Sébastien Cauet est l'invité de BFMTV dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche. L'animateur radio s'exprime pour la première fois sur les plaintes pour viols dont il fait l'objet.
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00:00 Bonsoir Sébastien Coé.
00:01 Bonsoir Monsieur Duhamel.
00:02 Vous êtes sur ce plateau ce soir parce que vous faites l'objet de trois plaintes
00:06 pour viol et agression sexuelle.
00:07 C'est la première fois que vous vous exprimez sur ces plaintes.
00:11 Vous n'êtes plus à l'antenne d'Energie depuis le 22 novembre
00:14 où vous aviez une émission quotidienne.
00:18 Vous avez vous-même porté plainte pour notamment dénonciations calomnieuses,
00:22 tentatives d'extorsion de fonds en bande organisée, on y reviendra.
00:25 J'ajoute que ces derniers jours, plusieurs enquêtes de presse
00:28 ont fait état de nombreux témoignages de femmes dénonçant votre comportement.
00:33 Sébastien Coé, si vous prenez la parole ce soir,
00:35 c'est parce que vous êtes un homme aux abois ?
00:38 Je prends la parole ce soir d'abord parce que j'ai pris un petit peu de temps
00:41 parce que ma parole était pour la police, les services de police.
00:45 Je vous en parlerai tout à l'heure un petit peu plus,
00:47 avec lesquels j'avais besoin d'échanger avant d'aller s'expliquer.
00:51 Vous avez entendu que je n'ai rien dit pendant des jours,
00:54 ce qui est très dur pour moi, qui suis un homme de communication.
00:57 Merci pour cette invitation, j'ai longtemps hésité,
01:00 mais j'avais besoin de parler à des gens,
01:04 j'avais besoin de remercier les milliers de gens qui me soutiennent,
01:07 vous savez, ces fans que l'on appelle dans notre métier.
01:11 Je ne savais pas que depuis 40 ans que je fais de la radio,
01:14 que j'étais important pour eux.
01:16 J'avais envie de parler pour mes amis, pour ma famille,
01:19 qui subissent ce que je subis depuis quelques semaines,
01:23 pour ma femme Nathalie, qui est avec moi tous les jours,
01:27 qui subit et qui…
01:29 - Qu'est-ce que vous subissez ?
01:31 - Je subis ses attaques et ses accusations,
01:33 pour lesquelles je suis évidemment complètement innocent,
01:35 mais je voulais parler de tous ces gens au tout début,
01:38 c'est important pour moi.
01:39 Nathalie, pour moi, c'est ma partenaire,
01:43 c'est devenu un rock, c'est un rock cette femme, elle est incroyable.
01:48 Je pleure sur son épaule tous les jours,
01:49 c'est bizarre de dire ça pour un humoriste qui fait de la radio,
01:52 je suis dans un rôle particulier aujourd'hui devant vous.
01:55 Vous savez, mes enfants,
01:57 quand j'ai mon fils qui lit des attaques terribles sur Internet,
02:01 à qui je dois dire à un moment donné,
02:04 alors il a 23 ans, le plus grand,
02:05 à qui je dois dire "voilà, papa a subi des attaques,
02:11 mais tout est faux", et qu'il me dit "papa, t'inquiète pas,
02:14 je sais, il n'y a pas d'inquiétude à avoir".
02:17 Quand j'ai ma belle-fille et que je pleure dans ses bras,
02:23 c'est quelque chose qui n'est pas normal,
02:26 ça devrait être l'inverse,
02:27 les enfants doivent pleurer dans les bras des parents,
02:30 pas l'inverse.
02:31 Donc, je vais essayer de vous dire comment je suis en ce moment,
02:35 à l'intérieur, je suis en morceaux, je suis dévasté.
02:39 Je pensais dans ma vie, vous savez, avoir connu des moments durs,
02:46 on n'est pas là pour parler de ça,
02:48 mais j'ai perdu ma mère à 10 ans, mon père à 20,
02:51 je vous assure, je pensais, en me réfugiant dans la radio
02:55 et en pensant que donner du bonheur aux gens allait me soigner,
02:59 ça a été une thérapie pour moi la radio,
03:00 faire rire les gens me faisait aller mieux.
03:03 Je pensais que c'était le plus gros combat de ma vie
03:05 et que globalement à 51 ans, après 40 ans de radio
03:09 et d'autres années à venir, et de divertissement,
03:12 et de fabrication de divertissement,
03:14 je pensais que j'avais vécu le plus dur,
03:17 je suis en train de vivre le plus dur,
03:19 parce que c'est terrible d'être accusé de ce genre de choses,
03:22 il n'y a pas pire.
03:23 - Je vois votre émotion, je rappelle aussi,
03:26 et on y reviendra tout à l'heure, l'émotion très vive,
03:28 même plus que l'émotion des femmes qui portent plainte contre vous
03:32 et qui, pour certaines, se disent traumatisées, détruites.
03:37 Donc, les téléspectateurs voient votre émotion,
03:39 je me dois aussi…
03:41 - Si vous le permettez…
03:42 - Vous pouvez parler de celles qui portent plainte contre vous
03:45 et qui ont pris la parole ?
03:47 - Vous savez, la parole des femmes victimes est sacrée,
03:51 et je peux vous dire que dans des tas d'émissions,
03:54 j'ai donné la parole le plus possible.
03:57 Dans mon cas, il s'agit de mensonges, il ne faut pas faire d'amalgame.
04:00 Moi, si ça vous permettait, je n'aurais qu'à en remettre,
04:03 parce que les gens, des fois, peuvent ne pas comprendre certaines choses.
04:06 - Mais je voudrais qu'on parle des faits.
04:07 - Les faits, je vais vous les donner.
04:09 Je suis le premier plaignant dans cette histoire,
04:12 je suis le premier à avoir porté plainte,
04:14 mais c'est important que les gens le sachent.
04:16 - Et je l'ai répété, Sébastien Collier.
04:17 - Oui, mais attendez, parce que je suis le premier à avoir porté plainte.
04:20 J'ai subi pendant un mois des horreurs, des montages,
04:24 des faux sur Twitter, que mes enfants ont vus, que tout le monde a vu.
04:28 Je suis allé déposer plainte pour harcèlement.
04:31 Deux jours plus tard, arrive une plainte
04:35 avec quelque chose qui n'avait jamais été dit jusque-là,
04:37 qui était le mot "viole".
04:39 - Sébastien Collier, si vous le permettez,
04:40 on a tout le temps ici d'aborder les sujets,
04:42 mais pour prendre les choses dans l'ordre,
04:44 et pour qu'on reste sur les faits,
04:47 j'aimerais qu'on commence avec les faits.
04:49 Précisément aussi parce qu'il y a ces paroles de plaignantes,
04:53 de victimes présumées.
04:55 La première plainte déposée est celle de Julie Olivier,
04:58 elle a aujourd'hui 25 ans.
