"Il y a des solutions" : la Bourgogne-Franche-Comté organise sa première COP régionale sur le climat

  • l’année dernière
Stéphanie Modde est vice-présidente écologiste au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté

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Transcription
00:00 Ecolo ou pas écolo, tout le monde a la parole sur France Bleu Bourgogne ce matin au 03.80.42.15.15.
00:06 On parle de tous ces sujets qui reviennent très régulièrement sur le devant des médias,
00:10 mais aussi parfois peut-être aussi dans les repas de famille.
00:13 Est-ce que quand ça commence à parler climat et planète, vous crispez, ça vous angoisse ?
00:17 Vous nous appelez au 03.80.42.15.15.
00:20 On est toujours avec Stéphanie Maud, vice-présidente écologiste du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.
00:25 Alors on le rappelle, la France est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 55% d'ici 2030.
00:31 La COP28 de Dubaï a abouti hier à un projet d'accord qui appelle à une transition hors énergie fossile, mais pas à une sortie.
00:38 Est-ce que d'après vous Stéphanie Maud, c'est un premier pas ou c'est décevant quand même ?
00:42 C'est très décevant. Mais une COP28 organisée là où c'était organisé, avec plus quasiment 2500 lobbyistes
00:49 qui justement défendent les énergies fossiles, c'est peut-être un peu inespéré d'obtenir cet accord en demi-teinte
00:57 et qui n'est pas du tout à la hauteur des efforts que l'on doit tous et toutes fournir.
01:02 C'est-à-dire que transitionner hors des énergies fossiles, accélérer les actions.
01:08 Mais il faut vraiment accélérer grandement et se donner les moyens de sortir des énergies fossiles
01:13 qui sont les grandes responsables des émissions de gaz à effet de serre, qui font ce changement climatique.
01:17 Alors on va revenir chez nous. Cette COP28 régionale qui a lieu aujourd'hui à Dijon,
01:21 c'est le lancement d'une séquence qui va durer six mois pour essayer de trouver des stratégies
01:26 pour préserver le climat au niveau local, dans notre région. Vous vous en attendez quoi concrètement ?
01:31 Alors c'est un rendez-vous qui est donné par le gouvernement, donc la région Bourgogne-France-Comté
01:37 qui est une région quand même pionnière de la transition écologique.
01:41 Nous en avons fait notre feuille de route sur le mandat. Donc bien sûr la région souhaite s'inscrire pleinement
01:48 dans cet effort collectif et demande à l'État effectivement de prendre en compte tout ce qu'on a déjà fait
01:54 au niveau local et régional, que ce soit par exemple sur la transition énergétique,
02:00 tout ce que nous mettons en place dans le cadre de notre schéma régional,
02:03 tout ce qu'on peut mettre en place sur les TER, que l'on prenne en compte vraiment tous les efforts
02:08 déjà faits par la région, tous nos feuilles de route qui sont justement pour réussir à atteindre
02:13 ces fameux -55% que nous n'arrivons pas à atteindre aujourd'hui. C'est pareil pour les énergies renouvelables par exemple.
02:18 Alors est-ce que le risque c'est pas non plus que ce soit cette réunion un grand rout,
02:22 où on va parler beaucoup, on va émettre beaucoup d'idées, mais finalement il n'y aura pas vraiment
02:25 de choses concrètes qui seront mises en place ?
02:27 Alors c'est un écueil justement que nous ne souhaitons pas.
02:29 Pour ça que notre région en tout cas, la présidente de région a souhaité vraiment associer la région
02:34 et porter cette COP, en fait c'est pas vraiment une COP, c'est suite à la planification écologique
02:41 que souhaite le gouvernement, donc avec des objectifs par région qui sont à discuter.
02:45 En tout cas l'enjeu c'est effectivement qu'on puisse continuer à faire nos politiques
02:49 et surtout ce que nous nous attendons en l'état, c'est qu'on ait les moyens aussi financiers
02:53 et les leviers fiscaux pour pouvoir réussir cette transition écologique.
02:56 Donc aujourd'hui au Conseil Régional, nos élus réfléchissent donc à l'avenir de notre planète
03:01 et à comment la protéger. On en parle avec Stéphanie Mott-Vrits,
03:04 présidente écologiste du Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté.
03:06 Alors la semaine dernière on a appris que l'année 2023 avait été la plus chaude
03:09 depuis le début de l'ère industrielle. Alors on subit depuis de nombreuses années
