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AmusantTranscription
00:00 T'étais méchant avec des gens ou pas ?
00:01 C'est quoi ton premier souvenir de toute ta vie ?
00:03 T'as le brevet des collèges.
00:04 Tu ressembles à Idris Elba.
00:05 Est-ce que tu te souviens de la première blague que t'as faite ?
00:06 Tu dois connaître Musclor.
00:07 Quelle mort violente est-ce que tu choisirais ?
00:09 Mais t'es pas bien !
00:12 Les couleurs de Konbini.
00:16 Ouais.
00:17 Ce truc de genre "Eh ! C'est fun !"
00:20 Tu trouves ?
00:20 Tu veux me ramener à la Jamaïque ?
00:21 Au Jouan, on va parler de drogue, c'est ça ?
00:23 Vraiment, on va prendre l'accent Dedy Murphy, un truc black.
00:26 Euh...
00:28 Écoute, non, les couleurs de Konbini, c'est...
00:31 Dis-moi, vois peut-être au bout.
00:33 Non, non, non, qu'est-ce que t'en penses ?
00:34 C'est genre "Eh !"
00:35 Parce qu'il y a vraiment une volonté, tu vois,
00:36 genre on est vie, c'est un peu l'enfance,
00:37 on est fun, on est là pour s'amuser.
00:39 Est-ce que toi, c'est un truc...
00:40 C'est pas ça les couleurs.
00:41 Ouais, ouais, ouais.
00:42 Ça c'est en plus pour dire genre "Eh, t'as vu, il y a des néons dans le bar,
00:44 on fait des tuffs."
00:45 Il y a un côté cocotier, côté Macumba.
00:47 Exactement.
00:48 Le Macumba Club, voilà, une petite blonde qui arrive,
00:51 un cocktail et un flic souvent au Macumba Club.
00:54 C'est ce qui se passe au Macumba Club.
00:57 Exactement.
00:58 Non, moi, je trouve que j'aime la déa des générales.
01:00 Non, moi, j'aime bien.
01:01 Il y a un truc...
01:02 Écoute, vous avez bien fait votre truc.
01:05 Ouais.
01:05 Parce que je me souviens du début de Konbini,
01:07 j'ai un truc très vague vers le boulevard du Temple à Paris,
01:13 dans ces eaux-là.
01:14 Et je savais pas ce que c'était.
01:15 Et en fait, votre déa de couleurs, écoute, elle est chouette
01:20 parce qu'il y a un truc où on se pose pas de questions.
01:22 Vous avez trouvé les bonnes couleurs pour ne pas se questionner
01:26 sur le côté communautaire, le côté sexuel, le côté fun,
01:30 le côté jeune.
01:32 Il y a un truc vivant, que moi, en tout cas, je définis en vivant.
01:36 Donc, du coup, pour moi, elles glissent ces couleurs.
01:39 Je me pose pas de questions, je me dis juste "Ah, c'est Konbini,
01:41 c'est le code couleur Konbini et c'est cool."
01:44 Quand on chante "cool", ça glisse, c'est pas cool,
01:45 "Waouh, j'ai passé un bon moment, j'ai pas fait de lecture à la fée."
01:48 Vous avez bien fait votre truc.
01:49 C'est ça qui est intéressant, c'est que c'est recherché, tout ça.
01:53 C'est vraiment des mecs qui se sont posés avec des lunettes
01:55 en disant "On part sur ça."
01:57 Je pense que c'était Arthur King à l'époque.
02:00 Il n'a pas de lunettes.
02:01 Arthur King, le réalisateur ?
02:03 Ah oui, il est réalisateur aussi, mais il est DJ aussi.
02:06 Et graphiste et tout.
02:07 C'est ce genre de génération, Arthur King,
02:10 qui a fait le clip de Christine Zequin et Booba.
02:13 C'est lui qui a fait le clip ?
02:14 Non, à la plage, ouais.
02:16 Qu'est-ce qui s'est branlé ce jour-là ?
02:17 "La mémoire est un animal dont les..."
02:22 Il avait une grosse gastro ou quoi,
02:24 il a posé la caméra, il a dit "Je reviens",
02:25 elle n'est plus revenue, il a dit "C'est bon, là."
02:27 Il n'a pas assumé par rapport à l'équipe.
02:29 Sacré escroi.
02:30 Très beau clip, en tout cas.
02:31 Mais c'est marrant de voir des clips comme ça,
02:33 de voir tout le monde qui se branle derrière.
02:34 "Mais t'as pas vu le clip ?
02:36 Ils sont sur la plage, c'est un plan séquence."
02:37 L'autre, il envoie vraiment des textos.
02:39 Et l'autre, elle se faisait chier à faire un playback et tout.
02:41 La mère, elle montait, ils ont failli crever.
02:43 J'aimerais bien voir l'après-clip.
02:44 C'était ça qui était intéressant.
02:46 Bref, bravo à toi Arthur King.
02:48 Beaucoup de talent.
02:48 Et un nouveau bravo pour les couleurs de Konbini.
02:50 Exactement, beaucoup de talent.
02:52 T'as quoi comme nourriture à l'intérieur de toi en ce moment-là ?
02:55 Écoute, j'ai mangé un très bon repas.
02:57 Ouais.
02:58 Putain, ça me fait chier pourquoi tu me poses cette question-là ?
03:01 Les gens vont encore...
03:02 J'ai mangé un petit repas dans une épicerie bio.
03:07 Ouais.
03:09 Et je vous emmerde.
03:11 Donc maintenant, je continue.
03:13 Ouais, un repas avec des choses que je ne pourrais pas t'expliquer.
03:16 Et ce qui était bien, c'est que les vendeuses elles-mêmes ne pouvaient pas l'expliquer.
03:19 OK.
03:19 Parce qu'en achetant mon plat,
03:21 elles-mêmes n'ont pas assumé de m'expliquer ce qu'il y avait dedans.
03:24 Et ça, c'est très reposant.
03:26 Non, cool.
03:27 Parce que souvent, t'as tendance à complexer.
03:30 On parle de légumes que tu ne connais pas.
03:31 On va passer les haricots et une salade.
03:34 Les légumes oubliés.
03:35 Tu vois, faut pas commencer à m'énerver.
03:37 Ça, ça touche après à mes racines sociales.
03:38 Je dis, tu me prends pour un con, tu vas me complexer.
03:41 Donc du coup, elle-même n'a pas assumé.
03:43 Et du coup, c'était très sympa qu'elle m'explique,
03:46 en déconnant, qu'il y avait tout un tas de choses.
03:48 Et j'ai mangé donc un bon plat bio,
03:51 qui était très bon,
03:52 avec un petit dessert.
03:54 Et je t'avoue que le dessert, j'ai hésité à foutre la rage à ma meuf
03:57 parce qu'on est très dessert.
03:59 Et elle, elle fait des gros loupés.
04:00 Elle ne sait pas les choisir.
04:02 Alors moi, je sais toujours les choisir.
04:03 Et quand je prends des bons desserts, je lui envoie une photo
04:06 et je lui mets régalade.
04:07 Des fois, mais pas tout le temps.
04:09 Et là, je ne l'ai pas fait parce que j'ai tellement bien mangé
04:12 et je ne savais pas ce qu'elle mangeait.
04:14 Et elle est avec mes filles en ce moment.
04:16 Je me dis, peut-être qu'elle mange de la merde.
04:18 - Ah oui, tu ne voulais pas lui mettre le seum.
04:20 - Oui, peut-être que là, la blague, elle serait...
04:22 Donc je me suis dit non.
04:23 Là, elle est dans la noblesse familiale.
04:27 Et je me suis dit, non, la noblesse familiale,
04:29 elle est peut-être à trois patates maison d'ici d'ailleurs.
04:32 Donc voilà, je ne voulais pas l'emmerder.
04:33 - Et tu as rajouté à ça une petite capsule
04:36 de nourriture supplémentaire en cachet.
04:39 - Ah oui, tu vois tout toi.
04:42 Derrière, je fais...
04:44 Comme je reprends de la fenne et tout,
04:46 je ne suis plus si jeune.
04:48 C'est à un moment donné 44.
04:51 - 44, tu es là sur 45.
04:53 - Je suis sur mes 45.
04:55 Je suis très heureux d'ailleurs.
04:56 - Tu as un visage encore super bien structuré.
04:59 - Il y en a qui ont des visages super bien structurés.
05:03 - Non mais vraiment, c'est pas de dégradation.
05:04 - Ce qu'il y a d'agréable, si on peut dire, en vieillissant
05:08 et quand tu as Dieu merci, tu as encore la santé et tout,
05:11 c'est que tu te rends compte que tu gagnes beaucoup d'énergie,
05:14 de temps et de structuration de visage
05:17 quand tu ne fumes pas et que tu ne tises pas.
05:19 Et c'est vrai que tous ceux qui fument et tisent,
05:21 bon, il y a un moment donné où c'est des âges
05:23 où ça commence à piquer un peu plus.
05:26 Tu vois, il y a quelques traits de visage un peu plus fatigués.
05:29 Mes traits de visage sont fatigués par la vie,
05:32 mais j'ai réussi à conserver un truc, je crois, normal.
05:35 Mais je ne suis pas dans le farrell non plus.
05:38 - Il y a 15 ans, tu avais dit genre, j'ai pas de cernes, moi.
05:41 - Ouais.
05:42 - Fin des années 2000, genre, j'ai jamais eu de cernes, machin.
05:44 Et tu n'en as toujours pas vraiment.
05:46 - J'en ai, j'en ai.
05:47 - Et je suis une des personnes les plus cernées au nord de la Loire.
05:50 - Non, non, non, mais je t'avoue que je suis cerné,
05:52 c'est ultra, je suis passionné par les cernes.
05:54 Non, mais c'est vrai, parce que je te jure,
05:56 les cernes, ça parle beaucoup pour les gens, en fait.
05:58 Tu vois, au niveau de cernes, pas qu'au niveau du sommeil.
06:01 J'ai l'impression qu'il y a une accumulation des émotions
06:03 qui rentre dans les cernes des gens.
06:07 Moi, par exemple, je pense que je me suis libéré,
06:11 souvent, à la naissance de ma première fille,
06:15 j'ai l'impression qu'à sa naissance, j'ai pleuré pour une vie.
