La présidente du groupe “La France Insoumise” à l'Assemblée nationale et députée du Val-de-Marne Mathilde Panot était l’invitée de “Tout le monde veut savoir” ce lundi, alors que François Bayrou poursuit ses tractations pour éviter la censure à la veille de son discours de politique générale.
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00:00L'invité du jour, c'est Mathilde Panot, la présidente des députés de la France Insoumise, qui est en train de s'installer à mes côtés.
00:08Bonsoir Mathilde Panot. Merci d'être avec nous ce soir. On est ravi de vous recevoir. Mais pourquoi vous êtes là ?
00:14Comment ça ? Pourquoi suis-je là ?
00:16Pourquoi vous n'êtes pas à Matignon avec vos camarades socialistes en train de discuter avec le Premier ministre ?
00:20Parce que nous, nous défendons un principe. Et ce principe, c'est que le gouvernement de ce pays ne peut pas être le fait du prince.
00:26Le gouvernement ne peut pas être un gouvernement de perdant aux élections qui continue une politique qui a été battue trois fois dans les urnes.
00:32Et donc nous demandons à ce gouvernement Bayrou de se présenter devant l'Assemblée nationale et de demander un vote de confiance à l'Assemblée,
00:40comme ça se fait dans l'ensemble des démocraties. Donc en attendant qu'il se présente devant l'Assemblée nationale, nous ne discutons pas avec ce gouvernement.
00:48Le fait de voir les socialistes ce soir à Matignon, vous dites quoi ?
00:51Eh bien que nous verrons ce qui se passera lors non pas du vote de confiance, qu'ils ne demanderont probablement pas,
00:57mais lors du coup de la motion de censure qui fera office de vote de confiance pour savoir qui est dans la majorité,
01:03donc qui soutient ce gouvernement et qui est dans l'opposition. Nous verrons ce que feront les uns et les autres.
01:10Mais je suis assez persuadée qu'à la fin, l'ensemble des forces du Nouveau Front Populaire se retrouvera dans la censure,
01:15parce que je crois qu'il est difficile de faire autrement quand vous voyez un gouvernement avec M. Retailleau
01:20qui parle des belles heures de la colonisation, des Français de papier, qui parle de régression ethnique vers les origines ethniques
01:28en parlant des habitants des quartiers populaires, que c'est difficile de faire autrement avec M. Valls
01:33qui avait fait notamment la loi Travail et la déchéance de nationalité, avec Mme Borne qui a fait le 49-3 sur la question des retraites,
01:41et surtout avec un gouvernement qui assume de faire un budget encore pire que celui que proposait M. Parly.
01:46M. Parly, depuis plus de deux ans, vous vous battez contre cette réforme des retraites.
01:52Vous avez défilé, je ne sais pas, des dizaines de fois dans la rue contre cette réforme des retraites.
01:57Et au moment où cette réforme des retraites, cet âge de départ à 64 ans, va peut-être être remis en cause,
02:04vous faites la politique de la chaise vide. Ça ne vous intéresse plus la fin de la retraite à 64 ans ?
02:08Mais si, justement. Mais lorsque vous avez une réforme de la retraite, il faut repartir du départ,
02:13qui est passé en force contre l'Assemblée nationale, contre l'ensemble des syndicats,
02:18contre une immense majorité du peuple, avec le plus grand mouvement social qu'on ait vu dans ce pays depuis 50 ans.
02:24Lorsque vous avez ensuite le vote de juillet, avec une dissolution décidée par Emmanuel Macron,
02:28où l'abrogation de la retraite à 64 ans arrive immensément en tête des scrutins,
02:33avec une majorité absolue à l'Assemblée nationale, pour abroger cette réforme de la retraite à 64 ans.
02:39Eh bien, à ce moment-là, au moment où nous pouvons abroger cette réforme de la retraite à 64 ans,
02:44qui va dans le corps directement des gens, ce n'est pas le moment de l'amender, de le suspendre, ce qui ne veut rien dire.
02:52C'est le moment, justement, de l'abroger.
02:54Mais ceux qui nous écoutent, il y a sûrement vos électeurs qui se disent là,
02:58ils sont en train de discuter d'une suspension qui pourrait peut-être, on ne le sait pas,
03:01aboutir à une abrogation, et vous n'êtes pas dans ces discussions volontairement.
