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Regardez le replay de notre conférence organisée le 29 novembre, en partenariat avec SAGE, avec Serge Tisseron, Laurence Devillers, Romain Jacquier, Juan Sebastian Carbonell et Laurent Daudet.

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Transcription
00:00:00 Bonsoir, bonsoir à tous, bonsoir à toutes.
00:00:04 Je suis Julie Joly, adrectrice générale de l'Obs.
00:00:07 On est très heureux de vous accueillir ici,
00:00:09 dans les locaux du journal et du groupe Le Monde,
00:00:13 que vous connaissez sûrement aussi.
00:00:15 Je ne vais pas être très longue,
00:00:17 simplement pour vous dire un petit mot
00:00:18 sur cette conférence sur l'économie circulaire,
00:00:21 qui, pour nous, est un sujet extrêmement important,
00:00:24 puisque si vous êtes un peu lecteur de l'Obs,
00:00:26 voire beaucoup, vous savez qu'on a à coeur
00:00:29 de recouvrir les sujets de l'écologie
00:00:30 très régulièrement dans les pages,
00:00:32 qu'on a des rubriques dédiées, qu'on a des événements dédiés.
00:00:35 Et c'est vrai que c'est la 1re fois
00:00:36 qu'on consacre une soirée entière
00:00:38 à ce sujet de l'économie circulaire
00:00:40 qui prend beaucoup d'ampleur,
00:00:42 dont j'apprends que la France est en pointe sur le sujet.
00:00:47 Donc c'est plutôt une très bonne nouvelle,
00:00:48 qu'elle inspire peut-être même des pays étrangers.
00:00:51 Donc on en saura plus ce soir.
00:00:53 Et qui surtout, et c'est ce qui nous intéresse évidemment ce soir,
00:00:56 a un triple impact.
00:00:58 Et c'est ce qu'on essaie de faire.
00:00:59 Un impact à la fois environnemental, bien sûr,
00:01:02 un impact social, puisque ça permet à des gens,
00:01:06 évidemment, de s'insérer, de se réinsérer.
00:01:09 Et un impact sociétal,
00:01:10 puisqu'il transforme aussi notre rapport à la consommation.
00:01:13 Et c'est sur quoi aussi on travaille très régulièrement.
00:01:15 Alors vous savez peut-être, mais l'Obs se présente
00:01:17 comme le magazine de la formation durable.
00:01:20 On va parler ce soir de consommation durable, je pense,
00:01:23 d'économie durable,
00:01:25 en souhaitant qu'elle se développe à l'image du journal.
00:01:28 Je vous remercie infiniment d'être là.
00:01:30 Je remercie les intervenants d'avoir accepté notre invitation.
00:01:32 Je vais laisser peut-être Arnaud introduire...
00:01:35 C'est toi, Agathe ? D'accord.
00:01:38 Morgane, pardon.
00:01:39 Morgane qui va introduire notre 1re intervenante,
00:01:42 Brune Poirson.
00:01:44 Merci, Morgane.
00:01:46 -Bonjour, Brune Poirson.
00:01:57 Merci d'être avec nous.
00:01:58 Bonjour à tous.
00:02:01 Donc vous êtes une figure de l'économie circulaire en France,
00:02:06 puisque vous avez été secrétaire d'Etat
00:02:09 à la transition écologique de 2017 à 2020,
00:02:12 et que vous avez porté, défendu
00:02:16 la loi anti-gaspillage et économie circulaire,
00:02:20 qu'on dit loi AGEC.
00:02:22 Retenez ce mot, parce que...
00:02:23 -C'est exactement ce que je voulais éviter.
00:02:25 -Bon. Avant, vous avez travaillé pour l'Agence française
00:02:29 de développement et pour Veolia en Inde et aux Etats-Unis.
00:02:33 Et puis aujourd'hui, depuis 3 ans,
00:02:36 vous êtes directrice du développement durable
00:02:38 du groupe hôtelier Accor.
00:02:40 Donc c'est Mercure, Ibis, Novo-Tel.
00:02:44 Donc on va parler d'économie circulaire ensemble.
00:02:48 Et c'est à la fois un sujet très technique et très humain
00:02:53 qui nous touche dans notre quotidien.
00:02:56 Est-ce que vous avez le sentiment, avec cette loi économie circulaire,
00:03:00 d'avoir posé en France les germes d'un nouveau projet de société,
00:03:05 peut-être même d'une révolution anthropologique ?
00:03:09 -Avant toute chose, bonjour à toutes et à tous.
00:03:11 Merci beaucoup de l'accueil qui est fait à l'économie circulaire
00:03:16 au sein d'un magazine comme "L'Obs",
00:03:18 qui reste quand même une référence en France.
00:03:20 Donc vraiment, je pense qu'on peut s'en réjouir.
00:03:24 Et je crois que ça fait presque le pont
00:03:26 avec la question que vous venez de me poser.
00:03:28 Finalement, est-ce que l'économie circulaire,
00:03:30 c'est un projet de société ?
00:03:32 En tout cas, moi, j'avais coutume de dire
00:03:33 quand j'étais membre du gouvernement
00:03:35 que c'est un projet de société.
00:03:37 Et c'est d'ailleurs pour ça que j'ai appelé la loi
00:03:40 la loi non pas par mon nom, parce que les Français le perdent,
00:03:44 et non pas la loi économie circulaire,
00:03:47 parce que malheureusement aussi, je pense qu'on se demande
00:03:49 qu'est-ce que l'économie circulaire ?
00:03:51 Et d'ailleurs, il y avait eu un petit sondage
00:03:53 qui avait été fait, et souvent, les gens répondaient,
00:03:56 mais finalement, ils pensaient que c'était le blanchiment d'argent.
00:04:01 Donc il fallait qu'on invente un nouveau mot,
00:04:04 et pour moi, la meilleure façon de l'ancrer
00:04:07 dans toutes les pratiques et dans le quotidien des Français,
00:04:09 c'était de l'appeler "antigaspillage",
00:04:11 parce que finalement, c'est ça qui caractérise notre société,
00:04:14 c'est le gaspillage, le surplus, la non-attention aux choses,
00:04:19 et donc c'est dans ce sens-là que pour moi,
00:04:22 l'économie circulaire, la lutte contre le gaspillage,
00:04:25 c'est un projet de société,
00:04:27 parce que ça nous oblige à tout repenser.
00:04:30 Est-ce que les objets qu'on a en face de nous,
00:04:32 est-ce qu'ils nous sont vraiment utiles ?
00:04:34 À quoi est-ce qu'ils servent ?
00:04:35 À quoi est-ce qu'ils pourraient servir aussi ?
00:04:38 Et donc dans le quotidien, ça oblige,
00:04:41 mais au sens positif du terme, à se poser des questions
00:04:43 qu'on ne se posait pas forcément avant,
00:04:44 à consommer de façon différente.
00:04:47 Et puis ensuite, quand on passe dans le secteur privé,
00:04:49 c'est évidemment le rôle majeur des entreprises.
00:04:53 Ils doivent radicalement transformer leur méthode de travail.
00:04:57 Pour le faire, comment est-ce qu'on crée des objets
00:04:59 qu'on arrive à recycler ?
00:05:01 Ou au-delà du recyclage, surtout, à réutiliser, à réemployer.
00:05:04 Et par exemple, un des grands combats,
00:05:06 un des plus durs combats
00:05:09 qui n'a peut-être pas suffisamment été médiatisé,
00:05:11 ce qui est assez technique, c'est celui de la construction,
00:05:13 et notamment des bâtiments.
00:05:15 Comment est-ce qu'on fait en sorte que les bâtiments,
00:05:17 ce sont quand même les 2/3 de nos déchets,
00:05:19 aujourd'hui, comment est-ce qu'on fait en sorte
00:05:21 qu'on puisse déconstruire ces bâtiments,
00:05:24 un peu comme Tetris ou comme des Legos ?
00:05:26 Et ça, ça demande de la création de nouveaux métiers,
00:05:30 des nouveaux matériaux,
00:05:31 des nouvelles façons de voir les choses radicalement.
00:05:35 -Les hôtels à corps, ils s'installent plus dans des bâtiments neufs.
00:05:38 -Evidemment, ce serait l'objectif.
00:05:41 Et quand je suis arrivée dans le groupe,
00:05:43 et même globalement, la vision,
00:05:45 c'est vraiment d'essayer au maximum
00:05:48 de réutiliser des bâtiments qui sont existants
00:05:50 en les transformant en hôtels,
00:05:52 plutôt que d'aller bétoniser et d'aller utiliser encore
00:05:55 et surexploiter des ressources dans des endroits
00:05:57 où, parfois, ils vont mieux conserver la nature telle qu'elle est,
00:06:01 c'est-à-dire le puits de carbone.
00:06:02 Et donc c'est pour ça que presque la moitié des hôtels du groupe à corps
00:06:06 sont construits, ou en tout cas réhabilitent des bâtiments
00:06:10 et rénovent des bâtiments qui sont déjà existants.
00:06:13 Évidemment, il faut aller encore plus loin,
00:06:15 mais c'est vraiment ça, la vision.
00:06:17 -Mais alors, quand on dit "réutiliser", "réparer",
00:06:21 tout ça, c'est justement ne pas accumuler.
00:06:24 Et est-ce que, finalement, l'économie cyclique circulaire,
00:06:27 c'est pas un peu la fin du capitalisme,
00:06:30 en tout cas, tel qu'on l'a conçu jusqu'ici ?
00:06:34 -En tout cas, du capitalisme tel qu'il fonctionne aujourd'hui, oui.
00:06:38 Ne serait-ce que parce que si on veut produire
00:06:41 des produits qui sont justement réutilisables et réemployables,
00:06:44 ça demande de changer radicalement nos façons de faire.
00:06:47 Et alors, non seulement nos façons de consommer,
00:06:49 mais aussi, tout simplement, nos façons de produire.
00:06:51 Ca suppose, par exemple, pour les entreprises,
00:06:53 de collaborer non seulement entre elles,
00:06:56 mais aussi avec d'autres acteurs
00:06:57 pour faire en sorte de mettre sur la table des produits
00:06:59 qui ne sont pas une course à l'innovation,
00:07:01 mais au contraire, des produits qu'on peut facilement démonter,
00:07:05 réparer, reconstruire, réutiliser.
00:07:08 Et donc, le capitalisme tel qu'il fonctionne aujourd'hui,
00:07:11 c'est-à-dire en silos, en approche volumique,
00:07:14 il faut produire le plus possible
00:07:16 pour vendre au plus grand monde possible.
00:07:18 Ca, clairement, en tout cas, de toute façon,
00:07:20 ce modèle-là, volumique, touche à sa fin.
00:07:25 Et embrasser une démarche d'économie circulaire,
00:07:28 c'est se dire comment j'utilise ce que j'ai au maximum.
00:07:31 Pour vous citer un exemple très concret,
00:07:35 un hôtel, souvent, il y a un grand parking
00:07:37 qui a artificialisé des sols à l'entrée de l'hôtel.
00:07:40 Comment ce parking-là, au lieu de servir
00:07:42 simplement quelques heures par jour pour les clients de l'hôtel,
00:07:44 on peut l'ouvrir beaucoup plus largement,
00:07:46 soit pour en faire, à certains moments, une place de marché,
00:07:50 soit pour accueillir d'autres véhicules dans la ville.
00:07:54 Bref, faire en sorte de mutualiser, d'utiliser,
00:07:56 de développer l'économie de la fonctionnalité.
00:07:59 -On mutualisera peut-être les résidences secondaires un jour.
00:08:02 Faut voir si ceux qui en ont sont d'accord.
00:08:04 -Et beaucoup d'autres choses, j'espère.
00:08:07 -Dans cette économie circulaire,
00:08:10 il y a une idée de limite planétaire,
00:08:13 de fin de l'abondance, comme l'a dit Macron l'an dernier.
00:08:17 Mais quand cette loi a été discutée,
00:08:21 on ne parlait pas du tout de ça.
00:08:23 Alors est-ce qu'à l'époque,
00:08:24 cet argument de fin de l'abondance,
00:08:27 qui sous-tend quand même l'économie circulaire,
00:08:29 était audible ?
00:08:31 Comment vous, vous avez réussi à le faire passer ?
00:08:35 -Non, il n'était franchement pas audible.
00:08:36 A l'époque, en plus, il n'y avait pas eu le Covid.
00:08:39 Et il n'y avait pas encore Greta Thunberg.
00:08:42 Donc c'était quand même la phase nord du Mont-Blanc en thong.
00:08:45 C'était quand même assez... C'était difficile.
00:08:47 Après, évidemment, il y a des relais dans la société
00:08:49 qui sont des pionniers, qui montent le chemin,
00:08:53 je pense, par exemple, à Maud Sardac, qui est là,
00:08:55 mais aussi à beaucoup d'autres,
00:08:57 qui nous ont permis, en fait, de montrer que ce modèle-là,
00:08:59 ou en tout cas un modèle différent, était possible
00:09:02 et qu'il fallait le pousser...
00:09:04 Et de le pousser jusqu'au bout.
00:09:06 La 2e chose aussi qui était importante,
00:09:08 c'est d'arriver à mettre autour de la table
00:09:10 l'ensemble des systèmes,
00:09:12 en tout cas, l'ensemble des filières,
00:09:15 la construction, la mode, bref,
00:09:17 toute une série de grands secteurs
00:09:19 pour pouvoir les faire non seulement travailler ensemble,
00:09:21 mais surtout basculer à la même vitesse.
00:09:24 Je vous cache pas que ça a été extrêmement difficile.
00:09:26 En particulier, par exemple,
00:09:29 je pense qu'un des plus grands combats
00:09:31 était l'interdiction de destruction des invendus.
00:09:33 Ca paraît complètement aberrant,
00:09:35 mais quand vous commandez quelque chose en ligne,
00:09:37 souvent, quand vous le renvoyez,
00:09:38 il n'est pas renvoyé au fabricant
00:09:40 ou il n'est pas renvoyé dans le magasin,
00:09:42 il est tout simplement envoyé au mieux en incinération,
00:09:45 au pire en décharge.
00:09:47 Et la France a été le 1er pays au monde
00:09:48 à interdire la destruction d'un vendu.
00:09:50 Ca, ça a été un combat absolument majeur
00:09:53 parce qu'on avait beaucoup de grandes entreprises,
00:09:55 en particulier...
00:09:57 Enfin, ou même d'autres,
00:10:00 qui se sont opposées...
00:10:02 -Vous voulez pas nous dire ça ? -Non.
00:10:05 Qui se sont opposées à...
00:10:07 Qui se sont violemment opposées à ça
00:10:09 en disant que nos produits vont se retrouver,
00:10:12 finalement, dans des marchés de seconde main,
00:10:14 accessibles, et les gens ne vont plus aller acheter nos produits.
00:10:16 Le système de la raréfaction sur lequel repose notre modèle
00:10:21 n'est pas, finalement...
00:10:23 Vous allez faire s'effondrer ça,
00:10:24 et donc un grand pan de l'économie française.
00:10:26 Donc il a fallu passer... -Le luxe, par exemple.
00:10:29 -Il a fallu passer par-dessus tous ces obstacles-là,
00:10:34 et on voit très bien au niveau européen,
00:10:35 moi, ce que je trouve assez fascinant,
00:10:37 voire totalement...
00:10:39 Peut-être un petit peu décourageant,
00:10:40 mais je sais qu'il y a des députés européens
00:10:44 et des responsables politiques européens
00:10:46 qui poussent très fort,
00:10:47 mais aujourd'hui, ce qu'on voit,
00:10:49 c'est qu'une grande partie des luttes qu'il y a eues
00:10:52 et des intérêts particuliers
00:10:53 qui ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour mettre
00:10:56 et créer des obstacles pour faire passer cette loi
00:10:59 se retrouvent aussi dans les mêmes combats au niveau européen.
00:11:01 Vous voyez aujourd'hui la présidence espagnole
00:11:04 à tout le mal du monde
00:11:06 à faire passer des objectifs de réemploi,
00:11:08 des objectifs de recyclage,
00:11:10 et ne serait-ce que, par exemple,
00:11:12 le combat homérique qui a lieu en ce moment
00:11:14 sur l'utilisation, la réutilisation...
00:11:16 Qu'est-ce qu'on fait de tous les emballages
00:11:20 quand on commande à manger ?
00:11:23 J'ai le mot en anglais dans la tête.
00:11:25 Donc j'essaie de pas le dire, mais tout ce qui est "take away", etc.
00:11:28 Et ça, on se dirait que ce serait des évidences
00:11:30 de développer la standardisation,
00:11:32 de développer justement un nouveau système
00:11:34 et que l'Europe, c'est le bon niveau.
00:11:36 Mais malheureusement, on voit que même sur un sujet comme ça
00:11:39 qui, globalement, pourrait faire consensus,
00:11:40 on connaît les solutions, on a du mal à y arriver.
00:11:43 -Alors sur le sujet des emballages en particulier,
00:11:47 il y a cette question du plastique
00:11:49 qui, finalement, mobilise des intérêts extrêmement forts.
00:11:52 On voit bien que dans la loi AGEC,
00:11:54 il y avait un débat autour de la consigne
00:11:57 pour réemploi, pour recyclage,
00:11:58 et que, finalement, le débat s'est énormément cristallisé là-dessus.
00:12:02 Il n'est toujours pas résolu, finalement.
00:12:05 -Il n'est pas résolu, quand même, il faut pas oublier.
00:12:07 Une chose, c'est qu'une grande actrice
00:12:11 de l'économie circulaire en France,
00:12:14 que je salue,
00:12:15 qui a beaucoup inspiré la loi aussi,
00:12:19 sur la question, déjà, avant toute chose,
00:12:21 c'est qu'est-ce qu'on peut supprimer au maximum
00:12:25 avant de penser consigne, avant même de penser réemploi ?
00:12:28 C'est vraiment, est-ce que j'en ai vraiment besoin ou pas ?
00:12:30 C'est pour ça que, dans les hôtels du Groupe Accord,
00:12:33 on a supprimé l'intégralité des plastiques à usage unique
00:12:36 dans l'expérience client.
