politiques et économiques dans leur ensemble n'ont pas une action qui est à la hauteur de ce qu'il faut faire.
03:12 Ça fait quand même 40 ans qu'on le sait. Donc, ce qu'on essaye de faire avec le Green Deal, le pacte vert européen,
03:17 c'est de rattraper ce retard, d'accélérer pour tenir l'objectif qu'on s'est fixé, notamment avec les accords de Paris.
03:22 On accélère énormément, on va doubler la part des énergies renouvelables par rapport à ce qui existe aujourd'hui, d'ici 2030.
03:30 On va totalement décarboner le parc automobile futur, c'est-à-dire à partir de 2035, plus aucune voiture qui n'ait pas zéro émission de CO2
03:39 ne pourra être vendue en Europe, que ce soit une voiture européenne, chinoise, japonaise ou américaine.
03:45 On fait la même chose, on est en train de finir la négociation sur les bus et les camions.
03:49 Et je peux vous donner comme ça des dizaines d'exemples, parce que le pacte vert, c'est 75 lois.
03:55 Et quand vous changez 75 lois en même temps, je peux vous dire que ce que vous allez chercher, c'est un changement systémique.
04:02 Évaluons le respect de nos engagements. Le 1er décembre, dans le pavillon de l'Union européenne à Dubaï,
04:08 la présidente Van der Leyen a accueilli un événement de haut niveau pour promouvoir notre marché du carbone,
04:15 aligné sur les objectifs de Paris. Or, on constate, si on regarde de plus près, un retard de l'Union européenne pour 2030.
04:21 Au rythme actuel, on ne sera pas à l'objectif contraignant de -55% par rapport à 90%, mais plutôt à 41%.
04:29 Est-ce qu'on est crédible, finalement, en donneur de leçons, si on ne fait pas le boulot complètement nous-mêmes ?
04:33 C'est pour ça qu'on le fait. C'est pour ça que toutes les réglementations que nous passons ont un seul objectif,
04:38 c'est d'atteindre les fameux -55% que vous évoquiez tout à l'heure, pour être alignés avec les engagements que nous avons pris nous-mêmes.
04:44 Et c'est pour ça qu'on n'y est pas encore. Vous avez raison. C'est pour ça qu'on continue de changer les règles du jeu pour y arriver.
04:49 Sur le prix du carbone, aujourd'hui, on est la seule zone au monde, la seule, à avoir un prix du carbone sur nos industries
04:57 qui soit autour de 80 à 100 euros la tonne de CO2. C'est pour ça qu'on est exemplaire, mais c'est aussi pour ça qu'on a besoin
05:05 de nous protéger contre un dumping climatique qui viendrait de Turquie, de Chine, d'Inde, où on serait obligé d'importer des produits
05:15 qui, eux, ne paieraient pas le prix du CO2. Ce serait absurde d'un point de vue de compétitivité industrielle.
05:20 C'est pour ça que dans tous les textes qu'on a votés, l'un d'entre eux est particulièrement important.
05:25 C'est ce qu'on appelle la taxe carbone aux frontières. C'est le fait que lorsque un produit comme de l'aluminium ou de l'acier ou des engrais
05:32 rentrent dans l'Union européenne, eh bien ils payent le même prix du carbone que s'il avait été produit en Europe,
05:39 de façon à ce qu'on égalise les conditions de la concurrence. On est les premiers au monde à le faire. Encore un autre exemple.
05:44 On est les premiers au monde à le faire. Donc moi, je n'ai vraiment pas à rougir, je peux vous dire, on n'a vraiment pas à rougir
05:50 de notre action et de notre leadership climatique.
05:52 Est-ce qu'on a à rougir de notre négociateur ? Parce qu'à partir du 6 décembre, entre en piste le nouveau commissaire
05:59 en charge de cette négociation à la COP28, Wobke-Eckstrak, vous avez auditionné justement, et qui était très controversé
06:07 à l'époque de cette audition, parce qu'il a fait sa carrière proche des pétroliers.
06:12 Je ne peux pas vous laisser dire qu'il aurait fait sa carrière proche des pétroliers. Il a travaillé deux ans, d'accord, chez Shell.
06:17 Chez Shell. Il y a, je pense, une vingtaine d'années. Bon, c'est vrai, je ne le conteste pas, il s'est expliqué.
06:22 Mais enfin, je ne peux pas vous laisser dire qu'il aurait fait toute sa carrière proche des pétroliers.
06:26 Ça, c'est un point factuel que je voulais rappeler. Deuxièmement, il a pris des engagements.
