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La bande de 22H Max réagit à l'exclusion d'un élève d'un lycée privé de Valenciennes en raison de la couleur de ses cheveux.

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Transcription
00:00 Olivier Vial, vous prenez le pouvoir, alors on va changer totalement de sujet.
00:04 – Pas tellement en fait.
00:05 – Ah pas tellement ? Ah bon, vous allez nous expliquer.
00:07 Je plante le décor, avec une affaire de cheveux roses.
00:10 Ça se passe à Valenciennes, dans un lycée privé qui a exclu depuis trois semaines,
00:15 un élève de seconde qui ne va plus en cours depuis trois semaines
00:17 pour sa couleur de cheveux rose, il s'appelle Rénathan, élève de seconde,
00:20 il ne va plus en cours, donc la couleur de cheveux, c'est ce que dit le lycée,
00:23 ne cadre pas avec le règlement intérieur.
00:25 – Oui, alors au moment où le ministre de l'Éducation nationale réfléchit
00:28 à mettre des uniformes, on s'aperçoit finalement que le problème peut venir d'ailleurs,
00:32 et la coiffure en l'occurrence.
00:34 L'affaire est quand même un peu plus compliquée que ce qu'on lit dans la presse
00:37 depuis quelques jours, puisqu'en fait l'affaire remonte à bien plus longtemps,
00:42 puisque dès la rentrée, cet élève qui est un élève de seconde,
00:47 qui rentre dans un lycée privé, et dès la rentrée, convoqué par l'équipe pédagogique,
00:54 qui lui dit "vous avez signé un règlement intérieur", où il a effectivement stipulé
00:59 qu'il ne faut pas avoir de coiffure fantaisiste.
01:02 Et il s'engage, il a signé le règlement intérieur,
01:07 et il s'engage dans les trois semaines à revenir à sa couleur naturelle.
01:10 – C'est quand même du cordélit.
01:13 – Voilà, ça dure quelques semaines, donc au-delà, au bout de trois semaines,
01:17 il n'a pas changé de couleur, pendant plusieurs semaines,
01:22 il y a des avertissements, l'équipe pédagogique,
01:25 et en fait il n'a pas été exclu de l'établissement,
01:27 c'est d'ailleurs peut-être ce qui fait que c'est plus difficile aujourd'hui.
01:30 Il a été mis exclu de la classe, et en fait on lui a continué
01:34 à lui donner des cours en dehors de la classe.
01:37 Moi ce que ça m'amène, c'est deux questions,
01:40 c'est qu'effectivement on s'aperçoit que derrière cette histoire-là,
01:44 on a la question des règlements intérieurs qu'on a toujours eus,
01:48 et effectivement la question de la tenue correcte dans les collèges,
01:51 dans les lycées, selon les époques, on pouvait être exclu
01:55 parce qu'on avait un jean troué, après il y a eu une certaine période
01:58 où en gros c'était le crop top, et puis aujourd'hui c'est effectivement
02:01 la couleur des cheveux. Moi ce qui m'intéresse là-dedans,
02:04 c'est de savoir si finalement, le rôle de l'éducation nationale,
02:08 ce n'est pas aussi de faire respecter la parole donnée,
02:11 et de faire comprendre à un élève que s'il a signé un règlement,
02:14 s'il a compris un contrat, et qu'il avait donné sa parole,
02:18 il a la nécessité de respecter sa parole.
02:20 - Là vous posez la question, votre réponse c'est oui.
02:22 - Ma réponse c'est clairement oui, parce que ça fait partie des valeurs
02:25 qu'on doit apprendre à un élève. Quand on signe un contrat,
02:28 quand on donne sa parole, on doit la respecter.
02:31 C'est au moins, je pense, le bas à bas des choses que l'école
02:34 peut amener à un élève.
02:35 - Qui répond ?
02:36 - Moi.
02:37 - Non, je le savais.
02:39 - Non, pas forcément, parce qu'en vrai ce n'est même pas un sujet
02:41 qui me traverse, mais c'est qu'en fait, je me pose une question,
02:45 en fait je suis sortie de l'école il n'y a pas très longtemps,
02:47 je suis encore étudiante, et en fait les questions que je me pose,
02:50 c'est... bon, après je sais que personne ne va être d'accord avec moi
02:54 sur ce plateau.
02:55 - Allez-y, lancez-vous.
02:56 - Pas de chance.
