• il y a 8 mois

Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce lundi, c’est Mathias Malzieu pour la biographie de Dionysos "La Mécanique de l’extraordinaire" publiée le 14 mars à l’occasion des 30 ans du groupe.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcription
00:00 Et puis alors j'ai la chance de recevoir ce matin Mathias Malzieux qui vient fêter les 30 ans de son groupe Dionysos.
00:06 Bonjour Mathias !
00:08 "Song for Jedi" que vous avez chanté en direct tout à l'heure dans ce studio, c'est la chanson qui vous a fait exploser en 2002.
00:21 C'est la première chanson de Dionysos, première chanson qui passera à la radio partout en France parce qu'il y a eu beaucoup d'autres chansons avant.
00:28 Et pourtant ce n'était pas gagné parce qu'il n'y avait pas assez de paroles en français, je crois.
00:31 Donc ça ne rentrait pas dans les quotas de chansons françaises ?
00:34 Exactement, il a fallu qu'on ruse un tout petit peu.
00:36 En fait elle avait une seconde d'anglais en trop sur la version que vous avez passée où je termine à la guitare folk tout seul en répétant le refrain en anglais.
00:45 Et du coup on a coupé le refrain, on a envoyé au CSA, on a eu le bon tampon du CSA et après on a renvoyé la mauvaise version en radio.
00:52 Ah vous avez triché comme ça !
00:54 Il y a une arnaque derrière ce truc !
00:56 On vous a suggéré je crois de changer les paroles du refrain.
01:00 Ah oui, c'était terrible ça. On m'avait dit "quand j'étais gamin, j'étais un lutin".
01:07 J'ai dit non.
01:09 C'est vrai que là ça fait plus Henri d'Est.
01:11 Merci d'avoir refusé.
01:14 Ça fait partie des anecdotes qu'on apprend dans la mécanique de l'extraordinaire qui est disponible aux éditions Hors Collection où vous racontez toute l'histoire de votre groupe.
01:23 Et on apprend notamment, vous revenez en arrière, que 9 ans avant "Song for Jedi", il y a eu ça.
01:29 * Extrait de "Song for Jedi" *
01:35 "Wet", c'est le morceau d'ouverture de votre toute première démo.
01:40 Une musique un peu bizarre qui a été composée suite à un problème de branchement.
01:44 Oui, tout à fait. C'est les pédales wah-wah de Jimi Hendrix qui fait ce son "wet wet".
01:50 Sur 99 guitares sur 100, quand on la branche à l'envers, ça ne fait aucun son.
01:56 Et là sur 7 guitares, ça faisait ce "bwip bwip" comme ça, espèce de son de poulet électronique qui nous a beaucoup plu.
02:04 Et qui était sur une note de si.
02:06 Et donc la semaine d'après, je suis venu avec ce slide un peu comme ça, blues du Mississippi, Beck.
02:11 Et puis ça a été le premier morceau de la première démo du premier album et qui est passé en radio pour la première fois.
02:16 On s'en rappelle parce que c'est toujours un peu magique de s'entendre à la radio en espèce d'un...
02:21 C'était dans votre coin au début ?
02:22 C'était dans votre coin, c'était à Couleur 3, la radio suisse.
02:26 Et on était en passé vraiment près de la Suisse et tout d'un coup on s'est entendu à la radio.
02:30 Alors là c'est comme si on avait gagné la coupe du monde.
02:32 C'était fou là.
02:33 C'était la folie.
02:34 Et puis ça va passer dans les boîtes de nuit et puis un jour vous remportez un tremplin qui vous permet d'enregistrer votre premier album.
02:40 Là le reste devient réalité mais dans un contexte un peu particulier parce que je crois que le studio était vraiment à l'ancienne.
02:46 Vous dormiez tous dans une maison quasiment insalubre, c'est ça pour enregistrer votre premier album ?
02:50 Il n'y avait pas de toilettes déjà.
02:51 Ni toilettes ni douche.
02:53 On allait se doucher une fois dans la semaine dans un petit hôtel qui ressemblait à en Bourgogne comme ça.
02:59 On se serait cru dans un film de Jarmusch mais sans les caméras et sans le réalisateur.
03:04 Que le mauvais côté du film de Jarmusch.
03:06 Donc complètement paumé au milieu de rien.
03:08 Et puis le vendredi on ne pouvait pas enregistrer parce qu'il y avait le baltrap aussi.
03:12 Ah d'accord.
03:13 C'est un truc...
03:15 Non, mais c'est comme ça en même temps que les histoires se fabriquent.
03:18 Et que si tu commences déjà à faire ta starlette alors que tu n'as rien,
03:23 il faut essayer de trouver des astuces pour que les choses se passent quand même.
03:27 Et après on a essayé de garder cet état d'esprit.
03:29 Et votre musique elle tape dans l'oreille du groupe rock le plus populaire du moment.
03:34 A l'époque c'était Louis Attaque.
03:35 Allez viens je t'emmène au vent, je t'emmène au-dessus des gens.
03:41 Et je voudrais que tu te rappelles notre amourette éternelle et pas artificielle.
03:48 Je voudrais que tu te ramènes au vent.
03:50 Ce groupe il a eu de l'importance dans votre parcours.
03:52 Très important.
03:53 Justement la chanson "Wet" quand on parlait juste avant avec ce petit bruit de guitare poulet électrique.
04:00 Le fait est qu'ils avaient écouté ça sur une compilation.
04:03 Et ils avaient mis ça dans leur playlist de ghetto blasters pour se mettre dedans avant leur concert.
04:09 Et après ils se sont dit "ah ces gars là on devrait les prendre en première partie".
04:11 Et c'est sur une de leurs premières parties que quelqu'un d'une maison de disques nous a repéré.
04:16 Maison de disques un peu plus Sony, Trema.
04:18 Alors que nos premiers disques avaient été faits vraiment avec deux bouts de ficelle sur des labels indés.
04:22 Et qu'on a adoré aussi.
04:24 Mais en tout cas ça a été un moment très important.
04:26 C'est la première fois que vous chantiez devant autant de monde.
04:28 Bah oui c'était drôle parce que la veille on était au pubstation du centre de la France perdu à nouveau.
04:36 Et tout d'un coup on joue à Besançon devant 6000 personnes.
04:40 Et notamment le jour où on a été repéré c'était à la Cité Arène.
04:45 Et l'ingénieur du son avait oublié de noter nos retours.
04:49 Donc on n'entendait rien sur scène.
04:51 Et puis en plus on était le deuxième groupe.
04:53 C'est une affiche avec deux groupes.
04:55 Et à la fin du premier groupe tout le monde hurlait "Louis attaque, Louis attaque".
04:58 Donc t'arrives, t'entends rien, ta voix, la batterie, t'entends "j't'oublie, j't'oublie" des trucs comme ça.
05:04 Et donc on a fait le concert à une espèce d'aveuglette énergique.
05:09 Et on est sortis complètement, on se disait "on a complètement foiré".
05:12 Et c'est à ce moment là finalement, c'est dans le combat où on arrive à faire quelque chose de finalement
05:17 qui a dû être suffisamment correct pour que ça intéresse une maison de disques.
05:22 Comme quoi on se serait encore plaint du son et on se serait découragé.
05:26 Et on aurait peut-être loupé un embranchement de l'histoire du groupe.
05:29 Parce que ce qui a fait votre succès, c'est ce que vous dégagez sur scène, une énergie folle.
05:33 Qui vous a valu d'ailleurs quelques petits accidents.
05:36 On va en parler dans un instant, à tout de suite sur Europe 1.

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