06:32 Et si nous l'avons validé en tant que commissaire climat, c'est précisément parce qu'il a répondu positivement aux questions
06:38 que nous lui avons posées de manière extrêmement claire. Par exemple, est-ce que vous allez continuer à proposer
06:43 des nouvelles réglementations pour aller plus loin dans la baisse de la consommation de pétrole et de gaz en Europe ?
06:51 Et la réponse est oui. Elle a été documentée. On n'a pas le temps de venir dans les détails ici.
06:54 Mais ça fait partie évidemment de sa feuille de route. Bien qu'il ait travaillé il y a 20 ans, c'est Shell, parce que c'est évident.
07:00 Et l'Agence internationale de l'énergie nous le dit tous les jours. Si nous voulons être crédibles et sérieux et alignés
07:06 avec l'accord de Paris et donc au rendez-vous du climat, il nous faut réduire massivement notre dépendance aux énergies fossiles.
07:13 Et c'est particulièrement vrai chez nous.
07:15 Est-ce qu'on en parle suffisamment à cette COP justement à Dubaï ?
07:17 Justement, ce qui est intéressant, c'est qu'on en parle même à Dubaï. Parce qu'on pourrait dire, OK, c'est bien d'en parler à Paris.
07:23 Enfin, nous, on ne produit pas de pétrole. Donc c'est facile de parler de ce sujet en France.
07:27 C'est plus difficile, mais c'est beaucoup plus intéressant, beaucoup plus stratégique, d'en parler là où ça se passe,
07:33 c'est-à-dire en Arabie saoudite, dans les Émirats, au Qatar, etc.
07:36 Parce que c'est là qu'est la puissance de feu de l'industrie fossile et en partie aux États-Unis.
07:40 Et nous, Européens, je voudrais juste conclure là-dessus, nous, Européens, notre agenda climatique, c'est aussi un agenda de souveraineté géopolitique.
07:48 Parce qu'à partir du moment où on importe la quasi-totalité de notre gaz et de notre pétrole, et on l'a vu avec Poutine il n'y a pas si longtemps,
07:56 on est complètement dépendants. Et donc, le fait de réduire notre dépendance au pétrole et au gaz, c'est évidemment bon pour le climat,
08:03 mais c'est aussi bon pour notre indépendance et notre force géopolitique.
08:06 En quelques semaines, on a vu le torpillage d'un projet sur la restauration de la nature,
08:11 un report s'y nédier de la réforme de la réglementation sur les produits chimiques,
08:15 une réautorisation pour une décennie du glyphosate, le vote d'un règlement sur les emballages avec plein d'exceptions,
08:22 et le rejet du règlement réduisant les pesticides. On a plutôt l'impression d'un détricotage de ce pacte vert.
08:28 Alors, tout ce que vous venez de dire est vrai, sauf que la loi sur la restauration de la nature, elle est passée.
08:33 Et citez-moi un autre pays au monde qui a une loi de restauration de la nature qui a le même niveau d'ambition. Aucun, on est les seuls.
08:41 Donc, évidemment, c'est pas parfait. Et j'aurais souhaité, moi, à titre personnel, et je me suis battu pour qu'il soit encore plus ambitieux.
08:47 Bon, maintenant, elle est passée et on est les seuls au monde à le faire.
08:51 Donc, arrêtons de nous tirer des balles dans le pied systématiquement et de voir toujours le verre à moitié vide,
08:58 ce qui est quand même un peu déprimant à la fin. Regardons le verre à moitié plein,
09:02 ce qui fait que sur la même période que vous venez d'évoquer, on a passé le règlement emballage, on est les seuls au monde. Pareil.
09:08 Alors certes, il y a des trous dans la raquette, mais il y a la raquette. Les autres, ils n'ont rien.
09:12 Les trous dans la raquette, c'est par exemple le camembert, soit-il clair.
09:15 Le camembert, non, non, ça, c'est réglé.
09:17 Le camembert avait un emballage.
09:19 On parle de la COP 28 et on parle du paquet de camembert, qui est absolument fondamental, j'en conviens.
09:23 Nous, nous sommes battus et j'ai déposé moi-même l'amendement qui a sauvé la boîte de camembert, aussi de Mont-d'Or, de Gorgonzola,
09:29 puisque c'est un emballage en bois qui était un peu passé sous les radars de la Commission européenne.
09:34 Et parce que c'est pas grand-chose au fond, même si c'est très symbolique, mais en termes de volume, c'est pas grand-chose.
09:38 Donc il est sauvé, je peux rassurer tous les Français qui mangent du camembert, qui nous écoutent.
09:43 Mais au-delà de ça, moi, je pense qu'on n'a pas à rougir de notre action.
09:48 Puisque je peux vous donner, encore sur la déforestation par exemple, un enjeu majeur du climat, c'est les forêts, c'est de protéger les forêts.
