• l’année dernière
Changer les règles du jeu et atteindre l’objectif zéro carbone en 2050. C'est un des enjeux majeurs pour les dirigeants d'entreprises et les politiques.

Les intervenants :
Anne Le Guennec, directrice de la zone Technologies de l’eau mondiale et membre du Comex de Veolia
Bruno Darboux, président Aerospace Valley
Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région Occitanie
Bastien Toulemonde, président d’Ambition Toulouse Métropole
Ingela Alger, économiste, directrice de l’IAST- TSE

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Transcription
00:00 (Générique)
00:03 ---
00:25 - Futuropolis Planète, pour 3 jours,
00:28 ici, au Quai des Afoires, à Toulouse.
00:31 Bienvenue dans cette nouvelle agora,
00:35 cette agora de Futuropolis Planète 2023.
00:38 Bienvenue avec toute l'équipe du journal "Le Point"
00:42 qui apparaît cette nouvelle édition.
00:45 Une agora, est-ce que c'est bien le lieu où se décide,
00:49 où se discute l'avenir de la cité ?
00:52 Je crois.
00:53 Alors, partons sur ces bases.
00:56 Si vous êtes d'accord,
00:59 c'est ce principe qui va nous guider, en tout cas,
01:01 au cours de cette nouvelle édition.
01:03 Ce soir, vous savez que c'est la factory,
01:06 c'est-à-dire la séquence de Futuropolis Planète
01:08 dédiée à l'économie et aux entreprises.
01:12 Les entreprises, les actrices, actuellement,
01:17 d'un monde qui change extrêmement vite
01:20 et qui n'ont pas le luxe de se dire "c'était mieux avant",
01:24 impossible pour elles de faire le choix de la nostalgie,
01:27 le choix du passéisme,
01:29 avec les accélérations sociétales, technologiques, géopolitiques.
01:34 Mieux vaut, au contraire, s'adapter rapidement
01:37 et faire des choix lucides, si possible, stratégiques.
01:41 C'est encore mieux.
01:42 C'est vrai que le quotidien des entrepreneurs
01:45 et dirigeantes d'entreprises, c'est justement de faire des choix.
01:48 Mais reconnaissons qu'actuellement, la marche est particulièrement haute.
01:53 Comment opérer en un temps record
01:56 une transformation à facteurs multiples
01:59 vers une économie à la fois décarbonée, sobre, juste ?
02:04 Le champ de la discussion sur ces sujets est immense, bien sûr.
02:07 Nous en sommes conscients et nous avons décidé, pour cette factory,
02:10 de nous concentrer sur 3 thèmes.
02:13 Premier thème, changer les règles du jeu
02:15 et atteindre l'objectif zéro carbone en 2050,
02:19 la transformation systémique des entreprises
02:22 et des comportements d'achat est un objectif affiché,
02:25 ce qui ne veut pas dire pas débattu.
02:28 Alors, comment concrètement des secteurs entiers de l'économie
02:31 se décarbonent ?
02:32 Deuxième thème, les futurs énergétiques.
02:35 L'énergie, c'est vraiment le grand sujet structurant
02:38 de ce monde économique en changement.
02:39 Et l'année 2023 a été déterminante pour les acteurs du secteur.
02:45 Troisième grande séquence de la factory,
02:48 on faisait un travail de machine et on ne le savait pas.
02:51 En fait, GPT est définitivement le mot de cette année.
02:54 L'outil d'intelligence artificielle générative
02:57 est très vite sorti du domaine réservé de la tech
03:01 pour être utilisé partout et par tout le monde.
03:04 L'IA va tout changer au travail, c'est une certitude.
03:08 Je ne sais pas si vous avez vu cette semaine,
03:09 la BCE a indiqué que l'IA menaçait davantage les salaires que les emplois.
03:14 On va voir tout ça.
03:15 Donc, 3 thèmes, 3 séquences.
03:17 Et vous, donc, en Agora,
03:19 c'est-à-dire que vous avez un QR code, vous le flashez,
03:23 écrivez directement votre question et puis votre prénom,
03:26 ainsi que le numéro de votre siège.
03:28 Comme ça, on va pouvoir vous donner le micro en direct.
03:31 Voilà pour le sommaire de la factory.
03:33 Vous connaissez aussi l'état d'esprit de ces 3 journées
03:38 organisées par le Point.
03:39 Nous regardons du côté de celles et ceux qui ont des idées,
03:44 qui acceptent aussi l'idée de se projeter
03:47 et de réfléchir à un monde complexe.
03:49 Nous regardons du côté de la science et du côté des actions.
03:52 Voilà, nous sommes ensemble dans cet état d'esprit,
03:55 dans la grande salle du Quai des Savoirs à Toulouse.
03:57 Nous sommes aussi en direct pendant ces 3 jours
04:01 sur le point.fr et sur les réseaux sociaux du Point.
04:04 Alors, la 1re séquence, comme promis,
04:08 est consacrée à la décarbonation.
04:10 La COP 28 s'ouvre à Dubaï aujourd'hui.
04:13 Je vais vous laisser le soin de trancher la question
04:15 de savoir s'il est assez judicieux de confier l'agenda
04:18 de la sortie du pétrole au patron
04:20 de la principale société pétrolière des Émirats marabounis.
04:23 En attendant, nous sommes nombreux
04:26 et nombreuses sont les entreprises
04:28 qui, d'ores et déjà, s'emploient concrètement à la décarbonation.
04:32 Comment ces secteurs économiques y travaillent ?
04:35 Peut-on aussi miser sur une alliance entre scientifiques,
04:38 entreprises, institutions, citoyens ?
04:40 Bien évidemment.
04:42 Et sur ce thème, je vous propose et je vous demande
04:44 d'accueillir chaleureusement nos invités,
04:46 qui sont Bruno Darboux,
04:48 Bastien Tout-le-Monde.
04:51 Merci de nous rejoindre. Merci de les applaudir.
04:53 Ingella Hallgöre et Anne Le Gennec.
04:56 Je vous en prie, installez-vous.
05:03 Je vais, bien sûr,
05:06 quelques mots de présentation sur chacun de vous.
05:10 Ingella Hallgöre,
05:11 vous êtes directrice de recherche au CNRS,
05:13 à Toulouse School of Economics, depuis 2 ans.
05:17 Vous êtes directrice de l'Institute for Advanced Study in Toulouse.
05:22 Et vous, en tant qu'économiste, vous avez une particularité,
05:25 c'est que votre travail de recherche est interdisciplinaire,
05:28 avec l'idée, justement,
05:29 que le travail avec les chercheurs, les chercheuses d'autres disciplines,
05:32 comme les psychologues, les anthropologues, les historiens,
05:36 c'est un vrai point de départ
05:38 pour la compréhension d'enjeux complexes.
05:42 Comment on peut dire que la dérive climatique
05:44 fait partie de ces enjeux ?
05:46 Bruno Darboux, vous êtes président d'Aerospace Valley,
05:49 le pôle de compétitivité aéronautique et spatiale.
05:52 Vous avez réalisé votre carrière d'ingénieur
05:54 chez Thalès, au Newell, chez ATR, chez Airbus,
05:58 pour les programmes A300, A310, A400M,
06:02 avant d'être nommé responsable des équipes d'ingénierie d'Airbus
06:06 pour la France.
06:07 Aujourd'hui, vous êtes VP Aerospace Ecosystem Development
06:10 pour Airbus Corporate Affairs,
06:12 mais vous êtes là principalement au titre d'Aerospace Valley
06:17 et précisément engagé dans le sens de la transformation
06:20 des filières aéronautiques et spatiales.
06:23 Je vois que vous faites les gros yeux.
06:24 Vous allez me dire après si je me trompe.
