TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka !
Du lundi au vendredi à 18h45 sur C8.
Tous les extraits et émissions de "Touche pas à mon poste" sont à retrouver sur MyCANAL : https://www.canalplus.com/c8/tpmp/touche-pas-a-mon-poste
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00:00 On va revenir sur ce fait divers qui a le plus passionné les Français ces dernières années.
00:04 Le 28 octobre 2017, Jonathan Daval alerte la police.
00:07 Sa femme Alexia a disparu pendant trois mois.
00:09 Jonathan montre le visage d'un veuf déploré dans les médias.
00:13 Il accuse le beau-frère d'Alexia puis termine par avouer le pire.
00:16 C'est bien lui qui a tué sa femme.
00:18 En 2020, Jonathan Daval a été condamné à 25 ans de réclusion.
00:21 Aujourd'hui, c'est un nouveau volet de l'affaire qui s'ouvre.
00:23 Nous allons connaître la date du procès pour dénonciation calomnieuse de Jonathan
00:28 puisqu'il avait accusé son beau-frère.
00:30 On va faire un petit récap et Martine Henry, sa maman, et Randall Schwarthofer,
00:35 l'excellente avocat de Jonathan Daval, seront avec nous.
00:38 Petit récap, c'est une affaire qui vous passionne.
00:41 C'est vrai que c'était très important pour nous de les avoir aujourd'hui,
00:44 surtout avec ces nouveaux éléments. C'est parti.
00:47 En 2017, la France découvre avec effroi la terrible affaire Daval.
00:52 Cette disparition inquiétante depuis hier.
00:55 Une joggeuse de 29 ans n'est jamais rentrée à son domicile.
00:58 Son mari Jonathan est alors dévasté et pleure sa disparition devant les caméras.
01:02 Elle était ma première supportrice, mon oxygène.
01:06 Mais alors que l'homme avait finalement été condamné à 25 ans de réclusion
01:09 pour avoir étranglé et brûlé sa compagne,
01:11 il a pendant un temps accusé son beau-frère d'avoir tué Alexia.
01:14 Il parle maintenant d'un complot familial.
01:16 Il accuse son beau-frère d'en être le meurtrier.
01:19 Des accusations fausses selon la Belle Famille qui lui réclame aujourd'hui
01:22 plusieurs dizaines de milliers d'euros de dommages et intérêts
01:24 alors que s'ouvre demain un nouveau procès contre Jonathan Daval
01:27 pour dénonciation calomnieuse emprisonné depuis 6 ans.
01:30 Alors nouveau procès, dénonciation calomnieuse, vie en prison,
01:33 les révélations de la mère de Jonathan Daval dans TPMB.
01:36 – Merci Martine Henry, mère de Jonathan Daval d'être avec nous.
01:41 Merci Randall Schwerdorfer, avocat de Jonathan Daval d'être avec nous.
01:44 Je voudrais dire juste un petit mot,
01:45 ce livre "Itinéraire d'un avocat hors norme", excellent.
01:49 Voilà, je vous le dis, je me suis même dit qu'il faudrait peut-être l'adapter
01:53 en télévision, vous voyez ou pas, en émission parce que vraiment
01:56 10 affaires criminelles incroyables, vous savez que je suis passionné par ça
01:59 et c'est vrai que ça, on devrait l'adapter sur ces vides.
02:02 Si vous cherchez un producteur, j'en connais un,
02:05 qui peut essayer de faire avancer les choses au plus vite.
02:08 Merci, il n'est pas là ce soir.
02:10 Merci en tout cas, c'est vrai que c'est très bien, bravo.
02:12 Merci Martine d'être avec nous, c'est la deuxième fois que vous venez nous voir.
02:15 Moi, maman de Jonathan, vous étiez venue nous voir d'ailleurs pour ce livre à l'époque
02:21 et c'est vrai que c'était un très très grand moment pour nous.
02:23 Alors aujourd'hui, est-ce que votre fils va assister à ce procès
02:28 pour dénonciation calomnieuse, je viens de le rappeler, puisqu'il avait,
02:31 à l'époque, il avait dit qu'il avait accusé son beau-frère d'être le coupable.
02:36 Est-ce qu'il va y assister Maître ?
02:38 Non, il n'assistera pas.
02:39 D'accord, pourquoi ?
02:43 Parce que son avocat le représente.
02:45 D'accord, vous pouvez nous expliquer en quoi consiste ce nouveau procès Maître ?
