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00:00:00 (...)
00:00:10 -Merci beaucoup, Dominique.
00:00:11 Merci à Philippe Mazinc d'avoir souligné l'importance
00:00:15 de prendre ce temps d'échange aujourd'hui
00:00:17 afin de réinterroger nos pratiques collectivement
00:00:20 autour d'une journée tournée vers les acteurs
00:00:22 de la planification, les hommes et les femmes
00:00:24 qui oeuvrent au quotidien pour mettre en oeuvre
00:00:27 ces politiques, collectivités, associations de collectivités,
00:00:32 services de l'Etat, bureaux d'études,
00:00:34 agences d'urbanisme.
00:00:35 On a aussi des chercheurs aujourd'hui.
00:00:36 Donc la palette des différents acteurs s'élargit
00:00:40 dans nos rencontres et c'est très bien.
00:00:42 Donc je crois que vous voyez le programme s'afficher.
00:00:45 Voilà. Aujourd'hui, nous vous proposerons
00:00:47 de faire un focus sur la démarche de planification,
00:00:50 sur son processus qui est inscrit dans le temps long,
00:00:53 avec une première table ronde, comme l'a rappelé Philippe Mazinc,
00:00:56 sur la gouvernance et le rôle de l'élu dans la planification,
00:00:59 qui sera nourrie des échanges menés cette année
00:01:02 lors du cycle d'atelier.
00:01:04 Chers élus, ambassadeurs du réseau,
00:01:07 on vient vous lui se prêter au jeu.
00:01:09 Et puis nous aurons un grand témoignage
00:01:11 de Charlotte Buron-Dobinier,
00:01:14 chercheuse en archéogéographie,
00:01:16 qui abordera une méthode originale
00:01:18 pour nous montrer comment l'archéogéographie
00:01:20 permet de se réancrer dans l'histoire du territoire,
00:01:22 de mieux se projeter, imaginer l'avenir de ce territoire.
00:01:26 Dans une seconde table ronde,
00:01:28 nous vous proposerons de porter la réflexion
00:01:30 autour de l'ingénierie,
00:01:32 sous ses multiples formes
00:01:33 et sur les compétences nécessaires
00:01:35 pour opérer cette transition.
00:01:37 Et tout d'abord, pour absorber le volume de documents
00:01:42 qui vont être à réviser en un temps assez court,
00:01:45 2027 pour les SCOT et 2028 pour les PLU,
00:01:48 pour intégrer les objectifs de sobriété foncière.
00:01:50 Donc il faut vraiment qu'on se penche
00:01:51 sur cette question de l'ingénierie.
00:01:53 On voit un petit peu comment on peut mutualiser,
00:01:56 travailler tous ensemble.
00:01:58 Donc comme le disait Philippe Mazin,
00:02:00 planifier avec le déjà-là,
00:02:02 ça demande des compétences nouvelles,
00:02:03 ça demande peut-être une commande nouvelle
00:02:05 pour réinventer nos villes de demain,
00:02:07 nos espaces en friche,
00:02:08 vers plus de mixité d'usages peut-être,
00:02:11 d'espaces publics apaisés, de mode doux, de nature.
00:02:14 Donc nous serons aussi accompagnés par Joanne,
00:02:18 qui est notre facilitatrice graphique
00:02:20 tout au long de la matinée,
00:02:21 qui apportera aussi un peu de légèreté
00:02:24 donc cette actualité quand même chargée,
00:02:27 et qui nous fera une restitution de la matinée
00:02:29 en image avant le déjeuner.
00:02:32 Cet après-midi, vous aurez l'occasion
00:02:34 d'échanger en atelier.
00:02:37 Donc là, vous allez pouvoir vous exprimer
00:02:40 sur toutes les questions un peu plus pointues
00:02:42 relatives à l'élaboration des documents d'urbanisme
00:02:44 d'ordre juridique, méthodologique,
00:02:47 pour aboutir, on l'espère, à des propositions
00:02:50 autour de l'élaboration de la commande
00:02:52 par rapport aux documents d'urbanisme
00:02:53 et des cahiers des charges notamment.
00:02:55 Et puis vous aurez aussi, lors de mini-conférences,
00:02:57 des retours d'expériences inspirants
00:02:59 qui vont être proposés,
00:03:00 donc lors de quatre mini-conférences
00:03:01 qui vont se succéder dans cette même salle.
00:03:04 Pour les ateliers, vous serez dans d'autres salles
00:03:07 à l'étage.
00:03:08 Et il me reste à vous présenter
00:03:10 la Dream Team d'organisation de la journée
00:03:14 et puis d'animation du réseau.