09:54 Eh bien, on est les seuls au monde à avoir une loi qui lutte contre la déforestation importée.
10:00 Aujourd'hui, quand je suis un Européen, un Français, je bois du café, je bois du chocolat,
10:05 je ne sais pas si le chocolat ou le café que je bois est issu d'un hectare qui a été déforesté il y a six mois en Amazonie.
10:13 Je ne sais pas. Eh bien, demain, ça ne sera plus légal, ça sera interdit d'importer en Europe de l'huile de palme, du soja, du café, du chocolat,
10:23 qui a contribué à la déforestation de l'Amazonie. Là aussi, on est les seuls au monde à le faire.
10:28 – Est-ce que, enfin, tout de même, il y a un certain nombre de chefs d'État, Emmanuel Macron compris,
10:34 qui ont demandé une pause réglementaire par rapport à des règlements qu'ils jugeaient parfois trop lourds ?
10:41 Et puis, il y a une droite aussi qui monte en Europe au Parlement européen, au créneau, pour dire que finalement,
10:48 c'est très panalisant à la fois pour les agriculteurs et les industriels.
10:52 Est-ce que le Green Deal est menacé par une minorité de blocage et, je le disais, une droite européenne très remontée contre ces textes ?
11:00 – Alors, vous avez raison, et c'est bien la preuve que tout ce qu'on fait est totalement inédit.
11:05 C'est que pendant des décennies, la seule critique qui était portée à notre action sur le climat, c'était qu'on n'en faisait pas assez.
11:12 Aujourd'hui, vous en avez de plus en plus, qui commencent à dire "ouh là là, on est en train d'en faire trop".
11:18 Et vous avez cité des exemples à l'instant. Ça prouve bien…
11:21 – Avant les élections européennes de juin 2014.
11:23 – Ça prouve bien que nous sommes au contraire en train d'avancer beaucoup plus vite qu'avant.
11:26 Et ensuite, il faut rappeler notamment à cette alliance de la droite et de l'extrême droite,
11:31 qui a par exemple fait tomber sur le texte sur les pesticides.
11:34 Moi, j'invite les auditeurs et les téléspectateurs à aller voir les votes des…
11:39 leurs parlementaires européens sur ce sujet.
11:41 Est-ce qu'ils ont voté pour ou contre la réduction des pesticides ?
11:45 Moi, j'ai voté pour. LR, Les Républicains, le RN a voté contre.
11:48 Chacun prend ses responsabilités. C'est aussi ça la démocratie.
11:51 Et on va le dire bien évidemment et le redire pendant la campagne.
11:54 – Puisqu'on est au chapitre de l'extrême droite aux Pays-Bas, pays fondateur de l'Union européenne,
11:59 c'est le parti d'extrême droite de Gerd Wilders qui est arrivé en tête aux dernières élections
12:05 et qui cherche à former un gouvernement.
12:07 Il veut un référendum sur la sortie de l'Union européenne et ouvertement climato-sceptique.
12:14 – Absolument.
12:15 – Est-ce que ça va changer l'ambiance en Europe ?
12:17 – Alors d'une part, je ne suis absolument pas certain qu'il trouve la majorité
12:23 pour mettre à bien le programme que vous venez d'évoquer.
12:26 Parce que certes c'est son programme, mais ça n'est le programme d'aucun des autres partis.
12:30 Donc je pense qu'il faut être conscient du risque, il ne faut pas non plus surestimer ce risque
12:35 parce que je pense que vraiment il n'arrivera pas et les uns après les autres,
12:38 en ce moment même dans les négociations de coalition aux Pays-Bas,
12:41 les autres partis sont en train de dire "jamais on n'organisera",
12:44 parce qu'on ne veut pas sortir de l'Union européenne
12:46 ou que jamais on n'organisera un référendum pour sortir de l'Europe,
12:48 parce que ce n'est pas notre opinion.
12:50 Donc ça c'est important, il faut dédramatiser aussi un tout petit peu.
12:53 Deuxièmement, la victoire aux Pays-Bas montre une chose,
12:56 c'est que évidemment la victoire de l'extrême droite est possible,
12:58 mais qu'elle n'est jamais une fatalité,
13:01 puisque il y a quelques semaines, dans la même Europe, on a eu des élections en Pologne.
13:05 Où là c'est l'inverse, c'est l'extrême droite qui est au pouvoir
13:08 depuis des années et des années en Pologne,
13:10 qui a été battue par une majorité centriste pro-européenne.
13:13 Et en Espagne, où tout le monde donnait l'alliance de la droite et de l'extrême droite
13:17 très climato-sceptique, là aussi très anti-européenne gagnante,
13:20 finalement ce sont les partis pro-européens et engagés sur l'environnement qui ont gagné.