06:26 - Non, c'était parfait.
06:28 - Bastien, tout le monde qui est à vos côtés.
06:30 Vous, en parallèle de votre fonction,
06:32 directeur régional Midi-Pyrénées-Sud-Enelis,
06:35 vous présidez le club Ambition Toulouse-Métropole,
06:38 un club qui réunit de grandes et moyennes entreprises
06:41 qui veulent s'investir très concrètement
06:44 dans la transition écologique.
06:47 Merci de nous avoir rejoints également.
06:48 Anne Le Guenec, vous êtes directrice
06:50 de la zone Technologie de l'eau de Veolia.
06:53 25 ans de carrière chez Veolia
06:56 et désormais, depuis avril 2023,
06:59 chargée de la zone qui regroupe les activités
07:01 de technologie d'eau mondiale.
07:03 Vous allez nous dire ce que c'est.
07:04 Ça représente quand même 18 000 personnes.
07:06 Et vous avez aussi, par ailleurs, rejoint
07:08 le comité exécutif du groupe.
07:11 On peut peut-être d'ailleurs commencer,
07:12 vous donner directement la parole.
07:14 J'évoquais la COP28, c'est quand même
07:17 l'actualité du jour.
07:20 Antonio Guterres avait estimé pitoyable
07:22 la réponse collective au changement climatique.
07:26 La COP28 se déroule à Dubaï.
07:28 Quel est votre regard aujourd'hui sur le calendrier
07:31 de cette transformation écologique ?
07:34 Ce calendrier et puis celui que vous espérez.
07:36 Quelle vision vous, vous portez ?
07:39 -Bonjour et merci de cette table ronde.
07:42 Oui, pitoyable est quelque part, quand on y pense.
07:45 100 ans sous le règne du charbon, du pétrole.
07:48 10 ans pour intégrer la transition écologique
07:51 dans nos pratiques.
07:53 Pour nous, il est largement temps d'accélérer.
07:55 Les solutions existent et il faut les implémenter
07:58 en un an, deux ans.
07:59 Il faut accélérer, quelque part, inversement,
08:03 proportionnellement à ce qu'on a vécu
08:05 dans les révolutions industrielles.
08:06 Pour nous, les solutions existent.
08:08 Et finalement, notre enjeu aujourd'hui,
08:11 il est moins technologique, parce qu'on a des solutions,
08:14 on a des technologies et on continue d'innover tous les jours.
08:18 Notre enjeu, il est sociétal.
08:20 Après les crises qu'on a vécues, après l'inflation,
08:23 dans ce monde où les élections qui ont lieu aujourd'hui
08:27 partout dans le monde laissent repointer le nez
08:30 d'une forme de climato-sceptisme,
08:33 là où on voit une forme de découragement aussi des gens
08:36 face à un schéma qui est peu enviable,
08:40 nous, ce qu'on croit, c'est que la meilleure méthode
08:42 d'accélérer, c'est d'amener un récit enviable,
08:46 c'est d'amener un projet de vie désirable.
08:50 Et ça, on peut le faire.
08:51 Nous, chez Veolia, les solutions qu'on construit,
08:53 on les construit pour dépolluer,
08:57 on les construit pour réutiliser,
09:00 on les construit pour régénérer les ressources naturelles
09:04 et on les construit en pensant fermement
09:07 qu'on peut réconcilier les enjeux économiques,
09:11 les enjeux sociétaux et les enjeux environnementaux.
09:14 Donc pour nous, aujourd'hui, le calendrier,
09:16 il doit absolument s'accélérer.
09:18 Les solutions sont là,
09:19 les projets gouvernementaux sont là aussi,
09:22 les feuilles de route sont tracées,
09:24 il est temps de déployer.
09:27 -Bon, l'urgence, on a l'impression
09:29 qu'on est dans l'urgence depuis 20 ans,
09:31 donc faire bouger le calendrier,
09:33 c'est sans doute le plus complexe.
09:37 Peut-être la question va nous occuper tous.
09:40 Comment inciter les entreprises à accélérer ?
09:44 Et comment financer aussi ?
09:47 D'ici, les solutions sont là.
09:49 -Les solutions sont là
09:50 et les solutions sont souvent perçues
09:54 comme étant difficiles à implémenter
09:56 parce que coûteuses,
09:58 parce que ce sont des investissements initiaux
10:00 pour changer de modèle, pour changer de technologie,
10:03 pour changer de process dans les entreprises.
10:07 Chez Veolia, on construit nos solutions
10:09 en parlant à tout le monde, à toutes nos parties prenantes.
10:12 Et souvent, c'est pas seulement nos clients,
10:14 c'est aussi le citoyen, ce sont les ONG,
10:17 ce sont évidemment les partis politiques,
10:20 ce sont tous nos interlocuteurs
10:24 qui ont, à un moment, un avis à donner.
10:26 Construire un projet de vie enviable,
10:29 c'est vraiment s'assurer qu'on trouve un enjeu économique,
10:33 qu'on trouve un avantage économique
10:34 dans le déploiement d'une solution.
10:37 Je vous disais, solution technologique,
10:39 réutiliser l'eau,
10:41 consommer moins d'eau fraîche, d'eau naturelle
10:44 qu'on va prendre dans le milieu naturel,
10:46 c'est un enjeu majeur aujourd'hui pour les entreprises.
10:48 Ca n'est plus juste un investissement vertueux,
10:53 c'est une façon de gérer les risques de demain.
10:56 -C'est-à-dire que, par exemple, au cours des 12 derniers mois,
10:59 le gouvernement a beaucoup communiqué sur la sobriété,
11:02 la sobriété en matière de chauffage, d'énergie,
11:06 mais finalement, sur l'eau, assez peu,
11:08 c'est pas forcément un message qu'on entend.
11:11 -Il y a eu beaucoup de communications
11:12 autour de la sécheresse,
11:14 il y a eu beaucoup de communications
11:16 autour du manque d'eau,
11:17 et là aussi, parfois, le narratif est un petit peu compliqué.
11:20 -Et comment les entreprises peuvent utiliser moins d'eau ?
11:23 -Les entreprises peuvent utiliser moins d'eau,
11:25 d'abord en fonctionnant en cycle fermé.
11:29 La réutilisation de l'eau, aujourd'hui, technologiquement,
11:32 on sait traiter tout type d'eau pour les réutiliser,
11:36 que ce soit dans les process industriels,
11:39 que ce soit pour les besoins domestiques.
11:41 On sait même, par exemple, en Namibie,
11:44 produire de l'eau potable à partir des eaux usées.
11:46 Technologiquement, tout est possible.
11:49 Les modèles doivent évoluer,
11:51 les valeurs aussi doivent changer.
11:53 Et les contrats peuvent changer.
11:56 La sobriété, vous parlez de sobriété,
11:57 à Lille, notre dernier contrat,
12:00 nous engage à diminuer de 10 % la consommation d'eau,
12:05 et c'est un engagement contractuel
12:07 qui sous-entend que si on n'y arrive pas,
12:08 on aura des pénalités.
12:10 C'est un changement de contrat
12:12 qui va bien au-delà de l'implémentation technologique,
12:15 qui va bien au-delà d'un pur investissement.
12:18 -Est-ce qu'une entreprise peut aussi avoir conscience,
12:21 sans doute via ce qu'on appelle les achats responsables,
12:24 que finalement, avoir un comportement vertueux
12:27 est moins pénalisant financièrement
12:29 que continuer à acheter court terme ?
12:34 -Il est moins pénalisant financièrement,
12:36 et c'est malheureusement pas aujourd'hui l'idée qu'on en donne.
12:40 On a beaucoup parlé de sobriété
12:42 sous l'angle de la décroissance,
12:44 du manque, de la défaisance, de la privation.