06:18 Une vie où j'ai eu à retenir mes larmes,
06:21 à retenir mes émotions, tout un tas de choses.
06:24 Et là, depuis, j'ai l'impression que c'est comme si ça a vidé un truc,
06:27 tu vois, ça a vidé le noir, ça a vidé la rage, ça a vidé la colère,
06:32 je sais pas, tout un tas de choses que j'avais en moi
06:34 qui sont parties avec ces larmes.
06:36 Et du coup, il y a une nouvelle charge de cernes
06:38 qui arrive à l'autre partie de la vie.
06:39 Tu vois, ma deuxième partie de vie.
06:42 Et je sais pas, en fait,
06:45 c'est quand le moment où je vais re-chialer
06:48 et vider ces nouvelles cernes que j'ai.
06:51 Le principe de Smalltalk, t'as du temps, Rangzoo.
06:53 Parce qu'on n'a pas commencé, là.
06:54 On a fait une sorte de pré-début.
06:57 On n'a pas, vous êtes sérieux, les mecs ?
06:59 Le principe de Smalltalk, c'est on parle de tout.
07:01 D'accord.
07:02 J'invite des gens connus, on parle de tout,
07:03 sauf de ce pourquoi la personne est connue.
07:05 OK.
07:06 On peut faire des exceptions autant qu'on veut, on s'en fout.
07:09 Mais le principe de base, c'est celui-là.
07:12 T'es né le 30 octobre 1978.
07:16 Exactement.
07:16 Est-ce que tu sais quelle était la chanson qui était numéro 1 au Top 50 ?
07:21 Ah non.
07:22 Par contre, je sais que le 30 octobre, pas de la même année,
07:25 est né Diego Armando Maradona.
07:28 Et ça ?
07:28 Et ça, ça a été un vrai choc dans ma vie.
07:31 Quand tu l'as appris, t'as été content ?
07:32 J'étais persuadé que j'avais un destin incroyable.
07:35 Aujourd'hui, je suis face à toi et on a bien compris.
07:38 C'est pas le même niveau.
07:39 Mais c'est plaisant !
07:40 C'est presque aussi bien.
07:41 Attention, Kobe Nick, les gens sont assurés d'être là.
07:45 Mais bon, je ne vais pas vous mentir, jeune, il y avait des envies folles.
07:48 T'avais des envies de football spécifiquement ?
07:50 Oui, oui, oui.
07:51 Et puis pas des envies de joueur de Lorient.
07:54 Des envies de mec qui allait échanger la donne.
07:58 En avant et après, Thomas Njjol.
08:01 Et il n'y a pas eu trop...
08:02 Oh, il n'y a même pas eu une once d'espoir.
08:05 Ça a été réglé très vite.
08:06 Et c'est bien d'ailleurs, parce que je me suis vite rendu compte,
08:09 en contact avec des mecs qui avaient du vrai talent
08:11 et qui ne sont même pas des gens forts,
08:14 mais des gens qui ont été pros,
08:15 que j'étais pas une merde, mais un joueur lambda.
08:19 Donc c'est important d'avoir des rêves,
08:20 mais c'est quand même aussi un tout petit peu important
08:21 d'être lucide sur ses possibilités.
08:24 C'est-à-dire qu'il y a un moment,
08:25 Florian Silat était encore en train d'essayer de...
08:27 45 ballets ?
08:28 Voilà.
08:28 Même Jonathan, il a arrêté.
08:30 Tu vois, donc voilà.
08:31 Donc il y avait...
08:32 Une petite lucidité, c'est bien quand même.
08:34 Ouais, surtout quand tu vois des monstres à côté de toi.
08:38 Et tu te souviens d'un moment en particulier où t'as dit genre...
08:40 Tu veux que je te dise le moment ?
08:42 Je me souviens très bien le moment en particulier.
08:44 En fait, j'étais au lycée.
08:45 Alors, ceux qui connaissent le foot le connaissent,
08:47 mais ce n'est pas avec un mec qui s'appelle Frédéric Piquion,
08:51 qui est un joueur qui a joué à Saint-Etienne, à Lyon, à Monaco,
08:54 en Angleterre, qui a été international français.
08:57 Et il était avec moi au lycée en seconde.
08:59 Et on a fait un match.
09:00 Il dit "ouais, je joue au PFC".
09:01 Je dis "ouais, tu vas voir le PFC".
09:03 Moi, je vais te montrer ce que c'est qu'un joueur de Maison Alphonse,
09:05 sombre merde.
09:06 Et on a fait un match.
09:07 Et il a fait un contrôle de la poitrine.
09:11 Il s'est retourné avec la balle.
09:13 Et il a avancé normalement.
09:15 Et là, j'ai dit "Ah ouais".
09:18 Parce qu'en fait, nous, les amateurs, les nus,
09:21 quand on contrôle dos au but, on contrôle.
09:24 Le contrôle est lent.
09:26 La balle va derrière.
09:27 Donc tu cours, je cherchais la balle et tu reviens.
09:29 C'est long.
09:30 Tu vois, même là, je t'explique.
09:32 C'est long.
09:33 Alors qu'un joueur qui a des capacités, qui a fort le but,
09:36 derrière lui, il fait "tac", ils retournent.
09:38 - C'est quand il fait un truc, il compagne le ballon.
09:40 - Et moi, quand j'ai vu ça, j'ai dit "c'est mort".
09:43 Dans ma tête, j'ai dit "c'est mort".
09:44 Ça, c'est...
09:45 Il n'y a pas l'entraînement.
09:47 Oui, c'est des gammes l'entraînement.
09:49 Tu répètes.
09:50 Ça, j'ai dit "tu ne sais pas le faire, c'est mort".
09:52 Donc là, lui, il ne le sait pas.
09:54 Et c'est la première fois que je le dis d'ailleurs.
09:56 C'est là que j'ai su que c'était fini pour moi.
09:58 - La chanson, c'était...
10:00 Comment ça s'appelle ?
10:02 - Ah oui, c'est vrai, la question principale.
10:04 - Oui, la question principale, c'était ça.
10:06 - Je t'ai amené non, mais c'est ça le problème.
10:08 Préparez-vous les mecs, je pense qu'on est là jusqu'à -17h, -18h.
10:10 - Tu m'as amené là, puis après, j'ai creusé le truc.
10:13 - Non, c'est la chanson...
10:15 - "You're the one that I want"
10:17 - Ah, "Grease".
10:18 - "Grease", exactement.
10:19 - C'est le numéro 1 de 50 jours de "Grease".
10:21 - Et comment elle s'appelle ?
10:23 - "Newton, Newton Jones, P.A. Sonam".
10:25 - Ah, elle est décédée ?
10:27 - Mais putain, t'es journaliste ou t'es quoi toi ?
10:29 - Il faut avoir toutes les informations quand on est journaliste.
10:31 - Oui, mais surtout quand t'es face à moi,
10:33 moi j'ai une culture, je m'intéresse.
10:35 - Ah oui, "Newton, Newton Jones" en particulier.
10:37 - C'est vrai, non, mais ça a fait toujours...
10:39 C'est des petites figures quand même.
10:41 - C'est vrai, c'est vrai.
10:43 - Ça m'a fait un petit pansement, je me suis dit "ah, c'est triste".
10:45 - C'est vrai, c'est vrai.
10:47 - Je me suis dit "ah, c'est triste, c'est pas grave,
10:49 je vais me faire un petit pansement avec un peu joyeux".
10:51 Et voilà.
10:53 Donc c'est cette chanson numéro 1.
10:55 - Voilà.
10:57 9 semaines ou 12 semaines, c'était pas...
10:59 Les gens qui sont nés entre 2 mois avant
11:01 et 2 mois après "Toura", c'est la même chanson.
11:03 C'est quoi ton premier souvenir de toute ta vie ?
11:05 - Ouais.
11:07 - Le premier truc où tu fais "ah, je me souviens".
11:09 - Mon premier souvenir de toute ma vie ?
11:11 - De toute ta vie.
11:13 - Je me doutais pas de cette question.
11:15 Mon premier souvenir de toute ma vie ?
11:17 - Ouais.
11:19 - La vache.
11:21 Écoute, j'ai un souvenir là
11:23 qui me vient à l'esprit...
11:25 C'est pas un truc, j'étais même pas petit,
11:33 mais je sais pas, un jour où j'étais seul chez moi.
11:35 Enfin, j'étais très petit.
11:37 - Oui, c'était pas il y a 3 semaines.
11:39 - Non, non, j'étais... Je pense que je devais avoir
11:41 entre 4 et 5 ans.
11:43 En fait, ma mère m'avait laissé et j'étais malade.
11:45 Mon père était au Cameroun
11:47 et ma mère m'avait laissé parce que j'étais malade
11:49 et je dormais
11:51 et je me suis réveillé, il y avait personne.
11:53 J'étais dans le lit de mes parents
11:55 et j'ai crié "Ah !"
11:57 Et personne...
11:59 Parce que je criais beaucoup jeune.
12:01 "Ah !" J'ai crié et il y a pas eu de bruit.
12:03 Et j'ai dit "là, t'es seul".
12:05 Et j'ai commencé à angoisser
12:07 et le temps que je commençais à angoisser,
12:09 ma mère est arrivée. Elle a ouvert la porte
12:11 et...
12:13 elle m'a ramené des médicaments
12:15 et une sucette au citron.
12:17 De la pharmacie.
12:19 Et je me rappelle de prendre la sucette au citron
12:21 de la pharmacie et de la...
12:23 de la sucée ?
12:25 - Bah oui, ça se... - Je sais plus, aujourd'hui, c'est très dur.
12:27 Il y a des mots, t'as l'impression de...
12:29 On les coupe et ça devient des mèmes
12:31 et puis voilà, bon bref, j'en sais rien.
12:33 - Sucée !
12:35 Sucée ! Il a dit 6 fois en plus.
12:37 - 6 fois ! En tout cas, j'ai pris ma sucette
12:39 et j'étais heureux dans mon lit.
12:41 Dans le lit de mes parents.
12:43 Donc c'est pas le premier souvenir
12:45 de... voilà, il y en a sûrement d'autres
12:47 mais celui-là m'a vraiment beaucoup marqué.