03:05Vous pensez qu'ils vous comprennent, vos électeurs ?
03:07Nous défendons un principe qui s'appelle la démocratie, le respect du scrutin qui s'est fait.
03:12Mais aller discuter avec le gouvernement, ce n'est pas la démocratie ?
03:14Si, mais nous discuterons avec le gouvernement s'il tient après le vote de la motion de censure.
03:18Parce que d'abord, un gouvernement, ce n'est pas le fait du prince d'Emmanuel Macron,
03:22d'un homme tout seul qui décide que M. Bayrou est maintenant le chef du gouvernement,
03:28avec différents ministres qui sont tous un gouvernement de défaits et de défaites,
03:34qui décident, c'est ce qu'on appelle la représentation nationale,
03:37qui doit avoir le gouvernement en face.
03:39Mais la suspension, s'il y avait suspension demain de la réforme des retraites,
03:42ça aurait un impact direct dans la vie de vos électeurs ?
03:44Mais nous ne voulons pas d'une suspension, nous voulons d'une abrogation.
03:47C'est quand même assez clair.
03:48Peut-être que ça pourrait aboutir à cela ?
03:50Eh bien nous, nous voulons l'abrogation, si nous avons l'abrogation, c'est très bien.
03:53Mais je vais vous dire, qu'est-ce que ça veut dire suspendre la réforme des retraites ?
03:57Ça veut dire que nous allons suspendre la réforme des retraites, ça n'existe pas, je ne sais même pas.
04:01Par exemple, si vous regardez les travaux de Michael Zemmour,
04:03il expliquait qu'il était impossible de suspendre une réforme pour six mois,
04:06puisque c'est selon l'année de naissance de ceux qui, justement, se voient petit à petit voler deux ans de vie.
04:15Donc, si nous faisions une suspension, ce qui encore une fois n'a aucun sens,
04:19ça veut dire quoi ? Qu'on abrogerait après ? Pourquoi est-ce qu'on n'abroge pas maintenant ?
04:22Ça n'a aucun sens, d'autant plus avec un gouvernement qui peut-être à la fin de la semaine n'est plus là.
04:27À force de radicalité, vous ne craignez pas de passer à côté, d'avancer très concrète pour la vie des gens,
04:32qui pourraient dans un premier temps leur permettre de ne pas travailler davantage ?
04:36Vous savez, nous avons un gouvernement qui vient de mettre un décret, là, au début de ce mois-ci, au 1er janvier,
04:42un décret qui force les allocataires du RSA à travailler 15 heures pour pouvoir toucher le RSA.
04:48Nous avons un gouvernement qui a d'ores et déjà annoncé qu'il ferait 50 milliards d'économies sur les dépenses.
04:55Ça veut dire un budget encore pire que celui que proposait M. Barnier,
04:59qui était déjà le budget le plus austéritaire qui avait été présenté sous la Ve République.
05:03La réalité, c'est que nous sommes dans un monde de malheur absolu, créé par les politiques macronistes,
05:08et que nous, nous faisons ce que je crois en politique, nous respectons ce sur quoi nous avons été élus,
05:14le programme sur lequel ont été élus l'ensemble des députés du Nouveau Front Populaire,
05:19c'est-à-dire l'abrogation des réformes des retraites.
05:22Mathilde Pannot, le fait que vous ayez aujourd'hui, par exemple, des ministres, des responsables du camp présidentiel,
05:26qui disent qu'ils sont ouverts à un mouvement sur la réforme des retraites,
05:30Yael Brown-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale Renaissance, qui explique qu'elle n'est pas opposée, je cite,
05:34à arrêter la réforme pour rediscuter. Vous ne pouvez pas dire qu'il n'y a pas des choses qui auront évolué.
05:39Ça ne change rien, ça, pour vous ?
05:40Mais quelle est la réalité concrète ? Qu'est-ce qu'on a obtenu ? Dites-moi. Nous n'avons rien obtenu.
05:46La discussion est en cours.
05:47Oui, d'accord.
05:48Demain, François Bayrou prononce le mot « suspension ». Est-ce que vous considérerez que c'est un premier pas ?
