"Tintin au Congo": la BD aura maintenant une nouvelle couverture et une préface pour ne plus choquer

Touche pas à mon poste

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Transcript

00:00 C'est le minimum.

00:01 Mais il fallait aller plus loin, il fallait brûler cette bande dessinée.

00:03 Et regardez la couverture.

00:06 On enlève le noir.

00:07 Alors c'est très bien d'enlever l'enfant noir avec le stéréotype du noir, les grosses

00:10 lèvres, etc.

00:11 Et à la place, on met un lion.

00:13 Et je trouve que c'est terrible parce qu'on le rend invisible le noir.

00:16 Parce qu'on n'ose pas.

00:17 Donc c'est hypocrite.

00:19 Regardez, on met un lion là-dessus.

00:20 Vous voyez ? Comme si on le gommait.

00:22 On le gomme de l'histoire.

00:23 - Comment on peut représenter un noir dans une BD sans être caricaturel ou discriminant ?

00:27 - On ne doit pas la représenter.

00:28 On doit la mettre au feu, cette bande dessinée.

00:30 Elle est raciste, elle est colonialiste.

00:31 C'est terrible.

00:32 - Si tu fais ça, tu mets la moitié des bouquins au feu à ce moment-là.

00:35 Tu mets la moitié des films au feu.

00:37 Tu mets la moitié des livres au feu.

00:38 Tu districtes tout n'importe quoi.

00:40 Ce n'est pas en effaçant l'histoire qu'on va effacer le passé colonialiste, le racisme.

00:47 - Arrête, Gilles.

00:48 - Dans les nouveaux écrits, oui, tu as raison.

00:50 Dans les nouveaux écrits, oui.

00:51 Mais le passé, c'est le passé.

00:52 Les oeuvres, elles ont été écrites.

00:53 - Le passé, c'est le passé.

00:54 C'est de Yann.

00:55 - J'ai une question.

00:56 - Il y a qu'à toi que je peux me confier.

00:57 Si je deviens parano, des fois.

00:59 Non, mais c'est bon.

01:00 Je voudrais Patrick.

01:01 - Il a dit un truc fou.

01:02 - Ce qui m'intrigue, c'est que tu veux bien faire.

01:05 Ça parle d'un bon sentiment.

01:06 Mais malheureusement, tu tapes à côté à chaque fois.

01:09 C'est complètement débile ce que tu dis.

01:11 Il y a eu 250 millions d'albums vendus de Tintin.

01:14 Tintin Congo, c'est celui qui a le plus marché.

01:17 Donc, il y a des centaines de millions de racistes en France qui se gavent et qui deviennent

01:23 presque racistes en lisant Tintin Congo.

01:25 - Sans détruire.

01:26 - Deuxièmement, qu'est-ce que tu dis ?

01:27 Laisse-moi terminer.

01:28 - Donc, laisse-le terminer, Patrick.

01:29 - Ce que tu fais, c'est criminel.

01:31 Parce que c'est criminel d'effacer les traces du crime.

01:34 En effaçant les traces d'une époque coloniale qui a été très maladroitement et dramatiquement

01:40 exprimée dans Tintin Congo, du coup, ça contribue à faire disparaître le colonialisme

01:46 que tu combats.

01:47 Il faut au contraire laisser les traces pour pouvoir s'insurger et montrer aux jeunes

01:50 générations par qui la bande dessinée est un biais d'entrée facile que voilà ce que

01:55 c'était que le colonialisme.

01:56 Et dernièrement, parce qu'après, je sens...

01:57 - Tu comprends ce que tu dis ?

01:58 - Je pense que Gilles me comprend très bien, je vois son regard.

01:59 Et troisièmement, qui défend le plus Tintin Congo ? C'est les Congolais.

02:00 - Tintin ?

02:01 - Voilà.

02:02 - Les Congolais défendent les malades, toi.

02:03 - Mais oui, mais bosse tes dossiers avant de venir ici.

02:04 - T'as été au Congo ? T'as été au Congo ?

02:05 - Oui, j'y suis déjà allé, mais ça n'a aucun rapport.

02:06 - T'as allé au Congo, toi ?

02:07 - Oui, alors, ça t'emmerde ?

02:08 - T'as allé au Congo, toi ?

02:09 - Oui, oui, oui, excuse-moi.

02:10 - T'as jamais allé au Congo.

02:26 Les Congolais défendent Tintin au Congo, mais t'es complètement malade.

02:29 - Mais bien sûr que...

02:30 - En Afrique, en Afrique, c'est un traumatisme, ça.

02:31 - Malheureusement, tu bosses pas.

02:32 Ça a déjà été suspendu une fois au 20e siècle, la parution de Tintin au Congo.