03:13 les canicules, les sécheresses, les catastrophes naturelles.
03:15 Vous ne trouvez pas que c'est un peu démoralisant pour les gens ?
03:18 Ce qui est démoralisant c'est que ça fait longtemps qu'on sait que ça nous attend
03:22 et que c'est au pied du mur qu'effectivement on se rend compte qu'on y est.
03:26 C'est-à-dire que toutes les alertes des scientifiques qui sont les premiers à...
03:31 qui pourraient être vraiment démoralisés, parce que ça fait des années qu'ils nous alertent,
03:33 ça fait des années que l'on sait, là ce qui se passe c'est qu'on a une accélération
03:36 et surtout qu'on commence à ressentir vraiment les effets.
03:39 Vous parliez effectivement, nous dans notre grande région,
03:42 on a une inquiétude très particulière sur la question de l'eau,
03:45 en termes de quantité d'eau et de qualité aussi, et puis sur l'avenir de nos forêts.
03:50 Donc c'est effectivement angoissant parce que si on se dit "qu'est-ce qu'on peut faire
03:55 après avoir attendu si longtemps ?"
03:57 Les solutions existent, c'est vrai que ça va demander, moi je le dis parce que
04:01 je pense qu'on ne peut plus continuer dans la société de consommation telle qu'on la conçoit.
04:06 Pour certains, encore une fois, je sais qu'il y a déjà une partie des personnes
04:09 qui ne consomment plus parce qu'ils n'ont plus du tout les moyens,
04:12 mais il y a une petite partie qui continue à consommer beaucoup trop.
04:15 Donc il faut vraiment revoir nos modes de vie, nos modes de consommation.
04:18 Mais c'est possible, et tout en gardant un bon niveau de vie.
04:21 - Aujourd'hui, lors de cette COP28 à Dijon, vous allez rencontrer Christophe Béchut,
04:25 ministre de la Transition écologique, qui est là pour lancer les travaux.
04:28 Il lance toutes les conférences climat en région. Vous allez lui dire quoi ?
04:32 - Je vais lui dire d'utiliser autre chose déjà que l'avion, pour se déplacer,
04:36 ça serait déjà pas mal.
04:37 - Vous savez s'il vient en train ou en avion aujourd'hui ?
04:39 - Je ne sais pas du tout, j'espère qu'il vient en train,
04:41 on a quand même des trains directs de Paris, je ne sais pas du tout d'où il arrive.
04:45 - On le rappelle Stéphanie Maud, lors de la première COP28 en région,
04:48 c'était à Metz, Christophe Béchut a fait Paris-Metz en avion,
04:52 alors que la gare se trouvait juste en face du Palais des Congrès,
04:55 où se trouvait la COP à Metz.
04:57 - Bon, après, ce n'est pas le procès de M. Béchut.
05:00 - Il est là pour montrer l'exemple, s'il en utilise la transition écologique.
05:03 - C'est un exemple que je donnais, parce que c'est vrai que quand on veut engager
05:06 les Françaises et Français à faire des efforts, à continuer,
05:10 pour moi, il faut être exemplaire.
05:12 Mais au-delà, ce qu'on va demander à M. Béchut, c'est effectivement,
05:15 ce que vous disiez tout à l'heure, c'est prendre en compte déjà
05:18 tous les efforts et surtout toutes les stratégies qu'on a mises en place,
05:22 la stratégie qu'on met en place pour atteindre effectivement ces -55%,
05:26 pour pouvoir sortir des énergies fossiles à l'échelle de notre région,
05:30 pour pouvoir inciter les personnes à prendre plutôt le train,
05:33 justement, que leur voiture individuelle,
05:35 même si je sais que dans notre grande région, c'est compliqué,
05:37 pour une partie de la ruralité.
05:39 Mais voilà, c'est continuer à nous accompagner,
05:42 et c'est surtout aussi, encore une fois, c'est le levier "quels moyens financiers ?"
05:46 On parle de transition énergétique, la rénovation thermique,
05:49 que ce soit des logements, des écoles, des mairies, des EHPAD.
05:55 C'est un effort colossal, mais qui est extrêmement intéressant
06:00 en termes de gains énergétiques.
06:02 Donc, in fine aussi, moins de charges de fonctionnement,
06:04 donc tout le monde s'y retrouve, mais ça demande à la fois
06:07 un vrai plan de formation pour pouvoir former et valoriser ces métiers-là,
06:11 et puis de l'autre côté, avoir l'argent nécessaire de l'État.
06:14 La région contribue à sa mesure, mais de l'État surtout,
06:17 pour pouvoir engager vraiment cette transition,
06:19 et permettre à tout un chacun de pouvoir rénover thermiquement ce logement.

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