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Amusant
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00:00 Salut Eric Judor, on va rembobiner ta carrière de 2023 à 2001.
00:03 Moi je pense qu'il faut qu'on arrête l'interview là-dessus moi.
00:05 Ok bah vas-y on a qu'à se divertir tant pis.
00:07 C'est la première fois de ma vie que je fais un film.
00:11 Ah non j'avais fait "Halal Police d'Etat".
00:13 J'aimais bien aussi ce petit style un peu cheveux comme ça et filocher un peu.
00:18 Une boutéfika on appelle.
00:19 Celle de "Un stupéfait de Noël" me change radicalement ma tronche.
00:23 Et du coup à peine je la mettais, j'étais dans le personnage en quelque sorte.
00:28 C'est-à-dire qu'avec Arthur Sénigoud le réalisateur,
00:31 on s'est choisis 2-3 fringues de pull de merde de Noël,
00:34 et tu mets la perruque et la hastache, t'as le personnage, t'as plus grand chose à faire en fait.
00:39 Tu vois, quasi le personnage de Hache quoi, j'hallucine un peu comme ça.
00:42 Le thème c'est "Sortie d'école familiale".
00:45 Qu'est-ce que c'est que cette merde ?
00:46 Pardon ?
00:47 Je me suis rendu compte avec Ramzy que quand on faisait des squeezie,
00:52 quand on faisait des Mcfly Carlito, on tapait des 20 millions de vues.
00:55 Voilà ce qu'on vous propose, on va vous faire un honneur parce que c'est un honneur.
00:59 T'as dit "vous offrir" ?
01:00 Oui, tu dois te jeter dans le sac.
01:03 Et quand on faisait nos trucs sur Facebook, on faisait des 10 000 vues.
01:08 Donc je me suis dit "En fait, on a un problème, on n'est pas au bon endroit".
01:12 Je dis à Ramzy "P'tain, peut-être qu'il faudrait qu'on monte notre chaîne YouTube".
01:15 Après je me dis "C'est quand même un boulot, c'est un peu relou, on devient YouTuber".
01:18 Et c'est bizarre, j'ai l'impression de faire le sens inverse d'une carrière quoi.
01:22 Tu vois, tu démarres au Cinoche, tu finis sur YouTube.
01:24 Et du coup, je vois TikTok qui commence à bien grossir,
01:28 et je dis à Ramzy "Viens, on monte un compte TikTok".
01:31 On est comme on est, comme on est chez Squeezie et chez Mcfly Carlito,
01:34 et on voit ce qui se passe.
01:35 Et en trois semaines, on a un million d'abonnés.
01:39 T'installes toi.
01:39 Oh putain !
01:40 Je me mets là ou je peux pas t'habiller avant ?
01:42 Oh !
01:44 Ça va trop vite, attendez.
01:44 C'est mal, t'es jaloux.
01:46 Je suis jaloux.
01:48 Sans avoir fait trop de vues, il me semble la toute première vidéo fait plus d'un million de vues.
01:52 Alors qu'on dit juste "C'est parti TikTok" quoi.
01:55 2020.
01:55 Alors, je te dis la vérité, au tout début moi,
01:58 au moment où il m'appelle pour moi, il est teubé, Zadi.
02:01 Je suis noir.
02:02 Grand.
02:03 Je suis noir.
02:04 Martha Luther King.
02:05 Je suis nègre.
02:06 Malcom X.
02:06 Je suis un poudin de neige.
02:08 Il était avec Thomas Tourout, je le crois à sa canal une fois,
02:10 parce que c'était là-bas, ils enregistraient des trucs et ils faisaient des petits sketchs pour lui.
02:13 Et je le vois, donc je dis bonjour à Thomas Tourout, que j'aime beaucoup, on rigole et tout,
02:17 et lui il arrive derrière "Eh, tu nous connais, nous c'est la rue" et tout ça.
02:21 Dans ma tête, je me dis "Mais qu'est-ce qu'il est, c'est un relou lui,
02:23 comment ça se fait qu'il bosse avec l'autre qui est marrant et tout ?"
02:26 Je pensais vraiment qu'il était méga relou.
02:28 Donc j'ai pas d'autres contacts avec lui.
02:30 Et Ramzi me dit qu'il tourne, il a tourné le film avec Jonathan Cohen,
02:35 le film de Fabrice Eboué, qui coexistait,
02:37 et il était hilarant, il jouait un rappeur gay et tout ça.
02:40 Et je fais "Quoi, le teubé là ?"
02:41 Il était vraiment "Ah ouais, putain, il a du second degré."
02:44 J'enlève tes caleçons, pas des strippies, sale !