05:53Vous vous rendez compte que le budget arrive fin janvier, puisque c'est le budget qui est repris du Sénat.
05:59Ce n'est pas un nouveau budget qui est refait pour que tout le monde comprenne bien ce que je suis en train de dire.
06:03Ce qui veut dire que, de nouveau, le budget va devoir être passé par 49-3.
06:07Ça veut dire que vous avez un gouvernement qui va tenir, soit jusqu'à la fin de cette semaine, la motion de censure,
06:12soit peut-être deux semaines supplémentaires.
06:15Rendez-vous compte que nous sommes dans un moment où nous avons un gouvernement qui nous fait perdre du temps.
06:20Il y a une majorité à l'Assemblée nationale et dans le pays pour abroger la retraite à 64 ans.
06:25Donc ce serait une mauvaise nouvelle, demain, pour vous, que François Bayrou annonce la suspension de la réforme des retraites.
06:29Mais ce n'est pas suffisant. Ce n'est pas ce pour quoi les gens ont voté.
06:32Je vais vous dire, le 8 juin 2023, nous avons fait une promesse, tous ensemble, avec le groupe communiste,
06:38le groupe écologiste, le groupe socialiste et le groupe insoumis.
06:41Et cette promesse était de tout faire, par tous les moyens que nous avions institutionnels, pour abroger la réforme des retraites.
06:47Eh bien, nous continuons à tenir cette promesse et nous continuons à ne pas trahir la parole qui a été faite aux électeurs et aux électrices.
06:54La gauche du tout ou rien, c'est la gauche du rien, dit Olivier Faure.
06:57Je crains qu'à la fin, ce soient les socialistes qui vont dans ces différentes négociations, qui n'aient absolument rien.
07:04Donc nous, encore une fois, nous n'en pouvons plus d'avoir des élections qui se tiennent il y a juste six mois,
07:10sur lesquelles nous nous engageons sur des promesses et qui ne sont ensuite pas tenues.
07:14Je vais vous dire, il y a un risque de dégoût de la politique des gens.
07:18Et comme je le dis souvent, quand les dégoûtés partent de la politique, il ne reste que les dégoûtants.
07:22Et ce que nous faisons, c'est que nous ne voulons pas laisser les dégoûtants décider pour nous.
07:26Ce que le peuple français veut, c'est pouvoir reprendre la main sur son avenir.
07:29Les dégoûtants, c'est qui ? C'est Olivier Faure qui va discuter ?
07:32Attendez, les dégoûtants, c'est qui selon les socialistes ?
07:35Non, ça s'appelle Emmanuel Macron, ça s'appelle M. Bayrou, M. Barnier,
07:38tous ceux qui sont en train de nier la souveraineté du peuple.
07:41Et à la fin, en République, seul...
07:45Vous comprenez la formule que je suis en train de dire ?
07:47Dégoûter des gens, vous comprenez ce que ça veut dire ?
07:49Oui, il dégoûte des gens de la politique.
07:51Ça ne vous inquiète pas, vous, qu'il y ait de plus en plus d'abstentions dans ce pays ?
07:54Eh bien, moi, ça m'inquiète.
07:56Ça s'appelle une formule.
07:58Et est-ce que vos amis socialistes, vous les associez à cela ?
08:01Je vais vous dire, mais ce n'est pas ça la question.
08:03Moi, je leur dis de revenir à la raison,
08:05de revenir au programme sur lequel ils ont été élus.
08:08Je vais vous dire, au moment où le gouvernement Bayrou va tomber,
08:12parce que ce gouvernement va tomber, soit cette semaine, soit dans deux semaines,
08:15c'est à peu près ça l'horizon qui lui est donné.
08:17Sauf si les socialistes ne votent pas votre motion de censure.
08:19On verra, mais ils n'ont rien obtenu,
08:21donc je ne crois pas qu'à un seul instant que la motion de censure ne passera pas.
08:23On verra demain si François Bayrou prononce un autre mot.
08:25Bon, quand ce gouvernement tombera, nous serons déjà à la deuxième censure.
08:29Gouvernement Barnier, gouvernement Bayrou.
08:31Celui qui est responsable du chaos et du blocage dans notre pays s'appelle,
08:35le président de la République s'appelle Emmanuel Macron.