12:49 - Et puis si tu t'en souviens aussi bien, c'est peut-être que ça a été
12:51 un peu un truc important. - Ouais, parce que c'était un truc
12:53 d'angoisse aussi. C'était un vrai moment d'angoisse
12:55 pour moi de me dire... C'était la première fois
12:57 de ma vie que j'étais seul chez moi.
12:59 Parce que j'ai trois grands frères. Et là, il y avait personne.
13:01 Et...
13:03 Et c'était terrible.
13:05 - Tu dis que t'as trois frères ?
13:07 - Ouais, trois grands frères. - Et des demi-frères
13:09 et des demi-sœurs aussi, non ? - J'ai trois grands frères,
13:11 une petite sœur et deux demi-sœurs.
13:13 - Et c'est...
13:15 Vous êtes... T'es le meilleur de tous ces gens
13:17 ou alors vous êtes à peu près équivalent
13:19 au niveau de la qualité ? - Ah non, on a tous
13:21 des qualités différentes. Bah oui,
13:23 c'est la beauté d'un collectif.
13:25 Si on était... Enfin, une famille
13:27 avec les meilleurs, c'est une famille
13:29 vouée à l'échec. Parce qu'il y a un classement
13:31 et bon, je peux dire que le dernier va tout faire pour tout niquer.
13:33 C'est un peu le principe.
13:35 - Toi, t'es où dans le...
13:37 - Bah moi, je suis au milieu.
13:39 Moi, j'ai grandi vraiment avec mes grands frères,
13:41 ma soeur, j'ai 13 ans de différence,
13:43 avec ma petite sœur et moi,
13:45 avec le recul et même pendant,
13:47 je me rendais compte que mon travail,
13:49 c'était d'exister, c'était d'être là
13:51 et de pas faire trop de bruit.
13:53 Et puis le métier que je fais, au fait,
13:55 c'est parce que je pense que j'ai développé
13:57 un peu de l'observation
13:59 et puis aussi c'est dû à...
14:01 Ça fait bizarre d'en parler parce qu'aujourd'hui,
14:03 c'est vrai qu'on n'a plus trop d'heures par rapport à ce qu'on est,
14:05 mais je pense que j'étais très...
14:07 et je le suis toujours, très émotif.
14:09 Très émotif et du coup...
14:11 Voilà. - Est-ce que tu te souviens de la première blague
14:15 que t'as faite de ta vie ?
14:17 Ou une des premières blagues ? - La première blague ?
14:21 - Ou une blague qu'on a fait autour de toi,
14:23 t'as fait "Waouh, comment c'est génial
14:25 ce qu'il a dit là !"
14:29 - C'est vrai que j'ai eu des moments de solitude, moi.
14:31 Non mais c'est vrai, et quand je suis jeune.
14:33 Alors moi, je suis pas du tout dans le mythe
14:35 du mec qui est drôle.
14:37 Le premier truc où j'ai senti
14:39 le truc drôle,
14:41 c'est quand tu fais rire
14:43 ou sourire un prof.
14:45 Ça, c'est assez agréable.
14:47 Et j'étais un peu comme ça
14:49 au collège. J'ai une prof d'histoire,
14:51 j'espère qu'elle va bien d'ailleurs,
14:53 qui s'appelle Madame Lecas,
14:55 qui doit avoir un certain âge aujourd'hui,
14:57 qui m'aimait bien.
14:59 Et je me rappelle même
15:01 une fois, j'avais triché, mais tellement mal.
15:03 J'avais vraiment l'anti-sexe.
15:05 Mais c'était ma copine,
15:07 quelque part, mais j'ai pas respecté.
15:09 J'ai vraiment le truc voyant,
15:11 tu vois,
15:13 tu fais ça et t'es...
15:15 Elle est passée à côté de moi et elle m'a mis une tarte
15:17 dans la tête, mais affective,
15:19 comme une maman, s'il te plaît.
15:21 Tu vois, joue le jeu où...
15:23 Et ma tête, elle a fait ça,
15:25 elle a pris la feuille et elle a continué
15:27 le contrôle et je me suis senti con.
15:29 Mais bon, bref. Mais tout ça pour dire que
15:31 cette femme, je me rappelle que je la faisais sourire.
15:33 Et c'était vraiment
15:35 méga agréable. Tu vois, je la considérais
15:37 même un peu comme une maman.
15:39 Parce que comme ma soeur, elle est née, j'avais 13 ans,
15:41 je lui ai dit, "Madame,
15:43 ma maman, elle a accouché, j'ai une petite soeur."
15:45 Elle était contente et tout, même moi,
15:47 j'étais heureux de lui dire. Donc c'est marrant
15:49 de penser à ça, j'aurais du chialer.
15:51 Bref, ouais, ouais, non, mais...
15:53 Non, non, c'était le sourire.
15:55 Chez les profs, c'était assez agréable.
15:57 - Elle a dit, "Ah, je veux encore ça
15:59 plusieurs fois." - Ouais, parce qu'ils sont pas
16:01 censés rigoler, quoi, surtout.
16:03 - Mais t'avais pas des blagues,
16:05 genre, des gens qui les développaient...
16:07 Je me souviens des trucs quand j'étais en primaire,
16:09 des blagues sur Toto où je faisais genre, "Ah!"
16:11 Mais c'est tellement drôle!
16:13 - Je passais un peu pour une sorte de...
16:15 Mais Toto, c'était...
16:17 Pour moi, à 5 ans, c'était mes gringards, quoi.
16:19 - Mais trop fort.
16:21 - T'étais hyper en avance, quoi.
16:23 - Non, mais c'était blague à Toto.
16:25 Après, ouais...
16:27 - Attends, parce qu'il y a quand même une histoire de Toto qui...
16:29 - Je sais aussi.
16:31 Je m'appelle Thomas.
16:33 Et moi, tout ce qui était Toto,
16:35 on rigole, mon point, il commençait à serrer.
16:37 Oui, Toto, Tomate...
16:39 Il y en a qui ont perdu...
16:41 Non, non, ils ont rien perdu du tout.
16:45 - Ils ont perdu...
16:47 - Non, mais ça me tendait. Tout ce qui était Toto,
16:49 en fait, dès que j'entendais "Toto",
16:51 il y avait un côté, je me retournais, on ne parlait même pas de moi.
16:53 Je disais "Putain..."
16:55 Et j'adhérais pas à Toto, en fait.
16:57 - Mais donc tu... - Pas du tout.
16:59 - Non? Jamais? - Non. Comme un enfant.
17:01 Non, non, je ne me suis jamais bagarré.
17:03 Je ne suis pas du tout bagarré.
17:05 À 45 ans, ils s'en vont.
17:07 J'ai eu énormément de bagarres.
17:09 - Mais quand même, tu préparais tes points dans la perspective de...
17:11 - Ouais, ouais, non, non.
17:13 Moi, je ne suis pas du tout dans ça.
17:15 Et puis, non, non, c'était...
17:17 C'est la tension, quoi.
17:19 C'est la tension, mais non, pas du tout bagarré.
17:21 - T'es né en 78, donc tu dois connaître Muscleor.
17:23 - Là, je te sers la main.
17:25 - Oui, oui, bien sûr. - Les maîtres de l'univers.
17:27 - Les maîtres de l'univers. - La plus belle, la plus belle...
17:29 Un des moments de souffrance
17:31 le plus grand de ma vie. Tu veux que je t'en raconte?
17:33 - Par le pouvoir du crâne ancestral, pour ceux qui...
17:35 - Je veux raconter cette anecdote, elle est très importante.
17:37 Et c'est là où mon universalité,
17:39 mon humanisme a grandi.
17:41 Et c'est pas des conneries. Je sors de l'école
17:43 avec mon grand frère, Olivier.
17:45 On marche, tous les deux.
17:47 C'était une ligne droite pour sortir de l'école.
17:49 Il y avait du monde et tout.
17:51 Et là...
17:53 Il y a un garçon qui s'appelle Stéphane.
17:55 On va pas donner son nom de famille parce que c'est délicat.
17:57 Stéphane, qui est comme nous, prolo.
17:59 Il vit dans l'immeuble un peu plus loin.
18:01 Et Muscleor est à ta centaine de pochers.
18:03 Les maîtres de l'univers,
18:05 les figurines. Incroyable.
18:07 Vraiment, il faut en avoir.
18:09 Et il y a un bazar.
18:11 Tu vois, un endroit où on vend des petits trucs.
18:13 Ça n'existe plus maintenant.
18:15 Des petits jouets et tout.
18:17 Qui est sur le chemin de l'école,
18:19 entre la cité et l'école.
18:21 Et on voit, il y a le bazar.
18:23 Et Stéphane marche un peu devant nous.
18:25 Avec sa mère.
18:27 Et il voit les figurines.
18:29 Et Stéphane, c'est pas un petit con.
18:31 Il se dit, tiens, j'aimerais bien avoir
18:33 une figurine Muscleor dans la tête.
18:35 Et qu'est-ce qu'il fait, Stéphane?
18:37 Il se met à chanter le générique de Muscleor.
18:39 Je suis Adam, prince d'Eternia.
18:41 Défenseur du secret du château des hommes.
18:43 Et sa mère, elle lui dit, Stéphane,
18:45 c'est pas la peine de chanter Muscleor.
18:47 T'en auras pas à Noël.
18:49 Sèchement, en pleine rue.
18:51 Très fort.
18:53 Tu vois, je t'en achèterais pas.
18:55 Point bas. Lui, il s'arrête de chanter.
18:57 Et moi et mon frère, on est derrière.
18:59 Et là, tu sais
19:01 qu'il y a toujours pire.
19:03 Que tu peux plus te plaindre.
19:05 Non, mais je te jure, à ce moment-là,
19:07 je dis, waouh!
19:09 C'est violent, ce maman, elle aurait jamais fait ça.
19:11 Là, il y a un truc où tu te dis,
19:13 ah ouais, nous, en vrai,
19:15 même quand on se plaint à la maison,
19:17 c'est cool. Parce que la mère de Stéphane,
19:19 elle a niqué son enfant
19:21 sur une base...
19:23 C'est psychologiquement très violent, ce qu'elle a fait.
19:25 Elle lui a même pas laissé chanter sa chanson, genre
19:27 Muscleor, Muscleor! Non.