02:57 - Non, non, c'est que je me dis que je ne comprends pas
03:02 tous les règlements qui cherchent à façonner une apparence
03:06 chez les jeunes. Mais ce que je me demande, c'est que si on arrive
03:10 sur le débat du règlement intérieur, en fait, nous on n'a jamais eu
03:14 de discussion avec nous sur les objectifs de ces règlements intérieurs.
03:17 C'est une réalité. On ne nous parle jamais du marché professionnel,
03:20 on ne nous parle jamais de comment on va être accueillis,
03:22 on ne nous parle jamais des discriminations,
03:24 on ne nous parle jamais des attentes qui sont sur nous,
03:26 et en fait, l'imposition d'un règlement sur lequel il n'y a aucune explication,
03:30 aucune pédagogie, où les professeurs et le surveillant ont l'impression
03:34 parfois d'être des policiers, bah en fait, on a l'impression
03:37 forcément, et je le dis, qu'en fait c'est un contrôle de nos droits.
03:39 - Mais en fait vous êtes quasiment d'accord avec Olivier.
03:41 - Non, parce que je suis contre ces règles, mais pour le coup,
03:43 si je suis le débat...
03:45 - Ce qui est important, c'est de savoir que c'est dans un collège privé,
03:48 un lycée privé, et très souvent, en fait, le règlement intérieur,
03:51 ça faisait partie de la richesse de ces établissements,
03:53 c'était ce qu'on appelait aussi le projet d'établissement.
03:55 C'est ce qui différenciait un peu du public, où le public,
03:57 effectivement, on accueille tout le monde, de façon normale,
04:02 tandis que là, il y a un projet, il y a un règlement,
04:04 il y a un projet qui est un peu plus spécifique.
04:06 Et donc, quand on arrive dans cet établissement, on accepte le projet.
04:09 Et je pense que c'est aussi pour ça qu'aujourd'hui,
04:12 cet établissement est très attaché à ce règlement intérieur
04:15 et ne veut pas lâcher.
04:17 Et donc, il y a une réunion d'ailleurs, il y a eu une réunion
04:19 cet après-midi entre les parents qui, maintenant,
04:22 menacent d'attaquer devant la justice pour discrimination.
04:25 Ils y mettent en...
04:27 - Oui, le père dit "j'ose espérer que ça n'est pas de l'homophobie".
04:29 - Oui, ils essayent effectivement de mettre la pression, on voit bien,
04:31 mais c'est juste une question de principe.
04:33 Et je pense que, dans notre société, les principes, c'est important,
04:36 et c'est important de les respecter.
04:37 - Non, mais en fait, on n'est pas d'accord.
04:39 Parce que pour moi, en fait, c'est pas une question de principe,
04:41 c'est dans quel cadre on nous fait vivre, on nous fait grandir,
04:43 on nous fait évoluer.
04:45 Est-ce qu'on veut nous exposer à la violence
04:48 et à la restriction du marché de l'emploi,
04:50 ou est-ce qu'on marche sur des principes qui, au demeurant,
04:52 sur les établissements privés, sont religieux ?
04:54 De quoi parle-t-on ?
04:55 - Non, pas spécialement religieux.
04:57 Il y a des établissements privés qui ne sont pas religieux.
05:00 - Je vois, pardon, que Bruno et Roselyne...
05:02 - Non, mais...
05:04 - ...s'extirpent du débat.
05:05 - Non, je ne m'extirpe pas du débat.
05:07 Je ne comprends pas qu'on interdise aux gens
05:09 d'avoir les cheveux teints en rose.
05:11 - Ah, j'ai vraiment préjugé.
05:13 On est courts sur les règles.
05:15 - Moi, c'est pareil.
05:16 - Non, mais exprimez-vous les jeunes.
05:18 - On a la couleur de cheveux qu'on veut.
05:20 Je trouve ça lunaire.
05:22 Il n'y a aucune indécence dans le fait d'avoir les cheveux teints en rose.
05:26 - C'est pas instantatoire.
05:28 - Je me suis battu toute ma vie pour qu'on ait le droit de...
05:33 - Dans les Jeunes, ce n'était pas non plus religieux.
05:35 - Oui, parce que ce sont des principes hallandois.
05:38 Et là, on va rentrer dans un débat, quand même,
05:41 parce que ça va revenir dans le débat,
05:43 avec la question de l'expérimentation des uniformes scolaires.
05:46 Alors là, ça va être un niveau de contrôle du corps des jeunes.
05:49 - On en reparlera.
05:50 - Mais du coup, ce ne sera plus avec.

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