La star des années 90 Mallaury Nataf se confie dans TPMP90 !

  • l’année dernière
TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


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00:00 Comment ça va déjà ? Vous avez l'air bien en forme.
00:02 Je poursuis mon petit bonhomme de chemin, je me redresse petit à petit.
00:07 J'ai traversé vraiment l'enfer, le purgatoire.
00:10 J'avais des choses à expier, je les ai expiées avec ma croix, dehors, sur les bouches de métro.
00:17 J'ai vécu un enfer parmi vous, mais comme je disais, j'étais enfermée à l'extérieur.
00:23 Enfermée à l'extérieur.
00:25 On va en parler.
00:26 En ayant pas la capacité de demander de l'aide, parce que j'avais l'impression que j'allais gêner les gens
00:30 et que j'allais les troubler dans leur quotidien, parce que chacun porte sa petite croix au quotidien.
00:34 Je me disais que je ne vais pas leur ramener la mienne, qui est costaud.
00:38 J'étais persuadée que je pouvais m'en sortir seule, ce qui n'était pas le cas.
00:42 On vient de voir ta première apparition dans la série "Comme un succédant, le miel et les abeilles".
00:47 A l'époque, tu n'as que 20 ans.
00:49 Comment tu arrives dans la série ?
00:51 C'est mon premier casting.
00:53 J'étais mannequin depuis un mois.
00:54 Je venais de faire la pub Coca-Cola, la seule pub Coca-Cola tournée en France.
00:58 Je fais mon premier casting chez AB Productions.
01:01 Je ne savais même pas que c'était pour une série.
01:02 Je pensais que c'était pour une pub.
01:04 Quatre jours après, ils me rappellent à la maison.
01:06 Je ne les ai pas cru.
01:08 Ils me disent qu'il faut venir faire des essais de costumes.
01:10 J'ai dit oui, bien sûr, je vais venir.
01:12 J'ai raccroché.
01:14 Mon copain de l'époque me dit "Qui c'est ?"
01:16 Je lui dis "C'est personne, c'est une erreur de numéro".
01:18 Je ne me suis pas présentée.
01:20 Trois jours après, ils me rappellent en me disant "Pourquoi n'êtes-vous pas venue essayer les costumes ?"
01:23 Je lui dis "Vous parlez de quoi là ?"
01:25 Ils me disent "Vous êtes engagée, vous êtes rôle principale dans une série pour TF1".
01:29 Je n'y ai pas cru.
01:31 Incroyable.
01:33 Tu as toujours rêvé d'être actrice ?
01:35 Depuis toute petite, j'étais fan des films des années 40-50.
01:39 Les films en noir et blanc de Dreyer, de Visconti.
01:45 J'étais une aficionadose de cinéma.
01:48 Mais je ne pensais pas que j'avais les compétences et les qualités pour faire ce métier.
01:52 La vie en a décidé autrement.
01:54 Tu chantes, tu joues dans une série à succès.
01:57 Tu es au top.
01:59 Tu kiffes ta vie à ce moment-là ou pas ?
02:01 Je n'ai pas tellement le temps, ça va tellement vite.
02:03 Donc je m'amuse.
02:05 Je sortais la nuit, j'allais en boîte de nuit.
02:07 Je dansais 10-15 heures par semaine dans des boîtes de nuit.
02:10 J'avais une vie sociale qui était hyper développée.
02:13 J'avais le miel, je jouais au théâtre le soir.
02:16 Puisque très rapidement, j'ai joué au théâtre au bout de trois mois où j'avais été engagée, diffusée sur TF1.
02:21 J'ai joué une pièce avec Jean-Christophe Barque qui depuis est devenue très connue.
02:25 Donc j'avais une vie qui allait à 100 à l'heure.
02:28 C'était des interviews toute la journée.
02:31 Tu gagnais beaucoup de sous ?
02:33 Pas tellement, j'avais refusé une augmentation.
02:35 Tu ne veux pas venir travailler chez moi ?
02:37 Tu avais refusé une augmentation ?
02:40 Il n'y a qu'à toi que ça arrive.
02:42 C'est pas vrai que tu es le numéro un.
02:44 Elle était exceptionnelle.
02:45 Je te jure, c'est incroyable.
02:46 Moi, jamais ils refusent.
02:47 Vous n'en plus, Cyril.
02:49 Vous êtes un beau parti, Cyril.
02:51 N'écoutez pas tout ce qu'on dit.
02:55 Jean-Luc sait que j'ai quelques difficultés en ce moment.
02:58 Un an plus tard, il y a eu cette séquence.
03:01 Tu te rappelles, tu chantes ton single "Fleur Sauvage".
03:04 Je ne vais pas passer la séquence.
03:05 L'accident de culotte, comme on l'a appelé.
03:07 La robe se soulève, les téléspectateurs découvrent que tu ne portes pas de culotte.
03:11 Comment tu le vis à ce moment-là ?
03:13 Est-ce que c'était un espèce de buzz de l'époque ?
03:16 Attends, je remets les choses au point.
03:18 Il y avait 4 images sur 25 images par seconde
03:21 où on a percevu qu'elle n'avait pas de culotte.
03:23 Donc, aucun téléspectateur n'a vu ça.
03:26 C'est impossible à voir.