19:29 Elle a dit, arrête de chanter, je te l'achèterais pas.
19:31 Tes petits stratagèmes de merde,
19:33 je te vois venir à un kilomètre.
19:35 Et là, je peux te dire que, humainement,
19:37 jusqu'à aujourd'hui, mon frère a 50 balais,
19:39 on s'en souvient, parce que ça nous a...
19:41 On est bien, en vrai.
19:43 Viens, on monte à la maison,
19:45 on mange nos cornes-flex, on kiffe.
19:47 Tu vois, même si le daron, il est un peu,
19:49 des fois, notre vie,
19:51 elle est bien. Ouais.
19:53 À ce moment-là, tout le monde était...
19:55 Il y avait Stéphane qui était
19:57 tout en dessous, et en fait, on était tous mieux que Stéphane.
19:59 Ouais, mais c'est surtout que ça t'apprend
20:01 que tu sais pas ce qui se passe dans l'autre foyer.
20:03 Lui, c'est chaud, lui, c'est machin.
20:05 Le daron de l'autre, le père de...
20:07 Tu vois, il y a un truc où tu te dis...
20:09 Tu vois, des fois, t'as tendance à croire que t'es seul
20:11 dans les moments durs. Putain, si tu savais,
20:13 moi, ce que... Et non, non,
20:15 t'es pas seul. Et sur un détail comme ça,
20:17 j'ai dit, ah, quand même,
20:19 derrière ces petits airs de Stéphane, c'est cool,
20:21 c'est pas cool du tout. Il y avait d'autres
20:23 dessins animés que tu regardais à ce moment-là ou pas ?
20:25 Attention, on lance pas sur ça. Ben si, vas-y.
20:27 Déjà, si on est à cette époque-là,
20:29 on est sur du Watu-Watu, on est sur du
20:31 Goldorak. Goldorak.
20:33 Tu te rappelles de Watu-Watu ? Non. C'était juste avant
20:35 Goldorak. C'était des petits poissons. Dès que tu voyais
20:37 Watu-Watu, tu t'installais. Ouais.
20:39 Et tu savais qu'après, il y avait Goldorak.
20:41 Ah, donc c'était juste l'annonce de Goldorak.
20:43 C'était l'annonce de Watu-Watu, on s'en battait les couilles.
20:45 L'important, c'était de regarder Watu-Watu. Et tac,
20:47 tu suis sur Goldorak, ça courait,
20:49 le générique, tu sautes en l'air. C'était l'époque où il y avait
20:51 des génériques qui rendaient fous, hystériques.
20:53 Tu te souviens de ça ? Quand il y avait Ulysse Reviens,
20:55 quand t'entendais les premières paroles,
20:57 tu te disais, bon là, on a gagné.
20:59 Moi, j'habite au cinquième.
21:01 Je veux dire que j'ai failli trois fois
21:03 sur l'excitation sauter en finale.
21:05 Hop, fini. Bref, mais
21:07 ça s'est jamais passé, Dieu merci.
21:09 C'était quoi ? C'était Ulysse Reviens ?
21:11 Ouais, c'est ça. À travers l'espace,
21:13 un vaisseau sans... Ulysse, Albator.
21:15 Albator, le capitaine Corsaire. Oui.
21:17 Albator 84 ou celui d'avant ?
21:19 Mais qu'est-ce que tu... Je ne sais plus.
21:21 Non, parce que t'avais
21:23 un des génériques, c'était Alba-
21:25 -tor. Non, c'est un gars.
21:27 C'est celui d'après. Albator,
21:29 Albator, le capitaine Corsaire.
21:31 Le voilà, ça, t'as vu ?
21:33 Il revient,
21:35 Albator,
21:37 pour les enfants de la
21:39 terre. C'était... Là, il y avait une mélodie,
21:41 il y avait... Incroyable, incroyable.
21:43 La piraterie.
21:45 Piraterie de l'espace. C'était un pirate
21:47 qui arrivait à un vaisseau, avec un
21:49 vaisseau en bois, un peu. Un vaisseau spatial.
21:51 Un vaisseau spatial. D'apparence, il avait
21:53 customisé... Je pense qu'il était portugais, Albator.
21:55 On va pas se mentir.
21:57 Il avait customisé
21:59 son vaisseau spatial
22:01 en pirate. On sent qu'il était
22:03 portos, le gars. Il y avait quelque chose de...
22:05 Il y avait du Lisbonne, là-dedans.
22:07 Il était balafré. Il pose
22:09 balafre. Et il avait une meuf qui n'avait pas
22:11 de bouche. Tu te souviens ou pas ?
22:13 Elle avait que des yeux. Ouais, mais
22:15 il n'était pas là pour embrasser.
22:17 Il n'était pas... C'était un pirate, quoi.
22:19 C'est le prof de la piraterie. On laisse le mort de côté.
22:21 Mais non, c'était...
22:23 Alors, je sais pas, moi. Je peux t'en citer.
22:25 Les Oscars. C'était un peu après.
22:27 À l'époque, on avait du Candy.
22:29 C'était bien aussi, Candy. Qu'est-ce que ça ramenait ?
22:31 En fait, aujourd'hui, puisque j'ai des enfants,
22:33 ils n'ont pas de rendez-vous.
22:35 Ah oui ? Bah non, parce qu'ils
22:37 ont tout Netflix à la demande.
22:39 C'était la question.
22:41 C'est quoi la différence entre tes mercredis
22:43 après-midi, à l'époque, et les mercredis après-midi
22:45 des enfants ? Les mercredis à l'époque, c'était sacré.
22:47 Enfin, moi, on a grandi avec le club Dorothée,
22:49 avec ces trucs-là. Donc, moi,
22:51 en plus, pour le coup, je faisais du foot.
22:53 Donc, j'avais entraînement le mercredi après-midi.
22:55 C'était terrible. C'était un déchirement.
22:57 Mais de dire que "Putain, je vais rater tout, là.
22:59 Je vais rater tout."
23:01 Non, mais c'était vraiment... Et il n'y avait pas de replay ?
23:03 Non ! Et c'est pour ça que le jour, mes parents
23:05 ont acheté un magnétoscope. Mais...
23:07 C'était... Ça y est, j'étais un peu
23:09 sauvé, quoi. Parce qu'au début, tu rates
23:11 tout. Et en plus, à l'époque, Dorothée,
23:13 elle faisait bisquet, quoi. Tu vois, le matin,
23:15 elle disait "Cet après-midi, on se retrouve avec
23:17 Ken le survivant !" Et les bisquets font
23:19 "Bam !" Toi, t'étais là,
23:21 tu pensais au foot. C'est terrible,
23:23 quoi. Il y avait tous les dessins animés.
23:25 Enfin, que des classiques, quoi.
23:27 Collège Foufoufou, tu as raté tout.
23:29 - Tout le monde est fou. - Tout le monde est fou.
23:31 - Il est changé de taille. - Il est changé de taille.
23:33 Extraordinaire. Raïchido.
23:35 Le...
23:37 La bande des joueurs loufoques. - T'as été méchant
23:39 avec des gens ou pas ? - Ouais.
23:41 Une fois.
23:43 Une fois. Et j'ai pleuré
23:45 derrière. - Et qu'est-ce que t'as fait
23:47 de méchant ? - Un match de handball.
23:49 J'ai tiré la balle
23:51 dans la gueule d'un mec qui était trop fort.
23:53 Ouais, c'était
23:55 des interquartiers. T'as les gens
23:57 qui vont croire que je suis un putain de sonar
23:59 après ce podcast. Mais c'est vrai qu'il y avait des matchs
24:01 interquartiers pendant les vacances scolaires.
24:03 Et on jouait contre...
24:05 Bon, quartier contre un autre quartier. Et le mec
24:07 était fort ! Moi, je savais pas si je
24:09 le rends vraiment, quoi, mais j'étais sportif.
24:11 Et le mec, à chaque fois que tu voulais tirer,
24:13 il était là, paf, paf, il prenait la balle,
24:15 il remontait le terrain, boum.
24:17 Et jusqu'au moment où j'ai encore fait
24:19 un truc un peu cool et je viens pour tirer
24:21 et il est devant moi. Et je vois sa tête,
24:23 je vois la balle...
24:25 Et je lui mets
24:27 dans la gueule. Et je lui expose le nez,
24:29 paf, voilà, mais boum !
24:31 Il est sonné, machin, et moi,
24:33 en fierté,
24:35 malaise, je suis là...
24:37 Et on rentre...
24:39 Et j'arrive chez moi et je pleure.
24:41 Et je dis à ma mère, je crois
24:43 que j'ai fait un truc pas bien et tout,
24:45 j'ai tiré la balle dans le nez de quelqu'un.
24:47 Et j'avais au moins facile 13 ans.
24:49 J'étais pas un tout petit.
24:51 Et elle me dit... Et je pleure,
24:53 et après, me prenant ses bras, elle me dit "c'est pas grave".
24:55 Elle me dit "t'as reconnu, c'est bien".
24:57 - Et t'as reconnu auprès de lui aussi, ou pas ?
24:59 - Non. J'ai déjà recroisé,
25:01 je le regardais comme ça.
25:03 [Rires]
25:05 Non, non, j'ai déjà recroisé,
25:07 parce que je pense que...
25:09 Non, j'ai pas reconnu sur l'instant, mais je m'en voulais.
25:11 J'avais fait mon travail intérieur,
25:13 si on peut dire, parce que j'étais quand même un petit garçon.
25:15 - Et lui, il a reconstruit son visage.
25:17 [Rires]
25:19 - Aujourd'hui, il a...
25:21 Non, non, mais c'est vrai que c'était un jour
25:23 où j'étais pas...
25:25 J'étais pas heureux de moi.
25:27 Pas du tout heureux de moi. Voilà.
25:29 - Ensuite, le lycée, t'as eu ton...
25:31 Un bac STT, c'est ça ?
25:33 - Je pouvais pas t'arrêter à S, non.
25:35 [Rires]
25:37 T'étais obligé de rajouter ces deux T qui font si mal.
25:39 Ouais.
25:41 - Mention ? - Oh non !
25:43 Moi, j'ai eu un bac dans la tranquillité des puces.
25:47 Alors, c'est là où tu vois quand même que...
25:49 J'ai gâché des possibilités.
