La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra était l'invitée de l'After Foot ce lundi sur RMC. Elle a notamment expliqué comment elle comptait améliorer la sécurité dans les stades et à leurs abords.
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00:00 donc une initiative globale
00:02 dans laquelle on clarifie les rôles et les responsabilités
00:05 et dans laquelle chacun prend sa part.
00:08 Et une première mesure qu'avec Vincent Labrune,
00:11 on s'est dit qu'on n'allait pas très tôt au mois de janvier,
00:14 c'est la signature d'une nouvelle convention entre l'État,
00:19 justice, intérieur, sport et la LFP,
00:22 de manière à clarifier sur le plan à la fois spatial,
00:25 cf tous les attermoements qu'il y a eu autour de OMOL
00:28 quand c'est sur la voie publique, qu'est-ce qui se passe,
00:30 qui est responsable de quoi, etc.
00:32 et temporel, en reprenant le truc de bout en bout,
00:35 le processus de préparation des rencontres en amont des matchs,
00:39 jusqu'au rétexte, jusqu'au retour d'expérience, au debriefing
00:44 qu'il faut faire en aval des rencontres,
00:45 j'aime dire a fortiori si elles se sont mal passées,
00:48 comme ce qu'on a connu dans le premier épisode OMOL.
00:51 - Attendez, que veut dire ça pour être très clair ?
00:53 Les alentours du stade, la responsabilité...
00:56 - Ce qui souvent se passe, c'est quand un match se passe mal,
00:59 en fait, c'est à la fin sur le plan médiatique que le truc se solde,
01:02 et éventuellement, s'il y a des sanctions,
01:04 c'est la commission de discipline d'un côté,
01:06 et c'est éventuellement le juge pénal de l'autre.
01:09 Et il n'y a pas de debriefing,
01:11 il n'y a pas de moment où on revient sur quel a été le manquement,
01:14 quel a été l'enchaînement des responsabilités,
01:17 à part dans le cadre de ces enquêtes pénales.
01:19 Et donc il faut systématiser,
01:21 ça on est très clair avec la Ligue sur le fait qu'on le veut absolument,
01:24 systématiser ces retours d'expérience pour améliorer les choses,
01:28 et que les DSS, les références supporters,
01:31 les équipes préfectorales, le coup d'après,
01:33 elles puissent ajuster, tirer toutes les conséquences
01:36 de ce qui se sera passé.
01:37 - Concrètement, après le...
01:39 C'est ça dont tu veux parler ?
01:40 - Non, je voulais demander, après le OMOL, il n'y a pas eu de debriefing ?
01:43 - Il y a eu une enquête, le procureur a ouvert une enquête,
01:48 et donc, de facto,
01:51 la machine judiciaire s'est mise en mouvement.
01:54 Mais moi, ce que je veux qu'on arrive à faire,
01:57 c'est un debriefing entre les acteurs du football,
02:00 qui au match d'après,
02:01 et avec le partage des bonnes pratiques
02:04 pour des rencontres sur d'autres parties du territoire,
02:07 rendent le système apprenant,
02:08 et va nous permettre de faire émerger une solution à la française,
02:11 qui soit régulièrement renforcée.
02:13 - Oui, madame la ministre, excusez-moi, mais moi je ne comprends pas.
02:15 Après ce fameux OMOL,
02:17 moi ce que j'aimerais savoir, ce que j'aimerais que vous mettiez en place,
02:20 c'est, il va se passer quoi
02:23 si un prochain match donne les mêmes faits ?
02:25 - Mais c'est un très bon exemple.
02:27 - Parce que là, en fait, il n'y a pas eu de responsable finalement.
02:28 Personne n'était responsable.
02:30 Il y a eu un carcaillassé, un entraîneur avec le visage en sang.
02:33 - On a rejoué le match comme s'il n'y en avait rien.
02:34 - Il n'y a personne, aucun responsable.
02:36 Deux semaines après, on a rejoué le match au stade.
02:38 - Sauf que la préfète, Frédérique Camilleri,
02:40 pour le match deuxième épisode du 6 décembre,
02:43 elle avait écrit une lettre extrêmement explicite aux deux clubs,
02:47 en expliquant les différentes conditions
02:49 qui devaient être posées
02:51 pour qu'elle accepte que le match se tienne
02:53 et en tirant les leçons de tout ce qui avait dysfonctionné
02:58 le 29 octobre.