03:27 C'est quelqu'un qui a fait un arrêt sur image,
03:29 qui a regardé ça image par image et qui a donné ça.
03:32 Mais impossible de le voir.
03:33 Il y avait 4 images.
03:34 En tout, on les a comptées parce qu'on n'était pas au courant.
03:37 Personne ne s'en est aperçu.
03:38 Quand l'histoire est sortie, on a vérifié.
03:40 Il y avait 4 images où on a percevu,
03:42 avec des caméras qui n'étaient pas de la haute définition,
03:45 des nombres qui montraient qu'elle n'avait peut-être pas de culotte.
03:48 Mais ce n'était pas du tout le scandale énorme que ça a créé.
03:51 Tu sais que celui qui a sorti les images
03:53 est à côté de toi, c'est Jean-Michel Maire.
03:55 Vous avez un oeil de lynx, Jean-Michel !
03:59 Professionnel ou pas.
04:01 Alors, en 96, tu intègres la série "Sous le soleil".
04:04 Et là, tu as la chance de jouer avec un des plus grands acteurs français,
04:07 Bernard Montiel.
04:08 Bravo Bernard !
04:14 Il faut reconnaître.
04:16 Tu sais, quand tu as la chance de partager un texte avec des légendes,
04:20 il faut le dire.
04:21 Téma !
04:22 Téma, mais c'est incroyable.
04:23 Et les mecs en slip à côté, c'est incroyable.
04:25 Non mais ça, c'est du génie, ça.
04:27 Alors, vous avez embrassé Bernard.
04:29 C'était horrible.
04:31 Vous avez embrassé Bernard Montiel.
04:32 C'était horrible.
04:33 C'est le pire moment de votre carrière.
04:34 Je n'en garde pas un grand souvenir.
04:36 Ah ouais ?
04:37 Je ne me rappelais même plus qu'il m'avait embrassé.
04:39 Il m'a laissé son propre...
04:42 Moi, je ne me rappelle même plus qu'il était chroniqueur ici.
04:44 Non, on l'embrasse, bien entendu.
04:48 Il nous regarde du point soleil.
04:49 Non mais c'est fou.
04:53 Ça, c'est fou.
04:54 Ça reste un bon souvenir "Sous le soleil".
04:56 Tu les as quittés après 10 épisodes.
04:58 Je les ai quittés après 10 épisodes parce qu'il m'avait vendu,
05:00 Pascal Breton, le producteur, m'avait vendu une émission,
05:03 une série sociale,
05:05 parce que ça n'était pas du tout "Astro-P"
05:07 puisque c'était "Jaguar".
05:09 Et moi, je pensais vraiment faire une série sociale.
05:11 Donc, quand je suis arrivée là-dedans, j'ai dit
05:13 "Non mais ce n'est pas du tout ce qu'on m'a vendu".
05:15 "Sous le soleil", c'était incroyable.
05:16 C'est les seuls serveurs qui roulaient en Ferrari.
05:18 Voilà, c'est ça.
05:19 C'était une dark-art.
05:20 Et le gars, dans "Sous le soleil",
05:22 le gars était servant le matin,
05:23 à 16h, il était chirurgien.
05:25 Le gars, il a eu l'opéra en slip.
05:27 Non mais c'était incroyable.
05:28 Franchement, c'est fou.
05:29 Voilà, et Adeline Blondio est arrivée sur le plateau.
05:32 Le producteur ne m'avait pas prévenue qu'Adeline tournait.
05:35 Ah ouais ?
05:36 Donc, je vois arriver Adeline et j'appelle le producteur.
05:38 Je lui dis "Mais pourquoi tu ne m'as pas prévenue qu'Adeline venait ?"
05:40 Et donc, ça a fait que de fil en aiguille,
05:42 je n'ai pas décidé de redoubler mon contrat.
05:44 Je les ai quittés à la fin d'un contrat de 10 épisodes.
05:46 Je lui dis "Mais je te rappelle que dans 2 épisodes, je m'en vais".
05:49 Il me dit "Mais ce n'est pas possible, on ne peut pas, tu es le rôle principal".
05:52 Je lui dis "Ben oui, mais je n'ai signé que pour 9 épisodes,
05:54 donc je t'annonce que je m'en vais".
05:56 Alors, quelques années plus tard, en 2005,
05:58 on te retrouve complètement métamorphosée dans "La Ferme Célébrité".
06:01 Sur TF1, tu avais fait "La Ferme Célébrité".
06:03 C'était en 2005, "La Ferme Célébrité".
06:05 Malhory, pourquoi tu avais disparu du petit écran ?
06:08 Parce que j'ai fait mon premier enfant.
06:10 Je suis tombée enceinte, j'ai fait mon bébé.
06:12 J'ai décidé de me consacrer à mes enfants
06:14 et de me consacrer exclusivement à l'éducation de mes enfants.
06:17 Donc, j'ai tout arrêté progressivement.
06:19 J'ai fait encore de l'art contemporain.
06:20 Derrière, j'ai fait 4 ans avec une plasticienne,
06:22 Nathalie Talec, avec qui j'ai fait des performances dans des musées
06:25 et avec qui j'ai fait des vidéos d'art
06:27 qui ont été achetées par des dracs et des fracs.
06:29 J'ai privilégié cette relation avec cette plasticienne.