25:51 Parce que moi, en gros, le bac,
25:53 je...
25:55 Pas dire que je me faisais pas de doute de l'avoir,
25:57 mais je me disais... En tout cas, faire ma portée.
25:59 - Ouais.
26:01 - J'ai rien foutu de l'année. Vraiment, j'ai rien foutu de l'année.
26:03 Sauf que deux mois avant le bac,
26:05 j'ai arrêté de sortir.
26:07 Non pas que je... Quand je suis sorti,
26:09 j'ai arrêté les activités, quoi.
26:11 J'étais...
26:13 Chez moi.
26:15 Je faisais des fiches. Je travaillais, je travaillais,
26:17 pendant deux mois. Pendant deux mois, deux mois, deux mois.
26:19 Et puis, jour du bac,
26:21 ça a été une formularité.
26:23 Voilà.
26:25 C'était...
26:27 Tout était pas simple,
26:29 mais j'ai calculé. Là où j'étais nul, je savais que c'était...
26:31 Là, c'est mort. Par exemple, le droit,
26:33 j'en avais rien à foutre de connaître.
26:35 "Qu'est-ce qu'une ass... ?" Je ne sais pas.
26:37 Je m'en fous. Tu vois.
26:39 Je mets de même prout sur la feuille pour, tu vois,
26:41 montrer mon niveau de provocation.
26:43 Mais par contre, tout ce qui est de l'ordre des calculs,
26:45 je veux pas déconner. Donc, tout
26:47 était calculé comme ça.
26:49 L'histoire, mais l'histoire...
26:51 Tu sais qu'en histoire, j'aurais dû avoir 20.
26:53 On ne met pas 20. Comme tu le sais.
26:55 - Les profs, ils m'ont dit souvent... Ils m'ont dit quelquefois,
26:57 on met 20 si on se dit qu'on aurait moins bien fait
26:59 que l'étudiant qui est en train de faire la copie.
27:01 - Écoute, en histoire, j'ai fait un...
27:03 C'était à l'oral.
27:05 Je suis dans la salle. Et t'avais le droit
27:09 de choisir un thème et d'en imposer un autre.
27:11 Et la meuf, avant moi, impose le thème que je veux.
27:13 Et je lui ai dit avant, dans le couloir,
27:15 "J'aimerais bien faire ça." Elle me dit "Ah, moi aussi, j'aimerais bien."
27:17 Elle le fait, elle est nulle, cette conne.
27:19 Elle le maîtrise même pas bien. Et moi, je suis au fond,
27:21 je prépare, et je la regarde
27:23 et je rigole. Et le prof,
27:25 il lève la tête, il me voit.
27:27 Je la rebaisse, je le provoque pas.
27:29 Je lui dis "Merde, il m'a vu en train de rigoler."
27:31 Pas super, le jour du bac.
27:33 Donc j'arrive, il était un peu cynique et tout.
27:35 J'arrive.
27:37 Et je le torche, le truc.
27:39 Tout, tout, tout, tout.
27:41 Il me pose toutes les questions, je lui réponds
27:43 et je le regarde dans les yeux, en plus.
27:45 J'étais déjà un peu dans la provoc'.
27:47 Et je le regarde dans les yeux, tout.
27:49 Il est là, "OK, OK, OK."
27:51 Et à la fin, je me rappelle, toute ma vie,
27:53 il essayait encore de me piéger avec une dernière question.
27:55 "Oui, la bourse, je crois,
27:57 où est la bourse agricole, monsieur?"
27:59 Et là, je souris dans ma tête.
28:01 "Londres."
28:03 "OK, la dernière."
28:05 "Vous avez eu quoi de moyenne cette année?"
28:07 Il me dit "Dites-moi la vérité, je le saurais."
28:09 Et j'avais rien foutu.
28:11 Donc je suis honnête, je lui dis "Franchement,
28:13 j'ai pas travaillé, j'ai eu un 8,
28:15 une 12, OK."
28:17 "13."
28:19 Là, le sang, il monte, je lui dis
28:21 "Non, mais vous vous foutez de moi, c'est pas possible."
28:23 Je lui dis "C'est pas possible, je sais pas ces termes, mais je..."
28:25 Il me dit "Ca va, ça va."
28:27 "18, sortez."
28:29 Et là, je suis là.
28:31 Et je me dis que la vie est belle.
28:33 - T'as négocié ta note?
28:35 - Non, il pouvait pas mettre 20,
28:37 mais il m'a mis une note...
28:39 - Mais pourquoi 13?
28:41 - Parce qu'il voulait me faire flipper. C'était un petit cynique, en fait.
28:43 - Ah, d'accord. Il voulait te faire une blague.
28:45 - Je pense. J'en ai l'air d'ailleurs,
28:47 que j'ai décidé de faire un comique, derrière.
28:49 - C'était bien marrant.
28:51 - C'était bien fait peur, quand même.
28:53 Mais non, c'était... Voilà, formularité, en tout cas.
28:55 Le bac, c'est pas très dur.
28:57 - Ensuite, t'as fait des...
28:59 T'as fait, un peu avant de faire du théâtre,
29:01 t'as fait quelques années d'études.
29:03 - J'ai fait STAPS.
29:05 Deux ans de STAPS,
29:07 essentiellement pour être en survêtement,
29:09 on va pas se mentir.
29:11 J'étais dans une grosse période de survêt' à l'époque.
29:13 Pas la coste,
29:15 mais j'aimais les bats de survêt'.
29:17 Donc j'étais beaucoup bats de survêt',
29:19 les jeans, les t-shirts.
29:21 Et pour rien au monde, je voulais changer d'ensemble.
29:23 Donc j'ai dit STAPS, ça me parait bien.
29:25 Sauf que...
29:27 J'ai joué avec mon avenir, quand même.
29:29 Je me suis pas rendu compte qu'il n'y avait pas que des
29:31 bats de survêt' qui allaient construire ma vie.
29:33 Donc quand même, je me suis retrouvé dans des cours
29:35 où je ne comprenais rien.
29:37 De biologie, de science, des sports,
29:39 où j'étais nul.
29:41 Natation, voilà, sans jouer des clichés,
29:43 mais je suis un très mauvais nageur.
29:45 Et j'étais nul, quoi.
29:47 Mais je pense que c'est à ces années-là
29:49 que j'ai développé
29:51 vraiment ce que j'avais envie de faire intérieurement.
29:53 Et même extérieurement, parce que j'avais envie
29:55 de faire d'autres choses.
29:57 C'est-à-dire que tu t'emmerdais en cours de science ?
29:59 Je m'emmerdais, je faisais rire mes potes.
30:01 Mais j'étais nul marrant pour mes potes.
30:03 Ils savaient que j'étais catastrophique, quoi.
30:05 Et je le savais.
30:07 Et j'étais cool, en fait, avec ça.
30:09 Je me mettais pas de pression scolaire.
30:11 J'étais nul. Jusqu'au moment
30:13 après, j'ai repris,
30:15 j'ai fait un deug en un an à Toulouse.
30:17 Et j'ai repris,
30:19 parce que je travaillais en parallèle, quand même.
30:21 J'étais aide-éducateur.
30:23 Et là, ça a beaucoup changé
30:25 de choses pour moi,
30:27 quand j'étais aide-éducateur.
30:29 C'est le principal petit boulot que t'as fait ?
30:31 Ouais, j'ai travaillé la SNCF aussi.
30:33 J'ai envie de tout savoir
30:35 sur la SNCF.
30:37 J'ai accroché des trains.
30:39 Tu les as accrochés les uns avec les autres ?
30:41 Des trains-marchandises, qu'on commence pas à me mettre des...
30:43 T'as l'accroché pour que, tiens,
30:45 tu mets un wagon à un autre et que...
30:47 C'est le travail le plus formateur
30:49 de la vie au monde.
30:51 Ouais, formateur, ouais.
30:53 Parce que tu sais que tu peux pas faire ça.
30:55 Mais tu l'as fait. Et tu dis
30:57 entre guillemets, plus jamais.
30:59 Mais ce qui est ouf, c'est que tu vois les parents
31:01 de certains mecs du quartier, qui le font
31:03 toute leur vie. Ça rend humble.
31:05 Encore une fois, tu dis, bon,
31:07 allez, on va se concentrer
31:09 sur un truc et on va essayer de faire les choses bien.
31:11 Et c'est vrai que c'est été formateur, parce que c'est dur.
31:13 Mais c'est bien.
31:15 Il faut se frotter
31:17 au vrai, quoi, à la vie.
31:19 Quel quart t'étais dans ?
31:21 Villeneuve-Saint-Georges. Grosse communauté portugaise.
31:23 Tu viens à la Costa
31:25 d'Aulsol. Tu y as sûrement été. Ne me dis pas non.
31:27 Je suis allé une seule fois.
31:29 Ah, il y a été ! Putain de merde !
31:31 Ils sont incroyables, cette communauté.
31:33 Ils sont comme ça. Radio Alpha,
31:35 tout ça, c'est...
31:37 Radio Alpha tous les dimanches.
31:39 Avec des chanteurs dont t'as jamais
31:41 entendu parler, mais où genre les Portugais,
31:43 ils sont "Ah, les meilleurs du monde !"
31:45 Et non, il y a des éducateurs.
31:47 Donc ça, ça, c'était plus...
31:49 Tu viens de le dire, c'était plus formateur.
31:51 Oui, parce qu'en fait, je travaillais avec les enfants.
31:53 Et puis...
31:55 J'y suis allé
31:59 par hasard, et je suis sorti
32:01 déchiré, quoi. Parce que je voulais...
32:03 Ouais, c'était dur. J'ai chialé.
32:05 J'ai adoré
32:07 être avec les enfants.
32:09 J'aurais, entre guillemets,
32:11 aimé être prof.
32:13 Parce que j'avais pas fait mes diplômes pour.
32:15 Tu te souviens de quelque chose
32:17 qui s'est passé pendant ce moment où t'étais éducateur
32:19 et qui t'a marqué particulièrement ? La cour.
32:21 La cour.
32:23 En fait, il y a la cour
32:25 et moi, j'avais ce qu'on appelle
32:27 une autorité naturelle avec les enfants.
32:29 Ce que tous les profs n'ont pas, malheureusement.
