L'invité du jour - Lambert Wilson

  • l’année dernière
Thomas Sotto et Marie Portonalo reçoivent Lambert Wilson, il est à l'affiche du film « 5 hectares » réalisé par Émilie Deleuze.
Transcript
00:00 Vous entendez ce bruit ?
00:02 C'est un bruit de tracteur.
00:04 Je crois que c'est Lambert Wilson qui a son tracteur pour nous rejoindre sur le plateau de Télématin.
00:09 Il vient nous présenter le film 5 hectares qui sera en salle le 27 décembre prochain.
00:13 Il est là, évidemment c'était une blague.
00:15 Bonjour Lambert Wilson.
00:16 Bonjour, bienvenue.
00:17 Merci de nous voir.
00:18 Vous êtes hyper classe pour conduire un tracteur.
00:19 Hyper chic.
00:20 Eh bien bien sûr, on est classe à la campagne, absolument.
00:22 C'est magnifique.
00:23 Vous avez trouvé une place facilement ?
00:25 Oui, j'ai forcé ma place.
00:27 Vous avez bien fait.
00:28 Vous avez vraiment appris à conduire un tracteur ?
00:31 Réveillons-nous, un tracteur c'est facile à conduire.
00:33 On a l'impression que c'est un truc incroyable d'avoir conduit un tracteur,
00:36 mais c'est quand même un des véhicules les plus faciles à conduire
00:39 puisque tout s'aplatisse sur son passage.
00:42 Donc c'est facile.
00:43 C'est Attila, c'est la conduite Attila.
00:45 Un petit peu, ça donne une super puissance, c'est clair.
00:47 5 hectares, c'est donc le film que vous venez nous présenter aujourd'hui.
00:50 Il sort le 27 décembre, c'est l'histoire de Franck, vous,
00:52 qui veut quitter la ville et qui décide de s'acheter une maison de campagne
00:55 avec 5 hectares de terre et il veut son tracteur plus que tout.
00:59 Petit avant-goût, on en parle juste après.
01:01 Vous croyez que je vais vous tuer ?
01:11 Non, non.
01:12 Je ne peux pas vous couvrir 5 hectares de puissance.
01:14 Pour lui, je suis un charlot.
01:15 Parce que tu n'es pas un charlot, peut-être ?
01:17 Mais justement, le seul moyen d'être crédible à ses yeux,
01:19 c'est d'avoir un tracteur.
01:20 Un tracteur, c'est un statut.
01:24 Je suis à Moussac, c'est une centaine de kilomètres, un peu plus.
01:26 C'est un tracteur que je vous vends là, c'est pas une berline.
01:28 Il y a un moteur, non ?
01:29 Vous savez conduire ?
01:33 Vous vous installez ?
01:37 Oui, enfin, 5 hectares.
01:38 5 hectares, c'est peu, mais c'est déjà trop tard pour faire demi-tour.
01:42 Vous, vous voyez, dans la ferme des 10 000 cochons, là ?
01:46 Vous êtes quoi ? Non, attendez, me dites pas.
01:48 Parisiens.
01:49 Des gars qui viennent jouer les paysans pendant les vacances.
01:51 Ce n'est pas Center Park ici, d'accord ?
01:52 C'est bon !
01:54 C'est Léo, la femme de Franck.
01:59 Est-ce que tu sais où il est ?
02:01 Alors, ce film, c'est un peu le choc des cultures entre les campagnards,
02:13 enfin les gens qui vivent à la campagne, et les citadins.
02:16 Vous aussi, dans la ville, envers Wilson, vous vous êtes installés en Bourgogne, il me semble.
02:19 Ça s'est passé comment, l'intégration ?
02:22 Il n'y a pas d'intégration.
02:23 Ça fait 40 ans que je suis né au rural.
02:26 Je suis en Bourgogne, dans deux régions différentes,
02:29 et je pense qu'on n'est jamais intégrés.
02:30 C'est normal, on vient d'ailleurs.
02:32 Et je pense que si j'étais moi-même, depuis des générations, à la campagne,
02:35 je verrais arriver les Parisiens d'un œil un tout petit peu méfiant.
02:38 Ah, donc vous avez été accueilli en mi-figue ?
02:41 Mais c'est aussi la célébrité.
02:42 Alors, ça, c'est vrai qu'on n'est pas un personnage normal,
02:45 donc il y a une petite résistance, une petite méfiance.
02:48 Vous êtes quel genre de néo-rural ?
02:50 Vous faites partie de ceux qui ne supportent pas le bruit du coq,
02:53 qui trouvent que le tracteur fait trop de zuc,
02:54 il y a pas mal d'histoires comme ça, il y a même eu des procès, ce genre de choses ?
02:57 Ah non, non, non, moi j'aime bien tout à la campagne.
