• l’année dernière
Transcription
00:00:00 Bonjour à toutes et à tous. Donc, nous allons commencer ce webinaire académique intercatégoriel
00:00:15 sur la question des violences anti-LGBT en établissement et nous allons essayer ensemble
00:00:24 de comprendre de quoi il s'agit, de prévenir ces violences-là et voir ensemble aussi comment
00:00:32 on agit aujourd'hui en académie et comment on va continuer à agir. Je suis Béatrice
00:00:38 Vélochy, déléguée académique à l'égalité, figuerson et à la lutte contre les violences
00:00:42 sexistes et sexuelles dans les LGBTQ phobies. L'observatoire académique contre les violences
00:00:48 et anti-LGBT est inclus dans la mission académique et nous portons tous ces sujets dans le même
00:00:55 fond. Je suis accompagnée par mes collègues de la mission académique qui vont peut-être
00:01:03 se présenter. Aïda Kalmourach, je suis à la mission près du cabinet du recteur et
00:01:12 je suis notamment ce dossier avec Béatrice et Sarah Viseux. Sarah Viseux, je suis chargée
00:01:18 de la mission académique Égalité, Fils, Garçons, Lutte contre les violences sexistes
00:01:21 et sexuelles avec Béatrice et Aïda. Vous rappelez que dans le plan académique, ils
00:01:27 et elles ont un des objectifs que nous poursuivons depuis le début et une des politiques académiques
00:01:34 que nous avons intégrées également depuis toujours dans nos préoccupations et nos actions
00:01:39 vétérans est celle de combattre, prévenir les violences sexistes et sexuelles et notamment
00:01:47 les violences anti-LGBTQ. Des préoccupations et problématiques qui sont aujourd'hui prégnantes
00:01:54 à l'établissement et pour lesquelles nous vous proposons ce temps de formation. Sans
00:01:59 plus attendre, on va vous faire visionner un document qui a été tourné auprès d'élèves
00:02:07 du lycée Paul-Emile-Victor Dony, là le 95, et d'élèves du collège Jean Racine de Saint-Cyr-l'École
00:02:14 à la 78. Nous remercions évidemment les directions des deux établissements de nous
00:02:19 avoir ouvert les portes pour réaliser cette vidéo que l'on vous invite à découvrir.
00:02:24 Merci.
00:02:30 Merci.
00:02:41 Merci.
00:02:57 Le fait d'être oblige c'est de ne pas pouvoir accepter le fait que des gens soient comme
00:03:18 ça. C'est le fait d'avoir un rejet envers ses identités justement. C'est l'ignorance
00:03:25 de la communauté LGBT. C'est du coup la peur, l'intolérance, le rejet. C'est la haine,
00:03:32 on peut dire une haine. C'est pas les homophobes ça. C'est les gens qui ont peur des gens
00:03:36 homosexuels. Parce que c'est différent, ils ne sont pas habitués forcément à la différence.
00:03:45 On entend souvent des gens qui balancent le terme "pédé" qui est une insulte homophobe
00:03:54 en fait, qui la balance comme ça et en fait c'est une forme d'LGBTphobie qui est très
00:03:57 banalisée. Des mises à la marge aussi en général, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup
00:04:00 de gens d'enfants ou d'adolescents qui sont mises à la marge parce qu'ils ont une apparence
00:04:05 qui est dite liée justement à la communauté LGBT. Ils peuvent les insulter voire même
00:04:10 jusqu'à aller les frapper. Souvent sur les réseaux sociaux du super harcèlement. Dans
00:04:14 la rue il y a aussi beaucoup de violence physique. Parfois il y a des gens qui sont tabassés
00:04:20 parce qu'ils sont gays. Il peut y avoir aussi des remarques assez discrètes mais qui s'entendent
00:04:24 quand même. Ça les dégoûte et du coup ça fait peur qu'ils vont les insulter. Après
00:04:28 on ne les insulte pas mais ça dépend des comportements et des moralités. Souvent sur
00:04:33 les réseaux malheureusement mais aussi dans la vraie vie. Pas témoin, sauf sur les réseaux
00:04:41 sociaux mais je n'étais pas réellement témoin, c'est plus spectateur de moi. Je connais
00:04:45 quelqu'un qui en a eu les répercussions de violences verbales et ça tient avec lui
00:04:53 toute sa vie et finalement ça l'a blessé. C'est compliqué de s'en remettre. Dans les
00:04:58 couloirs ça s'entend. Entre amis ils disent ça normal. Mais moi personnellement non. C'est
00:05:06 vrai que je n'ai jamais vu quelqu'un vraiment se faire frapper ou vraiment insulter parce
00:05:10 qu'il appartenait à la communauté. Surtout sur internet. Il y a beaucoup de cyberharcèlement
00:05:17 où une personne ouvertement LGBT reçoit beaucoup de commentaires haineux, parfois même des
00:05:22 incitations au suicide. À l'extérieur ouais et dans l'établissement aussi. Dans le collège
00:05:27 il y en a souvent qui sont audites. Dans notre établissement il y a souvent, enfin oui,
00:05:33 beaucoup d'insultes homophobes. Une conséquence physique parce qu'en fait normalement on avait
00:05:39 un bal, c'était l'année dernière, on avait un truc où on pouvait se déguiser et il y
00:05:43 avait un troisième du coup, qui est maintenant au lycée mais un ancien troisième, qui avait
00:05:48 mis un drapeau LGBT autour de ses épaules et du coup là c'était l'anarchie. Ils ont
00:05:54 commencé à lui arracher le drapeau.
00:05:56 Des fois il y en a qui sont comme ça parce qu'ils ne comprennent pas le fait d'être
00:06:04 comme ça et donc du coup leur dire que c'est normal et que tout le monde a les mêmes droits
00:06:09 et tout ça. Ici à Pôle Emi Victor par exemple on a un groupe de lutte contre l'homophobie
00:06:15 dont je fais partie, avec lequel on fait des interventions justement auprès des élèves.
00:06:21 Donc on va leur parler, discuter, donc c'est sous forme justement d'une intervention avec
00:06:26 une petite boîte de médicaments qui s'appelle l'homophobiol et en fait on explique les comportements
00:06:31 homophobes à travers ce "je" et on en discute avec des secondes, ça peut aussi être avec
00:06:35 des troisièmes et du coup ça permet de sensibiliser.
00:06:38 Déjà il faudrait faire comprendre aux gens que c'est tout à fait normal, que c'est normal
00:06:44 ça, deux personnes qui s'aiment c'est tout à fait normal, il n'y a aucune différence.
00:06:50 Mais des gens qui viennent spécialement où on prend le temps de tout bien expliquer,
00:06:55 ça c'est bien.
00:06:56 On devrait, quand les enfants sont petits en CO2, juste leur expliquer ce que c'est
00:07:06 et il faut adapter le langage, on ne dit pas la même chose à des adultes qu'à des enfants.
00:07:13 Moi je pense que déjà il faudrait dire aux gens de s'occuper d'eux, parce que si la
00:07:19 personne est heureuse, tant mieux pour elle et puis si une personne n'est pas d'accord
00:07:23 avec ce fait, ok, c'est pas grave, on n'est pas obligé d'être d'accord avec tout le
00:07:27 monde.
00:07:28 On pourrait mettre par exemple des assistantes d'éducation, des assistantes même sociales
00:07:32 qui si jamais une personne se fait harceler à cause de son orientation sexuelle, elle
00:07:36 pourrait en parler.
00:07:37 Si jamais un élève fait une remarque, le punir, le punir mais pas remettre en question,
00:07:46 parce qu'en fait juste lui dire "t'es collé" ça va lui apprendre rien.
00:07:49 Merci beaucoup.
00:08:02 Nous avons écouté la parole d'élèves et pour vous présenter en même temps nos intervenantes
00:08:12 et intervenants pour cette formation, je vais leur demander d'abord de réagir à cette
00:08:18 vidéo que nous découvrons toutes et tous, qui a été tournée en établissement, donc
00:08:23 c'est la vraie vie, ce que les élèves vivent et sentent et pensent.
00:08:27 Je vais donner la parole à Julia Torley et à Sylvie Schweitzer de l'association SOS
00:08:33 Homophobie.
00:08:34 Alors votre réaction ? Bonjour Béatrice et merci beaucoup pour cette invitation.
00:08:40 Alors notre réaction ? Je crois qu'il y a beaucoup de choses très justes qui sont
00:08:46 dites dans cette vidéo.
00:08:48 On ne vous entend pas ? On ne nous entend pas, alors attendez, pourquoi
00:08:51 on ne nous entend pas ? Moi je vous entends.
00:08:54 Ah c'est déjà ça.
00:08:56 Bonjour Laurent.
00:08:57 Bonjour.
00:08:58 Béatrice vous ne nous entendez pas, toujours pas ?
00:09:00 Oui, toujours, ça va bien.
00:09:02 Ok super, merci.
00:09:03 Donc oui je disais, il y a des choses très très justes qui ont été dites par ces élèves
00:09:08 dans cette vidéo, à la fois peut-être déjà sur le manque d'information qui est souvent
00:09:15 l'une des causes essentielles des discriminations.
00:09:18 Les gens ont peur dans quelques cas, mais souvent réagissent par le rejet, parce qu'ils
00:09:23 et elles ne comprennent pas ce dont il s'agit.
00:09:26 Donc ça je crois que c'est un premier constat qui est fait par les élèves et qui est extrêmement
00:09:30 juste.
00:09:31 Et donc les actions dont on a vu des exemples dans cette vidéo d'information des autres
00:09:34 élèves sont effectivement des actions absolument essentielles, qu'elles viennent des pères,
00:09:39 des élèves eux-mêmes, ou qu'elles viennent de la communauté éducative, des adultes.
00:09:44 Mais en tout cas ça c'est une première chose.
00:09:46 Peut-être le deuxième constat c'est celui de ce glissement, mais on aura l'occasion
00:09:51 d'en reparler évidemment, entre l'apparence des élèves dont l'identité de genre est
00:09:58 parfois mal comprise ou mal perçue, qui mène à un rejet d'une orientation sexuelle véritable
00:10:02 ou supposée.
00:10:03 Ça c'est autre chose.
00:10:05 Et puis il y a une chose qu'on a retenue, on s'en est fait la remarque pendant la vidéo,
00:10:11 c'est cet élève qui dit qu'il faudrait sensibiliser dès le plus jeune âge.
00:10:15 Je crois qu'on ne peut qu'être d'accord avec ce constat-là.
00:10:18 Informer, dire et surtout faire tomber les peurs et les angoisses un peu irrationnelles
00:10:25 qui sont liées à la différence, ça nous semble assez essentiel effectivement.
00:10:28 Merci beaucoup déjà pour ce premier retour.
00:10:34 Laurent Ravess, principal du collège d'Uber-Germain à Suresnes.
00:10:40 On voudrait bien aussi vous entendre sur votre réaction.
00:10:43 Oui, bonjour à tous.
00:10:46 Moi, la réaction, je suis assez d'accord avec ce qui m'a été dit.
00:10:49 J'ajouterais qu'on constate la banalisation des mots et des agressions verbales homophobes.
00:10:58 Et puis il y a quelque chose qui me frappe aussi, ça fait une vingtaine d'années que
00:11:04 je travaille sur ces questions en établissement, c'est les réseaux sociaux et le fait que
00:11:10 l'anonymat des réseaux sociaux ou le non-anonymat, en tout cas la distance, permet parfois un
00:11:15 harcèlement, un cyberharcèlement, des injures encore plus fortes.
00:11:19 Et qu'il y a une parole qui se libère sur les réseaux sociaux qui avaient peut-être
00:11:26 tendance à régresser en établissement.
00:11:28 Donc, je me demande dans quelle mesure les réseaux sociaux, on n'est pas en train de
00:11:32 faire une boucle et finalement cette homophobie peut-être moins, plus explicite sur les réseaux
00:11:40 sociaux n'aurait pas tendance à revenir dans la vraie vie en fait.
00:11:44 D'accord, merci beaucoup.
00:11:46 Et nous invitons également Laurence Kropina, qui est référente égalité de l'Académie
00:11:52 de Nancy Metz, nous l'invitons à réagir également.
00:11:56 Bonjour à tous et à toutes.
00:11:58 Merci pour l'invitation.
00:11:59 Alors, juste, je présente un petit peu le dispositif.
00:12:02 On a un groupe académique de lutte contre les LGBT-phobies dans notre académie, avec
00:12:08 une composition pluricatégorielle avec des élèves, des parents d'élèves et des associations
00:12:14 et des personnels.
00:12:15 Et puis, une personne nommée experte associée sur ces questions-là qui est Mika Alizon,
00:12:21 qui a écrit un livre « Vivre sa transidentité à l'école ». Voilà, ça c'est un peu
00:12:25 le dispositif.
00:12:26 Moi, je suis d'accord avec ce qui a été dit avant, peut-être souligner le groupe
00:12:34 d'élèves qui est constitué dans cet établissement et que je trouve vraiment intéressant d'avoir
00:12:38 des espaces où les élèves peuvent s'exprimer.
00:12:40 Et puis, j'entends aussi cette jeune fille qui dit « il faut punir, mais en remettant
00:12:47 en cause ». Alors, comme mon intervention porte là-dessus, je pense qu'il y a vraiment
00:12:52 un outil pour les personnels pour pouvoir pas seulement sanctionner, mais aussi ouvrir
00:12:58 la parole à partir de ce qui est dit dans les classes.
00:13:01 Voilà, donc je suis très sensible à ce que cet élève a pu exprimer.
00:13:05 Merci beaucoup à toutes les intervenantes et intervenants.
00:13:11 Donc, pour avancer dans la réflexion, maintenant, nous allons écouter l'association SOS Homophobie,
00:13:19 qui est pour nous une association associée en tant qu'experte qui siège dans le popyle
00:13:24 académique qui s'est réuni, il faut apparemment minimum, sur ces questions-là.
00:13:29 Et que nous avons invité, évidemment, comme étant aussi une des associations qui est
00:13:34 auprès de nous, un établissement dans la région parisienne.
00:13:37 Donc, Julia et Sylvie, c'est à vous la parole pendant un moment.
00:13:42 Donc, elles vont nous présenter toute une série de notions et en se faisant susciter
00:13:50 la réflexion chez nous.
00:13:51 On vous rappelle que comme maintenant, nous sommes coutumiers et coutumiers, c'est un
00:13:55 webinaire qui est enregistré, qui sera mis à la portée de tous les personnels de l'académie
00:14:00 comme un outil de formation.
00:14:02 Le tchat, il est ouvert au fait que vous puissiez poser des questions.
00:14:07 Il n'est pas ouvert à l'interaction.
00:14:09 Donc, nous nous reporterons, nous reprendrons toutes les questions qui ont été posées
00:14:13 suite aux interventions.
00:14:14 Et après chaque intervention, on laissera un temps de parole à la salle au moyen des
00:14:21 questions que vous aurez écrites et que vous, évidemment, poserez aux intervenantes que
00:14:24 vous viendrez d'écouter.
00:14:25 Donc, je coupe mon micro et c'est à vous.
00:14:30 Merci beaucoup, Béatrice.
00:14:32 Donc, effectivement, nous sommes, Sylvie et moi-même, membres de l'association SOS
00:14:37 et de l'association SINOUFOBI, et nous sommes également toutes les deux enseignantes.
00:14:41 Donc, nous avons aussi un rapport de terrain avec ces questions de l'LGBTIPHOBIE dans
00:14:46 le monde scolaire et dans le milieu scolaire.
00:14:49 Et effectivement, quand on travaille sur les LGBTIPHOBIES en milieu scolaire, je crois
00:14:55 qu'il s'agit déjà de souligner, même si la petite vidéo introductive l'a bien
00:14:59 montré, le caractère très présent de ces violences LGBTPHOBES en milieu scolaire,
00:15:05 c'est-à-dire qu'on a toujours tendance à croire que les choses avancent, et elles
00:15:10 avancent, c'est certes vrai, mais qu'il y aurait une sorte de disparition ou d'effacement
00:15:15 des LGBTIPHOBIES en milieu scolaire.
00:15:17 Ça, malheureusement, ce n'est pas le cas et on les constate bien, ces LGBTIPHOBIES.
00:15:22 Alors, nous, dans le cadre de l'association SOS HOMOPHOBIE, nous avons justement des dispositifs
00:15:29 qui permettent de faire le constat de la présence de ces LGBTIPHOBIES en milieu scolaire.
00:15:34 Pour revenir rapidement sur l'origine de ces constats, SOS HOMOPHOBIE est une association
00:15:39 qui va fêter sa 30e année cette année en 2024 et qui est née à l'origine de la
00:15:46 création d'une ligne d'écoute.
00:15:48 Et cette ligne d'écoute, elle a été mise en place pour recueillir les témoignages
00:15:52 des victimes et des témoins de LGBTIPHOBIES au sens large.
00:15:56 Et si je vous signale ce fait, c'est parce que d'une part, la ligne d'écoute est
00:16:02 un moyen qui est toujours en place et que vous pouvez diffuser dans vos établissements
00:16:06 scolaires de manière à ce qu'il y ait cette possibilité de contacter l'association
00:16:11 SOS HOMOPHOBIE pour témoigner de discrimination dont on serait victime ou témoin.
00:16:16 Et on est en train de vous partager le PowerPoint.
00:16:20 Dites-nous si ça fonctionne bien.
00:16:23 Faites lire à partir de la diapositive actuelle.
00:16:25 Est-ce que tout le monde voit le PowerPoint ?
00:16:29 Oui.
