Des avions de chasse, de véritables colosses des airs équipés de torpilles, des jets
tri-réacteurs survolant les vagues à seulement 30 mètres de hauteur... La Marine Française
ne se résume pas seulement à des navires ou des sous-marins ; elle se compose également
d'avions exceptionnels pilotés par des marins ! Parmi ces avions emblématiques, on
retrouve le Rafale Marine, reconnu comme le meilleur avion de chasse au monde dans sa
version spécialement adaptée pour la Marine. Il peut se poser sur quelques mètres sur le
porte-avions Charles de Gaulle, équipé d'un armement spécifique comprenant des missiles
air-mer... L'Atlantique 2, aux dimensions d'un avion de ligne, dispose d'un armement
exceptionnel pour lancer des torpilles depuis les airs, traquant ainsi les sous-marins
ennemis ! Le Falcon 50, conçu pour s'approcher à quelques mètres des navires, permet aux
pilotes de vérifier l'identité des bateaux. Certains, sous des apparences de chalutier,
pratiquent l'espionnage dans les eaux françaises... De la version M du Rafale à l'ATL2
chasseur de sous-marins, en passant par le Falcon 50 ultrarapide, voici trois avions
emblématiques déployés par la Marine nationale, fierté de l'armée française.
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ÉducationTranscription
00:00:00 Des avions de chasse conçus pour évoluer en mer.
00:00:06 Des colosses déserts dotés de torpilles sous-marines.
00:00:13 Des jets aussi à l'aise en altitude qu'au ras des vagues.
00:00:20 La marine française, ce ne sont pas que des navires ou des sous-marins.
00:00:27 C'est aussi des avions exceptionnels pilotés par des marins.
00:00:31 Je pense qu'on est unanime là-dessus.
00:00:34 On est tous marin avant d'être pilote.
00:00:36 D'ailleurs, on nous appelle les marins du ciel.
00:00:37 Des marins qui pilotent des rafales spécialement configurées.
00:00:42 Il est ainsi le seul avion au monde avec ses ailes Delta
00:00:47 à se poser en pleine mer sur quelques mètres.
00:00:49 À bord du porte avion, on se pose sur l'équivalent d'un terrain de tennis.
00:00:57 La pontage, c'est la deuxième mission dans la mission.
00:01:00 C'est-à-dire qu'à un moment, si on veut manger chaud le soir et dormir,
00:01:03 il faut qu'on rentre à bord.
00:01:04 Pour viser des bateaux ennemis,
00:01:08 son armement est tiré avec une justesse impressionnante.
00:01:11 On va avoir des systèmes de guidage qui sont tellement précis
00:01:15 qu'une bombe de 250 kg ou de 500 kg ou même d'une tonne
00:01:19 pourrait rentrer dans une fenêtre d'un mètre carré.
00:01:25 L'Atlantique 2, avec ses dimensions d'avion de ligne,
00:01:28 dispose aussi d'un armement exceptionnel.
00:01:31 Avec une spécialité, dans son ventre,
00:01:35 des torpilles prêtes à être lâchées dans le ciel.
00:01:37 Le but, endommager les sous-marins ennemis.
00:01:40 La lutte anti-sous-marine, qui est une vraie spécialité française.
00:01:44 Pour détecter la présence de sous-marins,
00:01:49 l'Atlantique 2 envoie des hydrophones de la mer.
00:01:52 Il capte le moindre son suspect.
00:01:54 C'est un jeu du chat et la souris,
00:01:57 entre le sous-marin et l'avion.
00:01:59 Le sous-marin va se mettre à la meilleure profondeur
00:02:02 pour son indiscrétion et l'équipage, lui, va déterminer
00:02:05 quelle est la meilleure profondeur pour placer ses hydrophones.
00:02:08 L'ATL2, fabriqué à 28 exemplaires,
00:02:12 peut stagner plus de 10 heures au-dessus de la mer.
00:02:15 Un vrai rapace, un vrai chou-chou.
00:02:18 Il peut stagner plus de 10 heures au-dessus de la mer.
00:02:21 Un vrai rapace chassant sa proie
00:02:23 et qui peut croiser une autre pépite de la marine,
00:02:26 le Falcon 50.
00:02:28 Un tri-réacteur spécialisé dans la surveillance maritime.
00:02:34 Son atout numéro 1,
00:02:37 voler très haut pour aller très vite
00:02:40 et descendre très bas, au ras des bateaux.
00:02:44 Quand on est à 100 pieds mer,
00:02:46 c'est 30 mètres de hauteur,
00:02:48 ça ne pardonne pas l'erreur.
00:02:50 En volant proche des vagues,
00:02:54 les pilotes vérifient l'identité des navires.
00:02:57 Certains bateaux, sous des apparences de chalutiers,
00:03:00 sont en réalité des bâtiments de guerre
00:03:02 et qui pratiquent l'espionnage sur les eaux françaises.
00:03:05 Du Rafale version M
00:03:12 à l'inédit chasseur de sous-marins ATL2,
00:03:15 en passant par l'ultra-rapide Falcon 50,
00:03:19 voici trois avions que la Marine nationale déploie au quotidien.
00:03:24 Trois bijoux de technologie
00:03:27 qui font la fierté de l'armée française.
00:03:40 Dans les Etats-Unis, la France est le deuxième pays au monde
00:03:43 à détenir le plus grand territoire marin,
00:03:46 près de 11 millions de kilomètres carrés.
00:03:49 Il s'établit autour de l'Hexagone,
00:03:51 mais aussi un peu partout sur la planète,
00:03:53 comme en Polynésie ou dans l'océan Indien, par exemple.
00:03:56 Une telle superficie impose à la Marine française
00:04:01 d'être en alerte permanente.
00:04:03 Défendre le territoire,
00:04:07 c'est comme défendre le territoire et s'arrêter aux côtes.
00:04:10 En fait, la défense du territoire,
00:04:12 elle commence en mer.
00:04:14 C'est un travail colossal pour la Marine nationale
00:04:18 et dont les moyens d'action sont à la hauteur.
00:04:21 Elle dispose de sous-marins nucléaires d'attaque,
00:04:24 des bijoux de technologie dont la nouvelle génération Suffren
00:04:27 vient de sortir des usines françaises.
00:04:30 Elle a aussi de nombreuses frégates surarmées.
00:04:34 Et il y a le colosse, le porte-avions Charles de Gaulle.
00:04:38 Il est un appui stratégique précieux,
00:04:41 car pour surveiller les océans
00:04:44 et riposter au-dessus des vagues,
00:04:46 le moyen le plus rapide et efficace,
00:04:48 ce sont les avions.
00:04:50 Des appareils que l'on dit navalisés,
00:04:56 car voler en mer est bien différent
00:04:58 d'un survol au-dessus de la Terre.
00:05:00 Les règles changent.
00:05:03 Et c'est pour cela que la France dispose
00:05:05 de l'avion de chasse ultime,
00:05:07 le Rafale.
00:05:13 Mais il est dans une configuration exclusive.
00:05:16 C'est la version marine du meilleur des chasseurs.
00:05:19 Le Rafale, c'est le bijou technologique,
00:05:25 celui du constructeur français Dassault Aviation.
00:05:28 Un avion de chasse totalement polyvalent.
00:05:32 Le Rafale vole à Mach 1,8, soit 1912 km/h.
00:05:37 Les accélérations sont énormes.
00:05:40 Le Rafale peut voler à 50 000 pieds,
00:05:45 soit plus de 15 km d'altitude.
00:05:47 C'est bien au-dessus des avions de ligne.
00:05:50 Il peut ainsi relier l'île à Marseille en 28 minutes.
00:05:53 Il est ultra puissant.
00:05:58 C'est un vecteur génial à piloter pour un aéronaute.
00:06:02 En termes de mission,
00:06:04 le job en tant que tel,
00:06:06 on a un panel, une ouverture quasiment infinie.
00:06:09 On peut faire toutes les missions.
00:06:11 Le Rafale dispose d'un armement dernier cri.
00:06:15 Missiles, bombes, canons.
00:06:17 Sa version marine emporte une arme spécifique
00:06:20 avec des missiles air-mer.
00:06:25 On évolue dans un environnement aéromaritime.
00:06:29 On peut faire des missions contre des navires
00:06:32 et on s'y entraîne.
00:06:34 L'exercice est très différent d'une attaque au sol.
00:06:38 La M39 a été conçue pour ça.
00:06:40 Pour le cas du bateau,
00:06:43 il va falloir toucher une grosse zone du bateau
00:06:46 pour le neutraliser.
00:06:48 À côté, un tank qui va être tout petit.
00:06:51 On n'a pas besoin de la même munition
00:06:53 pour traiter cet objectif.
00:06:56 Le Rafale marine est un concentré du meilleur des ingénieurs français.
00:07:00 Pour le faire évoluer dans un univers marin,
00:07:03 il a fallu une conception spécifique,
00:07:05 étudiée dès la jeunesse du programme.
00:07:08 Car sur le porte-avion Charles de Gaulle,
00:07:12 sa base de lancement,
00:07:14 le Rafale ne décolle pas.
00:07:16 Il est littéralement catapulté.
00:07:18 La piste de 80 mètres étant trop courte,
00:07:24 c'est le navire lui-même qui envoie l'avion dans les airs.
00:07:27 Sous le pont du porte-avion, ce qu'on ne voit pas,
00:07:30 c'est le système de catapulte.
00:07:32 Une catapulte à vapeur sur le porte-avion de Charles de Gaulle.