04:59 - Pardon, la première plainte ?
05:00 - La première plainte venant de ses femmes.
05:02 - Je vous le redis parce que c'est important,
05:05 il ne se passe rien dans 51 ans de ma vie,
05:08 je dépose une plainte pour harcèlement,
05:10 deux jours après arrive une plainte
05:12 pour un motif qui n'avait jamais existé.
05:14 - Sébastien Collier, on va y venir.
05:16 - Je m'y engage et on a tout le temps.
05:18 Julie Olivier, 25 ans aujourd'hui,
05:19 elle porte plainte pour deux viols,
05:21 l'un en 2014, elle était à l'époque mineure,
05:24 l'autre en 2022.
05:25 Commençons par ce qui se passe en 2014.
05:27 Julie Olivier décrit une scène au mois de novembre,
05:29 elle vient vous voir à Genève, vous y êtes pour un mix,
05:33 elle dit que vous lui proposez de monter dans sa chambre d'hôtel
05:35 pour écouter sa maquette radio,
05:37 et une fois dans la chambre,
05:38 voilà ce qui se serait passé selon elle.
05:41 - Il a baissé son pantalon de quelques centimètres,
05:44 absolument presque ici, il a absolument tout sorti,
05:49 et c'est à ce moment-là qu'il m'a dit
05:51 "c'est comme ça qu'on réussit dans la radio,
05:53 il faut que tu le fasses".
05:55 Je l'ai regardé droit dans les yeux et je lui ai dit
05:57 "je ne peux pas",
05:59 et il m'a dit "montre-moi ce que tu sais faire".
06:01 Donc moi, à 15 ans, c'est ce que j'ai exécuté.
06:05 - Ce sont des accusations très graves,
06:07 je rappelle évidemment que vous êtes présumé innocent,
06:10 est-ce que vous reconnaissez le récit qui est fait par Julien Olivier,
06:12 ou est-ce que vous contestez les faits ?
06:14 - Monsieur Duhamel, tout est faux, tout est mensonger.
06:18 Vous m'avez coupé la parole tout à l'heure,
06:19 quand je vous ai dit ce que nous avions fait après.
06:22 C'est-à-dire qu'après avoir déposé plainte,
06:24 lorsque nous avons vu une plainte arriver,
06:26 la plainte de cette demoiselle,
06:28 nous sommes allés déposer d'autres plaintes
06:29 parce que nous avons eu entre les mains des documents
06:33 qui nous ont permis de déposer plainte pour dénonciation calonieuse,
06:36 comme vous venez de l'entendre.
06:37 C'est-à-dire que tout est faux.
06:39 Et pour tentative d'extorsion de fonds en bande organisée.
06:43 Ce n'est pas une rigolade, ce n'est pas une plainte plus une autre.
06:46 Vous savez, la justice, on ne va pas porter plainte pour rire.
06:51 C'est quelque chose de très sérieux, c'est ma vie.
06:55 Moi, j'ai passé ma vie à être irréprochable
06:59 avec des centaines de milliers d'auditeurs.
07:02 - Pour que les choses soient très claires.
07:04 - Et je vous le dis, j'ai entre les mains,
07:06 et nous avons avec mes avocats entre les mains,
07:08 des documents qui ont permis de déposer plainte
07:10 pour montrer qu'il y avait tentative d'extorsion de fonds en bande organisée.
07:15 Ces documents ont été remis à la police.
07:18 - Et l'enquête est en cours. - Et l'enquête est en cours.
07:20 Et c'est pour cette raison, je vous le dis, M. Duhamel,
07:22 et j'espère ne pas avoir à vous le répéter plein de fois,
07:26 c'est pour cette raison que je meurs d'envie
07:28 de vous montrer les documents accablants que l'on a.
07:31 Je ne peux pas, tout est entre les mains de la police.
07:33 - On va parler des plaintes que vous avez déposées,
07:35 mais sur ce que vient de dire, je viens de vous répondre.
07:39 - Tout est faux, tout est mensonger.
07:41 - Ça veut dire que cette femme, cette plaignante,
07:44 vous ne la connaissez pas ?
07:46 - Bien sûr que si, je la connais.
07:47 - Quelle est la nature de votre relation ?
07:48 - Je la connais comme je connais des milliers de fans en 40 ans de radio.
07:53 Vous savez ce que ce sont des fans ?
07:54 Ce sont des gens qui viennent vous voir.
07:57 Moi, sans eux, je ne suis rien du tout.
07:58 C'est pour ça que tout à l'heure, j'ai voulu les saluer,
08:00 parce que c'est important d'avoir des messages de soutien,
08:03 des gens qui nous disent "on est venus te voir en famille,
08:05 on te connaît depuis 20 ans, tu es incapable de ça".
08:08 - Quelle est la nature de vos relations ?
08:09 - Il n'y a pas de nature, monsieur, laissez-moi finir.
08:11 C'est extrêmement simple ce que je suis en train de vous dire.
08:14 C'est-à-dire que je la connais comme je connais des centaines d'hommes
08:17 qui viennent, ou de femmes, qui nous remettent des cadeaux,
08:21 qui viennent en backstage, qui viennent à 20 spectacles,
08:24 50 émissions.
08:26 Cette jeune fille, elle a dû venir à 50 émissions, 60 spectacles.
08:30 - Donc il ne s'est jamais rien passé entre vous ?
08:32 - Tout est faux et mensonger, je vous l'ai dit.
08:33 Je vous l'ai dit, je vous l'ai dit tout à l'heure.
08:35 - Vous ne répondez pas tout à fait à ma question.
08:37 Il ne s'est jamais rien passé entre vous,
08:39 même de manière consentie selon vous ?
08:42 - Monsieur, je ne peux rien vous dire sur ce que nous avons déposé à la police.
08:45 Je vous ai dit depuis tout à l'heure, tout est faux et tout est mensonger.
08:49 - Vous ne répondez pas à ma question.
08:50 - Je suis en train de vous le dire.
08:51 - Yes, si, avez-vous eu...
08:52 - Monsieur, nous avons déposé des plaintes pour faux, ce n'est pas rien.
08:57 Je ne vais pas vous répéter dix fois la même chose.
08:59 - Non mais attendez, Sébastien Coé, et là encore, ici, on n'est pas dans le bureau du juge.
09:02 - Mais si vous êtes en train de me dire, est-ce que nous nous sommes parlé ?
09:05 - Mais comme je parle à des tas d'autres auditeurs, à des tas d'autres hommes ou femmes.
09:10 - Alors dans ce cas-là, je vais dire les choses de façon plus claire.
09:12 - Et ce n'est pas un tribunal médiatique ?
09:13 - Mais il n'y a pas de tribunal médiatique, Sébastien Coé.
09:15 Vous avez la parole ici.
09:16 Vos avocats ont été invités sur les plateaux télé.
