Aujourd’hui c’est le comédien Vincent Perez qui est venu nous rendre visite ! Il a réalisé « Une affaire d’honneur » qui sera sur vos écrans le 27 décembre !
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00:00 Vincent Perez, le comédien mais également le réalisateur de son quatrième film. Bonjour Vincent.
00:05 Bonjour.
00:05 Merci d'être sur notre plateau en direct ce matin.
00:08 Je dois dire d'emblée que j'ai beaucoup aimé votre film. C'est captivant, on ne décroche pas, il fait quoi, 1h45 ?
00:13 1h41.
00:15 1h41, on a complètement embarqué dans cette histoire dans le Paris du 19e siècle. Il sort donc
00:20 mercredi prochain, il s'intitule "Une affaire d'honneur".
00:23 On va voir un extrait de la bande-annonce, mais au préalable, en un mot, vous êtes dans quel état d'esprit ? Parce qu'un film,
00:27 c'est un an de votre vie ou deux ans, je ne sais pas. Je dirais même un peu plus.
00:31 Effectivement, on a commencé à développer le scénario en 19.
00:34 En 2019 ?
00:37 En 2019, et puis après il y a eu le Covid.
00:38 Et puis ensuite il y a eu tous les combats pour justement pouvoir faire ce film. Un film, c'est un peu un bon film,
00:44 un film réussi, c'est un peu de l'ordre du miracle.
00:47 Et donc là, du coup, à quelques jours de la sortie, vous êtes serein ou ?
00:50 D'abord, je suis très heureux des réactions du public qui sont vraiment magnifiques. On a fait une tournée dans toute la France.
00:57 Ça rassure.
00:58 Et donc, ça rassure, mais en même temps, je suis très...
01:01 Je suis impatient, en fait.
01:04 Maintenant, le bébé, il est là.
01:05 Il faut qu'il grandisse et qu'il vive sa vie.
01:07 Voilà, exactement. C'est le moment où on lâche.
01:09 Il faut qu'il ait dans les bras des autres.
01:10 Voilà, exactement.
01:11 Allez, voici un extrait de la bande-annonce. Regardez.
01:13 Allez !
01:25 Tu as appris ce matin que c'était votre nouveau ?
01:27 Je mets cette offrance sur le compte de votre hystérie.
01:29 J'aurais dû arrêter le duel.
01:34 En tant que maître d'armes, tu n'as pas le droit de demander réparation.
01:36 Il ne s'agit plus d'honneur, mais de vengeance. Je ne te suivrai pas.
01:39 Elle vient de créer la première ligue féminine des crimes.
01:43 Vous écrivez que je suis une femme à la sensibilité déréglée. J'exige réparation.
01:47 Un homme ne se bat pas contre une femme.
01:49 Les affaires de duel ne sont pas un jeu.
01:51 Êtes-vous certaines de vouloir vous battre ?
01:55 J'ai vu de quoi les hommes étaient capables.
01:57 On dit que le sort lave la main.
01:59 On y comprend. Vincent Pérez, ce film tourne autour du duel.
02:02 Dès que quelqu'un se sentait offensé, il demandait réparation.
02:05 Et ça se réglait soit à l'épée, soit au revolver.
02:07 Pourquoi ce thème ? Parce que c'est très précis quand même.
02:10 Oui, parce qu'en fait, il n'y a jamais eu de film sur le sujet,
02:15 en tout cas dans cette période incroyable qu'est l'âge d'or du duel.
02:18 Qui a prévalu 1000 ans.
02:20 Oui, depuis le Moyen Âge.
02:22 C'était quelque chose qui a toujours existé, qui s'est arrêté en 1967.
02:26 Super tard, en 1967, la fin du duel.
02:29 Le dernier duel s'est gaston de fer en 1967.
02:31 Oui, c'est ça, c'est le maire de Marseille.
02:33 Mais il y a eu cette période incroyable avec la libération de la presse,
02:36 parce que les journalistes pouvaient mener une enquête et la sortir
02:39 sans passer par la censure de l'époque.
02:41 Et il y a eu une sorte d'âge d'or du duel qui a duré à peu près 8 ans.
02:45 Et c'est vrai que toutes les rédactions des journaux les plus importants d'époque
02:49 avaient leur propre salle d'armes.
02:51 Parce que c'était la naissance du fait divers.
02:54 Et donc, à l'intérieur de ça, on a découvert en faisant des recherches
02:58 sur cette période-là, on a découvert des personnages incroyables.
03:01 Donc tout est basé sur des faits avérés.
03:05 On apprend aussi dans ce film que c'était hyper précis, codifié.
03:08 Telle distance, ils devaient être à telle distance l'un de l'autre, les témoins.
03:12 Est-ce qu'on s'arrête à la première goutte de sang ou pas ?
03:15 Donc il y a un protocole extrêmement précis
03:18 qui était assez passionnant à montrer dans le film.
03:23 C'est que les témoins se retrouvent et avec un greffier,
03:27 dressent un procès verbal.
03:29 Et les témoins, au moment de la rencontre,
03:32 sont là pour être garant du bon procédé du protocole qui a été établi.
03:36 Magnifique distribution, Roche d'Isème, Guillaume Gallienne, Doria Thillier,
03:40 il y a vous également dans ce film.