12:50 Et il faut vraiment que ce discours-là change.
12:52 Il faut que ce discours-là revienne plutôt à une notion de suffisance
12:58 et puis, effectivement, à un cercle vertueux
13:00 dans lequel on recycle, on réutilise,
13:04 on régénère, et au-delà de l'eau,
13:08 on peut régénérer les matières premières.
13:10 Nous, on va aller chercher des métaux critiques
13:13 dans les concentrats des eaux usées,
13:15 dans les eaux industrielles.
13:17 On va aussi aller produire de l'énergie
13:19 à partir de l'eau usée, de l'énergie locale et décarbonante,
13:23 parce qu'elle sera directement disponible.
13:26 On la produit à partir, par exemple,
13:28 des bouts de nos stations d'épuration.
13:30 Elle est là, elle est utilisable de suite.
13:33 -Donc plus dans les co-bénéfices
13:35 que dans le punitif, d'une certaine manière,
13:40 y compris sur la santé.
13:41 Et manifestement, la COP28 est la première
13:45 au cours de laquelle la santé est réellement prise en compte.
13:49 C'est quand même très tard.
13:51 -Oui, d'un point de vue de la santé également,
13:54 parce qu'il faut, je vous le disais, changer un peu nos valeurs,
13:58 changer notre façon de voir les choses,
14:00 et effectivement, parce que la ressource n'est plus disponible.
14:04 L'eau se fait rare.
14:05 Alors, il y a de l'eau.
14:07 L'eau n'est jamais au bon endroit, au bon moment,
14:09 ou de la bonne qualité.
14:11 Et à partir de là, il faut la consommer.
14:14 Nous, on a l'habitude de dire
14:15 que l'eau est trop précieuse pour l'utiliser une seule fois.
14:18 Et il faut vraiment rentrer dans ces cercles-là,
14:20 qui sont nouveaux, d'un point de vue,
14:22 finalement, encore une fois,
14:24 beaucoup plus sociologique que technologique.
14:26 -Ingela Allger,
14:29 justement, avec vous, on peut évoquer la question
14:33 des incitations et des motivations
14:36 des comportements à la fois individuels et collectifs.
14:39 Vous menez en ce moment une expérimentation,
14:44 et ça nous permet d'avoir un exemple assez précis.
14:48 Justement, à comprendre les mécanismes de relation
14:52 des individus ou des communautés, vous venez de le dire,
14:55 à l'environnement.
14:56 C'est une expérimentation qui a lieu en Espagne
14:58 pour suivre les comportements des individus
15:00 dans la façon de trier les déchets.
15:02 -Oui.
15:03 Bonjour et merci pour l'invitation.
15:06 Effectivement, nous avons lancé une étude
15:08 qui se penche sur le recyclage de déchets organiques.
15:14 Et c'est en Espagne, effectivement.
15:15 Donc, en Espagne, dans cette ville,
15:18 afin de recycler ces déchets organiques,
15:21 une personne doit utiliser l'équivalent
15:23 de sa carte TCEO, en fait, pour ouvrir la benne,
15:27 donc les bennes qui se trouvent dans la rue.
15:29 Donc, en fait, l'entreprise qui gère les déchets organiques
15:32 dans cette ville, elle peut suivre le comportement
15:35 de chaque personne.
15:37 Et ce que nous avons fait, c'est que nous avons recruté
15:40 1 200 personnes,
15:42 et nous allons dérouler des messages,
15:46 donc, en fait, envoyer des messages différents
15:49 à 3 groupes de participants.
15:51 Donc, on aura 400 participants dans chaque groupe.
15:56 Et à chaque groupe, on va envoyer des messages,
15:58 donc, c'est par texto.
15:59 C'est aussi pour évaluer l'impact d'envoyer des messages par texto.
16:03 Tout le monde recevra une information
16:05 sur les effets bénéfiques de ce recyclage,
16:09 parce qu'effectivement, en recyclant ces déchets organiques,
16:13 en fait, on contribue à réduire les émissions de CO2.
16:17 L'équivalent, en une semaine,
16:19 si on recycle ce qu'on produit en déchets organiques
16:22 pendant une semaine, en fait, c'est l'équivalent
16:24 de ce qu'absorbe un arbre en 17 jours.
16:29 Donc, on va donner cette information à tout le monde.
16:31 Ensuite, le 1er groupe recevra uniquement cette information.
16:35 Le 2e groupe va recevoir aussi une incitation monétaire.
16:39 Donc, en utilisant les bennes,
16:42 les personnes auront la chance de pouvoir gagner
16:45 une certaine somme d'argent.
16:47 Donc, est-ce que ces incitations monétaires
16:49 vont inciter, justement, les personnes à recycler davantage ?
16:54 Et le 3e groupe va recevoir...
16:58 Donc, il n'y aura pas d'incitation monétaire,
16:59 mais à la place, on va inviter ces personnes
17:03 à contempler ce qui se passerait,
17:05 donc la réduction totale d'émissions de CO2,
17:09 qui résulterait si tout le monde
17:11 adoptait ce comportement.
17:13 Donc, en fait, c'est un type de raisonnement
17:14 qui est très puissant, puisque, effectivement,
17:17 quand on pense au comportement d'une seule personne,
17:21 ça peut paraître vraiment dérisoire, en fait,
17:24 par rapport aux défis de changement climatique global,
17:27 mais si on...
17:29 En contemplant ce qui se passerait
17:30 si tout le monde adoptait le même comportement,
17:34 alors ce comportement individuel, en fait,
17:37 prend toute son importance.
17:38 Donc, on va comparer les effets de ces 3 messages
17:42 pour voir s'ils donnent envie aux gens.
17:45 Je rejoins Mme Le Guenec là-dessus,
17:47 c'est-à-dire qu'on cherche à donner envie aux gens
17:50 d'adopter des comportements verts
17:51 de façon tout à fait non coercitive, non punitive, en fait.
17:55 - Et ça bat en brèche aussi l'idée qu'à soi seul,
18:00 on n'est pas capable d'avoir une action sur le monde
18:03 telle qu'il avance ?
18:04 - Oui, c'est ça. Oui.
18:07 Pardon, je n'ai pas entendu la question.
18:09 - La démonstration que vous...
18:12 En fait, ce n'est pas une démonstration,
18:13 c'est une expérience.
18:15 J'imagine que l'idée, c'est de prouver
18:18 qu'une action individuelle a une influence sur le monde.
18:23 - Oui, tout à fait.
18:24 C'est-à-dire que c'est de prendre conscience
18:26 et de faire en sorte que les individus
18:29 qui participent à cette étude
18:31 prennent conscience de l'impact qu'aurait leur comportement
18:34 s'il était adopté par tout le monde.
18:36 - Parce qu'en réalité, vos travaux de recherche,
18:38 j'ai dit, vous avez la particularité
18:40 d'être basés sur l'interdisciplinarité,
18:43 mais aussi sur la réflexion autour de l'altruisme.
18:48 Est-ce que vous pouvez préciser ?
18:49 Souvent, on considère que les économistes
18:51 intéressent au marché, aux banques, etc.,
18:55 aux mécanismes économiques.
18:57 Vous avez quand même la particularité
18:59 de voir les choses un peu différemment.
19:01 Je pense que ça pourrait être intéressant de vous préciser.
19:03 - Oui. - C'est quoi l'altruisme ?
19:05 - Oui, c'est vrai.
19:06 Donc, je travaille effectivement
19:08 dans ce centre de recherche pluridisciplinaire.
19:10 Et ce qui m'a amenée à travailler pour ce centre de recherche
19:13 créé par Jean Tirole il y a une douzaine d'années maintenant,
19:16 c'est effectivement mon intérêt
19:17 pour les motivations complexes humaines, en fait.
