Ce jeudi, Sonia Devillers reçoit l'acteur Vincent Cassel pour le deuxième volet du film de Martin Bourboulon "Les Trois Mousquetaires : Milady", au cinéma le 13 décembre. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-jeudi-07-decembre-2023-7043784
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00:00 Sonia De Villers, Milady et le second volet des Trois Mousquetaires,
00:04 second volet qui sort en salle mercredi prochain.
00:07 On vous dit tout, l'invité n'est pas encore arrivé, il est coincé dans l'ascenseur.
00:11 En attendant, je vous parle du film.
00:13 72 millions d'euros de budget, 140 jours de tournage, le voilà, le voilà, il va s'asseoir.
00:19 5200 figurants, 3 millions et demi de spectateurs pour le premier volet.
00:23 Place à la guerre, catholique contre protestant, centre-choc pendant le siège de la Rochelle,
00:27 il en va de la survie du royaume de France, à la manœuvre la sulfureuse Milady de Winter,
00:33 interprétée par Eva Green, et à ses trousses, 4 mousquetaires.
00:37 D'Artagnan, Athos, Portos et Aramis, François Civil, Romain Duris, Pio Marmaille,
00:41 et vous Vincent Cassel, je n'y croyais plus, ça va ?
00:44 Vous avez douté ?
00:45 Oui j'ai douté.
00:46 Vous savez bien que les mousquetaires sont toujours là à l'heure.
00:49 Bienvenue à France Inter.
00:52 Merci, désolé pour ce petit temps.
00:54 On vous apporte un verre d'eau.
00:58 Vous êtes le mousquetaire sombre.
01:00 On rentre dans l'interview, on y va.
01:02 Bien sûr.
01:03 Pourquoi Athos, comte de l'affaire, est-il des 4 mousquetaires, celui qui a le plus à faire avec la mort ?
01:09 Ah, déjà c'est le plus vieux.
01:12 Dans le roman déjà, et dans le casting encore plus, j'ai envie de vous dire.
01:17 Et puis le personnage d'Athos porte ce drame en lui, ses remords, ses regrets, cette culpabilité.
01:26 Il est très très chargé.
01:28 Ce qui est intéressant avec le personnage d'Athos aussi, c'est qu'il est un lien très précis dans les 3 tomes de l'œuvre de Dumas.
01:37 Et ce qu'il a fait dans le passé, ce qu'on découvre dans le premier, ce qu'on découvre encore plus dans le deuxième,
01:43 et le fruit de tout ça dans le troisième, qu'on n'a pas encore trouvé,
01:47 a une importance primordiale sur l'histoire de France, on peut littéralement dire.
01:53 Sur l'histoire de France.
01:54 Absolument.
01:55 Bien. Dans un film de Cap et Dépé, il y a la cap Vincent Cassell.
02:00 C'est votre dixième film en costume.
02:02 Que le costume apporte-t-il à l'acteur ? Qu'Athos doit-il à son costume ?
02:08 Tous les personnages doivent quelque chose à leur costume.
02:11 Moi je suis intimement persuadé que suivant comment on s'habille, en fait ça modifie votre comportement.
02:19 Il suffit de mettre des bottes en cuir ou des cuissards dans un endroit inapproprié, vous ne marcherez pas pareil.
02:28 D'un point de vue très superficiel.
02:30 Donc le costume est important, le costume permet à l'acteur de se projeter,
02:33 le costume est une manière très, disons, enfantine de rentrer dans le personnage,
02:38 mais si on y apporte l'intérêt que ça mérite, je pense que ça modifie beaucoup de choses.
02:44 Après le costume pour un acteur, ça veut dire film d'époque, que ça soit un film d'époque dans le passé,
02:51 ou que ça soit un film d'époque dans le futur, parce que vous savez, les scaphandres spatiales, etc.
02:55 c'est en fait que des galères.
02:59 Dans de Cap et Dépé, il y a l'épée Vincent Cassell et il y a la monture.
03:04 Est-ce qu'un acteur continue à jouer lorsqu'il galope à cheval ou lorsqu'il combat à l'épée ?
03:11 Est-ce qu'il y a du jeu dans ces séquences-là ou est-ce que c'est autre chose, de la performance ?
