Pologne : Donald Tusk, chef de file des pro-européens, élu premier ministre par le Parlement
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00:00 Bonjour Armel, c'est votre décryptage ce matin.
00:04 Donald Tusk, effectivement Premier ministre pro-européen après 8 ans de gouvernement populiste et nationaliste.
00:10 Mais quelle marge de manœuvre pour ce dirigeant qui a face à lui un ultra-conservateur en la personne du président André Giuda ?
00:16 Oui, qui jusqu'au dernier moment a essayé d'éviter d'avoir un Premier ministre qui soit pro-européen
00:22 puisque lorsque les élections législatives ont été remportées de justesse par les conservateurs,
00:29 il avait essayé de faire passer encore un gouvernement avec un conservateur.
00:34 Et puis on savait que la majorité n'était pas acquise.
00:36 Et on se retrouve avec Donald Tusk qui revient, qui est un homme qui a parfaitement l'habitude de l'institution,
00:43 qui connaît aussi parfaitement l'Europe. Il a déjà travaillé avec eux.
00:47 Son programme, Damien l'a rappelé rapidement, c'est d'après une fois qu'il aura obtenu la vale,
00:53 ce sera aussi de se rendre au sommet européen qui va se tenir jeudi et vendredi
00:59 où on aura effectivement son collègue hongrois et Zelensky pour représenter l'Ukraine.
01:05 Et donc là, il donnera un grand soulagement à la communauté européenne.
01:11 Tout ce que l'Europe, il la connaît, vous le disiez, il l'aime aussi.
01:15 Est-ce que ça peut vraiment changer, donner une nouvelle inflexion à la construction européenne ?
01:21 Ça peut changer beaucoup de choses parce qu'aujourd'hui, il y avait un face-à-face entre le président Duda,
01:26 le président polonais et Ursula von der Leyen qui représente la commission,
01:31 sur entre autres tout un ensemble de thématiques dont très conservatrice,
01:36 dont les questions sur la justice, dont les questions sur le droit à l'avortement,
01:40 dont un ensemble de choses. Et l'Europe, dans ces cas-là, va aider aussi plus Donald Tusk.
01:47 Et déjà, on sait qu'il y a 25 milliards d'aides qui sont pour l'instant bloquées à Bruxelles,
01:53 qui vont être libérées. Une partie devait déjà l'être, on devait parler de 5 milliards.
01:58 Vous avez des aides agricoles, vous avez aussi des aides pour la transition écologique, etc.
02:02 C'est pour ça que vous avez une enveloppe aussi consistante, 26 milliards, ce n'est pas n'importe quoi.
02:07 Mais ça va donner justement une inflexion là-dessus.
02:10 Et qu'est-ce que l'arrivée de tout ce que change dans le rapport de la Pologne
02:14 au conflit qui se joue à ses portes en Ukraine ?
02:16 Alors ça aussi, ça fait partie des données qui sont capitales,
02:19 parce que la Pologne a toujours été très prenante sur cette question-là,
02:23 pour soutenir absolument l'Ukraine.
02:25 Soutenir absolument l'Ukraine en ayant aussi envisé une question européenne.
02:29 C'est-à-dire de se dire que la Pologne, qui a été un grand royaume,
02:34 se dit qu'il y a aussi un moment donné où il faut qu'elle retrouve une grande place
02:38 sur l'échiquier européen. Et on a vu que c'était pour ça qu'elle développait,
02:41 entre autres, des questions de défense.
02:43 Alors ça, c'était, j'allais dire, dans la pente ascendante.
02:46 Dans la pente descendante, il y a le fait qu'à un moment donné,
02:49 la guerre en Ukraine, elle dérange aussi les Polonais,
02:52 parce qu'elle désorganise l'économie.
02:54 Elle désorganise, entre autres, tout le commerce du blé,
02:57 tout le commerce agricole et donc les aides européennes qui pourraient y être traversées.
03:01 On voit qu'on a des tensions du peuple avec, entre autres,
03:04 des frontières qui sont bloquées par des camionneurs.
03:08 Et dernière question, c'est là où aussi on va retrouver le populisme
03:12 qui avait porté le président, qui peut ne pas forcément toujours suivre le Premier ministre.
03:16 Il faudra voir, par exemple, les questions sur l'immigration,
03:19 s'il arrive aussi à faire passer ce message.
03:22 Merci beaucoup, Armand.