Stéphane Travert député manchois de la majorité présidentielle - Invité de France Bleu Cotentin
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00:00 Après un feuilleton de 18 mois, la loi immigration a été adoptée hier soir à l'Assemblée nationale.
00:05 Une loi plus dure que le projet de départ, mais finalement le texte a été approuvé par 349 voix pour et 186 contre au Palais Bourbon.
00:14 Parmi ces votes contre, 20 députés du groupe Renaissance dont le manchois Stéphane Travert.
00:19 Bonjour Stéphane Travert.
00:20 Bonjour.
00:22 Une majorité fracturée, un vent de fronde au sein même du gouvernement, le Rassemblement national qui salue une victoire idéologique.
00:28 Quel est votre sentiment ce matin Stéphane Travert ? Est-ce que la majorité s'est fait piéger ?
00:33 Non, mais chacun vote aussi selon son histoire personnelle, ses convictions.
00:40 Et je le dis, le texte issu de la commission mixte paritaire, le texte issu du Sénat ne pouvait pas me convenir.
00:49 Et malgré la volonté, les tentatives à la fois du gouvernement et des membres de la commission mixte paritaire
00:55 d'y apporter plus d'équilibre, ce que nous pouvions être un certain nombre à souhaiter, ils n'y sont pas parvenus.
01:02 Et donc il y a eu une ouverture d'une brèche sur les questions du droit du solde, la déchéance de nationalité,
01:07 la préférence nationale sur les allocations et puis une réforme promise sur l'aide médicale d'État.
01:14 Moi je ne pouvais pas me retrouver dans un texte comme celui-là qui mêlait aussi ma voix à celle du Front National
01:22 et donc étant un adversaire résolu de l'extrême droite, je ne pouvais pas voter.
01:28 Mais Stéphane Travers, justement, les idées de l'extrême droite sont dans ce projet de loi,
01:32 il y a la préférence nationale, c'est vraiment quelque chose de choquant selon vous ?
01:36 Oui, moi je ne me retrouve pas là-dedans.
01:41 Le texte de départ, le texte de compromis qui avait été trouvé et travaillé par la commission des lois à l'Assemblée nationale
01:51 était une base sur laquelle nous pouvions nous retrouver et nous avions été avec quelques-uns à proposer des amendements
01:59 mais nous n'avons pas eu de débat puisque la gauche s'est fait elle-même piéger par le Rassemblement national
02:06 en déposant une motion de rejet que le Rassemblement national a voté.
02:09 Et donc nous nous sommes retrouvés avec un texte encore plus dur que ce qu'il était lorsque nous sommes sortis de la lecture
02:17 de l'Assemblée nationale et de la commission des lois.
02:21 Et donc à partir de là, dès lors où le texte du Sénat était la base, il fallait y apporter un bon nombre de modifications.
02:29 Celles-ci ne sont pas là, je ne les ai pas retrouvées dans le texte et donc avec 20 autres de mes collègues,
02:36 nous avons choisi de ne pas voter ce texte.
02:39 Une dernière question Stéphane Travers, comment la majorité peut se relever de cette épreuve ?
02:44 Est-ce que c'est un tournant dans le quinquennat ?
02:46 Pas un tournant, mais il va falloir que la majorité tire les leçons et les conclusions de cela.
02:53 Et moi je l'ai dit, j'ai eu l'occasion de dire à la Première ministre, c'est tout simplement de travailler sur des sujets
03:01 qui concernent la vie quotidienne des gens.
03:03 Qu'on aille travailler sur l'égalité des fences, qu'on aille travailler sur la culture, sur l'éducation
03:08 et sur des sujets sur lesquels nos concitoyens nous interpellent jour après jour.
03:14 Mais vous restez au sein de Renaissance, il n'y a pas de souci là-dessus, vous regardez votre carte ?
03:18 Bien sûr, je n'ai pas de carte à Renaissance, je suis adhérent à TDP, à Territoire de Progrès,
03:25 mais je suis dans le groupe des députés Renaissance.
03:30 Mais bien évidemment, on ne prend pas de décision sur un coup de tête,
03:35 on prend la trêve de Noël pour réfléchir aussi à la manière dont on doit travailler pour la suite
03:41 et conduire cette majorité pour continuer à transformer le pays.
03:45 Merci beaucoup Stéphane Travers, député de la 3ème circonscription de La Manche. Bonne journée à vous.