08:37Et tout le monde comprend qu'aujourd'hui, la France a un problème,
08:40et que ce problème s'appelle Emmanuel Macron.
08:42Et donc arrivera le moment où,
08:44quand vous avez un blocage comme cela dans un pays,
08:46la seule solution que je connaisse pacifique pour sortir par le haut
08:50d'une situation de crise dans laquelle le président a enfermé le pays,
08:53s'appelle les élections.
08:55Et donc Emmanuel Macron va devoir partir
08:57et laisser le peuple français trancher par les urnes
09:00quelle grande orientation il veut prendre avec une présidentielle anticipée.
09:03Ce soir, à nouveau, vous appelez à la démission d'Emmanuel Macron ?
09:06Évidemment. Évidemment.
09:08Regardez, vous avez un président de la République.
09:10Je ne sais pas si vous réalisez que le président de la République
09:13s'est assis sur le vote des Français et des Françaises
09:16du 30 juin et du 7 juillet dernier.
09:19Rendez-vous compte qu'il y a eu une mobilisation massive
09:22des électeurs et des électrices pour priver l'extrême droite du pouvoir
09:26et que nous avons M. Retailleau qui parle peu au prou
09:28comme Mme Le Pen dans ce gouvernement.
09:31Que les électeurs ont voté massivement pour mettre fin
09:34aux politiques de malheur d'Emmanuel Macron
09:36et qu'on se retrouve avec une politique macroniste qui continue.
09:39Donc tous ceux qui ne voteront pas la censure
09:41seront ceux qui permettront à Emmanuel Macron de continuer cette politique.
09:44Et je voudrais attirer votre attention sur un dernier point
09:47qui me paraît comme un symbole de cette politique.
09:49Peut-être avez-vous vu que pendant la pause que nous avons eue en fin d'année
09:54a été publiée une étude qui montre que le scorbut revient dans notre pays.
09:58Le scorbut, vous savez, c'est une maladie qui était disparue dans notre pays
10:01qui est liée au manque de vitamine C, au manque de produits frais
10:04et qui atteint des centaines d'enfants dans ce pays.
10:07C'est une maladie politique qui est directement liée à la précarité alimentaire.
10:11Voilà l'indignité dans laquelle a placé Emmanuel Macron notre pays et notre peuple.
10:16Donc vous, actuellement, pour être très clair, vous n'avez aucun contact
10:19avec des membres du gouvernement, vous ne discutez avec personne.
10:22Non, mais quand on m'a proposé les rendez-vous, je leur ai expliqué
10:25que j'attendais qu'ils se présentent devant l'Assemblée nationale.
10:28Quels sont les mots, néanmoins, que vous attendez demain
10:31dans la bouche de François Bayrou lors de sa déclaration de politique générale ?
10:34Eh bien, il y a un scénario dans lequel nous ne censurons pas ce gouvernement.
10:38Lequel ?
10:39Ce scénario, c'est je demande un vote de confiance à l'Assemblée nationale.
10:43Voilà ce que nous demandons à M. Bayrou, de revenir à la démocratie,
10:48de retrouver le goût de la démocratie.
10:50Et je le dis d'autant plus fermement que nous sommes dans un moment
10:54où nous n'avons plus le temps d'attendre.
10:55Vous avez vu ce qui se passe à la fois à Mayotte, ce qui se passe en Californie.
10:58Nous sommes en train de perdre du temps face aux plus grands enjeux
11:01du XXIe siècle, c'est-à-dire la crise écologique.
11:04Pour l'instant, il a exclu de demander ce vote de confiance.
11:07S'il ne change pas d'avis d'ici demain, est-ce que vous nous confirmez
11:10ce soir que vous déposerez une motion de censure ?
11:13Mais évidemment, s'il n'y a pas de vote de confiance,
11:16alors nous lui imposerons un vote de défiance,
11:18et ce sera la motion de censure qui sera probablement,
11:21dans ce cas-là, présentée jeudi.
11:23Est-ce que vous appelez le Rassemblement national à voter cette motion de censure ?
11:26Non, je n'appelle rien du tout auprès du Rassemblement national.
