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00:00 pas d'école de la célébrité et a pas de moyens de se préparer à ça. C'est ce
00:04 qui a motivé aussi la pause qui a été finalement assez longue.
00:06 En fait on se dit souvent que c'est passé très vite et à la fois quand on se
00:19 remémore tout ce qu'on a fait, le nombre de clips qu'on a fait, toutes les
00:22 émotions qu'on a traversé, en fait on se dit qu'en 20 ans il s'est quand même
00:25 passé pas mal de trucs. Et je crois qu'on a beaucoup d'émotions en fait d'avoir
00:28 la chance de vivre ce genre d'anniversaire, voir que les chansons
00:32 impactent toujours les gens 20 ans après, c'est quand même pas donné à beaucoup
00:37 d'artistes quoi donc on est vachement heureux.
00:39 Souvent moi je dis qu'on était une bande de potes et on a fait la musique et en
00:46 fait souvent vous me rappelez à juste titre qu'on a fait de la musique et qu'on
00:49 est devenus potes après et on s'est rencontrés dans le lycée.
00:52 Avec les autres on était déjà à l'école depuis un bon moment, on se connaissait
00:56 mais on n'était pas forcément amis. Un jour on a décidé de faire de la musique
01:00 ensemble parce qu'on faisait de la musique, on faisait des instruments différents et
01:03 on a rencontré Ben assez rapidement parce qu'on cherchait un bassiste et
01:07 c'est vrai qu'on s'est d'abord réunis pour former un groupe, pour sortir
01:11 justement de cette situation que t'es un musicien un peu seul chez toi et puis
01:14 c'est cool mais alors que le fait de former un groupe, tu sais que tu veux
01:17 aller vers quelque chose qui va pouvoir se produire à l'école, lors des trucs de
01:22 fin d'année, lors de n'importe quoi d'ailleurs.
01:24 Gagner quelques points de charisme.
01:26 Forcément à l'école ouais.
01:27 C'est vrai qu'on écoutait vraiment les mêmes choses, ça a commencé c'était les Guns, Metallica,
01:36 on a été impacté par toute la scène de Seattle donc Pearl Jam, Nirvana,
01:40 Alice in Chains, Soundgarden.
01:41 En fait au début donc on répétait ensemble et puis très très
01:44 rapidement on s'est retrouvé à passer tout notre temps libre à l'école
01:47 ensemble également quoi.
01:53 Je pense que cette photo parle d'elle-même, je pense qu'on y voit quatre jeunes...
01:59 Je sais pas si j'aurais misé sur eux.
02:01 Franchement sur cette photo j'aurais pas misé sur nous.
02:03 T'étais pas content mon Nico sur cette photo là ?
02:05 Non je pense que j'essayais de prendre la pose des gars que je voyais sur...
02:10 Sur les pochettes ou les magazines.
02:13 Je pense qu'on rêvait d'être les groupes qu'on adorait, clairement on rêvait d'être des rockstars.
02:22 À l'époque on se disait ça peut vraiment être notre porte de sortie quoi.
02:25 On est bon là-dedans, on aime ça, faut y aller.
02:28 On en parle rarement parce que déjà il y a 90% des gens qui pensent que le premier album c'est le chemin.
02:37 Je sais parfois il y a des fans qui sont fâchés parce que moi je l'assume pas totalement ce premier album
02:42 parce que je pense qu'on découvrait vraiment le métier, on apprenait vraiment.
02:45 Particulièrement en tant qu'auteur, il y a des textes qui sont pas ouf.
02:50 Mais il y a quelques chansons qu'on nous demande souvent de jouer sur scène, les fans hardcore.
02:55 On savait qu'on avait une marge de progression énorme.
03:01 Donc source de motivation oui quelque part.
03:03 En tout cas on n'a pas eu peur de se dire "c'est foutu, c'est trop dur".
03:08 On s'est dit "non on va bosser plus, ça va le faire".
03:10 Pour le public je pense que c'était une explosion assez rapide.
03:18 Pour nous on a vécu ça de façon un peu plus progressive, un peu plus étape par étape.
03:22 Il y a le chemin qui commence à passer en radio.
03:24 Puis en fait c'est "Dernière danse" qui a fait exploser le groupe parce que c'est notre plus gros succès encore aujourd'hui.
03:29 Tous les titres passent à la radio, tu te dis "qu'est-ce qui va se passer, on va faire tout l'album comme ça ?"
03:33 Et donc là tu sens que le truc dépasse un petit peu ce que nous on avait imaginé.
03:38 Il n'y a pas d'école de la célébrité, il n'y a pas de moyen de se préparer à ça.
03:46 C'est ce qui a motivé aussi la pause, qui a été finalement assez longue.
03:49 Quand ça impacte trop ton quotidien.
03:52 Mais c'est vrai qu'il y a un moment où c'était difficile de sortir dans la rue, tu perds ta liberté.
03:57 Quand je vois les interviews des jeunes artistes qui explosent, ils disent exactement la même chose.
04:02 Donc je crois qu'on vit tous à peu près ce truc-là, ce truc que tu désires plus que tout le monde.
