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00:00 Bonjour Damien. Bonjour Clémence. Bienvenue à Mofra Academy.
00:02 Merci beaucoup.
00:10 Déjà montée dans un camion ?
00:19 Non, c'est la première fois et j'ai vraiment hâte de signer les belles routes des Vosges avec toi aujourd'hui.
00:29 Bienvenue sur le boulevard Mofra.
00:31 La température extérieure est de 19 degrés.
00:34 Tes premières sensations, ça va ?
00:36 C'est vraiment bien. On a une bien meilleure vue de la route.
00:40 Et je trouve que le fait d'être en hauteur, on a une sensation d'être plus en sécurité
00:43 que sur des voitures beaucoup plus basses.
00:45 Et la marche athlétique, ça consiste en quoi ?
00:48 Parce que du coup, je n'y connais rien du tout.
00:51 En fait, la marche athlétique, tu as deux règles qui définissent la foulée et la discipline.
00:56 C'est toujours avoir un contact au sol.
00:58 OK.
00:59 Parce que la course à pied, tu es sur une foulée qui est aérienne.
01:01 Donc tu as souvent deux pieds que tu ne te rends pas compte,
01:07 mais tu as souvent les deux pieds qui sont au-dessus du sol.
01:09 Donc nous, on a toujours un contact avec le sol et il faut toujours qu'il y ait une jambe tendue.
01:13 Tu vois, la contrainte du conducteur, tu l'as là.
01:16 En plus, c'est bien, quand on les véhicule à l'école, ils vont croire que c'est toi la monitrice Clémence.
01:19 Donc là, aujourd'hui, tu es ma monitrice.
01:21 C'est marrant. J'adore cette perspective.
01:22 Tu y vas ?
01:23 J'adore, oui.
01:24 Et du coup, tu es championnelle du monde.
01:26 Tu es revenue quand, là, des championnées du monde ?
01:28 Oui, ça s'est bien passé.
01:29 C'était mon premier championnat du monde individuel.
01:33 J'avais fait pas mal de Coupes du monde, mais c'était par équipe, du coup.
01:37 Et là, c'était vraiment championnat du monde solo.
01:40 Et donc, je suis demi-finaliste, donc je fais 16e.
01:43 OK.
01:44 Donc c'est bien.
01:45 Alors, c'est sûr que j'aurais voulu faire mieux.
01:47 Il y a du positif et du négatif, comme partout.
01:50 De toute façon, l'intérêt, c'est de toujours savoir débriefer,
01:54 tirer les enseignements de tout ça.
01:56 Donc, je sais ce qu'il faut travailler l'année prochaine.
01:59 L'année prochaine, en plus, c'est les Jeux.
02:00 Lui, il s'est arrêté pour le coup.
02:03 Tu vois, c'est pour toi.
02:04 Je pense que...
02:07 Ah, il a pas fait coucou, mais coucou.
02:09 Coucou collègue.
02:11 Moi, je pense que la performance, à un moment donné,
02:14 purement physique peut-être, que c'est 60% de la perf,
02:18 mais le 40% restant, c'est vraiment l'aspect mental.
02:20 Ça, c'est clair et net.
02:21 Et sur une ligne de départ, la plupart des filles,
02:24 elles ont plus ou moins le même niveau.
02:25 Je veux dire, tu prends le top 8, elles auront plus ou moins la même...
02:29 Alors, il y a peut-être quelques exceptions près,
02:30 mais elles auront plus ou moins la même...
02:33 intrinsèquement le même potentiel le jour J.
02:36 Mais en fait, qu'est-ce qui fait qu'il y en a une qui va être classée
02:38 première, l'autre cinquième, l'autre sixième ?
02:40 Mais c'est vraiment purement le mental.
02:42 C'est vraiment ça.
02:43 Tu reçois plein d'informations durant la course.
02:46 Puis, à un moment donné, tu vas entrer un peu dans la zone rouge.
02:48 C'est-à-dire que pour tout le monde, à un moment donné, ça va faire mal.
02:51 Ça va vraiment faire très, très mal.
02:53 Et soit tu peux vraiment te laisser complètement écraser par ça
02:56 et tu l'as subi.
02:57 Et tu es dans la lutte de ça.
02:59 Et en fait, plus tu résistes, plus ça va te plomber.
03:04 Donc, quand la fatigue est là, c'est se dire
03:07 "OK, mais j'ai confiance en mon corps.
03:09 Je sais que j'ai encore des ressources.
03:11 Je me focalise sur mes ressources.
03:13 Je me focalise sur ce que je peux contrôler.
03:14 Je peux contrôler mon souffle et ma technique.
03:16 J'essaie de me relâcher.
03:17 J'essaie de chercher le contact extérieur avec mes coachs."
03:20 Et tout ça, c'est des petites choses qui vont t'aider à aller plus loin dans la fatigue
03:24 et à la "dompter" au lieu de chercher à la lutter.
03:28 Alors, c'est ici que je m'entraîne.
03:30 C'est le stade de Béchamp.
03:31 OK, tu t'entraînes là.
03:32 Donc, c'est là la piste.
03:34 J'ai commencé ici en 2007.
03:36 C'est mon club de toujours.
03:39 Et du coup, 2024 en France, ça te fait quoi ?
03:43 C'est assez exceptionnel de participer aux Jeux.
03:45 On devient Olympien.
03:47 C'est assez fou parce qu'il n'y a quasiment personne sur Terre qui sera Olympien.
03:52 Non, clairement.
03:54 Et ça, c'est une vraie fierté de représenter son pays aux Jeux Olympiques.
04:00 Et là, en plus, c'est vrai que cette année, l'année prochaine,
04:02 ça sera à Paris, à la maison.
04:04 Toi, si tu devais me donner un mot qui résume vraiment ta profession ?
04:11 Je pense que c'est une valeur de mots frais.
04:14 Il y en a plusieurs, mais je pense que ce serait la rigueur.
04:18 La rigueur ?
04:19 Oui, et puis l'implication.
04:21 Déjà, la première des choses, c'est que sur le côté familial,
04:25 ça a beaucoup fait écho quand j'ai rencontré M. Moffret.
04:29 Parce que c'est mon père et mon coach.
04:31 Donc, il y a un petit peu cette dynamique-là où on se rejoint beaucoup sur cette valeur-là de la famille.
04:37 Ça donne envie, en tout cas.
04:39 Ça donne envie de marcher.
04:42 Je t'avoue que pour la souplesse des hanches, personnellement, je le repasserais.
04:46 Et j'adore ce que je fais.
04:48 Et on voit que toi aussi, tu adores ce que tu fais.
04:51 C'est très agréable.
04:54 Deux passes du nez dans un camion.
04:55 Oui, c'est ça.
04:56 C'est ça, c'est ça.
04:57 C'est ça, c'est ça.
04:58 C'est ça, c'est ça.
04:59 C'est ça, c'est ça.
05:00 C'est ça, c'est ça.
05:01 [SILENCE]