19:21 Donc, historiquement, les économistes voyaient
19:25 l'être humain comme étant quelqu'un qui recherche uniquement
19:28 le bien-être matériel et doministe, on va dire.
19:31 Mais bien sûr, Homo sapiens n'est pas Homo economicus,
19:37 et donc, on s'intéresse à ces motivations complexes.
19:40 Donc, ça peut être l'altruisme,
19:41 ça peut être la volonté, justement,
19:43 d'adopter un comportement qui serait vertueux
19:47 si tout le monde l'adoptait, donc, à une forme de moralité, en fait.
19:50 Donc, ce sont aussi des genres de raisonnements
19:53 qu'on retrouve dans des pensées philosophiques
19:57 ou religieuses, même.
19:58 Et effectivement, nous collaborons avec des biologistes,
20:02 des anthropologues, des psychologues,
20:03 des politologues, des historiens aussi,
20:06 afin d'avoir une vue holistique, en fait,
20:09 sur le comportement humain
20:11 et afin d'essayer de déverrouiller certains verrous
20:18 et ensemble permettre, on espère,
20:21 la mise en place de politiques publiques
20:22 qui sont acceptables et aussi efficaces.
20:26 - Des conclusions de cette enquête ? Racan ?
20:29 - Alors, nous venons de commencer, donc ça va prendre du temps,
20:32 parce que nous voulons aussi regarder le comportement,
20:34 enfin, les effets, non seulement sur le court terme,
20:36 mais aussi sur le long terme,
20:38 parce que c'est vraiment sur...
20:40 Si l'incitation monétaire
20:43 donne envie de recycler uniquement une ou deux semaines,
20:47 ça ne sert pas à grand-chose,
20:48 donc on peut savoir ce qui se passe dans le long terme.
20:51 - Il y a un sujet de long terme aussi auquel TSE participe,
20:53 c'est l'ISA, l'Institut for Sustainable Aviation.
20:56 D'ailleurs, je vois son directeur dans notre agora.
21:00 C'est un institut de recherche interdisciplinaire
21:03 et il a la spécificité d'aborder la question de l'avion durable.
21:06 On parlait, bien sûr, avec Bruno Darboux aussi.
21:08 Alors, sous un angle pas uniquement scientifique ou technologique,
21:13 mais aussi, justement, avec des économistes,
21:14 des juristes, des climatologues,
21:19 quel est le rôle de TSE dans ce programme de recherche ?
21:25 - Alors, effectivement, TSE s'est impliqué
21:27 dans ce programme de recherche.
21:29 Je dois dire que moi-même,
21:30 je ne suis pas impliquée là-dedans spécifiquement,
21:33 mais effectivement, TSE investit fortement
21:35 dans l'interdisciplinarité
21:37 pour faire collaborer les économistes
21:38 avec, dans ce cas précis, des ingénieurs
21:42 afin de réfléchir à des solutions durables
21:45 en termes de l'industrie d'aviation.
21:48 Donc, c'est non seulement les solutions technologiques,
21:50 mais aussi, ça peut être une façon d'organiser le trafic aérien
21:54 et les économistes peuvent jouer un rôle important
21:58 pour comprendre les effets sur la demande, l'offre
22:03 et l'organisation de cette industrie,
22:06 l'industrie de l'aviation.
22:08 Mais par ailleurs, effectivement, nous, à TSE,
22:13 nous poussons l'idée
22:17 qu'il faut collaborer,
22:21 il faut créer des ponts entre disciplines
22:23 afin de trouver des solutions aux problèmes extrêmement complexes
22:26 auxquels nous faisons face aujourd'hui.
22:28 - Un petit mot, peut-être, pour ceux qui nous ont rejoints
22:30 là depuis quelques minutes.
22:32 Nos invités vont pouvoir répondre à vos questions tout à l'heure.
22:34 Quand vous poserez, d'ailleurs, vous pouvez tout de suite
22:36 poser vos questions via le flash code
22:39 que vous avez normalement sur un flyer ou sur vos sièges.
22:43 Donc n'hésitez pas à y penser dès maintenant.
22:46 Restons sur l'avion,
22:49 qui cristallise souvent
22:52 à la fois beaucoup d'intérêts,
22:56 beaucoup d'inquiétudes.
22:59 Bruno Darboux, président d'AeroSpace Valley,
23:03 l'année 2023 a aussi été une année
23:06 où on a accéléré les actions en matière de décarbonation.
23:12 Ca a été très lent quand même dans votre secteur.
23:14 Sans doute, il y a eu beaucoup de résistance d'une certaine manière.
23:17 Maintenant, il semble que les choses soient actées.
23:19 Comment ça se...
23:21 Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui du côté de l'aérien,
23:25 de l'aéronautique ?
23:27 - Alors, quelques réactions.
23:30 D'abord, j'aimerais réagir à ce que Anne et Ingella ont dit.
23:34 Moi, je me régale d'entendre ces visions positives
23:39 des changements d'usage qui ne sont pas imposés,
23:42 mais qui arrivent de la motivation,
23:45 une motivation collective, une motivation individuelle.
23:48 Et le transport aérien, il faut qu'il aille aussi dans cette voie-là,
23:51 dans une voie qui maîtrise sa demande,
23:56 mais pas par des moyens de loi qui interdisent de voler.
23:59 Je voulais dire ça en introduction,
24:01 parce que dans tous les secteurs, on pourrait interdire plein de choses.
24:04 Mais c'est pas le futur, en tout cas, que moi, j'envisage.
24:09 Pour votre point, le secteur aérien,
24:13 il a mis du temps à s'organiser, non, non.
24:17 Là, je m'inscris en faux.
24:21 Le secteur aérien français,
24:23 les transporteurs, les constructeurs aéronautiques,
24:27 les aéroports ont été les premiers à rendre,
24:30 en début de cette année,
24:31 la feuille de route de décarbonation du secteur,
24:35 qui était demandée par l'article 301
24:37 dans l'ensemble des secteurs industriels.
24:40 On a été les premiers à mettre le dossier sur la table,
24:42 un dossier qu'on est content, qu'on trouve convaincant,
24:46 qui nous a demandé de nous challenger.
24:49 Mais parce qu'on est une filière organisée,
24:53 on a su mettre en place le plan
24:57 et un plan qu'on considère comme crédible
25:00 et répondre aux demandes du gouvernement.
25:02 Alors, c'est quoi, le plan ?
25:05 J'ai la question.
25:07 Le plan, il est assez simple.
25:11 Il est...
25:12 Continuer à faire ce qu'on a toujours bien su faire,
25:15 c'est-à-dire l'innovation technologique
25:18 pour diminuer les consommations des avions.
25:22 Ça, on a démontré qu'on savait le faire
25:26 et on est une filière organisée pour faire ça.
25:29 Donc, on va continuer.
25:30 Et puis, il y a un truc, évidemment,
25:32 le challenge qu'on a, il est énorme.
25:34 Le net zéro 2050, il est énorme pour notre secteur
25:37 comme il l'est pour l'ensemble du secteur.
25:38 Il n'y a pas de solution facile pour le net zéro.
25:42 Le truc qu'il faut absolument changer,
25:43 c'est qu'il faut arrêter de mettre dans les réservoirs
25:46 de nos avions du kérosène d'origine fossile,
25:50 fabriqué à partir du pétrole.
25:52 Et donc, c'est ces nouveaux vecteurs énergétiques
25:54 qu'il va falloir faire émerger.
25:57 Il y a un volet technologique à ça.
