• l’année dernière
Après leur arrivée à Fort-de-France, nous avons reçu hier matin les deux skippers martiniquais qui ont réussi à boucler la Transat Jacques Vabre. Hervé Jean-Marie et Jean-Yves Aglaé sont apparus souriants et apparemment en forme après avoir beaucoup appris durant les 25 jours qu’a duré leur aventure sur l’Atlantique.

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00 Le cheminement était long en fait avant d'arriver et de se dire que financièrement on a bouclé un budget pour prendre le départ de la JFAB.
00:14 Je pense que ça a été une incertitude jusqu'à la conférence de presse où les choses se sont débloquées en fait à ce moment là.
00:23 Ça a été le vrai, en termes de gestion de projet on a mis beaucoup de risques de notre côté.
00:30 C'est à dire que l'objectif pour nous était clairement affiché, c'était d'être sur la JFAB, donc de prendre le départ de la JFAB.
00:38 Il y avait beaucoup d'incertitudes mais on ne pouvait pas nous, au moment où on était encore dans la construction du projet, les afficher.
00:47 L'idée c'était de balayer tout le monde avec le même message, on va y être, on va y être, on va y être.
00:54 C'est vrai que ça a débloqué en fait certaines bêtissances qu'il pouvait y avoir et on a eu du soutien derrière nous.
01:01 C'est vrai que par moments nous le défi a relevé, il était grand, mais qu'on voit nous d'un point de vue sportif, il était tellement accessible que ça a permis de garder la motivation jusqu'au bout.
01:14 Pour nous c'était de la découverte, ce sont des systèmes météo qu'on ne connaît pas, une façon de naviguer qu'on ne connaissait pas en plus.
01:24 On a appris tout ça avec du recul, on n'avait pas la pression de nos résultats, la seule pression qu'on avait c'était de franchir la ligne de départ.
01:34 Notre état d'esprit c'était de se dire voilà, à chaque problème, on résout les problèmes en tout cas un par un, quelle que soit l'origine du problème et ça a plutôt bien marché.
01:45 On a fait un choix d'un bateau qui pour nous était en phase avec le niveau de début du projet.
01:51 C'est un bateau qui a déjà plusieurs transats à son actif.
01:54 Ce qui s'est passé c'est que nous on a pris beaucoup de retard sur le projet.
01:59 Notre départ a été quasiment imposé parce qu'on ne pouvait plus attendre, donc on est parti avec beaucoup d'incertitude pour préparer le bateau.
02:10 Forcément on a eu un délai très court pour préparer un bateau à une transat, là où d'autres ont parfois plusieurs trimestres, voire plusieurs semestres de préparation.
02:21 Donc il a fallu faire des choix coronéliens qui nous ont amené à un bateau fiabilisé selon nous, avec notre petite expérience.
02:30 On a vite compris qu'il y avait des choses qu'il fallait encore plus revoir à l'avenir.
02:35 Ça fait partie de l'expérience et de cette première phase de découverte.
02:38 C'est un bateau d'ancienne génération. On savait qu'il était capable de franchir l'Atlantique.
02:45 On l'a fait, il sera capable de rentrer aussi. Maintenant si on veut progresser, il faut qu'on envisage de passer sur notre bateau.
02:52 Comment ça se passe ? En journée type ? Je ne sais pas si ça existe.
02:57 En tâche quotidienne, il y a tout ce qui va être l'alimentation.
03:00 Donc ça c'est répétitif et ce n'est pas forcément bien calé, mais c'est selon les besoins, les envies.
03:05 Il y a la partie hygiène aussi qui est récurrente chaque jour.
03:09 Après, on a la notion d'énergie. Gérer l'énergie, produire l'énergie, voir comment on va la produire.
03:16 Est-ce qu'il y a de l'hydrolien ? Il y a l'énergie carbonée.
03:22 Après, toute la partie stratégie. Là c'est de la météo, c'est le choix de cap, le choix de poêle qui revient 2, 3, 4 fois par jour.
03:33 Comment ça se passe ? Vous avez un routeur ? Quelqu'un qui vous donne la météo ?
03:37 Non, malheureusement le routage en classe 40 est interdit à l'extérieur.
03:42 Tous les bateaux sont soumis aux mêmes contraintes.
03:45 Sur le bateau, on a un ordinateur avec une connexion qui nous permet de charger des fichiers météo et de faire des simulations de routage.
03:53 On a suivi des conseils, on a fait des choix, on a testé.
03:59 On a été un peu en mode découvert pour voir et comprendre.
04:03 Il y a eu du bon, il y a eu du moins bon. Au moins aujourd'hui, on a une vision un peu plus objective de ce qui est attendu sur cette partie-là.
04:11 En quel état de l'esprit vous êtes arrivé ?
04:14 Dans un premier temps, c'est purement sensation.
04:18 Le plaisir de glisser le long du rocher.
04:22 De se diriger vers le Cap Salomon avec toutes les zones techniques qu'on connaît.
04:28 Et puis aussi de se dire que là, on est sur un terrain connu mais avec un bateau différent.
04:33 Donc ça vient aussi mélanger ces sensations.
04:37 Et puis le visuel qu'on a de la Martinique, maintenant à bord de la classe 40, c'est différent.
04:43 Nous sommes des skippers passionnés.
04:47 Encore professionnels.
