Tueurs en Séries : P. Jovanovic parle de la "La chute de Wirecard", une méga-fraude

  • l’année dernière
"Skandal, la chute de Wirecard", le film réalisé par James Erskine et qui a rencontré un énorme succès sur Netflix, raconte la réussite fulgurante de la société de paiement Wirecard. Cette dernière a épaté le monde de la finance jusqu’à ce que des journalistes apportent la preuve qu’il s’agissait d’une vaste fraude. Wirecard proposait des services de gestion des risques, de production de cartes de crédit et de traitement des transactions, et affirmait encore en 2020, avoir 300 000 entreprises dans le monde !
L'expert et journaliste Pierre Jovanovic revient sur cette nouvelle coqueluche de la bourse allemande qui représente le plus grand scandale financier de cette décennie. Une méga fraude qui a conduit à son total démantèlement. Son effondrement brutal a eu un impact important sur l’industrie financière de l’Allemagne sous le gouvernement d’Angela Merkel. Retour sur ce désastre économique et financier dans ce nouveau numéro de "Tueurs en Séries".

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Transcription
00:00 La liberté a un prix.
00:04 TVL défend la civilisation européenne.
00:07 La liberté a un prix.
00:11 * Musique d'action *
00:31 * Musique de l'action *
00:56 * Bruit de la voiture *
00:57 * Bruit de la voiture *
01:00 On va parler de Wirecard, le Paypal allemand, qui mieux que Jovan Wick peut en parler.
01:06 Bonjour Pierre.
01:07 Bonjour Arnaud, merci de m'inviter.
01:09 Alors Wirecard, WC pour les intimes, est un film documentaire.
01:14 C'était déjà donné à l'avance, on avait déjà le résultat.
01:17 WC oui.
01:18 * Rires *
01:19 C'est un film documentaire de Netflix sur un scandale très récent qui s'est terminé en 2020.
01:25 Il y a une très grosse différence entre la vision de Netflix et celle de Wikipédia.
01:31 Alors je vous lis le synopsis de Wikipédia qui va sur le peson d'or.
01:35 Wirecard est une entreprise de technologie et services financiers allemande
01:40 qui a fait faillite en juin 2020 à la suite d'irrégularités comptables.
01:45 Donc allez écouter, ça serait un petit comptable qui a merdé, qui a fait une mauvaise écriture.
01:50 Exactement.
01:51 Et l'entreprise est amourue.
01:53 Elle est amourue.
01:55 Donc franchement, ça c'est la vision de Wikipédia.
02:01 La vision de Netflix c'est que c'est un énorme scandale.
02:04 Alors qui a raison Pierre ?
02:07 C'est Netflix.
02:09 C'est Netflix.
02:10 De toute façon Wikipédia est une pourriture déjà.
02:13 Je me suis bien placé.
02:14 Ils m'ont censuré pendant quasiment 6 ans.
02:17 Ils ont enlevé ma fiche alors que j'ai des bouquins traduits quand même dans 6-7 langues.
02:21 En tant que tueur, enfin bon passons.
02:24 Et donc là ils m'ont remis une fiche bien entendu où je mange des enfants.
02:28 Je vous passe les détails.
02:30 Bref, c'est une pourriture.
02:32 Wikipédia est une pourriture, ça on le sait.
02:35 Mais Wirecard en est une autre.
02:37 Et c'est là où c'est intéressant parce que Wirecard était une société de technologies bancaires.
02:43 Plus précisément de cartes de crédit et plus précisément de transactions.
02:48 Ça veut dire cartes en ligne Wirecard ?
02:50 Oui, mais de transactions par Internet.
02:53 Soit avec des vraies cartes physiques, la carte de crédit etc.
02:58 qui est traitée par Wirecard.
03:00 Soit par des cartes virtuelles.
03:02 Notamment ils avaient passé des accords de mémoire avec la Citibank.
03:07 C'est-à-dire qu'en fait vous n'avez pas la carte physiquement entre les mains.
03:11 Oui.
03:12 Mais vous avez une série de numéros, expiration, machin bidule,
03:15 qui vous servent uniquement à vos achats sur Internet.
