Préférence nationale : scandale ou bon sens ?

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Transcript
00:00 - Allez Pascal Proulx et vous c'est à 11h, vous êtes les bienvenus à l'antenne.
00:02 Eugénie Bastier, c'est à vous.
00:04 Bonjour, vous nous parlez ce matin de la préférence nationale
00:08 qui selon certaines personnalités de gauche serait au cœur de la loi immigration
00:11 dessinée par la droite et votée au Parlement cette semaine.
00:14 - Oui, préférence nationale, on entend cette expression partout.
00:17 Alors de quoi parle-t-on exactement ?
00:19 La préférence nationale, c'est tout simplement le fait de réserver certains emplois,
00:23 prestations sociales ou accès au logement aux seuls citoyens d'un pays.
00:27 Alors est-ce le cas de cette loi immigration ?
00:29 Eh bien non, c'est une fake news véhiculée par la presse de gauche.
00:32 En effet, la nouvelle loi ne conditionne pas l'accès aux APL, aux allocations familiales
00:36 et de rentrée à la nationalité, mais à la durée de résidence sur le sol français.
00:41 Il faudra désormais 5 ans aux étrangers pour les toucher s'ils ne travaillent pas.
00:45 Alors ceux qui essaient de faire passer cette loi pour la révocation de l'édit de Nantes
00:48 ou les lois raciales de Vichy ne savent pas lire ou sont de mauvaise foi,
00:52 les deux étant bien sûr compatibles.
00:54 Non, cette loi ne met pas en œuvre la préférence nationale
00:57 et même si c'était le cas, faudrait-il y voir un scandale ?
01:00 - C'est-à-dire ? Parce que la notion de préférence nationale,
01:03 c'est quand même foncièrement d'extrême droite historiquement, Eugénie ?
01:06 - Écoutez Dimitri, 71% des Français se disent favorables à la préférence nationale.
01:12 Sont-ils xénophobes, nostalgiques du régime de Vichy ou fans de Jean-Marie Le Pen ?
01:17 Bien sûr que non.
01:18 Ce n'est pas parce que le FN s'est approprié une notion abandonnée par l'ensemble du corps politique
01:22 que celle-ci est par essence extrémiste.
01:25 Dans les années 30 d'ailleurs, c'est la gauche socialiste du gouvernement d'Edouard Herriot
01:28 qui avait mis en œuvre la préférence nationale pour l'emploi
01:31 à la suite de la crise économique de 1929.
01:34 Quand sortira-t-on de la pensée réflexe et des incantations
01:37 lorsqu'on parle des sujets migratoires dans notre pays ?
01:40 La question n'est pas de savoir si la préférence nationale figure ou pas
01:44 dans le programme de Marine Le Pen,
01:46 mais s'il est juste ou non que les étrangers et les nationaux
01:49 aient accès au même droit dans notre pays.
01:52 Parce que derrière ce débat sur la préférence nationale,
01:54 c'est une vision du monde qui se déploie.
01:56 Celle d'une gauche qui considère que l'appartenance même à la communauté nationale est raciste.
02:02 Or, c'est le propre même de la nation de discriminer entre les nationaux et les étrangers.
02:07 Mais est-ce que nous sommes les seuls en France, Génie,
02:10 à nous poser de telles questions ? Qu'est-ce qu'on en dit à l'étranger ?
02:12 Il faut regarder ce que font les autres pays.
02:14 Au Danemark, par exemple, il existe une préférence nationale dans l'accès au logement.
02:18 Alors, les sociodémocrates danois sont-ils fascistes ?
02:21 Jusqu'à 2010, la préférence nationale était la règle pour l'emploi en Allemagne.
02:25 Était-elle nazie jusqu'à cette date ?
02:27 Aux Etats-Unis, les entreprises qui emploient au moins 15% d'étrangers
02:30 doivent faire des offres préalables d'emplois réservées aux Américains seules.
02:34 Joe Biden, qui malgré son âge n'est pas la réincarnation du maréchal Pétain,
02:38 vient de renforcer un dispositif de « Buy American Act »,
02:41 qui est une forme de préférence nationale économique.
02:44 En France, il y a aussi beaucoup d'hypocrisie.
02:47 Comme celle des 150 personnalités qui appelaient hier dans l'Humanité
02:50 le président de la République à ne pas promulguer une loi qui, je cite,
02:54 « instille le poison xénophobe de la préférence nationale ».
02:57 Parmi les signataires, nombre de cinéastes et de réalisateurs,
03:01 Laure Calamy, Jean-Pierre Daroussin, Rachid Abrakni.
03:04 Ces artistes oublient certainement que l'exception culturelle française,
03:07 qui permet aux films et aux productions françaises d'être subventionnées par l'État,
03:11 n'est rien d'autre qu'un mécanisme de préférence nationale appliqué à la culture.
03:16 Ils devraient donc montrer l'exemple et renoncer à toutes ces aides discriminantes.
03:20 On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre,
03:23 le confort de la bonne conscience morale et l'argent de l'État-providence.
03:26 - Signature européen Eugénie Bastier. Merci beaucoup Eugénie.

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