Depuis maintenant presque 2 ans l’armée russe est entrée en Ukraine sous l’impulsion de Vladimir Poutine. Avant cette guerre, les terres fertiles de l’Ukraine faisaient de cette dernière l’une des premières puissances agricole mondiales. Mais entre les destructions de matériels, les champs minés, la pénurie de main d’œuvre due à l’appel sous les drapeaux, les évolutions des cours des matières premières, les routes d’exportation bloquées ; comment les agriculteurs ukrainiens vivent au jour le jour ce conflit et quelles conséquences cela a-t-il sur la production agricole ukrainienne ?
"Si la guerre à Gaza fait la Une de nombreux sites d’informations, il ne faut pas oublier la guerre en Ukraine à moins de 2000 km de Paris." Indique le Conseil européen en officialisant le statut de l’Ukraine comme pays candidat à l’adhésion à l'Union européenne.
En partenariat avec un groupe Média Ukrainien, Latifundist Media*, la rédaction de Matériel Agricole a enquêté sur la vie des agriculteurs, des concessionnaires et celles des industriels du machinisme agricole. Ce sont les journalistes de nos partenaires www.Kurkul.com , site de service et d’actualité qui ont réalisé les prises de vue sur place et sélectionné les agriculteurs interrogés. La rédaction de Matériel Agricole vous donne ainsi rendez-vous chaque semaine pendant 4 épisodes pour découvrir la vie des agriculteurs et de l’agriculture en Ukraine en ces temps de guerre.
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Davantage d'informations sur notre site internet
https://www.materielagricole.info/
D'autres essais par ici : https://www.youtube.com/channel/UCLgX3xCpjchpovD9vTxpWtA
* Latifundist Media est une entreprise jeune, qui possède 8 titres médias en langue ukrainienne. Nous entretenons de nombreux contacts depuis plus de 10 ans avec elle, et en particulier avec notre site de mise en relation d’acheteurs et de vendeurs de matériels d’occasions https://www.terre-net-occasions.fr/ . Depuis le début de l’offensive russe, la moitié des effectifs de l’entreprise ont été mobilisés pour la défense du pays…
"Si la guerre à Gaza fait la Une de nombreux sites d’informations, il ne faut pas oublier la guerre en Ukraine à moins de 2000 km de Paris." Indique le Conseil européen en officialisant le statut de l’Ukraine comme pays candidat à l’adhésion à l'Union européenne.
En partenariat avec un groupe Média Ukrainien, Latifundist Media*, la rédaction de Matériel Agricole a enquêté sur la vie des agriculteurs, des concessionnaires et celles des industriels du machinisme agricole. Ce sont les journalistes de nos partenaires www.Kurkul.com , site de service et d’actualité qui ont réalisé les prises de vue sur place et sélectionné les agriculteurs interrogés. La rédaction de Matériel Agricole vous donne ainsi rendez-vous chaque semaine pendant 4 épisodes pour découvrir la vie des agriculteurs et de l’agriculture en Ukraine en ces temps de guerre.
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NewsTranscription
00:00 L'année prochaine ne sera pas rentable pour de nombreux agriculteurs.
00:09 Ils seront incapables de payer.
00:15 Et cette chaîne de non-rentabilité peut s'étendre non seulement au secteur agricole,
00:21 mais aussi aux industries connexes qui travaillent avec les agriculteurs.
00:25 L'argent produit dans l'agriculture travaille avec l'argent d'autres industries.
00:36 Et si l'agriculteur en a les moyens, il paiera la logistique, la transformation et
00:46 les fournisseurs d'engrais et de produits de protection, explique Victor Cheremeta,
00:51 agriculteur dans l'oblaste de Kiev.
00:54 Aujourd'hui, il cultive plus de 2000 hectares sur sa ferme et 500 autres hectares ont été
01:01 lui donnés par des agriculteurs voisins qui ne peuvent pas cultiver la terre eux-mêmes.
01:05 L'équipement et l'échelle de production de Victor Cheremeta permettent une telle augmentation.
01:10 Son exploitation possède 3 maçonnes-bâtos et une dizaine de tracteurs.
01:14 Mais il a également dû modifier la technologie de production pour réduire les coûts cette
01:19 année.
01:20 Il a également refusé d'utiliser des produits phytopharmaceutiques de régime original
01:24 et a utilisé des analogues moins chers fabriqués sous licence.
01:27 La part des sémences de marques internationales réputées a également diminué au profit
01:33 des sémences de sélection ukrainienne, qui sont moins chères.
01:37 Parmi les plus grands problèmes du secteur agricole, il note également une punirie de
01:41 travailleurs, ce qui signifie que les propriétaires d'exploitation agricole doivent faire beaucoup
01:47 de travail eux-mêmes.
01:48 En remplaçant les conducteurs de tracteurs, les chauffeurs des voitures et les maçonnes-bâtoises.
01:53 Nous avons des gens qui sont partis au front, il a donc fallu embaucher des retraités,
02:04 et nous comprenons que la productivité d'un jeune et d'un retraité est différente.
02:09 Et, bien entendu, la position financière.
02:14 Avant la guerre, nos ressources étaient telles que nous pouvions acheter une nouvelle
02:22 moissonneuse-bâteuse ou un nouveau tracteur en trois ans.