32:31 Ce qui crée des fois des problèmes, en tout cas avec les primaires.
32:33 Et ça aide pas de faire 1m94 ?
32:35 C'est dans le regard.
32:37 C'est pas la taille.
32:39 J'avais une réplique de Caisse départ.
32:41 C'est pas la taille qui comptait.
32:43 Mais non, c'est vraiment
32:45 dans le regard.
32:47 Parce qu'il y avait
32:49 une prof qui est retraitée aujourd'hui,
32:51 Odette Rioco, une femme
32:53 charmante que je salue, elle et ses
32:55 enfants, j'imagine,
32:57 qui était retraitée, qui n'était pas très grande,
32:59 mais elle arrêtait le temps quand elle rentrait dans une classe.
33:01 Même pas
33:03 le charisme. Elle rentrait,
33:05 tous les enfants
33:07 qui aillaient, elle rentrait.
33:09 Et c'était génial.
33:11 J'admirais cette femme.
33:13 Elle m'a écrit une lettre trop mignonne
33:15 quand elle m'a vu une fois à la télé.
33:17 J'étais fière. J'étais encore plus fier
33:19 de recevoir une lettre de cette femme.
33:21 Et qu'est-ce que
33:23 j'étais en train de dire ?
33:25 Tu étais en train de dire ce que ça t'a marqué.
33:27 Est-ce qu'il y a des moments qui t'ont marqué ?
33:29 Quand tu rentres dans une classe,
33:31 moi j'étais élève, on a tous été élève,
33:33 mais quand tu rentres dans une classe et que tu vois une classe
33:35 qui s'arrête,
33:37 je dis "what ?"
33:39 C'est moi qui dégénère ça.
33:41 Et du coup,
33:43 t'es sérieux, mais au fond de toi, tu ris
33:45 quand même, tu te dis "bon, ok".
33:47 Donc aujourd'hui, votre professeur
33:49 m'a laissé, on va...
33:51 Et puis après, tu leur apprends un truc.
33:53 Ils sont contents.
33:55 Tu crées un lien de confiance.
33:59 Même en parler, c'est...
34:01 Bref.
34:03 Tu te souviens d'un truc que tu leur as appris et qui...
34:05 Tu as eu du cours de quoi ?
34:09 Tout.
34:11 Anglais, informatique,
34:13 soutien scolaire,
34:15 je faisais un peu tout.
34:17 Il y a plein de moments,
34:19 franchement, il y a plein de moments émouvants.
34:21 Et le plus émouvant, c'est de les croiser aujourd'hui.
34:23 Parce que une fois,
34:25 de temps en temps,
34:27 j'ai arrivé
34:29 sur un tournage, il y a une meuf
34:31 qui me dit "il y a une fille là-bas, une figurante,
34:33 elle n'ose pas venir te voir".
34:35 Je dis "ouais, qu'elle vienne".
34:37 C'est toujours le même truc.
34:39 "Salut, tu ne te souviens pas de moi ?"
34:41 Non.
34:43 C'était une autre éducateur.
34:45 Je dis "oh putain, ce n'est pas vrai".
34:47 Et après, quand tu regardes bien, tu te dis "ah oui,
34:49 je revois la même tête en petit".
34:51 Alors les noms, des fois, elles t'oublient.
34:53 Mais non, c'est trop bien.
34:55 Tu as laissé un truc incroyable.
34:59 En tout cas, moi, ils m'ont touché.
35:01 Tous.
35:03 On parle toujours, il y a sûrement un moment où on fait
35:05 un petit intermède promo, parce que sinon, après, les gens ne viennent pas.
35:07 Ouais, vas-y.
35:09 Tu joues du continu à jouer de ton spectacle ?
35:11 Là, c'est la dernière, surtout.
35:13 C'est la dernière tournée du spectacle "Oeil du tigre"
35:15 qui, en ce moment,
35:17 jusqu'en janvier,
35:19 dans toute la France,
35:21 va repasser à Paris,
35:23 le Rex,
35:25 le 14 et 15 décembre,
35:27 dépêchez-vous, ça part super vite.
35:29 Et puis, toute la tournée en France,
35:31 toutes les grandes villes,
35:33 et même les petites villes.
35:35 Je suis content de faire cette tournée,
35:37 parce que je sais qu'après, c'est fini.
35:39 Le spectacle va être aussi diffusé
35:41 à partir du 18 sur My Canal,
35:43 Canal+.
35:45 Je suis content,
35:47 parce que c'est deux ans, un spectacle.
35:49 Et parce que c'est...
35:51 C'est comme si, à un enfant, tu lui dis
35:53 "Allez, va maintenant, ça a été...
35:55 Éclate-toi."
35:57 Et ça me touche, parce que je sais que je ne vais plus reprendre
35:59 les spectacles de cette façon après.
36:01 Je sais que je vais faire autre chose,
36:03 je vais toujours faire du one-man show,
36:05 mais je vais travailler un peu différemment.
36:07 Je sais que là, j'ai d'autres projets qui m'attendent,
36:09 et je vais un peu couper un instant
36:11 avec la scène. Donc, du coup,
36:13 à mon âge, mine de rien,
36:15 avec ce que j'ai déjà fait,
36:17 il faut savoir savourer, en fait.
36:19 - Tu es un peu blasé,
36:21 et tu te dis, quand tu regardes derrière, tu te dis "Quand même."
36:23 "Quand même."
36:25 Tu vois ?
36:27 Quand les théâtres te reçoivent, ils te disent "Bonjour, monsieur N'Gijol."
36:29 Oui !
36:31 - En orthographiant correctement ton pote. - Oui, oui, oui !
36:33 Avec le bon orthographe.
36:35 Mais tu te dis "Oui, c'est vrai, quand même."
36:37 "Quand même, attends, attends, arrête le monde, là."
36:39 Tu vois ?
36:41 C'est bien, ce que tu fais.
36:43 Parce que des fois, on peut douter,
36:45 tu dois le savoir, avec tous les invités
36:47 que tu as dans ce métier.
36:49 Tu peux douter, tu peux te remettre en question,
36:51 tu peux te dire "Mais est-ce que..." Non, en fait,
36:53 non, non, c'est incroyable.
36:55 Incroyable, remets-toi à leur place.
36:57 T'étais ce petit garçon qui attendait ta mère,
36:59 en criant "Ah !"
37:01 Et aujourd'hui,
37:03 tu remplis des salles dans toute la France,
37:05 t'as des spectacles en VOD
37:07 sur My Canal.
37:09 Tu vois, t'as des projets
37:11 ultra ambitieux que tu vas faire l'année prochaine.
37:13 T'es malade ou quoi ?
37:15 Doute jamais de ça.
37:17 Doute jamais de ça, tu vois ?
37:19 Il faut se réjouir, complètement.
37:21 - On finit toujours par des questions en vrac
37:23 qui ont rien à voir les unes avec les autres.
37:25 Je crois qu'elles avaient vachement à voir les unes avec les autres
37:27 jusqu'à présent, mais là, c'est encore plus rien à voir.
37:29 Est-ce que t'as déjà été jaloux du succès
37:31 d'un ami ?
37:33 - D'un ami ? - D'un ami ou de quelqu'un que tu vois en face de toi.
37:35 Non, d'un ami en particulier.
37:37 Genre "Ah, je l'aime bien, mais j'aimerais bien avoir ce qu'il a."
37:39 - Ah non, j'ai pas ça que j'ai posé la question.
37:43 - T'as un cœur hyper pur.
37:45 - Je veux pas dire que j'ai un cœur hyper pur,
37:47 mais le temps m'a montré que je suis...
37:51 Et pas le temps d'ailleurs.
37:53 Je suis gentil, je te jure que je suis gentil.
37:55 C'est le mec qui dit sans menace.
37:57 Tu vas me croire que je suis gentil.
37:59 Je pense que je suis gentil.
38:01 Et c'est le problème, en fait.
38:03 Et je cherche plus à le justifier, parce que tu peux croire
38:05 que t'es dur.
38:07 Moi, par exemple, des fois dans ce métier,
38:09 je peux passer peut-être pour quelqu'un de dur, distant,
38:11 mais je me connais, en fait.
38:13 Donc je me protège. Ça s'appelle se protéger,
38:15 d'être discret, d'être dans ton coin,
38:17 de connaître ta sensibilité.
38:19 Mais je fais pas de mal.
38:21 Enfin, pas dans le métier en tout cas, mais dans la vie.
38:23 Et je pense être gentil.
38:25 Avoir, non.
38:27 Et puis, les envies,
38:29 c'est pas par rapport à ce métier, en fait.
38:31 Ce sentiment-là, je l'ai que...
38:37 Je viens de me prendre pour un gauliot, mais que pour le foot.
38:39 C'est ça qui me génère le truc du
38:41 "Putain, l'enculé ! Tout ce qui est lié à ce métier
38:43 est palpable, est faisable,
38:45 réalisable, c'est pas très grave."
38:47 Enfin, c'est... Bravo !
38:49 Mais pas de jalousie, ça n'a aucun sens.
38:51 Mais je suis jaloux des joueurs de foot.
38:53 - Et des joueurs de handball aussi.
38:55 - Moins.
38:57 Mais non, mais les joueurs de foot, vraiment.
38:59 Vraiment, vraiment, vraiment.
39:01 C'est pas un malsain,
39:03 mais j'ai une...
39:05 J'aurais jamais élevé un stade de foot de ma vie.
39:07 Un stade rempli.
39:09 Et...
39:11 - Et c'est probablement trop tard.
39:13 - Ta gueule !
39:15 - Ferme bien ta gueule !
39:17 - Je suis en train d'incuber des choses
39:19 pour que mon corps soit au top.
39:21 Je te dis pas tout, mais tu risques d'avoir des surprises l'année prochaine.
39:23 Mais...
39:25 Non, non, il y a...
39:27 Tu sais, j'ai été touché par...
39:29 Je sais pas si t'as vu les images
39:31 des adieux de Zlatan.
39:33 - Oui, si, si. - J'ai chialé.
39:35 Et...
39:37 Et je suis...
39:39 Pas jaloux,
39:41 je suis envieux de ce sentiment.
39:43 Je suis envieux de ce sentiment.
39:45 Il a eu un parcours.
39:47 Il est face aux gens, il dit "c'est fini".