06:32 J'ai fait un petit peu de théâtre.
06:35 J'ai joué avec Bernard Ménez deux pièces.
06:37 J'ai fait des tournées dans toute la France.
06:39 Mais j'avais décidé d'arrêter la télévision
06:41 parce que j'avais privilégié le théâtre.
06:43 Est-ce que tu avais pu mettre un petit peu d'argent de côté ?
06:45 Zéro.
06:46 Tu avais tout dépensé.
06:47 J'avais gagné 200 000 euros en tout et pour tout.
06:50 200 000 en tout et pour tout.
06:51 200 000 euros.
06:52 Donc, j'ai vécu encore un petit peu avec cet argent.
06:54 Et après, je me suis retrouvée au RMI,
06:57 parce que c'était le RMI, l'ancien RSA.
07:00 Parce que comme disait Benjamin Castaner,
07:01 quand tu dévisses, tu dévisses.
07:02 Voilà, c'est ça.
07:03 C'est vrai.
07:04 Et je m'assumais quand même seule.
07:07 Je n'avais pas d'hommes qui me donnaient de l'argent.
07:09 Je n'avais pas de mari riche.
07:11 J'ai toujours choisi des hommes pauvres et poétiques,
07:14 de beaux garçons, mais qui ne gagnaient pas bien leur vie.
07:16 Donc, j'ai vécu une petite vie rangée dans le 16e
07:19 pendant 13 ans avec mes enfants.
07:21 C'est bien de choisir des hommes beaux, poétiques.
07:23 Tu vois, je me reconnais complètement dans ce que tu viens de dire.
07:26 - Pauvre et poétique.
07:27 - Tu vois, vraiment.
07:28 Et alors, en 2012, tu lances un appel au secours dans Le Parisien.
07:31 Tu dévoiles que tu es SDF depuis un an
07:33 et que tes enfants t'ont été retirés par l'aide sociale à l'enfance
07:36 pour être placés chez leur père respectif.
07:38 Comment tu en arrives là ?
07:40 Parce que là, c'est vrai que pour tout le monde, ça a été...
07:42 - J'ai rencontré le troisième papa de mon troisième enfant,
07:45 qui était algérien.
07:46 Et ça ne s'est pas bien du tout passé avec les deux premiers papas.
07:49 Ils n'ont pas accepté qu'un Algérien s'occupe de leurs enfants.
07:52 Mais vraiment.
07:53 - C'est incroyable.
07:54 - C'est incroyable.
07:55 Moi, je suis d'origine...
07:56 Mon père est tunisien, donc je suis tunisienne.
07:59 Et du côté de ma mère, ils sont italiens, corse et allemand.
08:02 Donc, oui, ça fait un drôle de mélange à la maison.
08:04 C'était assez épique.
08:06 Ils n'ont pas accepté qu'un Algérien prenne en charge leurs enfants
08:10 et que le garçon que j'avais choisi pour être le père de mon troisième enfant
08:15 était un ancien rabbin.
08:16 - Ah oui ?
08:17 - C'est quelqu'un qui avait arrêté le rabbinat.
08:19 Et donc, c'est un rabbin qui est le père de mon troisième enfant.
08:22 Et ils n'ont pas accepté ce cadre de vie pour leurs enfants.
08:25 Donc, ils m'ont attaquée et la juge leur a donné raison.
08:28 - C'est fou.
08:29 - Pourquoi ? Parce qu'ils avaient plus de moyens que moi.
08:31 Moi, j'avais des petits moyens.
08:32 J'étais au RMI.
08:33 Enfin, j'avais environ 1 500 euros par mois,
08:35 mais ce qui est une petite enveloppe.
08:38 Le père de mon dernier garçon gagnait environ 2 000 euros.
08:42 Donc, à deux, on avait 3 500 euros.
08:44 Mais les pères gagnaient beaucoup plus.
08:46 - Ah, donc, ils n'étaient pas aussi pauvres et politiques, alors ?
08:49 - Entre-temps...
08:50 - C'est ça, ils ont fait...
08:52 - Entre-temps, ils avaient fait carrière.
08:54 Le photographe, le père de mon premier enfant est photographe.
08:57 Il avait vendu ses photos à François...
08:59 - Mais non, mais...
09:00 - Pardon ?
09:01 - C'est fou parce que tu te retrouves...
09:03 Tu dévoiles qu'en 2012, tu es SDF depuis un an.
09:06 On n'avait pas de nouvelles de toi.
09:08 Et nous, c'est vrai que les personnes...
09:10 Moi, je regardais, je te regardais.
09:12 Et c'est vrai que pour nous, on se disait que c'est une énorme star.
09:15 Comment elle peut se retrouver SDF ?
09:17 - J'ai demandé de l'aide à personne.
09:19 Quand on m'a enlevé mes enfants, le 18 juillet 2011, je me suis écroulée.
09:23 C'est-à-dire écroulée de douleur.
09:25 J'étais arrempée par terre, à hurler comme une bête.
09:28 Je n'ai plus pu organiser le quotidien.
09:30 J'avais un monsieur de la CAF qui m'avait visitée l'année d'avant,
09:33 qui m'avait vue au milieu de mes enfants
09:35 et qui m'avait refait une visite,
09:37 parce qu'il y a des visites de contrôle de la CAF,
09:39 comme j'étais à la CAF.