11:30Je veux juste dire que je trouve très étonnant que sur l'ensemble des plateaux de télé,
11:34on ne parle absolument pas du fait que, par exemple,
11:37il y a deux groupes Facebook, ça a été révélé par vos confrères des Jours,
11:42deux groupes Facebook, sur lesquels se trouvent un, 15 députés,
11:46et sur l'autre, un député du Rassemblement national,
11:48qui appelle juste à assassiner Emmanuel Macron,
11:51à assassiner des migrants, à faire des attentats contre des mosquées,
11:54qui disent sur une photo d'une femme voilée
11:57« Hitler a dû se tromper d'ethnie à exterminer »,
11:59et que personne n'en parle,
12:01ce qui montre bien que le Rassemblement national n'a pas changé.
12:03De même, je m'étonne, juste je termine dessus,
12:06que l'amphi de Sciences Po a été renommée par la cocarde
12:09syndicat d'extrême droite Jean-Marie Le Pen,
12:11que personne n'en s'en était ému,
12:13alors que lorsqu'il avait été renommé Gaza,
12:15en soutien au peuple de Gaza qui est génocidé,
12:18il a été traité pendant trois jours d'affilée.
12:20Ce soir, regardez, en tout cas, s'il y a bien une chose qu'ont montré
12:22les déclarations de ces dernières semaines,
12:24c'est les tensions croissantes, quand même,
12:26au sein du Nouveau Front Populaire.
12:28Alors, est-ce que ça marque ou pas la fin de ce NFP ?
12:31Avant d'en parler avec vous, Mathilde Panot,
12:33les images et les déclarations les plus fortes,
12:35c'est avec Fanny Regnaud et Simon Terracier.
12:40Qu'en va annoncer François Bayrou sur la réforme des retraites ?
12:42C'est son avenir et celui de son gouvernement qu'il joue.
12:44Ce qui sera le plus important, au fond,
12:46ce sont surtout les rendez-vous qui ne sont pas inscrits
12:48à l'agenda du Premier ministre,
12:50et qui pourraient intervenir notamment avec les patrons,
12:52les chefs de partis d'opposition de gauche.
12:55La position la plus simple, déjà, c'est l'NFP,
12:57qui est sortie des négociations, qui n'attend rien de ce gouvernement.
13:00Est-ce que vous, vous accepteriez de vous mettre autour de la table
13:02avec quelqu'un qui vous a menti dix fois ?
13:04Nous, de toute manière, on va proposer une motion de censure.
13:07Ce n'est pas parce qu'on est dans l'opposition
13:09que l'on refuse toute discussion.
13:12Jean-Luc Mélenchon est dans l'injure permanente,
13:15dans la provocation, et ça devient pénible.
13:18Moi, mon sujet, ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon.
13:20Je défends les Françaises et les Français les plus vulnérables
13:23qui n'ont pas le luxe d'attendre le grand soir.
13:26Ce que je vois, c'est qu'il y a aujourd'hui un parti,
13:28celui de Jean-Luc Mélenchon, qui fait bande à part.
13:31Jean-Luc Mélenchon a fait un pas de côté
13:33et qu'il est déjà en train de préparer une élection présidentielle.
13:36J'ai déjà terrorisé, moi, qu'il y avait dans le passé
13:39des gauches irréconciliables.
13:40En tout cas, il y a une gauche qui est responsable
13:42et qui veut gouverner.
13:45Ce qui se passe en ce moment va laisser des traces
13:47entre le Parti socialiste et la France insoumise.
13:52Mathilde Panot, question simple, réponse simple.
13:56Est-ce que le Nouveau Front Populaire est mort ?
13:59Non, je ne crois pas.
14:00Le Nouveau Front Populaire continue
14:01puisque le Nouveau Front Populaire, c'est à la fois un programme
14:04et un accord pour des candidatures communes dans les élections.
14:08Eh bien, nous verrons cela lors de la motion de censure.
14:11J'entends beaucoup que la France insoumise
14:13est isolée dans ce que nous sommes en train de faire.
14:15Je crois que nous tenons une position cohérente
14:17qui est, pour le coup, comprise sur ce que nous sommes en train de faire
14:20et que cette position cohérente est, encore une fois,
14:22ce qui correspond au scrutin de juillet dernier
14:25où nous avons tous et toutes été élus
14:28pour tourner la page de la Macronie et de son monde de malheur.