09:19 Donc je repose ma question.
09:21 Pardon, encore une fois, il n'y a ici aucune volonté ni de me substituer à un juge ou un policier.
09:26 - Est-ce que vous avez eu une relation sentimentale ou sexuelle avec cette clientèle ?
09:31 - Monsieur, je n'ai pas eu de relation sentimentale.
09:32 Je suis en train de vous expliquer depuis tout à l'heure et je n'en démordrai pas.
09:35 Et je vous le dis, il y a eu des faux, il y a eu des manœuvres, il y a des tentatives.
09:41 J'ai des documents d'extorsion de fonds en bande organisée.
09:44 Je ne peux pas aller plus loin, je vous l'ai dit.
09:46 - Donc vous ne répondez pas, je prends acte pour ceux qui ne répondent pas.
09:49 Vous ne souhaitez pas nous dire ce qui s'est passé dans cet hôtel à Genève.
09:54 - Vous savez quand je me déplace, monsieur, je me déplace avec des équipes.
09:58 Vous pensez que je fais rentrer beaucoup de gens dans des chambres d'hôtel ?
10:01 Très sérieusement ?
10:03 - La plaignante, je l'ai mis en l'espèce, dit qu'il y a des témoins, qu'il y a notamment sa sœur, son beau-frère.
10:09 - Eh bien elle y répondra.
10:11 Moi, vous savez, j'ai joué de transparence.
10:13 J'ai donné mon téléphone portable à la police.
10:17 Je l'ai donné, mon téléphone portable.
10:19 Voilà, ils l'ont gardé 12 heures, 15 heures.
10:23 J'ai donné l'intégralité de tout, de tous les échanges que nous avons pu avoir,
10:26 puisque sur les réseaux sociaux, nous pouvons garder les échanges depuis 2012, 2013, 2014.
10:31 Tous les échanges, tout a été fourni à la police.
10:34 - Donc, une dernière fois, vous ne souhaitez pas ni infirmer ni confirmer le fait que vous avez eu une relation sexuelle avec cette femme.
10:41 - Tout est faux, tout est mensonger, je vous le dis et je m'arrête là.
10:44 - La plaignante, Julie Olivier, a publié sur les réseaux sociaux cette capture d'écran
10:50 dont vous parliez, censée faire état d'une de vos discussions avec, si je dois y résumer,
10:55 des messages à caractère sexuel particulièrement cru.
10:58 - Vous osez diffuser ça ?
10:59 - Est-ce que vous êtes l'auteur de ces messages ? Je vous pose la question.
11:01 - Moi, je vous le dis, ça, ça, c'est un montage.
11:06 Et quand je vous dis que j'ai déposé plainte pour faux...
11:08 Mais vous savez, ce qui est incroyable, ce n'est pas une rigolade d'aller déposer plainte pour faux.
11:13 - Sébastien Coué, est-ce que vous avez l'impression ici que je prends les choses à la rigolade ?
11:18 - J'ai l'impression, vous savez, je vis ma réputation, je suis accusé de choses que je n'ai pas faites.
11:23 Viol, ce n'est pas rien. Je suis accusé de viol ou agression sexuelle, ça n'est pas rien.
11:29 - Mais vous êtes présumé innocent ?
11:30 - Oui, alors je suis présumé innocent, il y a une petite différence entre le procès médiatique qui va très très vite
11:36 et la justice à laquelle nous avons donné beaucoup de choses.
11:39 - Sébastien Coué, je ne crois pas qu'il y ait de procès médiatique ici, on vous donne la parole.
11:42 - Je ne vous parle pas d'ici, je suis en train de vous dire au globalement ce que je vis.
11:47 - Vous avez l'occasion de…
11:47 - Nous avons déposé plainte pour faux avec mes avocats.
11:52 C'est assez clair, faux. Et je vous l'ai dit, vous me parlez d'échanges, vous me parlez de capture d'écran,
11:57 mon téléphone a été intégralement donné à la police.
12:01 Je veux, et c'est pour ça que je meurs d'envie, monsieur Duhamel, je vais vous le dire franchement,
12:08 je meurs d'envie, je crève d'envie, j'en chiale le soir, si c'est ça que vous voulez savoir,
12:16 de ne pas pouvoir vous montrer, ni à vous, ni à d'autres, les preuves irréfutables qu'on a données à la police.
12:21 - Si on reste sur cet échange, qu'est-ce qui est faux ?
12:24 - Mais c'est un montage, c'est un faux.
12:26 - C'est-à-dire que les messages que l'on voit ici, vous ne les avez jamais envoyés ?
12:30 - C'est un montage, c'est un faux.
12:32 - Vous n'avez jamais envoyé ces messages à Julien Ollier ?
12:35 - C'est un montage. Qu'est-ce que vous ne comprenez pas ?
12:38 Tant c'est un montage et c'est un faux.
12:42 Pardon, quand je vous dis que l'intégralité de tout a été donnée à la police,
12:47 si je ne me suis pas exprimé avant à la télévision, si vous ne m'avez pas vu dire n'importe quoi,
12:53 c'est qu'il y avait des raisons, c'est que je préférais que la police travaille
12:56 et que la police ait des éléments, mais j'ai l'impression que ce que vous minimisez dans cette histoire,
13:01 je vous le dis vraiment, j'ai l'impression que vous minimisez le fait
13:06 qu'indépendamment des dénonciations calomnieuses,
13:10 ce que je vous dis depuis tout à l'heure, la tentative d'extorsion de fond en bandes organisées,
13:14 elle est sérieuse. Les éléments que j'ai remis à la police sont sérieux.
13:19 - Alors restons-y, si vous le voulez bien, sur cette tentative d'extorsion en bandes organisées.
13:24 Qui veut vous faire chanter ? Est-ce que c'est Julien Ollier qui décrit une scène en 2014 ?
13:30 On l'a entendu. Qui décrit également en 2022 une scène similaire dans un parking ?
13:37 Et donc, ces deux témoignages-là sont le résultat d'un stratagème pour vous faire chanter.
13:43 - Je peux juste vous dire quelque chose, M. Diamel.
13:46 Nous avons tous les éléments qui montrent cette tentative d'extorsion de fond en bandes organisées,
13:55 avec des volontés derrière, avec une mise en scène, avec quelque chose de préparé.
14:00 Tentative d'extorsion de fond en bandes organisées.
14:03 La première, vous l'aurez compris, si possible me détruire ou me faire le plus de mal possible.
14:07 - Qui a intérêt à cela ?
14:08 - Ça, je laisse la police faire ce travail.
14:12 Vous vous doutez bien que ce n'est pas moi qui vais vous en parler ce soir.
14:14 Vous savez, elle est très tendue ma position ce soir, M. Diamel.
14:18 Elle est très tendue.
