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00:00 C'est un film qui a beaucoup fait parler, qui vient de sortir, Napoléon de Ridley Scott.
00:04 Ce soir, des passionnés en tenue d'époque donnent une conférence sur Napoléon et les
00:07 soldats du Périgord à la Monzy Saint-Martin.
00:09 Et on reçoit l'un d'entre eux, un passionné de l'Empire qui fait partie de l'association
00:14 du 16e Régiment d'Infanterie Légère, une association qui organise des représentations
00:18 de batailles.
00:19 Louis de Bergevin.
00:20 Bonjour Stéphane Massé.
00:21 Bonjour.
00:22 Alors déjà vous, en spécialiste, en passionné de cette époque-là, qu'est-ce que vous avez
00:25 pensé du film Napoléon ?
00:26 Alors en tant que spécialiste, il y a trop d'erreurs.
00:31 Il y a trop d'erreurs.
00:32 C'est un film fait par un Anglais qui n'aime pas la France et qui n'aime pas les Français
00:37 ni Napoléon.
00:38 Par exemple, il y a quoi comme erreur ?
00:39 La première en date, c'est qu'il se trompe sur sa date de naissance.
00:43 Le film commence comme ça.
00:46 Et puis c'est une succession de faits, d'anachronismes, des tenues qui ne sont pas tout à fait correctes,
00:52 des appellations.
00:53 Est-ce que ce n'est pas quand même intéressant pour un film d'action qui est très grand public,
01:01 justement pour faire connaître notamment cette période au grand public, aller toucher
01:04 le grand public ?
01:05 Il a quand même un intérêt pour ça ce film ?
01:06 Oui, ça reste un bon film d'action, comme savent le faire les Anglo-Saxons.
01:11 Et puis le fait de pouvoir faire une pré-présentation juste avant, en tenue, ça met les gens dans
01:20 l'ambiance.
01:21 Et puis ils nous posent plein de questions, puisque nous on vit notre passion en uniforme
01:26 régulièrement.
01:27 Donc on peut leur expliquer vraiment ce qui se passait à l'époque et est-ce qu'il y
01:31 a des choses qui sont réelles dans le film.
01:34 Moi, j'ai personnellement apprécié les scènes de bataille qui sont quand même...
01:40 Et justement, les scènes de bataille, vous connaissez parce que vous parlez de votre
01:44 costume avec votre association, vous organisez des reconstitutions de batailles napoléoniennes.
01:49 Vous étiez en octobre à Leipzig en Allemagne, ou plutôt en Prusse, c'était bien ça.
01:56 Vous étiez 2500 pour cette reconstitution de bataille.
01:59 Vous pouvez nous raconter ce que vous avez vu, quelle était l'ambiance ?
02:02 L'ambiance en plus, c'était comme à l'époque, puisque là on avait les pieds dans la boue,
02:08 à peu près 10 cm de bout, au-dessus des chevilles.
02:10 Donc les gens nous prennent souvent pour des fous, parce qu'il faut se retrouver dans
02:15 la boue pour jouer à la guéguerre.
02:18 Mais notre idée c'est vraiment de montrer ce que nos ancêtres ont pu vivre, la difficulté
02:25 de ces batailles notamment, même si nous on ne se tire pas dessus, il n'y a pas la
02:30 peur, il n'y a pas la faim non plus, qui était très très présente dans toutes ces époques.
02:35 7h46 sur France Bleu et France 3, notre invité ce matin c'est un passionné de l'Empire,
02:40 Stéphane Massé qui répond à vos questions, Louis de Bergevin.
02:42 Alors c'est quoi ces reconstitutions de batailles ? Quand on est au milieu, qu'est-ce qu'on
02:46 entend, qu'est-ce qu'on voit, on est dans l'ambiance d'une vraie bataille ?
02:50 Complètement, on n'entend pas grand-chose, puisque moi en tant qu'officier je suis censé
02:56 donner des ordres, c'est pas toujours évident d'être entendu, le bruit du canon, la fumée,
03:01 beaucoup, et un bruit assez assourdissant.
03:05 Et beaucoup de chevaux ? Alors c'est une des choses les plus difficiles
03:09 en reconstitution à trouver, parce que d'abord il faut être très bon cavalier, il faut
03:14 que le cheval accepte le bruit, les mouvements un peu brusques, etc.
03:19 Donc il y a peu de chevaux.
03:21 Mais ça doit quand même être impressionnant ?
03:23 Oui, quand vous vous faites charger par même 4-5 cavaliers qui ont l'air d'arriver déterminés
03:30 puis qui s'arrêtent brusquement à 2 mètres de vous, oui ça impressionne.
03:34 Donc il faut l'imaginer avec 500 cuirassiers qui arrivaient en face de vous, qui étaient
03:40 les chars de l'époque, c'est très impressionnant.
03:44 Pourquoi vous faites ça ? Pourquoi vous organisez, vous participez à ces reconstitutions ? C'est
03:49 quoi le but ? Il y a du public qui assiste à ça ?
03:50 Complètement, énormément de public.
03:52 Passage de mémoire.
03:54 Moi je suis un passionné, je lis énormément, et l'idée c'est vraiment de transmettre
04:04 ce que vivaient les soldats à cette époque.
04:07 Et la conférence dont vous parliez de demain, le sera, est un petit peu plus sur les soldats
04:15 de Dordogne, pour lequel je fais des recherches depuis 7 ans aux archives départementales.
04:19 Et alors justement, il y avait des soldats napoléoniens qui venaient du Périgord ?
04:23 Oui, oui, beaucoup.
04:25 Je me suis intéressé aux morts.
04:29 Pour l'instant j'ai relevé à peu près 5800 morts, un petit peu partout en Europe,
04:35 dans des conditions un peu différentes, tous un petit peu différents, dans des tas d'endroits.
04:40 Et c'était qui ces gens qui venaient de Dordogne, qui allaient se battre pour l'armée de Napoléon ?
04:44 C'était des jeunes gens de 20 ans, comme la conscription le prévoyait, qui étaient
04:48 envoyés comme soldats, et puis qui partaient à pied, en Italie, au fin fond de l'Espagne,
04:55 au fin fond de la Russie.
04:56 Et ça les gens ont un peu de mal à comprendre, et puis surtout les plus jeunes, puisqu'on
05:00 leur montre qu'on partait en sabot.
05:01 Donc on marchait en sabot la plupart du temps, peu de gens pouvaient se permettre d'avoir
05:06 des chaussures, sauf quand on était soldat et qu'on avait été doté de ces fameuses
05:12 chaussures à clous pour pouvoir marcher un petit peu dans toute l'Europe.
05:17 Et c'est une période qui vous passionne.
05:20 Stéphane Massé, membre de l'association du 16ème Régiment d'Infanterie Légère,
05:27 et avec le Rotary Bergerac, vous allez participer à une soirée conférence, vous l'avez dit
05:31 ce soir, Napoléon et les soldats du Périgord, c'est à 18h à la salle des fêtes de la
05:37 Monzy Saint-Martin.
05:38 Oui, si je pouvais rajouter, ce sera au bénéfice des orphelins de guerre.
05:45 Merci beaucoup Stéphane Massé d'être venu sur France Le Périgord ce matin.