L'invité de 7h45
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00:00 Le 6/9 France Bleu Loir-Océan, info et bonne humeur.
00:04 7h44 ce jeudi 7 décembre, son entreprise aspire à devenir le concurrent de la SNCF sur les rails en France.
00:12 Le directeur général de la compagnie Le Train est votre invité ce matin Nicolas Croset.
00:16 Bonjour Alain Gaitraud. Bonjour Nicolas, bonjour à tous.
00:18 Merci d'avoir fait ce voyage à Nantes si j'ose dire, pour un colloque que vous organisez sur la nécessité selon vous de créer de nouvelles offres ferroviaires dans le pays,
00:27 avec évidemment cette ouverture à la concurrence. Parmi vos promesses on va y aller tout de suite.
00:31 2026, plusieurs fois par jour, des allers-retours bordonnantes en moins de 3h quand il en faut presque 5 aujourd'hui si on passe par Paris,
00:39 et un peu plus de 4 si on prend le tchoutchou. Comment comptez-vous vous y prendre ?
00:43 Alors merci de me donner la parole aujourd'hui. Effectivement la compagnie Le Train est une compagnie ferroviaire française, privée,
00:49 qui a démarré ses activités en 2020. Nous on vise à développer l'offre ferroviaire en France.
00:55 Il y a besoin de décarboner les transports, il y a aussi besoin de créer de la diversité,
00:59 et un acteur comme Le Train peut être un acteur complémentaire sur le marché, complémentaire de la SNCF.
01:04 Nous on a une spécificité, on se différencie sur notre marché, c'est un marché loisir,
01:08 et on vise d'abord à promouvoir la mobilité pour les régions, en particulier le Grand Ouest, il y a un dynamisme économique et démographique hyper fort.
01:18 Ce que vous avez constaté c'est que le mariage de la SNCF il est fait Paris-Provence pour Paris.
01:22 - Vous voulez essayer de connecter des villes de province, mais comment faire ?
01:26 Parce que vous n'allez pas construire des rails, vous allez utiliser le réseau existant.
01:29 Et on peut faire aujourd'hui un Nantes-Bordeaux en moins de 3 heures, comment on fait ?
01:32 - Oui, la France a un super réseau grande vitesse, la France est très bien équipée,
01:37 et finalement avec un peu d'ingénierie, d'astuces, on peut réussir à relier Nantes à Bordeaux,
01:42 en utilisant des infrastructures grande vitesse, et sans passer par Paris, et un petit peu le réseau classique.
01:46 - Donc c'est à dire qu'on va jusqu'à Saint-Pierre-des-Corps et on revient ? Et on redescend ?
01:49 - C'est exactement, il faut passer par Tours, et ensuite on reprend la ligne classique et on va jusqu'à Nantes.
01:55 - Et c'est là qu'on peut gagner du temps. Avec quel matériel comptez-vous faire ça, pour quel client ?
02:01 - Alors nos clients ils sont assez larges, c'est comme je vous l'ai dit, beaucoup de clientèle loisir.
02:06 - Loisir plutôt qu'affaire.
02:07 - Oui mais c'est très large, le loisir c'est aussi bien le télétravailleur, celui qui part en week-end,
02:11 les grands-parents qui vont garder leurs petits-enfants, les touristes qui traversent la France,
02:14 donc c'est une population finalement assez large.
02:16 Il y aura également des business, il y aura également des pros, mais on estime à 75% la clientèle loisir sur notre offre.
02:22 - Et vous allez racheter des vieux TGV de la SNCF que vous allez rénover ?
02:25 - Alors on aurait aimé, je vous avoue, acheter du matériel roulant d'occasion qu'on aurait régénéré,
02:30 rénové avec des standards Le Train. C'est difficile à trouver, on a eu quelques amorçages pour trouver ce matériel d'occasion,
02:36 ça n'a pas pu aboutir, donc on est parti sur du matériel neuf, il y a maintenant deux ans.
02:40 Ce ne sont pas les mêmes investissements et les temps de production sont plus longs, forcément,
02:44 il faut construire ces trains. Donc aujourd'hui on a commandé du matériel roulant neuf, grande vitesse,
02:48 à un industriel qui est Talgo, qui est connu en Europe.
02:51 - Et que dit la réglementation, la législation à partir de quand vous pourriez commencer cette commercialisation ?
02:56 Parce qu'on en a entendu des compagnies nous dire "on va faire par exemple Railcop, je crois voulait faire Lyon-Bordeaux
03:03 en reprenant la ligne de l'ancienne intercité en passant par la Creuse", bon ils se sont cassés les dents.
03:08 On voit que c'est difficile quand même de briser ce monopole de la SNCF.
03:12 C'est quoi votre calendrier là ?
03:14 - Alors notre calendrier c'est un calendrier de début d'exploitation et d'ouverture d'offres pour 2026,
03:20 le temps de construire ces trains, le temps d'avoir mis en place un système d'inventaire et de distribution.
03:24 Mais l'ouverture à la concurrence sur le marché grande vitesse est possible depuis décembre 2020,
03:28 donc aujourd'hui il n'y a aucun obstacle légal pour pouvoir démarrer une activité commerciale.