03:17 La performance, on s'en fout un peu en fait, parce qu'au cinéma tout est possible à truquer.
03:22 Les sous-opérilleux, etc. on s'en fout.
03:25 En revanche, je pense que plus on est à l'aise avec l'aspect technique qui nous est demandé dans un film,
03:31 c'est-à-dire monter à cheval, se battre à l'épée, se battre physiquement, parler une langue,
03:36 toutes ces choses-là, plus on est à l'aise avec, plus on peut y apporter de la subtilité.
03:40 Donc effectivement, dans le cas des Mousquetaires, je vous dirais qu'Atos a une monte à cheval qui est différente
03:46 que celle de Jules César ou de Blueberry, pour parler des rôles que j'ai pu interpréter dans le passé.
03:52 Et sa manière de se battre aussi est forcément teinté du personnage qu'il est.
03:57 Je vous l'ai dit en début d'interview, je suis un personnage qui est le plus âgé et aussi physiquement dans le casting.
04:03 Je ne pouvais pas commencer à essayer de me mesurer physiquement à un François Civil qui,
04:08 dans sa jeune trentaine, bondit dans tous les sens.
04:11 Moi, il fallait que j'apporte à mon personnage quelque chose où il se bat plus avec sa tête.
04:14 Il a de l'expérience, il est plus vicieux, il est plus fourbe et des fois c'est ce qui paye le plus aussi.
04:21 Vous avez sauvé la vie du roi de France dans le premier volet en lui tombant dessus.
04:24 Louis Garel dit qu'il a eu une trouille bleue en voyant un mammouth, je cite, lui foncer dessus à toute allure
04:29 et l'écraser de tout son poids. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour sauver la France ?
04:34 Je pense que Louis exagère un petit peu mais on est très très proche donc le mammouth, c'était pour me faire un compliment.
04:40 Qui dit les trois mousquetaires dit super production.
04:42 Ça faisait des décennies que les trois mousquetaires n'avaient pas été adaptés au cinéma en France.
04:47 Les Américains s'étaient appropriés cette fresque.
04:49 Il était temps que les Français reprennent la main sur ce morceau de patrimoine et d'histoire de notre pays.
04:56 Les Américains et les Anglais parce que Richard Lester était bel et bien Anglais.
05:01 Est-ce que c'est important ? Je pense que c'est rassurant en tout cas.
05:06 Est-ce qu'on peut laisser Napoléon à Ridley Scott ? Je vais droit au but.
05:10 Je vais vous le dire, on peut laisser n'importe quoi à Ridley Scott.
05:12 Ridley Scott est un metteur en scène phénoménal. Je n'ai pas vu cette version.
05:16 Mais Ridley Scott est Anglais et Ridley Scott n'aime pas Napoléon.
05:20 Peut-être. Est-ce qu'on a besoin d'aimer un personnage pour en parler ? Je ne sais pas.
05:23 Le comprendre en tout cas, oui.
05:25 Et puis il y a aussi cette chose, vous savez, un film n'est pas une représentation de la réalité.
05:30 Elle sera toujours une interprétation.
05:32 Et comme on dit, un film représente 100% de sa propre réalité.
05:35 L'important c'est que ça fonctionne entre le début et la fin.
05:37 Que ça dure une heure et demie ou deux heures.
05:39 Qu'on soit emporté par un récit. Après, historiquement, est-ce que c'est ça ? Qui sait ?
05:43 Votre père a joué dans les Trois Mousquetaires de Richard Lester en 1973.
05:48 Il joue Louis XIII. La reine, c'était Geraldine Chaplin.
05:52 Lady de Winter, c'était Faye Dunaway. Excusez du peu.
05:55 Est-ce que ce sont ces rôles-là qui, lorsque vous étiez petit, vous ont donné envie ?
06:00 Est-ce que c'était voir votre père dans ces rôles-là ?
06:03 Forcément. Mais vous avez oublié de citer celui qui me concerne le plus dans le cas présent.
06:07 C'est que c'était Oliver Reed qui faisait Atos.
06:10 Et moi, Oliver Reed, c'est un acteur que j'ai toujours aimé.
06:13 Justement parce qu'il était chargé, parce qu'il était sombre.
06:15 D'ailleurs, il était très alcoolique, je peux le dire aujourd'hui.