00:16:30 Oui ? Ok, très bien.
00:16:31 Donc, la ligne d'écoute, effectivement, c'est quelque chose qui est toujours en
00:16:36 place et c'est important de signaler son existence dans un établissement scolaire
00:16:42 parce que c'est une ligne d'écoute qui peut intéresser les élèves, évidemment,
00:16:47 mais qui peut aussi intéresser les adultes de l'établissement scolaire, dans la mesure
00:16:52 où, quand on travaille contre les LGBTIPHOBIES, il faut toujours bien garder à l'esprit
00:16:57 le fait qu'on travaille un peu sur trois cercles distincts.
00:17:01 Et là, pour ce qui nous concerne dans la communauté éducative, si on sensibilise
00:17:06 des adultes, puisque c'est ce que nous sommes en train de faire aujourd'hui, ça signifie
00:17:09 qu'on sensibilise des adultes qui ont affaire à leur cercle personnel, proche, la famille,
00:17:15 les amis proches.
00:17:16 Le cercle suivant qui est celui de l'équipe éducative, c'est-à-dire des collègues
00:17:21 qui vont entourer chaque personnel.
00:17:24 Et puis le troisième cercle, c'est celui des élèves, le rapport qu'on va avoir
00:17:27 à nos élèves, qu'on va avoir au sein de l'établissement scolaire.
00:17:30 Donc, ce numéro-là dont on vous a mis l'accès, c'est un numéro que vous pouvez absolument
00:17:38 diffuser au sein de l'établissement.
00:17:39 Et si je vous parle de cette ligne d'écoute, c'est aussi pour un autre fait, c'est
00:17:44 qu'à partir de cette ligne d'écoute, SOS Homophobie publie tous les ans un rapport
00:17:48 annuel qui est publié au moment du 17 mai, qui est la journée internationale de lutte
00:17:52 contre les LGBTIPHOBIES.
00:17:53 Et ce rapport recense tous les témoignages qui ont été reçus au cours de l'année.
00:17:58 Pour vous donner une idée approximative, sur cette dernière année, 2022, on a recensé
00:18:05 plus de 1500 témoignages.
00:18:08 C'est beaucoup sur la ligne d'écoute.
00:18:10 Et donc, dans ce rapport sur les LGBTIPHOBIES, on propose une typologie des différentes
00:18:17 LGBTIPHOBIES, soit par type de cible, c'est-à-dire des actes qui seraient plutôt gayphobes,
00:18:23 lesbophobes, transphobes, etc., mais aussi par type de milieu où les LGBTIPHOBIES ont
00:18:29 lieu.
00:18:30 Et il y a notamment un chapitre sur le milieu scolaire qui peut vous intéresser.
00:18:35 Je vous invite évidemment à aller le lire si vous le souhaitez.
00:18:37 Le rapport est disponible en version papier, mais il est aussi disponible en ligne sur
00:18:41 le site de SOS Homophobie.
00:18:42 Donc, vous pouvez tout à fait aller consulter ce chapitre sur le milieu scolaire.
00:18:46 Et donc, pour achever ce constat de démarrage, le rapport, le dernier rapport en date, montre
00:18:53 qu'il y a une augmentation qui n'est pas pour le moment spectaculaire, mais qui est
00:18:59 quand même présente des LGBTIPHOBIES en milieu scolaire, et que ces LGBTIPHOBIES en milieu
00:19:05 scolaire touchent majoritairement des garçons, des garçons cis, et des personnes trans,
00:19:14 des élèves trans.
00:19:15 C'est le constat qu'on fait.
00:19:16 Et le deuxième constat qui est assez intéressant, c'est que ces LGBTIPHOBIES viennent quasiment
00:19:21 toujours d'agresseurs et agresseuses qui agissent en groupe, et en groupe mixte, filles
00:19:27 et garçons.
00:19:28 Et donc, on constate ce qui a été un petit peu évoqué dans la vidéo introductive,
00:19:33 ce phénomène de groupe dans la force qui est donnée au groupe au sein du milieu scolaire,
00:19:42 qu'on agresse plus volontiers des cibles qui sont vulnérables, et on les agresse plus
00:19:47 volontiers en groupe, avec évidemment, il ne faut pas l'oublier, et là encore, je
00:19:51 reprends ce qui a été dit dans la vidéo introductive, le phénomène des réseaux
00:19:55 sociaux qui, d'une part, amplifie évidemment ces violences-là, mais qui d'autre part,
00:20:01 a – et c'est le mécanisme qu'on retrouve dans tous les phénomènes de harcèlement
00:20:03 – a cette fâcheuse tendance à donner quelque chose d'absolument perpétuel dans la manifestation
00:20:12 du harcèlement, c'est-à-dire que pour le coup, il n'y a plus de temps mort dans
00:20:16 le harcèlement.
00:20:17 C'est un harcèlement qui se déroule à l'école, mais qui se déroule aussi dans
00:20:20 la sphère privée dès que l'élève harcelé sort de l'école, parce que ça continue
00:20:24 sur les réseaux sociaux.
00:20:25 Et donc, ça, c'est quelque chose qu'on retrouve aussi dans les LGBTI-phobies, qui
00:20:29 est un phénomène assez lourd.
00:20:32 On a dit tout à l'heure l'incidence que pouvaient avoir les LGBTI-phobies sur la
00:20:37 vie des élèves.
00:20:39 Je rappelle quand même ici un chiffre que vous connaissez sans doute, mais que je crois
00:20:43 qu'il faut garder en tête quand on parle de LGBTI-phobie à l'école.
00:20:47 C'est extrêmement destructeur, ce qui se passe, que ce soit de l'ordre de l'agression,
00:20:52 que ce soit de l'ordre du rejet plus continuel, de la mise à l'écart, c'est extrêmement
00:20:56 destructeur.
00:20:57 Chez les ados LGBT au sens large, on dénombre deux fois plus de suicides que chez la population
00:21:03 adolescente au sens large.
00:21:05 Et pour ce qui est des ados trans, on monte à sept fois plus de suicides pour les ados
00:21:10 trans que pour la population adolescente générale.
00:21:12 C'est énorme.
00:21:13 Donc, je crois que ça, c'est quelque chose qu'il faut garder en tête quand même,
00:21:18 parce que c'est quelque chose qui est très, très prégnant.
00:21:20 Donc, effectivement, il s'agit à partir de ce constat-là d'essayer de comprendre
00:21:28 comment on peut agir, comment on peut à la fois mobiliser de l'information et en
00:21:35 même temps mettre en place des outils pratiques sur les sites.
00:21:40 Alors, je reviens au PowerPoint pour que vous puissiez le voir.
00:21:44 Il y a des outils qui sont édités par SOS Homophobie.
00:21:50 Donc, j'ai parlé du rapport annuel.
00:21:52 On vous souligne aussi l'existence du guide pratique qui, là encore, fonctionne par milieu
00:21:57 et qui vous permettra de trouver quelques définitions ou solutions un peu larges qui
00:22:03 ne sont pas spécialement cadrées autour de l'école, mais qui peuvent vous donner
00:22:06 des informations sur la lutte contre les discriminations au sens large.
00:22:10 Et il y a aussi le site SOS Homophobie que vous pouvez consulter.
00:22:18 Là, aujourd'hui, on va essayer de vous donner quelques informations assez larges
00:22:22 pour que vous puissiez travailler dessus.
00:22:24 Vous les retrouverez sur le site SOS et on vous signale aussi l'existence du site
00:22:27 qui est un peu le petit frère de SOS Homophobie, qui est le site C'est comme ça.net,
00:22:33 qui est assez riche de ressources pour les jeunes particulièrement.
00:22:36 C'est un site qui a été conçu pour les jeunes, pour les adolescents et les adolescentes,
00:22:40 qui est un site de ressources, notamment de l'ordre de la fiction.
00:22:44 Il y a des films, des séries, des livres qui y sont présentés et qui permettent
00:22:48 d'avoir des modèles et des ressources pour les jeunes, pour les ados.
00:22:52 Donc ça, ce sont des sites auxquels vous pouvez recourir.
00:22:54 On vous a aussi mis dans ce PowerPoint deux sites que vous connaissez peut-être,
00:22:59 qui sont des sites ressources très intéressants à exploiter quand on est enseignant ou enseignante.
00:23:03 D'une part, le site Mathilda qui s'interroge surtout sur l'égalité fille-garçon
00:23:10 et qui propose des séquences ou séances selon les disciplines clés en main,
00:23:15 qui sont des séances qui sont l'occasion de travailler spécifiquement
00:23:18 sur la question de l'égalité fille-garçon.
00:23:20 Et puis le site Queer Education qui est doublé d'un groupe Facebook
00:23:24 qui là se penche plus spécifiquement sur les questions LGBT
00:23:29 et qui a pour spécificité, pour le groupe Facebook, d'être particulièrement interactif.
00:23:34 Donc si vous avez envie de monter quelque chose dans votre établissement
00:23:37 et que vous ne savez pas toujours comment le prendre ou par quel lieu commencer,
00:23:42 vous pouvez interroger sur le groupe Facebook de manière à avoir des conseils
00:23:47 d'autres enseignants et enseignantes qui ont déjà trouvé des solutions.
00:23:50 Donc ça ce sont des ressources pour l'enseignement.
00:23:52 Et puis nous terminons ce point ressources avec des ressources plus précises
00:23:57 pour la question des transidentités, puisque nous savons à quel point
00:24:00 c'est une question qui est importante dans les établissements scolaires
00:24:04 et j'y reviendrai un tout petit peu après.
00:24:05 Donc quelques ressources qui vous sont disponibles.
00:24:08 Le WikiTrans est un outil principalement de définition
00:24:11 pour comprendre ce que sont les transidentités.
00:24:13 Outrans, Crisalid et AcceptST sont des associations de personnes trans
00:24:19 qui ont vocation à informer sur les transidentités.
00:24:23 Nous vous donnons ces ressources parce que ce sont des associations
00:24:26 vers lesquelles vous pouvez rediriger les élèves qui seraient en questionnement
00:24:29 pour qu'il y ait des interlocuteurs et interlocutrices à qui s'adresser,
00:24:33 qui sont des personnes concernées, qui pourront d'une part les informer,
00:24:37 mais d'autre part aussi les rassurer, les accompagner si besoin.
00:24:41 Et pour l'association Outrans, vous pouvez les solliciter
00:24:44 pour des interventions en établissement scolaire si vous le souhaitez.
00:24:48 Que ce soit des interventions pour les enseignants et enseignantes
00:24:51 ou auprès des élèves.
00:24:52 Et puis enfin, pour acheter ces ressources,
00:24:55 on vous a mis sur cette slide trois associations
00:24:58 qui sont des associations de croyants et croyantes LGBTQ+,
00:25:03 avec là on vous a mis un exemple de chaque religion monothéiste,
00:25:07 une association chrétienne, une musulmane et une juive.
00:25:10 Alors si on vous donne ces ressources, c'est d'une part
00:25:13 si vous avez des élèves qui sont concernés,
00:25:15 c'est-à-dire qui ont une identité LGBT+,
00:25:18 ont une croyance aussi, une foi à laquelle ils ou elles tiennent
00:25:22 et qui, lui ou elle, veulent conserver,
00:25:24 vous pouvez les renvoyer vers ces associations-là
00:25:27 de manière à avoir des interlocutrices et interlocuteurs
00:25:30 concernés par la question à la fois religieuse et LGBT+.
00:25:33 Mais on vous donne ces références également dans un autre dessin,
00:25:38 c'est celui de dire si vous en avez besoin à vos élèves
00:25:42 qui ne seraient pas concernés, que ça existe, tout simplement.
00:25:45 Parce que nous ce qu'on entend extrêmement fréquemment
00:25:47 en établissement scolaire, de la part d'élèves
00:25:50 et quelquefois aussi de la part d'adultes,
00:25:52 c'est cette opposition majeure qui consiste à dire
00:25:56 les religions ne sont pas conciliables avec les identités LGBT+.
00:26:01 Julia, en fait le PowerPoint n'est pas partagé
00:26:06 et donc les personnes ne voient pas.
00:26:09 Ah, alors attendez, on va réparer ça tout de suite.
00:26:12 Est-ce que tout le monde le voit de nouveau le PowerPoint ?
00:26:24 Tout à fait.
00:26:26 Ok, super.
00:26:27 Donc voilà, ces ressources qu'on vous les donne aussi
00:26:29 pour pouvoir répondre aux élèves qui opposeraient radicalement
00:26:32 religion et identité LGBT en disant que c'est absolument inconciliable
00:26:36 et qu'il doit y avoir une scission très nette entre les deux sujets.
00:26:40 Non, ce n'est pas le cas.
00:26:41 Il y a des gens qui réfléchissent à cette conciliation
00:26:46 entre religion et identité LGBT.
00:26:48 Donc le fait que vous puissiez vous appuyer sur l'existence
00:26:52 de ces associations, c'est aussi une raison
00:26:55 pour laquelle on vous donne ces ressources-là.
00:26:57 Voilà, donc ça c'était pour un petit point d'ouverture
00:27:00 sur les ressources au sens large vers lesquelles vous pouvez vous tourner.
00:27:04 Et je vois qu'on nous demande de remettre la diapositive d'avant.
00:27:09 La diapositive d'avant, c'était celle sur les associations trans.
00:27:13 Est-ce que c'était bien celle-ci que vous souhaitiez ?
00:27:16 D'ailleurs, on a déjà fait un webinaire avec OU trans il y a deux ans.
00:27:20 Ce sont des ressources qui sont dans l'espace Ariane de l'Académie.
00:27:23 Il y a un webinaire complet sur cette question-là
00:27:26 pour les personnes qui nous rejoignent.
00:27:29 J'en profite, Béatrice, pour dire que le PowerPoint,
00:27:32 on pourra vous le transmettre avec les ressources si vous le souhaitez
00:27:36 de manière à ce que vous puissiez retrouver tout ce qu'on vous dit là aujourd'hui.
00:27:39 Merci.
00:27:40 Comme on a un timing quand même aussi à respecter,
00:27:45 on a commencé par les ressources, donc, parfait.
00:27:50 Mais du coup, il va falloir aussi accélérer un petit peu sur le reste de la présentation.
00:27:56 Donc, les définitions, comment se construire le homophobie,
00:28:02 le sexisme aussi parce qu'on voit que dans la petite vidéo,
00:28:07 il y a deux modalités en ligne.
00:28:12 Il y a celle qui a été utilisée, il y a deux types d'injures.
00:28:22 Comme vous le voyez dans la vidéo, il y a les injures totalement banalisées
00:28:29 et il y a aussi les injures en lien avec l'orientation sexuelle avérée d'une personne.
00:28:37 Et notamment dans les premiers types d'insultes,
00:28:42 on sait que le lien avec le sexisme est aussi avéré.
00:28:50 Vous laisserez quand même la parole pour développer tout ça.
00:28:57 Oui, effectivement, c'était notre point suivant Aïda, donc c'est parfait.
00:29:00 On vous remercie pour la transition.
00:29:02 Alors, je vous rediffuse le PowerPoint de manière à ce que vous puissiez le voir.
00:29:09 Tout le monde voit le PowerPoint ?
00:29:14 Oui.
00:29:15 Ok, super.
00:29:16 Donc, ici, effectivement, ce sur quoi il faut travailler.
00:29:21 Alors, on vous donne ces informations pour vous
00:29:24 et pour que vous puissiez les travailler également avec vos élèves.
00:29:27 Ce qui est, je crois, central, c'est la notion de genre.
00:29:30 C'est-à-dire qu'il faut bien faire saisir aux élèves l'idée que le genre est une construction sociale
00:29:36 qui relève d'attendus sociaux, c'est-à-dire qu'on a des attendus sur ce à quoi doit ressembler une femme en société,
00:29:43 ce à quoi doit ressembler un homme en société,
00:29:46 et que ces attendus sociaux se manifestent par des attitudes, des comportements,
00:29:52 et puis l'adoption de codes sociaux.
00:29:54 Je pense aux vêtements, à la coiffure, par exemple.
00:29:57 Donc, il y a des choses qui se voient, puis il y a des choses qui se manifestent comme les comportements.
00:30:01 Et bien faire comprendre aux élèves que ça, ça relève du code social,
00:30:06 c'est-à-dire que ça n'a rien à voir avec le sexe, le sexe morphologique qui relève du corps,
00:30:13 mais que ce sont des attendus sociaux.
00:30:15 Et ce qu'on appelle l'hétéronormativité, on vous a indiqué la définition sur la slide,
00:30:20 c'est précisément le fait de se conformer à ces normes-là en termes d'identité de genre,
00:30:27 et donc ça revient à présupposer que l'hétérosexualité est l'orientation sexuelle normale,
00:30:34 celle qui relève de la norme, et qui est attendue chez chacun et chacune,
00:30:39 donc on présume qu'elle est l'orientation sexuelle de chacun et chacune.
00:30:42 Ça, c'est l'hétéronormativité.
00:30:44 Et donc, effectivement, si on comprend ça, on comprend à la fois que l'identité de genre,
00:30:52 ce soit une chose qui puisse fluctuer, puisque l'identité de genre,
00:30:56 c'est ce que va ressentir chacun et chacune quant à son propre genre,
00:31:00 soit dans une vision assez classique, assez binaire du masculin et du féminin,
00:31:06 soit, et les identités de genre que peuvent adopter les jeunes et les ados
00:31:11 le prouvent de plus en plus dans les établissements scolaires,
00:31:14 un peu en dehors de la binarité, avec des identités de genre qui relèveraient,
00:31:17 par exemple, de la non-binarité, c'est-à-dire l'adoption d'une sorte de neutralité
00:31:21 dans l'identité de genre, ou encore l'identité gender-fluide,
00:31:26 qui consiste à avoir une certaine fluidité entre les identités masculines et féminines.