14:19 Je n'ai pas cinq ans de solution où je ne dis absolument rien, je ne parle jamais,
14:25 et j'attends, et je laisse faire la police,
14:29 où je viens vous voir avec une situation qui est très inconfortable,
14:32 qui est celle de vous dire "je brûle à l'intérieur de vous montrer ce que j'ai,
14:37 et ce que nous avons, et ce que mes avocats ont remis à la police,
14:40 mais je ne peux pas le faire.
14:42 Je ne peux pas le faire parce que je fais confiance à la police,
14:45 qui travaille vite, et je fais confiance à la justice.
14:49 Et s'il faudrait répondre ou prendre des avances pour discuter encore avec la police,
14:53 je le ferai comme je l'ai fait, en remettant l'intégralité de mon téléphone.
14:57 Sébastien Coé, vous dénoncez cette tentative d'extorsion de fonds en banque organisée,
15:00 vous dites avoir les preuves.
15:01 Je voudrais, pour continuer cette interview,
15:04 que vous écoutiez ce que raconte Julie Olivier de son état de santé aujourd'hui.
15:09 J'ai essayé de mettre fin à mes jours, clairement.
15:17 Depuis tout ça, je suis suivie déjà par un psychiatre, une psychologue,
15:21 qui font énormément leur job, et qui m'aident énormément.
15:26 J'ai été hospitalisée à plusieurs reprises.
15:30 Je suis sous traitement, encore, sous antidépresseur,
15:35 sous traitement pour dormir la nuit,
15:38 parce que, justement, c'est des cauchemars que je fais
15:42 et que je continue à faire à l'heure actuelle.
15:45 Maintenant, j'attends juste de pouvoir m'en sentir pour pouvoir prendre ces traitements.
15:50 Parce qu'avec ces traitements, on ne ressent plus rien,
15:54 on ne fait plus rien et on se sent complètement vide.
15:58 Tout ça, c'est de la faux.
16:01 Je vais vous dire, là, vous diffusez des propos de quelqu'un qui dit des mensonges.
16:06 Et c'est assez grave.
16:10 C'est-à-dire que je suis coincé pour ne pas pouvoir vous montrer
16:15 ce que je peux vous montrer.
16:16 Et j'espère venir sur ce plateau dans les semaines qui viennent,
16:19 quand la police, la justice ou le parquet auront fini leur travail.
16:22 Et vous serez invité.
16:23 Vous êtes présumé innocent.
16:25 Mais comprenez qu'on vous pose la question, Sébastien Coé.
16:28 On voit cette jeune femme qui dit être détruite.
16:31 Comprenez que cette jeune femme, comme vous dites,
16:33 a fait des tas de versions différentes, sur des supports différents,
16:37 dans des émissions de télé, chez vous, sur Youtube.
16:40 Des lieux, des dates, des heures qui ne concordaient pas,
16:43 qui n'étaient pas les mêmes.
16:44 Vous savez qu'en l'espèce, les victimes dans ces affaires de violences sexistes et sexuelles,
16:49 vous savez très bien que, souvent, il y a un tel choc traumatique
16:53 ainsi que les versions peuvent varier, qu'il peut y avoir des trous de mémoire.
16:57 - Mais je ne suis pas certain que ce soit un argument discrétionnaire.
17:00 - Vous savez, je laisse la police faire tout son travail.
17:02 J'ai vu, des auditeurs m'ont envoyé il y a peu de temps,
17:06 que j'étais encore à la une de son Facebook,
17:08 qu'il y avait 50 photos de moi sur son compte Twitter,
17:11 qu'elles s'affichaient avec moi sur tous les réseaux sociaux.
17:15 Donc, je vous redis ce que je vous ai dit.
17:18 Tout est faux et tout est mensonge.
17:21 - Vous êtes encore sur cette tentative d'extorsion de fonds en bande organisée.
17:23 De quand date-t-elle ?
17:26 - Je ne peux rien vous dire.
17:28 Je peux juste vous dire que...
17:30 - Mais c'est les dernières semaines. Est-ce que c'est plus avant ?
17:32 - C'est organisé.
17:33 - Ce qui n'est pas tout à fait une question de la chronologie.
17:35 - Ce qui est organisé depuis quelques mois, voire années,
17:39 avec une volonté, évidemment, d'argent, avec une volonté de nuire, évidente,
17:44 et avec, dans le mot "bande organisée",
17:46 et c'est là où la police doit faire son travail,
17:48 et c'est là où je dois me taire,
17:49 et c'est là où je ne dirai rien d'autre.
17:51 De faire le tour de qui a intérêt à quoi,
17:54 qui a fait quoi.
17:57 Ce n'est plus mon travail.
17:59 - Sébastien Cohélier, la plainte déposée par Julie Olivier,
18:01 mais il y a aussi deux autres plaintes pour viol et agression sexuelle.
18:03 Le contenu d'une de ces deux plaintes a été révélé par nos confrères de Libération.
18:07 C'était hier, une jeune femme dont le prénom a été modifié,
18:10 appelée Sarah, dans cet article, décrite une rencontre en juin 2011.
18:14 Elle a 38 ans à l'époque.
18:15 Elle vient assister à votre émission.
18:17 Puis voilà ce qu'elle dit. Je la cite.
18:19 "Dans les couloirs, il s'est avancé vers moi pour me toucher les seins
18:22 et m'embrasser sur la bouche.
18:23 Je n'y attendais pas, car je ne le voyais pas comme ça.
18:25 Et quelques semaines plus tard,
18:26 vous l'auriez invitée dans un lieu privé, dit-elle.
18:28 Je pensais qu'on allait uniquement parler du métier,
18:30 mais pas du tout.
18:31 J'ai été naïve.
18:32 Quand il est arrivé,
18:33 il a fait complètement abstraction de mes intentions initiales.
18:35 Comme si dans sa tête, il était venu juste pour ça.
18:37 Comme si j'étais un être sans importance."
18:40 Je termine, Sébastien Cohélier, si vous le voulez bien.
18:42 Et elle rajoute, "Je ne voulais pas.
18:43 Je n'étais pas d'accord."
18:44 Mais elle n'a dit-elle pas la force ni de crier,
18:47 ni de faire un scandale pour que les choses s'arrêtent.
18:49 Ce témoignage qui aboutit à une pleine tourne.
18:51 Agression sexuelle, fait prescrit, viol fait non prescrit.
18:54 Sarah se dit traumatisée
18:56 et dit par ailleurs dans cet article de Libération,
18:58 ne pas connaître Julie Olivier, la première plaignante.
19:02 Là, en l'espèce, ça ne semble pas rentrer dans le cadre
19:06 de cette tentative d'extorsion de fonds en bonne organisée
19:09 que vous dénoncez.
19:10 - Monsieur Duhamel, l'enquête, ce n'est pas moi qui la mène.
19:13 S'il y a des liens à faire, c'est la police qui fera des liens.
19:17 Je vous ai dit quoi tout à l'heure ?
