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A quoi va ressembler France Bleu dans les années qui viennent ? Réponse de Sibyle Veil, PDG de Radio France et autrice de "Au commencement était l'écoute".

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00:00 7h45, Sybille Veil est notre invitée, David Velverde.
00:04 Comment mieux s'écouter, comment mieux se parler aussi, c'est important et c'est au
00:08 cœur de votre ouvrage "Au commencement et télécoute", Sybille Veil, présidente de
00:12 Radio France.
00:13 Le service public a encore l'ambition d'être une porte de sortie dans le contexte agité
00:18 qu'on vient d'écrire, ce qui fait beaucoup de bruit.
00:20 Parfois, chez certains Français, ce sont les cris contre la manipulation.
00:25 Il y a cette crainte.
00:26 Écoutez ce Stéphano.
00:27 Dans le service public comme ailleurs, on trouve malheureusement de plus en plus des
00:32 journalistes qui ne sont pas objectifs et qui ne relatent pas ce qui se passe réellement
00:37 dans le pays.
00:38 Et ça, ça attise parfois la colère, la défiance des Français.
00:43 Comment vous pouvez répondre, vous, en tant que présidente de Radio France, à cette
00:47 crainte qui est vraiment présente ?
00:48 Cette crainte se manifeste en effet par la perte de confiance de beaucoup de citoyens
00:55 à l'égard des médias.
00:56 C'est quelque chose sur lequel nous, on essaie d'apporter une vraie réponse parce
01:00 que le jour où les Français n'ont plus confiance dans l'information, ils iront s'informer
01:06 ou ils iront prendre des éléments d'actualité qui ne seront plus faits par des médias et
01:12 qui ne respecteront plus les principes de déontologie qui sont ceux, par exemple, de
01:18 nos rédactions.
01:19 C'est déjà un peu le cas.
01:20 Il y a beaucoup de Français qui versent là-dedans.
01:22 Malheureusement, c'est le cas.
01:24 Je vais vous donner une anecdote très simple.
01:26 Qu'est-ce qu'il y a comme point commun entre les Gilets jaunes, les étoiles de David
01:33 qu'on a pu voir sur des murs dans différentes villes en France ces derniers temps ?
01:38 Le point commun, c'est l'instrumentalisation faite par la Russie des événements qui sont
01:45 produits en France pour pouvoir attiser la haine, attiser les tensions, attiser la détresse,
01:51 attiser les colères.
01:52 Ça veut dire qu'on peut être soumis à des tentatives de manipulation très fortes.
01:56 C'est très important qu'on conserve des médias dans lesquels les Français aient
02:00 confiance pour non plus donner le scoop et avoir l'information les premiers, mais pouvoir
02:06 donner cette information et que les gens aient confiance et qu'ils sachent qu'elle est vérifiée,
02:10 qu'elle est fiable, qu'ils peuvent avoir confiance dans ce qui est dit.
02:14 Et le jour où on met le bulletin de l'andurne, il faut qu'on sache pourquoi on le met, dans
02:17 quelles conditions ça se passe.
02:20 Donc c'est important de garder des médias qui ont des principes de vérification, d'indépendance,
02:29 d'une éthique, une honnêteté aussi, parce que le monétaire est très important, qui
02:34 est ces principes-là et qui les portent pour que l'on continue dans notre pays de savoir
02:40 ce qui est juste et ce qui ne l'est pas.
02:42 C'est le cas en tous les cas, on l'espère sur l'antenne de France Bleue et notamment
02:46 de France Bleue Saint-Etienne-Loire.
02:47 On a demandé à nos auditeurs et également à ceux qui nous lisent sur les réseaux sociaux
02:52 de nous expliquer pourquoi ils nous écoutent.
02:55 Marie-Christine nous dit "professionnalisme, pertinence, empathie, humour font de vous
02:59 une radio de très grande qualité".
03:01 Isabelle nous dit "je vous écoute car vous êtes un média fiable, vous donnez de l'info
03:05 locale mais pas que, c'est toujours intéressant et vous nous apprenez beaucoup avec humour
03:11 et bonne humeur".
03:12 Ça c'est France Bleue Saint-Etienne-Loire, notamment aujourd'hui, Sybille Vell, à quoi
03:16 ressemblera France Bleue demain ?
03:17 Je pense que ce que vous venez de décrire comme qualité de France Bleue, c'est-à-dire
03:25 la bonne humeur, la bienveillance, on en a énormément besoin aujourd'hui et je pense
03:29 qu'on va en avoir encore plus besoin dans les prochaines années.
03:32 Tout à l'heure on décrivait cette société qui devient plus dure avec une économie du
03:37 buzz où c'est les contenus qui sont les plus durs, qui sont les plus haineux, parfois
03:44 aussi qui sont les plus clashs, qui divisent le plus, qu'on retrouve.
03:47 On a besoin en contrepoint de médias qui essaient de rassembler, qui essaient d'apaiser,
03:52 qui essaient d'apporter des solutions et ça c'est la patte de France Bleue aujourd'hui
03:57 et c'est ce que nous devons continuer de développer pour apporter autre chose aux
04:01 français qui peuvent être fatigués de ce défouloir qu'on peut entendre dans beaucoup
04:05 de médias aujourd'hui.