03:33 - Et on voit bien que ça prend du temps à le faire quand même.
03:35 - Bien sûr, le ferroviaire on parle souvent de temps long, il faut comprendre que c'est des très hauts niveaux de capitalisation,
03:39 plusieurs centaines de millions d'euros, et puis comme je vous l'ai dit les temps industriels sont relativement longs,
03:43 j'en suis désolé parce que bien sûr on aimerait être présent plus rapidement.
03:46 - Et vous avez des partenaires financiers suffisamment solides pour vous attaquer à la SNCF,
03:50 qui est en plus une entreprise publique, donc à l'abri aussi de certains aléas par son actionnaire qui est l'État.
03:57 - Alors comme je vous l'ai dit, nous on est moins en concurrence frontale,
04:00 on arrive sur un marché qui est très complémentaire à celui de la SNCF,
04:03 on n'a pas vocation à aller concurrencer directement sur ce qu'elle opère bien la SNCF,
04:07 mais plutôt sur un marché complémentaire qui est entre régions et à grande vitesse.
04:11 - Et votre pari, vous repartez de zéro là, c'est quand même ambitieux ?
04:16 - Alors on ne part plus de zéro puisqu'on a démarré en 2019, comme vous l'avez dit, il faut financer ces opérations,
04:21 donc on a réalisé plusieurs opérations de financement, plusieurs levées de fonds.
04:25 On a aujourd'hui parmi nos actionnaires notamment deux grandes banques françaises,
04:28 Crédit Mutuel Arkea et le Crédit Agricole, et puis d'autres fonds d'investissement.
04:32 On attaque notre troisième et dernière opération de financement qui permettra d'aller jusqu'à l'exploitation.
04:37 - Et vous auriez quel type de prix ? C'est trop tôt pour le dire ?
04:41 - C'est pas trop tôt pour le concevoir, en tout cas notre grille tarifaire est en train d'être conçue,
04:46 c'est un tout petit peu trop tôt pour le dire, mais j'ai envie de vous dire une tarification surtout lisible,
04:50 juste, compétitive, avec le moins de variations de prix possible.
04:54 - Parce qu'au moment où les low cost sont de moins en moins low et de plus en plus high cost,
04:59 ça peut être aussi un atout à jouer, mais la SNCF, on l'entend, les familles disent que ça coûte très cher
05:04 de prendre le train, notamment pendant les vacances, pendant les week-ends.
05:07 - J'ai envie de vous dire qu'on n'a pas le choix, il faut être attractif.
05:09 Donc bien sûr on va proposer des tarifs qui sont attractifs, il faut que les gens aiment l'offre le train,
05:14 elle est attractive de par son esprit, de par les trajects que vous allez proposer.
05:21 On embarque aussi des vélos, 40 places vélo, on peut embarquer des objets de loisirs, ça c'est vraiment une première,
05:25 mais notre tarification sera également attractive par rapport à ce qu'on peut connaître aujourd'hui.
05:28 - J'ai peut-être un slogan pour vous, mais vous me dites si vous y avez certainement déjà pensé,
05:32 à nous de vous faire préférer le train.
05:34 - Je pense que c'est déjà pris.
05:35 - Bah ouais, mais vous pouvez peut-être le reprendre, non ? Ils n'utilisent plus la SNCF.
05:38 - Je suis pas sûr, mais en tout cas j'espère effectivement que nos voyageurs auront plaisir à voyager avec le train.
05:43 - D'ici 2026, donc, restez avec nous, on va en parler avec nos auditeurs de cette offre complémentaire à la SNCF
05:49 que vous êtes venu nous présenter Alain Gétraud, directeur général de la compagnie Le Train.
05:55 - Restez avec nous pour répondre aux questions d'Emilien, de Jérémy, de Gaël, voilà.
05:59 La question du jour, qu'est-ce qui vous fait prendre le train aujourd'hui, qu'est-ce qui vous fait prendre le train demain,
06:03 plutôt que la voiture d'ailleurs ?
06:05 Emilien, vous êtes à la Chapelle-Launer, bonjour.
06:07 - Bonjour Emilien.
06:08 - Oui, bonjour, bonjour.
06:10 - Alors racontez-nous.
06:11 - Bah oui, moi je suis utilisateur du train et effectivement c'est un moyen de transport que j'apprécie beaucoup
06:19 puisque on a des avantages économiques et puis écologiques aussi.
06:24 Économique tout d'abord, lorsqu'on est seul, c'est quand même assez avantageux de pouvoir prendre le train.
06:30 Après, lorsqu'on est à plusieurs, c'est plutôt des voitures qui pourraient être privilégiées,
06:35 on pourrait réaliser des économies d'échelle à ce moment-là.
06:37 Mais seul, ça présente des avantages, ça présente des avantages aussi pour arriver directement dans le centre-ville,
06:43 je trouve que c'est vraiment intéressant.
06:45 - C'est vrai par rapport aux aéroports.