19:18 Je vous ai dit quand je fais une émission,
19:20 il y a 50 personnes dans le public,
19:22 une vingtaine de personnes dans mon équipe,
19:24 des caméras partout, dans l'enceinte du studio,
19:28 dans les couloirs.
19:30 Croyez-vous vraiment qu'il est possible de dire des horreurs à quelqu'un,
19:33 d'embrasser quelqu'un de force ou des choses comme cela ?
19:36 - Vous aviez...
19:37 - Mais soyons raisonnables deux secondes.
19:39 On est en train de parler d'un métier que je fais depuis 40 ans.
19:43 J'ai fait des milliers de photos,
19:46 j'ai fait des milliers de vidéos avec des gens,
19:50 de rencontres, avec du public,
19:53 avec des familles entières.
19:56 Vous croyez vraiment que si j'avais ce type de comportement,
20:00 vous ne l'auriez jamais appris,
20:01 on ne l'aurait jamais su faire ça dans un couloir de radio ?
20:05 Mais je vais même être plus simple que ça.
20:09 - Vous n'avez pas l'habitude de vous servir de votre profession,
20:12 aussi d'une forme d'aura, vous êtes une star de la radio,
20:14 pour tenter d'approcher des jeunes femmes ?
20:16 - Je vais vous dire autre chose, je vais vous en dire deux.
20:19 Ce que vous dites là sur les deux personnes,
20:26 les deux autres accusations, nous le savions.
20:29 C'est-à-dire que lorsque mes avocats et moi-même
20:32 sommes allés déposer plainte pour tentative d'extorsion en bande organisée,
20:36 nous avons prévenu la police.
20:38 Parce que nous savions dans les documents que nous avions,
20:41 qu'après Julie, il y en avait certainement de prévu derrière.
20:47 Nous le savions, la police a été prévenue de cette histoire-là.
20:52 Donc il y a deux plaintes qui sortent que nous ne connaissons pas.
20:56 Alors vous êtes en train de me parler de la lecture d'un journal,
20:59 un journal n'est pas la justice.
21:01 Cette plainte, je ne la connais pas.
21:03 Je me mets à la disposition de la police pour en parler quand ils le veulent.
21:07 Mais ni moi ni mes avocats n'avons aujourd'hui le détail de ces plaintes.
21:11 La seule que nous contestons parce que nous la connaissons, c'est la première.
21:13 Mais encore une fois, je vous le dis, avant qu'elles ne sortent,
21:17 la police, nous les avions prévenues qu'il y en aurait d'autres.
21:20 – Sébastien Coé, vous évoquez ce qui relève d'une plainte
21:24 et ce que vous refusez de nous dire compte tenu de l'enquête qui est en cours.
21:27 Je me dois de revenir sur l'élément sur lequel vous avez refusé de me répondre.
21:34 Julie Olivier, 2014, mineure au moment des faits,
21:39 vous avez eu une relation sexuelle avec cette jeune fille.
21:41 – Quand je vous dis tout est faux et tout est mensonger…
21:46 – Est-ce que oui ou non ? Pardonnez-moi de vous poser cette question.
21:49 – Mais pardon, on a eu une relation avec une mineure dans une chambre d'hôtel,
21:51 tout est faux et tout est mensonger, je vous le dis.
21:53 – Donc vous n'avez pas eu de relation sexuelle avec cette jeune fille.
21:56 – Attendez, vous savez, je vais vous expliquer quelque chose.
21:59 Vous savez qu'aujourd'hui, parce que vous êtes en train de…
22:02 on ne va pas faire une demi-heure sur vous…
22:04 – Non, en fait, du tout.
22:05 – Non, parce que depuis tout à l'heure, vous me dites quelque chose
22:08 et je ne peux pas vous répondre et tout est faux et tout est mensonger.
22:09 On ne va pas y passer la soirée.
22:10 – Non mais pardonnez-moi Sébastien Coé,
22:11 il y a ce qui relève de l'enquête et là il y a ce qui relève d'une relation…
22:14 – Ce qui fait partie de l'enquête puisque nous avons nié.
22:18 Ça c'est clair.
22:19 – Donc vous niez également la relation sexuelle avec cette jeune fille.
22:22 – Je vous l'ai dit trois fois, maintenant je suis en train de vous dire,
22:24 avec une jeune fille de 17 ans, enfin on est dingue.
22:26 – Elle dit 16 ans.
22:27 – Alors 16 ans et puis après 18 et puis après 15, excusez-moi.
22:31 – Jouard, j'ai entendu, 16 ans.
22:34 – C'est toutes les versions qui ont été faites et vous verrez que ce n'est pas le cas.
22:36 Il y a juste un moment donné, est-ce que vous vous rendez compte
22:39 des répercussions globales de tout ce qui est écrit aujourd'hui partout ?
22:44 C'est pour ça que je vous parlais tout à l'heure de procès médiatiques,
22:46 je ne parle pas de vous, je parle de tous ces amalgames
22:49 qui sont faits un petit peu de partout.
22:51 J'ai lu des choses hallucinantes et atroces.
22:53 – Si je peux me permettre Sébastien Coé,
22:54 la meilleure façon qu'il n'y ait pas d'amalgame
22:56 est de répondre clairement à certaines questions.
22:58 – Je vous ai répondu six fois, six fois.
23:02 Mais lorsque je lis sur des sites internet que je sexualise tout,
23:05 vous l'aviez certainement lu ça, que je sexualise tout
23:08 et que l'ambiance au bureau serait sexualisée,
23:11 je ne sais pas si vous aviez vu ça, moi je l'ai vu, ça m'a particulièrement choqué,
23:14 c'est très étonnant, c'est-à-dire que l'on appelle des gens
23:16 qui ont dit qu'ils ont connu quelqu'un qui a peut-être travaillé chez nous, etc.
23:20 Vous savez qu'aucun journaliste n'est venu chez nous
23:25 voir comment se passait l'ambiance au boulot,
23:27 sexualiser une ambiance au travail, vous imaginez où on en est ?
23:31 C'est-à-dire que je conteste des accusations de viol fermement
23:35 et d'agression sexuelle fermement et on vient commencer à regarder
23:40 s'il y a une sexualisation de choses qui se passent au bureau.
23:45 – Mais laissez-moi finir, parce que vous êtes en train,
23:48 à chaque fois que je dis quelque chose, vous repartez en arrière,
23:50 je ne peux jamais finir.
23:51 – Pas du tout, parce que sur ce sujet précis de ce que vous appelez
23:54 une ambiance hyper sexualisée qui effectivement a été…
23:57 – C'est ce que j'appelle, c'est ce que j'ai lu.
23:59 – Vous avez raison, il y a des témoignages qui vont en ce sens.
24:03 Pardonnez-moi, encore une fois, vous en citez quelques-uns.
