C'est le navigateur français qui monte, qui monte.
Et en plus, il est montpellérain.
Le skipper Achille Nebout est notre invité ce matin dans le 6/9.
Il vient de terminer 2ème de la dernière transat Jacques Vabre dans la catégorie des class 40.
Achille Nebout, qui a appris à naviguer dans la baie d'Aigues Mortes, vit désormais en Bretagne, mais n'oublie évidemment pas ses racines héraultaises.
Il est de passage ces jours-ci dans la région.
Il a donc accepté de faire un détour par nos studios ce matin.
Et en plus, il est montpellérain.
Le skipper Achille Nebout est notre invité ce matin dans le 6/9.
Il vient de terminer 2ème de la dernière transat Jacques Vabre dans la catégorie des class 40.
Achille Nebout, qui a appris à naviguer dans la baie d'Aigues Mortes, vit désormais en Bretagne, mais n'oublie évidemment pas ses racines héraultaises.
Il est de passage ces jours-ci dans la région.
Il a donc accepté de faire un détour par nos studios ce matin.
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00:00 Terminé deuxième de la dernière Transat Jacques Vabre dans la catégorie des classes 40,
00:04 Achille Nebou a appris à naviguer dans la baie d'Aigues Mortes, il est avec nous ce matin.
00:08 Soyez le bienvenu Achille.
00:09 Merci beaucoup, bonjour.
00:10 Justement, la baie d'Aigues Mortes, la météo nous dit qu'elle va être assez agitée cet après-midi,
00:14 est-ce que c'est un temps à prendre la mer ou pas ?
00:16 J'ai entendu 90 km/h, non il faut mieux éviter.
00:19 Ah ouais, là c'est trop là ?
00:20 Ouais là c'est un peu trop.
00:21 Il faut du vent mais pas trop non plus quoi.
00:22 Pas trop, ça peut être dangereux quand même quand il y a trop de vent.
00:24 90 c'est un force...
00:26 Je sais pas combien ça fait, force 8 peut-être ?
00:28 Force 8, ah ouais quand même.
00:29 Ça commence à faire beaucoup 90 km/h.
00:31 Bon c'est des rafales etc. mais on évite quand même.
00:33 Vous avez connu la baie d'Aigues Mortes, enfin beaucoup plus calme en termes de vent non ?
00:37 Ouais, je l'ai connu un peu dans toutes les conditions, la baie d'Aigues Mortes elle est quand même...
00:40 On a plein de conditions météo différentes mais effectivement des fois c'est plus calme
00:43 et c'est plus sympa pour apprendre à naviguer.
00:45 Alors Achille, on est ravi de vous recevoir dans ce studio ce matin
00:47 parce que très régulièrement on donne vos résultats dans le 6-9
00:51 et ils sont de mieux en mieux vos résultats.
00:54 Deuxième dans la dernière Transat Jacques Vabre dans la catégorie des classes 40.
00:59 Dernier bon résultat, ça remontait à la solitaire du Figaro.
01:03 L'année dernière, ouais.
01:03 L'année dernière vous étiez déjà sur le podium.
01:06 Troisième, bon ben la prochaine c'est la victoire.
01:09 Ouais ouais, la dernière marche est toujours la plus compliquée.
01:12 Mais en tout cas je suis très content de ces deux dernières années
01:14 et ouais ouais, j'ai envie de continuer.
01:16 Et la solitaire du Figaro qui est, on le dit, une course en solitaire
01:20 la plus difficile pour les navigateurs
01:23 avant le Vendée Globe, une course comme ça.
01:25 Mais c'est vraiment une performance.
01:27 Alors là sur la Transat Jacques Vabre, vous faisiez équipage
01:30 et c'est d'ailleurs déjà un tandem qui fonctionne depuis déjà un certain temps
01:33 avec Gilles Dasmaé ?
01:35 Ouais, ouais, ouais, tout à fait.
01:36 Depuis on a commencé à naviguer ensemble cette année.
01:39 On naviguait l'un contre l'autre en Figaro.
01:40 On était concurrents mais aussi très bons amis.
01:43 Et moi j'ai demandé à ce qu'il m'accompagne cette année dès l'été dernier
01:47 donc ça fait plus d'un an.
01:50 Et il a accepté, on a fait toutes les courses ensemble cette saison
01:52 et je pense qu'on a été un duo très efficace
01:54 et surtout on s'est très très bien entendus.
01:56 On a pris beaucoup de plaisir à naviguer ensemble
01:58 donc ça pour moi c'est le plus important.
01:59 Avec un gros coup de flip pendant cette course
02:02 puisque Gilles Das a été... Il a pris quoi ?