00:03:16 Donc je fais un hommage particulier à Céline,
00:03:20 qui est derrière la régie,
00:03:21 qui a dépensé une énergie incroyable
00:03:24 pour mener cet événement avec Dominique de Néoclide,
00:03:27 Dominique, fondateur du cabinet de conseil Néoclide
00:03:30 et Céline, donc sa collaboratrice.
00:03:33 Et puis qui ont aussi...
00:03:36 Qui se sont ajoutés les moyens de Fanny Le Barbier,
00:03:41 qui, elle, a apporté plutôt la mise en lien des réseaux locaux.
00:03:45 Et puis les communicants dans l'affaire
00:03:49 qui font les programmes.
00:03:51 Et puis le petit motion design que vous allez voir défiler,
00:03:54 donc Ninon et Laetitia du cabinet Glich.
00:03:56 Et puis, voilà, je voulais aussi vous présenter
00:03:59 deux nouvelles arrivantes dans le réseau
00:04:01 au sein du bureau de la planification urbaine.
00:04:03 Donc Roxane, je ne sais pas si elle est dans les parages,
00:04:06 Roxane Jolie, ou si elle est en coulisses,
00:04:09 qui a repris le flambeau en tant que chef de projet
00:04:14 réseau de la planification en octobre.
00:04:17 Elle vient des Vosges et elle s'occupait de planification
00:04:19 dans les Vosges, des documents d'urbanisme,
00:04:21 mais aussi des PCAET.
00:04:23 Donc une expérience intéressante.
00:04:24 Elle était au CEREMA aussi juste avant.
00:04:26 Donc voilà, une bonne compétence
00:04:28 pour reprendre le flambeau l'année prochaine.
00:04:30 Et puis on a accueilli aussi en apprentissage Jessica,
00:04:35 Jessica Mann, qui est là-bas,
00:04:36 et qui va rester un an avec nous
00:04:38 pour porter aussi des actions du réseau
00:04:41 et aller de l'école urbaine de Sciences Po,
00:04:44 donc en master à l'école urbaine de Sciences Po.
00:04:45 Voilà, donc une belle équipe
00:04:47 que je remercie vraiment du fond du cœur
00:04:49 parce que j'ai grand, grand plaisir à travailler avec eux
00:04:52 et grand plaisir aussi à préparer cette journée
00:04:54 autour de ces beaux sujets de la planification urbaine.
00:04:56 On se fait plaisir et on espère qu'on va communiquer
00:04:59 ce plaisir à travailler sur ces sujets-là.
00:05:02 Voilà, et que ce sera...
00:05:04 L'idée, c'est vraiment que cette journée soit pour vous
00:05:06 une expérience inspirante,
00:05:08 pas forcément un séminaire de plus,
00:05:09 mais une expérience dont vous vous souviendrez
00:05:11 et l'occasion d'échanger entre pairs.
00:05:14 Et on vous encourage à beaucoup, beaucoup échanger
00:05:18 lors des pauses et puis lors des ateliers cet après-midi.
00:05:20 Et merci aussi à tous pour votre participation.
00:05:23 Voilà. Belle journée.
00:05:25 Alors, Émilie, je te propose que tu restes ici sur les salles.
00:05:38 Nous allons donc démarrer la séquence suivante,
00:05:41 qui est une table ronde
00:05:43 où on vous propose un éclairage
00:05:45 sur les enjeux pour les élus aujourd'hui,
00:05:49 les enjeux sur la manière d'aborder la planification,
00:05:52 ce que ça représente dans leur quotidien,
00:05:54 et comment aussi les transitions qui sont à l'oeuvre
00:05:59 et qui sont surtout à opérer,
00:06:01 comment ces élus les abordent, ces transitions.
00:06:04 C'est un des sujets, un des axes importants,
00:06:07 et ça, Émilie, il reviendra tout à l'heure dessus,
00:06:09 c'est un des axes importants de la feuille de route du réseau,
00:06:12 notamment pour 2023,
00:06:13 mais ça sera pour 2024 et les années à venir.
00:06:16 Et donc, j'ai le plaisir d'accueillir sur cette estrade
00:06:21 donc M. Grojean, Pierre Grojean.
00:06:24 Vous êtes maire de la commune de Bogie,
00:06:27 et vous vous présenterez plus longuement tout à l'heure.
00:06:30 Philippe Gamin, président du PNR du Massif des Bauges.
00:06:34 Merci. Bonjour à vous.
00:06:37 Je vous laisse vous installer en partant pour les sièges
00:06:39 qui sont là-bas.
