L'invité du jour - Mathias Malzieu

  • l’année dernière
Thomas Sotto et Marie Portonalo accueillent ce matin Mathias Malzieu, chanteur, musicien, compositeur, écrivain... Le chanteur du groupe Dionysos présente un recueil d'histoire, Ô merveilleux de l'enfance, aux éditions Harper Collins. 

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Transcript
00:00 Il chante, il compose, il écrit, il fait tout.
00:02 Bonjour Mathieu.
00:03 Bonjour.
00:04 Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui dans Télé Matin.
00:06 Avec joie.
00:07 Vous êtes le chanteur du groupe de rock Dionysos, mais vous êtes aussi un écrivain à succès.
00:11 Alors vous venez de publier un recueil d'histoires au merveilleux de l'enfance chez HarperCollins,
00:16 sauf que ce n'est pas vous qui l'avez écrit.
00:19 Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
00:20 J'ai eu la chance de beaucoup travailler à mon rêve toute ma vie, et travailler un peu au rêve des autres.
00:25 C'est un peu comme en sport, on va parler de métaphores sportives.
00:29 D'un coup, au lieu de marquer le but, on fait la passe.
00:32 Et là, j'ai fait la direction artistique, j'ai choisi la thématique, les auteurs, et je les ai accompagnés.
00:38 J'ai adoré cette sensation de planter une graine comme ça.
00:42 Des fois, j'ai des auteurs en plus dont j'adore les livres, comme Baptiste Beaulieu,
00:46 Auvergine Grimaldi par exemple, Olivia Ruiz.
00:49 Josiane Balasco, Cécile Coulon, Magit Cherfi, Kali, etc.
00:53 Et de voir d'un coup une nouvelle qui pousse, grâce à mon petit jardinage préalable.
00:59 Donc vous êtes l'homme de la passe décisive en quelque sorte.
01:01 C'est quoi pour vous le merveilleux de l'enfance ?
01:03 Ça évoque quoi pour vous, Mathias ?
01:05 C'est ce moment de bleu de la flamme où on devient soi-même.
01:10 Comme Nietzsche nous demande de devenir nous-mêmes pour faire société au maximum.
01:15 Du coup, chaque différence, chacun est très différent, et comme il est différent, il peut tolérer encore un petit peu plus l'autre.
01:21 Et le merveilleux de l'enfance, c'est le moment où on muscle cet enfant intérieur
01:26 et qu'on lui permet de perdurer pendant l'âge adulte.
01:31 Alors évidemment, nous qu'on est artistes, on s'en sert tous les jours.
01:34 Mais on s'en sert aussi, ne serait-ce que l'imagination, on s'en sert pour l'empathie.
01:38 Donc c'est pas une question d'âge le merveilleux de l'enfance, c'est toute la vie en fait ?
01:40 Pas du tout, parce que d'ailleurs c'est pas un livre pour enfants, ça peut être lu par des enfants aussi,
01:45 mais c'est un livre pour adultes sur l'enfance qui peut être lu aux enfants.
01:48 Mais c'est... non, non, c'est toujours, toujours...
01:51 L'imagination, c'est le premier muscle de l'empathie, déjà.
01:54 Donc c'est pas seulement imaginer des licornes et des sirènes, le merveilleux, la poésie, l'émerveillement, tout ça.
01:59 Et je crois que par les temps qui courent, c'est même presque politique d'être encore poétique, comme je disais dans la préface.
02:04 Alors, vous avez bientôt 50 ans, est-ce que vous avez envie de grandir, vous ?
02:07 Bien sûr, parce que, en fait, c'est pas un complexe de Peter Pan, le merveilleux.
02:11 C'est justement... les gens souvent font une confusion entre une forme de régression,
02:16 c'est-à-dire que "Ah, bah, moi j'ai pas du tout envie d'avoir 8 ans, je veux me souvenir de la capacité d'émerveillement,
02:22 de quand j'en avais 8, c'est la nuance, on en manque, hein, beaucoup, en ce moment, beaucoup,
02:26 la nuance est absolument capitale."
