• il y a 2 ans

Du lundi au jeudi, Hélène Zelany reçoit un invité au centre de l'actualité.
Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00 *Sonnerie de téléphone*
00:02 *Europe 1 soir*
00:04 *19h20*
00:06 *Hélène Zellany*
00:08 Merci à tous ceux qui nous rejoignent sur Europe 1, 48 heures après le refus des députés d'examiner le projet de loi immigration.
00:13 Le gouvernement reprend donc les choses en main.
00:15 Hier soir Emmanuel Macron a coup de Pécourt, rumeurs en tout genre.
00:18 Il ne souhaite ni dissolution de l'Assemblée, ni utilisation du 49-3 pour faire adopter le texte.
00:23 On en parle avec vous, Pierre-Alexandre Anglade, bonsoir.
00:27 Député Renaissance et président de la commission des affaires européennes de l'Assemblée.
00:32 Merci d'être à mes côtés dans Europe 1 soir.
00:34 Hier soir Emmanuel Macron a dit aux convives qu'il réunissait à l'Elysée, il n'y a pas de réussite individuelle,
00:41 il n'y a que des échecs collectifs.
00:44 En parlant du projet de loi immigration, en clair ça veut dire quoi pour vous ?
00:48 Ça veut dire que l'Assemblée nationale a vraisemblablement montré lundi soir un spectacle de piètre qualité.
00:55 Que ce texte sur l'immigration est attendu par une large partie de nos concitoyens,
01:00 aussi bien pour les mesures de fermeté que pour les mesures d'intégration.
01:04 Et qu'il appelle les responsables politiques de ce pays et les parlementaires, députés et sénateurs,
01:09 à travailler sérieusement dans le sens de l'intérêt du pays et certainement pas dans le sens de l'intérêt des partis.
01:14 Comme ça a pu être le cas, parce que lundi soir à l'Assemblée nationale, on a vu la coalition absurde
01:18 allant de Marine Le Pen à Sandrine Rousseau, en passant par les députés, les républicains.
01:23 Et tout cela montre que ces gens qui ne partagent rien dans la vie politique,
01:26 n'avaient qu'une seule ambition, c'était de faire dérailler le projet de loi du gouvernement,
01:30 et au fond faire perdre un point à la majorité.
01:32 Et c'est absurde, parce que les Français ne pensent plus comme ça.
01:35 Et ils nous ont placés en situation de majorité relative.
01:37 Situation de majorité relative, ça veut dire aussi responsabilité absolue pour les oppositions.
01:42 Et donc nous n'avons pas la majorité tout seul,
01:44 mais ça donne aussi une part de responsabilité à nos oppositions.
01:47 Et donc nous la majorité, nous avons toujours tendu la main,
01:49 le ministre de l'Intérieur l'a fait régulièrement,
01:51 et on nous a craché au visage l'autre soir.
01:54 Et donc malgré ça...
01:55 - Le mot est fort !
01:56 - C'est ce qui s'est passé.
01:58 Et malgré ça, nous tendons encore la main.
01:59 - Alors justement, vous parlez de tendre la main,
02:01 tout à l'heure Elisabeth Borne avec Gérald Darmanin
02:05 a reçu les présidents des groupes de la majorité et des républicains au Parlement.
02:11 Est-ce que vous avez des échos de la manière dont ça s'est passé ?
02:14 - Ce que je sais, c'est qu'il y a une volonté très claire de la part de la majorité,
02:19 du gouvernement, des députés de la majorité,
02:21 de pouvoir travailler à un compromis,
02:23 de manière à ce que la semaine prochaine,
02:25 dans ce qu'on appelle la commission mixte paritaire,
02:27 c'est-à-dire la réunion des députés et des sénateurs,
02:30 eh bien il puisse y avoir un texte qui sorte,
02:33 un texte efficace pour lutter contre l'immigration irrégulière,
02:37 contre les réseaux de passeurs,
02:39 contre les étrangers délinquants,
02:41 et un texte aussi qui permette l'intégration dans les métiers en tension,
02:44 parce que notre pays en a besoin,
02:45 d'une partie de celles et ceux qui sont aujourd'hui sur le territoire,
02:47 au service du pays.
02:49 On ne peut pas perdre de temps sur le sujet migratoire.
02:51 Ça fait maintenant de nombreux mois que la majorité essaye de faire passer un texte,
02:54 ça fait de nombreuses semaines et de nombreux mois également
02:57 que les oppositions, pour des raisons purement politiciennes et tactiques,
02:59 s'y opposent, et donc dans la réunion de cet après-midi,
03:02 la majorité a redit, en dépit du vote de lundi,
03:05 sa volonté de tendre la main aux républicains en particulier,
03:08 qui se sont mal comportés lundi à l'Assemblée.