02:50 Alors en fait, Jonathan Daval, pendant son instruction,
02:54 à un moment, au début, a reconnu les faits qui lui étaient reprochés,
02:58 c'est-à-dire avoir donné la mort à Alexia de façon volontaire, un homicide.
03:02 Et puis, pendant l'instruction, il va revenir sur ses accusations
03:06 et il va accuser Grégory Gay, son beau-frère, en disant "mais ce n'est pas moi,
03:11 c'est mon beau-frère qui a tué Alexia, c'est lui qui l'a étranglé
03:14 dans le cadre d'un complot familial avec mon beau-père,
03:17 ma belle-mère impliquée et puis ma belle-sœur".
03:20 Tout cela va durer pendant plusieurs mois, à peu près six mois,
03:23 il va y avoir une confrontation en 2019 et Jonathan Daval va reconnaître
03:27 qu'il a menti, qu'il a accusé à tort parce qu'il ne supportait plus
03:32 d'être pointé du doigt comme le meurtrier, parce qu'il voulait aussi
03:35 retrouver une place aux côtés de sa famille qui était meurtrie
03:38 par le fait que ce soit lui qui ait donné la mort à Alexia
03:41 et il a essayé de se dédouaner sur Grégory Gay.
03:45 Ça, en juin 2019, on le sait, c'est acquis.
03:47 Au procès, à la cour d'assise, Jonathan Daval va présenter
03:51 ses excuses publiquement à Grégory Gay, à la famille d'Alexia aussi,
03:55 de les avoir accusés de cette façon-là.
03:57 C'était il y a bientôt quatre ans.
03:59 Et il y a quelques mois, nous avons appris au travers du journal
04:02 Le Parisien que Grégory Gay et la famille d'Alexia citaient
04:06 à comparaître devant le tribunal correctionnel de Besançon,
04:08 Jonathan Daval, pour des faits de dénonciation calomnieuse
04:11 en demandant une somme de dommages à intérêt très importante,
04:14 de 30 000 euros pour Grégory Gay et 10 000 euros pour chacun
04:17 des membres de la famille, c'est-à-dire 3 x 10 000 euros,
04:19 en totalité 60 000 euros.
04:21 – D'accord. Donc c'est ce qu'il encourt.
04:24 Il encourt quoi s'il est reconnu coupable de ce nouveau chef d'accusation ?
04:26 – La peine encourue, c'est 5 ans.
04:28 Sachant qu'il a pris 25 ans de réclusion criminelle
04:31 et que naturellement, il y a une confusion entre une peine prononcée,
04:34 correctionnelle et la peine criminelle.
04:36 Donc en réalité, il encourt.
04:37 Ce n'est pas le problème de ce qu'il encourt.
04:39 Et ce n'est pas les enjeux du procès.
04:40 Ce qu'on réclame en réalité en face, c'est de l'argent.
04:42 – Et les enjeux sont financiers.
04:44 – C'est ça, on est d'accord.
04:45 Puisque les 5 ans, oui, c'est… 5 ans en plus, mais bon…
04:49 – C'est cumulé.
04:51 – Exactement, donc en fait.
04:52 – Jamais on ne condamnera quelqu'un à 5 ans pour une dénonciation.
04:54 – C'est ça.
04:55 – On serait dans l'aberration la plus totale.
04:57 5 ans, c'est des peines déjà très lourdes qu'on voit
04:59 dans certaines affaires particulièrement graves en correctionnelle.
05:02 – Alors, est-ce que vous avez encore des contacts avec Jonathan Daval ?
05:06 – J'ai des contacts avec Jonathan Daval au travers de Martine Henry.
05:09 Toujours, c'est notre lien et c'est elle qui se fait le relais.
05:13 C'est elle qui m'a fait savoir qu'il ne voulait pas venir à son procès
05:16 parce qu'il sentait qu'il y avait une curiosité autour de sa personne,
05:19 qu'il ne souhaitait plus montrer son visage actuellement publiquement.
05:22 Il a beaucoup changé, je le sais.
05:25 – Il est quoi ?
05:28 – La prison, ça a endurci.
05:31 – Il a changé comment maintenant, Martine ?
05:33 – Il s'est endurci, il a repris du poids.
05:35 – D'accord, il a repris du poids.
05:37 En prison, il est comment, là ?
05:42 – Il est bien, moi je dirais qu'il est bien.
05:46 Il fait sa petite vie là-bas, il n'a pas le choix.