03:17 On ne peut très bien ne pas avoir une carte sur soi et payer tout ce que l'on a avec une carte.
03:21 Exactement.
03:22 Et précisons que Wirecard avait conclu des accords colossaux avec tout un tas de banques.
03:31 Incroyable.
03:32 En France notamment c'était le Crédit Agricole.
03:35 Les plus grands noms du CAC 40 y sont.
03:38 Bien sûr.
03:39 Le Crédit Agricole faisait traiter, le traitement des cartes émises par le Crédit Agricole
03:44 était traité par Wirecard.
03:46 Il faut, je le dis, Orange, c'est normal, Orange c'est une poubelle.
03:54 Poubelle banque.
03:55 Poubelle banque.
03:56 Junk banque.
03:57 Junk banque.
03:58 Wirecard, Orange banque.
04:01 Non mais qui ça ressemble ? C'est clair.
04:05 Et Wirecard donc c'était à la base, c'était vraiment une entreprise de high tech.
04:12 Véritablement.
04:13 Alors je suis d'accord avec vous et pour moi, même ma vision elle est simple, c'est
04:18 un compte de fées, c'est un véritable compte de fées.
04:21 C'est un rêve californien fait par des teutons.
04:25 Donc c'est un peu simple.
04:27 Des poches.
04:28 Des cheleux.
04:29 C'est un peu simple.
04:31 Alors on voit des sketchs californiens, par exemple le PDG, Marcus Brandt, vous allez
04:36 entendre ce nom deux, trois fois, il fait des espèces de…
04:39 Il imite Steve Jobs.
04:40 Il imite Steve Jobs, il fait des conférences à la TEDx où on est debout avec le micro
04:46 qui est comme ça.
04:47 Le micro Bluetooth.
04:48 Le micro Bluetooth et on parle comme ça devant tout le monde.
04:51 Et on présente les chiffres, les graphiques, etc.
04:53 Le grand show quoi.
04:54 Le grand show mirifique.
04:55 Le grand show mirifique.
04:56 Donc c'est vraiment le rêve californien des teutons.
05:00 Angela Merkel sera le…
05:02 C'était l'entreprise chérie d'Angela Merkel.
05:04 C'est ça, voilà.
05:05 Elle va le vendre.
05:06 C'est le VRP de Wirecard.
05:08 Exactement.
05:09 C'est le VRP de Wirecard.
05:10 Et Wirecard sera même mis comme… servira d'index ou d'axe.
05:14 Le daxe est l'équivalent du CAC 40 allemand.
05:18 Oui.
05:19 Alors ce n'est pas présenté dans le film comme un petit projet.
05:24 On voit bien que c'est grand quand même.
05:25 Mais on a un peu du mal à apercevoir la puissance de Wirecard.
05:30 Le contour, c'est quand même fulgurant sa création.
05:33 Ça part très fort.
05:35 Oui, ça part très fort justement parce que Wirecard est un intermédiaire bancaire.
05:39 C'est-à-dire que ce n'est pas une banque, on est bien d'accord,
05:42 mais c'est un intermédiaire qui fait ce qu'on appelle le processing.
05:45 Paypal.
05:46 Voilà, c'est un Paypal.
05:47 Mais Paypal n'est jamais rentré dans les machines,
05:50 par exemple, de paiement qu'on a chez les commerçants.
05:53 Alors que Wirecard l'a fait.
05:55 Ah d'accord.
05:56 Ils sont allés très loin.
05:58 C'est pour ça qu'ils ont eu autant de succès.
06:01 Et donc ils ont fait des investissements colossaux.
06:04 Et comme Madoff, en 2008, le 29 septembre 2008,
06:09 vous avez Wall Street qui explose, qui vole dans les airs,
06:12 tout le monde vole dans les airs.
06:14 Et Wirecard, comme Toshiba, parce que c'est au Japon,
06:18 ils ont des comptes qui sont complètement déséquilibrés.