00:12:37 Mais vous voyez, rien que ça, ça a été...
00:12:40 Au-delà du fait que c'est pas facile,
00:12:43 c'est un changement culturel qui est profond,
00:12:44 parce qu'il y a énormément de clients,
00:12:46 au début, qui se disaient,
00:12:48 "Mais où est mon petit sachet à usage unique
00:12:52 ou ma petite bouteille de shampoing ?"
00:12:54 Donc ça a demandé, quand même,
00:12:56 pour les équipes qui étaient en face des clients,
00:12:59 on pourrait croire que c'est évident,
00:13:00 mais c'était pas facile.
00:13:02 Et ça, c'est un combat à la fois culturel, à la fois concret
00:13:04 qui a été mené, et je vous cite ça comme exemple,
00:13:07 parce que, pour moi, il est emblématique
00:13:08 de ce qu'il faut absolument supprimer
00:13:10 de tout notre quotidien.
00:13:11 Il y a beaucoup de choses superflues dont on n'a pas besoin.
00:13:14 Et ensuite, l'objectif avec la consigne,
00:13:18 c'était que la consigne pour recyclage
00:13:20 finance la consigne pour réemploi
00:13:23 et permette, derrière, de développer un système
00:13:28 fondé sur la réutilisation plutôt que le recyclage,
00:13:31 qui, on le sait très bien, n'est absolument pas suffisant,
00:13:33 voire peut permettre à des systèmes viciers de perdurer.
00:13:37 Et donc, c'est pour ça qu'un de nos objectifs,
00:13:40 c'était de supprimer et de trouver un modèle
00:13:42 qui était pérenne pour passer à la consigne.
00:13:45 Et pour nous, la consigne sur les boissons,
00:13:48 c'était la 1re étape pour enclencher
00:13:51 un changement de comportement
00:13:53 et de mode de consommation beaucoup plus large.
00:13:55 Parce qu'après tout, la consigne sur les boissons,
00:13:57 c'est parce qu'on a cette image d'épinal dans la tête.
00:14:00 Mais on peut développer ça,
00:14:02 et c'était l'objectif sur à peu près tout
00:14:05 et tous les emballages qu'on avait dans notre quotidien
00:14:07 et qu'on a dans notre quotidien.
00:14:08 C'est pour ça que ce combat sur la consigne,
00:14:10 il doit dépasser simplement recyclage par recyclage.
00:14:14 Et je pense qu'il faut vraiment s'en emparer.
00:14:16 Il faut que les responsables politiques
00:14:17 aient le courage de le pousser,
00:14:19 parce que derrière, c'est toute une interrogation
00:14:21 sur nos modes de consommation,
00:14:23 c'est tout un changement de comportement.
00:14:26 Et je pense qu'il est nécessaire.
00:14:28 - Sur notre rapport au jetable, quoi.
00:14:30 - Exactement.
00:14:32 - Est-ce que vous pensez qu'il faudrait parfois interdire,
00:14:35 peut-être un peu plus ?
00:14:37 Dans le groupe Accor, vous avez supprimé
00:14:40 pas mal de mini-doses en plastique, tout ça,
00:14:43 mais vous l'avez fait sur une base volontaire.
00:14:47 - Ah non. Enfin...
00:14:48 - Les mini-doses, les petites doses de shampoing,
00:14:51 c'est pas une base volontaire, c'est obligatoire ?
00:14:52 - Vous voulez dire par rapport à la régulation ?
00:14:53 - Oui. - Ah oui, non.
00:14:55 - C'est pas encore, et j'espère que l'Europe va s'en saisir
00:14:57 et va le mettre, effectivement, dans la régulation.
00:14:59 Non, là-dessus, on est allés beaucoup plus loin que la loi.
00:15:02 Mais justement, c'est là où les entreprises privées
00:15:05 ont une responsabilité,
00:15:06 elles doivent faire, dès que c'est possible,
00:15:09 je dis pas que c'est possible partout, tout le temps, etc.,
00:15:11 mais montrer aux responsables politiques,
00:15:14 et c'est pour ça que je saluais certaines des personnes
00:15:16 dans la salle, qu'en fait, c'est possible.
00:15:19 Et donc, être plus courageux, aller au-delà de la loi
00:15:21 pour pouvoir ensuite, ce que c'est fondamental
00:15:23 quand vous êtes un responsable politique,
00:15:24 c'est que vous avez besoin, de temps en temps,
00:15:26 que vous avez tellement d'ennemis,
00:15:29 tellement de gens qui sont contre le changement,
00:15:30 que vous avez besoin de vous appuyer
00:15:32 sur des expériences, des entreprises, des modèles,
00:15:36 des innovations, dans le bon sens du terme,
00:15:38 qui ont fonctionné.
00:15:40 Et c'est ça qui vous permet, c'est ça qui donne une accroche,
00:15:42 et c'est ça qui permet de transformer.
00:15:43 Donc c'est indispensable.
00:15:44 Et c'était le rôle qu'on a voulu jouer là,
00:15:46 en supprimant tout le plastique à usage unique
00:15:49 d'expérience client.
00:15:51 - Effectivement, le sujet est en débat en ce moment
00:15:54 au niveau européen,
00:15:55 pour interdire les mini-doses en plastique dans les hôtels.
00:16:00 Peut-être que pour finir, j'aimerais qu'on parle de Vinted,
00:16:03 qui, à la fois, est un modèle d'économie circulaire,
00:16:07 et en même temps, pas vraiment écologique,
00:16:09 puisque c'est un site qui nous pousse,
00:16:11 donc une plateforme de vêtements de seconde main,
00:16:13 qui nous pousse à acheter des choses
00:16:15 qu'on n'aurait pas nécessairement acheté
00:16:17 ou eu envie d'acheter, si on n'était pas allé dessus.
00:16:20 Alors comment, selon vous, on peut résoudre
00:16:22 cette contradiction, cet effet rebond, comme on dit,
00:16:25 c'est-à-dire qu'on perd d'un côté ce qu'on gagne de l'autre ?
00:16:29 - Je pense que c'est même encore pire que ça,
00:16:31 parce qu'en plus de ça, quand on consomme,
00:16:33 parce que je pense qu'il faut utiliser ce mot-là,
00:16:34 quand on consomme sur Vinted, en plus, il y a l'esprit...
00:16:37 Beaucoup ont l'impression qu'en plus de ça,
00:16:39 ils font du bien à la planète.
00:16:40 Donc c'est la déculpabilisation totale
00:16:42 et l'explosion de la consommation.
00:16:44 Je ne dis pas que tous les consommateurs,
00:16:46 en tout cas tous ceux qui vont sur Vinted,
00:16:48 et moi-même, parfois, ça m'arrive aussi,
00:16:52 le font avec cet état d'esprit-là.
00:16:54 Et c'est là où il faut faire extrêmement attention.
00:16:56 C'est pour ça que je pense que l'économie circulaire,
00:16:59 ça doit s'inscrire avec une vision systémique
00:17:02 beaucoup plus large,
00:17:03 en pensant d'abord la réduction,
00:17:06 et donc on pose la question des besoins.
00:17:08 Ensuite, en pensant les questions sociales.
00:17:10 Elles sont indissociables de la question de l'économie circulaire,
00:17:13 parce qu'il ne faut pas oublier que l'économie circulaire,
00:17:15 c'est des emplois locaux.
00:17:17 En tout cas, c'est ça, la vision,
00:17:18 et c'est ça qu'il y avait la vision dans la loi,
00:17:20 c'est des emplois locaux, non délocalisables,
00:17:23 et c'est créer des filières industrielles,
00:17:26 réindustrialiser la France
00:17:28 avec des produits dont on a besoin, encore une fois.
00:17:31 Et donc c'est tout.
00:17:33 C'est la question du besoin, c'est les aspects sociaux,
00:17:35 c'est ensuite ce qu'il y a sur la plateforme.
00:17:37 Ca ne peut pas devenir, finalement,
00:17:38 une succursale de la fast fashion.
00:17:42 Et c'est ça dans énormément de secteurs,
00:17:45 et c'est là où il faut être extrêmement vigilant,
00:17:47 et c'est pour ça que ça s'accompagne
00:17:48 d'un vrai changement culturel,
00:17:50 et c'est pour ça que je parle souvent
00:17:51 de changement systémique.
00:17:53 C'est-à-dire que c'est des pans entiers
00:17:55 qui doivent basculer avec des nouveaux types de collaborations,
00:17:58 parce que c'est un changement culturel, justement, profond.
00:18:01 Et si on manque cette étape de changement culturel,
00:18:03 si on manque toute cette partie-là,
00:18:06 alors, en fait, c'est juste la poursuite
00:18:08 du capitalisme linéaire, mais par d'autres canaux.
00:18:12 -Merci beaucoup.
00:18:14 Espérons que ce changement systémique se fasse.
00:18:18 Merci à vous.
00:18:21 Arnaud Gonzague.
00:18:29 -Bonsoir. Merci, Morgane.
00:18:32 Merci, Brune Poirson,
00:18:33 pour cette première partie très éclairante.
00:18:37 Eh bien, j'appelle maintenant
00:18:39 Serge Abram, Maud Sarda et Christophe Bruno
00:18:41 pour cette première table ronde.
00:18:44 Première table ronde. C'est écrit, oui.
00:18:46 Installez-vous.
00:18:49 Mettez-vous au milieu, Maud.
00:18:52 Serge Abram est là.
00:18:55 Bonsoir. Merci à vous trois d'être ici.
00:18:57 On va démarrer cette première table ronde
00:18:59 avec ce qu'on a appelé les changements à l'oeuvre,
00:19:01 parce que l'économie circulaire,
00:19:02 c'est pas simplement l'économie de demain.
00:19:04 C'est déjà une réalité
00:19:06 qui est mise en oeuvre par un certain nombre d'entreprises,
00:19:09 mise en oeuvre de manière intelligente
00:19:11 dans des secteurs très différents.
00:19:13 On a vraiment trois représentants de trois secteurs très différents.
00:19:17 Et pour en parler ce soir,
00:19:19 on va commencer sur quelque chose qui est très pratique.
00:19:22 J'ai le plaisir, sur ce plateau, d'accueillir trois invités.
00:19:25 On commence par vous, Christophe Bruno.
00:19:28 Vous êtes le cofondateur de Largo,
00:19:31 qui est une entreprise de reconditionnement,
00:19:32 notamment des smartphones et des tablettes.
00:19:35 On est tous très concernés par cette question de reconditionnement.
00:19:39 Ensuite, nous aurons le plaisir d'entendre Maud Sarda.
00:19:43 Bonsoir.
00:19:44 On va parler tout à l'heure.
00:19:45 Vous êtes la fondatrice et la directrice du label Emmaüs,
00:19:48 la plateforme de vente en ligne du réseau des boutiques Emmaüs,
00:19:52 qui sont les pionniers incontestables de l'économie circulaire
00:19:55 à l'époque où le mot n'existait pas en France.
00:19:57 Mais c'était déjà de l'économie circulaire.
00:20:00 Et enfin, bonsoir, Serge Abran.
00:20:01 Vous êtes président de Spoticar France,
00:20:03 qui est un label du groupe Stellantis,
00:20:06 Stellantis, ex-Peugeot-PSA, Citroën.
00:20:10 Donc un label dédié aux véhicules d'occasion reconditionnés.
00:20:13 Et avec vous, on parlera de cette petite révolution.
00:20:15 On va commencer avec vous pour en parler.
00:20:17 Cette petite révolution que vit le monde de l'automobile,
00:20:20 qui est à la fois si important pour l'économie
00:20:22 et si important dans l'imaginaire collectif de la consommation.
00:20:25 L'automobile, ce n'est pas un outil,
00:20:27 ce n'est pas un engin comme les autres, on pourrait dire.
00:20:29 Il a porté les trottes glorieuses.
00:20:31 Voilà.
00:20:33 Donc les changements dont on va parler avec vous, Serge Abran,
00:20:37 ce sont des changements qui sont à la fois économiques,
00:20:41 mais aussi presque civilisationnels, on pourrait dire.
00:20:44 Justement, est-ce que vous pouvez nous rappeler en quelques mots,
00:20:46 peut-être, que Spoticar France, qui a été créée en 2019,
00:20:50 c'est une marque qui a été créée en 2019.
00:20:53 Est-ce que vous pouvez nous rappeler en quelques mots
00:20:54 à quelles attentes ça répondait, en quelque sorte ?
00:20:58 Qu'est-ce que vous avez perçu des attentes sociétales ?
00:21:02 -Vous voyez ? -Oui, super.
00:21:07 En fait, pour une fois, au lieu de réfléchir comme un industriel,
00:21:11 classiquement, on a créé une sorte de business unit,
00:21:15 totalement détaché, qui s'est mis à réfléchir et à se dire,
00:21:19 on ne va pas penser sur quelle est notre problématique,
00:21:24 mais on va se mettre à regarder les attentes des clients,
00:21:28 les évolutions fortes sociétales,
00:21:31 et se dire comment on va pouvoir répondre à cette attente.
00:21:35 A partir de là, pour pouvoir avoir ces informations,
00:21:38 d'abord, nous sommes allés au plus près des clients.
00:21:41 Au lieu de travailler tout seuls,
00:21:43 nous sommes allés voir aussi notre réseau.
00:21:45 On a à peu près 1 200 points de vente,
00:21:47 et on a échangé avec eux sur quelles sont ces nouvelles attentes.
00:21:52 Là-dedans, on s'est rendu compte que, malgré l'image
00:21:55 que parfois peut véhiculer l'automobile en tant que pollueur,
00:22:00 on s'est rendu compte que la mobilité
00:22:02 devait être abordée d'une manière différente,
00:22:04 complètement différente.
00:22:06 Et là, au lieu de construire des schémas classiques
00:22:09 en disant "Tiens, que fait la concurrence ?",
00:22:12 nous avons tout construit en partant de cet événement-là.
00:22:17 Dans cet événement-là, la première des choses,
00:22:19 c'est qu'on l'a tous vécu.
00:22:21 On a démarré, on était jeunes, on était étudiants,
00:22:23 on avait des attentes.
00:22:25 Puis après, on a eu un job, on a eu de nouvelles attentes.
00:22:29 Puis on a créé une famille, à nouveau de nouvelles attentes.
00:22:32 Et là, on s'est mis à réfléchir vraiment à...
00:22:36 qu'est-ce que nous devons amener comme service de mobilité
00:22:41 à nos clients ?
00:22:42 Qu'est-ce qu'ils attendent ?
00:22:44 Là-dedans, il y a eu, bien évidemment,
00:22:46 un impact assez fort sur tout ce que j'ai entendu avant,
00:22:49 qui était assez intéressant là-dessus.
00:22:51 Oui, notre monde a changé.
00:22:54 Et l'impact CO2,
00:22:57 il est extrêmement, aujourd'hui, important
00:22:59 dans l'esprit des nouvelles générations.
00:23:02 Je pense que les événements récents climatiques
00:23:05 ont un impact énorme sur nos décisions,
00:23:08 sur ce qu'on veut faire.
00:23:10 Et c'est pour ça que tout ce que nous avons construit,
00:23:12 nous l'avons fait en intégrant 2 choses.
00:23:16 1, la proximité,
00:23:18 parce que tout ce qui va être éco-responsable,
00:23:21 il doit se faire le plus près possible, pour moi, du client.
00:23:24 Le plus près possible.
00:23:26 Parce que si vous emmenez quelque chose,
00:23:29 vous faites traverser l'Atlantique pour le reconditionner et le ramener,
00:23:32 là, c'est catastrophique.
00:23:34 On dit "chouette, j'ai acheté quelque chose qui était reconditionné",
00:23:38 mais quel était vraiment son impact CO2 ?
00:23:41 Et la 2e chose qui, pour moi, nous paraissait importante,
00:23:45 c'est de dire "construisons à chaque fois
00:23:48 les différentes vies aussi de la voiture".
00:23:51 C'est quoi, les différentes vies de la voiture ?
00:23:53 Vous avez, forcément, à un moment donné, ça démarre,
00:23:55 et on en a parlé, de la consommation.
00:23:57 Donc, j'achète un véhicule neuf.
00:24:01 Les anciens constructeurs, je dirais,
00:24:03 réfléchissaient en se disant "moi, j'ai vendu ma voiture,
00:24:05 et je passe à autre chose".
00:24:07 Notre réflexion était complètement différente.
00:24:09 C'est "nous avons une responsabilité sociétale importante,
00:24:15 on se doit de vérifier quelles vont être les différentes vies".
00:24:18 Donc, je reprends cette voiture,
00:24:20 c'est-à-dire, déjà, je la reprends, je ne dis pas "débrouillez-vous,
00:24:22 monsieur le client".
00:24:24 Je reprends cette auto, nous la reconditionnons,
00:24:27 on la revend,
00:24:29 on la reconditionne à nouveau,
00:24:31 et à la fin, on va jusqu'à la déconstruction
00:24:34 avec la réutilisation.
00:24:36 Et il y a un des sujets qui, forcément,
00:24:39 nous a beaucoup préoccupés,
00:24:40 avec l'avènement des véhicules électrifiés,
00:24:43 que ce soit les hybrides ou les moteurs électriques,
00:24:47 c'est aller jusqu'à la reconstruction de tout,
00:24:49 la batterie compris.
00:24:51 -Oui, c'est ça.
00:24:52 Est-ce que peut-être vous pouvez nous expliquer en quelques mots,
00:24:55 si moi, je suis consommateur,
00:24:56 je veux aller chez ce petit car, qu'est-ce que vous me proposez ?
00:24:59 Parce que là, on a expliqué un petit peu les attentes,
00:25:01 effectivement, sociétales,
00:25:03 mais concrètement, ça passe par quoi ?
00:25:05 C'est de la vente, c'est de l'allocation ?
00:25:06 Quelles sont les formules qui existent ?
00:25:09 -Alors, la première des choses, c'est que le vendeur automobile,
00:25:13 parfois, il avait une très, très mauvaise image
00:25:14 parce qu'il vous vendait ce qu'il avait juste devant lui.
00:25:16 "Voyez, cette table, elle est fantastique, il faut l'acheter."