05:49 – Vous l'avez vu quand pour la dernière fois ?
05:53 – Il y a 15 jours.
05:54 – 15 jours, vous êtes allé le voir, il vous a dit quoi ?
05:57 – Pardon ?
05:57 – Il vous a dit quoi ? Vous dites quoi quand vous le voyez ?
05:59 – On parle de tout, de l'extérieur surtout.
06:02 – C'est quoi en fait ? Dites-moi alors, parce que c'est vrai que c'est ça
06:05 qu'on a envie de savoir, c'est vrai que, parce que c'est une nouvelle situation
06:08 quand même pour vous Martine, c'est une situation à laquelle
06:10 vous n'auriez jamais dû, vous n'allez même pas penser à être confrontée.
06:13 Et c'est vrai que quand vous allez voir votre fils au parloir,
06:16 vous ne parlez plus du tout bien entendu de l'affaire,
06:19 vous parlez de quoi, de tout ? Vous lui dites comment ça va,
06:20 tu manges, combien, vous lui dites quoi ?
06:22 – Voilà, c'est ça, puis ce qu'on a fait, les personnes qu'on a vues.
06:27 – D'accord, vous lui dites voilà ce que vous avez fait dans la semaine.
06:30 – Voilà.
06:30 – Vous lui donnez des nouvelles de la famille.
06:32 – Oui, c'est ça.
06:33 – Il vous a dit quoi lui ? Il vous a dit qu'il faisait quoi en prison ?
06:37 C'est quoi ses activités ? Il fait quoi ?
06:39 – Comme j'ai déjà expliqué dans le livre, donc il travaille.
06:45 – D'accord.
06:46 – Il travaille, il fait du sport.
06:49 – D'accord. Il vous dit quoi ? Il vous dit que c'est l'enfer ou bien qu'il est plutôt…
06:53 – Non, il ne se plaint pas.
06:54 – Non, il ne se plaint pas du tout ?
06:55 – Non, c'est pas une personne qui se plaint, je ne l'attends pas.
06:59 – Oui, allez-y, allez-y.
06:59 – Le CISIM est un centre de détention où les détenus les plus lourdement condamnés
07:03 se trouvent concentrés.
07:05 C'est aussi un centre de détention où, en réalité,
07:08 les gens ont un comportement en général extrêmement, tout à fait remarquable.
07:12 Il y a très peu de faits de violence ou ce genre de choses.
07:15 Ça peut paraître paradoxal, vous avez des gens comme Guy Georges
07:18 qui sont condamnés pour des faits extrêmement graves
07:20 et qui pourtant se comportent, ont un comportement tout à fait remarquable
07:24 en détention entre les détenus et y compris avec les agents de l'administration.
07:28 – On en avait parlé la dernière fois, certains disent qu'ils seraient devenus amis
07:30 avec Guy Georges d'ailleurs, qui ferait…
07:33 – Ils s'entendent bien.
07:36 Il faut bien que… de toute façon, les détenus, il faut bien qu'ils se parlent entre eux.
07:40 Ils vont parler à qui sinon ?
07:42 Puis Guy Georges, c'est une personne…
07:46 pour moi, oui, mais c'est une personne, c'est un être humain.
07:50 Moi, je ne regarde pas ce qu'il a fait.
07:51 Il était en procès pour ce qu'il a fait.
07:54 – Vous dites qu'il est puni pour ça, il purge sa peine.
07:57 Donc voilà, vous dites, pour vous, il est en train de purger sa peine.
08:01 Donc on…
08:03 – Oui, donc c'est une personne qui vient nous dire bonjour, qui nous…
08:08 – Vous l'avez vu, vous ?
08:09 – Bien sûr, il vient nous dire bonjour.
08:13 – Il vient vous dire bonjour, donc quand vous allez voir Jonathan,
08:15 Jonathan, il vient vous dire bonjour.
08:16 – Il vient toujours nous dire bonjour, il nous demande comment on va.
08:20 Ça peut choquer, mais c'est un être humain.
08:25 – Justement Martine, j'ai une question à vous poser,
08:27 parce que je suis sûr que c'est… dans votre vie de tous les jours,
08:29 est-ce que les gens de votre entourage,
08:31 est-ce que les gens que vous avez côtoyés avant,
08:33 est-ce qu'ils ne vous parlent plus de ça ou est-ce qu'ils ne vous en parlent plus du tout ?
