Marie Argouarc'h, directrice de cabinet du préfet de Loire-Atlantique

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L'invité de France Bleu Loire Océan

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00:00 Le 6/9 France Bleu Loire-Océan, infos et bonne humeur.
00:04 Il est 8h moins le quart et notre invitée ce matin c'est la directrice de cabinet du préfet de Loire-Atlantique, Marie Argouache.
00:12 Bonjour Marie Argouache. Bonjour.
00:14 Merci d'être avec nous ce matin dimanche, on vient de l'entendre.
00:16 Ce sera le premier match de foot à la Beaujoire depuis cette triste soirée du 25 novembre dernier
00:21 au cours de laquelle Maxime, supporter Nantais, est mort dans une rixe opposant des Nantais à des Niçois
00:26 et à leur chauffeur de VTC qui les conduisait au stade.
00:29 Est-ce que vous redoutez cette journée de dimanche ?
00:31 Alors le match est à 13h et il n'y aura pas de supporters adverses
00:35 mais il y a quand même un rassemblement annoncé dès 9h30 là où Maxime a été poignardé.
00:40 Est-ce que vous avez une vigilance particulière ?
00:42 Alors pour ce match, vous l'avez dit, le ministère de l'Intérieur a interdit le déplacement des supporters brestois.
00:48 Ce match, comme d'ailleurs tous les matchs qui ont lieu au stade, sont préparés en préfecture.
00:55 Nous avons organisé deux réunions de sécurité. Nous le faisons systématiquement pour tous les matchs qui sont classés à risque.
01:01 C'est une réunion au cours de laquelle on échange des informations sur les risques pour ce match en particulier,
01:07 sur les éventuels antécédents qu'il peut y avoir entre les clubs de supporters.
01:11 Oui parce qu'on dit match à risque, mais comment on le définit qu'un match est à risque ?
01:14 C'est les antécédents entre différents clubs de supporters ?
01:18 Alors il y a un croisement de plusieurs infos. Il y a des informations, des renseignements territoriaux sur le contexte local du moment.
01:23 Il y a des infos qui souvent nous sont aussi fournies par la division nationale de lutte contre le hooliganisme, la DNLH,
01:30 sur ce qui a pu se passer dans les matchs précédents des saisons antérieures, sur ce qui peut se passer sur la saison en cours.
01:36 Et toutes ces informations croisées conduisent à l'établissement d'un niveau de risque par la DNLH qui va de 1 à 5.
01:43 Cette délégation sur le hooliganisme ?
01:45 Voilà, sur le hooliganisme qui va de 1 à 5 et qui ensuite conditionne le dispositif de sécurité.
01:51 On ne va pas revenir sur ce qui s'est passé, il y a une enquête en cours il y a deux semaines.
01:55 Ce qui apparaît c'est que les supporters de Nice n'auraient jamais dû passer par là
01:58 parce que le déplacement était encadré avec un arrêté préfectoral et un parcours strict.
02:02 Comment ça se passe en fait la mise au point des parcours stricts ?
02:07 Votre idée c'est de bloquer, de concentrer les supporters loin de la ville pour qu'ils soient ensuite escortés jusqu'au stade.
02:14 C'est ça en général le dispositif qui est mis en place ?
02:16 En fonction du niveau de risque qui a été défini, on peut prendre différents types de mesures.
02:22 Il peut y avoir des mesures d'encadrement des supporters.
02:25 Dans ce cas là, on interdit la présence de supporters qui se comportent comme des supporters de l'équipe adverse
02:31 en centre-ville de Nantes autour du stade et il leur est donné un point de rendez-vous.
02:36 Donc c'est un péage généralement ?
02:37 En fonction du lieu de départ, on a différents lieux de rendez-vous et ils sont accompagnés jusqu'au stade.
02:43 Il peut y avoir des mesures plus strictes comme celles qu'on va avoir sur le match contre Brest
02:47 avec des interdictions pures et simples de déplacement de supporters.
02:51 Mais ça comment on le contrôle ? Parce que Brest c'est pas le bout du monde.
02:53 Brest-Nantes ça doit se faire en 2-3 heures de voiture.
02:56 Comment empêcher une voiture de 4 Brestois qui ont envie de venir voir le match
03:00 de venir tranquillement se garer et de mettre leur maillot qu'une fois qu'ils sont arrivés