00:31:31 J'insiste ici juste un instant sur le fait que l'identité de genre,
00:31:36 c'est donc la façon dont on se définit soi-même, entre le masculin et le féminin,
00:31:40 d'un côté ou de l'autre, ou entre les deux,
00:31:42 mais ce n'est pas tout à fait la même chose que l'expression de genre.
00:31:45 L'expression de genre, c'est ce qu'on va donner à voir à l'extérieur,
00:31:50 c'est-à-dire l'adoption de codes sociaux plutôt côté masculin, plutôt côté féminin,
00:31:55 et donc ce qu'on va donner à voir aux autres.
00:31:58 Et si j'insiste sur la distinction, c'est parce que précisément,
00:32:01 on est confronté à cette distinction dans les établissements scolaires.
00:32:05 On a quelques fois des élèves qui ont une identité de genre qui n'est pas cisgenre,
00:32:11 c'est-à-dire qui n'est pas conforme à l'identité qui leur a été attribuée
00:32:15 à la naissance en fonction de leur sexe.
00:32:17 Ça peut être des ados trans, ça peut être des ados non-binaires ou des ados gender-fluides,
00:32:21 mais qui ne vont pas nécessairement exprimer cette identité de genre,
00:32:25 c'est-à-dire qu'ils ou elles ne vont pas forcément adopter les codes sociaux
00:32:30 qui seraient les plus confortables pour eux.
00:32:33 Et ça, cette non-adoption des codes sociaux, elle peut venir de milliers de facteurs.
00:32:37 Ça peut être parce qu'il y a une pression familiale, parce qu'il y a une pression sociale
00:32:40 de la part des camarades de classe, parce que les ados ne se sentent pas à l'aise
00:32:43 pour exprimer leur genre ressenti.
00:32:45 Il peut y avoir milliers de raisons.
00:32:47 Mais en tout cas, l'expression de genre, ce n'est pas un facteur qu'il faut prendre en compte,
00:32:51 c'est-à-dire que souvent, on entend dans les établissements scolaires,
00:32:54 des personnels qui nous disent « alors voilà, on a tel élève qui nous demande
00:32:59 de changer de prénom ou de pronom », mais ça ne se voit pas.
00:33:02 C'est-à-dire que l'élève n'est pas habillé, par exemple, comme un garçon
00:33:05 si l'élève a une identité de genre masculine.
00:33:08 Et donc, c'est pour ça que j'insiste.
00:33:10 Il ne faut pas se fier à l'expression de genre de l'élève.
00:33:13 Si l'élève exprime une identité de genre verbalement, qu'il ou elle demande
00:33:17 un changement de prénom ou de pronom, ça n'est pas pour autant que l'expression
00:33:20 de genre globale va se faire du jour au lendemain.
00:33:23 Donc, attention à cette confusion-là, et c'est pour ça que je souligne
00:33:26 la différence identité de genre et expression de genre.
00:33:29 Et l'autre glissement qu'il faut évidemment comprendre et éviter,
00:33:35 c'est celui de la superposition entre identité de genre et orientation sexuelle.
00:33:40 C'est-à-dire que l'identité de genre est une chose,
00:33:44 l'orientation amoureuse et sexuelle en est une autre.
00:33:46 Et je vous donne un exemple commun qui vous est sans doute familier.
00:33:50 Ce n'est pas, par exemple, parce qu'un garçon porte du vernis à ongles
00:33:54 et porte une jupe, que ce garçon est forcément gay.
00:33:58 Il peut très bien être hétérosexuel, avec une expression de genre
00:34:01 plutôt féminine. Mais cette distinction-là que nous sommes capables,
00:34:06 à priori, de faire en tant qu'adultes, elle échappe souvent aux ados.
00:34:09 Et c'est ce qu'on avait un peu dans la petite vidéo introductive,
00:34:12 c'est-à-dire que parce qu'il y a une expression de genre qui peut être
00:34:16 différente d'une expression cisgenre, il y a une attaque homophobe très souvent.
00:34:21 Et là, d'ailleurs, Aïda, vous le disiez il y a un instant,
00:34:25 on voit très nettement ici se dessiner le lien entre le sexisme et l'homophobie.
00:34:31 Et je parle ici d'homophobie parce que quand on regarde les différentes
00:34:37 agressions qui ont lieu, c'est valable dans le milieu scolaire,
00:34:40 c'est valable au sens large. La majeure partie des agressions physiques
00:34:44 ou verbales, insultes, sont faites à l'encontre d'hommes ou de garçons gays
00:34:51 ou supposés gays, parce que ces garçons-là ou ces hommes-là auraient
00:34:56 une expression de genre trop féminine. Or, précisément, c'est là que le sexisme
00:35:01 est à l'œuvre, parce qu'il y a dans la mentalité commune cette idée
00:35:05 qu'à ce moment-là, le garçon ou l'homme se rabaisse, en quelque sorte,
00:35:11 à une posture de femme ou de fille. Et c'est bien là qu'est le problème.
00:35:16 Parce qu'on a beau savoir que les femmes sont égales aux hommes,
00:35:20 et c'est vrai d'un point de vue légal, les femmes ont les mêmes droits
00:35:23 que les hommes, ça n'est toujours pas vrai dans les mentalités,
00:35:26 et ça n'est toujours pas vrai dans l'esprit commun, dans les usages sociaux.
00:35:30 Les femmes sont très clairement inférieures aux hommes encore dans les mentalités,
00:35:35 parce que le fait qu'une fille mette un pantalon, ça ne pose problème à personne.
00:35:40 En revanche, les garçons n'ont toujours pas le droit social de mettre des jupes.
00:35:47 Alors que d'un point de vue légal, ils ont absolument le droit de porter des jupes.
00:35:50 Mais sous la pression du regard commun, ils ne portent pas de jupe,
00:35:54 parce que c'est s'abaisser à une posture de femme, et donc c'est se mettre en danger,
00:36:01 se mettre en porte-à-faux face à une expression classique de masculinité.
00:36:05 Donc oui, il y a un vrai lien entre le sexisme et l'homophobie,
00:36:10 ou le rejet de l'identité de genre, et je crois que ça, ça doit être l'un des versants essentiels
00:36:15 du travail en établissement scolaire, il faut absolument travailler pour l'égalité filles-garçons,
00:36:20 sans quoi on ne pourra jamais lutter contre les LGBTI-phobies.
00:36:24 Donc ça, ça doit être un versant assez essentiel.
00:36:28 Et puis pour terminer sur ce petit point de définition,
00:36:35 on vous a également noté ici, si le PowerPoint vient passer, voilà, très bien,
00:36:42 quelques définitions, rappels ou nouveautés du vocabulaire LGBT+ au sens large,
00:36:50 avec tout ce panel qui se décline dans le sigle.
00:36:54 Je vous rappelle simplement que quand on parle des questions de LGBTI-phobie,
00:36:59 il y a un mélange à la fois de ce qui relève de l'orientation amoureuse et sexuelle,
00:37:04 le L de lesbienne, le G de gay, le B de bi, etc.,
00:37:07 et ce qui relève de l'identité de genre, donc de la masculinité, de la féminité,
00:37:14 ça, vous trouvez là-dedans les identités trans, non-binaires,
00:37:19 et aussi la notion d'intersexuation, dont on parle encore peu à nos élèves,
00:37:24 mais qu'il est pourtant important de connaître.
00:37:27 Alors, je rappelle juste rapidement ce qu'est une personne intersexe,
00:37:31 parce que je sais que ce n'est pas toujours très familier.
00:37:35 Une personne intersexe, c'est une personne qui possède des variations dans la formation,
00:37:42 soit de ses organes génitaux externes, soit chromosomiques, soit hormonales,
00:37:47 et qui, du coup, ne se range pas totalement du côté du masculin ou du féminin.
00:37:52 Et ces variations-là sont souvent la cause d'une incompréhension,
00:37:57 et surtout sont aujourd'hui en France traitées de manière médicale, chirurgicale,
00:38:04 de façon à réassigner les enfants qui naissent intersexes d'un côté ou de l'autre.
00:38:09 Il y a des mutilations aujourd'hui qui sont perpétrées par le corps médical sur ces enfants-là,
00:38:14 et qui sont assez terribles.
00:38:16 Et ça rejoint ce que je disais il y a un instant,
00:38:18 si on travaille sur la déconstruction du genre,
00:38:21 on travaille aussi à la compréhension de ces personnes intersexes qui sont hors case, hors genre,
00:38:30 et donc ça fera aussi tomber cette discrimination-là.
00:38:33 C'est pour ça que j'en parle.
00:38:35 Et peut-être un petit mot rapide sur le terme de « queer »
00:38:40 qui est présent dans la chronique LGBT+,
00:38:45 et qui est souvent mal compris.
00:38:47 Le terme « queer » est un mot qui vient de l'anglais,
00:38:50 qui signifie « bizarre, tordu, étrange ».
00:38:54 Et ce terme-là est un terme parapluie,
00:38:56 qui désigne en fait toutes les identités qui se dégagent de l'hétéronormativité,
00:39:00 c'est-à-dire qui ne seraient soit pas hétérosexuelles,
00:39:03 soit pas cisgenres,
00:39:05 donc avec une variation dans l'identité de genre.
00:39:09 Et c'est un terme qui regroupe toutes les identités qui se dégagent de cette hétéronormativité.
00:39:14 Donc c'est un terme extrêmement large.
00:39:16 Et aujourd'hui, c'est un terme qui possède une certaine connotation politique,
00:39:20 militante, revendicative.
00:39:22 C'est un mot que vous entendez relativement souvent.
00:39:26 Et puis enfin, je termine ce petit point de définition
00:39:30 en revenant sur les personnes trans.
00:39:33 Alors peut-être déjà pour rappeler, pour éviter les maladresses,
00:39:37 qu'une personne trans est toujours désignée dans son genre reconnue par elle-même,
00:39:43 c'est-à-dire qu'une personne née femme, assignée femme,
00:39:48 mais qui s'identifie comme une personne masculine,
00:39:50 on dira d'elle que c'est un homme trans.
00:39:53 Pareil pour l'inverse, donc on identifie toujours la personne trans dans son genre,
00:39:57 identifié par elle-même.
00:39:59 Et pour ces personnes trans, pour que vous ayez un aperçu rapide,
00:40:04 sachez qu'il est tout à fait possible pour nous, nos élèves,
00:40:08 pour les cas que nous avons,
00:40:09 pour un mineur trans, d'obtenir un changement d'état civil,
00:40:13 même lorsque l'élève est mineur.
00:40:15 C'est possible s'il y a l'accompagnement des deux parents.
00:40:17 Et il est également possible pour un mineur trans,
00:40:20 là encore avec l'accompagnement des deux parents,
00:40:22 d'avoir accès à des traitements hormonaux,
00:40:25 soit des inuiteurs, soit des traitements hormonaux de réassignation.
00:40:29 Mais en tout cas, c'est possible pour les mineurs trans
00:40:31 d'avoir accès à ces traitements-là.
00:40:33 Et donc j'en profite peut-être pour faire un petit point rapide
00:40:37 sur le texte qui, pour nous, enseignants et enseignantes,
00:40:41 encadre l'accueil des élèves trans,
00:40:44 qui est celui de la circulaire blancaire de septembre 2021.
00:40:49 Ce texte-là, encadre, il permet de donner des lignes de conduite
00:40:53 pour l'accueil des élèves trans.
00:40:55 C'est un texte auquel je vous renvoie, évidemment.
00:40:57 Vous pourrez en faire la lecture complète
00:40:59 en cherchant ce texte sur Internet, "Circulaire blancaire de 2021".
00:41:03 Mais je vous en résume brièvement les grandes lignes.
00:41:06 L'idée dans l'accueil des élèves trans est de distinguer,
00:41:09 d'une part, les cas d'élèves qui font une demande
00:41:11 de changement de prénom et de pronom seul,
00:41:14 de manière autonome, sans l'accompagnement des parents,
00:41:17 et d'autre part, de distinguer les élèves qui font cette demande
00:41:21 avec l'accompagnement des parents.
00:41:23 Dans le cas où les élèves font la demande de manière autonome,
00:41:26 sans que les parents soient au courant ou soient d'accord,
00:41:30 les deux cas sont possibles, dans ce cas,
00:41:33 le corps enseignant doit accéder à la demande de l'élève
00:41:36 de changement de prénom et de pronom, mais à l'oral seulement.
00:41:39 La ligne rouge, c'est l'oral et l'écrit.
00:41:42 Dans ce cas-là, on peut effectivement nommer l'élève
00:41:46 comme il ou elle le souhaite, le pronommer comme il ou elle le souhaite,
00:41:49 à l'oral.
00:41:52 A noter, évidemment, que dans ce cas-là,
00:41:54 si c'est un cas qui vous arrive,
00:41:57 il faut discuter avec l'élève de plusieurs choses.
00:42:00 Il faut discuter avec l'élève, notamment de son consentement
00:42:04 dans la diffusion de l'information.
00:42:06 Est-ce que l'élève souhaite qu'on en parle aux autres professeurs ?
00:42:09 Parce que généralement, l'élève se confie à un ou une professeure,
00:42:12 mais pas toujours à l'ensemble de l'équipe éducative.
00:42:15 Est-ce qu'on en parle à toute l'équipe éducative ?
00:42:18 Est-ce qu'on en parle à la classe ?
00:42:20 Si oui, est-ce qu'on le fait en présence de l'élève ?
00:42:22 Est-ce que l'élève prend la parole ? Est-ce qu'on le fait sans l'élève ?
00:42:24 Bref, il faut discuter de toutes ces questions-là,
00:42:26 mais en tout cas, c'est une pratique qui se limite à l'oral.
00:42:29 En revanche, à partir du moment où l'élève est accompagné par ses parents
00:42:35 dans sa démarche de changement de prénom et de pronom,
00:42:38 si c'est une démarche qui est accompagnée par les parents,
00:42:41 mais qui n'a pas encore donné lieu à un changement d'état civil,
00:42:46 on peut changer à l'écrit l'usage de prénom et de pronom,
00:42:50 mais seulement pour les documents internes à l'établissement.
00:42:53 C'est-à-dire qu'on peut, par exemple, utiliser prénom et pronom sur les copies,
00:42:56 sur les cartes de CDI, cartes de cantine, carnet de liaisons, etc.
00:43:00 Bref, tous les documents qui sont internes à l'établissement.
00:43:03 À partir, en revanche, c'est le troisième cas,
00:43:05 du moment où l'élève fait sa demande avec les parents
00:43:08 et, en plus, a obtenu un changement d'état civil,
00:43:11 ça concerne plutôt les collègues qui enseignent en lycée,
00:43:14 parce que souvent ce sont des élèves un petit peu plus grands.
00:43:17 Dans ce cas-là, s'il y a eu changement d'état civil,
00:43:19 on peut, et on doit d'ailleurs, changer absolument tous les documents,
00:43:22 y compris les documents qui vont sortir de l'établissement scolaire.
00:43:26 Donc, tous les documents qui seraient notamment reliés à Parcoursup,
00:43:29 donc les bulletins, les diplômes.
00:43:32 Il faut changer, dans ce cas-là, l'identité de l'élève.
00:43:34 Et, dernière chose sur ce point de modification de l'identité,
00:43:38 on peut tout à fait, c'est important à savoir pour vos élèves,
00:43:41 demander de manière postérieure un changement des diplômes
00:43:47 qui auraient déjà été émis.
00:43:48 C'est-à-dire, par exemple, un élève qui ferait une transition au lycée,
00:43:51 peut demander le changement de son identité
00:43:54 sur le diplôme du brevet des collèges après.
00:43:57 Ça, c'est tout à fait possible, dès lors que le changement a été fait à l'état civil.
00:44:01 Voilà, donc ça, c'est pour l'ensemble des définitions, des notions essentielles.
00:44:05 Oui ?
00:44:06 Oui, juste si on peut, parce que ça a fait beaucoup de choses sur la transidentité.
00:44:11 On a fait déjà tout un webinaire qui est disponible sur le site Ariane.
00:44:16 Donc, je pense qu'on peut passer aux actions d'établissement
00:44:25 pour tout ce qui est prévention et rémunération
00:44:30 qu'on peut mettre en place en établissement, si ça vous va.
00:44:36 Oui, tout à fait. J'en avais terminé pour les élèves.
00:44:40 Et après, on répondra à les questions qui ont été posées dans le webinaire.
00:44:45 D'accord, très bien.
00:44:46 Alors, dans les actions concrètes.
00:44:49 Alors là, on vient de vous afficher sur la slide que vous avez à l'écran
00:44:53 des affiches que vous pouvez déployer dans l'établissement
00:44:57 avec l'idée qu'il y a toujours, peu importe la campagne d'affichage que vous choisissez,
00:45:02 l'idée qu'il faut dire les mots, qu'il faut être très clair sur les notions
00:45:06 et les afficher dans l'établissement.
00:45:09 Là, dans les campagnes qu'on vous a mises,
00:45:11 ici, on vous présente une slide où vous voyez les affiches un petit peu plus grands.
00:45:15 Alors ici, ce sont des campagnes de SOS Homophobie qui sont éditées par l'association,
00:45:20 mais il y a plein d'autres campagnes disponibles.
00:45:22 Ce qui est intéressant dans toutes ces campagnes qu'on est en train de vous passer
00:45:25 dans les slides, c'est que les mots sont prononcés.