00:07:35 Pour envoyer l'avion en moins de deux secondes,
00:07:39 il faut une énorme puissance de traction.
00:07:41 Le porte-avion dispose alors de l'énergie suprême.
00:07:45 C'est le nucléaire.
00:07:48 Deux centrales uniques au monde sont au cœur du vaisseau.
00:07:51 Elles produisent une chaleur extrême.
00:07:54 On va accumuler de la vapeur
00:07:57 et on va la libérer brusquement dans un piston.
00:08:00 Et c'est ce piston qui tracte l'avion jusqu'au bout du pont.
00:08:03 Ce train est ainsi attaché à une sorte de sabot,
00:08:14 lui-même relié au piston.
00:08:16 Le relais entre le train d'atterrissage et la catapulte
00:08:20 se fait grâce à une seule pièce.
00:08:22 C'est une petite barre qui est sur le train avant du rafale.
00:08:29 Cette barre est à peu près de cette taille-là.
00:08:34 C'est une barre en titane,
00:08:36 parce qu'on va tracter toute la masse de l'avion grâce à cette barre.
00:08:39 Le rafale marine est aussi équipé d'une échelle intégrée.
00:08:43 Ce qui n'est pas le cas sur la version classique.
00:08:47 Pour une question de sécurité, il faut un minimum de pièces
00:08:50 sur le pont du porte-avion.
00:08:52 Une fois le pilote dans son cockpit,
00:09:04 le train d'atterrissage est ainsi rattaché au sabot de la catapulte.
00:09:08 Le réacteur du rafale est en marche.
00:09:11 Il ne propulse pas encore l'avion.
00:09:14 Il ne fait qu'aspirer l'air dans un premier temps
00:09:17 par ces deux grandes ouvertures.
00:09:19 Aucun homme ne doit être à proximité lors de cette séquence.
00:09:23 La mise en œuvre de l'avion sur le porte-avion,
00:09:28 c'est un environnement qui est très dangereux.
00:09:31 D'ailleurs, il est arrivé une fois sur un porte-avion américain
00:09:34 que le personnel soit aspiré.
00:09:36 Mais le danger peut aussi se trouver à l'arrière de l'appareil.
00:09:39 La chaleur qui se dégage des réacteurs
00:09:42 atteint plusieurs centaines de degrés.
00:09:44 C'est pourquoi des déflecteurs se positionnent
00:09:47 toujours derrière un catapultage.
00:09:49 Ces grandes plaques sont aussi plus techniques qu'il n'y paraît,
00:09:53 car elles sont soumises à des flux d'air chaud très intenses.
00:09:57 En retrouvant une position horizontale,
00:10:01 les hommes peuvent s'y brûler en marchant dessus.
00:10:03 Tout comme les déflecteurs peuvent endommager
00:10:06 sérieusement les roues des avions.
00:10:10 On atteint des températures extrêmes
00:10:12 et pour ne pas que le déflecteur fonde,
00:10:14 on est obligé de le refroidir.
00:10:16 Là, on utilise tout simplement de l'eau de mer
00:10:18 qui peut passer par un système de serpentin dans le déflecteur
00:10:21 pour le maintenir à une température modérée
00:10:24 et pouvoir l'utiliser à chaque coup de catapulte.
00:10:27 Les déflecteurs sont une vraie particularité
00:10:31 liée au rafale version marine.
00:10:33 Tout comme la silhouette elle-même de l'avion.
00:10:36 Elle est différente du rafale classique.
00:10:40 Le nez est ainsi plus relevé
00:10:42 pour permettre une incidence positive
00:10:44 lors du catapultage.
00:10:46 Nous, un petit peu chauvins, on dit qu'il est un peu plus fier.
00:10:51 C'est le côté un peu rigolo de la chose.
00:10:53 Mais le train du rafale marine,
00:10:56 il est renforcé au niveau de ses jambes principales
00:10:59 et également au niveau de la jambe sur l'avant
00:11:02 de manière à pouvoir,
00:11:04 lorsqu'on met en oeuvre la barre de cata,
00:11:06 être tracté sans casser le train.
00:11:09 Lorsque tous les feux sont verts,
00:11:13 le catapultage du rafale marine peut avoir lieu.
00:11:16 Nous, on salue, ça veut dire qu'on est prêt à partir.
00:11:21 Et à ce moment-là, tête en arrière
00:11:23 pour éviter le coup du lapin.
00:11:25 Et c'est parti, on se fait catapulter.
00:11:28 [Musique]
00:11:48 On n'est plus vraiment maîtres
00:11:50 et on subit un petit peu ce catapultage.
00:11:57 On passe de 0 à environ 250 km/h sur 75 mètres.
00:12:01 En un peu plus de deux secondes.
00:12:05 Et là, la puissance d'accélération est assez phénoménale.
00:12:08 Donc il prend 5G, 5G Longilles.
00:12:11 C'est quand même très violent.
00:12:15 5G, c'est cinq fois le poids du corps ressenti par le pilote.
00:12:21 Un marin pesant 80 kg aura l'impression de faire 400 kg.
00:12:27 [Musique]
00:12:29 C'est linéaire, mais brutal quand même.
00:12:31 C'est-à-dire que comme c'est dans un temps court,
00:12:33 ça rentre dans la catégorie du brutal, oui.
00:12:35 Si le rafale pèse 20 tonnes au catapultage,
00:12:41 pour une accélération de 5G,
00:12:43 c'est 100 tonnes d'effort que doit fournir la catapulte.
00:12:46 C'est une sorte d'explosion sourde
00:12:49 que les 1600 personnes à bord perçoivent.
00:12:52 Quand on est à bord du porte-avions,
00:12:55 on sent la secousse quand le piston de la catapulte
00:12:59 arrive au bout de la catapulte.
00:13:01 Parce que forcément, d'un coup, lui aussi, il est freiné très fortement.
00:13:04 Et ça fait comme s'il y avait un coup de butoir.
00:13:07 On sent, on entend les coups de catapulte.
00:13:13 On sait que les avions partent en mission.
00:13:15 L'alliage ultra-résistant du train avant
00:13:19 est conçu spécialement pour supporter la puissance soudaine
00:13:22 délivrée par la catapulte à vapeur.
00:13:25 Cet imposant train permet aussi de faire tourner ses ronds à 360 degrés.
00:13:29 Avec une place réduite sur le pont du bateau,
00:13:33 c'est un avantage important lors des manœuvres.
00:13:36 La navalisation d'un avion de combat,
00:13:41 il faut que ce soit pris en compte
00:13:43 dans le cahier des charges initiales de l'avion.
00:13:46 Parce que ce n'est pas quelque chose que vous pouvez adapter ensuite.
00:13:51 Sur le pont du Charles de Gaulle,
00:13:53 on peut donc assister à un impressionnant balai d'avions
00:13:56 avec une répétition très importante.
00:13:58 On essaye de catapulter un avion toutes les minutes, par catapulte.
00:14:03 Vu qu'il y a deux catapultes, un avion toutes les 30 secondes.
00:14:06 Donc, il faut que les avions soient au plus proche derrière
00:14:09 pour pouvoir enchaîner les séquences rapidement.
00:14:11 Sur la piste, de la fumée témoigne de la fantastique machinerie cachée.
00:14:18 C'est des résidus de vapeur qui sortent par le rail de la catapulte.
00:14:22 C'est juste de la vapeur d'eau, finalement.
00:14:24 Mais dans quelques années,
00:14:27 ces signes distinctifs de vapeur auront disparu.
00:14:30 Car il existe d'autres techniques moins traumatisantes
00:14:33 pour faire décoller un avion sur des pistes de 80 mètres seulement.
00:14:37 Chaque coup de catapultage, suivant la masse de l'avion,
00:14:43 génère un vieil disport.
00:14:45 Un vieillissement particulier à chaque fois sur la pièce, sur le train.
00:14:49 Demain, ce seront d'autres technologies
00:14:51 sur le remplaçant de Charlevoix,
00:14:53 comme les catapultes électromagnétiques
00:14:55 qui ressembleront à celles qui existent sur l'avion américain aujourd'hui.
00:14:59 Si le prochain système de catapultes est une technologie anglo-saxonne,
00:15:13 le Rafale restera lui 100% français.
00:15:16 Un avion aussi agile que puissant.
00:15:19 D'un seul geste sur la manette,
00:15:22 le pilote du Rafale marine peut franchir le mur du son.
00:15:25 A 1224 km/h,
00:15:28 rien ne laisse présager dans le cockpit que la vitesse est démentielle.
00:15:32 Le pilote parcourt 340 mètres par seconde,
00:15:36 sans aucun phénomène parasitaire.
00:15:39 Il peut même approcher les 2000 km/h
00:15:41 s'il n'emporte pas certaines bombes,
00:15:43 ni trop de bidons de kérosène
00:15:45 qui freineraient sa pénétration dans l'air.
00:15:47 Une performance que le pilote peut stopper en quelques secondes.
00:15:51 Les canards, ces petites ailes sur le côté,
00:15:54 permettent à l'aéronef de cabrer dans des proportions
00:15:57 qui atteignent les limites de la résistance humaine.
00:15:59 Le Rafale peut tout faire en vol.
00:16:02 Il suffit d'incliner les manettes de la manette de la manette
00:16:06 de quelques millimètres.
00:16:08 Les ordinateurs de bord gèrent des milliers de données à la seconde,
00:16:12 en évitant que l'appareil ne se mette en faute
00:16:15 et en situation critique.
00:16:17 C'est pour ça que le Rafale est très bien fait.