25:58 Alors, c'est quoi ? C'est l'électricité,
26:00 c'est l'hydrogène et c'est les carburants aéronautiques durables
26:05 qui ont la même texture qu'un kérosène,
26:09 mais qui sont fabriqués à partir de sources d'énergie renouvelable
26:12 et carbone biogénique, si possible.
26:15 Donc, ces nouveaux vecteurs énergétiques,
26:17 là, pour le coup, c'est une grosse transformation
26:20 parce que ça a des impacts technologiques importants.
26:23 L'avion à hydrogène, on sait que ce n'est pas simple.
26:25 L'avion électrique, ça a des limites de la physique fortes.
26:30 Et donc, ça, c'est une difficulté.
26:32 Mais ça, on sait de la technologie.
26:35 Encore une fois, on sait faire des miracles,
26:39 et en particulier à Toulouse,
26:41 à Cocorico et même localement.
26:44 Par contre, faire monter en puissance
26:47 de la production d'hydrogène vert,
26:50 faire monter en puissance
26:51 de la distribution d'électricité sur les aéroports,
26:54 faire monter en puissance de la production
26:56 et de la distribution de carburants aéronautiques durables,
26:59 ça, c'est un gros sujet
27:00 et que la filière de l'aérien ne maîtrise pas.
27:02 Nous sommes dans les mains des énergéticiens.
27:06 Et on compte sur eux pour...
27:08 Alors, on travaille énormément ensemble
27:11 pour faire en sorte que ça arrive.
27:13 C'est un combat qui doit se mener
27:16 dans la sphère des entreprises,
27:19 avec des accords de fourniture,
27:22 de co-investissement, etc.
27:24 Mais ça doit se mener aussi sur le terrain,
27:27 dans la sphère publique,
27:29 puisqu'on y arrivera à force
27:31 d'actions bien concertées
27:35 des pouvoirs publics et des entreprises,
27:39 à la fois sur la demande et sur l'offre
27:41 de ces nouveaux carburants.
27:42 -Donc vous disiez un plan ambitieux
27:45 qui a un certain nombre de piliers.
27:49 Les carburants,
27:50 les systèmes de propulsion,
27:54 les structures elles-mêmes des appareils,
27:57 c'est effectivement un chantier vaste.
28:02 Quelles sont les perspectives ?
28:03 Comment arriver à ce fameux objectif de net zéro 2050 ?
28:07 Est-ce que vous y croyez ?
28:10 -Bah oui. Absolument.
28:12 Je pense qu'on y croit.
28:13 Par contre, il faut bien reconnaître
28:15 que la marche est haute pour tout le monde.
28:18 Et qu'on soit dans le transport aérien,
28:21 maritime, terrestre,
28:23 qu'on soit dans n'importe quel secteur industriel
28:25 ou n'importe quelle activité de la société,
28:28 le challenge, il est énorme.
28:30 Le principal pilier sur lequel on peut être mis en difficulté
28:35 parce qu'il y a des conflits d'usage,
28:37 c'est notre capacité à avoir, pour ce secteur comme pour les autres,
28:41 la bonne quantité d'électricité décarbonée à disposition
28:46 et la bonne quantité de biomasse ou de carbone
28:49 qui va nous permettre de faire les carburants
28:53 dont vivent les secteurs du transport,
28:58 mais vivent d'autres secteurs de l'industrie également.
29:00 Donc il y a une compétition d'usage éventuellement
29:04 si les niveaux mis à disposition par les énergéticiens
29:10 en termes d'électricité et en termes de biomasse
29:12 ne sont pas au rendez-vous.
29:13 -Ca, c'est un sujet dont on va parler, effectivement,
29:15 dans la 2e séquence en particulier.
29:20 Est-ce que l'avion électrique est une perspective
29:23 que nous connaîtrons nous-mêmes ?
29:26 -Alors, vous n'avez pas encore volé en Vélis ?
29:29 Il existe le petit biplas électrique certifié.
29:34 C'est pas un produit français,
29:37 mais il existe dans les aéroclubs.
29:38 Il commence à exister dans les aéroclubs en France.
29:41 -Il y a beaucoup d'entreprises à Toulouse,
29:43 dans l'écosystème toulousain,
29:46 des start-up qui sont positionnées sur cette technologie.
29:50 -Exactement. Ca, c'est un petit biplas de loisir.
29:53 C'est pas ça qui va décarboner rien du tout.
29:55 Mais par contre, ça démontre une possibilité technologique.
29:59 On a une ambition sur des avions électriques
30:01 un peu plus gros
30:03 de faire des premiers avions de transport locaux
30:08 qui vont être 100% électriques.
30:10 Ca tient pas bien longtemps
30:12 si on veut monter en capacité d'emport
30:15 parce que le poids des batteries est réduit, victoire.
30:17 On est dans une des équations de masse
30:21 qui font que, rapidement, on est coincé.
30:23 Donc les entreprises, notamment du territoire,
30:26 et on a un superbe événement la semaine prochaine à Pau
30:30 pour l'ensemble des start-up
30:32 et des entreprises déjà établies qui se positionnent sur ce créneau,
30:36 donc des avions de moins de 19 places
30:38 qui seront plutôt hybrides,
30:40 hybridés avec une turbine
30:42 et avec une batterie et des moteurs électriques
30:46 pour faire un avion partiellement décarboné
30:50 et totalement décarboné
30:51 si on y met des carburants aéronautiques durables
30:54 en plus de l'électricité.
30:56 - Je vous propose, c'est un sujet qui est transversal,
30:59 qui concerne la formation.
31:00 On pourra en parler tout à l'heure.
31:01 Il y a aussi sans doute une nécessité
31:03 de monter en compétence à tous les niveaux
31:06 pour cette fameuse marche haute
31:08 dont on est tous d'accord
31:10 pour dire qu'elle concerne tous les secteurs.
31:13 Bastien Toulemonde, vous êtes président d'Ambition Toulouse Métropole
31:17 qui se présente comme un facilitateur
31:19 de la collaboration territoriale.
31:21 Et donc, vous, votre idée, c'est justement qu'il faut une alliance.
31:24 On est quand même un peu tous dans la même...
31:27 Il y a un fil rouge quand même entre vous.
31:30 L'idée, c'est de faire travailler ensemble
31:32 entreprises et collectivités.
31:34 Et de quelle manière ?
31:37 - Effectivement. Merci, Emmanuel.
31:40 Et puis merci pour votre invitation
31:41 et l'occasion qu'on a là d'échanger.
31:43 Et je note que votre fil rouge est remarquablement bien fait
31:45 parce que vous arrivez à nous faire parler chacun
31:47 pour, à la fin, amener le sujet de la coopération.
31:49 Et comme disait Bruno, c'est un vrai plaisir
31:51 d'entendre les expressions de chacun
31:54 qui, finalement, amènent à dire, de ce que moi, j'en retiens,
31:58 il faut que tous les acteurs
32:00 qui sont intéressés à une même chaîne
32:02 coopèrent ensemble de façon efficace,
32:04 sinon, on n'y arrivera jamais.
32:06 Alors, Ambition Toulouse Métropole,
32:08 on est dans cet ADN-là.
32:11 On est un club d'entreprise
32:13 Toulousain en sens très large, on va dire,
32:16 qui s'est convaincu qu'une entreprise
32:19 ne peut pas se limiter à faire simplement son métier.
32:22 Elle doit aussi être un acteur du territoire
32:24 dans lequel elle est engagée.
32:26 Et notre façon d'agir dans le territoire,
32:28 c'est de faire 2 choses.
32:30 D'abord, c'est d'agir concrètement.
32:31 On ne fait pas de la philosophie, on mène des projets.
32:34 Et c'est de le faire en développant la coopération
32:36 entre différents acteurs.
32:38 On a eu l'occasion de porter un certain nombre de projets.