06:21 Mais comme ils ont fait un business plan,
06:23 ils se sont dit en 2008 ça va être nickel,
06:25 2009 ça va être encore mieux, 2010 pas terrible, etc.
06:29 Ils ont fait des plans sur la comète, c'est le cas de le dire.
06:32 Sauf que la comète n'est pas passée.
06:35 Ou du moins elle est tombée.
06:37 Elle est tombée le 29 septembre 2008.
06:39 Et à partir de là, tout part en vrille.
06:41 C'est-à-dire que Madoff, lui, son aventure s'arrête,
06:44 mais celle de Wirecard commence.
06:46 C'est là où c'est intéressant.
06:48 Parce que Wirecard, c'est une sorte de...
06:50 On continue avec une sorte de Madoff à l'allemande.
06:54 À l'allemande.
06:55 Alors justement, là, on part dans des trucs, attention...
06:58 Oui, mais quand même, c'est...
07:00 Enfin, je sais pas, il y a des trucs bizarres quand même.
07:02 Il y a trois filiales qui sont des filiales fantômes.
07:05 Il y a un des journalistes qui...
07:07 Il y a 30 filiales.
07:08 Oui, mais il y a au moins trois filiales importantes
07:11 qui brassaient beaucoup d'argent et qui sont fantômes
07:14 et dont l'adresse en Irlande ou en Écosse, je ne sais plus,
07:17 est une boîte à lettres d'une ferme au milieu des Champs.
07:21 Oui, exactement.
07:22 Ça fait pas très allemand ça quand même.
07:25 Ça me fait penser à une autre série.
07:27 Je me trompe ?
07:28 Je sais pas si vous avez vu cette série sur le canal.
07:31 Voilà, il y a une société d'emprunts bancaires,
07:34 enfin de prêts bancaires, Vautour.
07:38 Pareil, ils sont dans une maison au fin fond de la campagne.
07:42 Wirecard, en fait, s'est mis dans le blanchiment d'argent.
07:45 Il s'est mis dans le blanchiment d'argent des sites de casinos en ligne,
07:49 des sites de tout ce qui est pédo, porno,
07:53 enfin bon, tout ce qui n'est pas très net.
07:55 Notamment aussi la mafia, une mafia, j'ai oublié le nom,
08:00 Cissi, là.
08:01 Ça c'est encore autre chose.
08:02 Là, ensuite, ils ont contacté les différentes mafias,
08:06 Russe, la Targeta,
08:08 enfin toutes les mafias possibles et imaginables,
08:10 pour, justement, blanchir leur argent,
08:13 de manière à récupérer les millions qui manquaient
08:16 à la suite de ce qui s'est passé en 2008.
08:18 Et au fur et à mesure, ils sont partis dans le…
08:21 ils ont été emportés, si je peux dire, dans cet état,
08:24 exactement comme Madoff est parti dans son délire
08:27 et il n'a jamais pu revenir en arrière.
08:29 Et Wirecard, c'est exactement la même chose,
08:31 c'est exactement la même chose que Enron,
08:34 c'est exactement la même chose que Toshiba.
08:37 On n'a pas entendu parler de Toshiba,
08:39 mais Toshiba, c'est la même chose.
08:41 Des comptes trafiqués.
08:43 – Oui, oui, trafiqués.
08:45 – Totalement trafiqués, des comptes certifiés
08:48 par des commissaires au groupe.
08:50 Attention, pas n'importe lequel.
08:52 Ernst & Young, attention.
08:56 Hartung, fiabilité allemande.
08:58 – Hartung, fiabilité allemande.
09:00 Munich, ils ont 9000.
09:02 Ils ont signé.
09:03 Les commissaires aux comptes allemands ont signé,
09:08 validé les comptes.
09:10 Et ça a duré des années.
09:12 – Et comme d'habitude, celui qui va découvrir le truc,
09:16 qui tuyote le Financial Times,
09:19 est un vendeur à découvert qui parie sur Wirecard,
09:23 mais qui parie à la baisse sur Wirecard.
09:25 D'abord, qu'est-ce que c'est que les ventes à découvert ?
09:28 Vous pouvez expliquer en deux secondes.