00:25:20 Toute la démarche qu'on a eue avec notre réseau,
00:25:23 c'était de dire "c'est l'inverse qu'on va faire,
00:25:26 "on va pas parler, on va laisser parler le client 80 % du temps,
00:25:30 "et nous, on parlera que 20 % du temps."
00:25:32 Comme ça, on connaîtra ses attentes.
00:25:35 Nous sommes tous les 4, là, je suis sûr qu'on a tous les 4
00:25:38 des attentes qui sont complètement différentes
00:25:40 par rapport à la mobilité.
00:25:42 Je parle bien de mobilité.
00:25:44 Et donc, tout cela, après, il faut l'adapter.
00:25:45 Dans certains cas, vous allez me dire
00:25:48 "il faut que j'achète ma voiture."
00:25:50 Vous allez me dire "moi, j'ai pas envie de l'acheter,
00:25:53 "je veux la financer avec des services."
00:25:55 -Ca veut dire "je veux la financer avec des services",
00:25:57 je sais pas ce que ça veut dire.
00:25:59 -Je veux avoir l'entretien qui est compris dedans,
00:26:01 je veux pas m'embêter avec tout ça.
00:26:03 Et madame va me dire "moi, je veux louer,
00:26:06 "et je veux avoir un certain espace de liberté
00:26:08 "par rapport à cette location."
00:26:09 -Avec une location mensuelle, quoi.
00:26:10 -Absolument. -Il peut changer à tous les mois.
00:26:13 -Et c'est là-dessus où nous, on doit pouvoir se dire
00:26:16 "OK, très bien, j'ai loué la voiture à madame,
00:26:19 "je vous ai vendu une voiture avec un financement,
00:26:23 "je dois pas dire l'histoire est terminée."
00:26:26 Si on veut être responsable, il faut aller jusqu'au bout.
00:26:28 La responsabilité, elle va jusqu'au bout.
00:26:29 Et jusqu'au recyclage.
00:26:31 -Et donc, qu'est-ce qui se passe une fois que j'ai, par exemple,
00:26:33 acheté une voiture chez vous, que je l'ai gardée quelques années,
00:26:37 ensuite, comment ça se passe ?
00:26:39 Puisque vous prenez en charge la fin de vie de cette voiture,
00:26:41 ou peut-être le reconditionnement, encore une fois.
00:26:44 Et ensuite, comment ça se passe, alors ?
00:26:46 -Une fois de plus, j'ai bien aimé tout ça, c'est long.
00:26:49 Parce qu'on a lancé Spoticar en effet, il y a 3 ans,
00:26:52 mais on avait préparé le terrain.
00:26:53 C'est extrêmement long, c'est il y a plus de 7 ans
00:26:56 qu'on a engagé ça.
00:26:58 On a expliqué à notre réseau de distribution,
00:26:59 "Vous n'êtes pas là que pour vendre des voitures.
00:27:02 "Dans notre démarche éco-responsable,
00:27:03 "vous devez aussi reconditionner les voitures."
00:27:06 C'est-à-dire que vous devez récupérer ces autos
00:27:08 et les remettre en état.
00:27:09 C'est pour ça qu'aujourd'hui,
00:27:10 on considère qu'on a atteint la première cible,
00:27:13 c'est de dire 100 % de notre réseau,
00:27:15 1 200 points de vente au plus près de vous,
00:27:19 vont pouvoir rentrer dans cette économie de reconditionnement.
00:27:23 Donc ça, c'est le premier sujet
00:27:24 qui, à mes yeux, est extrêmement important.
00:27:27 Ils savent vous proposer l'ensemble des offres
00:27:29 que j'ai évoquées tout à l'heure,
00:27:30 mais surtout, ils savent utiliser aussi des pièces reconditionnées
00:27:34 pour pouvoir remettre en état votre véhicule.
00:27:37 Et nous-mêmes, comme vous le savez,
00:27:38 nous sommes amenés à mettre sur la route des véhicules.
00:27:40 Quand vous partez en vacances,
00:27:42 vous louez parfois des voitures dans une station de gare
00:27:47 ou si vous êtes à l'aéroport.
00:27:49 Cette voiture, c'est pareil, je ne dis pas,
00:27:51 je l'ai mis à un loueur et je m'en fous.
00:27:53 Je récupère ce véhicule
00:27:55 et nous avons un centre de reconditionnement
00:27:57 qui est dans le nord de la France,
00:27:59 qui reconditionne à peu près plus d'un millier de véhicules par mois
00:28:02 pour pouvoir les remettre à nouveau sur la route.
00:28:05 -Donc c'est vraiment cette idée
00:28:07 de à la fois remettre, remettre, remettre, effectivement.
00:28:11 Vous l'avez dit, c'est important qu'il y ait une proximité.
00:28:14 Stellantis, c'est un groupe ancien.
00:28:16 Vous avez effectivement issémé partout en France.
00:28:18 Vous pouvez bénéficier parce que la proximité,
00:28:20 ça participe de la philosophie, en quelque sorte,
00:28:23 de l'économie circulaire.
00:28:24 -Sincèrement, pour moi, c'est fondamental.
00:28:28 C'est-à-dire que chacun doit...
00:28:30 Et c'est le message qu'on a passé, nous, à notre réseau.
00:28:32 On leur a dit, vous devez vous intégrer dans votre esprit
00:28:37 que vous avez une responsabilité éco-responsable.
00:28:41 -C'est toujours bien passé, ça.
00:28:42 Parce que c'est vrai que ce n'est pas forcément...
00:28:44 C'est long. Je crois que c'est Brune Poirson
00:28:47 qui le disait tout à l'heure.
00:28:48 C'est long.
00:28:51 Donc, il faut beaucoup de convictions.
00:28:53 Mais aujourd'hui, ça nous permet d'avoir une image
00:28:56 parce que, naturellement, on traque un petit peu
00:28:58 comment ça se passe en termes d'image.
00:29:00 Spoticar a une démarche qui est, de ce côté-là,
00:29:03 plutôt éco-responsable, qui amène des services,
00:29:06 qui est, et je répète, surtout à l'écoute
00:29:09 de comment ça bouge.
00:29:10 C'est-à-dire qu'on fonctionne un peu comme...
00:29:12 C'est notre chance. Nous fonctionnons comme une start-up.
00:29:15 -Oui. À l'intérieur d'un groupe comme Stellantis,
00:29:17 c'est effectivement assez intéressant.
00:29:18 -C'était, je pense, la solution
00:29:20 pour pouvoir un petit peu prendre de la hauteur,
00:29:23 avoir la souplesse qui nous permet de remettre,
00:29:25 de casser les codes.
00:29:27 Et ça, c'est extrêmement important, de casser les codes.
00:29:29 Et justement, d'amener...
00:29:31 On détecte, on essaie de chercher tout le temps
00:29:34 les signaux faibles pour nous dire,
00:29:36 "Tiens, essayons d'anticiper ce qui va arriver."
00:29:39 -Et alors, justement, puisque vous parlez d'anticiper
00:29:41 ce qui va arriver, je crois que vous envisagez
00:29:42 d'assouplir encore la formule.
00:29:44 C'est-à-dire, il y a une formule de location
00:29:46 et vous êtes en train de plancher...
00:29:47 Alors, je crois que ça n'a pas encore été dit,
00:29:49 ça n'a pas encore été donné.
00:29:50 C'est un petit scoop que vous nous donnez ce soir.
00:29:52 Vous planchez sur une formule qui serait encore plus...
00:29:56 Comment dire ? Plus souple, plus adaptable aux besoins
00:29:58 et aux éventuelles envies de ne pas trop s'engager avec vous,
00:30:03 si on peut dire. Qu'est-ce que ce serait, cette formule ?
00:30:04 Qu'est-ce que c'est, cette formule ?
00:30:06 D'abord, elle se lance, elle se lance pas ?
00:30:07 C'est une idée ?
00:30:08 -Elle se lancera le 4 décembre. -Ah, bah, c'est vraiment...
00:30:11 -Elle se lancera le 4 décembre et, une fois de plus,
00:30:16 on n'a pas écouté ce qui nous intéressait.
00:30:18 On a essayé de répondre à une attente.
00:30:19 Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
00:30:20 D'abord, vous avez vu, il y a eu beaucoup de mutations
00:30:23 de population qui ont changé d'endroit,
00:30:25 parfois changé aussi de métier, changé de vie.
00:30:30 On se doit de leur amener une réponse
00:30:32 par rapport à quelque chose qui est nouveau,
00:30:34 où ils ne peuvent pas s'engager.
00:30:36 Donc on va leur proposer une offre
00:30:40 qui sera une offre qui s'appelle "Flex & Free".
00:30:43 Donc c'est à la fois...
00:30:45 Vous êtes libre, mais c'est aussi flexible.
00:30:48 Donc ils vont prendre une location.
00:30:50 J'ai un nouveau job. Je sais pas si je vais le garder.
00:30:53 Je sais pas si, à un moment donné,
00:30:58 je vais pas changer complètement de mode de vie
00:31:00 et j'aurai peut-être plus besoin de cette voiture.
00:31:03 Donc ils auront la possibilité, au travers de la location,
00:31:05 de rendre la voiture au bout de 6 mois,
00:31:07 ce qui est assez, je dirais, assez court.
00:31:10 -Ah oui, ça permet une flexibilité.
00:31:13 -Et donc c'est quelque chose qui nous permet, là, maintenant,
00:31:15 d'avoir une offre à 360 degrés.
00:31:17 C'est-à-dire qu'on part de la location,
00:31:20 la voiture pour l'après-midi, et on va jusqu'à l'achat.
00:31:23 Mais en intégrant l'ensemble à chaque fois.
00:31:25 A chaque fois, on a une étape, un "trust and go".
00:31:28 On a proposé un escalier d'offres pour avoir le 360 degrés.
00:31:32 Et je répète, une fois de plus,
00:31:34 tout ça, on l'a détecté avec notre réseau.
00:31:36 -Ca vient du... -Toujours.
00:31:38 C'est le terrain qui nous remonte à fond.
00:31:39 -Le "bottom-up", comme on dit en bon français.
00:31:41 -Oui, c'est exactement ça. C'est exactement ça.
00:31:44 -Merci, cher Jabran, de ce témoignage.
00:31:48 Vous êtes, comme je l'ai dit, un acteur historique.
00:31:49 J'aimerais maintenant passer la parole à un autre acteur historique,
00:31:52 ô combien historique.
00:31:53 Il y a même un biopic, en ce moment,
00:31:54 il paraît au cinéma, sur la mépière.
00:31:56 Fondateur de Emmaüs,
00:31:58 cette jeune start-up qui a plusieurs décennies, maintenant.
00:32:03 Et vous en faites partie, d'Emmaüs Mozart.
00:32:05 Je rappelle que vous êtes la cofondatrice
00:32:06 et la directrice de Labelle Emmaüs.
00:32:08 Alors, peut-être dire en quelques mots,
00:32:10 qu'est-ce que c'est, Labelle Emmaüs ?
00:32:13 -C'est un peu une start-up d'Emmaüs, finalement.
00:32:15 Un spin-off.
00:32:16 -Un peu comme Chester Lentis,
00:32:17 vous avez réussi à intérieur d'Emmaüs.
00:32:20 -Labelle Emmaüs, c'est le prolongement en ligne
00:32:23 de l'Emmaüs traditionnel.
00:32:25 Voilà, Emmaüs, je pense que tout le monde connaît,
00:32:28 et a forcément, dans son imaginaire,
00:32:31 le bric-à-brac où on va chiner de tout,
00:32:34 où on va donner de tout.
00:32:37 Donc, Labelle Emmaüs, c'est un peu la même chose,
00:32:39 mais en ligne.
00:32:40 Il y a de tout.
00:32:41 Il y a 2 300 000 produits qui sont des produits uniques.
00:32:45 Ce sont uniquement des produits issus des dons.
00:32:48 Donc des dons faits par les particuliers,
00:32:50 par des entreprises aussi, des invents du neuf.
00:32:53 Et ces dons, ils sont faits aux Emmaüs sur le terrain,
00:32:57 mais aussi à des ressourceries,
00:32:59 à des associations de la Croix-Rouge.
00:33:01 -Vous êtes un peu associée.
00:33:02 C'est pas simplement Emmaüs.
00:33:04 -Notre marketplace, parce que c'est vrai
00:33:05 qu'on parle souvent de la boutique en ligne d'Emmaüs,
00:33:09 mais avec le temps,
00:33:10 maintenant, ça fait plus de 7 ans qu'on existe,
00:33:11 on s'est vraiment ouvert à toute l'économie sociale et solidaire.
00:33:14 Donc tout acteur du réemploi solidaire
00:33:18 peut venir vendre sur notre marketplace,
00:33:21 puisque c'est une marketplace.
00:33:22 Donc voilà, il y a 200 structures qui sont indépendantes
00:33:25 et qui vendent sur le site.
00:33:27 -Donc il y a 200 boutiques un peu partout en France
00:33:30 que vous agrégez en quelque sorte sur une seule plateforme.
00:33:33 -Exactement.
00:33:34 -Ce qui est un guichet unique, pratique.
00:33:35 -Une sorte d'Amazon solidaire.
00:33:36 -Une sorte d'Amazon solidaire, exactement.
00:33:38 Combien de clients, aujourd'hui ?
00:33:40 -Il y a 100 000 clients, à peu près.
00:33:43 Et on est 60 salariés.
00:33:46 Nous, on est aussi une entreprise d'insertion.
00:33:48 -60 salariés, à proprement parler,
00:33:49 sans parler des 200...
00:33:50 -Oui, voilà.
00:33:51 Dans les 200 structures partenaires,
00:33:53 je sais pas, en moyenne,
00:33:55 il y a au moins 3, 4 personnes
00:33:56 qui vont s'occuper de la boutique en ligne.
00:33:57 Donc tout le projet, c'est que dans ces personnes,
00:34:00 il y ait des personnes en insertion,
00:34:01 des compagnons, des compagnes d'Emaüs
00:34:02 qui se forment à des nouveaux métiers.
00:34:05 Et il y a plein de nouveaux métiers dans le e-commerce.
00:34:08 On n'a pas forcément idée de toute la palette, en fait,
00:34:12 de métiers qu'il y a,
00:34:13 mais c'est aussi bien du développement informatique
00:34:15 que du graphisme, que de la stratégie...
00:34:18 -C'est pas juste porter des cartons entre...
00:34:21 -C'est de la logistique, c'est du service client,
00:34:23 c'est de la gestion des stocks.
00:34:24 Donc franchement, pour les habitués d'Emaüs,
00:34:28 c'est un sacré challenge que de se mettre au e-commerce.
00:34:32 -On sent qu'il a fallu que vous soyez passionnante aussi,
00:34:33 vous aussi, Maud, Sarda, un peu comme...
00:34:35 -Oui, c'est une conduite du changement passionnante,
00:34:38 vraiment passionnante.
00:34:39 Après, le numérique, c'est facile pour aucun secteur.
00:34:43 Mais si Emaüs y est arrivé,
00:34:47 pas entièrement, voilà,
00:34:48 on l'a fait aussi avec les ambassadeurs,
00:34:50 les plus volontaires.
00:34:52 Donc aujourd'hui, il y a une soixantaine de structures
00:34:55 chez Emaüs sur les 200 qui pourraient participer au projet.
00:34:59 Vous voyez, c'est pas encore un projet totalement déployé
00:35:02 sur tout le mouvement.
00:35:04 Des ressourceries, il y en a des centaines,
00:35:06 on en a une cinquantaine.
00:35:08 La Croix-Rouge, il y a 600 vestiboutiques,
00:35:12 on n'en a que quelques-uns.
00:35:14 Voilà, donc le potentiel, comme on dit...
00:35:17 -Le marge de développement est énorme.
00:35:18 -Est important.
00:35:19 Mais surtout, le potentiel de formation, en fait,
00:35:22 parce que ce sont des métiers qui embauchent,
00:35:25 ce sont des métiers en tension.
00:35:27 Le e-commerce, c'est une croissance à deux chiffres.
00:35:29 Ce sont des compétences qui sont hyper transférables
00:35:32 dans d'autres secteurs,
00:35:33 le numérique, la logistique, très recherchées.
00:35:35 Toutes les personnes qui passent par nos postes d'insertion,
00:35:39 ils sont 8 sur 10 à trouver un boulot,
00:35:42 une formation qualifiante à la sortie.
00:35:44 C'est des taux qui sont extrêmement élevés.
00:35:45 -Peut-être qu'il faut le dire, les gens qui sont en parcours
00:35:47 d'insertion, je crois que c'est un tiers de vos effectifs.
00:35:50 Ca veut dire des gens qui ont été très éloignés de l'emploi
00:35:52 pendant longtemps, soit parce qu'ils sont en situation
00:35:54 de handicap, soit parce qu'ils ont eu des parcours de vie
00:35:56 un peu chaotiques, etc.
00:35:58 -Oui, c'est le public.
00:35:59 -C'est pas juste un jeune public que vous formez.
00:36:01 -C'est un public, pour ceux qui connaissent,
00:36:02 ce qu'on appelle l'insertion par l'activité économique.
00:36:04 Donc c'est tout un pan de l'économie important,
00:36:08 qui est une vraie économie avec des vraies entreprises
00:36:11 qui créent une vraie malheur ajoutée,
00:36:13 parce qu'il y a, je pense, trop souvent,
00:36:16 une vision péjorative de cette économie-là,
00:36:18 un peu une économie pour les pauvres,
00:36:20 si je veux faire rapide.
00:36:23 Et nous, avec Label Emmaüs, finalement,
00:36:24 en utilisant des codes modernes,
00:36:26 les réseaux sociaux, Internet, tout de suite,
00:36:28 on se dit "Waouh, en fait, ça, c'est une vraie entreprise."
00:36:32 Mais finalement, c'est les mêmes personnes.
00:36:34 C'est les mêmes, c'est des personnes
00:36:35 qui sont au chômage depuis longtemps,
00:36:37 qui ont une reconnaissance handicapée,
00:36:39 qui sont bénéficiaires des minima sociaux,
00:36:41 qui viennent de quartiers prioritaires.