02:37 Qui a plaidé ?

02:38 - Au Congo, au Congo.

02:39 - Au niveau national.

02:40 - Tu l'étais au Congo ?

02:41 - T'as été au Congo.

02:42 - Qui a plaidé au niveau international pour que la réapparution, que ça soit refaite,

02:46 remontée ?

02:47 C'est les Congolais, dans le principal journal là-bas, le principal journal.

02:50 - Non, de la rédaction.

02:51 - Qu'est-ce qu'il y a sur ton téléphone, là ?

02:52 - Eh bien, j'ai la frappe qui était écrite en une du magazine congolais.

02:55 - Mais il était pas au Congo ?

02:57 - Il y a une chose que les Blancs qui avaient arrêté la circulation de Tintin au Congo

03:01 n'ont pas comprise.

03:02 Cette chose, elle voici.

03:03 Si certaines images caricaturales du peuple congolais de Tintin au Congo font sourirer

03:08 les Blancs, elles font rire franchement les Congolais, parce que les Congolais, ils

03:12 trouvent matière à se moquer de l'homme blanc qui les voyait comme cela.

03:15 - Moi, moi...

03:16 - Voilà, eux, ils sont plus intelligents que moi.

03:17 - La prochaine fois, ne lis pas.

03:19 - Ah bah, c'est les deux.

03:20 - Est-ce que je vois...

03:21 J'ai un peu élevé le débat, excusez-moi.

03:22 - Non mais, Gilles, t'as compris ce qu'il a dit ?

03:23 - Rien du tout, mais j'ai rien compris.

03:24 - Ah bah, oui.

03:25 - Il est congolais, mais non, mais c'est fou.

03:27 Cette bande dessinée, elle est honteuse, Jean-Michel.

03:29 - Mais il est sympa.

03:30 - Pour la supprimer.

03:31 - Il a dit un truc fou, Gilles.

03:32 - Non mais c'est bizarre, parce que j'ai dit comme toi, mais quand je t'écoute, j'ai

03:35 envie de dire exactement le contraire.

03:36 C'est quand même...

03:37 T'as un talent particulier, quand même.

03:38 - Oh, j'ai envie de pousser.

03:39 - En fait, moi, Gilles, c'est pour la "explain culture".

03:43 - C'est un demi-twist.

03:44 - Et moi, je suis pour l'"explain culture".

03:46 Et je trouve qu'effectivement, la préface qui fait de la pédagogie, qui contextualise...

03:49 - Elle est nulle, elle est nulle, la préface.

03:50 Parlons-en de la préface.

03:51 - Je trouve que c'est très intéressant, parce qu'effectivement, comme l'a dit Jean-Michel

03:55 Maire, avec certes une lecture un peu compliquée, mais malgré tout, très intéressante...

03:59 - Merci.

04:00 Il va écrire à Brigitte Macron, lui aussi, il n'avait pas de prof.

04:02 - Si on efface, en fait, on peut reproduire.

04:05 On peut reproduire l'horreur et l'abomination.

04:06 Et en revanche, moi, j'aimerais bien que tu m'expliques, parce que tu me dis, le scandale

04:10 dans cette nouvelle couverture, c'est qu'en fait, ils ont effacé l'homme noir.

04:13 - Oui.

04:14 - Et paradoxalement, tu me dis, mais dans la première, l'homme noir était fait, effectivement...

04:17 - Il est terrible.

04:18 - Terrible, et je suis tout à fait d'accord avec toi, et elle est scandaleuse de manière

04:21 caricaturale.

04:22 - Donc comment a-t-on droit, selon Gilles Verdez, comment on a le droit d'illustrer dans

04:28 une BD une personne de couleur noire ?

04:30 - On n'illustre pas dans Tintin au Congo, c'est pour ça qu'il faut la brûler.

04:33 - Il était au Congo ou au Congo ?

04:34 - On a le droit d'être un noir dans Tintin...

04:36 - Le Congo, bonjour !

04:38 - Jean-Marc à l'accueil.

04:39 - Non mais comment ?

04:40 - On représente le noir dans le monde, c'est ce qu'on pense, les téléspectateurs.

04:43 - C'est vrai que les dessins de 1930 ne sont pas les dessins d'aujourd'hui.

04:46 - Avec les lèvres.

04:47 - RG, c'est les dessins avec les grosses boucles.

04:49 - T'es toujours dans la merde.

04:52 93% qui ne comprennent pas cette boussine.

04:54 - Bravo Gilles !

04:55 - Bravo Gilles, bravo.

04:56 - Bravo Gilles.

04:57 - Tomez ton dos Gilles.

04:59 - Tomez ton dos.

05:00 - Carton de bête aristocrate.

05:02 [Musique]

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