"Je vis très mal ce débat": un député de la majorité opposé à la loi immigration s'explique
Le député Modem des Bouches-du-Rhône Mohamed Laqhila s'est expliqué sur son opposition à la loi immigration ce mardi sur BFMTV.
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00:00 de mon histoire.
00:01 Moi, ce débat, depuis des années, je le vis très mal.
00:04 J'ai été m'expliquer d'abord devant mon groupe
00:10 de mon refus de vote,
00:11 comme je l'ai fait pour la loi Asile-Immigration
00:14 de septembre 2018.
00:16 Rappelez-vous, il y avait quand même un texte là-dessus.
00:19 On a voté tellement de textes sur l'immigration qu'aujourd'hui,
00:23 il me semble, en tout cas, moi qui suis fils de l'immigration,
00:26 ce sujet revient régulièrement, régulièrement,
00:30 dans le débat public et dans le débat politique.
00:33 Est-ce qu'on s'est vraiment attaqué à ce sujet
00:36 comme on devrait le faire ?
00:38 À mon avis, non.
00:39 Mon groupe, il était présent, et mon groupe souhaite aller au vote.
00:42 Ils l'ont dit à plusieurs reprises et ils refusent le 49-3.
00:45 Moi, à titre personnel, compte tenu de mon histoire,
00:48 moi, ce débat, depuis des années, je le vis très mal.
00:52 Fils d'immigrés,
00:53 il y a des millions d'immigrés aujourd'hui en France qui travaillent
00:57 et qui se sentent montrer du doigt.
01:00 Si on s'attaque au travail clandestin,
01:03 allons-y à fond.
01:04 Regardons à qui profite d'abord ce travail.
01:07 J'ai pas vu, alors que les textes existent.
01:10 Aujourd'hui, quand vous allez dans le monde rural,
01:13 dans l'agriculture, il y a des milliers de gens qui travaillent
01:16 qui sont clandestins. Est-ce qu'on a montré du doigt
01:19 les patrons voyous dans les restaurants ?
01:22 Est-ce qu'on s'est attaqué à ce sujet ?
01:25 Non, on court après les clandestins, très bien.
01:27 On n'arrêtera pas cette immigration-là.
01:30 Donc, nous, au vrai sujet, pourquoi aussi les gens immigrent ?
01:35 Pourquoi ils viennent dans notre pays ?
01:37 Il y a un vrai marché des clandestins.
01:39 Ce que vous régularisez,
01:41 ça n'empêchera pas les gens de venir à nouveau.
01:44 - Je ne comprends pas. - Et de trouver des gens
01:46 pour les employer. On ne s'attaque pas à cela.
01:49 Aujourd'hui, le sujet est porté par le gouvernement.
01:52 Il assume sa responsabilité.
01:54 Quand le texte reviendra, on verra dans quel état...
01:56 - Vous allez voter contre ? - Vous verrez ceux
01:59 qui vont s'abstenir ou voter contre.
02:01 - C'est un sujet... - Vous, vous allez voter contre ?
02:04 Le texte, tel qu'il est là, tel qu'il reviendra du Sénat,
02:07 je ne le voterai pas. Je ne suis pas le seul.
02:10 C'est un texte piège.
02:11 C'est peut-être un texte qui passera par le 49-3,
02:14 mais qui ne résoudra pas le sujet du fond.
02:16 Il part très mal, ce texte.
02:18 Dès l'origine, on a mélangé plusieurs sujets.
02:21 Et surtout, pourquoi on revient avec ce sujet
02:23 à chaque veille d'une élection ?
02:25 Le sujet, depuis longtemps, le traite.
02:27 Combien de textes ont traité de l'immigration ?
02:30 Sans jamais aller au fond des choses.
02:32 Ce sujet est plutôt politique.
02:34 J'ai peur qu'on court après l'électorat du RN.
02:37 On n'ira pas aussi loin que ce que le RN pose aujourd'hui
02:41 comme débat. On n'ira pas plus loin que The Moor.
02:44 Donc, moi, ce sujet-là, je dis attention.
02:47 Il y a d'autres sujets qui m'importent.
02:49 Le pouvoir d'achat des Français, la santé, l'éducation.
02:52 Il y a des sujets importants. La dette de la France.
02:55 -Le renouvel. -On ne s'y attaque pas.
02:58 Voilà des sujets sur lesquels je m'investis,
03:01 sur lesquels on doit travailler et qui sont porteurs.
03:04 [Musique]