14:31Ce n'est pas pour laisser Emmanuel Macron continuer sa politique.
14:34Ceux qui ne voteront pas votre motion de censure
14:36ne feront plus partie du Nouveau Front Populaire ?
14:38Je crois que ceux qui ne voteront pas la motion de censure
14:43se mettront de côté par rapport au programme
14:46sur lequel ils ont tous et toutes été élus, effectivement.
14:48Vous avez un message pour vos alliés ou vos anciens alliés ce soir ?
14:52Je leur dis encore une fois qu'il est possible,
14:55vous pouvez avoir des stratégies différentes,
14:57d'aller dire les choses directement ou de ne pas aller les dire.
15:00Nous avons choisi une manière de faire de la clarté
15:03et de ne pas entraîner une confusion supplémentaire
15:06par rapport à ce qui est en train de se passer pour le pays
15:08dans un moment très difficile.
15:10Mais l'heure de vérité, c'est le moment de cette motion de censure.
15:13Tous ceux qui ne voteront pas la motion de censure, encore une fois,
15:16seront de fait des soutiens du gouvernement Bayrou
15:18et de la politique d'Emmanuel Macron.
15:20Je crois que ce n'est pas l'heure de renforcer Emmanuel Macron,
15:23mais au contraire, de faire en sorte qu'il s'arrête.
15:25Je voudrais juste dire une deuxième chose sur votre reportage.
15:28Parce qu'il y a une impression qui est faite,
15:30avec des petites phrases sur Jean-Luc Mélenchon,
15:32que nous serions en train de demander une présidentielle anticipée
15:35pour que Jean-Luc Mélenchon soit le candidat.
15:39Ça n'a rien à voir avec ça.
15:41Je vais vous laisser répondre, mais je vous arrête juste une seconde.
15:43Est-ce que vous confirmez, oui ou non,
15:45que la France Insoumise est en train de se lancer
15:48dans une collègue de signatures, des signatures nécessaires,
15:51des maires, pour se présenter à l'élection présidentielle ?
15:54Est-ce que c'est vrai ou est-ce que ce n'est pas vrai ?
15:55Bien sûr que c'est vrai.
15:56Mais vous savez, nous sommes en train de nous préparer
15:59au fait que le président de la République,
16:01qui a 18% d'opinions positives dans ce pays,
16:04qui ne cesse de nous faire honte à l'international.
16:06Je parlais tout à l'heure de ce qui était dit sur les pays africains,
16:10à qui le chef de l'État a dit,
16:12les chefs d'État africains ont oublié de nous dire merci,
16:15ce qui est d'un colonialisme absurde.
16:17Vous êtes en train de collecter les 500 signatures de maires ?
16:22Oui, mais parce que nous sommes organisés.
16:24Je vais vous expliquer.
16:25Lorsque vous avez, en cas de départ d'Emmanuel Macron,
16:28vous avez entre 20 et 35 jours pour une présidentielle anticipée.
16:32Ce qui veut dire que c'est extrêmement court.
16:34Et nous, nous voulons gouverner ce pays,
16:36non pas pour nous-mêmes, pour avoir le pouvoir,
16:38mais parce que nous pensons que nous avons de bonnes solutions
16:41et un bon programme à proposer au pays.
16:43Donc Olivier Faure a raison quand il dit que la priorité des Insoumis,
16:46ce n'est pas de résoudre les problèmes des Français,
16:48mais c'est de préparer la présidentielle ?
16:49Mais si j'étais à Kine, je pourrais dire à Olivier Faure
16:51que peut-être sa priorité est de garder
16:53trois ans de plus de politique macroniste
16:55pour le peuple français avec une souffrance immense,
16:57plutôt que d'aller à une clarification par le vote.
17:00Et encore une fois, ce n'est pas la personne de Jean-Luc Mélenchon
17:03qui est en cause dans cette histoire, et je veux insister dessus.
17:06Nous défendons un principe, et ce principe, c'est la démocratie.
17:09Parce que tout le monde a l'air de trouver normal
17:11qu'on s'assoie et qu'on renie la souveraineté du peuple
17:15et ce qui s'est passé lors des élections.