00:45:27 Et finalement, quand on y réfléchit bien, dans les établissements scolaires,
00:45:30 c'est finalement assez rare qu'on voit écrit ou qu'on entend prononcé
00:45:34 le mot lesbienne, le mot trans, le mot gay.
00:45:37 On ne les voit pas si souvent que ça, ces mots.
00:45:39 Donc c'est intéressant de pouvoir les afficher, les montrer.
00:45:43 D'une part parce que ça montre aux élèves qui sont concernés,
00:45:47 qui sont des élèves LGBT, que leurs paroles peuvent être accueillies,
00:45:52 que leurs paroles peuvent être entendues et qu'il y a un espace de protection,
00:45:56 tout bêtement, que si jamais il se passe quoi que ce soit,
00:46:00 qu'il y ait un incident, une agressivité quelconque,
00:46:03 c'est la victime qu'on protégera et pas les agresseurs et agresseuses.
00:46:06 Donc ça, c'est la première utilité de ce genre de campagne d'affichage.
00:46:11 Et puis la deuxième utilité, c'est que ça fait parler.
00:46:15 Quand vous mettez ce genre d'affiche dans votre établissement scolaire,
00:46:17 ça fait parler, ça ouvre le dialogue.
00:46:20 Et oui, il peut, quelquefois, on en a bien conscience
00:46:23 et on le constate tous les jours dans nos établissements,
00:46:25 il peut y avoir des incidents, il peut y avoir des dégradations,
00:46:27 les affiches arrachées, que sais-je.
00:46:29 Mais ce n'est pas grave, on recolle, on remet les affiches
00:46:33 et ça fait partie des petites actions quotidiennes
00:46:36 qui montrent l'engagement aussi de l'établissement.
00:46:39 Toujours dans les actions, vous pouvez tout à fait,
00:46:42 d'une manière ou d'une autre, ouvrir un espace de parole.
00:46:46 Alors, on peut tout à fait ouvrir un espace de parole qui soit identifié.
00:46:50 On a eu dans la petite vidéo d'introduction l'exemple d'un groupe
00:46:54 qui était monté pour lutter contre l'homophobie.
00:46:56 Donc monter un groupe d'élèves qui travaillent sur les questions
00:46:59 d'égalité filles-garçons et d'homophobie, c'est très, très bien.
00:47:02 Là, sur la slide qu'on vous a affichée, on vous propose d'autres solutions anonymes
00:47:07 parce que l'anonymat, c'est aussi un biais qui permet d'ouvrir la parole.
00:47:11 Là, par exemple, sur la slide à l'écran, vous avez des systèmes
00:47:14 de boîtes aux lettres qui existent et qui sont des boîtes aux lettres
00:47:17 identifiées par les élèves, qui sont conçues par des élèves également,
00:47:23 qui servent à signaler les problèmes de harcèlement, de discrimination.
00:47:28 Et il y a évidemment avec ces boîtes aux lettres physiques
00:47:32 la possibilité de le faire de manière anonyme.
00:47:35 Donc ça, ça peut être aussi un biais pour ouvrir la parole.
00:47:39 Et je complète ce moyen physique-là avec quelque chose que vous pouvez
00:47:42 mettre en place dans vos établissements.
00:47:44 À partir du moment où vous avez une personne qui est identifiée
00:47:47 comme référente égalité, égalité filles-garçons et discrimination
00:47:51 liée au genre, il faut absolument, je crois, ouvrir une boîte mail
00:47:55 sur l'ENT qui soit une boîte mail étiquetée référence égalité,
00:47:59 de manière à ce que les élèves puissent contacter la référence égalité.
00:48:03 Et il faut évidemment doubler l'ouverture de cette boîte-là
00:48:07 d'une communication, c'est-à-dire dire qui est la personne référente égalité,
00:48:14 dire pourquoi on ouvre cette boîte-là.
00:48:19 Donc il faut communiquer aussi là-dessus.
00:48:22 Et à l'écran ici, on vous met une slide qui rappelle,
00:48:26 et ça je crois que c'est très important de le rappeler aux élèves,
00:48:29 le coût des discriminations dans la loi.
00:48:32 Parce que si vous faites l'expérience avec vos élèves,
00:48:35 vous allez voir que les fameux PD, enculés qu'on entend tout le temps
00:48:39 dans les couloirs, et ça a été dit dans la petite vidéo d'introduction,
00:48:42 sont extrêmement banalisés, sont extrêmement communs.
00:48:46 Et si vous demandez à vos élèves combien ça coûte ce genre d'insultes,
00:48:50 ils vont vous répondre trois fois rien.
00:48:52 Ils vont vous répondre 70 euros comme un billet de train qu'on n'aurait pas pris.
00:48:56 Et en fait non, là vous avez sous les yeux les tarifs d'une injure
00:49:01 et forcéré d'une injure à caractère discriminatoire,
00:49:05 c'est beaucoup plus lourd comme peine.
00:49:07 Et donc ça c'est important aussi de le montrer pour que les élèves
00:49:10 prennent conscience de l'importance d'une discrimination aux yeux de la loi.
00:49:15 Et vous pouvez tout à fait afficher ce tarif en quelque sorte des discriminations
00:49:22 avec les 25 critères de discrimination, parce qu'il y en a 25 en tout,
00:49:25 et que les élèves souvent ne pensent pas à tout.
00:49:29 Donc nous là pour aujourd'hui la question des LGBTI-phobies,
00:49:33 il y a évidemment la question de l'orientation amoureuse et sexuelle,
00:49:35 de l'identité de genre par exemple, mais en réalité là on vous a affiché la liste,
00:49:39 il y en a beaucoup plus.
00:49:41 Et donc ça peut être intéressant de mettre dans les établissements scolaires
00:49:43 pour l'affichage, en regard, des informations sur ce que coûte une discrimination
00:49:49 et sur les discriminations qui sont sanctionnées par la loi,
00:49:53 mais donc forcément aussi par l'établissement scolaire.
00:49:56 Ça, ça peut être intéressant.
00:49:58 Et puis enfin n'hésitez pas à déployer dans vos établissements,
00:50:02 parce que ça c'est très intéressant aussi,
00:50:04 deux tournures du PowerPoint,
00:50:06 n'hésitez pas à déployer des enquêtes au sein de vos établissements scolaires,
00:50:11 parce que les enquêtes c'est un outil, un vrai ressort qui vous donne de l'information,
00:50:16 qui vous permet d'avoir une visibilité sur l'état de l'établissement scolaire,
00:50:20 en termes de discrimination, en termes de climat de violence.
00:50:23 Donc les enquêtes c'est aussi quelque chose d'extrêmement efficace
00:50:27 pour avoir des informations et pour pouvoir agir en conséquence.
00:50:30 Et je crois Aïda, si je ne me trompe pas,
00:50:33 qu'on arrive à peu près au bout du temps qui nous est imparti.
00:50:36 Donc s'il y a des questions,
00:50:38 on peut peut-être les prendre et rebondir sur les choses qu'on a dites.
00:50:42 Oui, juste pour rebondir sur votre dernier commentaire sur l'engagement,
00:50:51 enfin engager les élèves aussi dans le diagnostic d'établissement,
00:50:55 on a un outil que certaines personnes connaissent et utilisent désormais,
00:51:00 c'est mon CVC ou mon CVL s'engage contre les discriminations au sein de l'établissement,
00:51:07 qui permet aux élèves de se poser des questions
00:51:10 et d'établir leur propre diagnostic au sein de l'établissement scolaire
00:51:15 s'agissant des questions de discrimination.
00:51:19 C'était juste pour réouvrir sur les outils de l'éducation nationale
00:51:23 et qui peuvent être mobilisés par les CVC ou par les CVL.
00:51:28 On va répondre tout de suite aux questions qui ont été posées dans le chat.
00:51:32 Il y avait une remarque avant,
00:51:34 il y avait une question qui avait été posée sur les associations de type religieux
00:51:39 que vous avez affichées les contacts à l'écran.
00:51:44 On est bien d'accord que ces associations,
00:51:46 on peut rediriger au conseiller, aux élèves d'aller les voir
00:51:51 s'ils ont des questions qui sont liées à la laïcité,
00:51:53 qui sont liées à la pratique religieuse et ces questions discriminatoires,
00:51:58 mais évidemment ces associations-là ne peuvent pas intervenir à l'établissement
00:52:01 puisque nous sommes dans un cadre de travail laïque.
00:52:03 Donc, il faut faire très attention parce que nous,
00:52:07 nous essayons justement de travailler dans un cadre républicain et laïque
00:52:13 et les considérations religieuses ne nous concernent pas à ce titre-là.
00:52:18 Et autre élément, ce qu'on souhaitait,
00:52:23 c'est vraiment défaire le lien entre le fait que tout ce qui est féminin est péjoré
00:52:27 et donc que tout ce qui ne va pas correspondre au modèle du masculin
00:52:29 qu'on a imaginé dans cette société,
00:52:32 selon lequel on peut être sociabilisé,
00:52:34 pose tous les problèmes que Julia a si bien découvert.
00:52:39 Alors, on a une question, Aïda, tu la poses.
00:52:42 Oui, c'était en tout début de…
00:52:47 C'était, "Qu'est-ce qu'on si les agressions homophobes
00:52:54 ont haussé si les élèves témoignent davantage ?"
00:52:59 Alors, Aïda, juste ça à couper au début de votre prise de parole.
00:53:02 Est-ce que vous pourriez répéter le début de la question ?
00:53:04 Oui, je disais juste qu'en tout début de webinaire,
00:53:06 il y avait une personne qui avait posé la question,
00:53:08 "Est-ce que si on sait si les agressions homophobes sont en hausse
00:53:13 ou si c'est la parole qui se libère et si les élèves témoignent davantage ?"
00:53:20 En réalité, on ne sait pas.
00:53:24 Ce qui est clair, c'est que les déclarations augmentent.
00:53:27 Et en même temps, comme on parle beaucoup de LGBTphobie,
00:53:32 ça peut effectivement libérer la parole.
00:53:34 On peut aussi imaginer qu'avec les droits acquis par les LGBT,
00:53:38 les agressions augmentent.
00:53:40 En réalité, je pense qu'on ne sait pas.
00:53:41 Oui, et puis en réalité, je pense qu'il y a des deux.
00:53:43 Si on élargit la question à l'échelle de la société
00:53:46 et non plus que du milieu scolaire,
00:53:48 ce qu'on constate très clairement,
00:53:50 c'est qu'à chaque fois qu'il y a des avancées dans les droits,
00:53:52 il y a une augmentation, mais ce n'est même pas une augmentation,
00:53:55 c'est une explosion des agressions LGBTphobes.
00:53:58 Vous prenez l'année 2013 avec le mariage pour tous,
00:54:01 il y a eu un pic immense d'agressions LGBTphobes.
00:54:04 Il y a deux ans, en 2021, l'ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules,
00:54:08 c'est pareil, explosion de LGBTphobie.
00:54:10 Dans le milieu scolaire, c'est la même chose.
00:54:12 Dès qu'il y a une avancée, il y a un retour de bâton.
00:54:15 Et donc là, oui, il y a des avancées dans les droits,
00:54:17 mais il y a surtout une avancée dans la parole.
00:54:19 On parle de plus en plus des personnes LGBT,
00:54:21 on informe de plus en plus sur les personnes LGBT,
00:54:23 et donc il y a nécessairement un retour de bâton.
00:54:26 Donc effectivement, je rejoins ce que dit Sylvie,
00:54:28 je pense qu'il y a un mélange des deux.
00:54:29 Il y a un mélange d'agressions qui sont plus présentes
00:54:32 et aussi de témoins qui osent désormais prendre la parole.
00:54:36 Il y avait des questions de plusieurs personnes au sujet des affiches
00:54:41 ou de vos campagnes de communication.
00:54:43 Comment on pourrait se les procurer, est-ce que vous les envoyez par la poste
00:54:46 et qu'on peut les imprimer en établissement ?
00:54:49 Je rappelle pour les collègues qui sont connectés
00:54:52 que les campagnes institutionnelles qui viennent du centre Hubert-Quinoclert,
00:54:56 par exemple, et du ministère,
00:54:58 la dernière ici au Prêtre-Soir, avec une très belle affiche,
00:55:02 elle a été envoyée à tous les établissements de l'Académie.
00:55:04 Donc normalement, si vous ne l'avez pas vue,
00:55:07 il faut aller chercher là où les communications arrivent en établissement
00:55:11 pour pouvoir la déployer, parce qu'elle a été adressée à tout le monde.
00:55:15 Et alors, concernant SOS Homophobie, je vous laisse répondre.
00:55:18 Oui, oui, effectivement, ce sont des affiches
00:55:21 que vous pouvez obtenir gratuitement.
00:55:23 Pour obtenir un colis, c'est-à-dire avec un peu toutes les affiches
00:55:27 et puis des cartes postales que vous pouvez disposer sur les tables,
00:55:31 par exemple des CDI ou des espaces communs,
00:55:34 il y a effectivement une adresse que vous trouverez sur le site SOS Homophobie.
00:55:39 Il y a une adresse "Nous contacter"
00:55:41 et vous pouvez envoyer un mail sur cette adresse-là
00:55:43 en précisant que vous êtes un établissement scolaire
00:55:45 et que vous souhaitez avoir un kit d'affichage pour les établissements scolaires.
00:55:49 Et on vous en envoie gratuitement de manière à ce que vous puissiez
00:55:53 en afficher dans vos établissements.
00:55:54 Donc sur le site "Nous contacter" et vous envoyer un mail,
00:55:57 on vous envoie ça gratuitement.
00:55:59 Peut-être je m'adresse à Laurence avant de passer la parole à Laurent Rabais.
00:56:18 Laurent, si tu veux rebondir dans l'analyse, dans le point de vue, n'hésite pas.
00:56:29 Moi, je n'ai pas grand-chose à ajouter.
00:56:33 Je vais évidemment parler de la question de la parole.
00:56:36 Je suis assez réceptive à la question des mots qu'il faut employer
00:56:42 et du fait de pouvoir nommer les choses.
00:56:45 C'est vrai, y compris dans des moments d'enseignement,
00:56:49 d'éducation morale et civique.
00:56:51 Je pense à l'éducation à la sexualité dont les élèves nous disent
00:56:53 qu'elle est encore très hétéronormée.
00:56:56 Je pense à la lutte contre les discriminations en EMC.
00:57:00 Est-ce qu'on arrive à nommer pour que, comme le dit Gabriel Richer,
00:57:04 dans la pédagogie, on arrive à poser des normes qui sont plus inclusives
00:57:11 plutôt que de passer sous silence dont on sait que ça nourrit la violence ?
00:57:15 C'était ce point-là qui me semblait vraiment important à souligner.
00:57:18 Merci.
00:57:20 Merci beaucoup, Laurent.
00:57:22 Je vais passer la parole à Laurent Rabais,
00:57:25 chef d'établissement de l'Académie de Versailles.
00:57:27 Comme il a signalé tout à l'heure, c'est une question qui travaille depuis 20 ans.
00:57:33 On voudrait d'abord avoir sa réaction à lui
00:57:37 et rentrer dans le but du sujet, en établissement, concrètement,
00:57:41 comment on peut mener des politiques ambitieuses sur ces questions-là,
00:57:47 sur les différents aspects de la vie en établissement.
00:57:49 Et là, avec la parole d'un cadre vertigre,
00:57:54 qui a aussi une vie professionnelle très diverse dans l'éducation nationale.
00:57:58 Laurent, on te laisse la parole.
00:58:00 Oui, merci beaucoup. Bonjour à tous.
00:58:03 Effectivement, ça fait 20 ans que je travaille ces questions en établissement.
00:58:08 Et avant d'être chef d'établissement, j'étais CPE.
00:58:11 Déjà, je travaillais… Je vous prie de m'excuser, ma caméra…
00:58:13 On n'a pas réussi à la faire fonctionner.
00:58:15 On a réussi, l'extrémité, à faire fonctionner le son.
00:58:17 Donc, on s'est dit qu'on allait se contenter du son.
00:58:19 Il n'y aura pas l'image aujourd'hui.
00:58:22 Donc, un tout petit avant-propos.
00:58:27 Moi, j'ai quand même constaté quelque chose qu'on pourrait considérer de positif.
00:58:30 C'est que je crois qu'il y a encore 20 ans,
00:58:33 quand on appelait des parents pour sanctionner une insulte homophobe
00:58:37 dans un établissement scolaire, ils tombaient de leur chaise
00:58:39 et se demandaient pourquoi une insulte homophobe méritait sanction.
00:58:44 Ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui.
00:58:46 Maintenant, quand je dois sanctionner une insulte homophobe,
00:58:50 quelle qu'elle soit, au même titre qu'une insulte raciste, sexiste,
00:58:55 les parents sont tout à fait sinon d'accord.
00:58:59 En tout cas, l'acceptent sans discuter.
00:59:01 Je crois que quelque part, c'est une avancée.
00:59:03 C'est aussi rentré dans les mœurs.
00:59:07 Néanmoins, moi, ce que je veux partager avec vous,
00:59:10 c'est mon expérience modestement, ce que j'ai fait,
00:59:14 ce que j'ai pu mettre en place dans les établissements.
00:59:17 Alors, c'est des idées d'actions que j'ai pu faire de manière concomitante
00:59:20 ou successive.
00:59:23 Mais d'abord, dans quel but ?