09:30 – Oui, c'est-à-dire qu'en fait, c'est un pari.
09:33 En pari, on dit, je parie que tel jour,
09:35 demain, après-demain, l'action d'Enron va baisser.
09:39 Et si elle baisse, il gagne.
09:41 – On l'imagine, ce qui est totalement immoral.
09:45 – À chaque crise, on interdit les ventes à découvert.
09:49 Mais aujourd'hui, vous savez, dans l'or,
09:51 vous n'avez que ça, que des ventes à découvert.
09:53 C'est comme ça qu'ils bidonnent le cours de l'or et de l'argent.
09:55 C'est que des ventes à découvert.
09:57 Bon, ceci est une parenthèse.
09:59 Justement, regardez.
10:01 Ça, c'était quoi ?
10:03 Voilà, de 5 octobre 2020,
10:05 Ernst & Young, complice de l'escroquerie géante à la Enron de Wirecard.
10:10 C'est-à-dire que les mecs, ils n'ont pas vu
10:12 qu'il manquait 2 milliards sur leur compte.
10:14 – Non. – 2 milliards.
10:16 – 2 milliards, oui.
10:18 – C'est-à-dire que le mec, ils ont pris un commissaire en compte sourd, aveugle et muet.
10:22 – L'informateur…
10:24 – Il était aveugle, le mec qui regardait les choses.
10:26 – L'informateur, le délateur… – C'est dingue.
10:30 – L'informateur, le délateur, enfin le délateur non, enfin vous voyez…
10:34 – Oui. – Qui parie, il accuse pour spéculer ou… ?
10:42 – Pour les deux.
10:44 Un, parce qu'il a identifié, comme on l'a vu avec l'affaire Madoff,
10:48 que Madoff était une escroquerie, par définition,
10:50 et que ça ne tenait pas la route.
10:52 Et c'était le cas également de Wirecard.
10:54 Ne l'oubliez pas, la faillite de Wirecard…
10:57 Enfin, pardon, avant d'aller parler de la faillite de Wirecard,
11:00 tous les fonds de pension allemands avaient acheté…
11:03 – Bien sûr.
11:05 – Ils avaient acheté pour des centaines de millions d'actions,
11:09 pour l'aider justement à maintenir sa position internationale de payment processing.
11:16 – Oui, et ils avaient été protégés par Angela Merkel puisque…
11:20 – Par tous les SPD.
11:22 – C'est ça, ils avaient interdit les ventes à découvert.
11:26 – Et même les enquêtes, les premières enquêtes de la Baffin,
11:29 Baffin c'est le gendarme allemand de la finance, l'équivalent de la SEC, etc.
11:35 Les premières enquêtes n'ont rien donné.
11:38 – Oui, c'est vrai.
11:39 Alors il y a un truc qui n'est pas, moi je trouve dans le film,
11:41 qui n'est pas très clair.
11:43 – De son, rien n'est clair dans cette affaire.
11:46 – Non, c'est vrai, mais bon, il y a un type qui touche 500 000 euros
11:50 pour mettre en relation deux personnes, c'est-à-dire le bras droit de Marcus
11:55 et puis qui s'appelle Jan Marsalek et qui est un personnage un peu bizarre.
12:00 Donc on voit également, ce type fait peur d'ailleurs,
12:04 il a vraiment une tête assez bizarre.
12:06 – Il ressemble à un acteur.
12:08 – Oui, il ressemble à un acteur, je n'ai pas su qui, mais je suis d'accord.
12:12 – Il joue dans la série américaine sur le président des États-Unis et sa femme,
12:19 avec Kevin Spacey.
12:23 – Oui, alors bon, je trouve que le film n'est pas assez précis
12:27 sur l'évaporation de l'argent.
12:29 Où l'argent s'est évaporé, il manque quand même…
12:31 – Non, c'est du blanchiment, attention.
12:33 C'est du blanchiment.
12:34 – Il y a quand même un trou de plusieurs milliards.
12:36 – C'est des poupées russes, mais justement,
12:38 c'est le trou qu'ils essaient de cacher depuis 2008.