02:59 - Ça veut dire quoi ? Elle envoie un crée et des charges,
03:00 bon, on peut respecter ça, sinon on ne fait pas le match ?
03:02 - Voilà, on change le trajet,
03:03 on change l'emplacement de l'hôtel,
03:07 on change les horaires, on change le look du bus,
03:09 on change toute une série de paramètres.
03:12 Et ça n'a pas plu sur le moment,
03:13 mais elle a tiré les leçons de cet échec du 29 octobre.
03:18 Ça, il faut qu'on le systématise.
03:20 Mais ce n'est pas tout.
03:22 Moi, j'insiste beaucoup sur cette préparation-là.
03:25 Il y a après d'autres éléments.
03:26 J'ai évoqué la clarification des rôles et des responsabilités,
03:29 j'ai évoqué la généralisation du policier,
03:32 référent, supporter, visiteur,
03:34 j'ai évoqué la revalorisation du rôle du référent, supporter.
03:38 Je pense aussi qu'il faut qu'on durcisse notre politique pénale.
03:42 Je pense que les interdictions judiciaires de Stade,
03:45 aujourd'hui, qui pèsent pour 5 ans,
03:47 dont on a fait en sorte, dans la loi du 19 mai dernier,
03:50 qu'elle puisse être automatiquement prononcée
03:53 pour les cas les plus graves,
03:54 comme une peine complémentaire systématisée,
03:57 il faut qu'elle soit plus largement appliquée,
03:59 en volume et aussi en durée.
04:02 Qui sait aujourd'hui qu'elles sont pour 5 ans ?
04:04 Moi, j'entends tout de suite qu'on veut aller s'aligner
04:07 sur les Anglais qui ont 10 ans,
04:09 les Allemands qui ont 8 ans,
04:10 mais avant d'inventer une nouvelle loi,
04:12 une énième nouvelle loi,
04:13 faisons d'abord en sorte
04:15 qu'elle soit appliquée pour 5 ans
04:17 et de manière systématique.
04:19 Aujourd'hui, on est sur des niveaux en volume
04:21 qui sont décalés par rapport à nos voisins européens comparables.
04:24 - Donc en gros, on est quoi ? On est trop marxistes ?
04:25 On n'est pas assez sévères ?
04:26 - On est 6, 8, 10 fois inférieurs
04:30 à ce qui se passe à l'étranger.
04:31 - On l'a vu avec le supporter de Bordeaux, de Bordeaux-Rodin.
04:32 - C'est pas normal.
04:33 - Ça, je suis d'accord.
04:34 - Le garde des Sceaux, Éric Dupont-Moriti, le dit lui-même.
04:37 Il a pris l'initiative de créer des références sport dans les parquets.
04:41 Il a donné cette impulsion-là.
04:43 Il a dit qu'on irait faire cette mission en Angleterre
04:45 pour regarder comment le système s'était adapté de bout en bout.
04:49 Et on veut même, je sais que certains considèrent que c'est un gadget,
04:52 je ne le pense pas du tout,
04:53 rappeler sur les billets
04:56 quelles sont les peines
04:58 auxquelles s'exposent les personnes
05:00 qui contreviennent aux lois et réglements,
05:03 qui commettent un certain nombre de délits,
05:05 voire de crimes, je ne reviens pas là-dessus.
05:08 Non mais c'est important !
05:09 Ce rappel à la loi est extrêmement important.
05:12 - On ne parle pas de peine pénale éventuelle pour des faits délictueux ?
05:14 - On parle d'interdiction judiciaire de stade
05:17 appliquée avec toute la sévérité nécessaire.
05:19 On a la capacité d'en imposer pour 5 ans.
05:22 On a la capacité de les systématiser.
05:24 Il faut que notre approche là-dessus
05:26 se cale sur le nouveau droit que nous avons créé
05:29 avec Éric Dupont-Moriti et Gérald Darmanin.
05:32 - Donc une sorte d'accord entre...
05:35 - Une convention contre la ligue et l'État
05:37 pour reclarifier les rôles et les responsabilités.
05:39 - Et les peines appliquées.
05:40 - La préparation des rencontres en amont
05:42 avec le référent supporter, le policier référent supporter visiteur.