32:41 Et on a maintenant une ambition plus grande
32:43 qu'on porte autour d'un objet qu'on appelle
32:45 l'alliance territoriale,
32:47 qui est de dire,
32:48 pour qu'on puisse agir efficacement sur un territoire,
32:52 il faut qu'en même temps,
32:54 les acteurs du monde économique, les entreprises,
32:57 et les acteurs du monde des collectivités locales
33:00 puissent agir de concert sur ces fameux objets concrets.
33:05 Et on fait quand même un constat qui est surprenant,
33:08 décevant, mais enthousiasmant aussi,
33:10 c'est que quand on demande aux entreprises
33:13 "Est-ce que vous arrivez à adresser le monde de collectivités locales
33:15 de façon efficace ?"
33:17 Elles nous répondent non.
33:18 -Adresser, c'est-à-dire faire en sorte
33:20 que leurs solutions soient utilisées ?
33:23 -Oui, ou à interagir avec elles de façon efficace
33:26 pour qu'elles soient au service des projets des entreprises.
33:29 Et quand on demande aux collectivités territoriales
33:31 "Est-ce que vous arrivez à adresser efficacement
33:34 le monde des entreprises ?"
33:35 Ils nous disent "On aimerait beaucoup, mais on n'y arrive pas non plus."
33:38 Donc il doit y avoir quelque chose à faire.
33:40 Donc l'objet qu'on cherche à pousser là,
33:43 c'est de dire "Montons un mode de coopération
33:46 collectivités territoriales et entreprises
33:49 pour choisir ensemble
33:51 les objets sur lesquels on a envie de bosser."
33:54 Et quand on demande à ces groupes,
33:56 à la fois collectivités territoriales et entreprises,
33:59 "Sur quoi avez-vous envie de bosser, les amis ?"
34:01 il y a 3 grands sujets qui sortent.
34:03 Ils ont été beaucoup autour de la table ici.
34:06 Il y a un sujet autour de l'eau.
34:08 Il y a un sujet autour de l'énergie.
34:11 Et un sujet autour de la formation,
34:13 c'est-à-dire de la capacité qu'a le territoire
34:16 à préparer les compétences dont les entreprises ont besoin demain.
34:20 Et ce projet-là, on veut le porter
34:23 avec les collectivités territoriales communes,
34:25 avec le rectorat pour ce qui est de la formation
34:28 et avec les représentants de l'Etat sur nos territoires.
34:32 Vous parliez de solutions.
34:35 Il y a une des entreprises que vous avez citées, je crois,
34:39 qui s'appelle Nuo.
34:41 Je ne sais pas si c'est une entreprise ou une solution.
34:43 L'idée, c'est de favoriser l'usage par les entreprises,
34:47 par les salariés des entreprises de vélo électrique.
34:50 C'est-à-dire donner l'infusion, c'est ça ?
34:52 Oui, alors ça, c'est une illustration
34:54 du fait d'agir concrètement, localement, tout de suite.
34:58 Une des philosophies qu'il y a là-haut,
35:00 c'est de dire, "Identifions les initiatives heureuses
35:04 "qui naissent sur le territoire et dont l'est à se développer,
35:07 "en particulier en leur proposant des premiers marchés,
35:09 "des premières expérimentations, des premiers recs."
35:12 C'est ce qu'on fait avec un certain nombre d'entreprises
35:14 qu'on incube au travers de ce qu'on appelle
35:18 un catalyseur des transitions.
35:21 Nuo est un exemple, effectivement.
35:22 Il propose un service de location de vélo
35:24 à destination des entreprises.
35:26 On accompagne aussi, on a beaucoup de plaisir à le faire,
35:29 une conciergerie solidaire qui vient proposer
35:32 dans les entreprises des services en faisant appel
35:35 à des structures locales d'insertion,
35:38 autant que possible, pour rendre ces services-là.
35:42 Ou un projet que j'ai eu l'occasion d'évoquer
35:44 sur ce même plateau l'année dernière,
35:46 qui s'appelle Hector le collector,
35:48 qui propose de collecter les déchets de chacun chez soi
35:53 pour les ramener dans une baine en entreprise.
35:56 Et ces déchets sont ramassés et donc permettent à la fois
35:59 de gérer du déchet et de créer de l'énergie.
36:01 C'est le fameux cercle dont parlait Anne tout à l'heure.
36:03 - Vous voulez dire sans incitation monétaire ?
36:06 - Pardon ? - Sans incitation monétaire ?
36:08 - Les entreprises contribuent au financement de la structure,
36:12 ce qui permet de vivre.
36:13 Et après, chacun des salariés participe,
36:17 pour sa cote part, à l'usage qu'il en fait.
36:20 Et les 3 structures que je viens de vous citer
36:21 seront présentes ce soir.
36:23 Vous aurez l'occasion d'aller les voir.
36:24 - OK, super.
36:27 On a évoqué...
36:30 Tous les 3, tous les 4, vous avez évoqué la nécessité
36:32 de se positionner dans des perspectives aussi constructives.
36:37 C'est vrai que quand on pense à la COP28,
36:40 on est tout de suite forcément accablés.
36:43 En réalité, il y a énormément aussi d'initiatives en cours.
36:47 Je voudrais vous poser une question.
36:49 Est-ce que vous avez, vous, une vision de l'économie
36:53 dans laquelle la sobriété a toute sa place ?
36:56 Est-ce qu'on peut encore penser l'économie
36:58 comme on l'a pensé complètement précédemment
37:01 dans le seul objectif de la croissance ?
37:04 Je vais poser la question peut-être à Bruno Darboux en premier.
37:09 - Oui, alors moi, je ne suis pas un grand économiste.
37:11 Je m'en réfère aux gens qui font des études là-dessus.
37:15 On a les projections de croissance du marché du transport aérien
37:23 qui sont quand même très convergentes un peu partout sur la planète.
37:28 - C'est-à-dire ? Dites-nous.
37:29 - Croissance, croissance, croissance, croissance.
37:31 Ça continue.
37:33 Un. Deux, une étude que j'ai trouvée intéressante
37:40 de la chaire Pegas de Montpellier, qui s'intéressait aux jeunes
37:44 et les aspirations des jeunes vis-à-vis du transport aérien.
37:48 Les jeunes, ils sont tous sensibles, évidemment,
37:52 encore plus que la moyenne de la population
37:54 aux problèmes de changement climatique, c'est clair.
37:58 Et ils ont envie de faire quelque chose.
37:59 Et ça ressort dans l'enquête.
38:02 Mais a contrario, ils veulent continuer à voyager.
38:06 Ils en ont besoin.
38:08 C'est...
38:11 Voilà.
38:12 Donc ils demandent du transport aérien.
38:15 - Est-ce qu'on peut...
38:16 - Donc moi, je dirais que, bien sûr,
38:20 il faut raisonner tous les usages.
38:22 Et on va être obligés d'être raisonnables
38:24 et de sortir un peu d'une vibration sans but.
38:31 Néanmoins, le transport aérien,
38:35 il a forcément une part importante
38:40 dans la vie de l'humanité
38:42 dans les 50 et dans les 100 prochaines années.
38:45 Donc en tant que filière responsable,
38:48 qu'est-ce qu'on fait pour que le transport aérien
38:50 puisse continuer à fonctionner,
38:52 répondre aux besoins divers de la société ?
38:55 En Europe, ce n'est pas les mêmes qu'en Inde
38:57 ou qu'aux Etats-Unis ou qu'en Amérique du Sud.
39:01 Mais le faire en arrêtant d'émettre du carbone.
39:05 Donc le challenge, il est assez simple.
39:07 La demande sera ce qu'elle sera,
39:09 mais l'offre sera une offre de transport aérien décarboné
39:13 et le plus vite possible.