24:06 Dans le Nouvelle Obs, une certaine Mathilde, 18 ans, en 1998,
24:11 elle assiste à une de vos émissions sur Skyrock,
24:13 vous lui proposez, dit-elle, de la ramener sur le travail,
24:15 dans la voiture vous vous déboutonnez pour lui demander un acte sexuel,
24:18 là c'est même plus que de l'hyper sexualisation,
24:20 je ne sais pas comment on peut qualifier ça,
24:22 soit de l'exhibitionnisme ou une forme d'agression sexuelle,
24:24 même si évidemment il n'y a pas de plainte.
24:26 Autre témoignage, celui d'une stagiaire qui dit
24:28 "je vais m'enfermer dans une loge en fermant la porte à clé",
24:30 que vous lui demandez de l'embrasser, que vous rajoutez
24:32 "si tu étais plus gentil, tu trouverais un job plus rapidement".
24:35 – Monsieur Duhamel, monsieur Duhamel.
24:37 – Ces témoignages-là, qui a intérêt à témoigner comme cela ?
24:40 – Mais qui a intérêt à raconter n'importe quoi aussi sur les réseaux ?
24:47 J'ai lu des choses absurdes, vous voulez que je vous en raconte une d'absurde sur moi ?
24:50 Non, parce que là vous donnez des témoignages,
24:52 mais j'ai lu sur Twitter une jeune fille qui disait qu'elle était à l'accueil d'énergie,
24:56 je lui faisais porter un bouquet de fleurs chaque matin,
24:58 et je l'appelais du quatrième étage, tous les jours en conférence de rédaction
25:02 avec Léoparleur, et quand je ne l'ai pas eue, je l'ai fait virer d'énergie.
25:06 Trois lignes, trois mensonges, rien ne peut aller.
25:10 Faire livrer des fleurs tous les matins, excusez-moi,
25:12 mais je ne l'ai jamais fait, pardon.
25:14 Deuxièmement, faire des conférences de rédaction avec Léoparleur,
25:18 mes locaux ne sont pas à énergie, donc je ne suis pas à énergie,
25:21 j'arrive une heure avant mon émission, et troisièmement la faire virer,
25:24 vous pensez vraiment que j'ai les moyens de faire virer quelqu'un
25:27 qui est à l'accueil d'énergie sans que ça se sache ?
25:29 Ce que je veux vous dire, c'est que j'ai lu tout et n'importe quoi,
25:31 et ça fait partie du harcèlement que j'ai vécu également.
25:34 Et c'est pour ça que j'ai eu cette note.
25:35 - Quel est l'intérêt de ces femmes qui témoignent,
25:37 certes de façon anonyme, mais je viens de raconter ce qui ressemble
25:41 à une sorte de système où au fond vous vous serviriez de votre place
25:46 pour user d'une forme d'ascendant ou d'emprise sur ces femmes ?
25:51 - Qu'est-ce que vous voulez que je lui amène ?
25:53 - Quel est leur intérêt ?
25:54 - Quel est l'intérêt de cette jeune fille de raconter
25:56 ce que je viens de vous dire qui est totalement faux ?
25:58 Racontez-moi ! C'est une jeune fille qui est chez elle,
26:01 derrière son clavier, et qui s'invente une vie de standardiste.
26:04 Je vous repose la question.
26:06 Quel est l'intérêt de cette jeune fille de s'inventer quelque chose
26:09 qui ne peut pas exister ?
26:11 - Donc vous n'avez jamais...
26:13 - Non mais vous ne répondez pas, c'est incroyable !
26:15 - Attendez, si je peux me permettre, je vous pose les questions.
26:17 - Laissez-moi aussi répondre.
26:19 - Vous expliquez qu'il y a des cas de gens qui s'inventent des vies,
26:22 qui se raccrochent au camion,
26:24 et dans l'autre sens, vous ne pouvez pas imaginer
26:27 que de façon anonyme, quand on a quitté une entreprise,
26:30 ou que l'on n'a pas été pris après un stage,
26:32 ou que l'on n'a peut-être même jamais été là,
26:34 on ait décidé de se venger un tout petit peu.
26:36 Je vais vous expliquer quelque chose sur la vie de ma société.
26:38 Parce qu'il faut que vous compreniez une chose.
26:40 Sexualiser la vie d'une entreprise.
26:42 Ça fait 20 ans que j'ai mon entreprise.
26:44 Les gens qui sont dedans, j'ai des gens qui sont avec moi depuis 18 ans.
26:47 J'ai des gens qui ont commencé stagiaires,
26:49 qui aujourd'hui sont patrons de leur entité.
26:52 Ça fait 8 ans qu'ils sont chez moi.
26:54 J'ai des gens qui, chaque année, sont heureux de retravailler avec moi.
26:57 Les postes clés de mon entreprise sont des femmes.
27:00 - Pardon, c'est incroyable.
27:02 - Mais c'est incroyable !
27:04 - Vous ne répondez pas à ma question.
27:06 - Comment voulez-vous sexualiser une entreprise
27:08 quand la directrice administrative et financière est une femme,
27:11 quand la productrice de mon émission est une femme ?
27:14 - Je ne parle pas des femmes qui vous entourent,
27:16 je parle de témoignages de femmes qui, pour certaines,
27:18 viennent assister à vos émissions et décrivent...
27:21 Encore une fois, je vais citer...
27:23 Pardon, je vais utiliser le mot qui est cité dans l'article de Libération,
27:26 parle d'un comportement de prédateur
27:28 sur le fait d'utiliser une forme d'ascendant,
27:31 d'emprise sur ces femmes pour se rapprocher d'elles.
27:34 - Monsieur Duhamel,
27:36 une émission de radio
27:39 qui est captée par des caméras,
27:41 avec des micros,
27:43 avec 50 personnes dans un studio
27:46 qui est trois fois plus petit que le vôtre,
27:49 comment pouvez-vous imaginer
27:52 une seconde qu'on puisse avoir
27:55 un rapport de prédateur, comme je l'entends ?
27:58 Comment pouvez-vous imaginer une seconde
28:01 que l'on puisse faire une remarque déplacée à quelqu'un
28:04 sans que cela s'entende par le public
28:07 et par les micros et les caméras ?
28:10 Vous savez que lorsque j'ai fait des centaines de one-man,
28:14 j'ai fait des autographes à chaque fois, jamais seul.
28:17 Vous savez que je prends un soin particulier
28:20 et je pense qu'à l'inverse,
28:22 vous auriez des milliers de témoignages,
28:24 mais je pense que ceux-là vous intéresseront moins
28:26 qu'une anonyme qui parlera d'une porte fermée
28:28 que personne ne peut vérifier.
28:30 J'ai un comportement exemplaire...
28:32 - Donc vous n'avez jamais eu,
28:34 vous n'avez aucun regret sur la façon
28:36 dont vous avez pu vous comporter avec certaines femmes...