02:26 Actuellement, les ressources sont limitées et ne permettent pas d'améliorer les conditions
02:31 de travail.
02:32 Mais tout le monde comprend qu'aujourd'hui, nous travaillons pour nous-mêmes et pour
02:36 celui qui est au front.
02:37 Sur les 32,7 millions d'hectares de terre arable que comptait l'Ukraine avant la
02:44 guerre, près de 25% ne sont plus cultivés à cause de la guerre.
02:47 Environ 5 millions d'hectares sont potentiellement minés tandis que d'autres ne sont pas cultivés
02:52 en raison de la proximité des hostilités ou de la faillité des propriétaires de ces
02:56 exploitations.
02:57 Pierre Vauthier, chef du bureau de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
03:02 l'Agriculture en Ukraine, note que, d'après leur recherche, près de 8% des entreprises
03:07 agricoles ukrainiennes ont cessé d'exister.
03:09 Les autres font d'état d'une forte baisse de revenus et de problèmes d'accès aux
03:13 ressources, tels que le carburant, les encrais et les sémences.
03:18 De plus, 12% des exploitations déclarent que leurs champs sont partiellement minés
03:23 et qu'elles ne peuvent pas cultiver toutes leurs terres.
03:26 Ce sont surtout des grandes et des moyennes exploitations qui disposent d'un équipement
03:30 moderne, de leurs propres machines et de leurs propres infrastructures qui sont restées
03:34 dans le secteur agricole.
03:35 La superficie des exploitations durables est généralement comprise entre 1 et 2 000
03:40 hectares et 10 000 hectares, ce qui permet de réduire les coûts de production grâce
03:45 à l'optimisation de la production.
03:47 Cependant, la destruction des exploitations agricoles, l'exploitation manière des
03:51 champs, la pénurie d'encrais, les pièces détachées et de sémences, ainsi que la
03:55 diminution de la valeur des produits constituent également des risques critiques pour eux.
04:00 Par exemple, Igor Gourmanov de l'Oblast des Sommiers n'a pu reprendre le travail
04:04 qu'avec l'aide d'autres agriculteurs qui ont fourni le propre matériel et d'autres
04:08 ressources.
04:09 En hiver, 6 missiles russes ont frappé sa ferme, détruisant ses machines, ses installations
04:14 de stockage de graines et d'autres biens.
04:16 Avant les destructions, notre atelier était ici, en béton, chauffé, avec un toit en
04:26 ardoise.
04:27 Une roquette a touché l'atelier.
04:31 Nous y stockions des équipements.
04:33 Il y avait des machines qui sont maintenant, comme vous pouvez le voir, endommagées.
04:37 Une roquette a directement frappé l'atelier.
04:40 Et deux frappes consécutives.
04:42 Elle l'a complètement détruit.
04:43 La moissonneuse batteuse est entièrement détruite.
04:47 Le camion aussi.
04:49 L'autre moissonneuse batteuse, partiellement endommagée.
04:54 Nous allons examiner l'électronique.
04:56 Au total, la perte des machines agricoles due à la destruction, à l'endommagement
05:01 et au vol par les troupes russes, représente plus de 50% de toutes les pertes directes
05:06 dues à la guerre.
05:07 En avril 2023, 110.000 pièces d'équipement avaient été perdues, la plupart étant des
05:13 tracteurs et des sémoires.
05:14 Il est difficile d'acheter de nouveaux équipements en raison d'un manque de fonds et d'une
05:18 augmentation significative de prix.
05:20 En moyen, le coût a augmenté de 40%.
05:23 Dans le même temps, les prix des produits agricoles ont chuté de 50% ou plus.
05:29 Selon le ministre ukrainien de la politique agraire, au cours des deux derniers mois,
05:34 les frappes de missiles ont détruit ou endommagé plus de 100 infrastructures portuaires, notamment
05:40 des entrepôts, des silos, des terminaux de marchandises et de graines.
05:44 En conséquence, les exploitations de grains ont diminué de 3 millions d'étons par mois.
05:50 Dans le passé, le tournisol était la culture la plus rentable pour les agriculteurs ukrainiens.
05:55 Alors qu'il y a deux ans, il était vendu à 650 euros la tonne, l'année dernière,
06:01 il coûtait 390 euros et cette année, le prix est tombé à 190 euros la tonne, en
06:07 raison du blocage des portes.
06:08 En raison de la guerre, la production de bétail en particulier a diminué en Ukraine.
06:14 Par exemple, le nombre de vaches en Ukraine a diminué de 11% et dans certaines régions,
06:19 de plus de 80%.
06:21 La production de lait, de l'oeuf et d'autres produits a diminué.
06:25 Le grand nombre de ces industries ont cessé d'exister et ont réduit leur production.
06:30 Les agriculteurs sont souvent incapables d'obtenir les fonds pour l'achat des entrants ou la
06:34 remise en état de leur exploitation par les biais des prêts bancaires.
06:38 Certains ont déjà des prêts qu'ils ne peuvent pas rembourser en raison de la perte
06:42 de leurs biens, terres ou récoltes mis en gage, tandis que d'autres ne peuvent pas
06:46 se permettre le taux d'intérêt qui peut atteindre 21% par an.
06:49 [SILENCE]