00:16:23 Il est facile à piloter, il est bourré d'automatismes.
00:16:26 C'est vraiment pour décharger le pilote de cette chose-là
00:16:29 qui n'est pas le but premier
00:16:31 pour pouvoir réaliser la mission et se concentrer sur le pilote.
00:16:35 Les missions sont multiples à bord d'un Rafale marine.
00:16:38 Et son armement contribue à le rendre particulièrement efficace
00:16:42 en situation de conflit.
00:16:44 La M39 en est l'un des symboles.
00:16:47 Un missile air-mer.
00:16:50 On est le seul Rafale à faire ça.
00:16:53 Le Rafale air ne met pas en oeuvre ce missile-là, la M39.
00:16:56 Un missile antinavire porté par le Rafale marine.
00:17:00 Le Rafale air est un missile de la guerre.
00:17:04 Le Rafale marine.
00:17:06 Long de 4,70 m, pesant 165 kg,
00:17:09 le missile approche la vitesse du son
00:17:11 en fonçant droit sur sa cible.
00:17:13 Il rase la mer à peine au-dessus des vagues,
00:17:17 à 2 m de hauteur.
00:17:19 Mais le Rafale marine dispose aussi de bombes.
00:17:23 Elles sont destinées à des missions sur Terre
00:17:26 lorsque le Rafale vient en soutien d'opérations.
00:17:29 Et elles sont, elles aussi, d'une précision absolue.
00:17:34 On arrive à avoir des systèmes de guidage
00:17:37 qui sont tellement précis
00:17:39 qu'une bombe de 250 kg ou de 500 kg
00:17:42 ou même d'une tonne
00:17:43 pourrait rentrer dans une fenêtre d'un mètre carré.
00:17:45 Un puissant armement pour l'attaque.
00:17:49 Mais l'avion possède aussi un système de défense
00:17:52 parmi les meilleurs au monde.
00:17:54 Et c'est une entreprise française,
00:17:56 leader mondial dans le domaine,
00:17:58 qui s'est illustrée.
00:18:00 Les ingénieurs de talent et de compétence
00:18:02 des ingénieurs de Thalès ont mis au point le Spectra.
00:18:05 Ce sont des capteurs qui fournissent
00:18:08 l'identification des appareils,
00:18:10 la localisation des cibles,
00:18:12 le brouillage et le leurrage
00:18:14 contre les attaques d'un Rafale en vol.
00:18:16 C'est un système complexe de fusion de données.
00:18:19 Le Spectra, on va le retrouver à l'avant, à l'arrière,
00:18:24 sur les bouts de voilure.
00:18:26 Le but, c'est vraiment d'essayer
00:18:28 d'avoir une grosse zone de défense de l'avion.
00:18:32 Le Spectra est implanté un peu partout sur l'avion.
00:18:35 Il analyse sur 360 degrés
00:18:38 l'environnement du Rafale.
00:18:40 La portée exacte de ses performances est confidentielle.
00:18:44 Elle se chiffre en plusieurs dizaines de kilomètres.
00:18:47 Le système électronique identifie la menace
00:18:52 et en fonction de la munition qui lui est tirée dessus,
00:18:54 enclenche un leurre approprié.
00:18:56 Si le radar du missile ennemi est infrarouge,
00:19:00 alors celui-ci se dirige droit vers le réacteur de l'avion.
00:19:03 Il cible prioritairement la forte chaleur émise.
00:19:08 Le Spectra envoie alors des petites cartouches incandescentes.
00:19:12 Elles constituent une énorme source de chaleur,
00:19:16 bien plus que ce que l'avion émet.
00:19:19 C'est plus de 1000 degrés.
00:19:22 Il faut qu'on arrive à leurrer le réacteur
00:19:24 qui lui chauffe énormément.
00:19:26 Le but, c'est que le missile va détecter
00:19:28 deux énormes sources de chaleur,
00:19:30 il ne saura pas trop laquelle prendre.
00:19:32 Donc son objectif, c'est d'essayer d'avoir
00:19:34 une énorme source de chaleur plus importante que le rafale.
00:19:36 Le missile prend la direction des leurres,
00:19:39 tandis que l'avion peut s'échapper.
00:19:43 Mais il existe d'autres types de guidages de missiles,
00:19:47 ceux qui sont focalisés sur la masse métallique.
00:19:50 Pour cette parade,
00:19:52 les leurres infrarouges sont inefficaces.
00:19:54 C'est un autre système qui intervient,
00:19:57 avec des paillettes métallisées,
00:19:59 éjectées de l'avion en grande quantité.
00:20:02 Le missile qui va rechercher la source magnétique,
00:20:07 donc métallique, va se dire
00:20:09 "Moi, au lieu d'aller chercher la petite zone,
00:20:12 parce que c'est peut-être un débris métallique,
00:20:15 je vais aller chercher la grosse zone,
00:20:16 c'est sûrement lui l'avion."
00:20:18 La différenciation entre les missiles à guidage électromagnétique
00:20:24 ou infrarouges est une donnée vitale.
00:20:27 Le système Spectra est un des atouts maîtres du rafale.
00:20:31 Associé aux missiles et aux bombes,
00:20:34 l'avion intervient sur de nombreuses zones de conflit.
00:20:37 Des opérations qui peuvent durer 5, 6, 8 heures,
00:20:41 et parfois bien plus.
00:20:43 Car le rafale ne part jamais en mission
00:20:47 très loin d'un ravitailleur.
00:20:49 L'avion de chasse peut ainsi faire le plein
00:20:51 à 4 ou 5 reprises pour repartir au combat.
00:20:54 Une opération délicate.
00:20:57 La perche qui sert à recueillir le kérosène
00:21:00 doit se connecter avec un panier
00:21:02 d'à peine 50 cm de diamètre.
00:21:04 Le tout à 600 km/h.
00:21:06 Le pilote peut ainsi récupérer jusqu'à 10 tonnes de carburant
00:21:10 à chaque plein.
00:21:12 Un exercice complexe,
00:21:16 mais pas aussi périlleux que la dernière étape d'un vol.
00:21:20 A la différence des rafales de l'armée de l'air,
00:21:22 quand les avions de la marine ont terminé leur mission,
00:21:25 ils en ont une dernière à accomplir.
00:21:28 Et pas des moindres.
00:21:31 Celle de l'appontage.
00:21:33 Atterrir sur le porte-avions Charles de Gaulle
00:21:37 et sa piste de 80 m de long.
00:21:40 À bord du porte-avions,
00:21:45 on se pose sur l'équivalent d'un terrain de tennis.
00:21:48 L'appontage, c'est la deuxième mission dans la mission.
00:21:50 C'est-à-dire qu'à un moment, si on veut manger chaud le soir
00:21:53 et dormir, il faut qu'on rentre à bord.
00:21:55 C'est assez redouté.
00:21:59 Il y a une remise en question permanente.
00:22:01 C'est pas parce qu'on est pilote de chasse embarqué
00:22:03 qu'on appontera toujours du premier coup
00:22:05 et que c'est facile.
00:22:07 C'est-à-dire qu'il y a une remise en question permanente.
00:22:09 Apponter sur une surface restreinte,
00:22:13 sur un bateau en mouvement,
00:22:15 avec des conditions météorologiques parfois défavorables.
00:22:18 C'est un exercice hautement périlleux.
00:22:21 Seule une minorité de pilotes en sont capables.
00:22:24 L'appontage, c'est un dosage des commandes,
00:22:28 au millimètre près.
00:22:30 Là, on revient à l'ancienne
00:22:35 où l'avion, il faut le prendre à la main
00:22:37 et le dresser.
00:22:39 Se poser sur le Charles de Gaulle
00:22:41 après une mission de 7 ou 8 heures
00:22:43 requiert une concentration exceptionnelle.
00:22:46 Un seul geste mal ajusté
00:22:49 et c'est le crash de l'avion.
00:22:51 Dans le meilleur des cas,
00:22:54 il part tout droit et s'échoue en pleine mer.
00:22:57 Dans le pire, il fonce sur le grand bâtiment
00:23:00 situé sur la droite du porte-avions.
00:23:02 Avec des missiles, des bombes d'une tonne,
00:23:05 deux centrales nucléaires
00:23:07 et 1 600 membres d'équipage,
00:23:10 le scénario peut vite tourner à la catastrophe.
00:23:13 C'est pourquoi les pilotes s'entraînent constamment à l'appontage,
00:23:16 soit en simulateur,
00:23:18 soit sur la terre ferme,
00:23:20 celle de la base de l'Andivisio en Bretagne.
00:23:23 Ici, des rafales partent et atterrissent tous les jours.
00:23:27 Donc on a l'entraînement à l'appontage
00:23:36 qui s'ajoute comme une qualification supplémentaire
00:23:39 par rapport à un pilote de rafale classique.
00:23:42 Là, on a besoin de répéter un peu en simulation,
00:23:47 puis ici, au bord de la piste, avant d'aller sur le porte-avions.
00:23:50 Sur la piste, on retrouve le même dispositif que sur le porte-avions,
00:23:56 avec le brin, un câble en acier composé de fils torsadés.
00:24:00 Le rafale doit l'accrocher pour couper sa course sur le pont.
00:24:05 Et pour que l'arrêt de l'avion se fasse progressivement sur quelques mètres,
00:24:09 le câble est maintenu par des presses hydrauliques.
00:24:12 C'est ces presses hydrauliques qui vont capter l'énergie de décélération de l'avion.
00:24:19 Un principe aussi simple qu'efficace, mais terriblement acrobatique en mer.