00:36:42 Donc c'est vraiment les mêmes,
00:36:45 mais ils sont tout à fait capables
00:36:47 d'aller sur ces métiers-là, comme plein d'autres,
00:36:50 sauf que le monde de l'insertion,
00:36:51 il est resté encore beaucoup sur des métiers traditionnels,
00:36:55 de service à la personne, d'entretien des espaces verts,
00:36:58 du BTP. C'est formidable.
00:37:00 Ces métiers, ils embauchent beaucoup.
00:37:01 Il faut continuer.
00:37:02 Mais on peut aussi faire de l'insertion dans la tech,
00:37:05 dans le numérique,
00:37:06 et il n'y a pas que les associations
00:37:08 qui peuvent faire de l'insertion.
00:37:10 Le monde classique de l'entreprise
00:37:12 peut aussi se saisir de l'insertion.
00:37:15 Surtout dans tout ce qui est circulaire,
00:37:17 surtout dans toute la réparation, le reconditionnement.
00:37:20 -C'est-à-dire qu'ils peuvent travailler avec des structures
00:37:23 qui les mettent en lien avec des personnes en insertion ?
00:37:26 -D'autant plus que ce n'est pas rentable, la circularité.
00:37:30 On ne va pas se mentir.
00:37:31 En tout cas, pour l'instant, ce n'est pas rentable.
00:37:33 C'est sûr et ça ne le sera pas tout de suite.
00:37:35 La seconde main, c'est pas rentable.
00:37:36 -Vous le savez bien, Serge, comment ça se passe.
00:37:39 La circularité, bon, c'est un peu particulier à votre cas.
00:37:42 -Oui, mais je partage.
00:37:44 Ca veut dire qu'il faut qu'on ait des process qui soient très courts.
00:37:47 C'est pour ça que je vous ai parlé de la proximité.
00:37:49 Dès que vous mettez du transport, d'abord,
00:37:51 votre empreinte carbone, vous la dégradez.
00:37:54 C'est le premier élément.
00:37:55 Et deuxièmement, vous mettez des coûts.
00:37:57 Donc tout ça, c'est pour ça que c'est long.
00:37:59 C'est revoir complètement tous les process
00:38:02 pour pouvoir arriver à...
00:38:04 Et nous, on arrive à équilibrer
00:38:06 et avoir quelques résultats économiques,
00:38:08 mais parce que, justement,
00:38:09 on a travaillé beaucoup tous les process en amont.
00:38:11 Mais oui, c'est un défi.
00:38:13 -Mais parce que votre ADN, c'est ça, dès le début.
00:38:16 Pour une entreprise classique,
00:38:17 aujourd'hui, aller sur les modèles de la seconde main
00:38:20 et du circulaire, ce n'est pas rentable.
00:38:23 Mais ça le sera, je l'espère.
00:38:26 Même si on doit avoir certainement d'autres indicateurs
00:38:29 dans les années à venir en tête.
00:38:31 Mais justement, il y a tout à gagner
00:38:35 à faire de l'hybridation des modèles
00:38:37 entre l'économie classique, le monde de l'insertion associatif,
00:38:40 parce que ce monde de l'insertion,
00:38:43 les besoins ne font qu'exploser
00:38:45 en termes d'insertion professionnelle,
00:38:47 et notamment des personnes issues de l'immigration.
00:38:51 Donc il faut pouvoir être sur des métiers porteurs, en tension.
00:38:55 Les métiers de la réparation, du reconditionnement
00:38:57 manquent déjà, et manqueront de plus en plus.
00:39:01 Donc il y a un sas énorme, là, d'insertion.
00:39:03 -D'emplois peu qualifiés, donc, qui permettent...
00:39:05 -Exactement. Et de reconversion professionnelle aussi, bien sûr.
00:39:08 Tous ces métiers qui vont disparaître
00:39:09 et qui sont déjà en train de disparaître
00:39:11 dans l'industrie textile, etc.
00:39:14 Et donc, en s'hybridant,
00:39:15 en créant des partenariats intelligents,
00:39:17 des joint ventures sociaux,
00:39:19 entre l'entreprise classique et le monde de l'insertion,
00:39:23 chacun peut apporter son savoir-faire.
00:39:25 Nous, celui de l'accompagnement des personnes,
00:39:29 et d'un modèle économique qui est à mi-chemin.
00:39:32 Et puis le monde de l'entreprise,
00:39:34 qui peut apporter aussi ses produits, son savoir-faire,
00:39:37 bien sûr, ses compétences sur ces produits-là.
00:39:40 -On a déjà parlé de l'entreprise Vinted, qui est importante.
00:39:43 Et évidemment, ce qui est un peu compliqué,
00:39:46 Mozarta, c'est que, traditionnellement,
00:39:49 c'est vrai qu'on avait des vêtements un peu usagés
00:39:52 ou des jouets, ou des choses comme ça.
00:39:53 On disait, je vais aller les porter chez l'abbé Pierre.
00:39:56 Et c'est vrai qu'entre-temps, il y a eu cette explosion,
00:39:58 ce vrai changement anthropologique qu'on vit tous,
00:40:00 qu'on connaît tous, qui est...
00:40:01 "Non, je vais le revendre sur Vinted."
00:40:02 Comment vous vivez ça, vous, en tant qu'entreprise,
00:40:04 justement, qui vit des dons ?
00:40:07 -Pour ceux qui sont allés voir le film, peut-être déjà,
00:40:10 en tout cas, j'espère que vous irez le voir.
00:40:12 Moi, je connais par coeur l'histoire d'Emmaüs,
00:40:14 je pourrais y être depuis 14 ans,
00:40:16 et j'ai été pourtant extrêmement émue
00:40:18 quand j'ai vu les premiers compagnons
00:40:20 qui allaient sur les montagnes de déchets
00:40:24 pour trier ce que les gens jetaient.
00:40:28 Et donc, c'est les premiers bifins,
00:40:30 vraiment les premiers chiffonniers.
00:40:32 Et de se dire que, 75 ans plus tard,
00:40:36 c'est le nouvel Eldorado économique
00:40:38 et les plus grandes levées de fonds de la tech
00:40:41 des dernières années,
00:40:42 se sont faits dans la seconde main.
00:40:44 Des back-market avec 450 millions d'euros,
00:40:47 des vestiaires collectives avec 350 millions d'euros,
00:40:50 avec Kering derrière, Goldman Sachs derrière.
00:40:53 Enfin, voilà, back-market.
00:40:55 -Ca part à loin des bifins, effectivement.
00:40:57 -Vinted, 22 millions d'abonnés, rien qu'en France.
00:41:01 Oui, franchement, on ne va pas se mentir,
00:41:02 ça fait un peu flipper.
00:41:04 Nous, ça fait des années qu'on voit les dons baisser,
00:41:06 en particulier en qualité.
00:41:10 -Oui, parce que si on se dit "je ne peux pas le remonter sur Vinted",
00:41:12 mais ça ira chez les...
00:41:13 -Oui, c'est leur slogan, "tu ne t'en sers pas, vends-le".
00:41:18 Donc on essaie d'interpeller, on a fait une campagne Emmaüs,
00:41:21 "tu ne le portes pas, donne-le",
00:41:24 en essayant d'hacker Vinted,
00:41:25 de le faire de façon aussi décalée, etc.
00:41:28 Mais l'heure est quand même grave.
00:41:31 Et malheureusement, petit signal sur les lois AGEC,
00:41:36 ça n'a pas beaucoup gonflé, franchement,
00:41:39 les dons aux associations.
00:41:41 Alors peut-être qu'il faudrait une loi AGEC 2,
00:41:43 je l'espère, qu'elle viendra,
00:41:44 où on va faire en sorte de contraindre aussi le don,
00:41:49 sur une certaine proportion, au monde solidaire, en fait.
00:41:51 Parce qu'aujourd'hui, finalement, une entreprise,
00:41:54 elle peut réemployer ses invents du neuf
00:41:56 en vendant à des soldeurs
00:41:57 qui vont le faire circuler dans le monde entier,
00:41:59 comme le donnait une association.
00:42:01 Et franchement, ils font plutôt la vente aux soldeurs.
00:42:04 Donc c'est comment, en fait, on pense désormais
00:42:07 toute action éco-responsable, toute action circulaire
00:42:10 avec un pan de solidarité et de social.
00:42:13 Parce que sinon, on est en train de détruire vraiment
00:42:15 un pan entier de la solidarité nationale.
00:42:19 Emmaüs, mais pas que, la Croix-Rouge,
00:42:20 le Secours populaire, le Sauveur catholique,
00:42:22 ce qui sont des associations qui vivent des dons.
00:42:25 Et ce n'est pas Vinted qui va embaucher les compagnons
00:42:28 ou les héberger ou les aider, ça, c'est clair.
00:42:31 -Donc c'est un peu important.
00:42:32 On sait bien qu'on va se passer ce message aussi,
00:42:34 montrer que derrière les comités solidaires,
00:42:35 il n'y a pas simplement de la technique ou des lois qui passent,
00:42:38 mais il y a aussi un choix qui peut être fait par chacun de nous.
00:42:40 Merci beaucoup, Mozzarella.
00:42:42 Je vais donner maintenant la parole à Christophe Bruno.
00:42:44 Je rappelle que vous êtes le cofondateur de Largo en 2016.
00:42:46 Largo, c'est un très joli nom.
00:42:49 Pour ceux qui aiment la BD, Largo Binge,
00:42:50 c'est vachement intéressant.
00:42:51 Qu'est-ce que c'est, Largo ?
00:42:54 Je l'ai dit un peu, ça concerne pas mal les smartphones.
00:42:57 Donc là, on est sur un terrain...
00:42:59 -Moi, on est dans la veine de back-market.
00:43:01 -On est pas back-market.
00:43:03 On n'est pas une plateforme de revente,
00:43:06 on n'est pas l'Amazon du produit reconditionné.
00:43:08 Nous, ce qu'on fait, on est un vrai industriel basé à Nantes
00:43:11 et on a une soixantaine de collaborateurs
00:43:13 qui reconditionnent les produits.
00:43:14 Donc on se considère comme un industriel du reconditionnement.
00:43:17 Et je vous insère, c'est très compliqué,
00:43:19 sur la rentabilité des modèles,
00:43:23 mais il faut avoir le temps long
00:43:25 parce qu'il faut que nos sociétés, elles, comprennent
00:43:29 ce changement de paradigme de la consommation linéaire
00:43:33 et puis de la consommation plus raisonnée.
00:43:35 -Qu'est-ce que c'est, la consommation linéaire ?
00:43:37 C'est le contraire de la circulaire, c'est ça ?
00:43:39 -Oui, c'est... -Je prends, j'achète,
00:43:40 je jette et c'est terminé. -C'est ça.
00:43:41 Je fais du jetable, plus ou moins du jetable.
00:43:45 Aujourd'hui, nos industriels, ils cherchent à sortir,
00:43:49 d'un point de vue marketing, de cette consommation linéaire,
00:43:53 mais en utilisant, en disant "je fais de l'éco-conception,
00:43:55 je vais pouvoir démonter les produits", etc.
00:43:58 Mais en fait, c'est du marketing.
00:44:02 Les produits finissent toujours en D3E,
00:44:05 quand ils ont fini leur vie, en fouilles ou démantelables.
00:44:08 En fait, la D3E, c'est...
00:44:10 J'ai un peu de jargon.
00:44:13 En fait, il y a une éco-taxe qui existe en France
00:44:16 et, en fait, des circuits collectent pour les déchets.
00:44:20 Je vais citer un éco-organisme qui s'appelle Ecosystem, par exemple,
00:44:23 qui s'occupe du flux entre le distributeur
00:44:27 et où le consommateur est l'acteur D3E,
00:44:31 type Paprec ou Veolia.
00:44:32 Et quand ces produits-là arrivent en fin de vie,
00:44:35 ils sont souvent en fouilles ou envoyés dans des pays
00:44:38 pour démantèlement.
00:44:39 Donc, voilà.
00:44:41 Bon, ça, c'est un vaste sujet, le traitement des déchets,
00:44:43 mais pour revenir sur ce que fait Largo,
00:44:46 donc, nous, on a été créés en 2016 sur un premier constat.
00:44:49 C'est que dans cette industrie du télécom,
00:44:52 on a passé 20 ans à fonctionner avec de l'innovation technologique,
00:44:57 à vouloir avoir toujours le dernier produit,
00:44:59 l'appareil photo qui va bien,
00:45:01 l'écran qui est plus grand, etc., etc.
00:45:03 Et en 2016, il s'est passé une chose,
00:45:05 en 2014-2015, avant 2016.
00:45:09 Il n'y a plus de rupture technologique sur les produits.
00:45:10 Vos smartphones, ils se ressemblent tous depuis 2016.
00:45:13 Vous prenez un iPhone 8...
00:45:14 -Signal faible. Là, vous êtes dit, un peu comme Serge,
00:45:16 signal faible, intéressant,
00:45:18 les produits ne deviennent pas plus désirables,
00:45:20 donc il y a des chances que notre rapport à ces produits-là
00:45:23 va changer. -Change.
00:45:25 Il a changé à 2 titres.
00:45:26 Le premier, effectivement,
00:45:27 plus de rupture technologique sur les produits.
00:45:29 Et puis, une course aux produits premium,
00:45:31 des produits qui dépassent allègrement les 1 000 euros.
00:45:34 Aujourd'hui, quand on voit un iPhone 15, le 12 septembre,
00:45:36 qui, sur une grosse capacité, flirte avec les 2 000 euros,
00:45:40 bon, c'est pas un produit pour tout le monde.
00:45:43 Samsung est dans la même veine, etc., etc.,
00:45:45 puisqu'ils cherchent à aller chercher de la valeur aujourd'hui
00:45:48 sur des produits haut de gamme
00:45:50 qui, potentiellement, ont des coûts de revient
00:45:52 pas plus élevés que des milieux de gamme,
00:45:54 mais sur lesquels ils vont faire du tapage médiatique
00:45:56 et gagner de la marge.
00:45:58 Donc, et trouver des nouveaux leviers de croissance
00:45:59 sur ces nouveaux produits.
00:46:01 -Ils essayent de se distinguer, en quelque sorte.
00:46:03 Ceux qui achètent ça, c'est intéressant,
00:46:04 par rapport à ce qu'on dit toujours depuis le début de notre conversation,
00:46:07 c'est-à-dire que le produit qu'on achète est aussi une identité.
00:46:10 Quand on achète un produit neuf extra premium,
00:46:13 on donne une image de soi...
00:46:14 -Très identitaire, le téléphone. -Très identitaire.
00:46:16 Donc, c'est intéressant. Vous, vous arrivez, justement,
00:46:19 et vous dites, on va vous proposer une nouvelle identité.
00:46:21 Enfin, on va correspondre plutôt à une nouvelle identité
00:46:23 qu'il y a chez les gens.
00:46:24 On va surtout travailler sur...
00:46:27 Le premier facteur d'achat d'un produit reconditionné,
00:46:30 c'est effectivement l'économie qu'on fait par rapport à un produit neuf.
00:46:33 Aujourd'hui, nous, on vend des produits 30 à 50 % moins chers
00:46:35 que le neuf.
00:46:37 Je précise bien par rapport à leur date de sortie,
00:46:39 parce qu'après, il y a une cycle de vie qui baisse,
00:46:41 où le prix du produit baisse.
00:46:44 Pour vous donner juste un ordre d'idée,
00:46:46 un iPhone 12, c'est sorti à plus de 800 euros,
00:46:50 et aujourd'hui, on le vend à 369 euros.
00:46:53 Donc, c'est plus de 50 % d'économie.
00:46:55 Donc, ça, c'était le premier sujet qu'on a créé, Largo.
00:46:57 C'est-à-dire qu'il y allait avoir un marché
00:46:59 qui commençait à se créer,
00:47:00 pour ne pas le citer, sur le bon coin, de la main à la main.
00:47:02 Et nous, notre idée, c'était de dire,
00:47:04 on vient mettre un industriel entre les deux,
00:47:05 et on va apporter des points de réassurance aux consommateurs
00:47:09 sur différents tests qu'on va réaliser sur le produit,
00:47:11 et surtout le vendre avec une garantie commerciale.
00:47:14 C'est toute la différence entre l'occasion et le reconditionné.
00:47:16 C'est que nous, vous avez un industriel derrière
00:47:18 qui vient garantir le produit.
00:47:21 Le deuxième sujet qui est venu un peu plus tard,
00:47:23 c'est le sujet écologique.
00:47:25 -Ah oui.
00:47:26 -Ce qui est arrivé beaucoup plus tard,
00:47:28 parce qu'en fait, nos amis constructeurs
00:47:30 n'avaient pas beaucoup de données
00:47:32 sur ce que pèse écologiquement un smartphone.
00:47:36 J'ai quelques chiffres, je suis venu à quelques chiffres.
00:47:39 Un téléphone neuf, c'est 8 fois plus volant
00:47:41 qu'un produit reconditionné.
00:47:43 C'est 90 % de...
00:47:47 90 kg d'équivalent CO2 sur sa phase de fabrication
00:47:52 versus 25 kg pour un smartphone reconditionné.
00:47:55 C'est surtout 21 m3 d'eau utilisée pour un téléphone,
00:47:59 soit l'équivalent... -21 m3 d'eau ?
00:48:00 -Oui, soit l'équivalent de 100 baignoires pour un téléphone.
00:48:02 -100 baignoires pour un téléphone ?
00:48:03 -Pour un téléphone.
00:48:05 Et c'est 82 kg de matière première
00:48:08 arrachée à la planète pour le produire.
00:48:10 -Pour un truc qui fait quelques grammes.
00:48:13 -Donc en fait, c'est une hérésie environnementale,
00:48:15 cette industrie.
00:48:17 -Vous vous sentez tous bien dans la salle.
00:48:19 On est tous d'un seul coup dans la poche.
00:48:20 Là, on a un truc qui pèse beaucoup plus lourd.
00:48:22 -Moi, oui, parce que je l'ai acheté
00:48:23 sur Label Emmaüs reconditionné.
00:48:25 -Bravo, Maud Sarbar. Bravo !