03:10 - Alors la commission mixte paritaire sur ce projet de loi immigration
03:13 va se réunir lundi après-midi.
03:15 Si aucun accord n'est trouvé, qu'est-ce qui va se passer ?
03:18 - S'il n'y a pas d'accord, la CMP,
03:20 cette commission mixte paritaire sera déclarée non-conclusive,
03:23 ça veut dire qu'elle ne sera pas allée au bout,
03:25 et ça veut dire qu'il n'y aura pas de texte.
03:27 - Donc ça en est fini de ce texte ?
03:29 - De ce texte sur l'immigration.
03:31 Et donc ce serait une erreur politique majeure
03:33 de la part des oppositions de refuser
03:36 de légiférer sur cette politique
03:39 qui a besoin aujourd'hui d'avoir des réponses claires
03:42 pour une partie de nos concitoyens.
03:43 On ne peut plus accepter en France aujourd'hui
03:46 d'avoir 4 000 étrangers délinquants
03:49 que l'on ne peut pas expulser pour des raisons de droit,
03:52 pour des raisons juridiques, pour des raisons administratives.
03:55 Ce sont 4 000 personnes qui aujourd'hui pourrissent la vie
03:58 d'une partie de nos concitoyens dans les quartiers, dans les villes,
04:01 dans un certain nombre de territoires.
04:03 Et si nous n'avons pas cette loi, nous ne pouvons pas le faire.
04:05 De la même manière, nous avons un certain nombre de personnes
04:08 en situation irrégulière qui travaillent dans ce qu'on appelle
04:10 les métiers en tension.
04:11 Les métiers en tension, c'est quoi ?
04:12 C'est les restaurants, c'est les hôpitaux,
04:14 c'est les exploitations agricoles,
04:16 c'est tout ce qui fait tourner le pays.
04:17 On les voit tous, on le sait tous.
04:18 Mais LR, vous savez, ils ne sont pas hyper partants sur cette mesure.
04:21 Le RN, n'en parlons pas, en disant que ça va créer un appel d'air.
04:24 C'est une très grande hypocrisie.
04:26 Parce qu'il n'y a pas d'appel d'air.
04:28 Parce qu'il y a des conditions extrêmement drastiques
04:30 qui ne permettront pas cet appel d'air,
04:31 mais qui permettraient de régulariser une partie
04:33 de celles et ceux qui sont aujourd'hui sur le territoire national
04:35 et qui font tourner les restaurants qui sont ici à Paris,
04:37 dans lesquels vont manger les députés des Républicains
04:39 et les députés du RN,
04:41 qui font tourner les exploitations agricoles en région.
04:43 Et celles et ceux qui sont dans les exploitations agricoles le savent.
04:46 Qui viennent nettoyer les bureaux,
04:47 et celles et ceux qui travaillent dans les entreprises
04:48 et qui arrivent tôt le matin le savent aussi.
04:50 Et donc il y a une grande part d'hypocrisie,
04:51 parce que cette mesure, le patronat la réclame.
04:53 - Et Emmanuel Macron espère encore un vote du projet de loi avant Noël.
04:56 C'est possible selon vous ?
04:57 - Oui, parce que la commission mixte paritaire doit se réunir ce lundi.
05:01 Et si elle est conclusive,
05:03 le vote doit intervenir dans la foulée à l'Assemblée nationale et au Sénat,
05:06 c'est-à-dire mardi ou mercredi de la semaine prochaine,
05:09 donc dans une semaine.
05:10 - Et le vote peut intervenir ?
05:11 Vous pensez que le Parlement va voter ?
05:14 - Bien si elle est conclusive,
05:15 ça veut dire que l'Assemblée nationale,
05:17 les députés et les sénateurs dans la commission ont réussi à s'entendre.
05:20 Et donc ensuite ce sera aux députés de prendre leur responsabilité.
05:23 Je vous le disais tout à l'heure,
05:24 la situation de majorité relative, qu'ont choisi les Français ?
05:27 Les Français au printemps 2022,
05:29 ils ont fait le choix de ne pas donner de majorité absolue à Emmanuel Macron.
05:31 Moi je le regrette, lui dans la majorité.
05:33 Mais ils nous ont envoyé un message extrêmement clair,
05:35 c'est de travailler ensemble.
05:36 Et donc la majorité, depuis un an et demi,
05:38 elle fait passer les textes en tendant la main à l'opposition.
05:40 Parfois on y arrive, parfois on n'y arrive pas.