28:39 - J'ai un comportement exemplaire
28:41 avec les gens avec qui j'ai travaillé.
28:43 Si il y avait eu un problème en 20 ans d'entreprise,
28:46 il y a un service qui s'appelle les prud'hommes.
28:49 Si vous avez un problème dans le travail,
28:52 vous allez au prud'hommes et vous dites
28:54 harcèlement, moral, sexuel, vous y allez.
28:57 Ça n'a jamais été mon cas pour mon entreprise.
29:00 Donc croyez-vous vraiment que c'est l'ambiance qui est décrite ?
29:03 - C'est en tout cas ces témoignages-là qui sont décrits,
29:06 qui montrent une forme d'abri de pouvoir.
29:08 - Mais vous êtes en train de tout mélanger.
29:10 Vous mélangez une accusation terrible
29:13 honteuse qui me fait pleurer tous les jours.
29:16 Tous les jours, M. Duhamel.
29:19 Je ne suis plus l'humoriste qui vous fait rire
29:21 des millions de gens.
29:23 Chaque jour, je pleure comme un gamin.
29:26 Parce que vous voyez, j'ai honte.
29:29 J'ai honte que des gens puissent imaginer
29:32 une seconde que j'ai pu faire ce qui m'est reproché.
29:37 Je ne vous le souhaite pas, M. Duhamel.
29:39 Je vais vous expliquer quelque chose.
29:41 Je ne vous le souhaite pas à mon pire ennemi.
29:45 Ce dont je suis accusé est absolument terrible.
29:51 Et là, vous venez mettre au même niveau...
29:53 - Pas du tout, Sébastien Coé.
29:54 - Pardon ?
29:55 - J'ai parlé de témoignages.
29:57 - On met au même niveau des témoignages de gens qui disent
30:00 "il m'a dragué dans un couloir".
30:02 Mais si, parce que c'est un petit peu ce que vous faites.
30:04 Vous ne vous rendez pas compte,
30:06 embrasser quelqu'un dans un studio ou dans un couloir,
30:09 c'est impossible.
30:12 Je vous le dis, je vous le réponds.
30:14 - Vous parliez d'ambiances hyper-sexualisées.
30:18 Ce qui est revenu aussi...
30:19 - C'est pas moi qui en parle, c'est ce que j'ai lu.
30:21 - Absolument.
30:22 Ce qui revient aussi, ce sont des scènes d'antenne
30:25 que l'on a pu voir ces 20 dernières années,
30:28 notamment en 2006 sur un de vos plateaux,
30:31 l'acteur X, Rocco Siffredi,
30:33 qui agresse votre chroniqueuse Cécile de Medibus.
30:36 On voit ici une capture d'écran.
30:38 Vous êtes hilare, le reste du plateau aussi.
30:41 D'ailleurs, quand on voit ces images,
30:43 on se demande, Sébastien Coé,
30:45 s'il n'y a pas un problème plus général
30:47 dans votre ambiance de travail,
30:49 je le répète, de rapport aux femmes.
30:51 Comment imaginer ce type de scène-là
30:55 et que derrière, vous disiez, il n'y a aucune hyper-sexualisation ?
30:58 C'est précisément ce genre de scène qui relève d'hyper-sexualisation.
31:01 - Excusez-moi, remontrez la photo.
31:03 Vous pouvez remontrer la photo ?
31:04 - Bien sûr, on va la remonter.
31:05 - Excusez-moi, qui a une attitude scandaleuse
31:08 - Rocco Siffredi, qui agresse, je l'ai dit.
31:10 - Pourquoi, dans ce cas-là, vous me dites...
31:12 Quelle est ma responsabilité ?
31:14 - C'est votre émission.
31:15 - Vous savez que cette émission date de 2007.
31:17 Cécile a fait une déclaration.
31:19 D'abord, elle a fait une déclaration
31:20 dans laquelle elle disait qu'elle commençait à en avoir assez,
31:22 qu'on lui ressorte cette vidéo, et je la comprends.
31:24 Et dans cette déclaration, si vous l'avez lue,
31:26 elle disait qu'elle n'avait absolument rien à me reprocher.
31:29 Ce qu'elle reprochait, c'est que cette attitude,
31:31 qui a été une attitude de porc,
31:33 pardon, on va se dire les choses,
31:34 il s'est passé des choses...
31:35 - Vous l'avez laissé faire.
31:37 - Non, non, non, d'abord, dans la vidéo,
31:38 on stoppe la vidéo, on stoppe la séquence.
31:40 - Ça met vraiment du temps.
31:42 - On la stoppe, et ensuite, ce que reprochait surtout Cécile,
31:44 c'est ce qui s'est passé en dehors,
31:46 où il a eu un comportement scandaleux,
31:48 en dehors, dans le couloir.
31:50 Mais, monsieur Duhamel, vous croyez qu'en 2023,
31:53 je fais les mêmes émissions qu'en 2000 ?
31:55 J'ai 40 ans de carrière.
31:56 - Donc vous vous regrettez, ces scènes-là ?
31:58 - Mais, je vais vous expliquer, ça n'est pas regretter,
32:00 c'est deux choses différentes.
32:02 Ne regardez pas la télévision de 2006,
32:06 de 2000 ou de 90, avec le prisme d'aujourd'hui.
32:09 Aujourd'hui, la société a changé, et c'est tant mieux.
32:12 On ne dit plus les mêmes choses.
32:14 On respecte les femmes différemment,
32:16 ce qui n'était pas le cas dans les années 80.
32:18 Heureusement que la société évolue, l'humour évolue,
32:21 le contenu de mes émissions évolue.
32:23 Vous savez, j'ai fait des émissions plus trash quand j'étais gamin,
32:25 parce que je me suis inventé un personnage,
32:27 qui était ce personnage un peu fou, que vous avez entendu,
32:29 alors que dans la réalité, je suis un garçon plutôt un peu timide et réservé.
32:32 Aujourd'hui, je fais des émissions à 15h, tous les jours,
32:35 que l'Arkhom ne supporterait pas si elles étaient sexualisées,
32:39 comme on le dit.
32:40 Je fais des émissions familiales qui regroupent 2 millions de personnes.
32:43 Ne regardez pas avec le prisme d'aujourd'hui,
32:45 des émissions des années 2000.
32:47 Sinon, on va faire quoi ?
32:48 Si Benny Hill était encore en vie,
32:50 et je pense que vous avez connu dans votre jeunesse,
32:52 qu'il courait après des femmes en porte-jartel,
32:54 vous le mettez en prison ?
32:56 Stéphane Collaro, vous allez le chercher dans...
32:58 Non, non, laissez-moi finir !
32:59 Vous allez le chercher dans son île,
33:01 il est à Saint-Martin, Stéphane, vous le mettez en prison,
33:03 parce que 25 millions de gens dans les années 80,
33:05 regarder une femme se mettre nue, ça s'appelait la plémède.