12:41 C'est le principe Enron, c'est-à-dire qu'on fait des poupées russes,
12:46 en français on a un terme pour ça, c'est de la cavalerie.
12:50 On vire un milliard à une société, c'est ce qu'avait fait Lehman.
12:55 Lehman Brothers faisait de la cavalerie, avec la connaissance de Jamie Dimon.
13:00 C'est-à-dire que, au 30… par exemple, J.P. Morgan, Londres,
13:06 leur prêtait 10 milliards, donc ça apparaissait sur les comptes au 30 décembre,
13:11 et une fois que les comptes étaient validés par les commissaires aux comptes,
13:15 donc qu'est-ce qui est passé le 4 janvier ?
13:17 Ils ont envoyé l'argent, les 10 milliards, à Londres.
13:20 Et à un moment donné, Jamie Dimon a mis…
13:23 Il a dit "Holà, stop, on arrête la danse".
13:26 Et c'est comme ça que Lehman Brothers a volé dans les airs
13:29 un an plus… enfin, quasiment 9 mois plus tard.
13:32 – Pour conclure, il y a deux points que je vais aborder en 3 minutes maxi.
13:36 – Oui.
13:37 – D'abord, on voit que Wirecard c'est tout.
13:42 – Pardon ?
13:43 – Wirecard c'est tout, tout du traineur informateur,
13:46 et c'est tout du journaliste Paul Murphy qui enquête.
13:49 – Ah oui, oui, parce qu'ils ont mis… ils sentent le danger.
13:52 – Voilà, et on voit donc le journaliste Paul Murphy
13:56 qui met le soir son ordinateur dans un coffre,
14:01 et dans la journée, il travaille au Financial Times,
14:04 donc dans une pièce…
14:05 – En bulle.
14:06 – En bulle, c'est-à-dire une pièce où il n'y a pas de connexion.
14:08 – Il y a d'autres électrons magnifiques.
14:10 – Voilà, exactement.
14:11 – Comme dans les ambassades américaines ou françaises.
14:13 – C'est ça, exactement. Donc ça existe, ça.
14:16 – Bien sûr.
14:17 – Au Financial Times, ils auront les moyens de se payer.
14:19 – Non, c'est pas ça, c'est que c'est Wirecard qui a mis
14:22 des moyens considérables pour espionner les journalistes du Financial Times
14:25 qui se sont rendus compte qu'ils étaient espionnés.
14:27 – D'accord.
14:28 – Et à partir de ce moment-là, ils ont pris les devants.
14:31 – Ça, c'est pas clair.
14:32 – Mais Wirecard, ils ont compris qu'ils étaient en danger,
14:35 à partir du moment où les journalistes du Financial Times
14:37 ont commencé à enquêter sur leurs comptes,
14:39 là, ils savaient qu'ils étaient morts à plus ou moins de termes,
14:42 donc il fallait soit se débarrasser du journaliste,
14:44 mais vous ne vous débarrassez pas d'un journaliste,
14:46 même si vous tuez un journaliste du FT,
14:48 on a 100 derrière, donc ça ne sert à rien.
14:50 – Je suis d'accord.
14:51 – Voilà, c'est la différence entre un journaliste intégré dans un journal
14:54 et un pigiste qui lui est tout seul, dont vous pouvez régler son compte,
15:00 voilà, il n'y a aucun journal qui va monter au créneau,
15:04 on va dire, c'est comme ça.
15:06 Assange, regardez Assange.
15:08 – Oui, Assange, ça va.
15:09 – Assange, il est dans une situation désespérée.
15:11 – Alors, il y a une partie sombre dans la…
15:14 C'est le dernier point que je veux voir.
15:15 – Tout est sombre dans cette histoire.
15:16 – Non mais là, il y a vraiment une partie qui est un peu curieuse.
15:18 – C'est vraiment sombre, Assange.