39:15 C'est vrai qu'il y a urgence, donc il faut se dépêcher.
39:18 Ingela Hallgaard, vous, l'économiste,
39:21 est-ce que pour vous, la vie économique
39:24 basée sur une perspective de croissance
39:25 est compatible avec l'objectif
39:29 de neutralité carbone, de zéro carbone ?
39:33 Oui, j'en suis persuadée,
39:34 mais je pense que ce n'est pas forcément très utile
39:38 de penser en termes de croissance.
39:39 Et peut-être qu'il faut savoir ce qu'on veut dire par croissance.
39:42 Il n'y a pas un seul lien.
39:43 Imaginons deux scénarios.
39:45 Scénario A, nous continuons à vivre
39:47 exactement comme nous le faisons maintenant.
39:49 Scénario B, on réduit assez fortement
39:52 notre consommation de biens
39:54 qui ne nous ont peut-être pas vraiment besoin
39:58 et nous réorientons l'argent vers des investissements
40:03 dans des panneaux photovoltaïques,
40:05 dans les transports en commun.
40:07 Voilà.
40:08 Donc ces deux scénarios peuvent mener
40:10 à exactement la même croissance économique,
40:13 mais il s'agit d'un mix différent, en fait,
40:15 de ce qu'on fait avec les ressources qui sont là.
40:18 Donc ce n'est pas une question de croissance, à mon avis,
40:21 mais je pense qu'il faut vraiment accepter l'idée
40:24 que nous ne pouvons pas continuer à vivre
40:27 comme nous le faisons maintenant,
40:29 mais il faut réorienter nos choix de société,
40:32 nos choix d'investissement,
40:34 et aussi accompagner les personnes qui, forcément, vont perdre,
40:38 qui vont devoir faire une reconversion professionnelle,
40:44 notamment, et donc développer de l'empathie,
40:47 si on revient à cette idée d'altruisme.
40:49 Donc je pense qu'une bonne dose d'empathie
40:51 envers ceux qui vont souffrir de ces transformations
40:55 et envers les générations futures,
40:57 je pense que ça fait aussi partie de la solution.
41:00 Et voilà, il va falloir aussi peut-être penser
41:03 en termes de croissance de nos sociétés
41:07 vers des sociétés différentes,
41:09 une croissance de notre comportement responsable.
41:13 Une croissance de l'altruisme.
41:15 Voilà. Anne Le Gannec, même question.
41:18 -Oui, bien sûr.
41:20 Pour vous donner un exemple,
41:21 quant à nos technologies de filtration,
41:24 on arrive à extraire le lithium,
41:26 non plus seulement des mines naturelles,
41:28 mais à les chercher dans les concentrats,
41:30 dans l'eau, dans les process industriels.
41:32 C'est pas une incitation à consommer et à produire plus de batteries,
41:36 c'est une façon de les produire de manière plus vertueuse.
41:39 Donc c'est une façon de contribuer au progrès économique
41:42 et c'est une façon aussi de maintenir de l'emploi.
41:46 Un autre exemple, quand on substitue le charbon
41:50 utilisé par Solvay dans l'est de la France
41:53 par ce qu'on appelle du combustible solide de récupération,
41:57 donc du déchet trié, transformé pour servir de combustible,
42:03 on diminue par deux leur empreinte carbone,
42:06 mais surtout, on leur permet de maintenir
42:08 plus de 1 000 emplois en France,
42:10 là où ils ont toujours opéré.
42:12 Et pour nous, ça, c'est contribuer à la fois au progrès,
42:15 à la croissance, à l'économie.
42:17 Donc c'est pas une invitation à consommer plus,
42:20 ça n'empêche pas la sobriété au sens de la performance
42:25 et de l'excellence opérationnelle.
42:28 Par contre, c'est une autre façon de voir le monde
42:30 et c'est une façon de chercher moins de ressources naturelles.
42:34 D'autant que c'est...
42:35 On n'oppose pas forcément, effectivement, les deux,
42:40 y compris dans une perspective de réindustrialisation
42:43 et de davantage de souveraineté européenne.
42:44 Vous vouliez ajouter un mot, Benoît Darboux ?
42:46 - C'était exactement ça. Je voulais prolonger ce que disait Anne
42:49 sur les carburants aéronautiques durables.
42:51 Aujourd'hui, notre kérosène,
42:53 on importe 100 % de nos carburants aéronautiques.
42:58 Les carburants aéronautiques durables,
43:00 le pari, c'est de pouvoir produire tout notre besoin
43:04 ou une bonne partie de notre besoin sur le territoire,
43:07 à partir d'énergies produites sur place,
43:09 à partir de carbone capté sur place.
43:11 Et donc, c'est de la valeur ajoutée, c'est des emplois locaux.
43:15 C'est moins de transport de matière
43:18 et c'est de la valeur économique sur les territoires.
43:24 L'Occitanie, par exemple, on travaille avec la région
43:29 pour aller plus loin que les mandats européens
43:33 dans l'emport de carburants aéronautiques durables
43:35 sur le territoire. Ca veut dire produire
43:37 des carburants aéronautiques durables sur le territoire.
43:39 Donc on travaille avec l'Occitanie pour faire que ça arrive.
43:42 Avec Nouvelle-Aquitaine, on a exactement la même approche.
43:45 -Alors, la parole à notre agora.
43:49 Une 1re question de Jimmy.
43:52 Je crois qu'il n'a pas mis son... Si, vous êtes là.
43:55 -Non, bien...
43:57 -Le micro est ouvert. Allez-y.
43:59 -OK. Quand j'étais en 1re, j'avais réalisé un TPE.
44:03 Pour ceux qui ne voient pas,
44:04 c'est une sorte d'exposé pour le BAC sur la salinité de l'eau.
44:09 Plus précisément, on est allés voir l'entreprise Veolia,
44:12 à Narbonne,
44:15 parce qu'on se posait ces questions-là.
44:18 C'était en 2010.
44:19 Est-ce qu'on va manquer d'eau d'ici une dizaine d'années ?
44:23 C'est-à-dire d'ici 2020. Et ça s'est passé.
44:25 Et si on manque d'eau, qu'est-ce qu'on va faire ?
44:28 Il y a plusieurs techniques, notamment de dessalement
44:30 de l'eau de mer comme l'électro-dialyse
44:32 et plusieurs grandes familles.
44:34 Et là, la question, c'était est-ce qu'on crée une sécheresse ?
44:39 On nous a dit non, pas du tout, mais après 2020, c'est pas sûr.
44:42 Là, on est en 2023.
44:44 Je repose la même question. Est-ce qu'on crée une sécheresse ?
44:47 Et quid des avancées technologiques de dessalement ?
44:51 Est-ce qu'il y a des alternatives aussi au dessalement ?
44:54 -Merci.
44:56 -Oui, bien sûr, localement, on peut manquer d'eau.
44:59 Et vous avez raison, ça fait très longtemps
45:01 que localement, on manque d'eau
45:04 et qu'on essaie de s'adapter.
45:05 Aujourd'hui, il faut pousser un cran plus loin.
45:08 On manque pas d'eau dans l'absolu.
45:10 D'ailleurs, il y a certaines régions de France aujourd'hui
45:12 qui en ont un peu trop sous les pieds.
45:14 Mais c'est vrai qu'il faut qu'on s'adapte
45:16 au changement climatique
45:17 et il faut qu'on s'adapte avec des solutions qui existent.
45:21 Ces solutions-là doivent peut-être d'abord passer
45:24 par un processus de prévention.
45:25 Est-ce que je suis obligé de consommer autant d'eau ?