02:29 Comment vous avez choisi ces personnalités qu'on évoquait tout à l'heure,
02:31 Balasco, Grimaldi, Kali, Olivier Roussel, vous avez fait des petits kiffs ?
02:34 Oui, exactement.
02:35 "Toi j'ai envie, toi j'ai envie, toi je t'appelle" ?
02:37 Exactement.
02:38 C'est ça ?
02:39 Et c'est en fait exactement pareil que pour l'album de Dionysos, on a plein d'invités aussi,
02:42 c'est que des gens, en fait, que j'aime artistiquement et humainement, avec qui j'ai eu une petite histoire, en fait, tout simplement.
02:48 Parce que c'est difficile quand on connaît pas les gens, alors, grâce à HarperCollins, on a aussi eu Justine Pilluzo,
02:54 par exemple, que je connaissais pas, qui est une chef, qui nous a fait une nouvelle géniale,
02:57 mais sinon, la plupart du temps, c'est des gens que j'avais lus, aimés, rencontrés dans des salons littéraires, des choses comme ça.
03:04 Ils ont tous dit oui ?
03:05 Oui, alors il y en a quelques-uns qui n'ont pas eu le temps de rendre,
03:07 et du coup que je garde sur la liste pour l'éventuel deuxième qu'on rêve de faire,
03:11 mais ça s'est passé comme ça, vraiment, au désir, à la joie.
03:14 Vous leur avez donné quoi comme consignes, en fait ? Parce que c'est pas facile.
03:17 Allô ? Tiens, fais-moi un truc sur le merveilleux de l'enfance.
03:20 On a beaucoup parlé, avec certains plus qu'avec d'autres, mais je leur ai dit, voilà,
03:26 pensez vraiment à quelque chose qui vous a marqué, qui vous a marqué, qui est devenu une petite Madeleine de Proust, en fait.
03:31 C'est une Madeleine de Proust, mais surtout, le merveilleux, ça veut pas dire que c'est bonbon, c'est rose,
03:37 ça peut être de la cruauté, ça peut être même un moment de noirceur,
03:41 où on est arrivé à transpercer la noirceur de manière résiliente,
03:44 et apporter quelque chose, justement, qui nous fabrique,
03:47 parce que c'est souvent dans l'échec qu'on devient vraiment nous-mêmes,
03:50 et le merveilleux, c'est ça aussi. Le merveilleux, c'est un moment de combat,
03:53 comme le disait le philosophe Jean Kélévitch, qui a inventé le principe du charme du je-ne-sais-quoi
03:59 ou du presque rien, en plein de Deuxième Guerre mondiale, pendant la Shoah, l'été juif,
04:03 et c'est ça que je suis allé chercher chez eux au maximum.
04:06 Alors, vous faites aussi partie du groupe Dionysos, ce qui fait que c'est 30 ans, 30 ans déjà,
04:10 j'ai l'impression de n'écouter depuis peu de temps, mais finalement, je suis vieille.
04:14 L'album L'Extraordinarium vient de sortir, vous serez également tourné, notamment,
04:18 au concert aux Zénith de Paris, ce sera le 4 avril, j'ai l'impression que vous vous arrêtez jamais,
04:22 est-ce que c'est le fait d'avoir été malade, vous en parlez librement,
04:26 votre maladie, qui vous donne cette énergie ?
04:28 Alors, je pense qu'il y a une pulsion de vie qui s'est exacerbée, bien comme il faut, quand même.