39:49 Et tu vois ses pères
39:51 qui pleurent.
39:53 Le public, il pleure.
39:55 - Mais t'as des amis, footballeurs ?
39:57 - Aujourd'hui, non. Ma génération est passée.
39:59 Ils sont tous retraités.
40:01 - Mais donc, quand tu les voyais à l'époque...
40:03 - Oui, mais pas de la jalousie.
40:05 J'ai dit "putain, quelle chance".
40:07 Mais c'est vrai que je connais des footballeurs aujourd'hui,
40:09 en activité, j'en connais plein.
40:11 Mais c'est différent.
40:13 T'as envie de leur dire "mais tu sais, c'est le langage des vieux cons, profite".
40:15 "Profite, régale-toi, hein.
40:17 Ça va vite.
40:19 Régale-toi, mon gars."
40:21 Mais... Là, vraiment,
40:23 parce que c'est un truc de passionné.
40:25 - Qu'est-ce que tu penses de ton propre visage ?
40:27 Est-ce qu'il y a un côté que tu préfères à un autre ?
40:31 - Oui.
40:33 Non, t'es pas au courant.
40:35 Oui, le côté...
40:37 En fait, tout mon côté droit
40:39 est moins marqué par la vie. Gauche, pardon.
40:41 Ce côté-là est moins marqué par la vie.
40:43 L'autre côté, j'ai une cicatrice là.
40:45 J'ai un accident de voiture.
40:47 J'ai la main brûlée.
40:49 Accident domestique.
40:51 - Tu t'es brûlé avec quoi ? - De l'eau.
40:53 J'ai plein de trucs à droite
40:57 qui me sont arrivés.
40:59 Et à gauche, voilà.
41:01 - Est-ce que c'est par hasard que c'est à droite ?
41:05 - C'est pour combattre
41:07 l'extrême droite.
41:09 - J'ai essayé de faire ça. - On va peut-être arrêter là.
41:11 C'est quand même un peu génial.
41:13 - Mais non.
41:15 Je me dis "attiré", c'est parce que t'as fait une casserole
41:17 ou un truc comme ça. - Non, franchement, je m'en rappelle pas.
41:19 J'étais très...
41:21 Ah non, j'étais bébé. C'est ma mère qui m'a raconté.
41:23 La plupart des accidents que j'ai eus,
41:25 j'étais vraiment enfant.
41:27 - La voiture aussi.
41:29 - Je m'en rappelle de l'avant, début d'après-midi,
41:31 trou noir, et je me retrouve au sol.
41:33 Et c'est marrant parce que
41:35 20 ans après, on me disait "il faut que je fasse des examens"
41:37 et tout.
41:39 Et je suis devenu comique.
41:41 - Qu'est-ce que tu penses de ta voix ?
41:45 - Alors ça...
41:47 Je ne peux pas être joueur
41:51 et arbitre en même temps. C'est-à-dire que j'ai ma voix.
41:55 Et j'ai commencé à sentir qu'il y avait un truc
41:57 quand des mecs m'imitaient.
41:59 Un peu fin collège,
42:01 ils prenaient une voix.
42:03 Et je ne comprenais pas.
42:05 Et même une fois,
42:07 j'étais en vacances à Valorice,
42:09 chez une famille chez qui j'allais en été
42:11 pour mes stages de foot.
42:13 Et on s'amusait
42:15 avec le fils, avec un petit magnétophone,
42:17 à enregistrer des conneries.
42:19 Et je me suis enregistré.
42:21 Et à un moment, on a mis le truc,
42:23 et on m'entendait. Et je me disais "C'est qui ça ?"
42:25 Et lui était là. "T'es trop con."
42:27 "C'est qui ? C'est toi, t'es con !"
42:29 Et j'ai entendu ma voix.
42:31 Et je me suis dit "La vache, c'est quoi ce truc ?"
42:33 Je ne reconnaissais pas ma voix.
42:35 Je me suis dit "C'est chelou."
42:37 Et je n'ai pas d'avis sur ma voix.
42:39 Mais c'est vrai que je crois
42:41 que ma voix me trahit.
42:43 Elle me trahit clairement. - Elle est reconnaissable.
42:45 - Disons que quand je suis au restaurant, c'est toujours ça.
42:47 Je n'ai pas de soucis jusqu'au moment où je parle.
42:49 Je me dis "Pardon."
42:51 "On va la refaire pour le montage."
42:53 Et les gens... Je me disais bien
42:57 que c'était monsieur.
42:59 C'est ma voix qui me...
43:01 Mais je n'ai pas d'avis sur ma voix.
43:03 - Il paraît qu'il y a des gens
43:05 qui disent que tu ressembles à Idriss Elba.
43:07 Et...
43:09 On m'avait dit ça, je me suis dit "Ouais."
43:11 Et là, j'étais devant moi depuis tout à l'heure, et je me suis dit "Mais ouais !"
43:13 "Mais ouais !"
43:15 Alors c'est quand même du méga compliment
43:17 de sa race. - C'est sûr.
43:19 - Voilà.
43:21 - Ouais.
43:23 C'est mieux d'entendre ça que...
43:25 Bref.
43:27 Mais non, c'est sympa.
43:29 C'est sympa.
43:31 C'est un bel homme. - Je crois que c'est un des top 5...
43:33 Non ?
43:35 Vous êtes d'accord avec le top 5 ?
43:37 - Vous êtes d'accord ? - Ouais.
43:39 - C'est flatteur. - Bravo.
43:41 - Bravo pour ton visage. - Ouais, bravo.
43:43 Merci les parents, merci la vie.
43:45 Je ne sais même pas s'il faut dire merci.
43:47 Un jour, je le croiserai,
43:49 et je lui ferai des blagues super lourdes que plein de mecs me font dans la rue.
43:51 Il y a plein de gens qui disent que je te ressemble.
43:53 Ok.
43:55 Parce que j'ai la tête d'Idriss.
43:57 Il est lourd, lui.
43:59 - Quelle mort violente
44:01 est-ce que tu choisirais ?
44:03 - Mais t'es pas bien. Moi, j'ai un P
44:05 à votre podcast, je m'en rends compte.
44:07 J'ouvre mon coeur, je parle des enfants,
44:09 à l'école, je suis à deux doigts de chialer,
44:11 et là, il est en train de me dire "Comment tu crèves ?"
44:13 - Comment tu crèves violemment. C'est pas genre "Oh, moi, je vais mourir
44:15 dans mon lit en dormant." - Sec, sec.
44:17 - Mort violente. - Ouais, mais vite.
44:19 - Ouais.
44:21 - Un feu tellement chaud que
44:23 il te fait du bien et t'oublie tout.
44:25 - Ah ouais. - Fuck !
44:27 - Ah ouais, non, lent là.
44:29 - Ouais. - Oh la vache.
44:31 Moi, faut pas qu'un serial killer, franchement, je l'insultais.
44:33 Tu sais, les mecs, ils te coupent un doigt,
44:35 ils dansent,
44:37 après, ils t'embrassent avec ton sang.
44:39 Tu vois les trucs ? Tu vas pas me tuer, mec !
44:41 À un moment donné, là, tu vois les délires
44:43 de Seven. Non.
44:45 Tuue, quoi, tu vois,
44:47 à l'africaine, tu prends un...
44:49 [Rires]
44:51 Est-ce qu'on pourra couper ?
44:53 [Rires]
44:55 Est-ce qu'on pourra couper
44:57 le moment où j'ai à l'africaine ?
44:59 - Tu peux, toi. - Mais si
45:01 Pascal Brossard part de cette partie,
45:03 je suis cuit, mec. C'est très con.
45:05 C'est très con. Mais il le dit,
45:07 lui-même ! Il le dit,
45:09 il le reconnaît, il y a des morts à l'Afrique.
45:11 Est-ce qu'on peut dire les choses ? Non, non,
45:13 il faut pas dire des choses comme ça. Non, mais il faut aller vite.
45:15 Non, c'est dur.
45:17 Oh non, c'est dur. Tu sais, moi, je suis papa,
45:19 j'ai pas envie d'imaginer tout ça. C'est dur.
45:21 - Justement, ta plus grosse douleur physique de toute l'histoire de ta vie,
45:23 c'est quoi ?
45:25 [Silence]
45:27 [Soupir]
45:29 - Ma plus grosse douleur physique ? - Pas la bouilloire
45:31 sur la main, parce que tu t'en souviens pas. - Non, je me rappelle pas de ça.
45:33 - Voilà. Pas la tête, parce que tu t'en souviens pas non plus.
45:35 - Je me rappelle de deux douleurs. - Ouais.
45:37 - Mais l'autre, je peux pas
45:39 raconter, parce que non,
45:41 c'est intime, c'est bizarre,
45:43 c'est chiant. Mais il y en a
45:45 une où j'ai crié.
45:47 Qu'est-ce que je criais quand j'étais jeune ? Et qu'est-ce que ma mère
45:49 m'aimait ? Putain, elle m'a tellement sauvé.
45:51 - Et une sucette au citron.
45:53 [Rires]
45:55 - Là, en fait, j'étais
45:57 dans mon lit superposé.
45:59 Je suis monté dans mon lit superposé.
46:01 [Silence]
46:03 Et j'étais dans...
46:05 J'arrivais dans mon lit. J'ai l'impression que c'était long
46:07 en plus. Je vais être fatigué. C'est pas long.
46:09 C'est pas haut. Je suis monté.
46:11 Et j'ai appuyé ma cuisse.
46:13 Et j'ai eu une boule.
46:15 Et j'ai crié.
46:17 [Cri] Et ma mère, elle arrivait.
46:19 "Qu'est-ce que t'as ?"
46:21 "J'arrive plus."
46:23 "J'ai une boule."
46:25 Et elle a tendu ma jambe. "T'as une crampe."
46:27 - Ah, oui.
46:29 [Rires]
46:31 - Oui, c'est nul !
46:33 - Non, mais si, c'est une boule. - J'ai vraiment crié.
46:35 - Et quand je l'ai touchée, j'ai senti une boule.
46:37 Et c'était mes débuts d'entraînement qui étaient liés au foot.
46:39 De foot à haute intensité.
46:41 [Rires]
46:43 - Qui devait te mener vers Diabo Maradona.