00:48:27 Quel sens de la répartie. Merci, Maud.
00:48:31 Bravo, Maud.
00:48:32 -Et pas sur l'argot des boules.
00:48:33 -Vous pouvez faire un numéro tous les deux. Vous êtes vraiment parfaits.
00:48:36 -Donc, ça, c'est des chiffres de l'ADEME.
00:48:40 Je ne les ai pas inventés.
00:48:42 On a travaillé avec l'ADEME sur ce qu'on appelle un ACV,
00:48:44 une analyse de cycle de vie des produits.
00:48:47 Et on a sorti ces chiffres-là.
00:48:49 -Donc, il y avait cette préoccupation environnementale
00:48:51 qui est arrivée ensuite et qui nous touche tous.
00:48:53 Il y a quand même quelque chose, aujourd'hui, qu'il faut bien dire.
00:48:56 Ces smartphones reconditionnés
00:49:01 peuvent susciter la méfiance.
00:49:03 On a tous des cas, on connaît tous des gens
00:49:06 qui ont eu des appareils virusés
00:49:08 ou qui finissent au commissariat
00:49:10 parce qu'on leur fait des demandes pas très honnêtes dessus.
00:49:14 Voilà.
00:49:15 Comment le secteur peut lutter contre ça ?
00:49:20 -En fait, aujourd'hui, on subit la loi de la mondialisation.
00:49:25 C'est-à-dire que les produits peuvent circuler naturellement.
00:49:28 Et donc, vous avez dans cette industrie
00:49:32 des produits qui arrivent d'Asie, qui arrivent de pays étrangers,
00:49:35 sur lesquels on n'a pas de contrôle
00:49:38 de traçabilité d'origine des produits,
00:49:39 des réparations qui ont été faites,
00:49:40 des pièces qu'on t'a mises dessus, etc.
00:49:43 C'est une loi de marché. C'est comme ça.
00:49:45 Et il va falloir qu'on change un peu.
00:49:48 En tout cas, que le législateur ait une oreille attentive
00:49:52 sur ce qui se passe sur ce marché.
00:49:53 -Il va déjà écouter Mozart avant
00:49:55 pour changer pas mal de choses sur les dons.
00:49:56 Non, mais c'est intéressant,
00:49:58 parce qu'on est là aussi pour tracer des lignes.
00:50:00 Donc, il serait important que la fameuse loi AJEC 2, peut-être,
00:50:03 qui n'existe pas encore, mais qui existera peut-être,
00:50:06 s'empare aussi de ce sujet-là,
00:50:07 de dire qu'il faut trier ceux qui font vraiment
00:50:09 du reconditionnement de qualité
00:50:10 de ceux qui font du reconditionnement
00:50:12 un peu vite fait, mal fait.
00:50:14 -En fait, il faut inventer des nouveaux systèmes de contrôle.
00:50:17 Nous, on travaille avec la DGCCRF
00:50:21 sur un sujet qui s'appelle le passeport numérique du mobile.
00:50:25 Aujourd'hui, quand vous branchez un téléphone,
00:50:27 vous avez possibilité de savoir où il a été activé,
00:50:29 dans quel pays. C'est un vrai mouchard.
00:50:31 Et donc, on sait par où il est passé, par qui il est passé, etc.
00:50:35 Sauf qu'aujourd'hui, on rend pas ces informations publiques.
00:50:38 Et nous, on sait le faire.
00:50:39 On a des rapports de test.
00:50:41 On sait vous dire ce qu'on a changé sur le produit.
00:50:43 On sait vous dire où il a été activé,
00:50:45 à quelle date il a été activé, etc.
00:50:48 Donc ça, ça serait un premier frein déjà aux produits étrangers,
00:50:50 parce que je suis pas sûr qu'ils seraient dans cette veine-là.
00:50:54 C'est un marché d'opportunistes.
00:50:55 C'est un marché qui est très récent. Il a 10 ans, même pas 10 ans.
00:50:58 Donc il y a plein d'opportunistes qui sont arrivés
00:50:59 en vendant des produits un peu partout et n'importe comment.
00:51:02 Et nous, on essaye, par l'intermédiaire d'un syndicat
00:51:06 qui s'appelle le Sirmiette...
00:51:08 -Il s'appelle le ? -Le Sirmiette.
00:51:10 Oui, qui est un syndicat...
00:51:11 -Le Made in France aussi.
00:51:12 -C'est-à-dire que c'est important de différencier
00:51:14 le reconditionné en France ?
00:51:16 -L'origine France garantie, par exemple.
00:51:18 L'origine France garantie, dont on est labellisé.
00:51:22 A part des labels, il y a un label qui est poussé par Aircube,
00:51:26 qui est un label d'éco...
00:51:29 Un label de qualité des produits reconditionnés.
00:51:33 Voilà. Donc il y a plein d'initiatives privées.
00:51:35 Mais c'est surtout le législateur
00:51:36 qu'il faut qu'il mette son nez un peu dans l'histoire
00:51:39 sur la traçabilité des produits,
00:51:42 sur les fraudes à la TVA.
00:51:44 Fraude à la TVA, il y en a quelques-unes.
00:51:46 Alors ça, c'est un sujet qui touche le reconditionné,
00:51:48 mais c'est un sujet qui touche tous les produits
00:51:50 vendus par des vendeurs étrangers sur les marketplaces.
00:51:52 Aujourd'hui, les marketplaces,
00:51:54 elles ne collectent pas, hélas, la TVA pour les vendeurs.
00:51:57 C'est facile de frauder.
00:51:58 -Il y a un certain, j'allais dire un ménage à faire,
00:52:00 mais il y a surtout à donner de la lisibilité,
00:52:03 c'est vrai, pour le consommateur,
00:52:05 parce que c'est vrai qu'on se méfie un peu de tout,
00:52:08 y compris des...
00:52:10 Vous voulez dire un mot, Serge ?
00:52:11 -Oui, en fait, ce dont on s'est rendu compte, nous,
00:52:15 c'est que les clients ont peur dès qu'on parle d'occasion.
00:52:19 Donc, parce qu'ils ont peur, c'est le choix que nous avons fait.
00:52:22 -Le casus, c'est vieux.
00:52:24 -En plus.
00:52:26 Mais j'ai écouté ce que disait Bruno, et c'est vrai.
00:52:30 Est-ce qu'il va être virusé ?
00:52:32 C'est la même chose pour nous.
00:52:33 Donc le meilleur moyen dans ces cas-là,
00:52:36 c'est de le réassurer.
00:52:39 Le meilleur moyen de le réassurer,
00:52:41 c'est de prendre des engagements.
00:52:42 Alors, dès que vous prenez un engagement,
00:52:44 vous savez comme moi que c'est...
00:52:45 Vous mettez le niveau de risque et le niveau de coût,
00:52:48 puisque tout à l'heure, on a parlé de coût,
00:52:50 qui est relativement important.
00:52:51 Mais je crois que la piste,
00:52:53 même si on peut aller regarder vers le gouvernement
00:52:58 pour qu'il fasse des choses et tout,
00:52:59 mais moi, je suggère cette piste pour vous.
00:53:03 En tout cas, pour l'instant,
00:53:04 nous, nous rendons compte que ça fonctionne.
00:53:06 On a pris 12 engagements,
00:53:09 des engagements qui sont assez forts
00:53:10 pour que, justement, le client, lui, se dise
00:53:13 "Je suis réassuré. Je n'ai pas de souci."
00:53:16 Et ça, je pense que...
00:53:18 Or, on est les premiers à dire...
00:53:20 On veut faire de la proximité, donc c'est du "made in France".
00:53:23 Notre usine de reconditionnement pour nos véhicules,
00:53:27 c'est dans le Nord, c'est à Valenciennes.
00:53:29 Tout ça, on le fait.
00:53:30 Mais après, je m'occupe plus de moi en tant qu'industriel.
00:53:34 J'écoute le client et le client me dit "J'ai peur."
00:53:36 -Il veut des preuves d'amour, comme on dit.
00:53:38 -Absolument.
00:53:39 "Quels sont tes engagements ?"
00:53:41 On s'est fait une liste de 12 engagements,
00:53:43 et je répète, pas ceux qui nous arrangeaient, nous.
00:53:45 -Non, forcément.
00:53:46 -C'était les attentes qui étaient liées vis-à-vis des clients.
00:53:51 On s'est rendu compte assez vite avec Adeline Esprit
00:53:54 que dans les résultats des attentes clients,
00:53:59 Spoticar, là-dessus, sur ses indicateurs, disait
00:54:01 "Oui, oui, je viens parce qu'il y a ça."
00:54:05 Ce qui est surprenant, il disait pas "parce qu'il y a une voiture."
00:54:08 C'est parce qu'il y a tout ça.
00:54:09 -Ca m'étonne pas. Vous vouliez dire un mot, peut-être ?
00:54:11 -Non, mais il faut pas oublier qu'il y a une garantie.
00:54:13 Et en fait, il y a beaucoup de gens, juste, ils ne le savent pas.
00:54:17 Nous, quand on vend des smartphones reconditionnés sur la Bale et Maüs,
00:54:20 ils sont sous garantie.
00:54:21 Ils ont la même durée de garantie
00:54:22 que quand on achète du neuf sur la Fnac.
00:54:25 -C'est vrai.
00:54:26 -Et en fait, c'est aussi une question de faire savoir.
00:54:29 Et on n'a pas forcément non plus les budgets
00:54:32 des énormes boîtes type Apple pour faire des campagnes de com'.
00:54:35 -Mais vous avez l'Obs derrière vous, maintenant,
00:54:38 ce qui est quand même extrêmement important.
00:54:40 Mais enfin, c'est vrai que peut-être le message
00:54:42 qu'on essaie de faire passer, c'est important,
00:54:44 c'est qu'il y a des évolutions qui doivent avoir lieu,
00:54:46 mais c'est vrai qu'elles viendront aussi
00:54:47 parce que les gens s'empareront du sujet,
00:54:49 seront plus attentifs, feront attention aux choses
00:54:52 et appelleront à des changements.
00:54:54 Merci à tous les trois. Merci à vous trois.
00:54:56 -Merci beaucoup. Merci.
00:54:57 (Applaudissements)
00:55:03 -Et à présent, c'est l'heure d'un petit moment vidéo, figurez-vous,
00:55:06 parce qu'on a une petite vidéo réalisée par les équipes de l'Obs
00:55:08 et qui est consacrée à une start-up qui s'appelle Fabrique.
00:55:10 Vous allez voir, c'est intéressant.
00:55:12 -100 milliards de vêtements sont vendus chaque année dans le monde.
00:55:18 C'est beaucoup, beaucoup trop au regard de la pollution
00:55:21 que cela engendre.
00:55:22 L'industrie textile est la 2e industrie la plus polluante.
00:55:26 En cause, la production et les exportations.
00:55:28 Mais nous allons nous intéresser aujourd'hui
00:55:30 à ce qu'ils deviennent après,
00:55:32 une fois que vous avez décidé que vous ne porterez plus cette veste,
00:55:34 ces chaussures ou ce T-shirt.
00:55:36 Sur les 4 millions de tonnes de textiles jetés chaque année en Europe,
00:55:40 80 % finissent à la poubelle.
00:55:42 Ils sont enfouis ou incinérés.
00:55:45 Seule une infime partie est réutilisée ou recyclée,
00:55:48 et souvent par des entrepreneurs engagés.
00:55:51 C'est l'une d'entre eux que nous allons rencontrer aujourd'hui.
00:55:53 Elle s'appelle Clarisse Merlet.
00:55:55 -Salut, c'est Clarisse. Je suis la fondatrice de Fabrique.
00:55:59 Ici, on fait des briques en textile recyclé.
00:56:01 Clarisse, est-ce que tu acceptes de m'ouvrir les portes de ton atelier
00:56:04 et de dévoiler au lecteur de l'Obs les coulisses de la production ?
00:56:07 -Oui, bien sûr, suivez-moi.
00:56:09 C'est une entreprise de collecte et de tri-textiles
00:56:12 qui nous envoie du textile déjà broyé.
00:56:14 C'est exclusivement des vêtements qui ne peuvent pas être vendus,
00:56:17 qui ont des trous, qui ne sont plus à la mode, et que personne ne veut.
00:56:20 C'est beaucoup de coton,
00:56:21 puisqu'on s'est rendu compte que le polyester ou l'élastane,
00:56:23 ça ne prenait pas très bien la compression dans la machine.
00:56:25 Mais vu qu'on veut recycler quand même beaucoup de textiles,
00:56:27 on prend tout et on fait un mélange à 80 % coton
00:56:31 et 20 % autre.
00:56:32 Et ensuite, on vient mélanger le textile à une colle écologique
00:56:34 qu'on a mise au point pour le projet.
00:56:35 Donc c'est exclusivement des ingrédients non polluants et naturels.
00:56:39 Ensuite, on remplit le moule, on vient compresser.
00:56:41 Les briques sont éjectées et elles sèchent environ deux semaines.
00:56:44 -Ces briques sont hyper jolies, Clarisse, mais on fait quoi avec, après ?
00:56:54 -On fait donc du mobilier, des lampes, des tables, des tabourets,
00:56:57 et j'ai fait des vidéos, regardez.
00:56:59 ...
00:57:13 -L'architecte-designeuse décore aussi des murs entiers avec ces briques.
00:57:17 -Ce sont des briques qui sont deux fois plus fines
00:57:19 que les briques pour mobilier
00:57:21 et qui viennent s'appliquer directement au mur
00:57:23 pour faire l'habillage d'un mur complet ou la moitié d'un mur.
00:57:26 Et on peut choisir la couleur en fonction des vêtements, toujours.
00:57:30 Donc on peut faire un mur rouge, un mur gris, un mur jaune.
00:57:33 Donc aujourd'hui, nos principaux clients pour ce revêtement mural
00:57:39 sont des marques de prêt-à-porter.
00:57:41 -Parmi eux, une enseigne de fast fashion masculine
00:57:44 qui a trouvé là le moyen de s'engager dans la transition écologique,
00:57:47 car c'est bien le défi essentiel du secteur du prêt-à-porter
00:57:51 qui repart doucement à la hausse après une décennie de baisse.
00:57:54 Entre 2007 et 2019, le marché a reculé de 17 %.
00:57:58 -Il y a eu un constat, globalement, pour beaucoup de marques,
00:58:03 d'être arrivé au bout d'une espèce de système, de business model,
00:58:07 qui, dans sa sphère personnelle, n'est pas au courant de ce qui se passe,
00:58:11 du réchauffement climatique, du plastique dans les océans.
00:58:14 Je pense que tout le monde est concerné,
00:58:16 donc c'était pas très dur, je pense, derrière,
00:58:18 pour les personnes dans la marque de s'engager.
00:58:22 -L'été dernier, ce qu'on a décidé,
00:58:24 c'est d'équiper nos 100 plus gros magasins avec des briques.
00:58:27 Donc, sans les rénover complètement,
00:58:29 on a intégré dans ces magasins un mobilier avec les briques de Clarisse
00:58:33 pour justement montrer cette démarche
00:58:35 et donner de la visibilité à la démarche de la marque autour du zero waste.
00:58:39 On a des petites villes de province, on a des magasins,
00:58:43 et quand on arrive et qu'on leur fait un concept
00:58:45 avec du mobilier Mélanie France et matériaux recyclés,
00:58:48 les clients sont contents et sont sensibles à cette démarche.
00:58:52 Parce que c'est pas juste du vêtement qu'on vend,
00:58:54 c'est aussi la volonté d'accueillir nos clients,
00:58:57 de leur faire vivre quelque chose de différent.
00:59:00 Et le lieu où on les accueille, c'est important.
00:59:03 Les clients, en fait, sont demandeurs.
00:59:09 Et en fait, ils attendent des preuves.
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00:59:27 Merci beaucoup.
00:59:30 Alors, on va aller voir ce que vous avez dit.
00:59:32 Je vous laisse avec un petit débriefing.
00:59:34 Je vous laisse avec un petit débriefing.
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01:05:51 - La matrice Riel souffle à l'oreille de la Commission européenne.
01:05:54 Quelques projets, par exemple.
01:05:56 - Elle a déjà commencé à travailler
01:05:58 sur un indice de réparabilité pour les smartphones.
01:06:01 Elle est attachée à ce que les travaux soient cohérents,
01:06:04 notamment sur le bloc réparabilité
01:06:07 entre ce qu'ils veulent faire en Europe
01:06:09 et ce qu'on a déjà fait en France.
01:06:11 Le problème, c'est que la France a été vraiment ambitieuse
01:06:14 et a mis des critères exigeants.
01:06:18 Et en Europe, la force de frappe des lobbies industriels
01:06:22 est encore plus forte.
01:06:24 Celle des associations est d'autant plus amoindrie,
01:06:27 puisque l'Europe, c'est un niveau de complexité
01:06:29 et de ressources plus important.
01:06:31 - D'éloignement même peut-être du citoyen aussi.
01:06:34 Ca se passe quand même de loin.
01:06:36 Lobby, ça veut dire couloir.
01:06:38 Il peut aussi se passer des choses
01:06:40 où on est moins au fait de ces pressions-là.
01:06:42 - Exactement. Et là, par exemple,
01:06:45 aller souffler à la Commission
01:06:47 et avoir le temps d'émettre un avis,
01:06:50 il faut vraiment être dans les arcanes
01:06:53 du processus de la loi
01:06:55 pour savoir que c'est à ce moment-là
01:06:58 qu'il faut aller souffler à la Commission.
01:07:00 Et il y en a 3 qui l'ont fait.
01:07:02 C'est les 3 industriels de la téléphonie.
01:07:04 Et ils sont présents dans tous les groupes de travail européens,
01:07:07 qui sont des groupes très technocrates.
01:07:10 Et finalement, c'est très compliqué
01:07:12 de suivre l'ensemble du processus au niveau européen
01:07:14 et d'arriver au même niveau d'exigence.
01:07:16 - Le niveau européen prévoit un indice de réparabilité smartphone
01:07:20 sans le critère prix des pièces détachées.