00:24:26 Car l'avion arrive dans sa descente aux alentours de 250 km/h
00:24:31 et que le bateau, lui, n'est pas stable.
00:24:35 La piste bouge constamment, en roulis, sur le côté.
00:24:39 Elle va bouger en tangage, avec le nez qui pique ou qui lève,
00:24:44 et également en pilonnement, c'est-à-dire que le bateau,
00:24:46 suivant l'état de la mer, avec une houle assez longue,
00:24:48 par exemple en Méditerranée, va bouger comme ça.
00:24:51 C'est pour ça qu'on est des marins.
00:24:53 Parce qu'on a besoin d'avoir cette connaissance de la mer,
00:24:58 de l'état de la mer, de l'environnement du porte-avions,
00:25:01 pour pouvoir monter en sécurité.
00:25:03 Pour cela, le Rafale marine est doté d'une crosse à l'arrière du fuselage.
00:25:08 C'est cette barre qui va agripper le brin.
00:25:11 Mais avant d'arriver à ce stade-là, le pilote a plusieurs manœuvres à réaliser.
00:25:16 Et la première, c'est déjà de retrouver le Charles de Gaulle.
00:25:20 Le porte-avions continue à naviguer.
00:25:26 Donc on a laissé le porte-avions à un endroit,
00:25:28 on ne va pas forcément le retrouver au même endroit.
00:25:31 Le porte-avions peut ainsi naviguer sur une distance de 1000 km en 24 heures.
00:25:36 Il faut donc prévoir assez de kérosène pour rentrer à Pontée
00:25:40 et se présenter devant le Charles de Gaulle, face au vent.
00:25:44 La première opération consiste à descendre la crosse.
00:25:48 Dans le cockpit, c'est un crochet jaune et noir, bien visible,
00:25:53 qui déclenche le mécanisme hydraulique pour descendre la crosse.
00:25:58 Le pilote, lui, il abaisse le levier,
00:26:00 mais il n'a pas la certitude que la crosse est bien sortie.
00:26:04 Il faut alors faire confiance au voyant du tableau de bord.
00:26:08 Il indique la crosse sortie.
00:26:11 Si ce n'est pas le cas, le pilote n'a aucun moyen de s'arrêter.
00:26:15 S'il n'y a pas de crosse à pontage, on ne pourra pas ponter.
00:26:18 On peut toucher les roues sur le bateau,
00:26:20 mais on ne peut pas s'arrêter.
00:26:23 On ne pourra pas ponter. On peut toucher les roues sur le bateau,
00:26:26 mais on rebondira chaque fois.
00:26:29 Donc sans la crosse, on ne retourne pas sur le portail.
00:26:32 Pour cette séquence, les marins présents sur le pont sont essentiels.
00:26:36 Le pilote n'a aucune assurance visuelle que sa crosse est descendue.
00:26:40 Des marins sur le pont vérifient ce point crucial,
00:26:44 ainsi que le train correctement sorti et les canards en bonne position.
00:26:48 Ils en informent les officiers d'à pontage.
00:26:51 Sans leur validation, l'avion ne peut tenter imposer.
00:26:55 Les officiers d'à pontage sont tous des pilotes expérimentés.
00:26:59 Ils choisissent à un moment de leur carrière de devenir officiers d'à pontage.
00:27:03 En parallèle de leur carrière de pilote de chasse sur rafale,
00:27:06 quand ils ne volent pas, ils sont à l'arrière du porte-avions,
00:27:10 comme on le voit dans des films comme Top Gun,
00:27:14 où ils sont en liaison radio avec les pilotes qui à pontent
00:27:17 et vont leur donner des indications.
00:27:21 Crosse sortie, bonne inclinaison de l'avion,
00:27:25 comportement du bateau selon la houle,
00:27:28 ces officiers sont de vrais spécialistes de la discipline.
00:27:32 Ils ont vu des centaines ou des milliers d'à pontage
00:27:35 et donc ils ont l'œil de l'expert.
00:27:38 Ils voient exactement la trajectoire de l'avion par rapport à la trajectoire idéale
00:27:43 et ils sont capables de donner des instructions.
00:27:46 Lors de l'approche, l'avion réduit considérablement sa vitesse,
00:27:50 aux alentours de 250 km/h.
00:27:54 C'est l'ordinateur central du rafale qui la gère.
00:27:58 Il optimise la vitesse en cabrant légèrement l'avion.
00:28:02 Les canards, ces petites ailes à l'avant,
00:28:06 sont braqués dans une optique de stabilité maximale.
00:28:12 L'avion entre ainsi dans le groove les 20 dernières secondes avant la pontage.
00:28:17 Il y a toujours une concentration qui est énorme,
00:28:21 puisque les risques sont énormes également.
00:28:23 Pour vous donner un ordre de grandeur, la garde à la pontage,
00:28:26 c'est-à-dire la distance entre la crosse à l'arrière de l'avion et le pont,
00:28:31 est de 3 mètres.
00:28:33 Ça peut descendre jusqu'à 1,50 m.
00:28:35 Donc si on est 1,50 m trop bas, on finit sur l'arrière du panse-avion.
00:28:39 Et ça va au crash.
00:28:42 Le rafale est à quelques mètres du Charles de Gaulle.
00:28:46 Contrairement à la piste de l'Andi Visio où les pilotes s'entraînent,
00:28:50 ici, il y a 3 brins.
00:28:52 3 câbles pour maximiser les chances de s'accrocher et de stopper l'avion.
00:28:57 Le premier si le rafale est un peu court.
00:29:00 Le troisième s'il arrive trop loin sur le pont.
00:29:03 L'idéal est celui du milieu.
00:29:06 Si on est dans le 1 ou dans le 3,
00:29:08 c'est qu'on n'est pas sur la trajectoire qu'on pourrait qualifier de parfaite.
00:29:12 Il doit rentrer parfaitement aligné avec le porte-avion,
00:29:18 à la hauteur parfaite, à la vitesse à 2 km/h près.
00:29:23 Hors mission, ces quelques dixièmes de seconde sont les plus sensibles pour le pilote.
00:29:29 Dès que la crosse accroche un brin, l'avion de chasse s'arrête sur quelques mètres.
00:29:35 Le choc est intense, aussi bien pour la machine que pour l'homme à l'intérieur.
00:29:41 Il subit alors 4G lors de la décélération.
00:29:45 On est complètement harnaché, c'est comme si on pilait sur l'autoroute.
00:29:58 Donc on est lancé à 200 km/h et là on pile avec une voiture de sport.
00:30:02 Là on est complètement pendu dans les bretelles.
00:30:06 On est vraiment le corps en avant jusqu'à l'arrêt de l'avion.
00:30:10 Il y a des moments où il y a des petites sueurs, on est content d'être rentré.
00:30:18 Oui c'est violent, c'est violent et pour autant c'est suffisamment bien fait,
00:30:22 bien conçu pour que ça soit supportable évidemment.
00:30:26 Pas de surhomme.
00:30:28 L'impact pour le train d'atterrissage arrière est lui aussi violent.
00:30:32 Les roues sont donc surdimensionnées par rapport à un rafale de l'armée de l'air.
00:30:36 Les pneus Michelin qui sont spécifiques, ils sont gonflés aux alentours des 25 bar de pression.
00:30:44 Nous sommes bien loin des pneus de voiture gonflés à un peu plus de 2 bar.
00:30:50 Mais c'est la condition pour en faire un autre.
00:30:54 Les accidents lors des apontages sont rarissimes dans le monde.
00:30:58 Et encore plus avec les rafales marines sur un porte-avions aussi sophistiqués que le Charles de Gaulle.
00:31:04 Car pour aider à l'apontage, les ingénieurs de Naval Group,
00:31:08 le puissant constructeur français de la marine, y ont inclus une première mondiale.
00:31:18 Une invention extraordinaire.
00:31:20 C'est le satrap.
00:31:22 Un système de plusieurs centaines de tonnes qui contrebalance la houle de la mer.
00:31:28 Ces masses sont reliées à des chariots en béton.
00:31:32 Et donc elles vont et viennent de chaque côté du porte-avions pour équilibrer en fonction de l'état de mer.
00:31:40 En fait c'est un système de transport de la mer.
00:31:44 Et donc elles vont être équilibrées en fonction de l'état de mer.
00:31:48 En fait c'est comme un train de marchandises sous le pont du porte-avions qui vont se déplacer pour compenser le roulis.
00:31:54 Mais le satrap peut ne pas suffire.
00:32:00 S'il y a un problème grave, une panne, une mauvaise évaluation du positionnement de l'appareil,
00:32:06 le pilote a toujours l'éjection en dernier recours.
00:32:10 [Musique]
00:32:24 Et là aussi, l'avion dans sa version navalisée est modifié.
00:32:28 Sur un rafale classique bi-place, le siège pilote s'éjecte à droite
00:32:34 et celui du navigateur à l'arrière s'éjecte à gauche avec un léger temps de retard.
00:32:39 [Musique]
00:32:41 Ces deux sens opposés permettent aux deux hommes de ne pas se percuter
00:32:45 tout en évitant la dérive arrière qui pourrait les couper en deux.
00:32:49 Sur le rafale marine qui n'existe qu'en version mono-place,
00:32:54 le pilote doit lui éviter deux obstacles.
00:32:57 La dérive arrière mais aussi le bâtiment d'une dizaine d'étages sur le porte-avions.