04:06 Il faut qu'on apporte des solutions là où beaucoup mettent en avant avant tout les
04:10 problèmes et ça c'est l'avenir d'un média comme France Bleue et ça le rend plus nécessaire
04:16 que jamais dans la vie des français aujourd'hui.
04:20 Ça c'est sur le fond et sur la forme aujourd'hui.
04:23 Il y a des téléspectateurs, des téléspectatrices de France 3 qui vous regardent ce matin et
04:29 qui vous écoutent en même temps sur France Bleue.
04:31 Il y a une application commune qui s'appelle ICI.
04:34 Vers quoi on va ? On va vers une fusion entre les deux organes radio et télé du service
04:41 public ?
04:42 Alors je ne parlerai pas du tout de fusion parce que l'objectif ce n'est pas que tout
04:46 le monde se ressemble et qu'on ait un seul média qui soit le même toute la journée.
04:55 En revanche, et vous avez pris l'exemple, ce matin nos auditeurs peuvent aussi découvrir
05:02 les visages des animateurs, des journalistes qu'ils aiment en regardant l'écran.
05:07 Ce qu'on filme dans ce studio ce matin va pouvoir le mettre sur internet.
05:13 Ça va permettre de faire connaître aussi ce qui est fait par notre antenne à des français
05:19 qui ne connaîtraient peut-être pas.
05:21 Donc le monde des médias évolue à une vitesse considérable.
05:25 Il faut que nous aussi on évolue dans la manière de le faire et en ayant un partenaire
05:29 comme France 3 qui est notre cousin, c'est un média de service public, on partage les
05:34 mêmes valeurs de déontologie, de soucis d'avoir une information qui soit fiable et
05:38 qui soit de confiance, on peut faire encore plus demain, plus de choses.
05:42 On peut traiter des sujets supplémentaires, on peut avoir une offre sur internet d'informations
05:49 qui soit encore plus complète, encore plus forte et on le doit à nos auditeurs, on le
05:53 doit aux français d'être à la fois modernes, de les accompagner au quotidien encore plus
05:59 que ce qu'on peut faire aujourd'hui en essayant d'inventer des manières nouvelles de le faire.
06:03 France Bleu continuera de s'appeler France Bleu dans les mois qui viennent ?
06:05 Alors justement c'est un vrai sujet de réflexion parce que si on veut que les français nous
06:12 trouvent plus facilement, il faut qu'on ait dans la durée un nom qui soit le même entre
06:19 la radio, la télévision et le numérique.
06:21 Donc c'est un sujet sur lequel nous travaillons pour voir est-ce que comme ce qu'on a réussi
06:26 à faire sur France Info, où la radio, la télévision et le numérique portent le même
06:32 nom et est aujourd'hui extrêmement puissant, c'est la radio France Info, la troisième
06:37 radio trans, l'application, c'est la première application regardée par les français pour
06:42 s'informer.
06:43 Moi je veux le même succès pour nos antennes locales donc il faut aussi qu'on ait un nom
06:48 qui soit simple, qui soit sans doute le même pour la radio, la télévision, le numérique
06:54 de manière à ce que les français qui aiment ce média-là puissent facilement le trouver.
06:59 Ça sera sans doute ici ?
07:00 Ici c'est quelque chose qui, sur nos antennes, il existe depuis quelques temps.
07:05 Ici on parle d'ici, notre application s'appelle déjà ici, ça dit la promesse de ce média
07:10 qui est qu'on est un média qui parle de l'environnement, du local et c'est une promesse qui est simple
07:17 donc c'est une épice sur laquelle nous travaillons et dans quelques mois sans doute que c'est
07:22 celle-ci qu'on dévoilera mais on est encore en train d'y travailler.
07:25 J'ai aimé, Sibyl Vell, pour terminer, la dédicace de votre livre à mes trois enfants
07:31 et à tous les vôtres.
07:32 On a parlé de l'importance de la jeunesse.
07:34 Les droits d'auteur de votre livre sont reversés à SOS Village d'Enfants ? Pourquoi ?
07:39 C'est une association qui s'occupe d'enfants qui sont placés parce que je pense que la
07:45 première source d'inégalité c'est quand dans la vie on démarre en n'ayant pas des
07:49 parents bienveillants qui vous écoutent et c'est ça qui structure et qui construit
07:55 chaque personne.
07:56 Hier soir j'ai été frappé d'une discussion que j'ai eue avec le directeur de la maîtrise
08:03 de la Loire qui me disait que pour accompagner les enfants placés dont le département doit
08:12 s'occuper, il y en a 2500 dans le département, ils ont créé des chansons pour la Pouponnière
08:18 qui est sous la responsabilité du département parce que d'avoir une musique qui vous accompagne,
08:25 une sonorité qui vous accompagne, ça vous construit pour la vie et je pense qu'il faut
08:29 donner la chance aux enfants qui grandissent de le faire dans des conditions où ils se
08:34 développent bien, où ce soit bienveillant et je pense qu'on a tous la même envie,
08:40 le même désir que les générations qui grandissent fassent de ce monde un monde encore

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