00:59:25 Je crois que d'abord, le but de mettre en place des actions de prévention,
00:59:30 de lutte contre l'homophobie, au même titre que d'autres actions
00:59:33 de lutte contre les discriminations, c'est tout d'abord pour travailler
00:59:37 le climat scolaire.
00:59:40 Et ça, je crois que les chefs d'établissement, les vies scolaires
00:59:43 en sont conscientes et on travaille déjà dans ce but-là.
00:59:47 Mais plus précisément, sur la lutte contre l'homophobie,
00:59:49 l'LGBT-phobie, c'est une vraie volonté, je pense,
00:59:52 qui doit être affichée, de soutien aux élèves LGBT+
00:59:57 dans les établissements.
00:59:58 C'est-à-dire que moi, je veux m'assurer que les élèves qui se sentent,
01:00:02 qui se demandent, qui sont déjà out, soient certains qu'ils sont
01:00:10 dans un établissement dans lequel ils sont soutenus et protégés.
01:00:13 Et ça, ça me paraît essentiel.
01:00:17 Et quand on parle tout à l'heure des campagnes d'affichage,
01:00:19 moi que je fais très régulièrement dans l'établissement,
01:00:22 il y a toujours une affiche qui est collée sur ma porte,
01:00:24 il y a toujours une affiche qui est collée devant le collège.
01:00:26 Enfin, voilà, je veux vraiment que ce soit très,
01:00:28 très clairement affiché, pas dans un fond de couloir
01:00:31 ou autour de l'infirmerie.
01:00:34 Ça, c'est la première chose.
01:00:36 La deuxième chose, c'est comment parler aux élèves.
01:00:39 J'ai remarqué que faire le parallèle avec le racisme,
01:00:45 avec l'antisémitisme, avec le sexisme,
01:00:48 c'est assez porteur.
01:00:50 Et généralement, quand un élève se demande s'il a eu des propos
01:00:53 ou un comportement homophobe, je lui propose de reformuler
01:00:56 sa phrase en remplaçant le mot "pédé" par "noir" ou par "arabe".
01:01:01 Et généralement, il se rend compte tout de suite que le propos
01:01:04 qu'il a tenu est homophobe parce qu'effectivement,
01:01:06 le propos qu'il tient en remplaçant ce mot par "noir",
01:01:10 c'est un propos raciste.
01:01:11 Donc ça, ça marche plutôt pas mal.
01:01:13 Et puis, quand on leur explique, et ça, ça les touche assez,
01:01:16 mais généralement, c'est comme ça que je commence
01:01:18 quand je fais des interventions, quand on leur explique
01:01:20 que quand un élève noir ou d'origine arabe se fait insulter
01:01:24 en raison de sa couleur de peau, de ses origines,
01:01:27 quand il rentre à la maison, il peut en parler à ses parents,
01:01:29 et là, il a toute une communauté qui fait corps et qui fait front
01:01:32 autour de lui, alors qu'un élève qui se fait traiter de sale pédé,
01:01:36 une élève qui se fait traiter de sale gouine,
01:01:38 quand elle rentre chez elle, très souvent, elle n'en parle pas
01:01:40 parce que ses parents ne savent pas, parce qu'elle a honte
01:01:43 et que le seul réconfort qu'elle peut avoir, c'est de se retrouver
01:01:45 toute seule dans sa chambre ou tout seul dans sa chambre.
01:01:47 Et ça, c'est quelque chose qui, généralement, leur parle beaucoup
01:01:50 et fait naître un petit peu d'empathie, parce que chacun,
01:01:54 et souvent, les élèves peuvent s'imaginer ce que c'est
01:01:56 que de trouver personne à qui se confier quand on subit
01:02:00 ce genre d'insulte.
01:02:02 Alors après, il y a des exemples d'actions.
01:02:05 Alors moi, je vais vous en citer un certain nombre
01:02:08 qui sont des actions finalement assez simples.
01:02:10 Moi, je m'appuie beaucoup sur la vie scolaire, sur le CVC,
01:02:15 sur les professeurs.
01:02:17 On en parlera peut-être tout à l'heure, mais je cherche les leviers
01:02:19 dans l'établissement, c'est-à-dire quels sont les gens
01:02:21 qui vont pouvoir être des alliés dans ce combat.
01:02:23 Et je pense qu'il ne faut pas hésiter à les solliciter
01:02:25 quand c'est le cas.
01:02:27 Donc, il y a les campagnes d'affichage, on en a déjà parlé,
01:02:30 la boîte aux lettres, on en a déjà parlé.
01:02:33 Les concours d'affiches, alors c'est tout simple,
01:02:36 mais c'est assez efficace parce que quand on fait un concours
01:02:39 d'affiches sur la thématique de la lutte contre l'homophobie,
01:02:42 ça marche bien généralement.
01:02:44 On a de très jolies choses qui sortent avec plein d'arc-en-ciel partout,
01:02:47 c'est très visuel.
01:02:49 Même des slogans magnifiques, il y en a un que j'ai retenu une fois
01:02:52 que je crois que c'était un AF de 5e qui avait fait une grande affiche
01:02:55 qui disait "l'homophobie, c'est le racisme de l'amour".
01:02:58 Et je trouvais que c'était très joli.
01:03:00 On avait gardé ça d'ailleurs comme slogan pour en faire la couverture
01:03:03 du carnet de correspondance parce qu'effectivement,
01:03:05 c'était l'affiche gagnante.
01:03:07 Donc, on pouvait avoir des bons FNAC, etc.
01:03:09 parce qu'on essaie toujours un petit peu de récompenser,
01:03:11 devenait la couverture du carnet de correspondance.
01:03:14 Également, on travaille sur des fraises qui sont affichées
01:03:17 dans le hall de l'établissement avec les professeurs d'art plastique,
01:03:20 avec des associations de quartier, ça, ça peut aussi bien marcher.
01:03:23 On avait travaillé aussi avec les professeurs de français
01:03:26 un travail sur la rédaction de CENET,
01:03:29 donc de sketch qui a été joué lors d'une soirée spéciale
01:03:33 sur la thématique de la lutte contre l'homophobie.
01:03:36 Donc, les élèves écrivaient ça avec les professeurs de...
01:03:39 Là, c'était des professeurs de français qui s'en étaient séparés.
01:03:41 Et on avait des choses très, très intéressantes qui émergeaient
01:03:44 avec un vrai engagement d'élèves dont on n'aurait pas pensé
01:03:47 qu'ils se seraient autant engagés dans la rédaction d'une CENET
01:03:50 qui vraiment traitait de l'homosexualité.
01:03:53 Je parle aussi d'ailleurs de beaucoup d'homo-affectivité avec les jeunes.
01:03:55 Je trouve que ça leur parle parfois plus que la sexualité
01:03:58 qui est aussi pour eux au collège quelque chose
01:04:01 qui est quand même encore un petit peu nébuleux.
01:04:04 En tout cas, on a vraiment des choses très, très riches
01:04:08 et très intéressantes.
01:04:10 J'avais pu faire aussi une expo photo qui s'appelait "Si j'étais".
01:04:16 Et en fait, les élèves avaient fait... On avait fait des belles photos
01:04:19 en noir et blanc des portraits des élèves.
01:04:21 Et chacun devait trouver le slogan de sa photo.
01:04:23 Et c'était "Si j'aimais les filles, est-ce que tu partagerais
01:04:27 toujours tes secrets avec moi ? Si j'étais lesbienne,
01:04:31 est-ce que je serais meilleur en maths ? Est-ce que tu serais
01:04:34 toujours mon pote si j'étais amoureux de Brad Pitt ?"
01:04:36 Enfin voilà, on avait des tas de slogans comme ça, assez chouettes.
01:04:40 Un autre slogan qui a dit "Papa, papa, aimer un homme
01:04:42 et en rester un soi-même", par exemple.
01:04:44 C'était... Et les élèves devaient vraiment travailler les slogans
01:04:48 et en groupe, ça avait plutôt bien marché.
01:04:50 On avait fait une belle expo avec tout ça.
01:04:52 On a aussi évidemment des interventions dans les classes,
01:04:59 avec des associations comme SOS Homophobie,
01:05:01 qui peuvent venir aussi parler dans les établissements,
01:05:04 avec des associations de quartier.
01:05:06 Enfin bon voilà, on arrive quand même à aborder ces thématiques.
01:05:08 Généralement, on peut le faire soit cibler sur l'homophobie,
01:05:12 ou alors faire aussi des thématiques discrimination,
01:05:14 notamment autour du sexisme, puisqu'on sait que le sexisme
01:05:17 et l'homophobie, c'est très lié.
01:05:20 Et que généralement, en intervention, ça marche bien ensemble.
01:05:23 Il y a aussi la possibilité de faire des projections de films.
01:05:27 Alors j'ai un partenariat avec le cinéma de Surennes,
01:05:29 et tous les ans, on essaie d'emmener les élèves de 3e
01:05:32 voir le film "Coming Out",
01:05:34 qui est un film qui fonctionne bien avec les élèves.
01:05:38 C'est des témoignages d'élèves,
01:05:40 d'ados plutôt, des élèves notamment,
01:05:44 autour du moment où ils font le "Coming Out" avec leurs parents.
01:05:48 C'est un film qui est assez fort, qui parle bien aux élèves,
01:05:51 qui suscite le débat, et qui est très intéressant.
01:05:55 Et puis en termes de prévention,
01:05:57 - Oui ? - Oui, non, non, vas-y.
01:05:59 Oui, on t'écoute.
01:06:01 Pardon. Et en termes de prévention,
01:06:05 on a mis aussi en place un forum qui s'appelle "C'est quoi l'amour ?"
01:06:08 qui est pour tous les élèves de 3e,
01:06:11 qui vont traiter des thématiques d'LGBT-phobie,
01:06:15 mais aussi des thématiques de sexisme,
01:06:19 de consentement, de violentomètre, de santé, etc.
01:06:23 C'est une thématique un peu plus large autour de l'amour,
01:06:26 mais dans laquelle on traite effectivement toutes ces questions.
01:06:30 Et puis, comme dernier, là, je suis aussi un peu en attente
01:06:34 de voir comment je peux le mettre en place.
01:06:36 Je sais que dans certains établissements parisiens,
01:06:38 il y a des clubs "Safe and Proud"
01:06:41 qui commencent à se mettre en place.
01:06:43 C'est des clubs dans lesquels les élèves LGBTQ+
01:06:46 peuvent se retrouver ensemble, discuter, échanger,
01:06:52 dans lesquels des élèves alliés aussi peuvent s'engager.
01:06:55 Et que finalement, c'est la visibilité
01:06:58 qui devient une certaine protection.
01:07:01 Ça m'intéresse beaucoup et je vais creuser le sujet
01:07:05 pour voir si on ne pourrait pas faire quelque chose
01:07:07 dans ce style dans l'établissement.
01:07:09 Voilà, ça c'est pour les exemples d'action.
01:07:13 Et alors, la question qu'on te pose,
01:07:15 c'est tout ça qui est vraiment intéressant, enthousiasmant,
01:07:19 et en tout cas qui a le mérite de créer des alliances
01:07:22 au sein de l'établissement, entre élèves et avec les élèves.
01:07:26 Est-ce que tu as constaté que ça amène vraiment
01:07:30 une différence, une amélioration du climat scolaire en général ?
01:07:34 Alors, le climat scolaire, il est lié à beaucoup de choses,
01:07:39 et notamment en ce moment au problème du harcèlement.
01:07:41 Alors, qui aussi ont, comment dirais-je,
01:07:45 un certain parallélisme avec les problèmes
01:07:49 de lutte contre les discriminations.
01:07:51 Alors, moi je pense que oui, en tout cas sur ces questions-là,
01:07:54 la chose qui est claire, c'est que dans l'établissement
01:07:57 que je dirige, un élève qui subit une insulte homophobe,
01:08:01 il est immédiatement soutenu,
01:08:03 et l'élève qui insulte est sanctionné.
01:08:09 Alors, moi je ne rentre pas trop dans la psychologie,
01:08:12 mais je suis vraiment dans le rappel à la loi,
01:08:14 sur tout ce qui est de ces insultes.
01:08:16 Je rappelle que l'homophobie, ce n'est pas une opinion,
01:08:18 mais c'est un délit, un petit peu comme on le voyait.
01:08:21 Je sanctionne systématiquement.
01:08:24 J'estime que je n'ai plus à expliquer à un élève
01:08:27 qu'on ne doit pas traiter quelqu'un de sale PD,
01:08:29 comme on ne doit pas traiter quelqu'un de sale nègre.
01:08:31 Enfin, pour moi, c'est aussi évident.
01:08:33 Donc, je suis, pour le coup, on ne laisse rien passer
01:08:36 à ce niveau-là, on fait de la prévention,
01:08:38 on met des actions, mais au moment de sanctionner,
01:08:40 on sanctionne.
01:08:42 Et en tout cas, les élèves qui, moi, dans l'établissement,
01:08:44 sont out, j'ai l'impression qu'ils vivent quand même
01:08:50 assez tranquillement.
01:08:51 Alors, moi, je suis au collège, il y a des élèves out,
01:08:53 il n'y en a pas énormément.
01:08:55 Il y a des élèves, voilà, il y a des élèves
01:09:00 qui ont leur personnalité, des garçons qui, parfois,
01:09:03 peuvent être plus efféminés.
01:09:04 Une fois de plus, on ne sait pas du tout si ça va avoir
01:09:06 un rapport avec leur orientation sexuelle à venir.
01:09:10 En tout cas, potentiellement, ils peuvent être victimes
01:09:12 plus facilement d'insultes à caractère homophobe.
01:09:16 J'ai le sentiment que, bon, oui, que le climat scolaire
01:09:19 est plutôt apaisé à ce niveau-là.
01:09:22 Mais pour ça, j'insiste, il y a un vrai engagement.
01:09:25 C'est-à-dire que les affichages, les actions,
01:09:30 on ne les fait pas en catimini, on les fait en grand.
01:09:32 Voilà, ça, c'est déjà quelque chose qui me semble important.
01:09:37 C'est important puisque ça veut dire qu'on adhère
01:09:41 et on porte une politique nationale et académique
01:09:45 qui est notre feuille de route, qui devrait être portée
01:09:50 par l'ensemble des adultes de la communauté éducative,
01:09:54 ça c'est clair.
01:09:55 Et une petite précision, j'imagine, mais bon,
01:09:58 c'est comme on a des personnes nouvellement arrivées
01:10:01 dans l'Assemblée, lorsque vous faites des sorties cinéma,
01:10:04 j'imagine que l'activité sur des sujets qui peuvent être
01:10:08 comme ça un peu complexes, j'imagine que l'activité
01:10:11 a été vraiment bien préparée en amont, les élèves prévenus,
01:10:14 parce que ça peut créer des situations justement
01:10:16 complexes à gérer.
01:10:18 Voilà, j'imagine que ça s'est inclus dans un travail
01:10:22 de préparation et de sensibilisation au sens plus large, j'imagine.
01:10:26 Généralement, on essaie de le faire pendant la semaine
01:10:29 contre l'homophobie, donc on est autour de cette thématique-là
01:10:33 au mois de mai.
01:10:36 Et puis bon, les professeurs le préparent en amont, c'est vrai,
01:10:40 mais... et puis il y a surtout le retour, le débat après
01:10:43 qui est assez intéressant, parce que généralement,
01:10:45 on fait une projection-débat.
01:10:46 On a la chance d'avoir souvent le réalisateur de ce film
01:10:49 qui vient pour échanger avec les élèves à la fin de la projection,
01:10:52 parce qu'il est assez disponible justement pour se déplacer
01:10:54 quand il y a des projections de... et son nom m'échappe,
01:10:57 j'en suis désolé, mais il est assez disponible
01:10:59 pour se déplacer quand on projette son film.
01:11:03 Voilà, mais c'est-à-dire que je crois qu'il faut être aussi convaincu
01:11:06 qu'aller projeter un film sur prévention contre l'homophobie,
01:11:12 sur la lutte contre l'homophobie, c'est aussi évident
01:11:15 que si on les emmenait voir un film contre le racisme.
01:11:18 Enfin bon, je veux dire, c'est vraiment traité au même niveau.
01:11:21 Je crois que là-dessus, il n'y a pas débat.
01:11:24 Oui, bien sûr, mais j'ai pensé dans le sens que c'est important
01:11:29 de l'amener parce que justement, c'est des sujets qui sont complexes
01:11:33 et pour lesquels les élèves ensuite peuvent être y compris
01:11:37 en conflit de loyauté avec leur propre famille.
01:11:39 Nous, quand on a des situations complexes comme ça,
01:11:42 elles viennent souvent de ces types de situations,
01:11:45 non pas de l'intention ni de l'obligation de le faire,
01:11:48 ni du fait que ça va être tout à fait normal,
01:11:50 mais du fait qu'il faut l'amener, le préparer, l'inclure
01:11:54 dans toute une semaine de travail avec les différentes disciplines
01:11:58 concernées et pour que ça soit compris vraiment
01:12:03 comme partie intégrante des contenus des valeurs républicaines
01:12:07 que nous partageons, que nous transmettons
01:12:09 aux futures citoyennes et citoyens.
01:12:11 C'est dans ce sens qu'on souhaitait le préciser.
01:12:15 Alors, on va peut-être avancer. Aïda, le groupe.
01:12:18 Oui, alors, notre dernière intervenante, Laurence Sukokina,
01:12:23 que je rappelle, est référente égalité pour l'académie de Nancy Metz
01:12:32 et qui est aussi intervenue dans le cadre du PNF
01:12:35 sur la gestion et l'appréhension de l'LGBT
01:12:39 pour lui en établissement scolaire.
