11 départements sont toujours en vigilance orange crues/intempéries principalement dans le Centre Est et le Centre Ouest du pays. En Dordogne ou en Charente-Maritime, des cours d'eau sont en crues.
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00:00 La recharge des nappes phréatiques dans notre pays, c'est un phénomène qui est long.
00:04 Et souvent, paradoxalement, on nous dit "mais comment peut-on nous parler d'un risque de sécheresse dans les mois qui viennent,
00:09 alors qu'on voit ces images en Dordogne qui sont relativement impressionnantes ?"
00:13 Eh bien c'est parce qu'il y a deux types de nappes phréatiques.
00:15 Il y a les nappes de surface, donc ce sont les nappes dites réactives, qui ont des fluctuations très rapides.
00:20 Il pleut beaucoup, l'eau glisse sur les terres et provoque ce type d'inondation.
00:24 A l'inverse, les nappes profondes, elles, peuvent mettre deux mois, trois mois, quatre mois à se recharger.
00:30 Et c'est la raison pour laquelle, il me semble avoir vu sur votre antenne des reportages de spéléologues
00:35 qui nous expliquent que les nappes profondes, elles, restent à un niveau très bas.
00:38 Donc là, malgré ces inondations, ici en Dordogne, on en a vu aussi, évidemment, dramatique dans le nord de la France, dans le Pas-de-Calais.
00:45 Ça ne veut pas dire forcément que tout va bien du côté des nappes phréatiques.
00:48 Non, et on ne peut pas avoir une analyse globale sur l'ensemble du territoire français.
00:51 Ce seront toujours des analyses locales dorénavant.
00:54 Quand on regarde les cartes de stress hydrique, on s'aperçoit qu'il y a des zones où on manque d'eau de façon chronique.
00:59 Je pense à la vallée du Rhône en particulier.
01:01 Le massif central aussi est très touché.
01:03 A l'inverse, on a la façade ouest qui a été bien arrosée et qui retrouve des niveaux de nappes corrects.
01:09 Et puis, des zones où on est en excès d'eau.
01:12 Je pense au Pas-de-Calais, comme vous le citiez, ou actuellement dans le sud-ouest,
01:15 où on a ces phénomènes qui vont provoquer des recharges de nappes plus profondes à terme,
01:20 mais qui aujourd'hui provoquent des perturbations que l'on voit à Montignac.
01:24 Et cette succession de périodes de très forte sécheresse suivie de pluies torrentielles,
01:29 ça risque de se reproduire de plus en plus souvent ?
01:31 C'est vraiment la formule "l'eau est le marqueur du changement climatique",
01:34 qui signifie que nous allons devoir vivre avec des alternances de sécheresse et d'excès d'eau.
01:40 Alors comment est-ce qu'on peut résoudre ce problème ?
01:42 Déjà, il faut lutter contre l'artificialisation des sols.
01:44 Lorsqu'un sol est couvert par du bitume ou par du béton, évidemment ces phénomènes s'accroissent.
01:49 A l'inverse, lorsque les sols sont maintenus en herbe,
01:52 alors l'eau est retenue par les sols et s'infiltre tout doucement dans les nappes.
01:56 C'est la raison pour laquelle nous poussons pour que l'agroforesterie,
02:01 l'agroécologie deviennent la norme dans toutes les surfaces agricoles françaises.
02:05 Il faut faire en sorte, en quelque sorte, de pouvoir récupérer ce surplus de pluie,
02:09 quand il y en a, pour pouvoir s'en servir plus tard.
02:11 Oui, alors on parle aussi d'ouvrages de transition, on a entendu parler de ces bassines,
02:15 qui permettraient de stocker un petit peu l'eau de surface, justement,
02:18 qui provoque ces inondations, pour la restituer l'hiver.
02:20 Mais ça ne résoudra pas le problème en profondeur,
02:23 qui nécessite de repenser autrement les territoires,
02:26 pour avoir des systèmes d'infiltration d'eau végétaux plus puissants et plus efficaces.
02:30 Donc, en fait, le fait d'avoir des pluies torrentielles, ça ne règle pas le problème.
02:33 Il faudrait avoir des précipitations régulières, finalement, toute l'année.
02:37 Exactement, des petites précipitations lentes et régulières.
02:39 Et en principe, c'est la période de l'automne et du printemps qui y sont propices,
02:42 mais qui n'empêchent pas, avec ce dérèglement climatique que l'on connaît,
02:45 d'avoir ce type d'événement désastreux pour les habitants.