33:08 Ne mélangeons pas tout !
33:09 - Sébastien Coët, la raison pour laquelle on vous soumet cette scène-là,
33:12 c'est précisément parce qu'il y a cette accusation
33:15 et ce témoignage de femmes qui vous reprochent des comportements
33:18 plus que problématiques.
33:19 - Vous voulez que je vous explique ?
33:21 Aujourd'hui, en 2023, cette scène-là,
33:23 je suis animateur, je suis producteur,
33:25 elle démarre, vous l'arrêtez,
33:28 vous exigez des excuses de Rocco Siffredi
33:30 qui a un comportement scandaleux,
33:32 et vous le sortez du plateau.
33:34 En 2006, on n'est pas dans la même veine.
33:37 Cette séquence, elle a été achetée
33:39 par toutes les chaînes de télévision
33:41 pour tous les bêtisiers de fin d'année.
33:43 Ne regardez pas avec le prisme d'aujourd'hui.
33:45 - Un autre exemple avant de parler de votre éventuel retour à l'antenne,
33:48 la chanteuse Yelle explique qu'en 2008,
33:51 invité de votre émission sur NRJ, je la cite,
33:53 "il me tend la joue pour un bisou, je me sens obligé de m'exécuter,
33:55 puis au dernier moment, il se retourne et m'embrasse sur la bouche".
33:58 - Rien ne va dans ce que dit Yelle,
34:01 la seule fois où elle est invitée, c'est dans la méthode Coé.
34:04 - Donc c'est-à-dire qu'elle ment ?
34:07 - Non, ce n'est pas mentir, je vous invite à regarder la séquence,
34:10 elle est disponible partout sur Internet,
34:12 c'est une séquence sous le gui,
34:14 c'est une séquence de 31 décembre,
34:16 méthode Coé, diffusée, 4 millions de téléspectateurs.
34:20 - Elle a l'air de mal avoir vécu le moment.
34:23 - Je vous invite à regarder,
34:25 vous savez quoi ?
34:27 Quand vous aurez fini votre émission,
34:29 vous tapez, vous regardez,
34:31 vous avez une séquence qui est la plus réalisée,
34:33 le plus consentie de la Terre,
34:35 et qui est demandé et qui est fait le plus naturellement du monde.
34:38 Si Yelle avait eu un souci,
34:40 les émissions étaient enregistrées le lundi,
34:42 elles étaient diffusées le jeudi.
34:44 Elle avait toute la possibilité d'enlever une séquence
34:46 qu'elle aurait trouvé gênante.
34:48 Cette histoire est déjà ressortie il y a un an.
34:51 Et il y a un an, je n'ai pas fait de polémique,
34:53 tellement j'ai trouvé cette histoire ridicule en voyant les images.
34:56 Et comme Rocco, elle est ressortie.
34:58 On ressort des petits bouts, progressivement.
35:00 J'ai vu ça avec la chanteuse Priscilla.
35:02 Excusez-moi, je trouve ça honteux.
35:04 On essaie de me faire passer pourquoi ?
35:06 On ressort Priscilla, qui vient dans mon émission de radio,
35:09 qui a 22 ans,
35:11 et on vient parler de sa chanson "Teste-moi" qu'elle chantait à 13 ans.
35:14 Et on arrête l'enregistrement.
35:16 Et on dit "Et quoi ?"
35:18 Mon avocat était confronté à ça dans une émission.
35:21 "Et quoi ?" Qu'est-ce qu'on veut dire par là ?
35:23 Qu'est-ce qu'on essaie de dire ?
35:25 On va reprendre des extraits de 6 secondes de chaque émission de radio,
35:29 de chaque vidéo, pour dire "Regardez comment il est."
35:32 Vous vous rendez compte qu'il y a quelque chose qui ne va pas ?
35:35 - Et on vous interroge, et les téléspectateurs se feront leur avis.
35:38 Depuis le 22 novembre, vous n'êtes plus à l'antenne d'Energy.
35:41 Vous aviez, je le disais, une émission quotidienne en fin d'après-midi.
35:44 Une décision prise d'un commun accord, avez-vous dit.
35:46 Est-ce que vous vous sentez soutenu par votre entreprise ?
35:49 - Pour faire rire les gens, il faut un minimum être bien.
35:55 Je pense qu'Energy était dans le coup de l'émotion.
35:58 Je pense que j'aurais été incapable de faire 4 heures de direct tous les jours
36:01 pour 2 millions de gens.
36:03 Aujourd'hui, les équipes se parlent.
36:06 Ça fait 20 ans que je travaille avec Energy.
36:08 13 ans que l'on fait cette émission.
36:10 On a fabriqué des succès incroyables.
36:12 J'aime cette marque, j'aime la relation qu'on a installée ensemble.
36:15 On a une confiance.
36:16 On se connaît depuis 20 ans, c'est pas rien dans les médias.
36:19 J'espère aujourd'hui reprendre le micro,
36:23 parce que le micro, c'est ma vie.
36:25 Quand on le décidera, et quand Energy le décidera,
36:29 je n'ai qu'une hâte, je ne sais faire que du divertissement
36:33 depuis que je suis gamin.
36:35 Je peux vous dire une dernière chose, M. Duhamel ?
36:37 - Rapidement.
36:38 - Je vais vous le dire.
36:39 Ce que je vis, je ne vous le souhaite jamais.
36:43 Parce que dites-vous que n'importe qui en France
36:46 décide d'écrire n'importe quoi sur vous.
36:49 Et demain, vous vivez ce que je vis.
36:53 Et je rappelle, Sébastien Coé, que vous êtes présumé innocent,
36:56 qu'il y a trois plaintes,
36:58 et que, évidemment, la justice fera son travail.
37:01 - Nous n'en avons contesté qu'une, nous ne connaissons pas les autres.
37:03 - Mais que la justice tranchera.
37:06 - Mais méditez bien ce que je vous ai dit, M. Duhamel.
37:08 - Et que vous n'avez plus ce soir.
37:09 - Je ne souhaite à personne de vivre ça.
37:12 - Merci beaucoup.
37:14 - Vraiment.
37:15 - Merci beaucoup, Sébastien Coé, d'avoir été l'invité de BFM TV
37:18 et de C'est pas tous les jours dimanche
37:20 pour cette première prise de parole
37:22 de ces plaintes qui sont déposées pour viol et agression sexuelle.
37:26 - Et n'oubliez pas que je suis le premier plaignant,
37:28 parce que vous l'avez peut-être un petit peu oublié.
37:30 - Je ne crois pas, et je crois qu'on a pu revenir.
37:32 - Je tiens à le redire parce que c'est de là que,
37:35 une fois que nous avions défini certaines choses,
37:38 que les choses sont arrivées.
37:40 - Merci beaucoup.
37:41 - Merci à vous. Bonsoir.