01:12:43 Donc, c'était un PNF qui a eu lieu l'année dernière
01:12:46 et au cours duquel elle a animé un atelier très intéressant
01:12:49 justement sur comment travailler le positionnement de l'adulte
01:12:58 face aux propos LGBTphobes, puisqu'en fait,
01:13:01 en établissement scolaire, tout adulte peut être confronté
01:13:06 en classe ou dans un couloir ou à la cantine,
01:13:11 ou au CDI à des insultes, des propos LGBTphobes
01:13:18 qui fusent soit entre un ou deux élèves,
01:13:22 soit dans un cadre plus collectif.
01:13:24 Et donc, Laurence Sukokina va nous développer un peu
01:13:30 les points de repère à avoir, quelles sont les pistes
01:13:33 de compréhension, d'action et de gestes professionnels
01:13:37 à mettre en place quand on est face à des propos LGBTphobes
01:13:42 et avec des illustrations.
01:13:47 Alors malheureusement, on ne pourra pas prendre
01:13:49 de cartes pratiques issues du chat,
01:13:53 mais généralement les cartes pratiques se retrouvent
01:13:57 à peu près tous en établissement.
01:14:00 Ça se recoupe assez facilement.
01:14:02 Mais donc, Laurence nous proposera deux illustrations
01:14:06 pour traduire son propos.
01:14:11 Merci et merci encore pour l'invitation.
01:14:15 Alors c'est clair que dans le temps que j'ai, 20 minutes,
01:14:18 je vais donner des points de repère pour un travail
01:14:22 qui nécessite effectivement du temps et puis un espace
01:14:25 d'échange, un espace sécurisé.
01:14:28 Laurence, si tu amènes un tout petit peu plus,
01:14:30 parce qu'on est large en temps.
01:14:32 D'accord, ok.
01:14:34 Alors juste une petite précision, parce que je suis en train
01:14:37 de réguler une situation, ça c'est pour info,
01:14:39 et vous aurez le PowerPoint sur la question du changement
01:14:42 des prénoms des élèves trans, parce qu'il y a des chefs
01:14:45 d'établissement qui ont des difficultés à changer
01:14:49 les listes d'appels, etc.
01:14:51 Il y a un tutoriel qui est très bien fait,
01:14:53 qui permet d'ajouter un prénom d'usage,
01:14:56 ce qui fait que les diplômes et les bulletins ne seront
01:15:00 pas modifiés s'il n'y a pas de changement à l'état civil,
01:15:03 mais on peut ajouter un prénom d'usage.
01:15:05 Voilà, c'était une petite info.
01:15:07 Un petit préambule pour faire le lien par rapport
01:15:10 à ce qui a été dit avant.
01:15:12 Bonjour, j'ai oublié ce que disait le collègue
01:15:14 chef d'établissement.
01:15:16 Effectivement, il y a besoin que le cadre soit posé clairement.
01:15:19 Alors il l'a dit, c'est affiché, c'est affiché clairement.
01:15:22 On peut aussi se redire qu'on redit clairement,
01:15:26 par exemple dans le carnet de liaisons,
01:15:28 que les propos racistes, sexistes, LGBT, phobes
01:15:31 sont interdits, sachant que si on prend sur l'ensemble
01:15:34 global des discriminations, on peut déjouer un peu
01:15:38 l'accusation de certains, dire tiens, on travaille
01:15:41 seulement pour certains élèves, donc il y a bien l'idée
01:15:44 de poser un cadre global.
01:15:46 On sait aussi que les insultes les plus répandues
01:15:50 sont ou sexistes ou homophobes.
01:15:53 Donc quand c'est massif et non intentionnel,
01:15:56 c'est-à-dire que ce n'est pas adressé à un élève,
01:15:58 il y a, de mon point de vue, vraiment besoin de penser
01:16:01 la régulation collective, c'est-à-dire comment on fait
01:16:03 quand en classe, il y a des PD, enculés, qui sortent
01:16:07 tellement souvent que finalement on laisse passer.
01:16:10 C'est bien ça la difficulté.
01:16:13 J'étais encore hier dans un établissement et c'est tellement
01:16:16 fréquent ces propos-là que finalement, on n'en fait
01:16:19 plus grand-chose.
01:16:21 Je ne jette pas la pierre aux collègues, mais je sais
01:16:24 que si on agit collectivement, on arrivera mieux
01:16:27 à faire barrage.
01:16:29 Et puis, le collègue a beaucoup parlé d'action en direction
01:16:33 des élèves.
01:16:35 On sait bien que sur la question de l'égalité entre les filles
01:16:37 et les garçons et la lutte contre la LGBT-phobie,
01:16:40 on a vraiment besoin de former les adultes qui ne sont pas
01:16:43 forcément très au fait des termes qui sont utilisés,
01:16:48 qui ne savent pas trop comment faire.
01:16:50 Et donc, pour un témoignage, par exemple, d'élèves trans
01:16:54 qui est devenu adulte et un service civique dans un
01:16:58 établissement est témoigné du fait qu'avec les élèves,
01:17:01 ça se passait bien, mais c'est les adultes qui avaient
01:17:04 bien du mal à se conformer au changement de prénom.
01:17:08 Donc, il y a vraiment besoin d'accompagner les adultes.
01:17:12 Voilà.
01:17:14 Et puis, on a parlé un peu en creux des parents.
01:17:17 Les parents sont plutôt une source de peut-être défiance
01:17:22 dans le sens où on se dit, si on annonce, comme le disait
01:17:25 un collègue, un film, il faut accompagner parce qu'il peut
01:17:27 y avoir boycott et on sait qu'il y a des séances d'association
01:17:31 contre la LGBT-phobie qui sont boycottées.
01:17:34 Donc, il y a aussi à imaginer un espace de parole avec les
01:17:39 parents sur ces questions-là.
01:17:41 Alors, du coup, ces espaces-là, ce que je vais évoquer plus
01:17:45 loin, peuvent servir à engager des espaces de parole.
01:17:50 Ça fera partie d'un exemple que je donnerai.
01:17:55 Alors, j'ai noté les difficultés que je rencontre le plus souvent.
01:18:01 Peut-être qu'il en manque une ou deux, mais il y a la sidération.
01:18:05 Mais ça, c'est vrai pour à peu près tous les propos sur les
01:18:08 questions discriminatoires, donc un propos raciste, homophobe,
01:18:11 sexiste.
01:18:12 Il y a vraiment une tendance à être sidéré si c'est un propos
01:18:15 qui est inhabituel, adressé et particulièrement violent.
01:18:19 Et d'autant plus si c'est un collectif qui se mobilise pour
01:18:24 dire ensemble quelque chose.
01:18:25 Je me souviens d'une collègue qui, en anglais, avait étudié un
01:18:29 texte sur l'homosexualité et qui a eu une réaction tellement forte
01:18:33 de la part de la classe qu'elle a non seulement cessé la séance,
01:18:37 non seulement plus jamais parlé de ces questions-là auprès de
01:18:41 la classe, mais en plus demandé à ne plus avoir cette filière.
01:18:44 C'était dans un CEPRO.
01:18:46 Et en fait, il n'y avait aucun soutien, aucun espace de travail
01:18:50 de ce qu'elle avait vécu.
01:18:52 Et donc, elle a pris la fuite parce qu'elle ne pouvait pas faire
01:18:56 autrement.
01:18:57 Et là encore, je ne jette pas la pierre.
01:18:59 Ce que j'ai pu voir aussi, c'est lancé de l'argumentation
01:19:02 alors que les conditions ne sont pas favorables.
01:19:04 Donc, je rejoins un peu ce que disait le collègue.
01:19:06 Il y a des situations où il faut juste poser la limite,
01:19:09 le cadre du règlement intérieur ou de la loi.
01:19:12 Parce que si on se met là à discuter dans certaines situations,
01:19:16 en fait, ça n'aboutira à peu près à rien.
01:19:19 Les gens ne seront pas en capacité d'écouter.
01:19:21 Et donc, on va juste être très frustrés.
01:19:23 Je pense à un collègue qui dernièrement, quand un élève s'est énervé
01:19:28 et a dit "ce n'est pas vrai, enculé", en adressant finalement ça
01:19:33 à un camarade avec qui il est très copain et qui n'est pas du tout
01:19:37 identifié homosexuel, donc avec une sorte de banalisation
01:19:40 de son propos, il a voulu à ce moment-là, sur le moment,
01:19:44 argumenter "ça ne s'est pas du tout bien passé et de mon point de vue,
01:19:48 les conditions n'étaient absolument pas réunies pour engager une discussion".
01:19:52 Et puis, la dernière difficulté qui va avec l'assidération,
01:19:56 c'est une réaction qui est très émotionnelle, où on va beaucoup parler,
01:20:02 on va éventuellement porter des jugements sur la personne,
01:20:05 s'énerver et puis, en fait, il n'en résulte pas grand-chose.
01:20:09 Même les limites, peut-être, ne sont pas clairement posées
01:20:13 et on perd un peu le geste professionnel de régulation.
01:20:17 Voilà, donc ça, c'est ce que je vois le plus souvent comme difficulté.
01:20:21 Et pour la régulation, alors là, je mets les points de repère un peu basiques.
01:20:25 Deux points de vigilance qui sont valables, et j'ai mis un exemple
01:20:29 qui est d'un propos raciste, mais on pourrait l'avoir,
01:20:33 je n'ai pas retrouvé d'exemple tout de suite sur la question de l'homophobie,
01:20:37 mais aller un peu vite en besogne et traiter un propos raciste ou LGBTphobe,
01:20:43 alors que non. Par exemple, là, c'est un élève qui est noir,
01:20:48 seul dans sa classe et qui demande du Tipex et personne n'en a,
01:20:52 et donc il dit, en faisant un peu d'humour, c'est étonnant,
01:20:56 parce qu'il y a beaucoup de blancs ici. Et là, il a été sanctionné
01:21:00 pour propos racistes par la professeure, qui a sans doute été trop vite,
01:21:05 couleur de peau = racisme, et du coup, évidemment, on tombe à côté,
01:21:10 et puis on ne règle pas les situations au mieux.
01:21:13 Et puis, un autre point de vigilance, c'est que je constate que quand il y a
01:21:17 des propos dans une classe, alors très souvent, la régulation,
01:21:21 elle est faite de manière individuelle, et sans doute qu'effectivement,
01:21:24 il faut la faire, c'est-à-dire qu'on sort les élèves ou on les prend à part,
01:21:28 les élèves auteurs, les élèves cibles, pas forcément de rencontre
01:21:32 entre les deux d'ailleurs, ce qu'il faut en réfléchir,
01:21:36 parce que ce n'est pas toujours la meilleure des possibilités,
01:21:40 mais surtout, pas forcément de régulation avec le groupe qui a été témoin.
01:21:45 Et pourtant, on sait bien, les sociologues le soulignent,
01:21:49 ça fait partie du curriculum caché, de ce que les élèves vont apprendre,
01:21:53 de toutes ces petites situations du quotidien, et si on n'a pas un propos clair,
01:21:58 notamment qui rappelle la règle, mais pas seulement, en tout cas un espace
01:22:01 où on peut évoquer ce qui s'est passé, et puis avancer collectivement,
01:22:06 ça va manquer, donc je pense que ça, c'est vraiment à réfléchir,
01:22:09 et alors, je sais bien que ça semble complexe pour les collègues,
01:22:14 mais là, je suis en collaboration avec un établissement comme ça,
01:22:20 où il y a des propos homophobes qui sont adressés à un jeune élève
01:22:23 de 4e secpa, donc qui est entendu accompagner les auteurs aussi,
01:22:29 mais en fait, les collègues ne savent pas trop comment aborder
01:22:33 cette question-là au collectif, alors que les élèves sont régulièrement
01:22:36 témoins de ces propos, et qu'ils auraient beaucoup à dire
01:22:39 sur ce qu'ils entendent.
01:22:41 Voilà, pour les points de repère, ça c'est vraiment très basique,
01:22:44 et je me...
01:22:46 - Florence, je me permets juste de rebondir sur ce que tu dis,
01:22:49 parce que c'est très important, effectivement, la régulation,
01:22:52 ça ne concerne pas que la victime et l'auteur du propos,
01:22:56 ça concerne également les élèves témoins, parce que c'est vrai
01:23:03 qu'on ne connaît pas forcément l'orientation sexuelle
01:23:07 ou l'identité de genre des élèves témoins, et donc si on ne régule pas
01:23:12 la situation au niveau collectif, ça n'envoie pas les bons signaux
01:23:19 aux élèves témoins.
01:23:24 Donc c'est aussi pour ça que c'est important d'avoir une régulation
01:23:28 collective et pas que de traiter l'auteur du propos et la victime
01:23:34 du propos.
01:23:35 C'est une occasion de pédagogie aussi, pour le collectif,
01:23:38 que font tous les élèves.
01:23:41 - Oui.
01:23:42 Bon, alors ça, c'est le point de mon point de vue qui manque
01:23:45 très souvent, avec beaucoup de difficultés pour les personnels,
01:23:49 en fait, du fait du contenu affectif qui est particulièrement fort
01:23:53 sur ces questions-là, et je pense qu'il y a un outillage
01:23:55 vraiment à penser pour les équipes de cette régulation collective.
01:24:01 Voilà, alors pour les points de repère, j'ai mis un peu les basiques,
01:24:06 ne pas passer sous silence, mais je le dis, c'est basique,
01:24:10 mais parfois, mine de rien, ce n'est pas du tout relevé.
01:24:13 Donc ça, c'est vraiment le point de départ, c'est de ne pas passer
01:24:17 sous silence.
01:24:18 J'ai mis ce qui peut être fait des fois assez vite,
01:24:23 effectivement questionner.
01:24:26 Alors parfois, ce n'est pas du tout le moment, et là,
01:24:28 il faut suspendre, mais moi, j'ai vu des situations
01:24:31 où le fait de reformuler ce qui est entendu et de questionner,
01:24:35 et y compris, je repense là, aux cibles et aux témoins,
01:24:38 c'est-à-dire qui pourront en dire quelque chose,
01:24:40 ça permet parfois de faire le tour de la situation et de la réparer,
01:24:46 en fait, assez rapidement.
01:24:47 Alors, il faut que la situation, elle ne soit pas trop envenimée,
01:24:51 pas trop enquistée pour que ce soit possible.
01:24:54 Ça veut dire déjà, je le pose et je le redirai après,
01:24:58 qu'il va falloir se départir parfois d'un réflexe qui est plutôt
01:25:03 de faire taire.
01:25:04 On a envie de faire taire pour ne plus entendre ces propos
01:25:07 qui nous dérangent, mais d'essayer d'ouvrir,
01:25:09 de laisser un peu expliciter pour pouvoir comprendre
01:25:13 ce qui est en train de se jouer là, et surtout que les autres élèves
01:25:16 aient la parole.
01:25:17 En fait, c'est ça qui est vraiment important,
01:25:19 c'est que d'autres élèves puissent répondre et que le propos entendu
01:25:24 ne soit pas seulement le propos initial qui peut avoir un contenu
01:25:27 LGBTphobe.
01:25:28 Ensuite, on peut donner des informations.
01:25:33 Donc, ça, c'est là aussi dans cette régulation rapide,
01:25:37 à certains moments donnés, alors les informations,
01:25:39 ça peut être des informations de contenu sur ce qui est dit
01:25:42 parce qu'on peut assez vite la démonter et donner une information,
01:25:45 ou alors, comme je le dis après, redire la règle et de manière
01:25:49 collective, c'est-à-dire adresser au groupe,
01:25:51 pas seulement à la personne qui ne respecte pas la règle,
01:25:55 et puis sanctionner en se disant qu'il faut penser la réparation.
01:25:58 Alors, je reprends là ce que j'avais souligné au début du webinaire
01:26:02 sur cette jeune fille qui disait « punir, c'est une chose,
01:26:05 mais il faut remettre en cause ».
01:26:06 Et je pense qu'il y a vraiment cette question-là de réfléchir
01:26:10 à la réparation et peut-être pas la réfléchir seule en tant
01:26:13 qu'adulte, mais voir avec les élèves comment on peut réparer
01:26:17 à quel prix.
01:26:18 Voilà, donc ce sont des points de repère et qu'il va falloir
01:26:23 ajuster en fonction des situations où on ne peut pas toujours
01:26:27 utiliser de la même manière et de manière chronologique.
01:26:29 La vie en établissement, elle est dense, elle est rapide,
01:26:33 il y a beaucoup de choses à faire en même temps,
01:26:35 mais en tout cas, si on n'a pas pu, sur le moment,
01:26:38 on peut aussi se dire « je n'ai pas réagi à un propos »,
01:26:42 si je ne l'ai pas fait sur le moment, je peux très bien le faire
01:26:44 à postériori, l'important étant de ne pas passer
01:26:47 sous silence définitivement.
01:26:49 Donc, si on n'a pas eu le réflexe ou on n'a pas pu le faire
01:26:53 sur le moment, ce n'est pas grave, on peut le faire plus tard.
01:26:55 Voilà, ça, c'était les points de repère un peu basiques
01:26:57 sur la régulation.
01:26:59 Et puis, donc là, je donne des éléments pour éventuellement
01:27:05 poser un espace de dialogue.
01:27:07 Donc, je redis qu'on a tendance à faire taire et à ne pas vouloir
01:27:11 entendre certains propos, et c'est sûr que ce n'est pas facile
01:27:14 d'en entendre.