46:45 - J'étais dans mon projet Maradona.
46:47 Et c'est là que j'ai su que j'y arriverais pas de manière.
46:49 Parce que si ça crée des boules de courir vite,
46:51 j'ai dit "ça va pas le faire".
46:53 Et j'ai eu une crampe très douloureuse ce jour-là.
46:55 Et j'ai eu une petite contraction.
46:57 Et elle était fatiguée.
46:59 Et puis, j'ai eu une autre d'enfantine douleur.
47:01 Parce que j'ai eu la tuberculose.
47:03 - Ça c'est un tout petit peu classe si je peux me permettre.
47:05 C'est un peu avoir une maladie d'il y a longtemps.
47:07 - Il y a longtemps.
47:09 - C'est genre "hé moi j'ai la syphilis ou la peste".
47:11 - Ouais.
47:13 Là c'est pour lui, c'est bien de couper cette partie.
47:15 C'est plus pour toi.
47:17 - Trop cool, t'as la syphilis.
47:19 - C'est un peu glauque sur les bords.
47:21 Mais bon bref. J'ai eu la tuberculose.
47:23 Je travaillais avec des enfants.
47:25 Tu vois, forcément des fois.
47:27 Je l'ai eu. Et je sors.
47:29 J'ai maigri.
47:31 Bon, bête comme je suis,
47:33 il faut que je reprenne le foot.
47:35 Pour moi c'était la façon de revivre aussi.
47:37 Parce que j'ai fait un mois d'hôpital et tout, la galère.
47:39 Et je vais au foot avec mes potes.
47:41 "Math, je suis là !"
47:43 Ils me disent "Thomas, doucement, t'es là !
47:45 Mais t'es pas tellement là !"
47:47 J'y vais. Match de foot, tac,
47:49 défi de la tête, j'y vais, tête, boum !
47:51 J'entends "crrrr".
47:53 Et ma tête elle fait.
47:55 Je dis "bon, là on a un problème".
47:57 Et je relève ma tête,
47:59 elle refait.
48:01 Je me suis cassé le cou en direct
48:03 et je suis conscient de tout.
48:05 Et tout le monde joue.
48:07 Ils me regardent, ils me disent "ça va ?"
48:09 "Ouais, c'est la fierté."
48:11 Mais eux ils s'en rendent pas compte en fait.
48:13 Moi j'avais la fierté, je fais genre "ça va ?"
48:15 Et je fais genre je parle un peu comme ça quoi.
48:17 Très intéressant.
48:19 Et donc je vais jusqu'à ma voiture en très intéressant.
48:21 "Ouais, je vous laisse les gars,
48:23 j'ai des choses plus intéressantes à faire."
48:25 Et j'arrive chez moi, et j'avais fait un mois d'hôpital.
48:27 Et je dis "maman, comme toujours,
48:29 elle me dit "dors".
48:31 Et ma mère est infirmière.
48:33 Elle me dit "là je suis fatigué, j'ai fait un mois d'hôpital
48:35 pour ta gueule, tu veux au foot ?
48:37 Dors." Donc je dors, croyant que le sommeil
48:39 et je me relève le matin.
48:41 Et ma tête toujours, donc je vais à l'hôpital
48:43 et ils me disent "bah vous avez un mus froissé,
48:45 mais si vous étiez sur un lit
48:47 je sais pas combien de temps d'hôpital,
48:49 vos mus sont pas faits, vous croyez que vous êtes Zidane,
48:51 vous mettez des coups de tête, non.
48:53 Maintenant il faut vous reposer." Donc je suis rentré,
48:55 fini la tuberculose, mais m'énerve.
48:57 C'est extraordinaire, on vit des moments.
49:03 - On vit des moments et on peut
49:05 même terminer là-dessus. Merci.
49:07 - Peut-être une fin pudine.
49:09 J'aimerais que tu montes
49:11 un moment plus fort.
49:13 - J'avais encore une autre question.
49:15 Avec quelle personne décédée
49:17 t'aurais aimé faire l'amour
49:19 avant qu'elle soit décédée ?
49:21 Ou après ?
49:23 - Une personne décédée ?
49:25 - Il faut qu'elle soit décédée.
49:27 Olivier Doutenjean.
49:29 - Alors faire l'amour,
49:31 c'est peut-être un peu extrême.
49:33 Que j'aurais aimé. - Danser.
49:35 - Danser, un truc un peu plus classe.
49:37 Parce que faire l'amour c'est glauque.
49:39 Enfin pas glauque, en plus avec une femme morte.
49:41 - Ça ça va être glauque.
49:43 - Marine Monroger.
49:45 - Mais pas morte, c'est quand elle était encore vivante.
49:47 - Oui, oui, pas avec le squelette.
49:49 J'ai bien compris.
49:51 - Hum.
49:53 - Eric Judor, il a dit Kennedy.
49:59 - C'est ça le concept.
50:01 C'est son choix.
50:03 - En fait il voulait dire "Je ken Kennedy".
50:05 - Ah oui, il était dans le calembour.
50:07 - Dans le calembour.
50:09 - Moi j'étais très sérieux dans la démarche.
50:11 Écoute, non il n'y a personne qui...
50:13 En fait je crois que mes idoles sont peut-être en vie.
50:15 Je ne sais pas.
50:17 Non j'avoue que... C'est bizarre.
50:19 - Tu reviendras quand ces personnes seront décédées.
50:21 - Oui, pas morte après.
50:23 - Alors qui est-ce?
50:25 - En fait j'étais assez fier.
50:27 Pour moi c'était comme si c'était une découverte.
50:29 Je l'avais trouvé très belle,
50:31 mais c'est complètement débile.
50:33 Sandra Bullock dans "Demolition Man".
50:35 J'ai vu, je me suis dit "Mais elle est belle cette fois".
50:37 - Où ils font l'amour avec leur casque.
50:39 - Oui, mais ça va.
50:41 - Je revis le truc quoi.
50:43 [Rires]
50:45 - Non mais c'était...
50:47 À un moment je l'ai posté à la période du Covid.
50:49 - C'est vrai? - Mais c'est le futur.
50:51 - Le futur, on baisse avec des casques.
50:53 - Ils ont dit dans l'époque passée,
50:55 il y a eu une maladie qui a fait que maintenant
50:57 on ne peut plus. Donc maintenant on est avec
50:59 on dit à distance. Et c'était assez drôle en fait.
51:01 Revois, faites partie.
51:03 - Ce que je me souviens de ouf dans ce truc là, c'est que en fait
51:05 ça peut être un truc que tu fais avec n'importe qui.
51:07 - N'importe qui. - C'est pas genre...
51:09 Et lui il est trop chauffé parce qu'il va...
51:11 - Parce qu'elle lui a dit "On peut gentiment vous les faire l'amour?"
51:13 Et il a dit "Putain c'est simple".
51:15 - C'est le futur. - Voilà, allons-y.
51:17 - Et voilà, c'est avec les casques. - Exactement.
51:19 Donc voilà, mais c'est pas un truc d'amour.
51:21 Mais j'étais content de découvrir que cette femme a une carrière
51:23 parce que je la trouvais... Elle est pas belle
51:25 dans le sens "Waouh, quelle beauté".
51:27 Elle avait un truc.
51:29 - Ok. - Un truc.
51:31 Et j'étais content de voir que cette femme a eu un parcours
51:33 parce que je me disais "Mais il y en a plein comme ça".
51:35 - Mais si jamais Sandra Bullock décède en tout cas,
51:37 du coup ça fera la réponse à cette question.
51:39 Parce que ta réponse restera vraie.
51:41 - Bon on va s'arrêter là.
51:43 - Ouais.
51:45 Merci, on serre la main ou on tient, on trinque ?
51:47 - Un truc comme ça.
51:49 - C'était super. - On trinque avec ton truc.
51:51 - Avec mon mug à l'orthographe suspecte.
51:53 - Bon bah cet épisode il est fini.
51:55 Il va y avoir plein d'autres épisodes
51:57 et si vous voulez être sûr d'en manquer aucun,
51:59 et bien cliquez, cliquez sur le bouton
52:01 qui permet de vous abonner à Smalltalk.
52:03 Après je sais que s'abonner c'est un choix personnel
52:05 donc je vais pas vous forcer,
52:07 mais si j'étais vous, je le ferais.
52:09 C'est tout ce que je dis.
52:11 A dans deux semaines, parce que c'est tous les 15 jours.
52:13 OK ?
52:15 - Colmini, Colmini, Colmini.
52:17 - On t'a fait un cadeau et un cadeau
52:19 de merde en fait.
52:21 - Bah après toutes ces années de carrière,
52:23 avoir encore une faute...
52:25 C'est juste un stagiaire qui s'est emballé quoi.
52:27 - Ouais. - Ou j'espère en tout cas
52:29 que c'est un stagiaire, parce que si c'est un mec qui a un vrai
52:31 CDI, je pense qu'il serait bon
52:33 de remonter la filière et de savoir qui c'est.
52:35 - C'est un des chefs de Conbini.
52:37 - Il a peut-être des vraies questions à se poser,
52:39 tout chef qui soit.
52:41 Je pense que même Johnny Hallyday qui est 100 fois plus
52:43 dur à écrire, en vrai,
52:45 peut-être au niveau labial ça passe mieux,
52:47 c'est plus dur à écrire Hallyday
52:49 que NJJolle, je pense. Il n'y a jamais eu une faute
52:51 d'orthographe. - Sur Johnny Hallyday. - Donc ça veut dire
52:53 je ne suis pas arrivé.
52:55 Peut-être que je n'y arriverai jamais d'ailleurs, je ne sais rien.
52:57 Mais il faut savoir être humble.
52:59 Et peut-être que c'est juste une erreur.
53:01 Et puis il n'y a aucune autre intention.
53:03 - Mais je te dis, moi c'est très courant avec mon nom,
53:05 moi c'est Castello Lopez,
53:07 donc Castello avec un A et Lopez avec un S.
53:09 Et très régulièrement,
53:11 on m'écrit pour me dire Costello
53:13 Lopez.
53:15 Et ça c'est en fait, je pense,
53:17 c'est le fait qu'il y a des gens plus connus que moi
53:19 qui ont un nom un peu
53:21 pareil mais pas exactement le même. - Je comprends très bien.