08:37 – Ils ne m'en ont jamais parlé.
08:38 – Jamais. Et les gens, est-ce qu'ils ont changé avec vous ou pas du tout ?
08:41 – Non, comme j'ai dit dans mon livre, les gens n'ont jamais…
08:44 Non, je n'ai jamais eu de soucis avec eux.
08:46 – Ils ne vous ont jamais jugé, vos amis sont restés toujours près de vous ?
08:48 – Oui.
08:48 – Les amis que vous aviez avant ?
08:50 – Pareil.
08:51 – Pareil. Ils n'ont jamais jugé ce qui se passait ?
08:54 – Non, non.
08:56 – Et Jonathan, quand vous allez le voir, il vous demande des nouvelles de la famille,
09:01 des gens qu'il n'a pas vus depuis longtemps, etc. Il vous dit quoi ?
09:05 – Disons que la famille, il les voit assez souvent et puis…
09:08 – Ils viennent beaucoup le voir aussi ?
09:10 – Pas autant que nous, mais ils ont une place quand même.
09:13 Et puis, ils nous demandent, les voisins, s'ils vont bien.
09:17 Et puis comme les voisins, ils nous demandent tout le temps aussi des nouvelles de Jonathan
09:22 et qu'il leur passe le bonjour.
09:26 C'est la vie comme ça maintenant.
09:28 – Vous lui avez déjà fait la morale sur ce qu'il a fait ou pas du tout ?
09:30 – Pourquoi lui faire la morale ?
09:32 – Jamais sur ce qu'il a fait ? Ou jamais ?
09:36 – Pourquoi lui faire la morale ? Ce qui est fait, est fait.
09:38 Le procès est fait.
09:40 On ne changera rien, même si je lui fais la morale.
09:43 Qu'est-ce que… Il est trop tard maintenant.
09:46 – Vous pensez à votre ex-belle-fille parfois ou à sa famille ou pas du tout ?
09:51 – Bien sûr que si, c'est quand même notre belle-fille, bien sûr que si.
09:56 J'ai la compassion pour les parents d'Alexia.
10:00 – Ça vous manque la vie d'avant ou pas ?
10:03 – Oui, ça manque la vie d'avant.
10:05 – Bien sûr, votre vie, c'est plus du tout la même.
10:06 – Notre vie a changé, tout à fait.
10:08 – Vous allez le voir combien de… C'est quoi les fréquences de vos visites ?
10:11 – On va le voir tous les 15 jours.
10:14 – Tous les 15 jours. Vous restez combien de temps avec lui ?
10:16 – Ça dépend si on a un parloir ou si on a un salon.
10:19 – D'accord. La dernière fois, vous aviez un salon ?
10:21 – Tous les week-ends, on a un salon le samedi.
10:24 – D'accord. Donc là, vous restez avec lui une heure ?
10:27 – Trois heures.
10:28 – Trois heures, ah ouais, trois heures avec lui.
10:31 Et pour lui, vous sentez que c'est important pour lui de vous voir,
10:35 que vous soyez toujours à son contact ?
10:37 – Bien sûr. Une personne, comme tout être humain, est enfermée,
10:42 il a besoin de voir quelqu'un.
10:46 Donc si ça nous fait du bien, moi j'apprécie,
10:51 et bien lui, ça lui fait du bien aussi, ça remonte le moral.
10:55 – Il ne vous a plus jamais reparlé de l'affaire ?
10:57 – Non, on n'en parle pas.
10:58 – Pas du tout, c'est vraiment…
11:01 – On en reparlera plus tard s'il le faut, non.
11:05 – Qu'est-ce qu'il vous dit ?
11:05 Il vous a regardé lors de vos passages à la radio, à la télé ou pas du tout ?
11:09 – Non, il ne regarde pas.
11:10 – Il ne vous regarde pas ?
11:11 – Je ne sais même pas s'il est au courant, je n'ai pas dû lui dire.
11:13 – Ah ouais, vous ne lui avez pas dit, c'est vrai ?
11:14 – Non.
11:15 – Ah ouais, vous ne pensiez même pas s'il était au courant ?
11:18 – Non, je ne pense pas.
11:19 – Pourquoi vous ne l'avez pas lui dit ?
11:20 – Peut-être qu'il aura vu les bandeaux passer,
11:22 mais non, parce que pourquoi le tracasser ?
11:26 – Vous lui avez donné votre livre ?
11:27 – Bien sûr.