01:27:16 Voilà, travaillant avec une association couleur gay,
01:27:20 qui intervient beaucoup dans les établissements
01:27:23 dans notre Académie, un des intervenants me disait,
01:27:25 moi, quand j'ai fait quatre interventions et que j'entends
01:27:28 encore des propos avec des préjugés homophobes,
01:27:32 il y a des fois, je suis obligée de me retourner face
01:27:35 au tableau, je respire pour pouvoir ne pas être cassant
01:27:39 et méprisant parce que j'ai la tentation de l'être.
01:27:41 Donc, c'est sûr que ça affecte, c'est pas simple et qu'il faut
01:27:45 donc travailler sa capacité à écouter, sans doute avoir des espaces
01:27:50 pour débriefer.
01:27:51 Donc là, on est encore sur les dispositifs qui sont à disposition
01:27:55 des adultes et je pense qu'il faut, si on veut avancer dans les
01:27:58 établissements scolaires, il faut vraiment qu'on puisse avancer
01:28:01 sur le positionnement des adultes.
01:28:03 Alors, l'espace de dialogue, c'est, et là, je reprends ce que j'avais
01:28:09 un peu évoqué, les approches socio-constructivistes par rapport
01:28:13 aux manières de construire nos représentations de la réalité.
01:28:18 Et donc, si on a envie de pouvoir faire bouger les représentations,
01:28:22 il faut donner l'occasion d'expliciter.
01:28:24 Donc, ça veut dire qu'il y a quelque chose qui est dit,
01:28:27 on interroge, alors ça dépend quoi, là encore, ça dépend du propos,
01:28:32 si c'est quelque chose qui est réitéré, sur lequel on a déjà discuté,
01:28:36 c'est peut-être pas la peine de le refaire, mais voilà, en tout cas,
01:28:39 donner l'occasion à l'auteur d'expliciter, évidemment à la cible,
01:28:43 si elle le souhaite, c'est toujours dans ces espaces de parole,
01:28:47 je le redirai après, il y a une règle de liberté de participation,
01:28:50 on n'est pas obligé de prendre la parole, et bien sûr, les témoins.
01:28:53 Ça veut dire qu'on laisse d'abord le groupe argumenter et que ensuite,
01:28:58 soit on peut donner des informations, s'il y a des représentations
01:29:02 de l'homosexualité, alors je pense à un établissement avec lequel je travaille,
01:29:05 où un élève a dit "c'est une maladie, c'est contagieux",
01:29:08 a refusé de prendre un objet qui avait été utilisé par un élève avant.
01:29:12 Bon, alors là, il y a évidemment des choses à reposer,
01:29:16 si on voit que le groupe n'a pas suffisamment d'éléments de connaissance.
01:29:20 Donc, on va donner des informations, mais en ayant entendu là où en sont
01:29:24 les élèves, et puis évidemment, en bouclant sur la question de la loi
01:29:28 contre les propos LGBTphobes pour que le repère soit très clair.
01:29:33 Donc, voilà, là c'est assez simple en fait, quand on le regarde
01:29:37 de manière formelle, après il faut le mettre en œuvre, c'est-à-dire que,
01:29:40 comme je dis, il faut travailler sa capacité à écouter.
01:29:43 Bon, alors là, il y aurait de quoi travailler, et ce n'est pas le lieu
01:29:47 aujourd'hui. Et donc, pour sécuriser l'espace de dialogue, parce que
01:29:51 c'est à ce prix qu'on va pouvoir en avoir un réellement, et qui permettra
01:29:55 peut-être d'arriver jusqu'à la dissonance cognitive, c'est-à-dire que
01:29:59 quelqu'un a une représentation homophobe, il prend en la mesure,
01:30:04 il entend les arguments donnés en face par les élèves ou par l'adulte,
01:30:08 et à un moment donné, il y a une dissonance, et que peut-être,
01:30:12 on a une petite chance pour que quelque chose bouge, évidemment,
01:30:16 on n'a pas de baguette qui assure qu'on va pouvoir bouger.
01:30:19 Et donc, ça veut dire que, pour soi, on a travaillé vraiment notre capacité
01:30:23 à écouter, donc ça, je l'ai déjà dit à plusieurs reprises.
01:30:26 Bon, je vous renvoie aux travaux, notamment de Carl Rogers, sur l'écoute active,
01:30:30 sur les biais qu'on peut avoir, sur la qualité du silence, sur des reformulations
01:30:34 pour aider l'élève à expliciter. Donc, en évitant les jugements sur la personne,
01:30:40 ce qui n'est pas toujours simple, parce que ça nous atteint,
01:30:43 et en permettant, effectivement, que la parole se distribue,
01:30:46 donc il faut que les personnes soient en mesure de s'écouter.
01:30:49 Si les personnes ne se coupent la parole, ne s'écoutent pas,
01:30:52 c'est le préalable pour pouvoir travailler.
01:30:54 Et puis, poser des règles. Alors, moi, je vous en propose,
01:30:57 ce n'est pas les seules possibles, mais voilà, les règles avec lesquelles
01:31:00 je travaille, c'est qu'on puisse prendre la parole de manière libre,
01:31:04 c'est-à-dire s'arrêter quand on veut, c'est souvent ça que je précise.
01:31:08 Alors, on peut évidemment préciser que c'est chacun son tour,
01:31:11 ça dépend du groupe avec lequel on est.
01:31:13 La confidentialité, sauf sur ce qui doit être sanctionné,
01:31:17 ou si il y a un danger qui est mentionné, donc là, on avertira
01:31:20 les personnes concernées pour dire que ça ne reste pas dans le groupe.
01:31:24 Dire qu'on ne va pas être d'accord et que c'est un pilier de la démocratie
01:31:27 de pouvoir dire qu'on n'est pas d'accord et qu'on va éviter
01:31:30 les attaques personnelles. Voilà, donc, ça veut dire que si on ouvre
01:31:33 un espace, j'ai travaillé hier avec des collègues des RÉA,
01:31:38 donc établissements spécialisés, où il y a beaucoup de violence
01:31:41 interverbale et donc où les propos homophobes sont très, très courants,
01:31:46 il va falloir effectivement pouvoir cadrer un espace de parole
01:31:51 et pas simplement dire "bon, maintenant, on va se mettre à parler d'eux",
01:31:54 parce que s'il n'y a pas un cadre qui est très clair, ça va être compliqué
01:31:58 de le faire fonctionner, le faire avancer de manière constructive.
01:32:02 Voilà, donc, les deux exemples que je voulais vous donner
01:32:06 pour appuyer mon propos, et il me reste, il est moins 25,
01:32:10 il me reste deux minutes, Aïda ?
01:32:12 Je ne t'entends plus.
01:32:17 Oui, oui, même, on a encore cinq.
01:32:20 Ok, je pourrais répondre éventuellement aux questions comme ça.
01:32:23 Alors, le premier groupe, c'était effectivement un groupe de mamans
01:32:32 dans un quartier, alors ce n'était pas dans un établissement scolaire,
01:32:35 mais c'était dans un centre social, et donc la Conseillère en économie sociale
01:32:40 et familiale avait réuni un groupe de mamans pour parler d'égalité
01:32:45 entre les filles et les garçons, et à un moment donné,
01:32:49 je ne sais plus le cheminement, mais une maman a dit "moi, j'ai trois fils,
01:32:55 et il est hors de question qu'un de mes fils soit homosexuel,
01:33:00 enfin, c'est inenvisageable, ce n'est pas possible".
01:33:04 Donc, moi, j'ai suivi ce que je vous ai dit tout à l'heure,
01:33:07 c'est que je lui ai donné l'occasion d'expliciter son propos,
01:33:11 donc je lui ai demandé qu'elle m'explique ce qu'elle avait comme position là-dessus.
01:33:16 J'ai laissé parler les autres avant moi d'intervenir pour que la dimension du groupe
01:33:22 et que ce ne soit pas un face-à-face qui n'est jamais très favorable,
01:33:26 en fait, ça a tendance à davantage se cristalliser,
01:33:30 enfin, je trouve, moi, dans les animations que je fais.
01:33:33 Donc, le groupe a réagi, et alors, toutes ces femmes étaient identifiées musulmanes,
01:33:38 et en fait, elles avaient des positions fort variées sur cette question-là,
01:33:42 donc elles ont discuté. La maman qui avait pris la parole en premier
01:33:47 a pu dire que c'était sa religion, l'islam, qui l'empêchait,
01:33:52 enfin, qui lui disait que l'homosexualité était une mauvaise chose,
01:33:56 et donc, moi, un peu en bouclage, après les avoir laissés échanger,
01:34:01 et ça s'est fait de manière très apaisée,
01:34:05 on va dire, moi, j'ai pu dire que la réponse que j'allais faire,
01:34:11 ce n'était pas au nom de la religion, donc je la laissais libre de ses croyances,
01:34:15 moi, je n'étais pas sur le même terrain, et j'ai donné un certain nombre d'éléments,
01:34:19 d'informations sur la question de l'homosexualité.
01:34:22 À la fin, sans que je lui demande rien, en fait, cette maman a dit,
01:34:26 je vais demander à notre conseillère, alors, elle ne l'appelle pas comme ça,
01:34:30 mais à la conseillère qui organise les séances de travail,
01:34:33 de faire une séance sur l'homosexualité.
01:34:35 Bon, on avait gagné une chose, c'est qu'elle avait envie de comprendre mieux,
01:34:40 en fait, de quoi il était question.
01:34:42 Voilà, ça, c'était une manière d'expliquer un petit peu la manière de fonctionner,
01:34:48 ce que ça pouvait amener.
01:34:51 J'ai une expérience plus longue, plus forte, on va dire,
01:34:56 sur une classe avec des préjugés racistes, et pour laquelle j'ai appliqué
01:35:00 sensiblement la même méthode, et pour laquelle, à la fin de la séance,
01:35:05 le leader, celui qui était annoncé comme le leader raciste de la classe,
01:35:10 a dit, sans que je lui demande rien, moi, les étrangers, s'ils ne me font pas de mal,
01:35:14 ils ne me dérangent pas, ce qui était inenvisageable de sa part,
01:35:19 et puis ses camarades jamais ne pensaient qu'il allait dire une chose pareille.
01:35:23 Et puis, alors, le deuxième exemple que je m'étais noté,
01:35:28 en fait, je vous l'ai déjà raconté, c'est ce collègue-là qui a voulu
01:35:33 argumenter dans une situation où ce n'était pas du tout le moment,
01:35:38 où l'élève a traité son copain d'enculé, et là, il fallait ramener le cadre,
01:35:44 et puis continuer à travailler, puis revenir à un autre moment,
01:35:47 parce qu'ils étaient à l'atelier, en train de faire des choses
01:35:50 qui étaient assez prenantes, et évidemment pas du tout disponibles à discuter.
01:35:55 Voilà, j'ai fini mon exposé, je suis prête à vous écouter et à vous répondre.
01:36:01 Merci, Laurence. Moi, j'avais une question, parce que tu as mentionné
01:36:08 la régulation entre élèves et la régulation entre adultes,
01:36:13 est-ce que tu as une différence, on va dire, de méthode entre les deux ?
01:36:20 Ou est-ce qu'il y a des précautions, plus à prendre ?
01:36:23 Ce sont des adultes qui ont des propos de ce type-là ?
01:36:27 Oui, c'est ça.
01:36:29 Oui, alors…
01:36:31 Je fais le parallèle, c'est-à-dire qu'on peut avoir une salle de personnel
01:36:36 en établissement scolaire qui est partagée sur la question du respect
01:36:42 des personnes LGBT, et du coup, la question se pose aussi
01:36:46 pour le chef d'établissement qui doit gérer son équipe sur place.
01:36:53 Oui, les points de repère sont les mêmes, c'est-à-dire qu'on a besoin
01:36:56 de ne pas passer sous silence, alors ça, peut-être que du côté des adultes,
01:37:00 c'est encore plus difficile.
01:37:03 Moi, je rencontre beaucoup de difficultés pour les collègues
01:37:07 qui sont témoins de propos sexistes, LGBT, phobes et racistes,
01:37:11 d'en faire quelque chose. Il y a quand même un peu une omerta
01:37:14 sur ces sujets-là, alors pas tout le temps, mais une grosse difficulté
01:37:18 à faire remonter. Donc, on a les mêmes points de repère.
01:37:23 Quelle différence il peut y avoir ? Moi, je n'en verrais pas tant que ça.
01:37:29 Juste, il y a une méthode que j'aime bien, mais là, qui est plus
01:37:33 d'un collègue à l'autre, donc ce n'est pas avec la position
01:37:36 du chef d'établissement, c'est plus quand on est soit affronté,
01:37:40 soit confronté à un propos LGBT, phobe. J'utilise un des outils
01:37:46 d'Irene Zellinger, qui est une sociologue qui a travaillé
01:37:49 sur le sexisme. Son bouquin s'appelle "Nom, c'est non".
01:37:53 Il est en open source, d'ailleurs, sur le net.
01:37:56 Elle dit plein de choses qui sont plutôt dirigées pour la défense
01:37:59 des femmes, mais moi, j'ai fait deux formations avec elle
01:38:03 et évidemment, c'est transposable à la question LGBT, phobe ou raciste.
01:38:07 Il y a un outil qui s'appelle l'outil des trois phrases et qui permet
01:38:11 de répondre face à un collègue. C'est très adapté pour avoir
01:38:15 une réponse un peu sur le moment et ne pas passer sous silence.
01:38:19 Je vous le dis parce que c'est simple, la règle des trois phrases,
01:38:22 c'est premièrement, je redis exactement le propos comme il a été dit.
01:38:28 Je ne change rien pour pas que la personne puisse dire
01:38:31 "je n'ai jamais dit ça", donc je fais vraiment du discours direct.
01:38:34 Deuxièmement, je pose mon ressenti.
01:38:38 Donc ça peut être "je suis choqué", "je suis mal à l'aise",
01:38:42 "je suis en colère", son ressenti, ce qui permet de faire descendre
01:38:48 la tension émotionnelle et de donner un signe à l'autre
01:38:53 que son propos a un effet. Et puis, troisièmement, une demande.
01:38:57 Une demande qui peut être variée selon le contexte, mais qui peut être
01:39:01 "est-ce que vous pouvez me préciser votre propos", "ne redites plus jamais
01:39:05 des choses comme ça", "je vous demande de rester sur le registre professionnel
01:39:09 parce que je dois traiter aussi des situations où c'est le hiérarchique
01:39:13 qui a des propos qui sont déplacés". Et cette règle des trois phrases,
01:39:18 que je travaille aussi avec les élèves pour qu'ils se défendent mutuellement,
01:39:22 c'est assez fécond et ça fonctionne bien.
01:39:26 Donc je pense que les adultes doivent être accompagnés.
01:39:31 Il y a vraiment cette question de comment on régule ce qui se passe
01:39:34 dans la salle des profs et ce qui est dit par les collègues.
01:39:36 Ça, c'est un vrai sujet sur les propos discriminatoires en général.
01:39:40 Merci beaucoup. Merci.
01:39:44 Je ne sais pas si on a des questions dans le chat qu'on n'a pas repérées.
01:39:51 Est-ce que les autres intervenantes et intervenants veulent réagir
01:39:58 en revenant au début à un mot de conclusion sur ce qu'on a entendu
01:40:06 par rapport à ce qui est fait à l'établissement par un père-dire
01:40:09 ou à notre collègue de l'Académie Nancy Metz ?
01:40:13 Est-ce que, par exemple, la société en souhaite réagir de façon vraiment
01:40:17 à reboucler, parce qu'effectivement chacun de chacune, on voulait apporter
01:40:22 un point de vue qui est celui de son corps de métier ?
01:40:26 On vous laisse peut-être réagir ?
01:40:29 Merci, Béatrice. Oui, effectivement.
01:40:32 Là, je crois que les trois points de vue ont été très complémentaires
01:40:36 et très riches dans les approches qui sont proposées.
01:40:40 Et donc peut-être à la fois pour rejoindre ce qu'ont dit mes collègues
01:40:44 et pour insister une dernière fois, puisque c'est le mot de la fin,
01:40:48 sur une nécessité, celle de former les adultes.
01:40:51 Je crois que c'est assez essentiel.
01:40:54 L'idée étant toujours celle du ruissellement, c'est-à-dire former
01:40:59 les adultes au sein d'un établissement scolaire, que ce soit la direction,
01:41:03 que ce soit les personnels enseignants ou non enseignants.
01:41:05 C'est permettre de débloquer le début de l'action de manière à ce qu'ensuite
01:41:11 les élèves puissent être informés et puissent être encadrés de manière
01:41:15 efficace, tant dans leur apprentissage que dans la gestion, et Laurence vient
01:41:21 d'en parler de manière assez riche, des éventuels incidents qui pourraient
01:41:25 advenir. Et donc oui, je crois former les adultes, c'est nécessaire.
01:41:31 Vous avez mentionné, et on le sait, les ressources qui sont celles
01:41:36 mises à disposition par l'Académie et qui sont assez riches,
01:41:40 sur lesquelles il faut s'appuyer. Nous, on a donné aussi des ressources.
01:41:43 On n'a pas dit tout à l'heure, alors je profite de ce mot de la fin
01:41:45 pour le préciser, que SOS Homophobie, nos collègues le savent sans doute,
01:41:49 propose des interventions en milieu scolaire, c'est-à-dire des interventions
01:41:53 auprès des élèves, pour que les élèves disposent d'un temps de deux heures
01:41:58 d'information et d'échange avec des bénévoles de l'association.
01:42:01 Ça, c'est une chose et c'est toujours une expérience assez intéressante.