17:17Si vous êtes à la fin du projet démocratique,
17:19qu'est-ce qui se passe dans un pays ?
17:21Comment vous réglez les différends s'il n'y a plus de démocratie ?
17:24Voilà ce qui est en train de se passer actuellement.
17:26– Pour vous, il n'y a plus de démocratie en France aujourd'hui ?
17:28– Non.
17:29– Non, non.
17:30– Je suis en train d'expliquer.
17:32Quand vous ne respectez plus le résultat des élections,
17:35ce qui s'est passé en juillet, comment réglez-vous les différends ?
17:38Voilà ce que je suis en train de dire.
17:40Donc ce que nous défendons, ce n'est pas,
17:42contrairement à ce qui est dit par les uns et les autres,
17:44la candidature de Jean-Luc Mélenchon à tout prix,
17:46même si je pense qu'il serait excellent comme président et comme candidat,
17:49mais c'est un principe, et ce principe, c'est la défense de la démocratie.
17:53– Vous vous parlez quand même encore avec les socialistes,
17:55les écologistes, les communistes ?
17:57– Oui, notamment parce que nous allons demander aux uns et aux autres
17:59qui souhaitent co-signer la motion de censure.
18:01– Alors on a entendu les phrases effectivement de certains de vos,
18:04encore partenaires disons,
18:06on ne peut pas dire que Jean-Luc Mélenchon n'ait pas été combatif aussi ces derniers jours.
18:10Regardez ses différents tweets ou ses différentes propositions
18:13justement sur ses réseaux sociaux.
18:16La petite gauche traditionnelle n'a rien à offrir
18:19et ses négociateurs sont juste ridicules de servilité.
18:22C'est un message adressé aux écologistes, aux socialistes et aux communistes.
18:26Olivier Faure dit vouloir négocier pour abroger non la réforme à 64 ans
18:30mais changer de système.
18:31Il accepte la négociation sur le système, à point stupeur.
18:35Il y a eu plusieurs tweets comme ça qui se sont enchaînés
18:37de la part de Jean-Luc Mélenchon.
18:38Le PS remplace-t-il les organisations syndicales ?
18:41Est-ce qu'on peut discuter avec des partenaires
18:44si on passe son temps peut-être pas à les insulter mais à leur cogner dessus ?
18:47Écoutez, là c'est un point fondamental dont on est en train de parler.
18:50Ce n'est pas une insulte que fait Jean-Luc Mélenchon.
18:52Il parle de la question de la retraite à point.
18:54Je rappelle que la retraite à point, c'est ce qu'Emmanuel Macron
18:57avait voulu mettre en place entre 2019 et 2020
19:00et que nous avions réussi à combattre
19:02notamment avec une mobilisation très forte
19:04de l'ensemble des syndicats et du peuple français.
19:07Ridicule et servile, ce n'est pas particulièrement sympathique.
19:09Oui, enfin d'accord, vous avez entendu les autres mots qui ont été dits
19:12mais là, vous entendez qu'on fait une alerte sur un point qui est précis.
19:15Si c'est une suspension de la réforme des retraites,
19:18comme il disait mal dire,
19:19quand nous, nous voulons l'abrogation de la retraite à 64 ans
19:22fidèle à la promesse que nous avons faite.
19:24Si c'est une suspension pour permettre que la retraite à point se mette en place
19:27qui est le meilleur moyen de faire baisser les pensions,
19:30c'est d'ailleurs Fillon qui le disait à l'époque,
19:32la retraite à point c'est super parce que ça permet de faire baisser les pensions.
19:35Il faut comprendre, pour que tout le monde comprenne,
19:37que la retraite à point, vous ne savez pas du coup
19:40combien vaudra votre point à la fin de votre retraite,
19:42donc vous ne savez pas de combien sera votre pension à la fin.
19:45Donc c'est la retraite loterie.
19:47Eh bien, nous ne sommes pas d'accord avec cela.
19:49Et je le dis, dans le serment que nous avions fait avec la NUPES à l'époque,
19:52c'était non seulement abrogation de la retraite à 64 ans
19:55mais aussi retour à la retraite à 60 ans et nous allons y arriver.
19:59Merci beaucoup Mathilde Pannot d'avoir été notre invitée ce soir sur BFM TV.