01:07:23 Donc vous pourriez avoir une bonne note,
01:07:25 avoir un smartphone neuf, peut-être de main reconditionnée,
01:07:28 avec un 9 sur 10,
01:07:30 où les pièces détachées ne sont pas abordables en termes de prix.
01:07:33 Donc vous n'allez pas le réparer.
01:07:36 Finalement, le risque, c'est du greenwashing.
01:07:38 Et là, il y a vraiment un gros warning à avoir.
01:07:40 - La bonne nouvelle, c'est que ça commence à faire des bêtes.
01:07:42 Parce que quand on commence à être embêté par vous,
01:07:45 c'est que vous commencez à avoir du poids.
01:07:47 C'est bon signe, mais la mauvaise nouvelle,
01:07:49 c'est qu'il va falloir se battre.
01:07:51 - Pour finir sur une note positive,
01:07:53 c'est que là, c'est un avis pour le smartphone.
01:07:57 La France va revoir sa proposition
01:08:01 pour être plus harmonieux avec l'Union européenne.
01:08:03 On va voir comment est-ce qu'on arrive à un bon compromis.
01:08:05 Mais a priori, le projet est simplement un peu retardé.
01:08:09 Donc ça ne sera peut-être pas en juin,
01:08:11 mais peut-être en septembre, par exemple.
01:08:14 Mais ça viendra voir le jour en 2024,
01:08:16 j'espère, comme le prévoit la loi AGEC.
01:08:18 Et sur les téléviseurs et les lave-linges,
01:08:20 il n'y a pas de raison que ça ne rentre pas en vigueur.
01:08:23 - Franck Agéry, vous êtes, je l'ai dit,
01:08:27 un spécialiste de la question.
01:08:29 C'est intéressant, justement, qu'au niveau européen,
01:08:32 on voit que les partisans sincères, ambitieux
01:08:36 d'une vraie économie circulaire
01:08:40 commencent à avoir l'air d'enquiquiner un peu le monde.
01:08:43 C'est bon signe ? Comment vous le voyez, vous,
01:08:45 qui êtes économiste spécialiste dans ces questions-là ?
01:08:49 Est-ce que vous voyez ça avancer de manière réelle ?
01:08:53 Ou vous êtes encore un peu...
01:08:55 - Alors, ça avance, mais je trouve, trop lentement,
01:08:57 de mon point de vue, parce que le succès
01:08:59 de l'économie circulaire, au départ,
01:09:02 c'est un peu comme le développement durable.
01:09:04 C'est un concept qui était très occuménique,
01:09:06 fondé sur une sorte d'ambiguïté
01:09:08 que toutes les stratégies de circularité sont bonnes.
01:09:12 Il n'y a pas véritablement d'hierarchisation.
01:09:15 Et donc, c'est sur cette ambiguïté
01:09:17 que beaucoup d'acteurs se sont mobilisés
01:09:19 avec des visions et des intérêts extrêmement divergents.
01:09:22 Et dans "Circulaire", il y a l'image du cercle.
01:09:25 Et donc, ça renvoie dans toutes les civilisations
01:09:28 à l'idée qu'après la mort, il y a une nouvelle vie, etc.
01:09:32 Donc, effectivement, c'est quelque chose de positif.
01:09:35 Le problème, c'est qu'aujourd'hui, ce qui est dominant,
01:09:39 c'est plutôt ce que j'appelle la circularité faible,
01:09:42 c'est-à-dire des entreprises, des acteurs économiques
01:09:46 qui modifient simplement à la marge
01:09:48 leur modèle économique, leur modèle d'affaires,
01:09:51 en faisant de l'optimisation des ressources...
01:09:53 -Les fameuses opportunistes dont parlait Bruno.
01:09:55 -Pas forcément d'opportunisme, mais ils font du recyclage,
01:09:59 ils introduisent un peu de matière recyclée,
01:10:01 mais ils restent toujours dans une logique
01:10:03 de croissance des volumes.
01:10:04 Et comme l'a dit Bruno Poirson, c'est pas du tout compatible,
01:10:08 en fait, avec les limites planétaires,
01:10:10 avec une transition ambitieuse.
01:10:12 Et donc, l'Union européenne est en train d'évoluer un petit peu,
01:10:18 mais avec retard.
01:10:19 Donc, la France a été pionnière avec la loi AGEC,
01:10:21 je trouve qu'il va dans le bon sens,
01:10:22 qu'il va dans le sens de ce que j'appelle
01:10:24 une circularité forte.
01:10:26 Donc, la lindse de réparabilité, c'est un bon exemple.
01:10:29 La circularité forte, ça veut dire essayer d'agir
01:10:33 sur l'allongement de la durée de vie des produits,
01:10:37 sur la structure, sur l'intensification des usages.
01:10:40 Ça peut être le parsage, ça peut être l'économie de fonctionnalité.
01:10:43 Ça veut dire changer aussi le comportement.
01:10:44 - Qu'est-ce que c'est l'économie de fonctionnalité ?
01:10:46 - L'économie de fonctionnalité, en deux mots,
01:10:48 c'est vendre un usage plutôt qu'un produit.
01:10:51 - C'est-à-dire que j'achète non pas une voiture,
01:10:54 mais je loue une voiture pendant quelques années
01:10:58 et le constructeur a évidemment tout intérêt
01:11:01 à ce que cette voiture reste en bon état,
01:11:02 soit en bonne qualité, parce que, alors qu'au contraire,
01:11:05 si il vous vend une poubelle, ce n'est pas très grave pour lui.
01:11:07 - Voilà, exactement.
01:11:08 - Donc la fonctionnalité, c'est l'usage.
01:11:10 - Ça s'est beaucoup développé dans ce qu'on appelle le B2B,
01:11:13 c'est-à-dire des marchés avec des clients professionnels.
01:11:16 Par exemple, dans le domaine de l'éclairage,
01:11:18 dans le domaine des pneumatiques avec Michelin,
01:11:21 avec Xerox, dans le domaine des photocopieurs,
01:11:24 où effectivement, les constructeurs qui s'engagent dans ces logiques
01:11:28 ont tout intérêt à éco-concevoir des produits
01:11:30 avec une très longue durée de vie, éventuellement très coûteux,
01:11:33 parce que derrière, comme en fait, leur modèle d'affaires
01:11:36 est fondé sur la vente d'un usage...
01:11:40 - Plus il y aura d'usages, mieux il sera pour eux.
01:11:41 - Évidemment, moins il y aura de pannes,
01:11:43 et plus ils gagneront d'argent.
01:11:44 Donc là, c'est...
01:11:45 - C'est très vertueux.
01:11:46 - Voilà, c'est assez vertueux d'un point de vue environnemental.
01:11:49 Et puis, des stratégies d'usage qui sont possibles,
01:11:52 notamment grâce à...
01:11:53 Il y a beaucoup de petites entreprises, de plateformes
01:11:56 qui se positionnent sur le partage, du partage de produits.
01:12:01 Alors, par exemple, les biens en commun,
01:12:03 vous connaissez peut-être.
01:12:04 - J'ai hâte d'expliquer.
01:12:05 - C'est une entreprise de l'ESS...
01:12:06 - Économie solidaire et sociale.
01:12:08 - Voilà.
01:12:09 - Sociale et solidaire.
01:12:11 - Qui propose, en fait, de mettre à disposition
01:12:13 dans des immeubles un certain nombre d'équipements de base,
01:12:18 d'aspirateurs et autres.
01:12:20 Alors, ça s'est beaucoup fait au départ
01:12:21 dans des résidences étudiantes,
01:12:23 mais ça peut se faire dans des immeubles.
01:12:25 - La machine à laver est dans le sous-sol, en général,
01:12:26 dans les résidences étudiantes.
01:12:27 - Voilà.
01:12:28 Et donc, on peut réserver le produit,
01:12:32 voir s'il est disponible, etc., le louer.
01:12:34 Donc, mettre en commun un certain nombre de produits.
01:12:37 Et en faisant ça, on réduit drastiquement le nombre de produits,
01:12:40 on intensifie leur usage.
01:12:41 Mais pour ça, effectivement,
01:12:43 il faut que les produits soient durables, etc.
01:12:44 Donc, l'ennemi, en gros, de la durabilité programmée,
01:12:47 pour reprendre la formule de l'association HOP,
01:12:50 c'est le contraire de l'obsolescence programmée,
01:12:52 c'est le low cost.
01:12:54 Parce que le low cost est incompatible, en fait,
01:12:56 avec une logique de durabilité.
01:12:58 C'est-à-dire qu'on parlait tout à l'heure de reconditionnement,
01:13:02 si les produits, les véhicules automobiles, par exemple,
01:13:06 ne sont pas conçus pour être durables,
01:13:07 la valeur résiduelle est rapidement tellement faible
01:13:12 que le reconditionnement n'est pas économiquement viable.
01:13:16 Donc, ça, c'est vraiment un changement complet de paradigme.
01:13:18 C'est changer de système capitaliste, d'une certaine manière.
01:13:21 - C'est ça.
01:13:22 C'était un peu la question tout à l'heure
01:13:23 que Morgane posait à Brune Poirson,
01:13:25 c'est est-ce qu'on entre dans presque un nouveau néo-capitalisme,
01:13:30 peut-être un post-capitalisme ?
01:13:32 Ça, c'est quelque chose que...
01:13:34 Enfin, c'est ce que je vais vous appeler de vos voeux,
01:13:35 je suppose, tous les deux.
01:13:37 - Oui.
01:13:38 Mais alors là, ça suppose une action assez volontariste
01:13:41 à tous les niveaux parce qu'il faut changer de référentiel,
01:13:45 donc il faut changer de 4 cognitifs.
01:13:47 Alors, c'est vrai pour les consommateurs,
01:13:49 c'est vrai pour les entreprises,
01:13:50 c'est vrai pour les pouvoirs publics.
01:13:52 Je donne quelques exemples.
01:13:53 Il faut arrêter la croissance des volumes.
01:13:56 C'est-à-dire, il faut...
01:13:57 La question, en gros, de la circularité forte,
01:14:00 c'est peut-on générer des richesses autrement
01:14:03 avec une empreinte environnementale vraiment réduite ?
01:14:06 Aujourd'hui, ce n'est pas du tout le cas
01:14:08 parce que quand on parle de croissance verte
01:14:10 fondée sur des technologies dites "vertes",
01:14:13 elles sont plus intensives en ressources
01:14:15 que les technologies classiques.
01:14:17 Une voiture électrique,
01:14:18 ça consomme plus de ressources qu'une voiture thermique.
01:14:21 - C'est mieux pour le CO2, mais c'est moins bien pour...
01:14:23 - Voilà, c'est ça.
01:14:24 Donc il y a des transferts de pollution.
01:14:26 Donc si on veut vraiment réduire les impacts,
01:14:28 il faut aller vers, comme vous le disiez,
01:14:30 l'allongement de la durée de vie,
01:14:32 l'intensification des usages.
01:14:34 Et ça, c'est vraiment un changement complet de paradigme.
01:14:37 Il y a des entreprises,
01:14:38 des grandes entreprises qui se lancent là-dedans
01:14:40 dans le domaine de la distribution.
01:14:41 Fnac d'Arti, qui a beaucoup travaillé avec Hop
01:14:44 sur l'indice de réparabilité,
01:14:47 a proposé des formules d'abonnement
01:14:49 qui marchent très bien.
01:14:50 Des groupes en France comme Seb...
01:14:53 - Cocotte Minute.
01:14:54 - ...qui sont contents sur des engagements,
01:14:57 des garanties de réparation
01:15:00 et aussi des forfaits de réparabilité,
01:15:02 parce que, en fait, c'est une condition de survie.
01:15:06 C'est pour se différencier des fabricants asiatiques low cost.
01:15:09 - Des fameux low cost, effectivement, qui est l'ennemi.
01:15:11 Il y a un autre aspect.
01:15:13 J'aimerais en parler avec vous, Laetitia, Vasseur.
01:15:15 Un aspect plus culturel,
01:15:17 c'est qu'il y a effectivement un certain nombre de publicités,
01:15:19 un certain nombre de marketing qui encourage
01:15:22 à se débarrasser des vieux produits.
01:15:25 On voit très souvent ça.
01:15:26 Alors, pas comme vous,
01:15:27 mais on se débarrasse des vieux produits
01:15:30 qui, en général, sont un peu gris, un peu ternes, etc.
01:15:32 Et puis on a un nouveau produit très beau, tout neuf qui arrive.
01:15:35 Vous militez, vous, pour qu'il y ait une interdiction
01:15:37 ou au moins une réglementation de ces publicités-là ?
01:15:41 - Oui, c'est vrai que si on se projette dans l'économie de 2049
01:15:45 et qu'on cherche à avoir un impact systémique,
01:15:49 comme on disait tout à l'heure,
01:15:50 finalement, aujourd'hui, on peut se dire...
01:15:53 Si on est optimiste, on se dit...
01:15:55 Il y a l'indice de réparabilité, l'indice de durabilité,
01:15:58 des normes en Europe.
01:15:59 L'Europe s'empare du sujet.
01:16:01 Elle a tout le dispositif légal pour imposer des pièces disponibles
01:16:06 et des normes d'éco-design,
01:16:08 donc de design dès la conception même du produit
01:16:11 pour aller sur des produits vendus en Europe
01:16:14 qui soient durables, réparables d'un point de vue technique.
01:16:18 Soyons vraiment optimistes.
01:16:20 On se dit que ça va suivre aussi du côté du logiciel,
01:16:23 voir des mises à jour qui vont permettre d'utiliser
01:16:25 nos produits techniquement durables pendant longtemps.
01:16:28 On va le faire parce que comme on a un indice de durabilité,
01:16:31 on va bien se rendre compte que c'est en effet plus durable.
01:16:34 Ça objective la durabilité,
01:16:35 donc l'investissement vers un produit plus qualitatif que low-cost.
01:16:40 Low-tech, ça serait bien aussi.
01:16:42 On est optimiste.
01:16:43 On dit que d'un point de vue technique et logiciel,
01:16:46 l'obsolescence programmée est drastiquement réduite
01:16:50 et on va dans le sens de l'économie circulaire.
01:16:53 Si on se projette,
01:16:56 on peut se dire qu'on n'y arrivera pas si on s'arrête là.
01:17:01 Parce que finalement, on reste aujourd'hui
01:17:03 dans une injonction complètement contradictoire
01:17:06 où on dit d'un côté aux consommateurs,
01:17:08 "Vous avez les indices pour bien choisir le produit durable.
01:17:12 "Vous avez le bonus réparation pour réparer moins cher.
01:17:15 "La responsabilité est sur vos épaules maintenant de bien consommer."
01:17:18 Mais si on leur dit ça d'un côté et que de l'autre,
01:17:20 on laisse faire un monde actuel où on est sans cesse tous les jours,
01:17:25 plus de 15 000 fois par jour,
01:17:27 stimulés par des stratégies commerciales, publicitaires, marketing,
01:17:32 qui nous incitent depuis le plus jeune âge à se dire
01:17:35 qu'on devrait acheter le dernier truc à la mode,
01:17:38 renouveler la meilleure fonctionnalité, etc.,
01:17:42 on n'y arrivera pas.
01:17:44 On ne peut pas être dans cette injonction contradictoire systémique.
01:17:48 Donc c'est vrai que le prochain cheval de bataille,
01:17:51 c'est cette obsolescence marketing.
01:17:53 - La question...
01:17:54 Je passerai le micro dans la salle si vous avez quelques questions.
01:17:58 La question qu'on se pose, c'est,
01:18:00 est-ce que c'est pas la suppression de la pub ?
01:18:02 Après, on peut en parler de ce que vous venez de dire.
01:18:05 Acheter des nouveaux produits, ça s'appelle juste la publicité.
01:18:08 Où est-ce que ça doit s'arrêter ? Vous voyez ce que je veux dire ?
01:18:11 - Oui.
01:18:12 C'est pas seulement la pub, d'ailleurs.
01:18:14 C'est le marketing, les stratégies commerciales,
01:18:16 quand on va dans un magasin
01:18:18 et qu'on n'avait pas prévu d'acheter quelque chose
01:18:20 et qu'on repart avec un truc parce que c'était en promo.
01:18:22 Voilà, c'est tout ça.
01:18:24 Et en effet, c'est un grand chantier, déjà.
01:18:28 Et puis, voilà.
01:18:30 Mais il y a des stratégies, quand même, qui sont mises en place.
01:18:33 Et aujourd'hui, sans parler forcément d'interdiction de toute la pub,
01:18:37 déjà, il y a une frange de la publicité
01:18:38 qu'on peut quand même raisonnablement interdire.
01:18:41 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand on a des publicités
01:18:44 qui, de manière sans honte,
01:18:48 vous montrent à l'image des choses
01:18:51 où vous avez votre téléphone qui ralentit un petit peu,
01:18:54 vous êtes étudiant, c'est vrai que c'est pas terrible.
01:18:57 Allez, jetez-le d'un revers de la main,
01:18:59 ça arrive au bout de la table, pouf, c'est engouffré, on ne sait où,
01:19:02 sous la terre, comme on l'a entendu, incinéré, enfoui.
01:19:08 C'est cet imaginaire-là qui est véhiculé
01:19:11 dans certaines publicités aujourd'hui.
01:19:13 Et ça, ce n'est plus possible.
01:19:14 Et ça, en plus, quand on le dénonce auprès de la RPP,
01:19:17 qui est l'agence de régulation de la publicité,
01:19:20 qui a une déontologie et qui dit, ce genre de publicité,
01:19:24 il y a des règles environnementales,
01:19:25 ils nous disent, oui, vous avez raison,
01:19:28 cette marque n'a pas suivi les règles,
01:19:32 zéro sanction, il se passe rien, la publicité reste,
01:19:36 il n'y a pas de sanction.
01:19:37 - On peut dire que les RPP, c'est les publicitaires eux-mêmes,
01:19:39 c'est les groupes publicitaires,
01:19:40 donc évidemment, ce n'est pas les plus enclins
01:19:42 à être les plus sévères avec eux-mêmes.
01:19:44 On serait pareil, si on devait juger les autres journaux,
01:19:46 on serait aussi cool.
01:19:48 C'est vraiment l'autorégulation qui est en cause.