00:33:02 [Musique]
00:33:06 - L'îlot en fait c'est la tour de contrôle qui est sur la droite du porte-avions
00:33:11 et donc pour éviter que le pilote il s'éjecte et qu'il se prenne l'îlot,
00:33:15 ce serait totalement bête, et ben on a pris un siège éjectable arrière d'un bi-place
00:33:19 parce que le moteur fusée est à droite, donc pour envoyer le siège vers la gauche.
00:33:23 Le siège éjectable du rafale avec ses 3000 composants est un bijou de technologie
00:33:31 que chaque pilote redoute d'utiliser.
00:33:33 Et encore plus sur un bateau tel que le Charles de Gaulle,
00:33:36 où un crash d'avion serait catastrophique.
00:33:39 - C'est évidemment un navire mais il y a d'autres avions à proximité immédiate,
00:33:46 des stocks de munitions, des stocks de carburant, un hôpital, des restaurants, 1600 personnes,
00:33:52 donc il y a évidemment deux centrales nucléaires, donc il faut... l'accident n'est pas permis.
00:33:57 Mais il y a peu de chance qu'une telle situation se déroule.
00:34:02 L'avion de chasse est l'un des plus sûrs au monde.
00:34:05 Les ingénieurs ont créé l'un des engins les plus simples à entretenir,
00:34:09 et c'est essentiel dans l'univers marin, très agressif pour les avions.
00:34:13 - Même quand ils ne volent pas et qu'ils sont stationnés à l'intérieur du hangar du porte-avions,
00:34:20 le bateau il est au-dessus, il est sur la mer, et tout ce qui rentre,
00:34:24 tout ce qui rentre c'est salin, c'est corrosif et ça attaque vite, on le voit, la rouille gagne.
00:34:31 Mais les embruns ne sont pas le seul ennemi de l'avion.
00:34:34 Le fuselage, les réacteurs et tous les systèmes électroniques sont victimes eux aussi d'intrusions abrasives.
00:34:42 - On est en mer, mais malgré ça en mer, quand on est dans des zones désertiques,
00:34:49 le vent pousse du sable et ça nous arrive en pleine mer d'avoir les avions recouverts de sable.
00:34:55 C'est là que le Rafale marine abat une dernière carte maîtresse par rapport à d'autres avions, y compris les plus récents.
00:35:02 Tout est conçu pour être interchangeable avec un minimum de main d'oeuvre.
00:35:08 - Notre métier premier c'est de faire la guerre, on peut avoir besoin d'avoir un avion disponible le plus rapidement possible,
00:35:14 donc un avion qui atterrit sur le porte-avions, l'idée c'est de pouvoir le remettre en oeuvre le plus rapidement possible.
00:35:21 Le moteur, la pièce la plus sensible est extractible aussi simplement que s'il s'agissait d'un jouet pour enfants.
00:35:28 - Il y a deux gros straps de capot moteur à enlever sous l'avion avec pas mal de vis, mais c'est toujours facile à enlever.
00:35:35 Grâce à cette maintenance moins chronophage, le Rafale marine est l'avion de chasse par excellence sur un porte-avions.
00:35:43 Dans cet univers où chaque mètre carré est optimisé.
00:35:49 - Effectivement la place est chère sur un porte-avions et donc c'est un vrai gain opérationnel.
00:35:54 Cet avantage contribue à placer la marine française tout en haut de l'échiquier militaire mondial.
00:36:03 Et ce n'est pas terminé, la dernière version F4 du chasseur vient d'arriver.
00:36:09 Plus évoluée, elle sera même suivie d'une version F5 en cours de développement, avec d'impressionnantes améliorations.
00:36:19 - La mission d'appontage est quand même une mission très spécifique et très difficile.
00:36:23 - Que le pilote peut être amené à faire dans des conditions météo variées, de jour comme de nuit.
00:36:29 - Il faut l'aider dans cette tâche et donc on a développé des aides au pilotage qui permettent de faciliter encore plus cette phase de vol très particulière.
00:36:37 La version du F4 apporte la capacité d'utiliser un casque spécial avec viseur intégré.
00:36:47 Le pilote a ainsi accès à des données projetées directement sur la visière tout en regardant dans n'importe quelle direction.
00:36:53 - Donc il peut regarder à gauche, à droite, en haut et il aura les informations de vol et des armements qui peut être amené à délivrer.
00:37:02 Les prochains rafales et leur déclinaison marine sont prévues pour voler encore au moins une trentaine d'années.
00:37:12 Leur remplaçant, le SCAF, devrait arriver vers 2045, peu après le successeur du Charles de Gaulle.
00:37:18 Ce porte-avions aux technologies les plus avancées sortira des chantiers navals en 2038.
00:37:24 D'ici là, la France dans un contexte géopolitique en tension doit préserver ses territoires marins de toute pénétration non autorisée.
00:37:35 Et pour y arriver, le rafale marine n'est pas seul.
00:37:39 D'autres avions patrouillent au dessus des vagues et leur potentiel tout comme leur mission sont exceptionnels.
00:37:49 Parmi eux, il existe un avion que toutes les forces ennemies redoutent.
00:37:54 Sa mission est inédite pour un avion.
00:37:58 C'est un chasseur de sous-marins.
00:38:05 Son nom, l'Atlantique 2, l'ATL2, comme il est surnommé, est un avion hors du commun.
00:38:12 Aussi grand et large qu'un avion de ligne, mais volant à 30 mètres au dessus des vagues pour traquer les sous-marins ennemis.
00:38:19 Sous le cockpit, un bulbe en plexiglas pour observer au plus près la mer.
00:38:26 Avec à l'intérieur des marins aguerris à cette mission.
00:38:31 Le premier effet, c'est quand même de lever les genoux parce que c'est assez impressionnant de voir la mer monter vers soi.
00:38:36 Ce bulbe est un défi technique à lui seul. Il est d'une complexité rare pour tenir la pression de l'air.
00:38:43 Il y a très peu d'industriels, dont certains en France, qui ont ce savoir-faire.
00:38:49 Dans la soute du Mastodonte, un arsenal imposant avec des armes de l'armée.
00:38:56 Dans la soute du Mastodonte, un arsenal imposant avec des armes incroyables pour un avion.
00:39:01 De véritables torpilles. Elles sont paramétrées pour ne pas détruire entièrement les sous-marins.
00:39:08 Juste assez pour les immobiliser et épargner les hommes se trouvant à l'intérieur.
00:39:13 Les torpilles n'ont pas été prévues pour couper un sous-marin en deux. Elles ont été prévues pour créer une brèche à l'intérieur, une voie d'eau.
00:39:23 Pour impacter leur capacité de fonctionnement, elles ont été arrêtées leur mission et sont rentrées pour réparer la ditte brèche.
00:39:29 Les nouveaux ATL2 travaillent aussi en réseau. Avec des frégates, des avions et même des sous-marins.
00:39:38 L'avion français peut traquer un navire ennemi, le localiser et faire tirer un allié à plusieurs kilomètres de la cible.
00:39:52 - Imaginez-vous dans un navire, vous êtes en train d'attaquer, vous voyez un radar qui vous illumine à gauche et l'ennemi s'y dévient de droite.
00:39:59 Prendre un navire ennemi à revers est une des attaques les plus redoutées.
00:40:04 Mais s'il y a une riposte qui impacte l'avion, alors l'ATL2 a la capacité de survivre à un crash en mer.
00:40:11 - La structure est en fait bilobée, en forme de huit, qui va permettre donc effectivement aussi la mairie de flotter tout simplement.
00:40:22 L'ATL2, c'est l'un des dispositifs les plus puissants de la marine française.
00:40:26 Il reprend le flambeau de l'Atlantique 1, lancé en 1965.
00:40:31 Son précurseur avait une mission, s'assurer qu'il n'existe aucune menace étrangère à plusieurs kilomètres à la ronde lorsqu'un sous-marin nucléaire sort de son port à Brest.
00:40:45 Pour que le vaisseau ne soit suivi, l'Atlantique 1 patrouillait au-dessus de la mer durant plusieurs heures.
00:40:51 Mais avec la guerre froide et la technologie militaire qui ne cesse de progresser, l'Etat décide d'investir davantage et de construire une nouvelle version.
00:41:02 L'Atlantique 2 prend son envol dans les années 80. Aujourd'hui, il en est à sa sixième version.
00:41:10 Le Standard 6 a été une rénovation de fond en comble de la tranche tactique et on a aujourd'hui un système de combat qu'on pourrait retrouver sur un navire extrêmement moderne ou sur les derniers avions.
00:41:29 L'Atlantique garde un seul point commun avec son prédécesseur, la chasse au sous-marin.
00:41:38 C'est de la lutte anti-sous-marine. Il va d'abord falloir détecter le sous-marin, le pister, en avoir une position précise, une solution de tir pour ensuite se présenter pour larguer la torpille.
00:41:50 Patrouiller au-dessus des mers implique de voler de nombreuses heures à haute ou basse altitude. C'est le premier défi de construction de l'Atlantique 2. Son aptitude à planer.
00:42:06 Il a une envergure assez impressionnante pour un avion de cette taille. On est à quasiment 40 mètres d'envergure. En fait, c'est un mini-planeur avec des moteurs, ce qui fait qu'il est extrêmement réactif et il vole extrêmement bien à très basse altitude.
00:42:19 Ce qui est finalement notre raison d'être, c'est d'être proche de l'eau pour être au plus proche de la menace qui est le sous-marin ennemi.
00:42:30 L'Atlantique 2 est impressionnant, mais il est en réalité assez léger. Il atteint une quarantaine de tonnes au maximum. C'est 20 tonnes de moins qu'un avion de ligne moyen courrier.