06:18 Et il en est mort d'ailleurs.
06:20 Et c'était un acteur qui avait une folie et une noirceur en lui qui m'a inspiré quand j'étais plus jeune.
06:25 Pas dans ce rôle-là, parce que c'est pas là où je me rappelle le plus.
06:28 Mais oui, j'ai été sur ce tournage quand j'avais 7 ans, 8 ans, un truc comme ça.
06:33 Et j'ai le souvenir de ces décors démesurés, de tout ce casting, des costumes, etc.
06:37 Donc je pense que ça m'a influencé. C'est un des tournages qui m'a influencé.
06:40 Alors qu'à vos débuts, vous avez tout fait, comment dire, pour vous inscrire dans une génération qui était la vôtre,
06:45 en rupture avec celle de vos parents.
06:48 Une génération qui avait ses codes, sa grammaire, ses images, son langage, le rap, et qui imposait ça à l'écran.
06:54 Et vous voilà revenu dans l'imaginaire de votre père sur un territoire qui est un territoire patrimonial ?
07:01 Oui et non. Je pense que la démarche du début, elle était nécessaire pour moi et qu'elle est toujours saine.
07:07 Après, vous savez, chasser le naturel, il revient au galop.
07:09 Je veux dire, moi, il n'y a qu'à voir mes gueules, je ressemble un peu à Jean-Pierre Cassez, on n'a qu'à dire.
07:14 Mais vous savez, c'est le moment où les parents disparaissent qu'on les accepte le plus et qu'ils ressortent en vous, j'ai l'impression.
07:19 Justement, vous êtes le fils de Jean-Pierre Cassez, vous jouez face à Eva Green, qui est la fille de Marlène Jobert,
07:25 pour le compte d'un producteur, Dimitri Rassam, qui est le fils de Jean-Pierre Rassam et de Carole Bouquet.
07:29 Producteur qui a choisi comme roi de France, Louis Garel, le fils de Philippe Garel.
07:35 Le cinéma français, vous y pensez comme il y en a une sorte de…
07:38 Cinéma de pistonnés, népotisme, tous ces gens sans talent qui nous bouffent le paf.
07:43 Alors, ce n'est pas sans talent, parce qu'il se trouve que vous avez tous…
07:47 Un certain talent !
07:49 Non, exposez la notoriété, la réussite de vos parents et comme vous dites, arrive un certain âge où justement, on peut laisser parler…
07:56 Les gènes !
07:58 Je pense que dans tous les cas des gens que vous avez cités là et qui font partie de cette aventure,
08:04 il y a quelque chose, c'est quand on voit ses parents faire un métier, ou quelqu'un de sa famille d'ailleurs,
08:10 ça peut être un oncle, ça peut être… De voir faire un métier avec plaisir, avec talent, en en vivant,
08:16 en ayant une fantaisie au quotidien, cette espèce de ferveur qu'on peut avoir quand on fabrique des films,
08:22 je comprends qu'on ait envie de faire la même chose et j'ai bien l'impression que peut-être mes enfants suivront.
08:27 On ne m'a jamais mis un couteau sous la gorge, je fais la même chose avec mes enfants,
08:31 mais je pense que c'est très attirant de raconter des histoires pour les gens.
08:34 Et vous allez être le premier comédien français à jouer dans Tekken, une adaptation gigantesquissime,
08:41 une gigantesque-sime licence de jeu vidéo, un jeu vidéo de baston que vous adorez, vous revoilà, non ?
08:49 J'y ai joué il y a quelques années, mais pour des raisons… Moi je me tiens toujours au courant de la technologie,
08:53 c'est-à-dire que je ne suis pas un gamer, et ça m'intéresse de savoir où ça en est.
08:56 Quand on sait qu'un jeu qui a du succès aujourd'hui, en une semaine d'exploitation,
09:02 explose les records d'Avatar sur toute sa carrière.
09:08 C'est un monde que peut-être certains d'entre nous ne connaissent pas,
09:12 mais je peux vous dire qu'il y a beaucoup de gens qui connaissent très très bien.
09:15 Sans blague !
09:16 Milady, les trois mousquetaires en salle mercredi prochain. Merci Vincent Quincel !
09:21 Merci beaucoup Madame !
09:22 Et merci Sonia ! 7h58 !