05:41 Là sur ce texte qui est important, nous tendons à nouveau la main
05:44 et donc nous disons en particulier aux députés et les républicains,
05:47 saisissez cette main et travaillez avec nous.
05:49 Comment est-ce que vous pouvez aller expliquer derrière aux Françaises et aux Français
05:51 que vous avez refusé de voter un projet de loi
05:53 qui lutte contre les passeurs et les filières clandestines,
05:55 qui propose d'expulser les étrangers délinquants,
05:58 alors que ça fait 30 ans que vous le proposez.
05:59 Et de la même manière, je vais même le dire à la gauche,
06:01 quand on propose les mesures de régularisation
06:03 pour les travailleurs en tension,
06:05 ça fait 20 ans que la gauche le demande.
06:06 Quand elle était au pouvoir, elle ne l'a jamais fait.
06:07 Nous, on propose de le faire.
06:08 Et donc on propose des mesures qui sont de bon sens,
06:11 qui sont réclamées par tous les Français
06:13 et qui répondent à des situations qui ne sont plus acceptables.
06:15 Et donc il faut que les oppositions
06:17 assument ce qu'elles sont, des responsables politiques,
06:19 à l'Assemblée nationale, qu'elles prennent leurs responsabilités.
06:21 Alors Emmanuel Macron, je le disais,
06:23 espère que ce projet de loi puisse être voté avant Noël
06:26 parce qu'il pense aussi à la suite de son quinquennat
06:28 et notamment aux européennes de juin 2024,
06:31 où on le sait, l'ERN est donné favori.
06:34 Et l'ERN va jouer la carte de l'immigration,
06:38 c'est son cœur de...
06:41 - Oui, mais il y a une très grande hypocrisie
06:44 de la part du Rassemblement national.
06:45 Parce que le Rassemblement national,
06:47 qui a le mot "immigration" à la bouche
06:49 à longueur de journée, au micro,
06:51 des radios, sur les plateaux de télévision,
06:53 dans les colonnes des journaux...
06:54 Le Rassemblement national,
06:56 qu'est-ce qu'il a fait lundi à l'Assemblée nationale ?
06:58 Il s'est allié à Jean-Luc Mélenchon
06:59 et à Sandrine Rousseau pour voter contre les mesures...
07:02 - Ça, vous allez leur répéter !
07:03 - Mais c'est une réalité !
07:04 - Oui, c'est une réalité.
07:05 - Et je vais vous dire une chose.
07:06 Le Rassemblement national,
07:07 qui est arrivé en tête des élections européennes
07:09 il y a cela presque cinq ans maintenant,
07:11 ça fait cinq ans qu'au niveau européen,
07:13 nous discussons de ce qu'on appelle
07:14 le pacte asile et migration,
07:16 qui propose d'organiser et de lutter
07:17 contre l'immigration irrégulière,
07:18 qui permet d'organiser l'immigration au niveau européen,
07:21 parce qu'on sait bien que ce n'est pas un problème franco-français,
07:23 c'est une problématique européenne,
07:24 et que si on ne collabore pas à 27 pour le faire,
07:26 on n'est pas efficace.
07:27 Ça fait cinq ans,
07:28 avec leurs alliés d'extrême droite partout en Europe,
07:30 Victor Orban, les Polonais et d'autres,
07:32 qu'ils s'opposent à ces mesures.
07:34 Et donc, s'ils étaient sincères,
07:36 s'ils étaient sincères sur l'immigration,
07:38 et s'ils étaient réellement un parti de gouvernement,
07:39 comme ils le prétendent,
07:40 ils voteraient ces mesures.
07:42 Mais la réalité, c'est que le Rassemblement national
07:45 prospère sur les drames de l'immigration.
07:48 Et de ce point de vue-là,
07:49 Jordan Bardella, Marine Le Pen
07:51 ne veulent pas beaucoup mieux que les passeurs.
07:52 Comme eux, ils prospèrent sur les drames de l'immigration.
07:55 - Merci beaucoup Pierre-Alexandre Anglade.
07:57 Vous êtes député Renaissance
07:58 et président de la Commission des Affaires Européennes de l'Assemblée.
08:01 On va sans doute aussi beaucoup vous entendre
08:03 lors de cette campagne des Européennes.
08:06 19h29, on va marquer une petite pause
08:08 et puis on va se retrouver après
08:09 pour évoquer la COP 28,
08:11 un compromis signé par tous les pays,
08:13 qualifié d'historique.
08:14 On verra si c'est l'avis du spécialiste Antoine Bueno.
08:16 Vous pouvez poser vos questions,
08:18 réagir au 01-8020-3921.
08:20 [Musique]

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