11:28 – Qu'est-ce qu'il vous a dit ?
11:30 – Il ne l'a pas encore ouvert.
11:31 – Ah ouais, pas encore ?
11:32 Parce qu'il ne veut pas se replonger là-dedans ?
11:34 – Oui.
11:35 – C'est ça, Mec ?
11:35 – C'est ça.
11:36 – C'est très compliqué.
11:38 Effectivement, c'est très compliqué,
11:39 ce qui est aussi intéressant dans les questions que vous posez,
11:41 c'est la place de Martine Henry par rapport à tout ça,
11:44 parce qu'il faut bien que chacun comprenne
11:47 que Martine Henry est la mère d'un criminel.
11:51 – Oui.
11:51 – Martine Henry n'a tué personne.
11:54 Martine Henry n'a pas élevé plusieurs enfants
11:56 pour qu'ils finissent dans une cour d'assises.
11:58 Et que du jour au lendemain,
12:00 c'est le témoignage de son livre qui est bouleversant,
12:02 du jour au lendemain, on lui dit "Madame, votre fils est un criminel.
12:06 Votre fils a tué votre belle-fille."
12:08 Et la vie bascule.
12:09 Et comment on vit avec ça ?
12:10 Bien sûr, on pense toujours aux victimes,
12:13 mais là on a voulu, parce qu'on a voulu penser un petit peu différemment,
12:17 en disant "c'est tout à fait normal de toujours penser aux victimes",
12:19 mais est-ce que la famille d'un criminel n'est pas elle-même victime, quelque part ?
12:25 Est-ce que la famille d'un criminel qui n'a rien fait,
12:27 qui ne participe pas au processus criminel,
12:29 qui n'a tué personne,
12:30 ne subit pas elle-même une multitude de violences sociales,
12:34 au quotidien, au travers du geste de ce criminel ?
12:37 C'est-à-dire que Jonathan, qui est son enfant,
12:39 qu'elle protège, qu'elle accompagne,
12:41 a fait deux familles de victimes.
12:44 La famille d'Alexia et sa propre famille.
12:46 Et tout ça est très difficile, très difficile à vivre.
12:49 Cet témoignage, c'était juste pour parler aussi à des gens
12:51 qui sont dans cette situation-là, et Dieu sait qu'il y en a,
12:54 et pour essayer de savoir comment à peu près la vivre.
12:58 Et c'est terriblement difficile à vivre.
13:00 C'est une aventure, c'est une expérience humaine extrêmement douloureuse,
13:04 comme l'expérience humaine de perdre un enfant de telles conditions
13:07 est un parcours horriblement douloureux.
13:10 Alors il y a plus de témoignages dans ce sens.
13:12 Le témoignage de Martine Henry est beaucoup plus singulier,
13:15 mais je trouve qu'il est extrêmement précieux.
13:17 – Est-ce qu'après vos passages en télé ou en radio,
13:21 vous avez eu des commentaires qui vous ont blessés ?
13:24 – Je ne regarde pas les commentaires.
13:25 – Vous ne regardez rien ? Non ?
13:27 – J'en ai regardé un peu, mais…
13:29 – Et là où vous habitez, personne ne vous en parle de rien ?
13:32 – Pardon ?
13:32 – Dans votre village, là où vous habitez, etc.
13:34 personne ne vous en parle ?
13:35 – Non.
13:36 – Personne ? – Non, non.
13:37 – C'est fou, vraiment…
13:38 – Non, on continue, ils nous disent bonjour, on parle…
13:43 – Vous avez toujours une vie sociale, comme disait
13:45 Maître Schwerndorfer, il y a un instant,
13:49 vous avez toujours une vie sociale ou plus du tout ?
13:51 – Si, si.
13:51 – Vous avez des gens qui viennent chez vous ?
13:53 – Ah bien bien sûr, la vie ne s'arrête pas,
13:55 moi je n'y suis pour rien dans tout ça.
13:57 – C'est ça.
13:58 – Ça peut arriver à tout le monde, la preuve.
14:01 – Vous avez conscience que les parents d'Alexia
14:05 peuvent vous en vouloir quand ils vous voient
14:08 en radio ou en télévision ou avec ce livre ?
14:11 Est-ce que vous en avez conscience ou est-ce que
14:12 vous n'y pensez même pas ?
14:14 – Si, j'en ai conscience, mais eux ils ont fait un livre aussi,
14:17 et ils vont sur les plateaux aussi.
14:21 – La même chose.