13:25 Donc c'est une bataille, c'est une bataille.
13:27 Parfois on la gagne, parfois on la perd, ça s'appelle la démocratie.
13:30 Et c'est pour ça que les enjeux, les enjeux majeurs de cette élection européenne,
13:34 ça sera de savoir si l'Europe reste dans une logique de construction de l'Europe puissance,
13:40 face à la Chine, face aux États-Unis, puis à exister au XXIe siècle tous ensemble,
13:46 ou si au contraire, on se fragmente, on vide le projet européen de l'intérieur
13:50 et objectivement on sortira de l'histoire.
13:53 C'est ça, c'est ça l'enjeu des élections.
13:55 Vous êtes presque déjà en campagne, Pascal Canfin, pour les élections de juin 2024.
14:00 Vous avez été un temps pressenti d'ailleurs pour être tête de liste du parti macroniste
14:04 pour ces élections.
14:06 Vous vous effacez désormais devant Stéphane Séjourné.
14:10 Est-ce que vous êtes trop vert pour le parti de la majorité présidentielle ?
14:14 Non, puisque mon bilan, c'est celui de la majorité présidentielle.
14:18 D'accord ? Je n'agis pas tout seul.
14:20 Donc tout le monde est fier de la taxe carbone aux frontières.
14:23 Tout le monde est fier de la transformation industrielle que nous sommes en train de faire.
14:28 Si dans les Hauts-de-France, par exemple, il y a maintenant des milliards d'investissements
14:32 qui vont créer des dizaines de milliers d'emplois dans la réindustrialisation des carbonés,
14:37 dans une région que je connais bien, Jeanvien,
14:39 qui a souffert de la désindustrialisation comme pas possible,
14:42 c'est grâce à notre action.
14:44 Et je peux vous dire que c'est la mienne, celle du président de la République
14:46 et celle de la majorité.
14:48 Vous avez critiqué la Commission européenne pour avoir réautorisé le glyphosate pour 10 ans.
14:55 C'est une décision qu'elle a prise parce qu'il n'y avait pas de majorité pour ou contre.
14:59 C'est quand même un peu hypocrite parce que d'un certain point de vue,
15:01 Emmanuel Macron, le président français, aurait pu aussi voter contre
15:05 et essayer de constituer une majorité contre.
15:08 Est-ce qu'on s'est envoyé un bon signal à la jeunesse, justement ?
15:10 Ce n'est pas du tout hypocrite parce que quel est le seul pays en Europe
15:14 qui a réduit de 30% le glyphosate ces dernières années ?
15:19 La France.
15:20 On est les seuls à avoir fait le job.
15:22 Pourquoi pas voter contre, alors ?
15:23 Parce que la question qui nous est posée, c'est
15:26 est-ce que vous êtes pour la proposition de reconduction pendant 10 ans sans cons...
15:30 Eh bien non, on n'est pas pour.
15:31 Et on a constitué une alliance avec l'Allemagne.
15:34 Donc je rappelle, le ministre de l'Agriculture est vert, pour s'abstenir.
15:38 Et puis maintenant, si vous voulez regarder les gouvernements qui, eux, ont voté pour,
15:41 parce que si le texte n'a pas trouvé de majorité contre,
15:45 ce n'est pas de notre faute, c'est ceux qui ont voté pour ce texte,
15:48 qui, depuis le début, est favorable à la réautorisation du glyphosate, sans condition.
15:54 Encore une fois, nous, on est sur une ligne équilibrée.
15:56 C'est-à-dire, le glyphosate, on ne peut pas s'en passer demain matin, c'est pas vrai.
15:59 Les agriculteurs n'ont pas partout toujours des alternatives.
16:02 Par contre, là où on a des alternatives, il faut s'en passer.
16:04 C'est ça, la ligne française. C'est une ligne équilibrée.
16:06 Je pense que cette ligne équilibrée, malheureusement,
16:09 elle n'a pas été soutenue, pas suffisamment, et je le regrette.
16:12 Et notamment par des gouvernements socialistes.
16:15 Par des gouvernements socialistes, en Espagne, au Portugal,
16:19 qui, eux, sont pro-glyphosate, sans aucune restriction.
16:22 Je crois bien que le jeu est beaucoup plus complexe que ça n'en a l'air.
16:25 Mais trouver que c'est le seul pays, la France,
16:28 qui a effectivement fait des propositions alternatives à celles de la Commission,
16:32 équilibrées, encore une fois, qui seraient responsables de la situation dans laquelle on est,
16:37 c'est quand même un peu fort de café, je dois l'avouer.