01:19:49 - Déjà, ils reconnaissent quand même des règles
01:19:52 et ils reconnaissent que ce n'est pas bien.
01:19:53 Mais après, il n'y a pas de sanction.
01:19:55 - Pour revenir à ma question,
01:19:57 il faudrait au minimum que toute publicité
01:20:01 qui incite trop ostensiblement à vous débarrasser de ce qui est vieux
01:20:06 ou à ce qui est neuf, celle-là devrait être proscritée.
01:20:08 - Déjà, ça, voilà.
01:20:09 Pour moi, c'est le minimum syndical de supprimer ce genre de publicité.
01:20:14 Ce n'est quand même pas la révolution.
01:20:15 Mais déjà, c'est la révolution pour ce marché-là,
01:20:19 mais pour moi, c'est quand même la base.
01:20:21 Ensuite, on pourrait imaginer...
01:20:23 Parce que finalement, la publicité, en soi,
01:20:25 c'est comme la consommation en soi, ce n'est pas un gros mot.
01:20:27 On a quand même besoin de se vêtir,
01:20:29 on a besoin d'une machine à laver.
01:20:32 Mais par contre, sur la publicité,
01:20:34 ça permet aussi de faire connaître des bonnes pratiques.
01:20:36 On a parlé de cette entreprise, pourquoi pas ?
01:20:40 Il y a... Et c'est celle d'avant.
01:20:42 Très bien, il faut faire connaître aussi les alternatives,
01:20:45 les bonnes initiatives.
01:20:47 C'est parfois source de créativité, etc.
01:20:49 Pourquoi pas ?
01:20:50 Mais dans ce cas-là, si la publicité, c'est un moyen
01:20:54 et pas une fin en soi,
01:20:56 alors on doit utiliser ce moyen pour sensibiliser sur tout.
01:21:01 À la fois, pourquoi pas faire connaître des solutions
01:21:04 de produits, de services, etc.
01:21:07 Mais de l'autre, avoir un quota, par exemple,
01:21:09 pour sensibiliser dans la même mesure
01:21:12 sur les conditions de production du textile, etc.,
01:21:15 des pollutions, pour qu'on soit un peu plus conscient
01:21:18 que oui, peut-être qu'à un moment,
01:21:19 on a besoin d'acheter quelque chose de neuf
01:21:22 ou de reconditionner.
01:21:23 Donc voilà, ça arrive d'avoir besoin de quelque chose,
01:21:26 mais on le fera de manière peut-être plus sobre
01:21:29 quand on sait dans quelle mesure ça pollue de fabriquer,
01:21:33 même si on essaye d'être éthique, etc.
01:21:35 Tant mieux, en 2049, on fera tout de manière éthique,
01:21:38 mais n'empêche qu'il faudra réduire...
01:21:40 -On dira qu'on est éthique.
01:21:42 -Soyons optimistes. On a décidé d'être optimistes.
01:21:44 Mais ça ne suffira pas.
01:21:46 Il faudra quand même réduire le niveau de consommation.
01:21:49 Il faudra quand même être dans une forme de sobriété.
01:21:52 Et les solutions de recyclage, etc., ne suffiront pas.
01:21:56 Il faut qu'on soit dans une forme de sobriété
01:21:58 et d'être attentif à notre besoin.
01:22:00 Et donc, il faut que ça s'accompagne d'un récit,
01:22:03 d'un imaginaire qui soit revu.
01:22:05 Et ça, ça me semble très important.
01:22:07 Je pense qu'il y a énormément de choses à faire
01:22:08 sur ce registre de l'obsolescence marketing
01:22:10 pour faire bouger les lignes aussi,
01:22:12 et d'ici 2049, avoir vraiment avancé de manière systémique
01:22:15 sur cette question de l'économie circulaire.
01:22:18 -Franck, dernière question.
01:22:19 Est-ce que vous parlez, vous, de décroissance ?
01:22:22 C'est un mot...
01:22:24 Flore vient de parler de...
01:22:26 Laëtitia, pardon, vient de parler de sobriété.
01:22:28 Est-ce que vous parlez, vous, de décroissance ?
01:22:29 C'est un mot qu'il faut réhabiliter, selon vous.
01:22:32 -Je ne suis pas très à l'aise avec le mot "décroissance",
01:22:35 parce qu'il y a tout un imaginaire où on va revenir à...
01:22:40 -Vivre sous les yourtes. -Oui, c'est ça.
01:22:43 Et puis, on va vivre de façon extrêmement frugale.
01:22:47 On aura éventuellement moins d'emplois, peut-être.
01:22:50 Donc, ça pose quand même toute une série de questions.
01:22:52 Donc, moi, la question que je me pose, c'est...
01:22:55 Existe-t-il un modèle où on arrive à générer
01:22:58 suffisamment de richesses pour avoir suffisamment d'emplois,
01:23:01 mais avec une empreinte environnementale vraiment réduite ?
01:23:04 C'est ça, la question.
01:23:05 La question est ouverte.
01:23:06 J'ai donné quelques pistes,
01:23:07 mais il y en a certainement bien d'autres.
01:23:09 A mon avis, il y a beaucoup de choses à faire,
01:23:11 et notamment, effectivement, dans le domaine de la sobriété,
01:23:14 parce qu'il faut changer les modèles de consommation.
01:23:18 Donc, c'est consommer mieux et moins.
01:23:21 Et pour ça, pourquoi pas un marketing de la sobriété
01:23:24 ou une publicité de la sobriété ?
01:23:25 Parce qu'après tout, je prends un exemple
01:23:27 dans le domaine de la construction.
01:23:29 On a bien, grâce à des politiques publiques volontaristes,
01:23:32 récompensé les entreprises qui font faire des économies d'énergie
01:23:36 à travers les certificats d'énergie.
01:23:38 Si on prend le...
01:23:39 -C'est-à-dire que pour le certificat d'énergie,
01:23:40 c'est "on me paye si je consomme moins".
01:23:42 -Si je consomme moins.
01:23:43 Mais on pourrait imaginer ce type de dispositif
01:23:46 étendu à tous les domaines.
01:23:48 On pourrait inciter les acteurs à...
01:23:51 -Donner de l'argent.
01:23:52 -A faire en sorte que les consommateurs consomment moins.
01:23:54 Là, ce serait absolument vertueux.
01:23:56 Et donc, on voit bien qu'il y a un enjeu de politique publique
01:23:59 qui est très important en termes d'incitation,
01:24:01 en termes de réglementation,
01:24:03 mais aussi en termes d'éducation, très tôt,
01:24:05 parce que ça passe beaucoup par les enfants.
01:24:06 C'est des enfants qui disent aux parents,
01:24:08 "Tu devrais faire du tri sélectif,
01:24:09 "tu devrais moins utiliser ta voiture,
01:24:11 "tu devrais moins acheter, etc."
01:24:13 Et donc, ça, c'est un mécanisme extrêmement puissant.
01:24:16 Mais je ne suis pas sûr qu'il faille nécessairement interdire
01:24:19 la publicité ou le marketing.
01:24:21 Alors, il y en a trop, on est bien d'accord.
01:24:23 Mais pourquoi pas, effectivement,
01:24:26 un marketing de publicité, de la sobriété ?
01:24:28 Il y a bien beaucoup de publicités pour expliquer
01:24:30 qu'il faut consommer moins d'alcool et moins de tabac.
01:24:33 Et c'est assez efficace, d'ailleurs.
01:24:36 Donc ça, c'est l'une des voies.
01:24:38 Mais il va y avoir un problème, quand même, d'ici à 2049,
01:24:40 si on n'avance pas plus vite, c'est la question des ressources.
01:24:44 Parce que là, très clairement, on est sur une trajectoire...
01:24:47 -C'est-à-dire qu'on consomme beaucoup trop de ressources.
01:24:49 -On consomme beaucoup trop de ressources,
01:24:50 que ce soit des ressources en métaux,
01:24:54 des ressources en minéraux, des ressources en sable,
01:24:56 des ressources en eau, des ressources en foncières, etc.
01:25:00 Et donc, là, c'est absolument pas soutenable.
01:25:03 On voit bien que c'est un vrai problème.
01:25:05 Et effectivement, c'est pas le recyclage qui va nous sauver,
01:25:08 parce que la circularité infinie, c'est un mythe.
01:25:11 Parce qu'on ne peut pas récupérer, d'une part, tous les déchets,
01:25:14 tous les produits.
01:25:16 Il y a des usages dispersifs.
01:25:18 -Dispersifs, c'est-à-dire qu'on perd un peu la moitié...
01:25:20 -Voilà, on perd une partie des produits pendant l'usage.
01:25:24 Donc, on n'arrive pas à tout récupérer.
01:25:26 Si vous prenez, par exemple, l'aluminium,
01:25:30 qui est le métal peut-être le plus rentable,
01:25:32 avec le cuivre, à recycler,
01:25:36 il ne couvre que 30 % des besoins du marché.
01:25:39 -L'aluminium recyclé ne couvre que 30 %,
01:25:41 c'est-à-dire que quand bien même on arrive à recycler
01:25:43 tout l'aluminium sur Terre, il y a encore 70 %...
01:25:45 -Alors, on n'arrive pas à tout recycler.
01:25:47 -Si on n'y arrive pas.
01:25:48 -Parce qu'on a, par exemple, les capsules Nespresso,
01:25:51 vous savez qu'on a dû les récupérer, parce qu'elles sont perdues.
01:25:54 Mais la raison, c'est simple, c'est qu'on récupère,
01:25:58 on recycle de l'aluminium qui a 5, 10, 20, 30 ans.
01:26:02 Et entre-temps, les besoins ont cru augmenter.
01:26:05 Donc, tant qu'on est dans un monde en croissance,
01:26:08 le recyclage ne peut pas être une solution
01:26:11 à nos problèmes.
01:26:13 Donc, on voit bien qu'il y a un enjeu à produire,
01:26:16 je dis bien produire,
01:26:18 produire moins et donc consommer moins.
01:26:21 Alors après, on peut trouver, avec le partage...
01:26:24 -J'appelle un peu ça de la décroissance, quand même.
01:26:25 Vous dites comme vous voulez, Franck,
01:26:28 mais on n'est quand même pas très loin de la décroissance.
01:26:30 -Il y a peut-être des stratégies de services
01:26:31 qui peuvent générer des richesses et des emplois
01:26:33 qui sont intensifs en emploi, des emplois locaux, en plus.
01:26:37 -Est-ce qu'il y a des questions dans la salle, des remarques
01:26:40 pour nos 2 spécialistes ?
01:26:42 Non, non. Pour nos spécialistes.
01:26:51 Un monsieur là-bas.
01:26:54 Alors, il faudrait que vous ayez un micro,
01:26:55 parce qu'il y a des gens qui nous entendent.
01:26:58 Vous êtes pour la décroissance.
01:27:01 (...)
01:27:05 (...)
01:27:08 (...)
01:27:11 (...)
01:27:14 (...)
01:27:17 (...)
01:27:20 (...)
01:27:24 (...)
01:27:27 (...)
01:27:30 (...)
01:27:33 (...)
01:27:37 (...)
01:27:40 (...)
01:27:43 (...)
01:27:44 -Votre crainte, c'est qu'une économie circulaire trop efficace
01:27:47 va réduire considérablement les emplois,
01:27:50 le nombre d'emplois des industries.
01:27:52 Franck, peut-être, ou Laetitia ?
01:27:54 -Pas nécessairement, parce qu'on l'a vu avec l'exemple de Stellantis,
01:27:57 il y a beaucoup d'entreprises aujourd'hui
01:27:59 qui essaient de développer des offres de reconditionnement,
01:28:01 de réparation, etc., et qui prennent ça au sérieux.
01:28:05 La difficulté, dans ce cas-là...
01:28:07 -Ca crée des emplois, la réparation.
01:28:08 -Ca crée des emplois et des emplois industriels aussi.
01:28:11 Il y a des activités industrielles.
01:28:12 La difficulté, c'est capter les gisements.
01:28:15 Et c'est là où il y a...
01:28:16 -Gisements, c'est les déchets.
01:28:18 -Ou les produits.
01:28:19 -Ou les produits.
01:28:20 -Les produits, par exemple, qui sont...
01:28:23 Il faut bien les récupérer.
01:28:25 Il va y avoir une guerre économique entre les acteurs,
01:28:28 des distributeurs, des producteurs et d'autres,
01:28:30 pour capter les gisements de déchets ou de produits
01:28:34 pour pouvoir les traiter, leur donner une 2e vie,
01:28:36 les reconditionner, etc.
01:28:38 Donc là, ça va être un enjeu un peu compliqué.
01:28:42 -Oui, oui.
01:28:43 Laetitia voulait dire un mot, peut-être ?
01:28:45 -Sur cette appréhension que monsieur évoque,
01:28:48 qui est effectivement une appréhension assez répandue,
01:28:50 cette idée que tout ça, c'est très bien,
01:28:52 de faire du circulaire, du circulaire,
01:28:53 mais au bout d'un moment, à force de faire circuler,
01:28:56 il n'y aura plus de nouveautés.
01:28:58 Quand il n'y a plus de nouveautés, on craint moins d'emplois.
01:29:01 -Oui. Moi, mon impression, c'est qu'aujourd'hui,
01:29:03 on est dans une économie linéaire
01:29:05 qui vend des promesses de croissance et d'emploi,
01:29:10 mais finalement, on voit que les principales industries,
01:29:14 elles ne produisent pas en France.
01:29:16 Elles créent peut-être de l'emploi,
01:29:18 mais si c'est de l'emploi industriel,
01:29:20 elles le créent dans d'autres parties du monde
01:29:23 avec un réflexe de dumping social
01:29:26 pour essayer d'avoir le produit, ici, à une finaie,
01:29:28 le moins cher possible.
01:29:30 Et ici, on a peut-être des emplois dans la vente
01:29:33 ou dans le marketing, mais...
01:29:36 Donc c'est intéressant, quand même, de se dire,
01:29:38 "OK, cette industrie, elle crée quels emplois
01:29:41 "et dans quelles conditions ?"
01:29:42 L'économie circulaire, en revanche,
01:29:44 moi, ce que j'observe, c'est que sur des produits
01:29:46 qui sont, dès la base, conçus pour être durables, réparables,
01:29:51 il y a, en effet, dans une logique de circularité,
01:29:54 c'est des entreprises qui vont se poser la question
01:29:57 de comment est-ce qu'elles vont créer leurs produits,
01:29:59 d'avoir leurs fournisseurs à côté,
01:30:01 parce qu'elles ont besoin des pièces détachées,
01:30:05 et si elles sont à l'autre bout du monde,
01:30:07 ça va être beaucoup plus compliqué.
01:30:08 Donc il y a cette partie réindustrialisation
01:30:12 sur le territoire,
01:30:13 dans une logique locale, comme on disait tout à l'heure.
01:30:18 On est aussi sur toute la partie pièces détachées,
01:30:21 qui est aussi une économie dans le temps long.
01:30:24 En fait, c'est se poser la question de,
01:30:27 on vend une machine, mais on ne la vend pas
01:30:30 à celui qui l'achètera,
01:30:33 puis après, on ne sait même pas
01:30:35 à quoi elle viendra de cette machine.
01:30:38 Celui qui crée aujourd'hui,
01:30:39 un industriel qui crée dans l'économie circulaire,
01:30:42 il crée une machine et il a un business model
01:30:44 pour 30 ans, voire plus.
01:30:46 C'est comme sur la voiture.
01:30:48 Là, ce qu'on entendait, c'est vraiment un cycle.
01:30:50 On crée peut-être un produit à la base, ou pas, d'ailleurs.
01:30:53 On peut peut-être repartir...
01:30:55 - C'est déjà quelque chose qui existe
01:30:57 et qui n'est pas trop mal conçu au départ.
01:30:58 - Frankenstein de la machine à laver.
01:31:00 On récupère, on cannibalise
01:31:02 des choses qui sont déjà existantes sur le territoire
01:31:04 pour créer une machine neuve.
01:31:06 Mais après, c'est des emplois dans sa maintenance,
01:31:11 dans sa réparation, dans son reconditionnement.
01:31:15 Et tout ça, c'est aussi des sources d'emploi.
01:31:17 Donc c'est important, je pense, de voir la grande...
01:31:22 Tout le cycle de vie de ce produit.
01:31:25 Et aussi, l'ensemble des besoins.
01:31:27 Une entreprise qui crée une machine à laver durable,
01:31:31 elle ne va pas en revendre tous les 5 ans.
01:31:33 Ça, c'est sûr.
01:31:34 Alors après, elle vendra des services.
01:31:36 Et puis peut-être qu'en dehors de la machine à laver linge,
01:31:40 elle va aussi vendre des lave-vaisselles.
01:31:43 Donc elle va peut-être se diversifier
01:31:46 en répondant toujours à un vrai besoin.
01:31:48 Ça sert à rien de créer des gadgets non plus.
01:31:50 Mais pour répondre à des besoins,
01:31:52 des produits qui vont être diversifiés
01:31:55 et des services,
01:31:56 on a quand même une large palette de choses à faire.
01:31:58 Et avec des gens, comme on disait tout à l'heure,
01:32:00 répondre aux besoins des gens de la vie réelle.
01:32:02 Et il n'y a pas un seul modèle, il n'y a pas un seul besoin.
01:32:05 Quand on est étudiant,
01:32:06 on n'a pas les mêmes besoins de durabilité,
01:32:09 le même budget que quand on en a 30 ou 50, etc.
01:32:13 Donc ça répond à des besoins différents.
01:32:16 Il y a des modèles économiques différents.
01:32:18 Le partage, ça va peut-être aller bien à un moment de la vie,
01:32:20 mais pas forcément à un autre.
01:32:22 Et donc il y a une palette de possibilités de l'économie.
01:32:25 Et par exemple, pour les chiffres sur l'emploi,
01:32:28 l'Europe anticipe 700 000 emplois dans l'Europe
01:32:34 et 75 % sur la réparation.
01:32:37 Donc c'est un vecteur, en effet, quand même d'une économie
01:32:41 qui est différente de celle d'aujourd'hui,
01:32:43 mais qui est une économie possible.