03:00 En fait, le personnage que je joue, il ne s'est pas vraiment un néo-rural,
03:05 dans la mesure où lui, c'est juste une maison de campagne.
03:06 Il n'y a aucun projet, ça c'est clair.
03:08 Moi, j'avais un projet de vraiment vivre.
03:11 Maintenant, je fais aussi mon électricité, parce qu'il a la chance d'être sur une rivière.
03:14 Je suis indépendant écologiquement, ce qui est important.
03:18 J'ai des pieds beaucoup plus implantés dans la boue que Franck.
03:23 Mais Franck, c'est juste une maison de campagne.
03:24 Oui, mais il s'investit quand même, puisqu'il veut absolument son tracteur,
03:27 il veut conserver son terrain.
03:28 Mais parce qu'en fait, il est obsédé, il veut être légitime,
03:31 auprès, aux yeux de son voisin qui est cultivateur.
03:34 Et donc, il se met dans la tête qu'il faut avoir l'objet symbolique du cultivateur, un tracteur.
03:39 Alors, est-ce que c'est pour ça que vous avez accepté le rôle ?
03:43 Parce que finalement, la terre, ça devient votre élément.
03:46 Non, c'est parce que j'en ai...
03:47 Alors, dit-il en arrivant habillé, sur mesure...
03:50 Oui, mais vous êtes très, très chic.
03:52 Non, mais j'ai toujours l'impression qu'on me donne des rôles de citadin sophistiqué.
03:56 J'avais envie d'un personnage plus rural, comme ce qu'est mon quotidien, d'une certaine façon.
04:01 Et qu'Émilie Deleuze, la réalisatrice, m'a permis de faire un personnage
04:04 qui part du parisien, chercheur à l'Institut Pasteur, un petit peu méticuleux et analytique,
04:11 comme ça, vers quelqu'un qui va finalement trouver une autre vie, se salir,
04:15 et ouvrir les yeux sur son environnement.
04:17 Vous pensez qu'on peut devenir agriculteur ou que c'est vraiment un truc à la naissance ?
04:21 Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, c'est pas inné.
04:24 On devient agriculteur. Il y a énormément de gens qui s'installent et qui font de l'agriculture,
04:28 bio ou pas bio, mais... Non, non, non, c'est un travail.
04:32 Je veux dire, c'est un travail que... Voilà.
04:34 Alors, c'est plus facile pour les gens qui sont fils d'agriculteurs
04:37 parce qu'on leur permet plein de choses, d'avoir accès à des terres agricoles, etc.
04:41 Donc, quand on n'est pas agriculteur de statut, c'est beaucoup plus difficile.
04:45 Mais non, c'est une décision qu'on prend.
04:48 Vous parlez des rôles un peu de bourge citadin qu'on vous proposait souvent.
04:52 Quel est le rôle que vous aimeriez jouer, par exemple, qu'on vous a jamais proposé ?
04:55 Je n'y pense pas du tout parce que je n'ai aucune imagination.
04:57 C'est vrai, il n'y a rien à part méchant, par exemple, dans un film.
05:00 J'en ai fait beaucoup, mais simplement, c'est comme écrire.
05:05 La feuille blanche, se dire "Ah ben voilà, qu'est-ce qu'on raconte comme histoire ?"
05:11 Je ne sais pas. Je me mets complètement à la disposition des auteurs, des metteurs en scène.
05:17 Alors oui, dans tout Shakespeare ou dans tout le théâtre, il y a des rôles incroyables.
05:21 Les Rois, Shakespeare, rien, tout ça. J'adorerais faire ça.
05:24 Mais je ne propulse moi-même rien. Je suis une passionniste totale.
05:26 Vous jouez Yves Montand, parce que vous adorez Yves Montand depuis que vous êtes tout petit.
05:29 Je crois que c'est vraiment un artiste qui a beaucoup compté pour vous.
05:32 On a même fait une petite photo. Il y a peut-être un petit air de ressemblance quand même ?
05:36 Oui, pas vraiment. En fait, j'adorerais parce que d'abord, j'ai travaillé son répertoire musical.
05:40 On a le même timbre, la même tessiture.
05:42 Vous l'avez chanté.
05:43 Je ne sais pas pourquoi, ça traîne un peu. Ils ont un acteur en tête, surtout depuis très longtemps,
05:48 les producteurs qui voudraient le produire. Donc respect. Je ne vais pas moi trépigner en disant…
05:54 Ça ne vous dépaierait pas si on vous le proposait ?
05:56 Je le connais bien. J'aimerais bien le jouer.
05:59 Vous savez, on a demandé la Légion d'honneur tout à l'heure.
06:01 Alors, on peut demander le rôle d'Yves Montand pour Lambert Wilson.
06:03 Pourquoi parler de Légion d'honneur en ce moment ? Ça porte mal à l'heure.

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