04:48 En apprentissage.
04:50 C'est une première étape qui a été réalisée avec succès.
04:55 Maintenant, l'idée c'est de penser à l'aspect pro.
05:00 Nos seules ambitions aujourd'hui c'est d'apprendre.
05:03 De devenir, je ne vais pas dire dangereux, mais en tout cas des autres skippers.
05:09 Voire autre chose que des fous qui ont franchi l'Atlantique sans préparation.
05:16 Ça prouve qu'on est capable de faire de belles choses.
05:20 Sans prétention, je pense que tous les deux, même toute l'équipe, on a envie de progresser.
05:28 Il y a aussi peut-être une partie structuration.
05:31 L'idée c'est qu'on fasse perdurer cette aventure-là dans le temps.
05:38 Là, on a construit un programme sur 4 ans.
05:41 Donc ça va demander de monter en compétences à la fois sur les différents sujets,
05:46 navigation et périphérique au projet, mais aussi d'étoffer l'équipe.
05:51 De pourquoi pas ramener plus de personnes sur le bateau.
05:56 Avoir plus de personnes qui sont potentiellement aptes à naviguer.
06:00 Et ça, ça va être la structuration du projet qu'on va essayer de mener en parallèle de la part de navigation.
06:04 Parce que justement pour susciter des vocations, vous allez procéder comment ?
06:07 Vous allez faire des conférences ou monter des gars sur votre bateau ?
06:11 Je pense qu'on n'a pas de définie de façon, de méthode.
06:16 On va aussi toutes les essayer, mais école de voile, école scolaire...
06:20 On ne s'en fait pas oublier que nous sommes quand même licenciés.
06:23 C'est licenciés et membres d'associations, que ce soit en voile moderne ou en voile traditionnelle.
06:29 Donc forcément, on échange avec nos copains de la voile.
06:34 Nous, on veut déjà les amener, et puis amener tous ceux qui potentiellement seraient intéressés à naviguer un peu avec nous
06:40 pour changer un peu de support et voir d'autres horizons.
06:47 Oui, et puis c'est ça dire que nous, on a sauté, en fait on a osé, on a fait le pas.
06:54 Peut-être que jusque là, il y en a un qui ne pensait pas possible de naviguer sur un Classe 40.
07:00 Et maintenant, il est à Fort-de-France, il est tenu par des Martiniquais
07:04 qui sont peut-être voisins ou copains d'eux, ou connaissances d'eux.
07:08 Si on peut permettre à d'autres personnes de monter sur un Classe 40, déjà hackés,
07:13 pourquoi pas monter sur un Classe 40 qui navigue ?
07:16 C'est Jackpot, nous la course au large, elle a commencé comme ça.
07:19 L'envie en tout cas, c'est de garder sous la casquette du projet Martinique Horizon toutes les pratiques.
07:25 Donc là, il y a du Classe 40, il y a du F18, il y aura aussi de la voile traditionnelle, et pourquoi pas élargir.
07:32 Mais l'idée, c'est de continuer nos activités, parce que c'est des activités premières
07:37 et il y a du lien entre ce qui se passe sur la voile traditionnelle et du Classe 40,
07:42 et ce qui se passe sur le F18 et le Classe 40.
07:44 La réalité, quel que soit le sport, on va parler de la voile aujourd'hui,
07:48 c'est que plus on passe de temps sur l'eau, plus on progresse.
07:51 Ça reste un projet familial en réalité.
07:54 Je pense que c'est important pour nous.
07:58 Quand je dis familial, c'est familial étendu, on soit la famille proche ou les amis.
08:03 Il n'y a pas de réussite si eux n'ont pas pris part justement au projet.
08:12 Ça permet aussi de mieux se connaître individuellement, collectivement,
08:16 et surtout de savoir de quoi on est capable, qu'est-ce qu'on a en nous,
08:24 qu'est-ce qui nécessite peut-être plus de préparation pour où il y a des challenges.
08:28 C'est des belles augures pour la suite. Il y a des beaux challenges à venir.
08:35 Là maintenant qu'on a beaucoup plus de cartes et de possibilités en nous,
08:44 structurer tout ça, aller chercher les challenges, ça va être vraiment génial.
08:48 Le projet, il est avant tout humain en fait.
08:51 On voit un bateau, on voit des voiles, on voit du marquage, on voit des logos,
08:55 mais il n'y a pas tout ça sans les hommes qu'il y a derrière.
09:00 Nous ce qu'on a cherché à retranscrire, c'est qui sont les hommes,
09:05 comment ils pensent, comment ils réfléchissent, comment ils agissent,
09:08 et pourquoi ils font ça.
09:10 C'est un message-là qui a bien été compris, d'abord traduit par notre équipe com,
09:18 puisque nous, ce message, on le met de façon goutte.
09:21 Comme après, il faut un super boulot pour le mettre en forme,
09:25 le rendre ludique, joli, et voilà, comme un virage sur les réseaux.
09:30 Et après, le message, on l'a aussi simplifié pour que les enfants le comprennent,
09:38 les plus jeunes le comprennent, que les parents le comprennent,
09:42 que les plus anciens aussi le comprennent.
09:44 Et ce qui a été visible à l'arrivée à Fonds de France,
09:47 c'est que c'était une réussite intergénérationnelle.
09:50 [Musique]
09:54 [Musique]

Recommandations