16:39 Merci à vous d'avoir été notre invité aujourd'hui, Pascal Canfin.
16:42 On reste sur cette question du glyphosate,
16:45 pour ou contre cette réintroduction pour 10 ans du glyphosate.
16:50 C'est notre débat avec Public Sénat au Parlement européen.
16:54 C'est tout de suite.
16:55 Merci de nous rejoindre ici à Bruxelles, au Parlement européen.
17:05 La transition écologique de l'agriculture est un des sujets de la COP 28,
17:08 qui se tient en ce moment à Dubaï,
17:10 tant l'utilisation des engrais et des désherbants,
17:12 et génératrices de CO2, est nocif pour la santé.
17:15 Aujourd'hui, nous nous penchons sur un pesticide particulièrement controversé, le glyphosate.
17:20 La Commission européenne vient d'en prolonger l'autorisation jusqu'en 2033.
17:24 Elle se base sur une étude de l'Agence de sécurité alimentaire européenne,
17:28 qui assure ne pas avoir identifié, je cite,
17:30 "de domaines de préoccupation critique chez les humains, les animaux et sur l'environnement",
17:35 tout en reconnaissant un manque de données.
17:37 On le rappelle, le glyphosate a été classé par l'Organisation mondiale de la santé
17:41 parmi les cancérogènes probables.
17:43 Oui, et alors la Commission a pris cette décision,
17:46 en l'absence d'une majorité qualifiée des Etats membres.
17:51 En effet, sur 27, à peine 17 ont voté pour, ça n'est pas assez.
17:55 Trois contre, l'Autriche, la Croatie, le Luxembourg,
17:58 et sept se sont abstenus, dont la France, l'Allemagne et l'Italie.
18:02 Les mauvaises nouvelles se sont succédées pour l'agriculture plus verte,
18:05 puisque le Parlement a rejeté il y a dix jours, à la surprise générale,
18:08 un texte qui prévoyait de réduire de 50% l'usage des pesticides d'ici à 2030.
18:14 Alors a-t-on renoncé à diminuer les intrants accusés de toxicité dans notre agriculture ?
18:20 La droite européenne en particulier, qui critique le manque d'alternatives
18:24 et les contraintes trop fortes pour notre agriculture,
18:26 est-elle à la manœuvre pour détricoter, en quelque sorte, le pacte vert ?
18:31 Eh bien, c'est la question que nous poserons à Anne Sander.
18:33 Bonjour.
18:34 Bonjour.
18:35 Vous êtes eurodéputée française, membre du groupe PPE, Parti Populaire Européen,
18:39 à la droite de l'hémicycle.
18:40 Je précise que le gouvernement français s'est abstenu sur la prolongation de l'autorisation du glyphosate.
18:46 Vous, vous êtes pour.
18:47 Et pour débattre avec vous, nous accueillons également Nicolas Estefanuta.
18:51 Bonjour.
18:52 Vous êtes eurodéputée roumain, membre du groupe Levert, ici au Parlement européen.
18:56 Là encore, on le précise, le gouvernement roumain, lui, s'est prononcé en faveur
19:00 de la prolongation de l'autorisation du glyphosate.
19:02 Et vous, en tant que parlementaire, vous êtes contre.
19:05 D'ailleurs, cette décision de la Commission européenne de prolonger pour dix ans le glyphosate,
19:09 c'est un échec pour tous les partisans d'une agriculture écologique ?
19:13 Bien sûr, mais aussi le vote en plénière la semaine dernière sur le pesticide en général.
19:18 Je pense qu'on a eu un public qui était très déçu de ce que la majorité a décidé ici, dans le Parlement.
19:26 Pourquoi je dis ça ? Parce que je viens de parler aux éleveurs des abeilles, qui sont très concernés.
19:35 On voit chaque année les populations des abeilles en Europe en descendant.
19:39 Et ce n'est pas que les abeilles, mais c'est des entiers écosystèmes qui sont visés.
19:44 Prenons le glyphosate, c'est un herbicide qui est très puissant, qui tue tout autour d'une plante,
19:51 qui a aussi une valeur d'antibiotique, qui peut rester là et tuer des bactéries,
20:01 pas seulement l'année agricole, mais après aussi.
20:05 Donc je pense que la tendance générale de la droite européenne de tuer tout ce qui est législation environnementale,
20:12 puisque c'est ça ce qui se passe aussi au Parlement à ce moment-là,
20:17 je pense que c'est une tendance qui donne des victimes collatérales importantes.
20:22 - Hans Sander, l'autorisation du glyphosate renouvelée pour 10 ans par la Commission européenne,
20:27 alors que les scientifiques, on le voit bien, se déchirent sur la question de sa toxicité
20:32 et que même l'Agence de sécurité alimentaire reconnaît un manque de données en Europe.