00:42:41 Une masse combinée à une propulsion très particulière pour ses dimensions.
00:42:46 Cet avion est équipé de deux turbopropulseurs. On parle de turboréacteurs pour les avions de ligne, par exemple, turbopropulseurs dès qu'on a des hélices.
00:42:59 Ce mode de propulsion permet à l'avion d'être très souple dans son pilotage, surtout à basse vitesse, à quelques mètres de la mer, et de faire des figures plus rapidement qu'avec des réacteurs.
00:43:11 On va être en mesure de chasser du sous-marin. Il va falloir être aussi performant, aussi maniable qu'un sous-marin sous l'eau pour pouvoir le suivre.
00:43:24 Et si la proie accélère, les deux moteurs ont le coffre pour en faire tout autant. Ils font 5500 chevaux chacun, l'équivalent d'une dizaine de Formule 1 les plus rapides du circuit.
00:43:37 C'est une grosse puissance de moteur qui va permettre à l'avion de se projeter, mais également de durer sur zone.
00:43:46 Surtout, c'est un très bon planeur. Il est équipé de ses moteurs, mais un très bon planeur, c'est ce qui permet de faire de la lutte anti-sous-marine auturière.
00:43:54 Parce qu'il a une très longue rémanence sur zone et il peut aller au-delà de 10 heures de vol.
00:43:59 S'éloigner des côtes avec un rayon d'action de près de 4500 km pour chasser du sous-marin dans les eaux françaises, c'est l'un des atouts principaux de la TL2.
00:44:14 Mais partir au loin peut s'avérer dangereux en cas d'attaque ou de riposte de l'ennemi.
00:44:19 S'il y a une urgence et que l'avion doit atterrir impérativement, être en pleine mer ajoute à la complexité d'une survie de l'équipage.
00:44:28 C'est pourquoi la TL2 est un avion bien différent des autres. Il est bilobé. Il est en forme de 8. L'avion est en fait coupé en deux.
00:44:40 C'est deux parties distinctes. Une qui sera pressurisée, l'autre qui ne le sera pas. La tranche tactique est la zone habitable de l'avion et la partie basse de l'avion qui, elle, va contenir la soute.
00:44:52 Avec cette configuration, l'avion a la possibilité d'amérir.
00:44:58 Comme il est fait pour voler au-dessus de la mer, en cas de crash ou d'amérissage, effectivement, comme ça, il flottera et pourrait sauver au moins les personnes à l'intérieur.
00:45:09 Cette forme d'avion pourrait sauver la vie de l'équipage. Il est composé de 12 spécialistes dans la détection des bateaux et des sous-marins avec un commandant de bord expérimenté.
00:45:20 C'est lui qui gère la mission. A ses côtés, le copilote et un technicien. Il est chargé de vérifier à chaque instant que les fonctionnalités électriques et hydrauliques répondent présentes.
00:45:34 Car chasser un sous-marin demande parfois de descendre près des vagues.
00:45:38 "On est en très basse altitude. A tout moment, on peut rencontrer des oiseaux. A tout moment, on peut percuter des oiseaux sur un moteur. Il va falloir réagir rapidement. Et on a besoin de 3 personnes pour assurer cette sécurité-là."
00:45:53 Sous les pilotes et le mécanicien, il y a un guetteur dans le bulbe.
00:46:00 "C'est le nouveau bureau du monde. On l'appelle le nevitré. C'est ce qui nous permet d'avoir une visualisation à 180 degrés sur le devant de l'appareil.
00:46:08 En fait, on a beaucoup de capteurs sur cet avion. On a un radar, on écoute avec des bouées, on a toutes ces choses-là. Par contre, on a un capteur qui est extrêmement performant. Ça reste l'œil humain. L'œil humain est extrêmement sensible aux mouvements."
00:46:20 Ce bulbe est un atout fort de l'avion. Car il n'y a rien de plus complexe que de détecter une forme suspecte en mer.
00:46:29 Et ce que les radars les plus perfectionnés ne relèvent pas, l'œil de l'opérateur formé à l'exercice en est capable.
00:46:36 Un périscope de sous-marin dépassant d'un mètre entraîne une traînée blanche. Mais aucun système actuel ne le perçoit. À la différence du guetteur. Et c'est une opération que le sous-marin réalise plusieurs fois.
00:46:55 "Ils vont monter, descendre, monter, descendre, tout en tournant à chaque fois de quelques degrés pour pouvoir avoir une belle image de ce qui se passe autour d'eux.
00:47:02 Et s'ils ont besoin de sortir leur périscope pour se recaler, pour observer leur force ennemie, ils ne vont évidemment pas laisser leur périscope en l'air très longtemps parce qu'ils savent qu'on va les détecter à coup sûr."
00:47:19 "Voir en transparence au-dessus de l'eau un sous-marin, c'est également possible. Sans qu'il n'y ait rien de sorti, sans qu'on puisse le détecter, il est juste en dessous de la surface de l'eau. Des opérateurs ont pu détecter comme ceci les sous-marins."
00:47:43 Cette particularité de l'ATL2 est complexe à construire. La fabrication du plexiglas dans cette forme est un secret industriel bien gardé.
00:47:52 "On a une zone assez complexe, des épaisseurs à maîtrise très compliquées, tout en gardant une qualité optique maximale pour pouvoir prendre des photos au travers."
00:48:04 Il faut donc que cette partie ne soit pas trop épaisse pour ne pas déformer la vision. Mais elle doit être assez résistante pour ne pas exploser à l'impact d'un volatil.
00:48:14 Une équation que peu d'entreprises au monde sont capables de réaliser.
00:48:21 Et d'autres parties de l'avion sont encore plus complexes, à commencer par les radars. C'est l'une des facettes les plus techniques.
00:48:29 Car le problème, c'est qu'il n'existe pas de système assez puissant pour pénétrer sous l'eau en profondeur. Les ondes sont bloquées quelques mètres après la surface.
00:48:41 Mais sur l'ATL2, il existe un dispositif exceptionnel. Dans la queue de l'avion, un détecteur magnétique appelé MAD. Il identifie les anomalies métalliques dans la mer.
00:48:54 Lorsqu'il y a une forte concentration d'un alliage opaque ressemblant à du métal, alors le radar émet une alerte.
00:49:02 Détecter un vaisseau d'une centaine de mètres de longueur dans l'immensité de l'océan est un défi. Mais l'ATL2 est un prédateur des mers.
00:49:20 Et il dispose d'autres véritables bijoux technologiques pour l'aider dans sa quête.
00:49:27 Ce sont les hydrophones. Des petits cylindres appelés aussi bouées. Elles font quelques dizaines de centimètres.
00:49:35 Des bouées qui vont écouter les océans. Mais avant de les lancer, l'équipage doit connaître les caractéristiques de l'eau. Elles sont déterminantes pour bien placer l'hydrophone.
00:49:51 On largue une petite bouée, un capteur qui va aller au fond de l'océan. On va déterminer à quelle immersion on veut qu'il soit.
00:50:00 En fonction de la salinité de l'eau, de la température, la propagation du son n'est pas la même dans l'océan.
00:50:07 C'est pour ça qu'on va définir exactement à quelle immersion on veut mettre le capteur. Parce qu'on se dit que le sous-marin doit être à peu près à cette immersion-là.
00:50:17 Une fois les données analysées à bord de l'avion, l'hydrophone peut être jeté en mer. Il est ainsi programmé pour se stabiliser à la profondeur désignée et peut démarrer son écoute.
00:50:29 Avec un câble qui va remonter le signal et en partie supérieure qui reste à la surface de l'eau, une petite antenne qui va transmettre à l'avion le signal du sous-marin.
00:50:40 L'hydrophone va juste écouter tout le bruit qu'il y a autour de lui. On entend aussi bien les crevettes, les baleines qu'un sous-marin nucléaire qui passe à proximité.
00:50:49 L'hydrophone est redouté par les sous-marins. Il s'agit d'un véritable espion des mers. Il n'émet aucun signal dans l'eau.
00:50:58 Impossible pour les sous-mariniers de détecter sa présence et de s'en éloigner. Mais l'hydrophone a un défaut. Il ne localise pas précisément l'ennemi si celui-ci est très silencieux.
00:51:10 Et pour savoir exactement où il se trouve, une autre version de la bouée est envoyée à l'eau.
00:51:17 Il y a des bouées dites passives qui sont finalement des microphones sous-marins qui permettent d'entendre ce qui se passe autour.
00:51:23 Ou des bouées actives qui sont des petits sonars qui émettent un son et qui viennent vérifier si ce son a été réfléchi par quelque chose.
00:51:30 Le principe de retour d'un signal est l'un des meilleurs systèmes qui existent.
00:51:39 Car si l'impulsion sous l'eau revient par ricochet sur le sonar, la TL2 va connaître précisément où le signal a opéré un demi-tour.
00:51:48 Et cette fois-ci, avec ce type de bouée-là, on va pouvoir localiser très précisément le sous-marin.
00:51:54 Ce sont des experts dans le domaine. Ils connaissent parfaitement l'acoustique. Ils connaissent la manière dont répond un sous-marin.
00:52:03 Et ce qu'on peut aussi analyser, c'est est-ce que ce que l'on détecte se déplace. Il ne se déplace pas. Un sous-marin se déplacera toujours.
00:52:09 Donc on va voir quelque chose de mobile, quelque chose qui varie éventuellement de profondeur, qui varie de vitesse.
00:52:15 Lorsque le sous-marin entend un sonar, généralement il change de comportement.