09:40 Il m'a dit "Mais qu'est-ce qui vous arrive, Mme Nataf ?
09:42 Mais dans quel état vous êtes ?"
09:44 Je me suis écroulée.
09:45 Le fait qu'on m'ait enlevé mes enfants,
09:47 ça a été comme un coup de fusil qu'on m'a donné.
09:52 J'étais une mère au foyer, je ne faisais que ça.
09:55 Je ne faisais que m'occuper de mes enfants.
09:57 Je vivais avec eux, j'allais les chercher à l'école,
09:59 je leur préparais à manger, je faisais leurs devoirs,
10:02 j'organisais leurs vacances, leurs sorties.
10:05 J'avais trois enfants, j'avais une famille.
10:08 - Il était où, ton troisième mari ?
10:13 - Il a fait deux AVC.
10:15 Deux AVC coup sur coup.
10:17 Quand on nous a enlevé les enfants,
10:19 quinze jours après, il est tombé par terre.
10:21 Il bavait de la bave de son AVC.
10:26 Il n'a pas voulu aller se faire contrôler par le médecin.
10:28 Et quinze jours après, il en a refait un second.
10:30 Ça a été l'enfer.
10:33 - Et donc toi, tu te retrouves seule à la rue ?
10:38 - Avec mon bébé, mon bébé qui venait de naître,
10:40 dans cet appartement, sans mes enfants.
10:42 J'ai pas supporté d'avoir l'appartement sans les enfants.
10:45 J'avais une petite dette de loyer qui était réglée par le FSL,
10:48 le Fonds de solidarité logement.
10:50 J'ai même pas pu aller chercher le chèque.
10:52 - Et tu t'es dit, je vais aller dans la rue ?
10:54 - Non, j'ai rien dit du tout. J'ai laissé les choses couler.
10:56 Le 16 mars est arrivé la fin de la trêve hivernale.
10:59 J'ai été hébergée par une amie qui habitait dans le 16e,
11:02 qui m'a hébergée 40 jours.
11:03 Et 40 jours après, j'avais pas d'autre solution.
11:05 J'avais coupé tous les ponts avec ma famille,
11:07 parce que dans le procès qui m'avait opposée au père,
11:10 il y avait eu des problèmes avec ma famille.
11:12 Donc les ponts avaient été coupés entièrement.
11:14 J'étais seule au monde avec mon bébé.
11:16 Et le père de mes enfants, de mon 3e enfant,
11:19 à la suite de ces deux AVC,
11:21 n'était plus en capacité de gérer quoi que ce soit.
11:23 Donc on s'est pris un coup de bambou sur la tête
11:26 et je me suis laissée glisser.
11:29 - Comment ça se passe ?
11:30 - Par désespoir, je me suis laissée glisser.
11:32 - Tu te retrouves dans la rue avec ton enfant.
11:34 Raconte-nous, c'est quoi ta vie à ce moment-là ?
11:37 - J'avais ma poussette et je me promenais dans Paris.
11:40 Je faisais visiter les monuments de Paris à mon fils.
11:43 Et la nuit, je trouvais des endroits,
11:46 dans des parkings, dans des petits squares
11:51 où je restais quand le square était fermé.
11:54 Dans la poussette, j'avais une poussette magique
11:56 dans laquelle il y avait tout, sa nourriture, son change.
12:00 Il était bébé, il avait 6 mois.
12:02 - T'avais pas peur d'être dans la rue comme ça avec un enfant ?
12:05 - Non, j'ai jamais eu peur de rien.
12:07 J'ai toujours avancé dans la vie.
12:09 Quoi que j'ai eu à vivre, que ce soit tout en haut ou tout en bas,
12:12 j'ai avancé, j'ai marché, j'ai avancé.
12:15 - T'as fait des rencontres ?
12:19 - Non, je me suis tenue loin de tout le monde.
12:21 J'ai vécu dans une solitude intense.
12:23 - Les gens te reconnaissaient ou pas ?
12:25 - De temps en temps, les gens reconnaissaient.
12:27 Les gens étaient très délicats, très inquiets, très bienveillants.
12:33 On me donnait de l'argent tous les jours.
12:35 Je n'ai jamais tendu la main, je n'ai jamais mis un petit pot.
12:37 Les gens venaient pour me mettre de l'argent dans la main
12:40 et ils me donnaient entre 20 et 30 euros par jour.
12:43 Ce qui est conséquent, suffisamment pour prendre mon café,
12:46 pour faire ma laverie, pour renouveler mes affaires très régulièrement,
12:50 pour acheter ce qu'il fallait pour l'enfant quand j'étais avec l'enfant.
12:53 Je suis restée 6 mois dehors avec lui.
12:55 Ça n'a duré que 6 mois sur les 10 années d'errance.
12:58 - T'as passé 10 ans là ?
13:00 - 5 ans plein à la rue et 5 ans de petits hébergements.
13:05 - Incroyable ! 5 ans à la rue, t'as passé ?
13:07 - 5 ans, oui, 5 ans plein.
13:09 - Et à un moment, t'étais toute seule à la rue, sans ton enfant ?
13:11 - Toute seule, sans mon enfant. Il m'a été retirée dans un commissariat, dans le dos.