20:38 C'est une bonne nouvelle pour la santé des Européens ?
20:41 - Je ne crois pas que le débat aujourd'hui ce soit de dire est-ce que le glyphosate est bien ou est-ce que le glyphosate est mal.
20:50 Évidemment, il faut réduire l'ensemble des intrants et ça je crois qu'on est tous d'accord sur la nécessité d'avoir une ambition environnementale.
21:01 Mais il faut avoir une vision globale aussi, une vision qui tienne compte de la sécurité alimentaire et du monde économique
21:11 et en particulier du revenu des agriculteurs parce que s'il n'y a plus d'agriculteurs demain, il n'y a plus de sécurité alimentaire.
21:17 Et là, je crois qu'il aurait été, en l'état actuel des choses, irresponsable d'interdire totalement le glyphosate.
21:26 Moi, la position que je défends, que nous avons défendue au sein des Républicains, au sein du groupe PPE, c'est toujours un usage raisonné.
21:35 C'est-à-dire que bien sûr il faut interdire le glyphosate dans des parcs, dans des espaces où il y a des personnes fragiles,
21:43 que le particulier lui-même n'utilise plus le Roundup, c'est tout à fait normal.
21:49 Par contre, qu'on interdise le glyphosate sans solution alternative aujourd'hui pour le monde agricole, ça me semble irresponsable
21:59 parce que derrière, vous le savez, quand il y a des mauvaises herbes et qu'on les laisse pousser,
22:05 eh bien elles tuent les cultures et donc on baisse la production.
22:09 Mais les Européens ne vont pas moins manger et on le voit bien aujourd'hui.
22:13 À force de charger la barque pour les producteurs européens, les prix augmentent
22:21 et les consommateurs se tournent vers des productions venant du reste du monde
22:27 qui sont produites sans aucun de nos standards, sans respecter nos normes environnementales.
22:34 Et derrière, ces productions, elles rentrent chez nous.
22:39 Et c'est là où il faut de la cohérence.
22:41 - En ce qui concerne le glyphosate, est-ce que si on avait interdit le glyphosate,
22:45 on aurait mis en péril la sécurité alimentaire des Européens ?
22:49 - Il y a une expression américaine, on parle d'un produit américain d'ailleurs,
22:53 c'était inventé par Monsanto dans les années 70, le glyphosate.
22:57 En Amérique, il y a une expression, on jette le bébé avec l'eau du bain.
23:03 Donc j'ai l'impression qu'en ayant cette approche, que tout est permis,
23:10 puisqu'on a besoin de la sécurité alimentaire, on finit par fournir à nos citoyens
23:17 que des marchandises qui sont issues de l'agriculture extensive, avec beaucoup de pesticides, etc.
23:25 Moi, je vois dans mon pays d'où je viens, que les grands supermarchés, les grandes chaînes,
23:32 ils ne mettent sur le marché que des produits qui sont issus de l'agriculture extensive,
23:37 puisqu'ils ont un grand pouvoir d'achat, et il y a des marchandises qui sont plus naturelles,
23:44 qui sont bien pour la santé, qui sont même compétitives au même prix,
23:48 qui n'arrivent pas à être mises au marché, au Carrefour par exemple,
23:55 puisque l'agriculture extensive, il y a toutes les chaînes de distribution qui sont très claires,
24:02 des grands producteurs, donc on arrive à une situation qui n'est pas tenable.
24:07 Combien de cancers est-il permis ? Un peu de cancers ? Plus de cancers ? Pas du tout.
24:14 - C'est vrai que lors de ce vote, la question qui se pose, c'est la France, l'Allemagne, l'Italie,
24:19 qui sont des grands pays agricoles, se sont abstenus et ils n'ont pas voté contre.
24:23 Est-ce que c'est un peu de l'hypocrisie quand ils ont laissé la Commission européenne
24:28 faire le sale boulot et prolonger pour 10 ans ?
24:31 - Moi je ne veux pas m'exprimer pour ce gouvernement.
24:33 Je sais que mon gouvernement à moi a voté pour, mais je sais que mon gouvernement à moi,
24:38 c'est aussi un gouvernement qui demande chaque année des prolongations,
24:42 même pour les pesticides qui sont les pires en Europe,
24:45 comme les néonicotinoïdes qui tuent les populations d'abeilles.
24:49 Par exemple, si vous allez aux côtes, comme j'imagine, comme tous les Français,
24:54 sur le A7, vous avez vu peut-être moins d'insectes cette année,
24:59 et chaque année vous allez voir moins d'insectes, puisque la biodiversité est affectée.