45:29 Et c'est tout l'objet des nouvelles réglementations françaises
45:33 et ailleurs dans le monde également
45:36 autour de la limite de l'usage.
45:39 De combien est-ce que moi, individuelle,
45:42 collectivité, industrielle, j'ai vraiment besoin ?
45:45 Qu'est-ce que j'ai créé comme boucle fermée
45:47 avant d'aller consommer davantage d'eau
45:50 dans le milieu naturel ?
45:51 Et puis ensuite, quand il y en a plus, localement,
45:54 comment est-ce que je vais chercher d'autres méthodes ?
45:56 Le dessalement, évidemment, est une solution,
45:59 une solution de plus en plus vertueuse
46:01 parce qu'elle consomme de moins en moins d'énergie
46:03 et qu'on sait aller récupérer des selles,
46:05 y compris dans les concentrats,
46:07 pour les réutiliser aussi.
46:09 Donc ce sont des solutions de plus en plus vertueuses.
46:12 Il y en a d'autres sur la réutilisation
46:14 des eaux domestiques, des eaux industrielles.
46:17 Ces solutions-là, il faut les mettre en oeuvre
46:20 une fois qu'on s'est posé la question de la nécessité
46:23 et de la quantité réellement nécessaire à l'usage.
46:26 -Alors, je me fais le relais d'une autre question.
46:30 Selon vous, peut-on...
46:31 On a en partie répondu, mais pas forcément tout le monde.
46:34 Selon vous, peut-on allier croissance économique
46:37 et transition écologique ?
46:40 Bastien, tout le monde, vous n'avez pas répondu à cette question.
46:45 -Non.
46:46 Je réponds très volontiers oui.
46:49 Et là, j'y réponds plus sous ma casquette NEDIS,
46:52 acteur du monde énergétique.
46:54 Je pense qu'il faut faire 2 choses.
46:58 Comme le disait Anne, il doit y avoir
47:00 une impulsion politique, publique, nationale
47:04 pour inviter à moins consommer et à consommer propre,
47:08 donc en particulier en s'appuyant sur des objets décarbonés.
47:12 Mais je pense qu'il doit y avoir un 2e levier,
47:15 qui est que pour y arriver,
47:17 c'est un peu l'objet de notre propos tout à l'heure,
47:19 dans la méthode, il faut que les acteurs puissent se coordonner,
47:23 coopérer de façon efficace.
47:25 Ma conviction, c'est que pour qu'on ait de façon efficace,
47:28 il faut se faire confiance.
47:30 Pour se faire confiance, il faut se connaître.
47:32 Et ça, ça marche d'autant mieux qu'on est en proximité.
47:35 Donc moi, j'appelle de mes voeux des modes de gouvernance
47:38 qui donnent une ligne directrice,
47:39 mais qui font confiance aux acteurs en proximité
47:43 pour trouver ensemble les bonnes solutions
47:45 qui ne sont sans doute pas les mêmes
47:46 dans les différents territoires et dans les différents contextes.
47:49 Donc oui, on peut, et de mon point de vue,
47:51 c'est dans ce cadre-là.
47:54 -Est-ce que vous vouliez ajouter un point ?
47:56 On a une autre question.
48:00 Est-ce que le méthanol solaire est une solution miracle ?
48:04 Qui peut répondre ?
48:07 Qui veut répondre ?
48:08 -On n'a pas aucune idée.
48:12 -Ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut surtout pas exclure
48:19 toutes les bonnes idées, toutes les bonnes propositions.
48:22 On est dans un monde qui doit se réinventer.
48:25 Donc, allez, le méthanol solaire,
48:28 moi, je veux bien qu'on regarde ce que ça veut dire.
48:32 Bon, ce qui est sûr, le méthanol, c'est probablement
48:35 un alcool qui a été produit
48:40 avec de l'énergie des carbonés solaires.
48:44 C'est comme ça que je le comprends.
48:46 Donc on a un peu, dans l'aérien,
48:51 on a des contraintes d'usage de tout ce qui est biomasse.
48:54 On va pas les taper dans la biomasse
48:57 qui peut servir à l'alimentation humaine ou animale.
49:01 Donc avec cette limite-là, on exclut ça.
49:05 S'il y a des bonnes sources de biomasse
49:07 qui nous permettent de faire du méthanol
49:08 et que ça nous permet de faire du carburant derrière,
49:11 ça trouvera des usages dans le transport maritime,
49:14 dans le transport aérien.
49:16 Donc on va regarder.
49:18 -Merci pour votre question.
49:20 Ingela Hall-Gergest, une petite info que je partage.
49:23 Ça serait intéressant d'avoir votre réaction,
49:25 parce que cette année, c'est une femme
49:27 qui est pré-Nobel de l'économie.
49:29 Elle s'appelle Claudia Goldin.
49:31 C'est une nouvelle importante.
49:34 -Oui, effectivement, c'est une nouvelle importante,
49:36 très récente.
49:38 Et pas seulement pour les femmes, d'ailleurs.
49:41 Donc le travail de Claudia Goldin a consisté à révéler
49:45 l'évolution de l'implication des femmes
49:47 sur le marché du travail.
49:50 C'est 200 dernières années aux Etats-Unis.
49:52 Et donc ça a permis vraiment de révéler
49:54 quels sont les facteurs qui favorisent
49:57 ou qui empêchent l'implication des femmes
49:59 sur le marché du travail.
50:01 Donc c'est vraiment un premier pas qui est vraiment essentiel
50:03 pour comprendre qu'est-ce qu'on peut faire
50:05 pour faire en sorte que les femmes
50:08 contribuent au mieux à l'économie.
50:09 Et tout le monde gagne à avoir un marché du travail
50:12 qui fonctionne bien et qui fait en sorte
50:14 que tout un chacun, les hommes et les femmes,
50:17 puissent contribuer au mieux sur le marché du travail.
50:20 Donc ça, c'est une très bonne nouvelle.
50:21 C'est aussi une très bonne nouvelle pour les économistes femmes
50:24 et les économistes de façon plus générale, je dirais,
50:27 parce qu'on sait que les femmes et les hommes
50:30 ne s'intéressent pas aux mêmes sujets de recherche.
50:33 Donc s'il n'y avait que des hommes économistes,
50:36 en fait, il y a certains sujets qui seraient complètement délaissés.
50:39 Et je pense que Claudia Goldin elle-même
50:41 est un très bel exemple de ça,
50:43 parce qu'il me semble que très peu d'hommes
50:46 se sont penchés sur la question de l'implication des femmes
50:48 sur le marché du travail.
50:50 Et je pense aussi qu'elle sera vraiment une inspiration,
50:54 tout comme Elinor Ostrom et Sorduflo,
50:56 donc les deux autres économistes femmes
50:59 qui ont reçu le prix Nobel.
51:01 Elle va inspirer, je pense,
51:04 tout un tas de jeunes femmes brillantes
51:06 pour contribuer, de venir contribuer
51:09 à la recherche en économie et aussi dans d'autres disciplines.
51:12 Un immense merci à tous les quatre
51:15 pour ces échanges.
51:17 Merci aussi à vous tous et toutes pour les questions.
51:21 Vous pouvez d'ailleurs préparer les suivantes,
51:23 parce que la séquence qui va suivre
51:25 va vous permettre d'interroger cette fois
51:27 la ministre Agnès Pannier-Runacher.
51:29 Ca va être à suivre dans quelques instants.
51:31 Nous sommes ensemble dans la grande salle
51:33 du Quai des Savoirs à Toulouse.
51:35 La factory va se poursuivre
51:36 et nous revenons en direct dans quelques minutes.
51:39 Merci à vous.
51:40 (Applaudissements)
51:42 (Générique)
51:45 ---
52:07 Sous-titrage Société Radio-Canada

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