13:15 Il venait de me trouver un foyer.
13:17 Donc, ça faisait 6 mois qu'on était dehors.
13:19 On cherchait un foyer. Des gens, des travailleurs sociaux venaient vers nous,
13:22 mais il n'y avait pas de solution.
13:24 On appelait le 115 en décembre, sous la neige.
13:27 Et le 115 nous répondait non.
13:29 "Vous avez un bébé d'un an et demi, il faut pouvoir me loger."
13:32 Il disait non, non, nous n'avons plus de place.
13:34 "Tant pis, madame, nous sommes désolés, rappelez-nous demain."
13:36 Et on se retrouvait sous la neige avec mon bébé.
13:38 Je suis même allée en Espagne.
13:40 J'ai fait un voyage en Espagne avec lui.
13:42 J'ai pris le train jusqu'en Espagne, parce que je me disais,
13:44 peut-être au soleil, ça sera moins dur.
13:46 Le 24 décembre au soir, on s'est trouvés dans un immeuble,
13:50 un très joli immeuble que j'avais trouvé à Barcelone.
13:53 Les gens étaient en train d'écouter les chants de Noël,
13:56 et nous, on était dehors, donc j'entendais les chants de Noël
13:58 à travers la porte.
14:00 Il y a un monsieur qui est sorti, et il neigeait dehors,
14:02 et qui nous a dit, "Vous sortez maintenant, madame."
14:04 Ils étaient en train d'écouter des chants de Noël,
14:07 et ils nous ont fait sortir pendant qu'ils écoutaient des chants de Noël.
14:10 Donc la vie est dure, Cyril.
14:12 Les gens ont des priorités,
14:15 et Mallorinataf n'était pas la priorité des gens.
14:17 Et quand les juges ont eu Mallorinataf entre leurs mains,
14:20 ils ont appuyé.
14:22 Ils ont appuyé.
14:24 - Tu as senti qu'il y avait...
14:27 - Une forme de revanche.
14:30 - Vraiment ? Ah oui ?
14:32 - Oui, oui. Au cours de mon procès,
14:34 l'assistante du procureur général était présente.
14:36 Mon mari m'a dit, "Mais même pour Nicolas Sarkozy,
14:38 "l'assistante du procureur général ne se déplace pas."
14:41 J'ai eu un pic de carrière qui était quand même très conséquent.
14:46 Donc se retrouver dans des conditions où on n'a rien,
14:49 c'est là que tout le monde sort le fusil en disant,
14:51 "On est bien contents de l'avoir à terre."
14:54 Mais la bienveillance et la bonté,
14:57 ce n'est pas forcément la qualité la plus répandue.
14:59 - Est-ce qu'il y a des moments
15:01 quand on te reprend ton fils,
15:03 quand tu te retrouves seule à la rue,
15:05 qu'est-ce que tu te dis à ce moment-là ?
15:07 Est-ce que tu as eu des...
15:09 - Je me dis... C'est dur d'en parler.
15:12 C'est dur d'en parler.
15:15 J'ai vécu 10 ans à hurler comme une bête qu'on égorge.
15:19 Pendant 8 ans, je n'ai pas supporté.
15:21 C'est comme si ma vie s'était arrêtée
15:23 cet instant où j'ai accompagné mes enfants à la porte,
15:25 leur parrain est venu les chercher,
15:27 et j'ai vu le visage de mon fils disparaître derrière la porte
15:30 et le visage de ma fille disparaître derrière la porte.
15:32 Ma vie est restée arrêtée à cet instant pendant 8 ans.
15:36 Pendant 8 ans. Je hurlais dehors.
15:39 Il m'arrivait de temps en temps, je me mettais à hurler comme une bête.
15:42 J'étais dehors et je me mettais à hurler.
15:44 Tellement la douleur, j'avais l'impression
15:46 qu'on pressait mon coeur à chaque seconde pendant 8 ans.
15:48 Maintenant, ça y est, j'ai réussi à faire le deuil
15:50 de ma vie d'avant, de mes enfants, de ma vie de famille.
15:53 On était 5 à la maison.
15:55 Il y avait 3 enfants, mon mari et moi,
15:57 et on s'est retrouvés tous les 3 comme des cons, sans les petits.
16:01 On m'avait pris mes petits, on m'a pris mes petits.
16:03 Maintenant, je n'en veux à personne.
16:05 Je considère que c'est ma destinée.
16:07 Je le prends comme un coup du sort que je devais traverser.
16:10 - T'as des nouvelles ? Ça, on est où en ce moment avec tes enfants ?
16:12 - Je revois mon grand. Je le vois très régulièrement.
16:14 - Il a quel âge ? - Il a 25 ans maintenant.
16:16 C'est le chauffeur Hubert.
16:18 Ma fille, qui est plus délicate, plus raffinée, plus sensible,
16:21 souhaite ne pas avoir de contact pour le moment.
16:24 Pour elle, c'est trop difficile. - Elle a quel âge ?
16:26 - Elle a 22 ans. - D'accord.
16:28 - Et mon dernier, il est toujours placé à l'ASE.
16:30 Il est dans la même famille d'accueil depuis qu'il a 2 ans et demi.
16:33 Il en a 14. C'est un petit bagarreur,
16:36 un petit garçon un peu fort, un peu...