15:20 – C'est l'interaction avec les espions russes,
15:24 donc on voit que le Marsalek, il a un deuxième bureau secret,
15:29 dans lequel il fait des réunions, mais en même temps des partouts un petit peu,
15:32 ce bureau est juste en face de l'ambassade de Russie,
15:37 et puis on voit, alors après, une interaction avec le gouvernement autrichien,
15:42 – Le gouvernement autrichien, avec Sebastian Kurz, pardon,
15:47 – Kurz c'est saucisse, non ? – Sebastian Kurz, vous n'allez pas loin.
15:51 – On est en Autriche.
15:53 – C'est en Autriche avec Sebastian Kurz,
15:55 où les russes cherchaient à créer, alors c'est bizarre,
15:58 à créer des vagues migratoires pour faire monter le populisme,
16:03 et en même temps, ils levaient du pognon pour avoir des gardes-frontières,
16:09 15 000 gardes-frontières en Libye, je crois.
16:11 – Ils travaillaient pour Wagner.
16:13 – Ah, ils travaillaient pour Wagner.
16:14 – Oui, ils avaient des liens avec Wagner,
16:15 donc Marsalek est toujours recherché, il a une fiche Interpol aujourd'hui.
16:18 – Donc ce n'est pas un flux d'intox des Californiens avec la Russie, non ?
16:22 – C'est grâce à lui qu'ils ont blanchi l'argent de toutes les mafias russes,
16:27 biélorusses, bulgares, des pays de l'Est, c'est à travers Wirecard,
16:32 c'est comme ça qu'ils retrouvaient, voilà, c'est très précis, c'était lui le lien,
16:39 et en même temps, comme il travaillait, ou il était un agent du GRU,
16:42 vous savez, les services de l'armée russe,
16:45 donc aujourd'hui, d'après ce qu'on sait, c'est qu'il est réfugié à Moscou,
16:50 sous la protection du GRU, voilà, donc c'est intéressant,
16:56 mais il a servi à blanchir l'argent pendant des années, à travers Wirecard,
17:00 de toutes les mafias russes, et bulgares, et que sais-je encore, voilà.
17:05 – Alors la conclusion pour moi, ça me fait penser,
17:09 ce film m'a fait penser à Largo Winch, il y a des hommes de main, des espions,
17:15 – C'est Largo Winch, oui, bien sûr.
17:17 – Des putes, des parvenus flambeurs,
17:21 – Surtout des parvenus flambeurs, parce que c'est ça qui est intéressant chez Wirecard.
17:24 – Des émirs aussi, on a le droit à des émirs.
17:26 – Ce sont tous des parvenus flambeurs.
17:28 – Bref, c'est un scénario idéal, de Largo Winch,
17:31 idéal pour une fiction au cinéma, sauf que…
17:34 – Comme ça se passe en Allemagne, sur Netflix.
17:36 – C'est un film vérité en Allemagne, sur Netflix.
17:39 – C'est un peu comme la série financière allemande dont on avait parlé,
17:43 qui se passe à Munich.
17:44 – Mais moi j'ai bien aimé.
17:45 – Oui, c'était bien, mais…
17:46 – Bref, Wirecard, il faut voir, il faut pas voir.
17:48 – On comprend pourquoi les Allemands vont tous en Espagne pour retrouver du soleil.
17:51 – Il faut voir, il faut pas voir.
17:52 – Ah oui, il faut voir, oui.
17:53 – Il faut voir.
17:54 – Ah mais bien sûr, il faut voir comment…
17:55 – Ça dure deux heures, nous…
17:56 – … Ernst Jung, comment les grands commissaires aux comptes,
17:59 qui font la pluie et le beau temps,
18:01 dès que vous leur faites un chèque de 100 millions,
18:04 ils vous signent n'importe quoi.
18:06 Les mots d'excuse de votre grand-mère, de la mort de votre grand-mère,
18:09 mais ils sont capables de mettre le cachet, quoi.
18:11 [Rires]
18:12 – Bon, c'est très bien.
18:13 Vous avez le tampon de validation de Pierre.
18:18 Vous pouvez donc voir le film sans hésitation.
18:21 À très bientôt, merci.
18:22 – Merci à vous.
18:23 [Générique]
18:53 [Générique]

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