02:46 Quand il m'appelle, j'ai la bonne parole de Ramzi,
02:50 je suis le premier à qui il demande de tourner dans "Tout simplement noir".
02:53 Et ce bâtard, il me fait "Ouais, ils ont tous accepté, ils sont tous là,
02:57 Omar, machin, Ramzi, tout ça, bluff."
03:00 Donc je fais "Ouais, ok, bon, vas-y."
03:02 Et puis donc, au premier jour de tournage avec lui,
03:04 je vois le niveau qu'il a en fait, la fraîcheur qu'il a,
03:07 et comment il m'a enfariné, quoi.
03:10 J'avais pas vu venir en fait, le gars.
03:12 Tu sais très bien les humains, c'est pas good vibe !
03:14 - Quoi ? - Quoi ?
03:15 - Alors tu m'as dit... - Non, pour le coup, il a pas tort.
03:17 C'est pas super ambiance.
03:19 "Tiens, j'invite à mon anniversaire 5 imams, on va pas mettre une ambiance de ouf."
03:22 Pour le coup, je suis assez nul, moi.
03:23 Je me souviens que j'étais allé voir "Les Visiteurs"
03:26 à 14h, séance de mercredi,
03:28 et j'étais sorti de la salle en me disant
03:30 "Putain, les pauvres, franchement, ça va pas marcher du tout."
03:33 14 millions d'entrées plus tard.
03:36 Et là, pareil, quand moi, la première fois que je vois Zaddy,
03:38 je fais "Pfff, il est nass ce gars."
03:41 Et le mec, en fait, il la rend vraie.
03:43 Et c'est brillant ce qu'il fait.
03:45 J'adore ce mec.
03:46 2017.
03:47 C'est un film dont je suis très fier.
03:50 "Pandémie."
03:51 "Pardon ?"
03:53 "C'est pas pain de mie."
03:55 "C'est pandémie."
03:57 "C'est une putain de pandémie."
03:58 "C'est pas vrai !"
03:59 "T'es débile toi."
03:59 "Mais une pandémie, c'est une pandémie."
04:01 Mais il m'a marqué pour les mauvaises raisons.
04:04 Je me souviens d'appeler Mathieu Taro le premier jour de la sortie
04:09 pour connaître les entrées.
04:10 Moi, j'étais en pleine promo, donc de 14h à 17h, j'étais en interview.
04:13 Et à 14h, on connaît déjà les chiffres.
04:15 Et à 17h, j'appelle hyper enthousiaste,
04:17 parce que pour moi, j'avais fait un des meilleurs trucs de ma carrière.
04:19 Et il me fait "on part sur du 8000 premiers jours France."
04:24 Pour ceux qui connaissent un peu...
04:27 Nous, par exemple, pour la Tour Montparnasse,
04:29 on avait fait, premier jour, 200 000, un truc comme ça.
04:33 Là, on était 8000.
04:35 8000.
04:36 Je lui ai demandé plusieurs fois de suite de répéter le chiffre.
04:39 Il dit "non mais quoi, c'est Paris, ça, c'est le chiffre Paris ?"
04:42 Donc c'est dur à digérer, ça.
04:45 Pendant trois semaines, tu te dis "merde, t'as l'impression d'avoir fait un bon truc."
04:48 Et la chance de Problemos, c'est que Netflix l'a racheté.
04:51 Et c'est passé, et c'était dans les top 10 pendant un mois, un truc comme ça.
04:56 "Platan", quand c'est sorti, en 2010, back in the days.
05:00 Pour moi, je suis au maximum de ce que je sais faire
05:03 en tant que réalisateur, en tant qu'auteur et en tant qu'acteur.
05:05 Et j'y mets des stars, il y a Monica Bellucci, Vincent Cassel,
05:11 il y a Fit Benamar, qui est une star pour moi de la comédie, qui joue Flex.
05:14 Donc on peut démarrer la production de la "MOM 2.0 Next Generation".
05:18 "Next Generation", oui.
05:19 Hein ?
05:20 Enfin, il y a un truc avec le titre, c'est bizarre.
05:22 Pourquoi il est bizarre ? Il est terrible, ça, le titre.
05:24 J'ai l'impression d'avoir réussi l'objet artistique, et ça sort.
05:28 Canal diffuse trois épisodes en un soirée,
05:30 et d'un épisode à l'autre, ça perd genre 50% d'audience, apparemment.
05:35 Genre le lendemain, on m'appelle, on fait "pssss".
05:37 Les gens apparemment, ils attendaient "Hach", et ils ont eu "Platan".
05:40 Donc là, pareil.
05:43 Je ne comprenais pas, quoi.
05:45 La chance que j'ai, c'est que ça a été rattrapé par la patrouille, en fait.