01:42:07 Mais nous proposons aussi des interventions pour les personnels,
01:42:11 pour les adultes des établissements scolaires. Et donc ça, je le souligne ici,
01:42:16 il ne faut pas hésiter à nous contacter chez SOS Homophobie,
01:42:19 parce qu'on peut venir, et quand on vient, ce sont des bénévoles profs
01:42:24 qui viennent pour pouvoir s'adresser aux profs ou au personnel non enseignant,
01:42:28 de manière à clarifier ce dont on parle quand on parle de LGBTIphobie,
01:42:33 mais aussi à donner des outils beaucoup plus concrets pour travailler
01:42:37 contre la LGBTIphobie. Quand on intervient, on intervient idéalement
01:42:41 sur un temps de trois heures, ça peut être deux heures le cas échéant,
01:42:44 mais c'est souvent trois heures, donc on a beaucoup plus de temps
01:42:46 pour approfondir les outils qu'on propose d'utiliser sur le terrain.
01:42:50 Donc voilà, s'il y a des collègues qui sont intéressés pour qu'on intervienne
01:42:53 dans les établissements, il ne faut surtout pas hésiter à le faire.
01:42:55 Sur le site SOS Homophobie, il y a un point de contact qui est spécialement
01:42:59 dédié aux interventions auprès d'adultes, donc nous contacter,
01:43:03 nous envoyer un mail, et on intervient dans les établissements sans problème.
01:43:08 Merci beaucoup. Sarah va bientôt parler aussi de la formation au plan académique
01:43:17 au sens plus large par rapport à la mission Égalité et prévention des violences,
01:43:20 mais on voulait peut-être demander à Laurent s'il avait envie de réagir
01:43:25 à ce qui avait été dit précédemment par Laurent.
01:43:30 Écoutez, non, j'adhère complètement à ce qui a été dit.
01:43:35 C'est vrai qu'on n'a pas parlé, j'ai pas parlé de mon propos effectivement
01:43:39 des témoins, et notamment de tout l'aspect prévention, et puis non,
01:43:45 surtout action quand il y a des témoins.
01:43:47 C'est vrai que c'est quelque chose d'un petit peu, parfois compliqué,
01:43:51 parce qu'il faut les identifier, parce qu'ils ne sont pas tous au même niveau.
01:43:54 Mais non, je suis tout à fait, je partage tout à fait ce qui a été dit.
01:43:58 Je crois qu'effectivement les témoignages sont assez complémentaires.
01:44:01 D'ailleurs, j'en profite pour dire que moi, je suis donc au collège
01:44:04 Hubert Germain de Suresnes, que si jamais il y a des collègues
01:44:07 qui se posent des questions, qui veulent envoyer un mail sur,
01:44:12 je ne sais pas quoi, une idée d'action, etc., qu'ils n'hésitent pas à me contacter,
01:44:15 je suis à leur disposition.
01:44:17 Et je crois qu'effectivement, il faut être assez proactif dans ces thématiques
01:44:21 pour qu'elles soient efficaces.
01:44:24 Et je précise donc, Laurent Rabes, tu es aussi membre du copile académique
01:44:29 du suivi du plan d'action IL/ELON, et tu y sièges à ce titre-là également,
01:44:34 donc personne ressource au niveau académique.
01:44:36 Sarah Wiese, est-ce que tu veux bien nous parler de la formation à l'académie,
01:44:41 de façon très large et particulièrement sur ces thématiques-là ?
01:44:45 Oui, alors juste avant, il y a une question qui est arrivée dans le chat
01:44:48 pour SOS Homophobie.
01:44:51 Vous avez dit qu'il y avait des délais pour vous contacter,
01:44:53 parce qu'ils ont essayé de vous contacter et ils ont demandé s'il y avait des délais
01:44:56 entre le moment où vous contactez et la réponse.
01:44:59 Oui, effectivement, je viens de voir la question.
01:45:01 Alors, je ne sais pas, il faudrait que la personne précise,
01:45:04 mais je pense que la personne, en l'occurrence, a essayé de contacter
01:45:07 les interventions en milieu scolaire, c'est-à-dire ce qui est destiné aux élèves.
01:45:11 Et effectivement, une autre personne l'a dit dans le chat,
01:45:13 malheureusement, côté élèves, le planning est surchargé,
01:45:17 c'est-à-dire qu'on a déjà plus d'un an d'attente
01:45:19 pour les interventions en milieu scolaire.
01:45:21 Donc là, il faut pour les interventions adultes
01:45:24 contacter directement le service adulte.
01:45:27 Il y a un menu déroulant sur le site internet,
01:45:30 donc il faut bien préciser « Intervention pour adultes ».
01:45:33 Est-ce que, Sarah, sinon on peut indiquer dans le chat mon adresse mail direct,
01:45:38 parce que c'est nous qui nous occupons de la commission pour adultes.
01:45:42 Est-ce qu'on peut mettre l'adresse mail SOS Homophobie, la mienne,
01:45:45 de manière à ce que les gens puissent nous contacter directement ?
01:45:47 Oui ? OK, très bien.
01:45:49 Je peux vous la donner à l'oral, comme ça vous pouvez la retranscrire en même temps.
01:45:53 Donc c'est julia.torlet, T-O-R-L-E-T,
01:45:57 arrontazesos-homophobie.org.
01:46:04 Voilà, donc ça c'est l'adresse directe que vous pouvez utiliser.
01:46:12 SOS-homophobie, c'est ça ?
01:46:15 C'est exactement ça.
01:46:17 Donc voilà, là vous pouvez passer directement par cette adresse,
01:46:19 vous tombez sur moi, et là pour le coup on a un peu plus de marge dans les plans.
01:46:24 D'accord, merci.
01:46:27 Sarah, c'est à toi.
01:46:29 Oui, alors on va faire un petit point sur la question des formations,
01:46:34 les formations qu'on propose à la mission Égalité.
01:46:37 Donc on propose deux types de formations,
01:46:39 déjà les formations à inscription individuelle, OPAF,
01:46:42 donc ça vous pouvez vous inscrire aux différents parcours,
01:46:45 et vous recevez régulièrement nos dates de formation.
01:46:49 Donc on a cinq formations,
01:46:51 la formation en éducation à la sexualité qui dure trois jours,
01:46:55 une autre formation, donc cybersexisme, comprendre, prévenir, agir,
01:47:00 donc là qui est sur deux jours,
01:47:02 donc vous avez déjà deux dates qui sont prévues cette année au mois de mars,
01:47:05 auxquelles vous pouvez déjà vous inscrire.
01:47:07 Une formation d'une journée sur décrypter, déjouer,
01:47:10 les stéréotypes sexistes dans les médias.
01:47:12 Une autre de deux jours sur la question des pratiques éducatives
01:47:16 et pédagogiques égalitaires.
01:47:18 Et une troisième, dont ce webinaire fait partie,
01:47:20 sur la question du sexisme et des luttes contre les LGBTphobies.
01:47:24 Ensuite, ces formations sont déclinables en établissement,
01:47:28 donc si vous avez envie de créer une dynamique en établissement
01:47:31 ou dans un réseau interdegré,
01:47:33 ce qui peut être très intéressant entre le primaire et le secondaire
01:47:38 ou entre des collèges et un lycée,
01:47:40 on peut aussi vous proposer des files.
01:47:43 Et si vous n'êtes pas aussi assez nombreux et nombreuses dans vos établissements,
01:47:46 ce qui peut arriver, ça peut être un regroupement
01:47:48 de plusieurs établissements dans le même bassin.
01:47:50 Donc ça se décline en trois possibilités de formation,
01:47:54 donc pratiques éducatives et pédagogiques égalitaires,
01:47:57 l'éducation à la sexualité,
01:47:58 et ce qu'on a appelé cette année une journée en établissement,
01:48:01 pour les collègues qui n'ont jamais eu de formation sur ces sujets,
01:48:05 ça fait une formation un peu de base,
01:48:08 pour poser les bases,
01:48:09 vous accompagner dans la labellisation éventuellement
01:48:12 et pouvoir lancer des actions dans vos établissements.
01:48:15 Pour s'inscrire au fil, c'est par le biais de votre chef d'établissement,
01:48:22 il y a des périodes d'inscription précises
01:48:24 qui sont une semaine après la rentrée des congés.
01:48:28 Donc voilà, il faut bien retrouver cette date
01:48:31 et on vous enverra à l'issue de la formation aussi le lien
01:48:34 sur l'internet Ariane pour pouvoir accéder aux différents,
01:48:39 à la peau protocole en fait, pour s'inscrire au fil.
01:48:42 Voilà, après on a une autre question.
01:48:46 Les formations au PAF sont-elles les mêmes années sur l'AUS ?
01:48:50 J'ai fait pratique éducative l'an dernier, y a-t-il un intérêt à la refaire ?
01:48:54 Les contenus vont changer, mais vous pouvez aussi vous inscrire
01:48:58 à une autre formation.
01:49:00 Si vous avez déjà fait pratique éducative,
01:49:02 vous pouvez vous inscrire sur le cybersexisme
01:49:05 ou sur l'éducation à la sexualité.
01:49:08 En fait, ces contenus sont tous très complémentaires.
01:49:11 Merci beaucoup Sarah.
01:49:15 Donc nous rappelons à toutes et à tous que ce travail
01:49:19 que nous sommes en train de faire ensemble
01:49:21 fait partie de notre feuille de route académique déjà,
01:49:24 de la feuille de route du COPIL et dans le cadre du plan IL/ELON
01:49:29 et tout à fait développée dans plusieurs textes officiels
01:49:35 qui nous rappellent de nos obligations,
01:49:36 qui nous rappellent notre obligation en tant qu'institution
01:49:40 de protéger et accompagner les personnels, les élèves
01:49:44 qui peuvent se retrouver en situation difficile
01:49:46 pour toutes ces raisons-là.
01:49:48 Donc c'est aussi un argument, comme l'évoquait tout à l'heure Laurent
01:49:51 et je pense que toutes les intervenantes,
01:49:53 qu'à un moment donné, quand la question du dialogue
01:49:55 peut être compliquée, il est important aussi
01:49:58 de faire un rappel à la loi, de faire aussi un rappel
01:50:01 aux éléments qu'évidemment un rapport et études d'association
01:50:06 et d'instances officielles nous apportent,
01:50:09 comme étant des éléments qui permettent la réjection
01:50:13 et qui permettent de toute façon aussi de poser un cadre,
01:50:17 ce qu'on peut faire, ce qu'on ne peut pas faire,
01:50:19 ce que dit la loi sur la question.
01:50:21 Et donc en tant qu'éducatrice, éducateur,
01:50:23 il est important toujours de l'avoir en tête
01:50:25 parce qu'on ne se situe pas du tout dans le domaine des opinions
01:50:28 et encore moins des avis tout à fait personnels
01:50:32 venant de je ne sais pas où.
01:50:34 Donc on est dans le cadre de notre feuille de route
01:50:37 éducation nationale, avec, on l'a mis en première source,
01:50:40 des campagnes officielles du gouvernement,
01:50:42 du ministère de l'Éducation contre l'homophobie,
01:50:46 contre l'accompagnement des élèves qui sont en situation
01:50:51 de réflexion autour de la transidentité, etc.
01:50:54 Donc vraiment, on a mis aussi quelques ressources
01:50:57 par rapport au sport parce que parfois dans ce domaine-là,
01:51:00 la question est très traînante vu qu'on a vraiment
01:51:03 un rapport au corps, à la performance physique, etc.
01:51:06 Nous vous rappelons aussi que dans le plan IL1,
01:51:09 il y a des fiches réflexes pour accompagner
01:51:11 ce type de situation.
01:51:13 Tous ces éléments-là, ces masterclass, ces webinaires
01:51:17 sont à disposition des personnels de l'Académie.
01:51:20 Donc ce sont des formations qu'on ne refera pas
01:51:23 pour répondre aussi à la question qui a été dite à l'instant.
01:51:27 Mais évidemment, se former, être informé,
01:51:31 et bien, c'est l'affaire d'études toute une vie.
01:51:34 Et ce n'est pas parce qu'on l'a fait une fois
01:51:36 et que les collègues l'ont entendu une fois
01:51:38 que la chose est comprise, assimilée, et en tout cas
01:51:41 intégrée et incarnée dans les pratiques pédagogiques.
01:51:44 Donc comme la pédagogie, c'est la répétition permanente,
01:51:47 c'est ce qu'on va continuer à faire dans la mission
01:51:50 égalité et prévention de violences sexistes et sexuelles.
01:51:54 Voilà, nous avons mis, Sarah a préparé un visuel
01:52:02 avec toutes les associations qui sont aujourd'hui
01:52:06 partenaires qui ont l'avis favorable, l'aval du ministère d'éducation
01:52:13 qui sont pour l'Académie de Versailles des partenaires.
01:52:17 Ce sont des partenariats qui sont aussi précieux
01:52:19 parce que, eh bien, ça vient complémenter une action.
01:52:22 Le fait est que, enfin, l'objectif étant qu'ensemble,
01:52:25 on arrive à toucher tous les territoires de l'Académie.
01:52:28 Et il est important aussi de savoir ça parce que,
01:52:32 effectivement, on peut avoir des résistances,
01:52:35 voire des oppositions parfois des familles qui vont argumenter
01:52:40 avec le fait que les associations racontent n'importe quoi,
01:52:46 inoculent des contenus qui seraient nuisibles.
01:52:50 Donc la réponse officielle est, voilà, que ce sont des associations
01:52:56 qui sont partenaires, à qui on a confiance et avec lesquelles
01:53:01 on fait un travail partenarial riche et fructueux.
01:53:04 Et on a une association qui, comme elle est plus généraliste,
01:53:07 n'a pas été posée sur l'affiche, mais qui, pour nous,
01:53:10 c'est presque une évidence, c'est le centre Uber-Tinocler,
01:53:13 évidemment, qui est le centre officiel, qui nous apporte aussi
01:53:16 des ressources variées sur la thématique de l'accompagnement
01:53:20 des élèves, voilà, qui ont des problématiques
01:53:24 de violences anti-LGBTQ, mais aussi sur toutes les problématiques
01:53:28 qui touchent notre domaine de l'éducation à l'égalité,
01:53:33 prévention des violences sexistes et sexuelles dans les LGBTQ phobies.
01:53:36 La mission égalité, elle est toujours disponible à l'écoute
01:53:41 et à la lecture avec cette adresse électronique,
01:53:46 donc à travers laquelle vous pouvez nous solliciter.
01:53:51 Notre pôle des formatrices et des formateurs se déplace
01:53:55 à un établissement au Bézement pour des formations,
01:53:58 mais comme on l'a indiqué, ça peut être aussi des temps
01:54:01 de sensibilisation plus courts. Nous nous déployons
01:54:04 en fonction de nos agendas et notre disponibilité du moment,
01:54:08 et nous sommes toujours vraiment preneuses d'informations,
01:54:13 mais aussi tout à fait à l'écoute et ravies de vous apporter conseils
01:54:20 et de faire le lien avec toutes les formations qu'on a déjà déployées.
01:54:26 Pour précision, on se déplace évidemment dans les établissements scolaires
01:54:31 au Bézement et selon l'agenda, mais aussi à la demande des bassins.
01:54:35 Des bassins d'éducation, c'est aussi possible.
01:54:38 Pareil, en fonction des disponibilités des formateurs et des formatrices.
01:54:45 C'est aussi important de préciser que pour les bassins,
01:54:49 ça permet aussi de toucher plus de monde et de faire cohérence
01:54:53 sur un même territoire.
01:54:55 Donc, je crois qu'on arrive à 16 heures.
01:54:59 On est arrivés au bout de ce webinaire.
01:55:04 On remercie très, très chaleureusement les intervenantes et intervenants
01:55:09 qui ont vraiment passé ce temps avec nous à faire de la pédagogie.
01:55:15 Il nous reste à nous, à chacune et chacun, dans les territoires
01:55:19 où nous nous cerçons, dans les endroits où nous nous cerçons,
01:55:23 dans les différentes missions qui sont les nôtres,
01:55:26 puisque c'était un webinaire qui était intercatégoriel.
01:55:29 Il nous reste à continuer à traiter ces questions-là,
01:55:33 à faire de la pédagogie, à infuser les messages,
01:55:36 à n'hésiter pas à afficher les choses, à vraiment travailler
01:55:41 toutes ces questions, toutes ces questions de communication,
01:55:46 de sensibilisation aussi avec les élèves, parce que malgré tout,
01:55:49 c'est comme en langue, les choses qui ne sont pas dites n'existent pas.
01:55:53 À un moment donné, les choses qui ne sont pas vues n'existent pas non plus.
01:55:57 Donc, il est important aussi, même si on peut nous dire
01:56:01 que c'est juste de l'affichage, déjà c'est de la pédagogie visuelle
01:56:05 qui se met en route.
01:56:06 Ça visibilise les problématiques.
01:56:08 Ça visibilise aussi les éléments des réponses.
01:56:10 Les numéros utiles en cas de difficultés, les boîtes de dialogue
01:56:14 lorsqu'on se sent malmené, etc.
01:56:16 Et donc, il ne faut négliger aucun des leviers que nous pouvons actionner
01:56:21 à l'établissement.
01:56:22 Merci à toutes et à tous et à l'équipe de l'UPR
01:56:25 pour la préparation de ce webinaire.
01:56:27 Et à bientôt pour une autre proposition.
01:56:31 Bonne fin de journée.
01:56:33 Merci, bonne fin de journée.
01:56:35 Merci. Au revoir.
01:56:36 Merci beaucoup.
01:56:37 Merci.
01:56:38 [SILENCE]

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