03:04 ou même qu'ils sont dans le stade d'ailleurs ?
03:06 Et puis parce que tous les supporters ne sont pas non plus des violents,
03:08 il y a plein de supporters qui veulent juste venir voir un match.
03:10 Alors tout simplement déjà toute personne qui présentera un maillot, une écharpe du stade Brestois
03:16 n'aura pas le droit d'être devant le stade, puisqu'on a aussi interdit le périmètre autour du stade
03:21 ou à l'intérieur du stade.
03:22 Donc toute personne qui serait identifiée comme supportant l'équipe de Brest n'aura pas le droit de rentrer dans le stade.
03:28 On aura par ailleurs un renfort à la fois du club du stade Brestois qui connaît bien ses supporters,
03:33 notamment les supporters Ultra, d'équipes également de renseignement territorial du Finistère
03:38 pour identifier la présence éventuelle d'Ultra Brestois.
03:42 Parce que c'est les Ultra que vous visez, c'est pas n'importe qui,
03:46 c'est pas la famille qui veut aller voir un match de foot.
03:49 On voit bien qu'il y a une différence dans un stade de foot, il n'y a pas que des Ultra.
03:52 Et les Ultra ne sont pas tous des violents d'ailleurs.
03:54 Et sans les Ultra, il n'y a pas de passion dans un stade.
03:56 Tout ça est très complexe.
03:57 L'objectif prioritaire est pour nous d'éviter qu'il y ait des affrontements entre Ultra.
04:02 Après on a aussi un objectif de protection des supporters qui viennent voir le match.
04:06 Et donc dans le contexte de ce match-là, avec les antécédents qu'on avait pu avoir sur les matchs précédents
04:12 entre Nantes et Brest, toute personne qui aurait un maillot de Brest pour nous peut présenter un risque.
04:18 Donc on tient aussi à protéger les supporters.
04:21 Et je veux vous dire aujourd'hui qu'on aura, s'il est identifié des supporters, notamment Ultra de Brest,
04:27 une grande fermeté vis-à-vis de ces supporters.
04:30 Parce que le message est clair, vous n'avez pas le droit de venir, ne venez pas, ne jouez pas avec le foot.
04:34 - Et c'est pour leur sécurité ?
04:36 - Il y a parfois des arrêtés qui sont pris, là c'est une décision du ministère de l'Intérieur,
04:38 mais parfois ça se décide au niveau des arrêtés préfectoraux.
04:41 On l'a vu cette semaine encore à Lens avec un match de Coupe d'Europe face à Villareal en Espagne.
04:47 Mais des supporters qui étaient parqués dans leur hôtel parce qu'ils ont été interdits au dernier moment,
04:51 et puis ils ont déposé un recours devant le tribunal administratif.
04:53 Et le tribunal administratif leur a donné raison.
04:56 Et ça, ce n'est pas la première fois que la justice administrative casse des arrêtés d'interdiction de supporters.
05:02 Là vous vous dites quoi ?
05:04 Finalement, ce n'est pas évident de trouver le juste milieu entre sécurité d'un côté,
05:09 et après tout, on est dans un état de droit et il y a une libre circulation des populations.
05:13 - Absolument, c'est le cœur de nos métiers.
05:15 L'objectif pour nous, sous l'égide de M. le Préfet, est d'assurer la sécurité des habitants de la Loire-Atlantique.
05:21 Cette sécurité doit se faire dans le respect des libertés publiques.
05:25 Donc on a toujours un équilibre à trouver.
05:27 - Donc quand la justice casse, c'est qu'il y a eu soit une erreur d'écriture, soit une mauvaise interprétation ?
05:31 - Il peut y avoir différents éléments de contexte.
05:33 Je n'ai pas en l'occurrence les informations sur ce qui s'est passé à Lens.
05:36 Mais on est évidemment dans la préparation de ces arrêtés,
05:40 très attentifs à tous les éléments qui vont expliquer pourquoi de telles mesures sont prises,
05:44 qui doivent être proportionnées et les justifier.
05:47 - Merci beaucoup d'être venu nous éclairer ce matin avec des mots simples.
05:50 Marie Arguarche, vous êtes directrice de cabinet du Préfet de Loire-Atlantique.
05:53 Bonne journée, on croise les doigts pour que tout se passe bien dimanche
05:56 à la Beaujoire et aux abords et dans le centre-ville de Nantes.
05:59 Merci beaucoup.

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