05:50 C'est-à-dire qu'au fil des années, Platan a su être apprécié, a trouvé son public.
05:54 Et alors moi, je pensais que l'adage "tu cartonnes en presse, tu fais un bide au public",
06:01 pour moi, c'était un peu bidon.
06:02 Je me disais, si tu cartonnes en presse, si tout le monde dit que c'est super,
06:05 ben c'est que c'est super !
06:06 Eh ben non ! Pas pour les gens !
06:08 Les gens, si par exemple, la presse dit que c'est nul,
06:12 ça peut être un énorme carton !
06:14 C'est absolument incompréhensible pour moi.
06:16 Depuis "La Tour Montparnasse Infernale", on a des envies de réalisation.
06:20 Parce que quand on écrit, en fait, un scénario,
06:22 on imagine comment il est filmé, on imagine si c'est un plan serré,
06:26 si c'est un plan large, si le mec, quand il se casse la gueule, il sort du champ,
06:29 ou si on voit la chute en entier, si on voit des pieds qui remontent.
06:32 C'est déjà une forme de réalisation, l'écriture.
06:34 Et là, quand Alain Attal nous a donné l'opportunité de faire ça sur un gros truc,
06:37 c'était fantastique.
06:39 Après, on est fusionnel avec Ramzy,
06:41 mais ça n'empêche qu'on a quelques divergences artistiques.
06:46 Et ce qui a fait qu'il y a eu des frottements pendant ce tournage.
06:49 C'est n'importe quoi, ça !
06:51 C'est n'importe quoi, ça !
06:56 Mais c'était un bonheur de pouvoir enfin contrôler
07:02 un objet de A à Z, de bout en bout, quoi.
07:06 Et qu'elle ne fût pas notre déception, encore une fois !
07:09 Au moment de la sortie !
07:10 Incompréhensible.
07:11 Ça fait un million d'entrées, mais c'était plus ambitieux que ça.
07:13 Il coûtait cher, le film.
07:15 Et on imaginait que putain, on a un Paris vide,
07:17 on a vraiment un film d'action avec une Formule 1
07:22 en plein Paris, sur la place de la Concorde.
07:23 Des gags, j'avais l'impression qu'ils étaient plutôt bons et tout ça,
07:28 et des personnages et tout ça, mais...
07:30 Et donc juste pour terminer, l'exercice de réalisation,
07:32 c'est un truc qui t'a plu, que t'as trouvé...
07:34 Je n'ai plus voulu le lâcher, ça !
07:36 Après, pour Platane, les trois saisons, je les ai réalisées, je jouais,
07:40 et à aucun moment je me suis dit "c'est trop",
07:43 j'ai eu une casquette de trop, à aucun moment !
07:45 Parce que tu fais...
07:46 C'est vraiment...
07:47 T'as une idée de gag, tu peux changer sur le plateau,
07:51 tu vois qu'il y a un truc qui ne fonctionne pas, tu le fais différemment.
07:53 Je ne sais pas, t'es le chef d'orchestre de tout, c'est formidable !
07:57 C'est une liberté absolue, ce que je souhaite à tous les comiques d'avoir un jour.
08:03 2007.
08:03 Pour moi, quand t'as du pied, c'est un des rares hommes libres de notre métier.
08:08 Donc, la toute première démarche qu'on a eue avec Ramsey,
08:12 une fois qu'on avait fait...
08:13 C'était après les Dalton, je crois.
08:16 Une fois qu'on s'était salis,
08:17 alors qu'on avait des choses à raconter en termes d'humour,
08:20 et soudain on ne se reconnaissait pas dans ce qu'on faisait.
08:23 On était déguisés en cow-boy, à surjouer tout, et c'était horrible.
08:26 Nos premières amours en comédie, ce n'était pas ça,
08:29 c'était de la comédie pas forcément fine, mais peut-être un peu plus maligne que ça.
08:33 Et donc, quand on rencontre Quentin Dupieux et qu'on voit son...
08:36 le non-film, son tout premier non-film en fait,
08:39 on lui dit "écris-nous ce que tu veux, nous, peu importe les entrées,
08:42 ça y est, on va retrouver à nouveau l'envie de faire rire
08:46 dans les trucs qui nous correspondent".
08:49 Pour le coup, on l'a produit en fait, le tout premier steak,
08:52 c'est nous qui payons le scénario de Quentin Dupieux.
08:55 Qu'est-ce que tu sous-entends par "tu crains à l'infini",
08:57 toi tu crains à l'infini, toi tu crains à la mort.
08:59 Enfin Blaine, nous voyons, mais regarde-moi ce visage un peu,
09:02 il n'est même pas refait.