02:05 Il a volé dans le bateau sur 4 mètres
02:08 et il a fini la tête la première sur une des cloisons de structure du bateau.
02:11 Inanimé ?
02:12 Ouais, inconscient pendant quelques secondes.
02:14 Heureusement pas trop longtemps et j'ai réussi à le ramener assez rapidement.
02:17 Mais c'est vrai que ça c'est un peu le cauchemar de tout navigateur
02:21 d'avoir son coéquipier qui se blesse très gravement.
02:24 Dans ces cas-là, il se passe quoi dans la tête ?
02:27 Déjà on veut le mettre en sécurité la personne
02:31 donc on le met en sécurité, on l'allonge,
02:32 on vérifie quand même que toutes les fonctions vitales marchent
02:36 et ensuite on met en sécurité le bateau
02:38 parce que là en plus il y a beaucoup de vent et beaucoup de mer forcément quand ça arrive
02:42 et ensuite on déclenche un peu la chaîne de secours on va dire.
02:46 On a toute une check list à faire et notamment appeler les médecins de course
02:50 qui sont disponibles 24h/24 et qui vont nous dire un peu la marche à suivre rapidement.
02:55 Vous avez vous-même une petite formation médicale pour réagir ?
02:59 Tout à fait, on a un stage de survie en mer ça s'appelle,
03:02 plus médical premier secours qu'on doit recycler tous les 5 ans
03:05 pour ne pas oublier les bons réflexes.
03:08 D'ailleurs je dois recycler ce stage-là en février prochain.
03:11 C'est vrai que là ça faisait 5 ans, j'avais peut-être oublié quelques petits trucs.
03:15 Du coup ça vous a remis dans le truc.
03:16 Mais avant chaque course aussi on a des briefings sécurité qui nous rappellent un peu les bases.
03:19 Donc c'est très réglementé.
03:22 Si vous deviez appeler les médecins, ils interviendraient en combien de temps ?
03:26 Les médecins ne peuvent pas trop intervenir,
03:27 par contre ils peuvent diagnostiquer un peu le problème à distance
03:31 et nous dire dans la pharmacie de bord qui est très complète
03:33 qu'est-ce qu'il faut utiliser, les soins qu'il faut apporter.
03:36 Et surtout si c'est vraiment très grave, déclencher la chaîne de secours avec la direction de course.
03:41 Dans ce cas-là on était au plein milieu de l'Atlantique,
03:43 on s'en était appelé un cargo ou quelque chose qui n'est vraiment pas idéal.
03:47 Mais ça peut être très compliqué.
03:49 Bon là ça s'est bien terminé, Gilles D'Asmey n'a pas trop de bobos,
03:52 il a retrouvé ses esprits, ça ne vous a pas empêché de terminer votre tandem 2e des classes 40.
03:57 Vous êtes arrivé à Fort-de-France il y a tout juste 3 semaines.
03:59 Ça doit être ça, un jeudi.
04:02 14h26 en plus c'est une bonne heure,
04:04 parce qu'il y a plein de gens qui vous accueillent sur le ponton.
04:06 Exactement.
04:06 Bon souvenir ça forcément ?
04:08 Très bon souvenir, les arrivées de course,
04:09 notamment sur des transats quand on arrive aux Antilles,
04:11 c'est toujours assez incroyable.
04:13 Et puis là il y avait beaucoup de monde à l'arrivée,
04:16 il y a une famille qui m'a fait la surprise de venir.
04:18 Ah oui ?
04:18 Oui, c'était très sympa.
04:20 Ils sont venus de l'héros ?
04:22 Oui, mes parents sont venus,
04:23 ils ont décidé de venir un peu au dernier moment,
04:26 sur l'émotion je pense,
04:27 mais c'était très très sympa.
04:30 Et vous n'étiez pas gagné cette 2e place,
04:31 parce que vous étiez plusieurs équipages,
04:33 mais vraiment dans un mouchoir de poche sur le final je crois.
04:35 Oui, ça a été une transat vraiment assez incroyable en classe 40,
04:38 avec des options dans l'Atlantique très marquées,
04:41 avec beaucoup d'écarts entre les bateaux,
04:43 des options très très sud, des options très très nord,
04:45 donc nous c'est celle qu'on a suivie.
04:47 Et jusqu'à la fin, on ne savait pas du tout
04:48 quelle option allait passer devant,
04:50 et ça s'est joué sur le contournement de la Martinique,
04:52 quasiment, on est arrivé très proche,
04:54 à vue quasiment, entre les 3-4 premiers bateaux.
