MAISON DES FEMMES / Un don de 500 000 euros pour de nouveaux locaux

  • l’année dernière
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00:00 La Maison des Femmes va bénéficier d'une grosse partie du fonds de dotation du CHRU de Tours.
00:06 Ce fonds finance des projets afin d'améliorer le quotidien des soignants et des patients.
00:11 Il est régulièrement gonflé par des mécènes.
00:13 Début 2023, un des fans lui a légué 1,5 million d'euros avec comme volonté que son héritage soit utilisé au profit des enfants et leurs familles.
00:21 Fin novembre, le Conseil d'administration des fonds de dotation a donc décidé de consacrer 500 000 euros à la construction de nouveaux locaux pour la Maison des Femmes du CHRU de Tours.
00:31 On en parle avec notre invitée responsable de cette structure, Justine Canales. Bonsoir.
00:36 Bonsoir.
00:37 Alors vous êtes médecin légiste au CHRU de Tours et chargée de la Maison des Femmes qui se trouve actuellement sur le site de Bretonneau.
00:44 Aujourd'hui, ces locaux, ils sont insuffisants, trop étroits ?
00:48 Oui, alors effectivement, quand on a débuté l'activité en juin 2021, on nous a prêté ces locaux qui nous ont permis vraiment de commencer quelque chose.
00:55 On savait qu'ils seraient rapidement limités, limitants pour l'activité et là, effectivement, on y est.
01:01 Et donc, il faut rapidement qu'on trouve une autre solution pour héberger toute notre équipe et puis recevoir les patientes et leurs enfants.
01:07 Alors la Maison des Femmes est pourtant de plus en plus sollicitée. On parle de plus de 450 consultations par mois ?
01:14 Oui, avec l'ensemble des professionnels, nous réalisons environ 450 consultations par mois, dont 60 en gros consultations de première fois,
01:21 donc premières patientes qui viennent pousser la porte de notre structure.
01:25 Et qui peuvent potentiellement revenir pour d'autres consultations par la suite ?
01:28 Pour un suivi, effectivement.
01:30 Alors ce sont des femmes qui, en général, viennent pourquoi ? On rappelle un peu ce que fait la Maison des Femmes ?
01:34 Alors c'est tout type de violence qu'elles ont subie anciennement ou alors dans leur vie en cours, donc parfois des violences toujours en cours.
01:43 40% en gros des situations, les violences sont toujours en cours, donc il y a un enjeu de sécurisation.
01:48 Et puis l'idée, c'est de proposer une prise en charge un peu globale, qui passe d'abord par un parcours de soins, parce qu'on a un service de l'hôpital,
01:55 mais également en proposant aussi des permanences, notamment juridiques, dans notre structure.
02:00 Et puis aussi des ateliers de revalorisation, parce que souvent, ça atteint l'estime des patientes.
02:05 Et donc, il faut retravailler sur ça pour qu'elles puissent gagner en autonomie et puis récupérer une vie à peu près normale.
02:10 Alors avec un nouveau bâtiment, l'idée, c'est d'avoir de plus grands locaux. Vous passeriez de 150 m² à 420 m².
02:20 Est-ce que le but, c'est aussi grâce à ces nouveaux locaux de proposer de nouveaux services, d'agrandir l'équipe ?
02:25 Oui, évidemment, on a besoin d'agrandir l'équipe, parce que là, on a des délais d'attente qui ne sont pas satisfaisants.
02:30 On a en gros 45 jours d'attente pour une première consultation, en dehors des situations d'urgence.
02:35 Et pour autant, on n'est plus en mesure de recruter, parce que nos locaux ne nous le permettent pas.
02:39 Donc évidemment, c'est d'augmenter nos capacités d'accueil des victimes, mais c'est aussi proposer de nouvelles choses,
02:46 notamment des permanences nouvelles. Mais effectivement, pour l'instant, tout est un peu bloqué par nos locaux actuels.
02:51 Parce que 45 jours d'attente, c'est trop dans ces conditions, quand on est une femme ?
02:55 Quand on est prête à faire quelque chose, oui, c'est trop, c'est long. C'est long aussi pour les professionnels qui nous adressent,
03:00 ces femmes qui gèrent ces situations en première ligne. Et puis, effectivement, il faut prioriser.
03:06 Et nous, on doit prioriser. Donc pour les situations d'urgence, on trouve toujours des solutions.
03:10 Mais c'est vrai que des fois, ce n'est pas simple de prioriser quand c'est un premier appel,
03:14 de savoir vraiment quels sont les éléments de danger, notamment, qu'il peut y avoir dans la situation de violence que les femmes peuvent subir.
03:20 Alors aujourd'hui, vous êtes 7 soignants, ou on va dire personnes recrutées par la CHR,
03:27 pour travailler à la maison des femmes de façon permanente. Et vous travaillez aussi avec des associations, c'est ça ?
03:33 C'est ça. Donc dans l'équipe, on a une infirmière, une sage-femme, une psychologue, une assistante sociale,
03:39 une éducatrice de jeunes enfants, du temps médical aussi, de médecin. Et puis, effectivement, on n'est pas tous à temps plein.
03:45 Et on a aussi, effectivement, des associations, donc des juristes qui viennent de l'extérieur, France Victime, par exemple.
03:51 Et puis aussi, des permanences, par exemple, de la socio-esthétique, pour aussi proposer de la revalorisation autour du soin
03:58 et puis de l'image que les femmes, elles peuvent avoir.
04:01 Alors ce don de 500 000 euros, il est bienvenu, car le projet de nouveau bâtiment coûte cher, 1,3 million d'euros.
04:07 Vous n'avez pas encore réuni tout le financement ?
04:09 Oui, effectivement. Donc on n'a pas encore tout réuni, mais on ne doute pas d'y arriver.
04:14 Et effectivement, ces 500 000 euros nous font du bien, au moral, parce qu'on sait qu'on va aller plus vite.
04:20 Et puis, effectivement, la prochaine étape, ça va être de poser cette pierre.
04:24 Donc on a besoin de réunir l'ensemble de ces fonds rapidement, pour pouvoir rapidement déménager.
04:28 Alors la marraine de la Maison des Femmes, Camille Cotin, va revenir dans vos locaux le 18 décembre prochain, c'est bien ça ?
04:35 Alors la date n'est pas encore confirmée, je ne suis pas encore sûre de ça.
04:38 Encore sûre ?
04:39 On espère effectivement la voir prochainement, pour travailler sur de nouveaux projets avec elle.
04:43 Et ça pourrait vous permettre justement d'avoir plus de visibilité et de participer à une plus grande campagne de financement
04:51 pour permettre de financer ce bâtiment ?
04:54 C'est ça, exactement. Camille Cotin a pour vocation aussi de nous mettre en lumière,
04:58 parce que nous, on est des soignants, on est faits pour être dans l'ombre, et ça nous va bien.
05:01 Et donc effectivement, Camille a cette image qui nous aide pour la Maison des Femmes,
05:07 et c'est important d'être soutenue par Camille pour ce projet.
05:10 Alors un bâtiment qui devrait voir le jour sur le site de Bretonneau ?
05:13 Oui, sur le site de Bretonneau.
05:15 Et à quel horizon, a priori ?
05:17 Alors si on arrive à réunir tous les fonds, ce qu'on va réussir à faire, après on ne sait pas dans quel délai,
05:22 l'idée c'est de commencer, on espère, poser une pierre à l'automne 2024, et pour une construction en 2025.
05:28 Donc très vite.
05:30 Merci Justine Canalès d'être venue sur notre plateau.
05:32 Merci à vous.
05:34 [SILENCE]

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