Eric Revel, journaliste et ancien directeur général de LCI, à propos de la loi immigration : «Le désert idéologique est tel à gauche aujourd'hui que le dernier argument qui fait peur, c'est l'extrême droite qui arrive».
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00:00 Je crois, si vous voulez, que ça masque un grand vide, en réalité,
00:03 alors idéologique au sens premier du terme, de la gauche.
00:06 C'est-à-dire qu'en fait, le seul argument qui reste à la gauche,
00:09 qui ne met plus des grandes idées du débat national sur la table
00:13 pour que les citoyens français en discutent,
00:15 le seul argument qui reste, c'est l'extrême droite.
00:19 En fait, c'est le dernier argument.
00:21 C'est le mot valise.
00:22 C'est pour ça que moi, je ne peux pas employer le terme de préférence nationale.
00:25 Non pas qu'il me choque, mais parce que ça renvoie précisément...
00:27 Donc priorité nationale ?
00:28 Oui, si vous voulez, ou priorité aux citoyens français.
00:31 Pourquoi je dis ça ? Parce que ça renvoie évidemment au lexique du Front National,
00:34 époque Jean-Marie Le Pen,
00:35 qui alimente en fait le dernier argument qui reste à la gauche pour dire
00:39 on est meilleur et plus humaniste que les autres,
00:41 puisque, souvenez-vous de ce que disait Jean-Marie Le Pen.
00:44 Vous voyez, tout est lié.
00:46 Mais ces gens de gauche avaient moins de pudeur de gazelle
00:50 lorsque Michel Rocard avait mis dans le RSA une dose
00:54 de préférence aux citoyens français pour percevoir le RSA.
00:58 Et que je sache, Michel Rocard venait du PSU,
01:02 vous voyez, plutôt de l'extrême gauche,
01:04 et avait fait toute sa carrière au Parti Socialiste.
01:07 Quand vous posez cet argument à des présidents de départements aujourd'hui
01:10 qui refusent d'appliquer la loi...
01:11 Il y en a 32 qui refusent.
01:12 Un département de gauche, 32 départements n'appliqueront pas la loi immigration.
01:16 Eh bien, ces gens sont extrêmement gênés,
01:17 parce que là, à l'époque, il n'y avait pas de sujet pour eux.
01:21 Non, en fait, c'est ça, je crois.
01:22 Le désert idéologique est tel à gauche aujourd'hui
01:24 que le dernier argument qui fait peur qu'on serre aux Français,
01:28 c'est l'extrême droite qui arrive, qui est en train de rentrer dans Paris.
01:31 Vous savez, c'est la chanson de Serge Adjani,
01:33 "Les loups où les loups sont entrés dans Paris".
01:36 Sous-titrage Société Radio-Canada
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