Marchand de journaux à Belleville depuis plus de trente ans, M'Hamed Azzouz entretient un lien personnel avec les habitués de sa boutique. Malgré le développement du numérique, il ne baisse pas les bras.
Découvrez le portrait d'Azzouz en intégralité ici https://www.humanite.fr/medias/belleville/mhamed-azzouz-dernier-marchand-de-journaux-de-belleville
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00:00 La nouvelle population qui arrive, elle ne joue pas trop de jeux.
00:03 C'est leur...
00:04 Ils sont numériques, ils sont au portable, je suis encore à des rares.
00:07 Je n'ai pas de carte bleue, je prends encore des chèques.
00:10 Une fois même un matin, il y en a qui me dit "Vous êtes en faillite monsieur ?"
00:13 Oui, je suis en faillite depuis 33 ans.
00:15 Ici, la librairie s'appelait Mélanie.
00:26 Au moment où je me suis installé là, il y avait un monsieur qui rentrait chez moi
00:30 qui venait, qui s'appelait Daniel Pénac.
00:31 C'était prof, il avait écrit un bouquin qui s'appelait "Au bonheur des ogres".
00:36 Après, il y a eu un entretemps, il a fait carabine.
00:39 Et du coup, je lui ai demandé à Daniel "Écoute, Mélanie, je voulais rajouter fait carabine".
00:43 Il m'a dit "Ok, il n'y a pas de souci, au contraire".
00:45 D'ailleurs, je suis le premier à l'avoir, à la faire carabine.
00:48 Parce que je crois qu'il y a quelques librairies qui s'appellent "La fée carabine".
00:50 Moi, je suis parmi les premiers à l'avoir.
00:51 Ah ben, ils sont là.
00:53 Je savais que vous alliez venir, j'ai dit je vais vous mettre à la portée de main.
00:55 Non, non, je vous ai quitté tout à l'heure.
00:56 Dimanche, pour lundi. Voilà, hop !
00:59 Moi, j'ai des clients, vous faites un peu le psy, vous êtes un peu le grand frère,
01:04 vous êtes un peu l'amant, vous êtes un peu le père.
01:06 Vous voyez, les gens vous racontent, vous ne pouvez pas imaginer.
01:08 Alors, monsieur Imex, il ne faut pas le prendre.
01:10 Vous n'avez pas entendu la radio ce matin ?
01:13 - Oui, j'ai entendu, mais c'est le formation qui m'a donné.
01:15 - C'est quelle formation, sur cette discrétion ?
01:17 Colvès, là-bas ?
01:19 C'est étonnant.
01:20 "Alerte sur ces médicaments".
01:21 - C'est pour ça que je voulais acheter le pari.
01:23 - Alors, ne consommez pas, il faut lui rendre.
01:25 - Je vais lui rendre.
01:26 - Non, non, il faut lui rendre.
01:27 Ah ben oui, c'est du business, ça.
01:29 - Combien il vous faut, là ?
01:30 - Deux euros.
01:31 Je suis en même temps commerçant militant.
01:34 Il y avait beaucoup de personnes âgées quand je suis installé là.
01:38 Ils venaient, ils s'assoient ici.
01:40 Il y avait encore à l'époque, en tricoté, vous voyez.
01:43 Comme disait l'autre, ça a dû payer, mais ça ne paye plus.
01:49 Ça a dû payer.
01:51 - Ça a eu lieu.
01:52 On parle de l'actualité, de ce qui se passe, les événements, la politique.
01:58 Alors, quand au moment des élections, c'est hyper intéressant.
02:01 Vous débattez avec tout le monde.
02:03 Alors, je vais être honnête avec vous.
02:05 Après moi, je pense que c'est fini.
02:07 Après, normalement, je me suis donné, on va dire,
02:11 je me suis donné jusqu'à fin 2023, voire fin 2024, avec les JO.
02:17 Ce qui me fait peur, c'est de préparer une retraite.
02:21 Mais moi, comme j'adore mon métier, puis j'adore les gens,
02:24 il y a un lien social qui risque, que je risque de, qui va me manquer, si vous voulez.
02:29 [Bruit de moteur électrique]
02:36 [Bruit de moteur électrique]
02:38 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]