25:05 - Anne Sander, une réaction sur la position de la France, du gouvernement français,
25:10 qui s'est abstenue sur cette prolongation du glyphosate.
25:14 Est-ce que la position du gouvernement français est lisible quand on voit
25:17 qu'Emmanuel Macron en 2017 disait "je vous promets qu'on interdira le glyphosate en 3 ans" ?
25:22 - Ecoutez, c'est la politique d'Emmanuel Macron et cette prise de position,
25:26 finalement, ça correspond très bien à la majorité macroniste.
25:30 C'est le "en même temps" qui brouille complètement les pistes
25:34 et qui fait que derrière il n'y a pas de position française.
25:37 Vous l'avez dit, d'abord il s'était engagé à supprimer,
25:40 ensuite il est revenu en arrière, et aujourd'hui on ne se positionne pas.
25:44 Et si vous regardez la majorité d'Emmanuel Macron,
25:48 très souvent il y a un décalage entre ce que disent les ministres en France
25:53 et les prises de position d'Emmanuel Macron lui-même,
25:56 qui a dit qu'il fallait arrêter la surenchère législative environnementale au Parlement européen,
26:03 et vous avez ces députés de sa majorité au Parlement européen qui votent tout l'inverse.
26:09 Donc ça correspond bien aux positions du "en même temps".
26:13 Il n'y a pas d'alternative d'un certain point de vue.
26:16 On pourrait arguer aussi qu'aujourd'hui, si on n'interdit pas le glyphosate,
26:20 s'il n'y a pas cet horizon d'interdiction, on ne va pas aller rechercher les alternatives,
26:24 les intrants non toxiques, on n'est pas en train de faire des recherches
26:28 dramatiques et très rapides pour les trouver.
26:31 Alors moi je pense effectivement qu'il faut investir massivement dans la recherche,
26:36 il faut se fixer des objectifs pour supprimer les molécules qui ne sont pas bonnes,
26:44 mais tant qu'on n'a pas d'autres solutions, il faut limiter.
26:47 Et je suis tout à fait d'accord avec la limitation des usages.
26:52 Moi je ne suis pas en train de vous dire qu'il faut utiliser de glyphosate tout le temps, partout.
26:56 Il faut limiter l'usage.
26:58 - Mais c'est paradoxal parce que le Parlement vient justement de voter contre un texte
27:05 qui limitait les pesticides à 50% en 2030.
27:10 Et là vous étiez dans ceux qui ont voté évidemment contre.
27:13 - Qu'est-ce qui nous a poussés à ce vote-là ?
27:15 C'est-à-dire que nous avions des propositions alternatives en disant là aussi,
27:19 ce n'est pas réfléchi de manière globale parce qu'on interdit chez nous,
27:24 mais on n'interdit pas les produits qui rentrent du reste du monde
27:29 et qui ne respectent aucun de nos standards.
27:31 Et donc nous pensons qu'il faut de la cohérence.
27:33 Et nous pensons qu'il faut réduire, mais réduire à une échelle de temps qui est réaliste.
27:38 Nous par exemple nous proposions de repousser à 2035,
27:42 de revoir les zones, ce qu'on appelle les zones protégées, les zones sensibles.
27:47 Et on est arrivé à un rejet total du texte
27:50 parce qu'il y a eu des jusqu'au-boutistes écologistes, parfois socialistes, parfois macronistes
27:57 qui à force de pousser, on en arrive à ce résultat aujourd'hui.
28:05 Il n'y a absolument plus aucun texte alors qu'on aurait pu trouver une position intelligente, pragmatique.
28:12 - Nicolae Stefanuta, ce texte qui promettait une réduction de l'usage des pesticides de 50% d'ici à 2030,
28:18 qui était une mesure phare du pacte vert défendu par la commission,
28:21 comment on arrive finalement à son échec, à son rejet ?
28:23 C'est la faute des écologistes jusqu'au-boutiste comme le dit Anne Sander ?
28:26 - Non, donc le texte qu'on a voté c'était le résultat des négociations dans la commission environnement et agriculture
28:34 qui était mise pour le vote de la plénière.
28:38 Alors je ne peux pas accepter l'argument de madame Sander qui dit que
28:43 ceux qui ont voté par exemple pour cet amendement qui dit que les obligations doivent être des recommandations et pas d'obligations,
28:51 alors tu as fait le texte tout nu, tu l'as laissé vider de sa substance.
28:59 Alors ce n'est pas moi qui ai dit "mais on ne peut pas voter pour une chose qui ne dit rien"
29:07 mais c'est eux qui l'ont vidé du sens, qui sont coupables pour ça.
29:11 - Avec les amendements, précisons, pour nos téléspectateurs.