04:06 Et en fait tu te dis "c'était pas mal aussi la vie avant quand j'étais tranquille".
04:15 Sûrement, je pense que quand tu es jeune, la critique t'y accorde beaucoup d'importance.
04:21 Après, je pense que l'avantage c'était de ne pas être seul, c'était d'être en groupe.
04:24 De toute façon en France, quoi que tu fasses, c'est un pays très critique.
04:28 Et c'est comme ça, c'est culturel.
04:30 Et du coup je pense qu'on en a rapidement fait une force aussi.
04:33 C'est-à-dire que ça nous a consolidés entre nous.
04:36 Quand tu marches, c'est normal aussi que t'énerves certains qui n'ont pas envie que tu marches.
04:40 C'est de bonne guerre on va dire.
04:41 Moi je crois que je compensais pas mal par le lifestyle.
04:44 Parce qu'on utilisait quand même des codes dans les clips et tout ça,
04:47 qui étaient vraiment issus de même, je dirais même plus loin que le rock,
04:51 parce qu'on écoutait aussi beaucoup de métal et tout.
04:53 Et on utilisait certains codes de ça, mélangés à la chanson française qu'on a toujours aimée.
04:58 C'est ce qui fait d'ailleurs je pense la singularité de ce groupe, ce mélange un peu spécial.
05:02 Et moi je sais que j'avais un côté "ah ouais on est pas des rockeurs"
05:05 et du coup c'était les soirées, les bagarres, les machins, tout ça.
05:09 Comme si j'avais besoin de me légitimer à ce niveau là.
05:15 J'avais demandé à ce que ce soit que des artistes qu'il y ait dans mon téléphone.
05:23 C'était important que ce soit des artistes qu'on apprécie ou qu'on admire.
05:26 Et l'autre truc qui était important c'était que eux aient une connexion avec le morceau qu'on leur proposait.
05:32 Et puis nous on aimait bien aussi l'idée de créer un pont entre nous
05:37 et des gens qui sont un petit peu plus jeunes que nous.
05:39 C'était bien au final.
05:40 On avait des univers différents mais avec des similarités.
05:47 Du coup c'était assez naturel.
05:48 C'est assez insouvant mais l'impression que ça fait 10 ans qu'on travaille ensemble
05:52 et qu'on n'a pas à tourner en rond sur des trucs, c'était naturel.
05:57 C'était vraiment super.
05:57 On a fait "Je cours" avec lui et on a aussi une chanson sur son album.
06:00 Je l'appelle au téléphone et je dis "mec c'est incroyable,
06:03 mes parents n'arrivent pas à reconnaître quand c'est toi ou quand c'est moi qui chante".
06:06 Il éclate de rire et me dit "moi mes parents c'est pareil".
06:08 Visiblement on a quand même des voix assez proches.
06:10 Donc pareil, c'était assez naturel de faire le truc avec lui.
06:14 Moi j'ai vécu un peu tous les cas de figure.
06:20 J'ai pas vécu des trucs atroces on va dire.
06:22 J'étais un peu effacé.
06:24 J'ai surtout observé les situations.
06:26 C'est plus ça qui m'a marqué qu'une expérience personnelle.
06:29 Quand tu vois des gamins qui font moquer tous les jours.
06:32 Comme dans le clip à l'époque de "Je cours" qu'on a essayé de dégister.
06:35 Ce qu'on nous dit souvent c'est que 20 ans après, le texte il a pas bougé malheureusement.
06:40 Là où on est optimiste c'est qu'à l'époque on en parlait pas du tout.
06:44 Aujourd'hui on en parle énormément.
06:45 Mais c'est vrai qu'il y a une forme de tristesse de voir que ce texte a encore une résonance aujourd'hui.
06:50 On a des nouvelles, il va bien.
06:55 Il habite en Italie.
06:57 Sa femme est italienne.
06:58 C'est un changement de vie radical, tu changes de pays, tu changes de culture et tout.
07:02 Ça m'aurait pas déplu de vivre à Rome.
07:05 Bien sûr, bien sûr.
07:11 On s'est jamais arrêté de composer après "La part des lions".
07:14 Là on a déjà pas mal de morceaux.
07:16 À chaque fois moi je m'excite tout de suite et je fais 10 morceaux.
07:19 Je dis "Ah ça y est l'album est prêt".
07:21 Généralement il en reste une ou deux max de la première salve.
07:25 Donc j'ai une faculté à m'emballer comme ça.
07:27 Mais ouais, il y a déjà des morceaux qui sont en route.
07:29 J'ai pas pu résister à écrire un texte sur les gamins.
07:37 Forcément il fallait que ça arrive un jour.
07:39 Je crois que j'ai fait un texte où je raconte tout ce que j'ai sur le cœur.
07:42 Le texte il fait trois pages.
07:45 Ça va être cool encore en live de me souvenir de toutes les paroles.
07:48 Je fais un peu un état des lieux, de l'état d'esprit dans lequel je suis,
07:52 dans un monde qui est quand même un peu malade.
07:54 Voilà on essaie toujours d'exorciser un peu ces trucs là.