00:52:20 A partir de ce moment, la recherche discrète de la TL2 est terminée.
00:52:26 L'ennemi sait qu'il est chassé.
00:52:30 Pour engager le combat, le patrouilleur français ne dispose que de quelques minutes pour lancer une arme exceptionnelle pour un avion.
00:52:37 Pour la lutte anti-sous-marine, on va équiper l'avion de 4 à 6 torpilles si nécessaire.
00:52:45 Des torpilles dans un avion. Les MU90 Impact, véritable concentré de technologie.
00:52:54 Elles pèsent plus de 300 kilos chacune pour une longueur de 3 mètres.
00:53:00 Elles sont positionnées au-dessous de l'avion.
00:53:02 Un emplacement hautement stratégique pour le patrouilleur des airs.
00:53:06 L'avion est équipé d'une soute. C'est ce qu'on appelle la soute armement.
00:53:11 C'est une soute qui va s'ouvrir avec deux portes qui glissent au long du fuselage.
00:53:14 Les munitions lourdes de l'appareil sont toutes présentes ici.
00:53:19 Des missiles Exocet Airmare 39, des bombes de 250 kilos sont aussi cachées dans la soute.
00:53:26 Et c'est stratégique.
00:53:29 Très important, quand on déploie un avion patrouille maritime,
00:53:32 personne ne sait ce qu'il y a à l'intérieur et personne ne sait quelle est la mission.
00:53:36 Ça permet d'avoir un certain niveau de gradation dans la présence française.
00:53:43 Un avion soute fermée, il peut venir faire n'importe quoi, vous ne savez pas.
00:53:46 A partir du moment où vous commencez à montrer ce que vous avez dans l'entre et ce que vous avez amené avec vous,
00:53:50 les intentions sont un peu plus claires.
00:53:56 La TL2 peut ainsi libérer ses torpilles à grande vitesse et à une altitude de plusieurs centaines de mètres.
00:54:02 Et une fois plongées en mer, leur vitesse atteint les 50 nœuds, près de 100 km/h durant 12 kilomètres.
00:54:10 Elles sont capables de rester à 3 mètres sous la surface ou encore d'aller dans les grandes profondeurs, aux alentours des 1000 mètres.
00:54:19 [Musique]
00:54:32 Ces torpilles sont des armes ultimes contre les sous-marins et elles ne sont pas les seules à faire des ravages.
00:54:38 Outre les missiles et les bombes, le patrouilleur français est équipé d'une boule optronique, dernière génération.
00:54:47 À l'arrière de l'avion, celle-ci est un atout prodigieux en mode attaque.
00:54:51 Elle voit à des dizaines de kilomètres de jour comme de nuit.
00:54:55 Mais elle est aussi équipée d'un illuminateur laser.
00:54:59 [Musique]
00:55:08 Il va être capable de désigner au sol avec un faisceau laser codé une cible.
00:55:15 Et ce faisceau laser peut être suivi par un autre avion.
00:55:18 Un avion qui vient transporter de la munition, typiquement Mirage 2000 ou un Rafale, sera capable de larguer sur un point désigné par la TF2.
00:55:27 [Musique]
00:55:35 Imaginez-vous dans un navire, vous êtes en train d'attaquer, vous voyez un radar qui vous illumine à gauche et le missile vient de droite.
00:55:42 Donc c'est quelque chose qui démultiplie finalement l'effet d'un système d'armes, cette capacité à travailler en réseau.
00:55:50 Cette stratégie d'attaque peut prendre des formes totalement différentes.
00:55:56 Et le patrouilleur français tirait lui à la place du Rafale.
00:56:02 [Explosion]
00:56:05 Il a été démontré encore récemment que la TF2 pouvait tirer son armement, notamment des missiles, sur des coordonnées données par un sous-marin.
00:56:14 Elle a cette capacité de travailler en réseau et de finalement venir saturer la cible à détruire, puisqu'elle ne sait plus entre ce qu'elle voit, ce qui est en train de l'illuminer au radar, et la direction du missile.
00:56:27 Elle ne sait plus à combien d'adversaires elle a à faire.
00:56:31 [Explosion]
00:56:33 La TL2 est l'un des appareils les plus emblématiques de la marine.
00:56:38 Un avion si polyvalent que l'on peut le retrouver sur des théâtres de guerre bien différents des océans.
00:56:45 [Explosion]
00:56:48 Une grande étendue désertique ressemble beaucoup à une grande étendue océanique.
00:56:53 C'est pour ça que la capacité qu'on a en équipage à travailler au-dessus de l'océan se transpose très bien au-dessus du désert.
00:57:00 [Musique]
00:57:04 Il y a une grande similitude entre surveiller la surface de la mer, donc détecter des navires, et détecter un objet en mouvement dans les vagues de sable que sont les dunes finalement.
00:57:14 [Explosion]
00:57:16 La TL2 est un couteau suisse, mais son domaine de prédilection reste la mer.
00:57:22 Le patrouilleur connaîtra un successeur un peu avant 2040.
00:57:28 D'ici là, il n'a pas fini de voler au ras des vagues, et de croiser un autre avion iconique de la marine.
00:57:35 [Explosion]
00:57:38 Le Falcon 50.
00:57:40 [Musique]
00:57:43 Un tri-réacteur français du constructeur Dassault.
00:57:46 Un engin exceptionnel conçu pour aller très haut dans le ciel.
00:57:52 Il avale ainsi rapidement les distances, mais peut aussi descendre presque au niveau des vagues pour observer les navires de plus près.
00:57:59 [Musique]
00:58:01 - Quand on est à 100 pieds mer, enfin à 100 pieds mer c'est 30 mètres de hauteur, ça pardonne pas l'air là.
00:58:08 [Musique]
00:58:10 - L'avion va adopter une position très cabrée, et les pilotes là vont être soumis à une situation très intense.
00:58:17 Il faut être très concentré pour maintenir ses vitesses.
00:58:21 Lorsque l'avion est aussi bas, les opérateurs visualisent les bateaux suspects arrivant sur les eaux françaises.
00:58:27 Le Falcon 50 est ainsi doté d'ouvertures impressionnantes pour un avion.
00:58:32 Ce sont les sabords.
00:58:34 [Musique]
00:58:37 - C'est des hublots qui sont surdimensionnés par rapport aux hublots standard passagers.
00:58:42 Ces larges vitres sont aussi présentes pour sauver des vies.
00:58:48 Elles permettent de visualiser des plaisanciers, des pêcheurs en situation critique, des voiliers en perdition.
00:58:54 [Musique]
00:58:56 L'avion est aussi doté d'un système de largage de bouée.
00:58:59 Une opération risquée qui doit être réalisée dans un timing parfait.
00:59:04 [Musique]
00:59:06 - S'il est mal largué, on peut passer à côté d'une humaine.
00:59:09 [Musique]
00:59:11 - Le Falcon 50 est un des avions les plus utilisés par la marine française.
00:59:16 Son objectif principal est la surveillance maritime.
00:59:19 En s'approchant et en dialoguant avec les capitaines des bateaux, les pilotes du Falcon 50 vérifient leurs identités.
00:59:27 [Musique]
00:59:29 - On est plutôt dans l'anticipation.
00:59:32 Qu'est-ce qui arrive au large de mes côtes, que je me prépare, est-ce que ce navire est annoncé, est-ce qu'il ne l'est pas ?
00:59:38 S'il ne l'est pas, qu'est-ce qui se passe ?
00:59:41 Pour surveiller les eaux françaises, la marine a choisi un appareil ultra performant, mais qui n'était pas prévu pour ce type de mission à l'origine.
00:59:49 [Musique]
00:59:52 C'est à la base un avion dû privé et exploité dans le milieu des affaires.
00:59:57 [Musique]
01:00:02 - L'idée, c'est de transporter des vieilles piliers un peu partout dans le monde,
01:00:07 sans faire bouger la tassée café ou le verre de champagne.
01:00:11 Nous, en fait, ce qu'on va faire, c'est qu'on va prendre cet avion civil, on va l'utiliser dans le maximum de ses performances pour réaliser la mission.
01:00:17 Le Falcon 50 est un formidable outil pour traverser les océans en un temps record.
01:00:23 Conçu à la fin des années 70, l'avion d'affaires du constructeur Dassault est un tri-réacteur.
01:00:30 Il peut donc traverser l'océan Atlantique sans problème et en sécurité.
01:00:36 Si un moteur casse, l'avion n'est pas en péril.
01:00:39 - Lorsqu'un avion navigue, puisqu'on est dans les avions marins, on dit bien navigue,
01:00:45 à longue distance des côtes, avec des capacités de pouvoir ingérer des oiseaux,
01:00:50 et éventuellement d'avoir à couper un moteur, d'en avoir trois, c'est une réelle sécurité.
01:00:55 C'est la capacité de pouvoir rejoindre n'importe quel point avec un moteur en panne, tout en en conservant deux.
01:01:00 [Musique]
01:01:04 Cette fiabilité est essentielle pour un avion qui peut se déployer six heures au-dessus de la mer.
01:01:09 Mais ces réacteurs sont aussi une révolution pour la surveillance maritime.
01:01:14 Avant le Falcon, elle était réalisée sur des avions à moteur.
01:01:19 Dès lors que le réacteur apparaît, il permet à l'avion d'être beaucoup plus réactif.
01:01:24 L'aéronef peut voler au-dessus des avions de ligne,
01:01:29 granger des distances beaucoup plus rapidement,
01:01:31 et économiser son carburant à haute altitude.