06:46 Et vous pourriez être intéressé par une offre complémentaire de la SNCF qui relierait deux villes de province,
06:51 typiquement l'exemple Nantes-Bordeaux ?
06:53 - Je suis un peu plus circonspect sur l'exemple Nantes-Bordeaux
06:57 parce qu'il me semble que c'était déjà une ligne qui existait,
07:00 notamment qui partait de Quimper, le Quimper-Bordeaux,
07:03 alors pas forcément sur des prestations de grande vitesse,
07:06 mais c'était déjà une offre qui existait et qui se fait de moins en moins, me semble-t-il,
07:10 ce qui est fort dommage, que je regrette.
07:12 Après, moi je pense aussi que le train c'est un moyen de transport qui doit permettre de peut-être désenclaver le territoire,
07:20 en tout cas de relier à la fois les communes rurales aux métropoles régionales.
07:24 Et là, sur deux métropoles régionales, je me pose quand même la question,
07:29 sachant qu'il y a déjà une offre aérienne qui, elle, présente des avantages économiques.
07:35 - Je vois Alain Gétraud qui tique un peu, évidemment.
07:38 Il y a la place pour les deux, selon vous, très rapidement.
07:41 - Alors, moi, clairement sur des marchés intersecteurs, c'est-à-dire de région à région,
07:45 je pense que le train est bien sûr beaucoup plus pertinent que l'aérien,
07:48 ne serait-ce que pour des questions de développement durable.
07:50 Il ne faut pas opposer le trafic régional à du trafic entre régions, tout ça est complémentaire.
07:56 Nous, on a vocation à relier très rapidement deux régions,
07:58 mais il faut que notre réseau soit irrigué par le réseau régional.
08:01 - Au revoir, on va retrouver Jérémy. - Merci à Emilien déjà.
08:04 - Merci Emilien. - Je vous en prie.
08:06 Et Jérémy nous arrive, on vous accueille. Bonjour.
08:09 - Oui, bonjour. - Alors, votre sentiment sur le train, est-ce que vous êtes usagé régulier du train ?
08:15 - Avant, oui, je prenais le train, mais à force de comparer les prix avec les prix des avions,
08:21 je me suis rendu compte, par exemple, que c'était deux fois moins cher de voyager en avion qu'en train,
08:25 et je mettais 5-6 fois moins de temps.
08:29 Parce que, par exemple, pour aller à Nice, il y a un train qui va mettre exactement 13h57 et c'est 110 euros,
08:38 alors que pour l'avion, le même jour, même horaire, je vais mettre 1h35 et c'est 58 euros.
08:45 Donc moi, je veux bien être écologique, mais il y a un moment, être écologique, c'est payer 10 fois plus cher presque,
08:53 et faire 6 fois plus de temps, je ne suis pas sûr que ce soit la solution.
08:57 - C'est un exemple effectivement intéressant qu'on entend sur ces transversales,
09:01 qui n'est pas d'ailleurs le sujet que vous faites vous sur la compagnie Le Train,
09:04 mais cette transversale et le prix des transversales.
09:06 Merci beaucoup Jérémy, on enchaîne ?
09:09 - Oui, on termine même avec Gaëlle, qui nous attend au Temple de Bretagne.
09:13 Bienvenue, bonjour !
09:14 - Bonjour !
09:15 - Alors vous, vous agirez du train régulière ?
09:18 - J'agire à titre professionnel, plutôt de la ligne Nantes-Paris, du coup en PGV,
09:25 avec parfois des petits déboires, c'est arrivé pas plus tard qu'hier,
09:29 puisque je devais venir rendre le 21 décembre, j'ai bien un train à l'aller, mais j'ai pas de train au retour.
09:34 Donc du coup, je vais le faire en télétravail visio pour la réunion qui était prévue.
09:41 - Donc c'est aussi des aléas.
09:43 Mais est-ce que vous pourriez être intéressé par la concurrence à la SNCF ?
09:48 Vous avez entendu le directeur général de la compagnie Le Train qui est avec nous ?
09:53 - Alors, du moment que ça me permet de continuer à faire un Nantes-Paris en 2h, 2h15,
10:00 sur des horaires qui me permettent d'y passer la journée et de faire de l'aller-retour dans la journée,
10:05 j'ai pas de préférence en fait.
10:08 - Ça va rester de l'ordre de la SNCF.
10:12 Merci Gaël, on a un mot pour terminer avec vous Alain Gétraud.
10:17 On sent qu'il y a une attente quand même.
10:18 - Alors voilà, moi ce que je retiens de vos auditeurs, et c'est ce qu'on constate,
10:21 c'est qu'il faut plus d'offres.
10:22 Que ça soit pour des transversales, comme finalement vers Paris où il y a un manque d'offres.
10:26 Et donc c'est ce que Le Train propose de réaliser, c'est d'augmenter l'offre sur le territoire français
10:30 avec une approche différenciante.
10:32 - Merci beaucoup en tout cas d'être venu nous en parler ce matin.
10:34 On suivra l'évolution parce que ça ne reste pas au stade des faits d'annonces non plus.
10:38 Merci à vous.