16:40 - Tu as des nouvelles de lui ? - Il roule un peu des mécaniques.
16:42 Je l'ai revu une fois, il y a 3 mois,
16:45 et je dois le revoir aujourd'hui, un peu plus tard dans la journée.
16:49 - En 2018, tu annonces ne plus être SDF depuis un an et demi.
16:53 Début 2019, tu recommences à renaître sur la scène médiatique
16:56 et tu tombes dans les mystères de l'amour.
16:58 Et en 2020, on te retrouve SDF.
17:03 Qu'est-ce qui s'est passé entre 2019 et 2020 ?
17:05 - La veille du Covid, j'étais dans un café.
17:07 J'avais vécu 2 ans et demi en colocation à Issil-et-Moulineux,
17:09 une colocation qui avait pris fin parce que le monsieur avec lequel j'habitais
17:12 attendait sa retraite et il m'avait dit
17:15 "Quand j'aurai ma retraite, j'aurai suffisamment de moyens
17:17 pour ne plus avoir à louer une chambre, donc on se quittera."
17:20 Donc au bout de 2 ans et demi, on était arrivés à la fin
17:22 de cette collaboration, de cette colocation,
17:25 et je n'avais pas suffisamment de moyens pour me louer un appartement.
17:29 C'est très cher de louer un appartement.
17:31 Il faut des fiches de salaire, il faut des feuilles d'impôt,
17:33 je n'avais pas tout ça.
17:35 Donc je logais à l'hôtel, dans un petit hôtel, 40 euros la nuit.
17:38 Et la veille du Covid, mais vraiment la veille du Covid, à 16h,
17:41 j'étais dans un café, passage du Havre, du côté des Galeries Lafayette,
17:45 je prenais un petit thé et je me suis levée,
17:47 parce qu'il y avait des garçons qui faisaient beaucoup de bruit à côté de moi,
17:50 donc je me suis levée avec ma tasse de thé pour aller un peu plus loin.
17:53 Et j'ai laissé mon sac sur ma chaise, et quand je suis revenue m'asseoir
17:57 pour payer, les deux garçons n'étaient plus là,
18:00 et il n'y avait plus mon portefeuille.
18:02 Et dedans, il y avait 450 euros, il y avait ma pièce d'identité,
18:04 ma carte de banque, je me suis dit "Bon, c'est pas grave,
18:07 pour ce soir, je ne paierai pas la chambre d'hôtel,
18:10 je la paierai demain, j'irai à la banque,
18:12 oui, mais le lendemain, c'est le confinement."
18:14 Donc je me retrouve seule, à nouveau sans argent,
18:18 quand ça ne veut pas, ça ne veut pas, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.
18:22 Je n'étais pas à la fin du cycle, et je me retrouve à nouveau
18:25 dans les mêmes conditions, alors Jean-Luc m'a dit
18:27 "Pourquoi ne nous as-tu pas appelé ?"
18:29 D'abord, j'avais toutes mes affaires, tout mon carnet d'adresse,
18:32 mon portable, tout était dans la petite pochette qui m'avait volée,
18:36 et puis je me suis dit "Bon, tant pis, j'y retourne,
18:39 c'est un coup du sort, bon, on accepte."
18:43 - Là où vous passez le confinement à la rue ?
18:45 - Ah mais passer le confinement, le confinement a duré un an et demi.
18:48 - Oui, ça, et vous restez dans la rue ?
18:50 - Je suis restée dans la rue, oui, j'avais plus la force.
18:53 Au bout d'un moment, vous savez, quand ça fait 10 ans
18:55 que les difficultés s'accumulent, vous n'avez plus la force,
18:58 donc je me suis laissée, je me suis dit "Bon, ben, voilà,
19:00 c'est un coup du sort", et là, pour le coup, j'ai été très féminine,
19:03 dans le sens où je n'avais pas la patate de me dire
19:06 "Oui, je vais y arriver, je vais m'en sortir, je vais faire ce qu'il faut."
19:10 Je me disais "Bon, ben, il faut croire que ça doit être ça, ma vie, je l'accepte."
19:13 Et je me suis rassis sur ma bouche de chaleur,
19:16 en attendant que le temps passe, jusqu'à ce que vous fassiez l'émission.
19:19 Et en fait, quand vous avez fait l'émission, ça a déclenché
19:22 des gens très dangereux qui sont venus vers moi,
19:24 quand vous avez fait le spécial sur moi,
19:26 des hommes vraiment de très mauvaise qualité qui sont venus vers moi,
19:29 et le préfet a eu peur.
19:31 - Ah, d'accord, ah oui.
19:32 - Donc le préfet a fait un arrêté préfectoral
19:34 pour m'enlever de dehors,
19:36 et ils m'ont dit "La seule solution que nous avons pour vous,
19:39 parce que nous ne pouvons pas vous loger,
19:41 parce qu'à chaque fois, il n'y avait pas de logement."
19:43 Les maraudes, elles passaient, la Croix-Rouge,
19:45 "Non, désolée, Madame Nataf, il n'y a pas de logement,
19:47 on ne peut pas vous aider, on n'a rien de disponible pour vous."
19:51 Et vers la fin, il y avait une femme de la mairie de Paris
19:53 qui s'était intéressée à mon dossier, Corine Taillèbes,
19:56 et qui avait fini par me trouver quelque chose.