03:42 Alors évidemment, on se dit, comment est-ce que tout cela est réglé pour le cinéma ?
03:45 Je pense que ça va vous intéresser, nos téléspectateurs aussi.
03:48 Vincent, j'ai trouvé dans les archives de la télé l'interview de Raoul Biré.
03:51 Oh mon Dieu ! Raoul Biré !
03:53 Il était donc directeur des cascades pour la télévision, des duels.
03:58 Donc il montait tout ça.
04:00 Comment prépare-t-on un comédien au maniement de l'épée ?
04:03 Voilà ce qu'il répondait au cours des années 60.
04:05 Et vous nous direz, vous, comment vous avez envisagé votre rôle sur ce film.
04:08 Regardez.
04:09 Thierry ! Merci !
04:12 Mais dans des feuilletons comme Thierry Lafrande ou comme La Gardère,
04:17 où les combats sont menés par Jean-Claude Drot et par Jean-Pierre,
04:20 eux-mêmes sans aucun doublage,
04:22 comment préparez-vous un acteur à devenir un brillant escrimeur ?
04:26 Il faut que les mouvements d'escrime soient des mouvements instinctifs de comédie.
04:30 Il faut que le comédien soit libéré totalement de cette chorégraphie.
04:35 Ah, en gros, c'est travaillé Raoul Biré.
04:38 C'est pas vrai !
04:39 Mais oui, c'est incroyable !
04:40 Ça me touche beaucoup de voir ces images-là.
04:42 C'était dans le spectacle de Patrice Chéreau qu'on avait fait dans la cour du Palais des Papes à Avignon,
04:47 Hamlet.
04:48 Moi, je faisais La Herte, Gérard de Sartre faisait Hamlet.
04:50 C'était un spectacle extraordinaire.
04:52 Et on avait ce combat, cet énorme combat qu'on a travaillé pendant 4 mois.
04:56 C'est comme ça, en fait, que j'ai découvert ma passion du duel.
04:59 C'est grâce à ce Raoul Biré et à Patrice Chéreau, bien évidemment.
05:02 Donc, il explique exactement comme un comédien qui doit s'approprier le texte.
05:05 Il dit qu'évidemment, ce sont des chorégraphies
05:07 et qu'il faut s'en affranchir pour que ça ait l'air naturel.
05:10 Parce que c'est pas évident quand même de simuler des combats, des duels.
05:13 C'est-à-dire que là, il fallait que les acteurs fassent un travail, un énorme travail.
05:18 Par exemple, aussi répéter pendant 3-4 mois, 4 jours par semaine, 4-5 heures par jour.
05:24 Et donc, il fallait non seulement apprendre le langage de l'escrime,
05:28 mais aussi les chorégraphies et puis pouvoir rentrer en vitesse dans ces chorégraphies
05:33 et donc connaître parfaitement le duel de A à Z.
05:37 Et c'est ce qu'ont fait les comédiens et c'est ça qui donne...
05:41 Et puis, il fallait que l'histoire continue à l'intérieur du duel.
05:44 Donc, ça, c'est aussi un autre élément qui était important,
05:46 que le récit ne s'arrête pas au début du duel et reprenne à la fin.
05:49 Parce qu'à l'intérieur du duel, il y a énormément de choses qui se passent dans le film.
05:53 Il y a les témoins, il y a tous les enjeux entre les personnages.
05:57 Et donc, l'idée, c'était que quand j'ai réalisé ces séquences,
06:03 c'est qu'on retrouvait, que je puisse retrouver moi,
06:06 en fait, les sensations que j'avais moi quand je fais un combat.
06:09 Donc, du coup, le spectateur le vit vraiment.
06:11 - Alors, les sensations, vous dites, que j'avais moi en faisant des combats.
06:14 Je me suis amusé à apprendre trois films.
06:16 Si je vous dis "La Reine Margot", "Fanfan Latulippe", "Le Bossu",
06:19 vous en avez fait des cascades, vous en avez fait des combats, Vincent.
06:22 Et si on essaie de comparer votre rôle dans votre dernier film
06:25 avec, par exemple, les trois rôles qu'on voit à l'image,
06:28 vous diriez quoi ? C'est différent ou c'est à peu près la même chose,
06:31 le même travail, la même implication ?
06:33 - Non, parce que ce ne sont pas tout à fait les mêmes périodes.
06:35 Donc, c'est des escrimes qui évoluent avec le temps.
06:38 Nous, notre film, c'est fin 19e.
06:41 "La Reine Margot", c'était un peu avant.
06:44 Donc, c'était des combats avec des épées beaucoup plus lourdes.
06:47 Et puis, c'est vrai que "Fanfan Latulippe", il y avait un côté très cirque,
06:51 en fait, dans ce personnage-là.
06:53 Je me suis préparé en faisant du cirque, en fait.
06:56 Et "Le Bossu", il y a cette scène d'ouverture.
06:59 C'est un duel dont je suis très fier.
07:01 C'est vraiment un des duels, je dirais, les plus réussis de ma carrière d'avant,
07:07 parce que je pense que dans ce film-là, on a poussé encore plus loin le combat.
07:12 - "Une affaire d'honneur", c'est sur vos écrans, mercredi.
07:14 Allez-y en famille, vous allez passer un merveilleux moment.