05:46 La volonté que nous avons de durcir
05:50 le sujet des IJS.
05:53 Et c'est pas tout !
05:54 Moi j'ai besoin d'avoir aussi des clubs
05:57 qui mouillent la chemise sur les interdictions commerciales de stade.
06:00 Parce que la justice met nécessairement du temps à intervenir.
06:04 Il y a le temps de l'enquête, il y a d'autres urgences,
06:06 il y a l'engorgement de tribunaux.
06:07 - Vous avez le sentiment que les clubs ne font pas le jeu ?
06:09 Lyon le fait.
06:10 - Les clubs connaissent exactement la situation.
06:14 Ils connaissent par cœur, au détail près,
06:16 la situation qui concerne leurs supporters.
06:19 Certains clubs le font extrêmement bien.
06:21 D'autres ne jouent pas suffisamment le jeu.
06:24 Pour x et y raisons, historiques, culturelles,
06:26 et c'est ça qu'il faut qu'on casse ensemble.
06:28 - Mais ils sont réceptifs !
06:30 - Mais oui ils sont réceptifs !
06:32 J'ai eu Laurent Nicolin ce week-end,
06:34 j'ai eu Jean-Pierre Cailliau ce week-end,
06:36 oui, il y a une volonté de...
06:37 - Moi parfois.
06:38 - Sur d'autres sujets,
06:40 Connex,
06:41 j'ai eu un Jean-Pierre Rivière,
06:43 oui, ils ont envie d'agir,
06:46 mais on a besoin que...
06:47 - Parfois.
06:48 - Et sans parler de Pablo Longoria,
06:49 avec qui je me suis entretenue à de très nombreuses reprises,
06:53 de tout cela dans la période récente.
06:54 - Oui d'accord, mais moi je ne doute pas que quand ils vous parlent...
06:56 - Moi je veux qu'ils s'engagent.
06:57 C'est pour ça que je parle d'une initiative globale,
06:59 avec tous les acteurs,
07:00 c'est parce que je les veux autour de la table,
07:02 comme je veux les assos de supporters.
07:04 Et ce matin, les assos de supporters,
07:06 je leur ai demandé de s'engager avec nous.
07:07 Je leur ai demandé de condamner la violence,
07:10 et je leur ai demandé de proposer des mesures
07:12 et de réaffirmer avec nous leur volonté absolue
07:16 de trouver cette issue française,
07:17 ce modèle français qui sera une réponse à la violence.
07:19 - Je ne peux pas vous encourager à cela,
07:20 parce que pour l'instant,
07:21 je n'arrive pas à m'enlever de la tête,
07:23 peut-être que vous le ferez
07:24 et que vous réussirez ce grand changement.
07:26 Pour l'instant, les dirigeants,
07:28 historiquement,
07:30 m'ont toujours donné l'impression
07:32 d'une certaine forme de lâcheté sur ce sujet,
07:35 de vouloir immédiatement renvoyer la responsabilité
07:38 sur les pouvoirs publics.
07:39 Ce n'est pas notre problème, grosso modo.
07:41 D'une réflexion toujours très individualiste,
07:44 chacun son petit club,
07:45 mais pas de réflexion d'ensemble
07:48 où tous les dirigeants,
07:49 pour le bien du football français,
07:50 se mettraient d'accord sur une façon de faire,
07:54 comme vous l'avez appelé, à la française.
07:56 Pour l'instant,
07:57 cette façon de penser,
07:59 et ça, elle vaut aussi dans les domaines économiques,
08:02 dans tous les autres domaines du football,
08:04 mais puisqu'on est là pour parler de la sécurité,
08:06 dans ce secteur,
08:07 ça, pour moi, il n'y arrive pas.
08:10 - J'en ai cité un, je vais reprendre.
08:12 Reprenons les propos de Laurent Nicolin,
08:15 après ce qui s'est passé Montpellier-Brest.
08:17 - Oui, je m'en souviens très bien.
08:19 - Il a été extraordinairement courageux
08:22 et il a triché.
08:24 Les sanctions sportives qu'il prend, c'est...
08:26 Il est au rendez-vous,
08:28 je suis désolée,
08:30 mais un club comme Lens gère nickel,
08:32 nickel aussi la situation.
08:34 [SILENCE]