29:14 - C'est important parce qu'il y avait un amendement qui a dit exactement ça,
29:19 que c'était plus obligatoire, c'était une recommandation, alors c'est différent.
29:23 Et en plus, à mon avis, ce n'est pas hypocrite, mais ça n'a pas du sens de dire,
29:30 puisque vous me semblez que vous étiez d'accord avec le fait que le glyphosate n'était pas bon pour la santé
29:36 et vous avez répété qu'on doit le limiter.
29:39 Mais quel est le message qu'on dit si on vient de renouveler pour 10 ans ?
29:43 L'agriculture va l'utiliser au maximum, puisqu'ils ne vont pas dire "ah, si l'Europe dit que c'est en ordre,
29:50 alors moi je le limite, puisqu'il y a quand même cet avis de cancer".
29:54 - Mais ils ont baissé déjà, l'usage a beaucoup baissé.
29:57 - Les agriculteurs vont utiliser cette règle à fond.
30:02 - Moi j'ai confiance dans le monde agricole et je crois que ce sont des gens responsables.
30:06 - Mais je n'ai pas confiance dans la politique et au message qu'on a réussi à donner,
30:12 puisque le message c'est "c'est en ordre, vas-y, faites-le".
30:17 - Il y a beaucoup de discours aussi sur la présence des lobbies dans ce Parlement,
30:23 qui justement, alors évidemment Bayer pour ce qui est des pesticides et du glyphosate,
30:31 qui viendraient vous informer que c'est fantastique pour l'industrie
30:36 et qu'il faut défendre surtout les industriels, l'industrie agro-alimentaire et agro-chimique,
30:41 parce que c'est une période où on veut de la croissance et que c'est prioritaire sur tout le reste.
30:47 - Dans ce Parlement, il y a beaucoup de lobbyistes, des industriels, mais aussi beaucoup d'ONG.
30:54 Vous avez raison, il y a beaucoup de lobbyistes,
30:57 et moi je pense qu'il faut qu'on fasse la transparence pour voir qui finance l'ensemble des lobbyistes.
31:03 Et là je me tourne vers mes collègues verts qui ont toujours refusé qu'on fasse la transparence
31:08 sur le financement de l'ensemble des ONG, notamment suite au Qatargate.
31:14 - C'est le groupe politique le plus transparent au Parlement, je pense que c'est connu ça.
31:18 Mais vous ne voulez pas dire que le Qatar c'était une ONG qui a financé Mme Khaéli ?
31:24 - Je ne dis pas ça du tout, mais suite à ce scandale...
31:27 - Ce n'est pas une ONG, c'est un royaume corrompu.
31:30 - Suite à ce scandale, nous avons demandé plus de transparence des ONG.
31:35 - En tout cas sur cette question des pesticides, du glyphosate, Nicolas et Stéphane Houta,
31:40 les ONG, les associations écologistes, veulent déposer des recours contre la prolongation pour 10 ans.
31:46 Ça veut dire que la bataille n'est pas finie, vous y croyez ?
31:49 - J'y crois, mais je pense qu'il y a une bataille contre la législation environnementale
31:57 menée par la droite et l'extrême droite avant l'élection européenne.
32:02 Donc il y a un peu le sentiment que peu importe ce qu'est le contenu,
32:06 il y a une liste noire de législation qui doit être tuée avant juin 2024.
32:13 Donc c'est un peu la réalité que je vois chaque jour.
32:15 - Votre réaction, Alexander ?
32:17 - Nous avons voté dans le cadre de ce mandat plus d'une trentaine de textes législatifs
32:22 avec une ambition environnementale forte.
32:25 - La question c'est est-ce que vous voulez les bloquer à partir de maintenant ?
32:27 - Nous ne voulons pas bloquer.
32:29 - Et avec l'appui de l'extrême droite ?
32:31 - Et pas avec l'appui de l'extrême droite.
32:33 Notre position a toujours été claire.
32:35 Oui à l'ambition environnementale, nous avons soutenu les textes et continuerons à le faire.
32:41 Mais il faut que ce soit pragmatique, acceptable aussi par nos citoyens.
32:47 On voit aujourd'hui les difficultés économiques face à l'inflation pour nos concitoyens.
32:54 Et donc on ne peut pas sans arrêt prendre des mesures qui derrière auront un impact sur le porte-monnaie des Européens.
33:01 - Vous n'avez pas la même définition du pragmatisme, ni la même vision bien sûr.
33:05 Merci à vous d'avoir très bien illustré ce débat.
33:08 - Merci d'avoir suivi cette émission.
33:10 - Et bonne suite des programmes sur nos antennes.
33:13 (Générique)

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