00:06:41 Daniel Mamey, vous êtes président du syndicat mixte Flandre-Elysse.
00:06:46 Jean-Paul Michaud, vous êtes là,
00:06:49 et votre train a réussi à vous amener à bon port,
00:06:53 vice-président de Grand Besançon Métropole.
00:06:56 Voilà, et puis donc, j'appelle Émilie également,
00:07:00 qui s'est présentée, qui va se représenter aussi tout à l'heure.
00:07:03 Donc on aura l'occasion de vous donner la parole.
00:07:06 Donc allez-y, installez-vous.
00:07:09 Installez-vous, et donc on va démarrer cette table ronde.
00:07:12 Le temps presse, le temps va très vite,
00:07:15 parce qu'on a pris un petit peu de retard.
00:07:17 Et donc, avant de donner la parole à Émilie
00:07:20 pour démarrer cette table ronde,
00:07:22 l'idée, c'est vraiment, effectivement,
00:07:24 comme je le disais, parmi les axes de travail
00:07:26 qui ont été engagés sur 2023,
00:07:29 il nous a vraiment paru important
00:07:30 de travailler cette question du rôle de l'Élysse,
00:07:32 d'où le sujet et ces débats
00:07:37 que nous vous proposons pour ce matin.
00:07:39 Alors, Émilie, pour démarrer,
00:07:42 finalement, comment est née cette ambition ?
00:07:45 Quelle est la genèse, en fait, de ce groupe de travail ?
00:07:48 Puisque vous représentez donc un groupe de travail d'élus,
00:07:51 Émilie va le préciser.
00:07:52 Quelle est la genèse de ce groupe de travail
00:07:54 et comment elle s'inscrit dans la feuille de route,
00:07:56 justement, du réseau ?
00:07:58 Oui, alors, je rappelle rapidement
00:08:01 la volonté d'élargir le réseau
00:08:03 à toutes les échelles de la planification
00:08:05 et intervenue après 2021, à peu près,
00:08:07 un moment un peu charnière
00:08:08 où on avait vraiment besoin de requestionner nos pratiques
00:08:11 en matière de planification.
00:08:14 Clairement, la réforme sur la sobriété foncière,
00:08:17 Elsa, n'a agi un peu comme catalyseur.
00:08:19 Les territoires étaient déjà en train
00:08:20 d'opérer le changement culturel et de changer de cap,
00:08:23 mais, voilà, ça a vraiment accéléré les choses.
00:08:27 Et c'est là où, voilà, on s'est dit,
00:08:29 c'est vraiment important d'être à l'écoute de ce qui se passe,
00:08:31 de pouvoir accompagner ce changement.
00:08:33 Et comme ça a été dit,
00:08:35 ça demande un effort de changer de logiciel,
00:08:37 changer son logiciel,
00:08:39 celui qu'on utilise depuis des années,
00:08:40 d'abandonner certains réflexes,
00:08:42 peut-être facile de planification en extension.
00:08:46 Voilà, donc ça demande...
00:08:47 C'est pas inné et ça demande des efforts.
00:08:51 Donc, voilà, on a mis en oeuvre cette action-là,
00:08:56 ainsi que plusieurs axes de travail dans le réseau
00:08:59 qui ont été construits en tenant compte des attentes,
00:09:02 notamment retenues l'année dernière
00:09:04 lors de l'événement de lancement.
00:09:07 On a souhaité aussi, pour accompagner tout ça,
00:09:10 rapprocher les réseaux locaux,
00:09:12 mener une réflexion sur la mutualisation
00:09:14 et la valorisation de leurs actions,
00:09:16 et puis la lettre d'information plus interactive
00:09:18 qui met en évidence les actions des réseaux.
00:09:20 Et donc cette feuille de route s'inscrit sur 2 ans.
00:09:23 Ça a mis en avant plusieurs priorités,
00:09:25 on a mis en avant plusieurs priorités,
00:09:26 des problématiques plus techniques
00:09:28 autour de la densification, de la renaturation,
00:09:30 de la décarbonation des territoires,
00:09:31 et un axe prépondérant cette année
00:09:34 sur la gouvernance et l'ingénuité,
00:09:35 pour réinterroger les grands enjeux de la planification,
00:09:38 revoir les modes de coopération,
00:09:40 réinventer les méthodes de travail et les outils.