09:03 Et puis ses habits, ça se fait plus, plus personne,
09:05 mais ça c'est comme ton bicrosse là,
09:06 qui c'est qui met en bicrosse, tu vois des bicrosses de garés quelque part ?
09:09 Et on sait à ce moment-là que ça peut bider fort,
09:14 parce qu'on arrive des Daltons qui font 2 millions d'entrées
09:16 et c'est un film de merde.
09:18 Et donc, on sait que là, avec un film malin, ça risque d'être l'opposé.
09:21 Il y a plein de moments dans les films que j'ai faits par ailleurs
09:27 où j'ai ressenti de la frustration.
09:29 Par exemple, les Daltons, au moment où on va le défendre,
09:32 on était professionnels à l'époque avec Ramzy,
09:34 maintenant on chie sur les trucs qu'on n'aime pas.
09:36 Mais à l'époque, on faisait "Ah oui, c'est super, c'est super".
09:39 Donc on était obligés d'aller en télévision
09:43 pour dire "Ah, c'était génial, c'était génial".
09:45 On avait détesté ce tournage,
09:47 c'était pas du tout ce qu'on voulait faire.
09:49 Mais t'es obligé d'aller défendre un truc qui te ressemble pas.
09:51 T'as qu'à lui écrire ce que tu veux puisque c'est toi le chef.
09:54 Me cherche pas trop après lui, me cherche pas trop.
09:58 D'accord chef ?
09:59 Aujourd'hui, quand je fais des trucs que je réalise,
10:02 j'y vais à la fleur au fusil.
10:04 Je suis très heureux de défendre mes trucs.
10:06 Alors là, pour le coup, le tournoi Parnasse,
10:09 on pensait pas du tout que ça allait marcher.
10:11 On sortait de Hache, on avait une grosse, grosse popularité de Hache,
10:14 et nos persos étaient Teubé,
10:16 mais disons qu'ils étaient sur une échelle de 0 à 200,
10:19 ils étaient à 80.
10:21 Et là, on était à 195, Teubé.
10:24 Tu vois ?
10:25 On était vraiment très, très haut.
10:27 Et du coup, on s'est dit "Merde, on va perdre les gens".
10:29 C'est exactement ce qui s'est passé, figure-toi.
10:31 Ceci est un police Python 357 Magnum.
10:35 Avec ça, mon pote, je te fais un trou dans le buffet,
10:37 tu fais trois fois le tour de ton slip direction Pékin.
10:40 Christian Fechner, paix et son âme,
10:42 le producteur de la tour Parnasse Infernale,
10:45 le soir des chiffres, il avait arrêté de fumer le cigare,
10:49 puisque les producteurs fumaient le cigare à l'époque,
10:51 on parle des années 60.
10:52 Il avait rallumé un cigare alors qu'il n'avait pas fumé depuis 30 ans.
10:56 Tellement le succès était balèze, tellement on était parti sur des chiffres.
11:00 Je crois que c'est 400 000 entrées le premier jour qu'on a fait.
11:02 On était parti pour faire 4 millions d'entrées.
11:05 C'était ça, en fait.
11:06 Et le bouche à oreille est tellement catastrophique
11:09 qu'on en fait deux.
11:10 On en fait la moitié moins.
11:11 C'est-à-dire que les salles se vidaient, en fait.
11:12 Les gens rentraient et se barraient de la salle.
11:15 Ils se disaient "Ouais, putain, ils sont complètement gogoles, les mecs".
11:16 Et du coup, on a déjà été déceptifs.
11:19 Et on s'est rendu compte que cet humour burlesque, débile
11:22 est assez, finalement, anglo-saxon.
11:26 Pas trop français.
11:27 Parce qu'en France, c'est plus un humour social
11:28 où on dénonce les riches, c'est des sacrés connards.
11:31 Et les pauvres, on est tous unis.
11:32 Et aujourd'hui, je pense qu'on a une sorte de public patchwork.
11:37 C'est-à-dire qu'on a des gens qui nous adorent pour Steak
11:40 et qui regardent des fans arriver pour nous faire signer
11:44 des trucs de la Tour Montparnasse Infernale
11:45 et qui les regardent genre de haut, quoi.
11:48 Genre "Regarde ces ringards, ils aiment la Tour alors qu'il y a Steak".
11:53 Il y a des gens qui adorent Problemos
11:55 et qui détestent la Tour Montparnasse Infernale.
11:58 Qui adorent Platane, qui détestent Hache.
12:00 Et on a un public, je pense en plus, qui ne s'aime pas entre eux.
12:04 C'est que si un jour on fait Bercy,
12:07 ben il y a des bagarres générales, je pense.
12:09 *Bruit de pet*
12:11 En mini !

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