01:01:35 Je monte haut, je vais pouvoir me projeter très rapidement sur la zone d'intérêt.
01:01:41 [Musique]
01:01:45 Mais le réacteur permet aussi de plonger instantanément sur la zone concernée.
01:01:50 Le Falcon passe de 12 km d'altitude à une trentaine de mètres.
01:01:56 Il est ainsi au plus près des navires et peut constater dans un premier temps de quel vaisseau il s'agit.
01:02:01 Les gros porteurs, les portes-containers, de grands voiliers,
01:02:06 l'aspect visuel est essentiel dans la mission de surveillance.
01:02:10 Et c'est aussi une forme d'autorité qui en impose.
01:02:14 [Musique]
01:02:17 Le capitaine du bateau est plus enclin à donner des informations sur sa cargaison et son cap
01:02:23 si un avion de la marine française tourne autour de lui.
01:02:26 Un message radio sans vis-à-vis est moins impressionnant.
01:02:30 [Musique]
01:02:32 Bonjour, c'est le contrôle maritime français. Pouvez-vous passer sur le canal 11 ?
01:02:36 Est-ce que tout va bien à bord ? Avez-vous des soucis à nous communiquer ?
01:02:41 Oui, tout va bien. Nous sommes dans de bonnes conditions.
01:02:44 Quel est votre port de départ et votre port d'arrivée ?
01:02:49 Notre port de départ est Tinagana et notre port d'arrivée est Skao pour livraison.
01:02:55 [Musique]
01:02:58 Tous les bateaux de plus de 15 mètres émettent un AIS, l'acronyme d'Automatic Identification System.
01:03:05 Ce sont des informations émises par les ondes pour donner leur signalement, leur cap, leur vitesse.
01:03:11 [Musique]
01:03:13 Ces données sont captées par un récepteur de l'avion.
01:03:17 Une partie de notre travail, c'est d'essayer de détecter ce qui n'est pas l'AIS, notamment,
01:03:22 pour voir est-ce qu'il est en contravention ou pas, est-ce qu'il fait du trafic illicite ou peut-être un bâtiment qui serait en détresse.
01:03:31 [Musique]
01:03:34 Voler près de l'eau permet aussi d'obtenir des informations précieuses que le radar ne peut offrir.
01:03:41 Les bateaux espions de pays étrangers surveillant les mouvements de la marine française sont une menace réelle.
01:03:47 [Musique]
01:03:51 Avec leurs équipements sophistiqués et bien camouflés, ils peuvent repérer la présence des sous-marins nucléaires à plusieurs dizaines de kilomètres.
01:04:00 [Musique]
01:04:04 L'équipage du Falcon 50, tout comme celui de son grand frère, l'ATL-2, est conçu pour observer au plus près les navires.
01:04:11 [Musique]
01:04:16 L'avion est équipé sur le côté de deux grands hublots, deux grandes ouvertures qui vont permettre à deux opérateurs,
01:04:22 c'est ce qu'on appelle, les positions on appelle ça des sabords, mais ce sont des opérateurs qui vont avoir des appareils photos
01:04:29 et lorsque l'avion va rejoindre la basse altitude et va effectuer une passe le long du bateau,
01:04:33 et bien prendre toute une série de photos qui vont permettre d'aller chercher de l'information un peu plus en profondeur.
01:04:39 [Musique]
01:04:41 Ces photos sont envoyées directement sur des serveurs à terre.
01:04:45 Elles sont analysées et peuvent faire l'objet d'une intervention supérieure.
01:04:50 Le patrouilleur ATL-2 ou les Rafales sont un recours armé sur lesquels les pilotes du Falcon 50 peuvent toujours compter.
01:04:58 Une confiance que l'équipage de six personnes a aussi en son appareil.
01:05:03 Voler aussi près des bateaux, si près de l'eau, est un exercice périlleux.
01:05:09 [Musique]
01:05:12 Le moindre écart peut être très dangereux, qui nécessite une attention particulière.
01:05:17 Tout événement extérieur tel que les embruns marins qui peuvent obscurcir le pare-brise,
01:05:25 les collisions aviaires qui sont particulièrement redoutées en aviation et en particulier dans ces cas-là.
01:05:29 Les risques de collision avec des objets, alors quand on est au-dessus de la terre, on imagine bien des infrastructures,
01:05:34 mais il y en a aussi au-dessus de la mer.
01:05:36 On peut avoir des éoliennes, il y en a de plus en plus, des éoliennes en haut de mer, il peut y avoir des plateformes pétrolières.
01:05:43 [Explosion]
01:05:45 Le pilote n'a en général que quelques secondes avant l'évitement.
01:05:50 Surtout que pour voler à basse vitesse, le Falcon 50 doit se cabrer et s'opposer au flux d'air.
01:05:55 Cela lui permet d'atteindre les 280 km/h. C'est sa vitesse minimale.
01:06:01 Il ne peut pas aller moins vite, sous peine de décrocher et de se crasher en moins de 5 secondes.
01:06:07 [Musique]
01:06:10 Il y a toujours un ratio à avoir entre l'efficacité, comment je vais piloter mon avion, avec quelle inclinaison je vais avoir.
01:06:18 On peut avoir des fortes inclinaisons avec cet avion pour réaliser la mission,
01:06:20 ou des inclinaisons qu'on n'a pas du tout en avion de ligne ou en jet d'affaires.
01:06:24 Voler en basse altitude nécessite de couper le pilotage automatique.
01:06:28 C'est l'une des figures techniques importantes que l'on enseigne aux pilotes, tout comme l'observation.
01:06:35 L'une des missions du Falcon 50 est aussi le sauvetage en mer.
01:06:40 L'avion dispose d'un des meilleurs capteurs au monde, la boule optronique de la société française Safran.
01:06:47 Elle embarque un ordinateur fusionnant des milliers de données reçues chaque seconde.
01:06:52 Un monstre de technologie.
01:06:54 Pourtant, certains éléments peuvent échapper à ce capteur.
01:06:58 Un radar va détecter des pièces métalliques en général.
01:07:01 Un détecteur de signaux va détecter une émission électromagnétique.
01:07:05 L'œil humain va pouvoir compléter tout cela.
01:07:08 Tout simplement, un naufragé à la mer, un radar ne le verra pas forcément, alors que l'œil humain lui va être capable de le distinguer.
01:07:15 Il y a une expérience à aller voir, à faire la discrimination entre ce qui n'est que du moutonnage de mer, et ce qui crée ce mouton, et ce n'est pas normal.
01:07:27 Il faut bien se dire que la recherche à la vue, ça nécessite d'avoir tous les yeux dehors.
01:07:35 Ce sont des vols qui sont vraiment éreintants, parce qu'il faut rechercher une tête qui sort de l'eau.
01:07:44 Une concentration optimale dans des conditions de vol parfois difficiles.
01:07:49 À cette vitesse et altitude, il faut avoir le cœur accroché.
01:07:54 Avec les turbulences, avec le fait de voler assez bas, ça bouge beaucoup, c'est beaucoup moins stable qu'un avion de ligne.
01:08:01 Parfois c'est très mouvementé à bord, il faut bien s'attacher.
01:08:05 Mais lorsqu'un bateau en détresse ou un homme à la mer est aperçu, perdu dans l'océan, il n'y a plus d'une seconde à perdre.
01:08:13 L'avion fait alors un demi-tour pour se positionner dans l'axe précis de la cible.
01:08:18 C'est la première étape du sauvetage.
01:08:21 Une trappe de moins d'un mètre carré s'ouvre alors dans le fuselage de l'avion.
01:08:26 C'est un rideau métallique qui glisse pour ne pas gêner le flux d'air.
01:08:30 On va ranger tout ce qui va être, stylos, les papiers, les cales aussi, les différents systèmes qui pourraient passer à travers l'ouverture de cette trappe.
01:08:41 A savoir que quand on ouvre la trappe, c'est comme si on ouvrait la fenêtre d'un TGV en vitesse de croisière.
01:08:47 Et puis c'est le vide en dessous de nous.
01:08:49 Donc quand on regarde par la trappe, on voit que 30 mètres en dessous c'est la mer et ça défile très vite.
01:08:55 L'opérateur va procéder au marquage de la zone.
01:09:00 Il glisse dans la trappe un fumigène qui constitue un repère précis de la personne en détresse.
01:09:09 Le Falcon 50 opère alors un demi-tour.
01:09:11 Un membre de l'équipage jette la bouée suivant le sens du courant.
01:09:20 Et une fois qu'elle est larguée, le vent va la rapporter près du naufragé.
01:09:38 Au contact de l'eau, la bouée s'ouvre d'elle-même.
01:09:41 Les Falcon 50 sont d'une efficacité redoutable pour ce type d'opération.
01:09:53 L'avion et ses réacteurs d'une fiabilité légendaire décollent de jour comme de nuit avec un équipage d'alerte 24 heures sur 24.
01:10:06 Une présence opérationnelle que l'on retrouve avec les ATL2 chasseurs de sous-marins et les rafales marines.
01:10:12 Ces appareils sont les emblèmes de l'aviation marine.
01:10:18 Ils sont reconnus dans le monde entier comme étant une force d'intervention exceptionnelle.
01:10:24 La marine française a été félicitée au sein d'exercices internationaux.
01:10:32 Avec près de 200 avions, l'aéronautique navale est une des branches fortes de l'armée.
01:10:36 Et la marine nationale compte plus que jamais sur elle pour défendre la France, ses intérêts et sa souveraineté.
01:11:00 [Musique]
01:11:03 [Bruit de moteur]