04:57 Donc du suspense jusqu'au bout,
04:58 pour nous à bord, ce n'était pas simple à gérer cette dernière nuit,
05:02 mais ça s'est bien fini,
05:03 parce que les premiers étaient un peu trop loin devant,
05:04 on ne pouvait pas vraiment les toucher.
05:06 Par contre...
05:07 Combien d'écarts avec le premier ?
05:08 Une heure et quart.
05:10 Ce n'est pas énorme en même temps,
05:11 c'est vrai que vous n'êtes quand même pas passé loin de la victoire.
05:13 Ah non, avec le premier pardon,
05:14 beaucoup plus, 6 heures je crois.
05:15 Ah d'accord, ok.
05:16 Mais c'est rien.
05:17 Mais même 6 heures en mer, c'est rien.
05:18 Après 20 jours, c'est vrai que ce n'est pas grand-chose,
05:20 ce n'est pas grand-chose,
05:21 mais c'était assez fou comme trajectoire.
05:23 Bon alors, troisième de la Figaro,
05:25 deuxième de la Jacques Vabre,
05:28 vous êtes un navigateur qui commence à compter dans le paysage.
05:32 Oui, en tout cas, je suis très content de cette trajectoire,
05:36 depuis 2019, et quand je me suis lancé en course large,
05:39 ce n'était pas gagné.
05:40 Oui, parce que c'est votre...
05:41 Oui, vous avez encore une...
05:42 Voilà,
05:44 je ne dirais pas une petite expérience,
05:46 vous avez beaucoup d'expériences en mer.
05:47 Ah si, comparé à beaucoup de marins,
05:48 on peut dire que c'est une petite expérience.
05:50 Ou des perrons.
05:51 Donc non, je suis très content d'avoir monté comme ça,
05:54 d'avoir trouvé des partenaires qui m'accompagnent,
05:56 c'est quand même le nerf de la guerre pour faire ce sport-là.
05:58 On est soutenu par des sponsors,
06:00 et ils sont vraiment géniaux,
06:03 ils sont vraiment à mes côtés depuis maintenant deux ans.
06:05 La marie s'est prise mon énergie,
06:07 et grâce à eux, je peux faire les choses bien,
06:09 en tout cas comme je le souhaite.
06:11 Et voilà, donc...
06:12 Il y a quelqu'un qui a compté, pardon Sébastien.
06:14 Oui non, Amaris,
06:15 mais il y a une petite histoire quand même
06:16 qui est rigolote sur le sponsor,
06:18 c'est qu'Amaris, au départ,
06:19 ils vous ont suivi sur une course virtuelle,
06:22 qui est le Vendée Globe virtuel,
06:24 où vous aviez brillé,
06:26 et ils vous ont dit...
06:27 Le virtual regatta.
06:28 Voilà, on dirait bien vous soutenir dans la vraie vie,
06:31 et j'imagine qu'ils sont contents aujourd'hui.
06:32 Incroyable quand même comme histoire.
06:33 Au début, c'est un jeu vidéo ou quoi ?
06:34 Une histoire assez folle,
06:35 on s'est rencontrés sur ce jeu-là,
06:37 qui prend beaucoup d'ampleur,
06:39 et il y a beaucoup, beaucoup de participants,
06:41 et pendant le Vendée Globe 2020, encore plus,
06:42 parce qu'on était en confinement.
06:44 Et du coup, le président d'Amaris
06:47 joue beaucoup à ce jeu,
06:48 est fan de voile,
06:49 et avait espéré que quelques marins
06:50 pouvaient être sponsorisés sur le jeu.
06:51 Donc je l'ai fait courte,
06:52 mais en gros, voilà, ils m'ont contacté,
06:53 on a monté cette opération ensemble,
06:55 j'ai très bien marché sur ce jeu-là,
06:57 et ensuite on s'est rencontrés,
06:58 on a eu l'idée de poursuivre l'aventure
06:59 dans la vraie vie,
07:00 en Figaro d'abord,
07:02 pendant deux ans,
07:03 et de passer en classe 40 cette année,
07:04 et c'est vrai qu'on a une relation très proche maintenant
07:07 avec Claude,
07:08 et on écrit quelque chose de sympa ensemble, je pense.
07:11 - Alors il y a quelqu'un qui a compté aussi,
07:12 je crois, Achille, dans votre parcours,
07:13 qui est aussi un régional de l'étape,
07:15 c'est Kito, Kito de Pavon.
07:16 - Tout à fait, ouais, ouais, tout à fait.
07:17 - Il vous a un peu appris à naviguer, non ?