14:21 – Et eux, ils n'ont plus leur fille.
14:22 – Mais eux, ils n'ont plus leur fille, oui.
14:25 Mais ce n'est pas parce que ça se passe comme ça
14:27 que moi je ne dois pas continuer de vivre.
14:31 – Oui, Géraldine.
14:32 – Oui, vous aviez parlé tout à l'heure de Guy Georges,
14:34 le tueur en série et violeur qui est libérable, je crois,
14:36 depuis 2020 et qui est pour autant encore incarcéré.
14:39 – Il l'est, oui.
14:40 – Donc Jonathan Daval, il pourrait être libre à partir de quand ?
14:44 Il pourrait sortir à partir de quand ?
14:46 – En réalité, la peine pourrait être confutée dans 7 ans,
14:51 puisqu'il n'a pas eu de période de sûreté spéciale.
14:53 – D'accord.
14:54 – Donc à partir de ce moment-là, effectivement,
14:55 il pourrait être conditionnable, si c'est le sens de votre question,
14:59 éligible à un aménagement de peine d'ici 7 ans.
15:02 – Donc en 2030, globalement, il pourrait être en liberté.
15:04 – Exactement, mais il y a des conditions très strictes.
15:09 – Ça fait plus de 6 ans que votre fils est en prison, Martine.
15:13 Est-ce qu'il vous demande de lui apporter des choses en particulier ?
15:16 – Un perdit.
15:17 – Un perdit ?
15:18 – En prison, maison centrale…
15:20 – Mais votre livre quand même, votre livre.
15:22 – Oui, parce qu'on a le droit d'emmener des livres, des habits,
15:28 des choses, pas alimentaires, tout ce qui est alimentaire, c'est interdit.
15:34 – Alors, l'année dernière, il y a des journalistes qui avaient annoncé
15:37 que votre fils aurait trouvé l'amour en prison.
15:39 Est-ce que vous êtes au courant ?
15:40 Vous avez dit que c'était une énorme bêtise, ça.
15:43 Ce que vous aviez dit la dernière fois, non ?
15:44 – Oui.
15:44 – Oui, c'est…
15:46 – De toute façon, il fait ce qu'il veut.
15:50 S'il veut être avec un homme ou une femme, c'est son problème.
15:53 – Je ne vous en parle pas.
15:55 – Ce n'est pas vrai.
15:56 Donc on en a parlé, mais on n'en parle plus.
15:58 – D'accord. Vous l'avez demandé quand même ?
15:59 – Ah bien bien sûr.
16:00 – D'accord.
16:00 – Oui, on en a parlé.
16:02 Et il dit, si des fois c'est vrai, dis-moi-le.
16:05 On ne te jugera pas, on t'accepte…
16:08 – Bien sûr.
16:08 – T'acceptes comme ça. Non, ce n'est pas vrai.
16:11 – Vous l'aimez, votre fils, hein ?
16:14 – C'est normal qu'une maman aime ses enfants.
16:16 – Vous, c'est vrai qu'on sent quand même un amour incroyable pour votre fils.
16:21 Quand vous avez appris ce qu'il avait fait, quand il…
16:25 Vous vous êtes dit quoi ?
16:27 La première seconde, vous vous êtes dit quoi ?
16:30 – Ce n'est pas lui.
16:32 Je n'ai jamais accepté.
16:34 J'ai accepté maintenant.
16:36 Maintenant, je peux dire que je suis la maman d'un criminel.
16:39 – D'accord.
16:41 Maintenant, vous arrivez à le dire ?
16:41 – J'ai avancé avec…
16:42 – Vous arrivez à le dire ? Avant, vous n'arriviez pas à le dire ?
16:44 – Ah non, avant, non, non, je n'arrivais pas dans cet esprit-là.
16:48 Du tout.
16:49 – Merci Martine Henri d'avoir été avec nous.
16:52 Moi, maman de Jonathan, c'est toujours très intéressant de discuter avec vous
16:55 et avec Randall Schwardofer, itinéraire d'un avocat hors norme,
16:59 dix affaires criminelles incroyables, avec Frank Spengler, ça très très fort.
17:04 Vraiment, je vous le dis, les deux, et le témoignage de Martine aussi.
17:07 Merci d'avoir été avec nous.
17:08 – Merci Cyril.
17:09 – Venez nous voir quand vous voulez.
17:10 Merci beaucoup, à tout de suite.
17:12 [Musique]