04:33 J'étais déjà hyperactif, hypersensible depuis tout petit,
04:36 mais c'est vrai que se rapprocher de la mort d'aussi près,
04:40 en fait, donne une conscience de la chance extraordinaire, du privilège d'être en vie,
04:46 et en plus, comme je vous le disais tout à l'heure, je travaille à mon rêve,
04:49 c'est quand même un privilège, c'est énormément de travail,
04:52 mais c'est exactement passionnant de travailler avec des auteurs qu'on aime,
04:55 comme sur Au Merveilleux, pour L'Extraordinarium, de se retrouver à échanger,
05:00 après 30 ans de groupe, à faire un Zenith de Paris,
05:02 être avec Mathieu Chédid, Keren Han, le chanteur de Fusha Tertone, Bernard Berger...
05:06 On va entendre quelques notes de M d'ailleurs, qui chante avec vous.
05:08 On va entendre quelques notes, voilà.
05:10 Ben voilà, Mathieu.
05:12 La reprise de votre tune.
05:16 Bon, Mathias Maljieu, on a une surprise pour vous.
05:19 Ah ah, regardez.
05:21 Surprise !
05:23 Oui, autant que surprisier, on aime se faire des surprises.
05:27 Et je suis un disciple, le disciple du grand maître surprisier.
05:31 Mathias, mon cher, si j'avais su un jour que je serais l'invité qui débarque comme ça dans l'émission,
05:35 qu'on n'attend pas qu'il va parler de l'invité, j'aime beaucoup l'idée.
05:39 Écoute, je vais aborder la Pierre Richardit.
05:41 C'est une maladie qui existe sûrement à beaucoup d'entre nous, mais surtout à tous les deux.
05:44 Il nous arrive toujours une malédiction de tout oublier, d'être tête en l'air, d'être Pierre Richard.
05:47 Raconte-nous la Pierre Richardit et donne-nous tes meilleurs exemples.
05:51 Ah ah, génial.
05:53 Pierre Richardit est un ami extraordinaire, un comédien et un battleur passionnant, passionné, poétique.
06:02 C'est quelqu'un qu'il faut absolument découvrir.
06:05 Au sub Pigalle, par exemple, il fait plein de choses merveilleuses.
06:08 C'est vraiment une âme poétique en mouvement extraordinaire.
06:11 Mais la Pierre Richardit, c'est quoi ? De quoi il parle ?
06:14 La Pierre Richardit, c'est dans mon roman "Une sirène à Paris",
06:16 qui fait aussi partie du livre de l'Extraordinarium,
06:18 où il y a la suite de tous mes livres, ce qui se passe avant et après à chaque fois.
06:22 C'est un personnage qui est très distrait.
06:25 Mais c'est bon ça !
06:26 Les personnages principaux, c'est un peu des avatars quand même.
06:31 Nicolas pourrait presque être un avatar, pourrait être presque un personnage.
06:35 Moi, c'est perte de carte bleue, perte de téléphone.
06:40 Qu'est-ce que je pourrais raconter comme truc bien extraordinaire ?
06:43 Là, je suis un tout petit peu au dépourvu.
06:45 Après, la Pierre Richardit, c'est dans l'ordinaire, c'est dans le quotidien.
06:48 Tous les jours, c'est oublier des choses, perdre des choses et faire des belles bêtises.
06:52 Par exemple, je me souviens d'une fois où je suis parti en Espagne,
06:55 et c'était encore avant l'époque des téléphones, où on avait tout sur téléphone.
06:59 J'avais toutes les vouchers des hôtels, là où je devais aller pour rencontrer un petit peu tout le monde,
07:07 et je suis parti avec rien.
07:09 Par exemple, je suis arrivé en Islande,
07:13 et pour faire le tour de l'Islande, j'avais pas vérifié, pour faire le tour de l'Islande,
07:15 un skateboard, un moteur après mon opérasse, ma transfusion.
07:19 Et qu'est-ce que je fais ? Je n'avais pas vérifié, on n'avait pas le droit de prendre des batteries ou de lithium.
07:25 Vous allez nous raconter la suite ?
07:28 Parce qu'on est obligé de lancer la pub.
07:30 Mais vous restez avec nous jusqu'à 9h30.
07:32 Merci, Mathias Malzio, à tout de suite.
07:34 de notre enfant

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