19:58 Mais je n'étais plus en capacité d'écouter.
20:00 Je n'étais plus en capacité d'écouter.
20:02 Il y a un moment donné, quand vous êtes seule,
20:04 parce que j'étais vraiment très seule dehors,
20:06 quand vous êtes là, posée, 15 heures par jour,
20:08 à méditer, à attendre que le temps passe,
20:10 à aller boire vos cafés, j'avais un rythme.
20:13 Aller à la douche, laver ses affaires,
20:16 être propre, manger trois fois par jour.
20:19 Vous êtes occupé à faire le minimum.
20:21 Et ce minimum, il remplit vos journées.
20:23 Donc vous n'imaginez pas qu'il peut y avoir un éclaircissement
20:26 et qu'on va vous aider, puisque personne ne vous a aidé.
20:29 Donc vous pensez que c'est comme ça, c'est ma vie, on ne m'aide pas.
20:33 Et donc votre émission a déclenché l'hôpital psychiatrique.
20:36 Donc je me suis retrouvée à l'hôpital psychiatrique,
20:38 et là, à l'hôpital psychiatrique, ils m'ont dit,
20:40 écoutez, madame Nataf, si vous ne voulez pas rester longtemps chez nous,
20:43 trouvez un logement.
20:45 Et c'est là que j'ai rappelé mon père.
20:47 C'est-à-dire qu'au bout de 12 ans, où les ponts avaient été coupés,
20:50 j'ai dit, là, je n'ai pas le choix, je ne vais pas rester enfermée
20:52 comme ça pendant des années, parce qu'ils m'ont dit,
20:54 on vous garde, nous. Si vous n'avez pas quelque chose,
20:56 on vous garde, il n'y a pas de limite de temps.
20:58 Donc j'ai appelé mon père et j'ai dit, papa, fais-fais ça,
21:00 parce que là, vraiment, l'hôpital psychiatrique,
21:02 ce n'est vraiment pas drôle. Je fais le tour du jardin, je clope,
21:05 je ne vais pas rester là. Et je suis restée 4 mois à l'hôpital,
21:08 et 5 mois dans ce qu'ils appellent une clinique post-cure.
21:12 C'est-à-dire pour voir que le comportement est bien stabilisé,
21:15 et que la personne est prête à rentrer dans la vie,
21:17 et à vivre une vie normale.
21:19 Et là, mon père m'a loué un appartement.
21:21 Et donc depuis novembre 2022, je suis logée,
21:25 oui, c'est ça, de novembre 2022,
21:27 j'ai un contrat de location à mon nom,
21:29 et mon loyer n'est pas très élevé, il est de 850 euros.
21:32 Donc je peux assumer ma vie seule, par moi-même.
21:36 - C'est incroyable. Alors en 2021, tu témoignais dans un reportage,
21:40 je te montrais ta vie dehors, ça faisait mal au cœur.
21:43 C'est d'ailleurs pour ça, ensuite, qu'on a voulu te recevoir.
21:46 Regardez.
21:47 - C'était il y a 2 jours.
21:48 Malorie Nathaz nous emmène sur les traces de son errance.
21:52 Au métro, ou le dimeuble, ou encore ce parking.
21:55 Elle dit avoir vécu dans la rue avec son enfant de 2 ans et demi.
21:59 - Et la dernière fois que j'ai dormi dans ce parking,
22:01 c'est que j'ai dormi là, voilà.
22:02 Alors je... "Venez, venez, venez."
22:04 Toutes les affaires que j'avais, y compris la poussette,
22:07 je mettais tout devant la voiture.
22:09 Ce qui fait que quand le gardien, il se présente, bah, il voit rien.
22:13 Les 3 mois que j'ai vécu,
22:14 ils ont été plus intenses que les 35 dernières années de ma vie.
22:17 Jour après jour, je me disais, je vais pas faire le jour d'après.
22:20 - Le 13 janvier 2022, il y a des images qui sont sorties aussi.
22:23 On l'autovoit seul, rue Drivoli, à Paris,
22:26 assis sur une grille d'aération du métro.
22:29 Ca, c'était des images qui nous ont fait extrêmement mal ici aussi,
22:32 parce qu'on les avait revues et regardées.
22:34 ...
22:55 -C'est dur de revoir ces images.
22:59 -Je suis punk.
23:00 Je suis punk.
23:01 -C'est du punk, Cyril.
23:02 -C'est du punk, Cyril.
23:03 C'est-à-dire que j'ai eu une vie de punk, moi.
23:05 Ici, on n'est pas sur un territoire anglo-saxon.
23:07 Les anglo-saxons, ils comprendraient peut-être un peu mieux.
23:10 Moi, je suis une punk.
23:11 C'est-à-dire que j'ai eu une vie bourgeoise,
23:13 je suis née dans une famille bourgeoise,
23:15 mais il y a quelque chose dans ma personnalité.
23:17 Je suis une écorchée vive.
23:18 J'ai eu une vie avec des hauts, des bas.
23:21 J'ai vu des choses que peu de gens sur Terre voient.
23:25 J'ai eu l'occasion d'expérimenter des choses
23:27 que peu de gens expérimentent à tous les niveaux de ma vie,
23:30 que ce soit au niveau personnel, au niveau familial,
23:32 au niveau professionnel, au niveau sentimental.