07:18 - Oui, c'est un peu mon mentor, Kito.
07:20 C'est un des meilleurs amis de mes parents,
07:22 il me connaît de penche depuis que je suis né,
07:24 il m'a emmené en croisière
07:25 quand il était encore convoyeur aux Antilles,
07:27 quand j'avais trois ans.
07:28 Donc ouais, ouais, et puis...
07:29 - Bon, c'est encore, il n'a encore pas eu de bol cette année.
07:32 - Ouais, il n'a pas eu de bol cette année,
07:33 il sort très tôt sur, voilà,
07:36 un départ très très chaud en baie du Havre.
07:38 On savait, enfin on sentait qu'il allait y avoir de la casse
07:41 sur ce départ-là parce que les conditions étaient très fortes
07:43 et il y avait une manœuvre un peu compliquée à faire
07:45 et malheureusement c'est tombé sur Kito,
07:47 mais ouais, c'était très chaud,
07:49 on ne faisait pas les malins du tout du tout à bord, donc...
07:51 - Il dit quoi de votre parcours, Kito, aujourd'hui ?
07:53 - Ah, il faut lui demander !
07:54 - Non mais je veux dire, il est fier, il vous appelle,
07:57 il vous a appelé pour la deuxième place ?
07:59 - Ouais, il m'envoie un message très sympa,
08:00 ça m'a fait très plaisir
08:02 et on essaie de se croiser régulièrement.
08:04 Mais ouais, c'est sympa,
08:07 c'est lui qui m'a emmené sur ma première transat en 2019 quand même,
08:09 c'est grâce à lui, je pense, que j'ai eu envie de faire ce métier-là
08:12 en le suivant sur ses années Figaro dans les années 2000,
08:14 quand moi je commençais l'optimiste.
08:16 Donc ouais, c'est sûr qu'il m'a beaucoup marqué.
08:19 - Kito De Pavon qui avait remporté cette fameuse solitaire du Figaro
08:22 qui, on le répète, est une des courses les plus difficiles.
08:25 Vous avez donc, vous aussi, démarré dans cette classe Figaro,
08:29 vous avez terminé troisième de la solitaire
08:32 et généralement l'étape derrière, c'était de passer sur les IMOCA,
08:35 les bateaux du fameux Vendée Globe et du Tour du Monde.
08:38 Pourquoi vous, vous êtes passé sur la catégorie classe 40,
08:42 donc des bateaux un petit peu plus petits
08:43 et est-ce que le Tour du Monde, ça fait partie de vos rêves ?
08:46 - C'est vrai qu'à une époque, c'était un peu Figaro-IMOCA,
08:49 mais on faisait beaucoup plus longtemps du Figaro,
08:50 on faisait 10 ans, voire plus, du Figaro
08:52 et on passait en IMOCA sur un projet bien ficelé.
08:55 Maintenant, la marge est très haute entre le Figaro et l'IMOCA,
08:58 notamment en termes de budget.
09:01 - Le Vendée Globe, j'imagine, ça fait partie de vos objectifs ?
09:03 - Oui, le Vendée Globe à terme, j'aimerais sûrement faire cette course,
09:06 c'est un peu le Graal de notre course,
09:08 mais moi, j'y vais étape par étape.
09:09 Il y a la classe 40 qui est arrivée depuis une vingtaine d'années,
09:11 qui prend beaucoup d'ampleur
09:13 et qui propose des courses super et un plateau génial.
09:16 Donc voilà, c'est un bon tremplin.
09:17 - Et l'année prochaine, vous serez sur la course de Quito ?
09:19 - Le but, c'est de revenir naviguer en Méditerranée, ça me manque beaucoup.
09:22 Et Quito crée cette belle course en Méditerranée,
09:25 au départ de Port-Camargue,
09:26 et l'objectif, c'est d'y être, en tout cas, c'est dans le calendrier.
09:28 - Et on vous suivra, évidemment.
09:29 - Merci beaucoup.
09:30 - Avant ça, il y a deux Transatlantique, quand même.
09:32 - Bien sûr, on suivra aussi.
09:34 - Encore un beau programme l'année prochaine.
09:35 - On était content de vous avoir, Achille.
09:36 - Et suivez Achille sur les réseaux sociaux,
09:38 parce que voilà, comme c'est quelqu'un de sa génération,
09:40 il communique énormément et il y a plein d'images et de vidéos sympas.
09:43 - Merci Achille Neboux.
09:44 - Merci à vous.
09:45 - A bientôt.
09:45 - A bientôt, bonne journée.
09:46 - Merci pour cette chouette découverte 8h20.