01:32:46 Nous, on a créé, par exemple, un club de la durabilité.
01:32:48 Il y a une quarantaine d'entreprises
01:32:50 qui démontrent que l'obsolescence programmée
01:32:51 n'est pas une fatalité
01:32:53 et qu'on n'est pas obligé de rester sur les anciens modèles
01:32:55 pour vendre des produits et rester relativement rentable.
01:32:59 -Merci beaucoup, Laetitia. -Merci.
01:33:01 -Vous voulez dire un mot ? -Juste un point.
01:33:03 C'est sur la réparation, la maintenance.
01:33:06 Il y a quand même un enjeu qui est crucial pour 2049,
01:33:09 si on veut créer les 700 000 emplois.
01:33:11 C'est reconstituer complètement
01:33:14 des filières de formation à ces métiers
01:33:17 qui ont été complètement dévalorisées.
01:33:19 C'est un vrai casse-tête aujourd'hui pour les industriels
01:33:21 pour trouver des personnels formés,
01:33:23 alors que ce sont des métiers passionnants.
01:33:25 Là, il y a tout un travail pour revaloriser ces métiers
01:33:30 et développer de nouvelles filières.
01:33:32 -Peut-être juste pour un mot de la fin,
01:33:34 je me faisais la réflexion en nous écoutant et en vous regardant.
01:33:38 Je me disais, en 2049, je me mets au défi,
01:33:41 par exemple, juste sur le textile,
01:33:43 parce que là, on est venus tous avec le smartphone.
01:33:45 Je ne sais pas s'il sera là jusqu'en 2049,
01:33:48 mais les vêtements qu'on a sur nous,
01:33:49 est-ce qu'on aura les mêmes ?
01:33:51 Est-ce qu'ils seront encore en état en 2049 ?
01:33:54 Ma mère m'a donné des vêtements.
01:33:56 Elle les avait il y a 20 ans.
01:33:57 C'était pas tous, évidemment, il y en a seulement quelques-uns.
01:34:00 Mais vous ne porterez peut-être pas la même chemise,
01:34:03 vous l'aurez peut-être donnée à votre voisin,
01:34:05 vous n'êtes pas obligés de vous habiller toujours pareil
01:34:07 pendant 25 ans.
01:34:08 -C'est ça, ça résiste un peu.
01:34:09 Moi, j'aime bien le rose, ça va.
01:34:11 -On peut mutualiser, mais je veux dire,
01:34:14 c'est ça, l'économie de la ressource.
01:34:16 Quand on disait qu'on n'aura plus les ressources en 2049,
01:34:19 on les a déjà sur nous.
01:34:21 Mais c'est pour ça que ce combat que moi, je mène,
01:34:23 c'est sur celui de la conception.
01:34:25 Parce qu'on n'aura pas le même pull en 2049
01:34:28 s'il sera tout bouloché, troué, etc.,
01:34:31 parce qu'il est à la base de mauvaise qualité.
01:34:33 Et donc, c'est vraiment ça, l'enjeu aussi,
01:34:35 pour dérouler toute cette économie de la circularité,
01:34:38 c'est la conception durable, réparable,
01:34:40 des produits fiables, de bonne qualité,
01:34:44 pour économiser cette ressource
01:34:45 et faire vivre toute cette économie circulaire.
01:34:48 -Merci beaucoup à tous les deux.
01:34:49 (Applaudissements)
01:34:53 Eh bien, je donne la parole à la personne
01:34:55 qui va clore cette soirée, qui s'appelle Maxime Delavalet,
01:34:59 qui va nous présenter une start-up qui s'appelle Crush On.
01:35:03 -Merci.
01:35:04 Merci. Bonsoir à toutes et à tous.
01:35:18 Merci, en tout cas, pour ce super panel
01:35:20 qui a introduit aussi très bien
01:35:21 cette transition aussi sur les enjeux du textile.
01:35:24 Moi, la question que je vais un peu vous poser aussi ce soir,
01:35:27 c'est comment est-ce que vous imaginez la mode en 2049 ?
01:35:30 Elle ressemblera à quoi ?
01:35:32 Quand on va creuser, puiser dans l'imaginaire collectif,
01:35:35 on peut imaginer des formes un peu futuristes,
01:35:37 peut-être des nouveaux matériaux aussi beaucoup plus innovants,
01:35:43 des matières assez spéciales.
01:35:45 C'est en tout cas ce qui apparaît,
01:35:48 notamment quand on le demande à une intelligence artificielle.
01:35:49 On a beaucoup de choses qui sortent un peu de la sci-fi,
01:35:52 de la science-fiction.
01:35:53 Mais le contexte aujourd'hui est tout de même un peu différent.
01:35:57 Aujourd'hui, on est quand même dans une industrie
01:35:59 à l'échelle mondiale qui n'est plus viable
01:36:01 d'un point de vue socio-environnemental.
01:36:02 Et ça a déjà été bien répété cette journée.
01:36:06 Parce qu'on produit beaucoup trop.
01:36:08 D'un point de vue socio-environnemental,
01:36:09 la mode, c'est 92 millions de tonnes de déchets chaque année.
01:36:12 Et avec l'évolution actuelle des choses,
01:36:15 si on ne change rien,
01:36:16 on devrait atteindre quasiment 150 millions d'ici 2030.
01:36:18 Alors quel imaginaire est-ce qu'on peut avoir de favorable
01:36:22 pour un secteur comme la mode d'ici 2049 ?
01:36:26 Je vais vous le dire, il est un petit peu différent,
01:36:28 mais c'est celui d'une mode pleinement circulaire.
01:36:31 C'est celui d'une mode pleinement circulaire,
01:36:32 parce qu'au final, la circularité,
01:36:34 ce n'est pas juste la seconde main,
01:36:36 ce n'est pas juste le recyclage.
01:36:38 C'est toutes les activités qui permettent d'aller prolonger,
01:36:41 et ce, le plus longtemps possible,
01:36:42 alors pas indéfiniment, mais au moins le plus longtemps possible,
01:36:45 l'utilisation de nos produits,
01:36:46 et donc mécaniquement diminuer l'utilisation des ressources.
01:36:49 Et en l'occurrence, on peut imaginer comme ça,
01:36:53 à travers cette projection dans le futur,
01:36:55 une mode où on aura un grand ensemble
01:36:56 dédié à la mode de la seconde main.
01:36:58 Pouvoir acheter des produits réemployés par des professionnels,
01:37:01 à la réparation,
01:37:03 à même des nouveaux produits, des nouveaux matériaux
01:37:06 qui pourraient être faits de manière éco-conçue,
01:37:09 c'est-à-dire en pensant de A à Z le procédé de fabrication,
01:37:12 de telle sorte à ce qu'on puisse réemployer,
01:37:14 recycler beaucoup plus facilement les matières.
01:37:16 Bref, tout un ensemble qui permettrait à une mode
01:37:19 d'être 100% circulaire.
01:37:20 Et la bonne nouvelle là-dedans,
01:37:22 c'est qu'on est quand même dans un mouvement
01:37:24 qui est déjà lancé.
01:37:25 Il est lancé en France, il avance aussi en Europe,
01:37:27 il avance dans le monde.
01:37:28 On a aujourd'hui de plus en plus de consommateurs,
01:37:30 de consommatrices qui se tournent de plus en plus
01:37:32 vers des modes de consommation de la mode plus responsables.
01:37:35 On a aussi des entreprises qui se mobilisent,
01:37:37 et puis on va pouvoir en parler un peu plus en détail.
01:37:39 On a une régulation aussi qui avance.
01:37:42 Brune Poirson a dû en parler aussi avant,
01:37:43 en mettant en lumière tous les bienfaits aussi de la loi AGEC.
01:37:47 On a des choses qui sont en mouvement,
01:37:48 mais il faut que ça s'accélère.
01:37:50 Je m'appelle Maxime Delavalet,
01:37:53 je suis le cofondateur de CrushOn,
01:37:56 qui est le système d'opération de la mode circulaire.
01:37:58 Et j'ai aussi l'honneur de présider
01:38:00 la première fédération de la mode circulaire
01:38:01 qui rassemble aujourd'hui 230 organisations,
01:38:04 grandes, petites, moyennes, innovantes,
01:38:06 traditionnelles de la mode,
01:38:07 pour faire avancer la circularité dans le secteur.
01:38:10 Et je suis venu ici non pas pour nuire à l'optimisme aussi global
01:38:16 de comment est-ce qu'on pourrait projeter notre vie en 2049,
01:38:18 je suis au contraire là pour essayer de vous mettre en avant
01:38:20 les solutions qui existent
01:38:21 et qu'on doit continuer à les booster ensemble.
01:38:25 Je vais vous parler un peu de mon entreprise
01:38:26 que j'ai créée il y a maintenant 5 ans,
01:38:28 sur laquelle je suis passé à temps plein
01:38:29 avec mes associés Ilem, Camille et Axel il y a 3 ans, CrushOn.
01:38:33 On permet à des grandes enseignes que vous connaissez toutes et tous,
01:38:36 Galerie Lafayette, La Redoute, le groupe Printemps,
01:38:38 de pouvoir sourcer auprès de revendeurs professionnels
01:38:41 basés majoritairement localement en Europe,
01:38:44 français en Europe,
01:38:45 des produits de seconde main qui correspondent à leur positionnement.
01:38:47 Des produits de seconde main qui sont collectés,
01:38:50 triés, parfois reconditionnés par ces professionnels,
01:38:53 et qui permettent comme ça d'aller allonger la durée de vie des produits.
01:38:56 Et on fait ça en permettant aussi comme ça
01:38:59 de connecter les organisations du secteur,
01:39:00 parce que les expertises elles sont là, la vision elle est là,
01:39:03 mais il manque encore aujourd'hui les outils
01:39:05 qui permettent d'aller plus loin.
01:39:07 Et donc on favorise à travers toute une série de logiciels
01:39:10 la possibilité d'aller sourcer ces produits de seconde main,
01:39:12 vous pourriez aller aux Galeries Lafayette par exemple,
01:39:15 et je vais y venir, et trouver énormément de produits de seconde main
01:39:18 qualifiés et sourcés par des professionnels.
01:39:20 On permet à ces enseignes aussi
01:39:21 de mettre en place des services de collecte, de dépôt,
01:39:23 pour vous permettre à vous toutes et tous
01:39:25 d'aller déposer des vêtements dont vous n'avez plus besoin.
01:39:28 Et on facilite aussi cette circularisation
01:39:30 pour faciliter notamment la revente de ces produits
01:39:32 que vous allez déposer auprès de la communauté de professionnels
01:39:35 en France et en Europe
01:39:37 pour aller retravailler ces produits et aller les reconditionner.
01:39:41 Donc on a un cas d'usage qu'on aime beaucoup mettre en avant,
01:39:43 c'est ce partenariat avec un gros acteur,
01:39:44 parce que Crescione personne ne connaît ici,
01:39:46 puis c'est très bien,
01:39:47 mais on a des grandes entreprises aussi en France qui se mobilisent,
01:39:51 et notamment notre partenariat avec Galerie Lafayette.
01:39:53 On a commencé en 2021 à répondre à cette ambition de Galerie Lafayette
01:39:57 de lancer une offre de mode de seconde main plutôt haut de gamme,
01:40:00 avec une qualité relative,
01:40:02 et en tout cas similaire à celle de la première main,
01:40:05 et qui permette comme ça d'aller offrir des nouveaux moyens
01:40:08 de consommer durablement auprès de sa clientèle.
01:40:10 On a ouvert à Paris, on s'est lancé à Annecy,
01:40:12 on vient de se lancer maintenant à Berlin,
01:40:14 toujours en s'appuyant sur des revendeurs professionnels locaux
01:40:16 pour favoriser justement le réemploi à l'échelle locale,
01:40:20 à l'échelle territoriale.
01:40:21 Et aujourd'hui, au-delà des chiffres et des évolutions
01:40:25 liées à la croissance économique ou aux enjeux de visite,
01:40:28 c'est aussi un enjeu où on essaie de chiffrer environnementalement
01:40:31 ce que ça représente.
01:40:32 On s'appuie sur les chiffres de l'ADEME,
01:40:34 du ministère de la Transition écologique,
01:40:35 avec les ACV qu'ils peuvent fournir
01:40:37 sur différentes catégories de produits.
01:40:38 On se rend compte que,
01:40:39 alors qu'on ne fait pas des volumes encore énormes,
01:40:41 on y arrivera en 2049,
01:40:43 mais aujourd'hui, ça reste encore à taille humaine,
01:40:45 on arrive à économiser quasiment 70 millions de litres d'eau
01:40:48 sur une année en 2022.
01:40:50 Donc c'est là-dessus où on peut commencer à avancer ensemble.
01:40:53 Et le plus beau là-dedans, c'est qu'on n'est pas tout seul.
01:40:57 Il y a de plus en plus d'organisations,
01:40:58 de plus en plus d'associations, d'entreprises
01:41:00 qui se mobilisent ensemble pour faire avancer
01:41:03 cette circularité dans la mode et dans notre économie.
01:41:06 Je suis, comme je le soulignais au démarrage aussi,
01:41:08 président de la Fédération de la Mode Circulaire.
01:41:10 On a commencé en avril 2022,
01:41:11 on était 75 entreprises et associations adhérentes.
01:41:14 Aujourd'hui, on est plus de 230.
01:41:16 Ca va des grands groupes,
01:41:17 comme Kering, Galerie Lafayette, Printemps,
01:41:20 jusqu'aux entreprises innovantes aussi du secteur.
01:41:22 Et notre mission, c'est de pouvoir représenter,
01:41:25 promouvoir et rassembler aussi tous ces acteurs
01:41:27 de la mode circulaire qui nous permettent d'imaginer
01:41:30 un futur plus favorable dans notre secteur
01:41:32 et puis aussi dans toute l'économie.
01:41:34 Et donc notre enjeu, c'est de rassembler tout le monde,
01:41:36 parce qu'on a des leviers d'action ensemble.
01:41:38 On a toutes et tous la même vision du futur de la mode
01:41:41 qui serait circulaire.
01:41:42 Le seul enjeu, c'est qu'au quotidien,
01:41:44 un réparateur textile n'a pas du tout les mêmes enjeux
01:41:47 qu'un distributeur,
01:41:48 qui n'a pas non plus les mêmes enjeux qu'un producteur,
01:41:50 qui n'a pas non plus les mêmes enjeux qu'un recycleur.
01:41:52 Et donc au final, on essaye de toutes et tous
01:41:55 aller vers la même direction, mais sans réellement savoir comment.
01:41:57 Donc on met en place, nous, des leviers d'action
01:41:59 pour favoriser des projets opérationnels.
01:42:01 On a créé, par exemple, la 1re étude de marché
01:42:03 de la mode circulaire en France et en Europe,
01:42:05 parce qu'il y a plein de chiffres aux Etats-Unis
01:42:06 et puis dans le monde, mais pourquoi, nous,
01:42:07 on n'aurait pas le droit aussi à nos évolutions de marché ?
01:42:10 Donc on a regardé aussi ces chiffres-là.
01:42:11 On a lancé la 1re journée de la mode circulaire
01:42:13 juste à côté, à l'IFM, l'Institut français de la mode.
01:42:16 On a eu le soutien aussi
01:42:17 du ministère de la Transition écologique,
01:42:19 avec la présence de Mme Mérangé-Rcouillard,
01:42:21 qui était à l'époque secrétaire d'Etat
01:42:23 en charge de l'écologie.
01:42:24 On mobilise comme ça autour de projets concrets,
01:42:27 toutes les personnes, tous les acteurs,
01:42:29 toutes les organisations qui souhaitent
01:42:30 se mobiliser à nos côtés.
01:42:33 Et puis on essaie comme ça de représenter plus largement,
01:42:35 finalement, cette filière qui se structure,
01:42:37 parce que oui, on n'est qu'au début.
01:42:39 Et si on a un peu de temps aussi après,
01:42:40 je serais ravi de pouvoir vous en parler un peu plus en détail.
01:42:42 Mais on a lancé tout récemment
01:42:44 le 2d programme commun pour la mode circulaire,
01:42:46 où on s'est mis tous autour de la table,
01:42:48 230 organisations qui se sont mises autour de la table
01:42:50 pour se mettre d'accord sur quelle est la feuille de route
01:42:52 à suivre à l'échelle de l'industrie,
01:42:54 avec les décideuses et les décideurs
01:42:56 à l'échelle publique et privée,
01:42:57 pour faire avancer la circularité dans la mode.
01:43:00 Alors oui, les résultats ne sont pas encore
01:43:03 suffisamment visibles en 2023.
01:43:05 Il y a encore beaucoup trop de déchets textiles dans ce monde,
01:43:07 mais on a déjà les 1res solutions qui sont en place.
01:43:10 Et alors, toutes et tous ensemble,
01:43:11 ce sera clé de pouvoir les faire avancer.
01:43:13 En tant que consommateur, consommatrice,
01:43:14 vous avez aussi un levier d'action.
01:43:16 Vous l'avez vu, la régulation,
01:43:17 les entreprises sont prêtes aussi à avancer.
01:43:19 C'est important d'aller ensemble vers cette direction commune.
01:43:23 Et en tout cas, j'espère qu'en ces quelques petites minutes,
01:43:26 je vous ai convaincus que la mode en 2049,
01:43:28 ce sera une mode qui sera circulaire.
01:43:30 Merci beaucoup.
01:43:31 (Applaudissements)
01:43:37 -Merci, Maxime. Et merci à tous d'avoir été là avec nous ce soir
01:43:42 pour parler de ce sujet à la fois politique, humain,
01:43:44 civilisationnel, enthousiasmant quand même,
01:43:47 alors que c'était au départ un peu technique.
01:43:50 Vous êtes effectivement tous invités à parler à Maxime
01:43:53 si vous avez envie de lui poser plein de questions
01:43:55 ou à nos autres invités qui sont encore présents ici,
01:43:58 avec un petit verre, autour d'un petit verre
01:44:00 qui se trouve dans la salle à côté.
01:44:02 Merci. Bonne soirée.
01:44:04 (Applaudissements)
01:44:07 [SILENCE]

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