23:36 J'ai eu une vie de roller-coaster, quoi.
23:40 Et j'ai toujours pris les choses comme elles m'arrivaient.
23:43 Quand c'était tout en haut, c'était tout en haut,
23:45 c'était tout en bas, c'était tout en bas.
23:47 Je suis...
23:48 Il y a peut-être une forme de passivité aussi.
23:51 Et c'est en ça que je dis que le féminin a peut-être aussi pris le dessus
23:54 parce que je ne suis pas une working girl.
23:56 Je suis une fille plutôt douce, plutôt calme, plutôt tranquille.
23:59 On me donne un coup de poing, moi je ne réponds pas.
24:02 On m'a fait des choses dans ma vie, je n'ai jamais attaqué personne.
24:05 Je n'ai jamais déposé une plainte de ma vie,
24:07 je n'ai jamais attaqué qui que ce soit,
24:09 malgré tout ce que j'ai reçu, tout ce que l'on m'a fait
24:11 et tous les problèmes que j'ai pu avoir,
24:13 je n'ai jamais attaqué personne.
24:15 Donc c'est aussi une question de personnalité.
24:17 J'ai quelque chose comme ça d'oriental.
24:20 J'ai une partie, j'ai 50% de mon ADN qui est oriental
24:23 et il y a quelque chose comme ça du laisser-être,
24:25 du laisser-vivre, du laisser-passer
24:28 qui me définit aussi.
24:30 Je n'ai pas eu, comme on dit, on donne un coup de talon pour s'en sortir.
24:34 Je n'ai pas cet instinct de survie-là, de cette façon-là, je ne l'ai pas eu.
24:39 – Alors Jean-Luc, comment vous avez renoué contact avec Malorie ?
24:44 – On l'a cherchée pendant longtemps.
24:46 – D'accord.
24:47 – Alors il y a d'une part des copains de la série qui l'ont cherchée,
24:50 qui l'ont parfois retrouvée mais elles ne voulaient rien entendre.
24:53 Les gens de la boîte l'ont cherchée aussi.
24:56 Et puis un jour, on l'a retrouvée et je lui ai demandé
25:00 si elle voulait revenir dans l'émissaire de l'amour.
25:02 Et elle m'a dit "oui, je veux bien".
25:04 Donc elle est revenue, ça a duré 3-4 mois.
25:07 – Oui, c'est ça.
25:08 – Puis il y a eu le Covid et là, ensuite, plus de nouvelles,
25:10 impossible de la joindre et on a appris qu'elle était dans la rue.
25:14 Et là, impossible de la retrouver.
25:16 – Et ensuite quand… ?
25:17 – Et là, quand elle allait mieux, j'ai appelé Malorie un jour,
25:22 elle m'a répondu, "comment tu vas ?"
25:24 Je lui ai dit "comment tu vas ?" Elle m'a dit "je vais beaucoup mieux".
25:26 "Est-ce que tu veux reprendre l'émissaire de l'amour ?"
25:28 Elle me dit "là, je me sens pas capable encore
25:30 parce que j'ai pris trop de médicaments, trop de choses,
25:32 il faut que je retrouve ma mémoire".
25:34 Et puis elle m'a rappelé quelques mois après,
25:37 "alors, c'est, je peux reprendre l'émissaire".
25:39 Et donc là, elle revient dans l'émissaire de l'amour.
25:41 Elle a commencé à Noël et en janvier, elle sera là.
25:44 – C'est incroyable.
25:45 [Applaudissements]
25:48 Merci Malorie.
25:49 Franchement, on te souhaite le meilleur.
25:51 – Merci Cyril, j'espère que ça va aller de mieux en mieux.
25:54 Je reprends, j'ai des projets, un projet de théâtre, un projet de musique.
25:57 – Et puis il y a Jean-Luc maintenant.
25:59 – La série avec Jean-Luc.
26:01 Donc j'essaie de me reconstruire et de réinstaller quelque chose
26:05 et de pouvoir à nouveau partager des choses avec les gens.
26:08 – Et je voudrais dire, pourquoi j'aime Jean-Luc Azoul aussi ?
26:10 Parce que, vous le savez, c'est la fidélité avec les équipes
26:15 et avec les gens qui travaillent avec lui.
26:17 – C'est normal.
26:18 – Et Jean-Luc, il laisse jamais tomber personne.
26:20 Et c'est vrai que vraiment, c'est pour ça que je t'aime mon Jean-Luc
26:23 et que tu es mon frère de production.
26:25 – Merci mon Cyril.
26:26 Non mais c'est normal, on travaille en famille.
26:28 On ne peut pas vendre du rêve et de l'amour aux gens
26:33 s'il n'y a pas du rêve et de l'amour autour de nous.
26:35 – C'est ça.
26:36 – Dans la vie, dans la vraie vie.
26:37 Et c'est ce que tu fais toi aussi avec tout le monde.
26:39 Même si tu engueules tes chronicles, tu as une famille aussi autour de toi.
26:43 – Exactement, oui, dans famille on s'engueule
26:45 et moi je suis juste un mec que j'engueule plus que les autres,
26:48 c'est Gilles Verdet.
26:49 (musique)

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