00:09:42 Et donc dans ce contexte-là,
00:09:44 il a semblé primordial à l'ensemble des membres
00:09:46 du comité de pilotage, de l'association de collectivité,
00:09:49 donc l'AMF qui est présente aujourd'hui,
00:09:51 la Fédération des Scots Intercommunalité de France,
00:09:54 tous nous ont dit, voilà,
00:09:56 et on était convaincus qu'il fallait commencer par les élus,
00:10:01 que l'association des collectivités
00:10:03 devait d'abord se faire par les élus,
00:10:05 parce que ce sont les élus qui sont sachants,
00:10:06 engagés sur leur territoire,
00:10:09 et on a mesuré à quel point c'était important
00:10:12 et évident aussi de se reconnecter,
00:10:13 de se mettre à l'écoute des territoires.
00:10:16 Donc voilà comment on a enclenché ces cycles d'ateliers,
00:10:19 et voilà, je remercie encore tous nos élus
00:10:22 d'avoir dû s'être prêtés au jeu.
00:10:25 Donc c'est une dizaine d'élus, finalement,
00:10:27 qui se sont engagés,
00:10:28 qui n'ont pas pu venir aujourd'hui,
00:10:30 dans la planification,
00:10:31 donc avec plusieurs casquettes,
00:10:33 mais tous maires,
00:10:35 sauf peut-être Mme Brouilly,
00:10:36 qui est adjointe au maire de l'Eurométropole de Strasbourg,
00:10:38 mais sinon tous sont maires,
00:10:40 avec aussi des casquettes Scots, Interco, Syndicato,
00:10:44 enfin voilà, avec des profils variés,
00:10:47 diversifiés, complémentaires,
00:10:48 c'est ça qui est vraiment très intéressant,
00:10:50 à la fois des communes plus rurales,
00:10:52 les communes plus urbaines, métropoles, grandes villes,
00:10:55 et puis des casquettes O, O, PNR,
00:10:59 voilà, assez diversifiées,
00:11:01 donc on verra après,
00:11:03 mais on se rend compte que c'était riche.
00:11:06 Et donc les personnes qui ne sont pas là aujourd'hui,
00:11:09 c'est Céline Chariot,
00:11:10 qui est présidente de Saint-Flore Communauté
00:11:13 et maire d'une petite commune de Neuve-Église-sur-Trouillère.
00:11:17 Suzanne Brouilly, elle sera là un peu avec nous
00:11:19 puisqu'elle a enregistré une vidéo
00:11:20 pour nous faire un petit coucou.
00:11:22 Donc adjointe au maire de Strasbourg,
00:11:24 en charge de la ville résiliente
00:11:25 et vice-présidente de l'euro-métropole.
00:11:27 Hervé Lefèvre, qui n'a pas pu être là non plus,
00:11:30 président du syndicat mixte du SCoD de Gascogne
00:11:32 et de la communauté de communes de Savez
00:11:34 et maire de Saint-Mathans.
00:11:36 Et Françoise Bailly,
00:11:38 qui travaille avec Christophe de Gruelle
00:11:40 au Blois, à Glopolis,
00:11:43 donc vice-présidente de la communauté
00:11:46 d'agglomération de Blois et qui est en charge de l'aménagement
00:11:48 et qui est aussi maire adjointe de Saint-Gervais-la-Forêt.
00:11:52 Et puis, monsieur Ducoup, Pierre Ducoup,
00:11:55 qui est maire d'une commune
00:11:57 et président d'une communauté de communes également.
00:12:00 Et pour les autres figures que vous voyez apparaître,
00:12:04 je vais laisser les élus se présenter,
00:12:06 ils le feront mieux que moi.
00:12:08 Voilà.
00:12:10 Il est temps de leur passer la parole maintenant.
00:12:12 Alors, oui, effectivement, on va pouvoir enchaîner.
00:12:15 Donc, vous avez travaillé cette année, 2023.
00:12:19 Donc encore un grand merci,
00:12:20 parce qu'il y a eu trois ateliers.
00:12:22 Donc, ce groupe de travail s'est constitué.
00:12:24 Trois ateliers qui ont démarré au mois de juillet.
00:12:26 On a commencé le 5 juillet par un atelier en visio.
00:12:28 On s'est vus en septembre en présentiel, à la Défense.
00:12:32 Et puis, on s'est revus en visio le 10 novembre.
00:12:35 Et donc, on a travaillé des questions
00:12:37 sur la manière dont vous voyez votre rôle
00:12:40 dans la planification.
00:12:41 Comment vous essayez de donner de la cohérence
00:12:45 à toutes les échelles,
00:12:46 à ces différents documents de planification
00:12:49 et comment vous les articulez avec d'autres programmes,
00:12:51 d'autres projets.
00:12:53 Et puis, on vous a aussi interrogé,
00:12:55 ça, c'était plutôt le troisième atelier,
00:12:57 sur la manière d'opérer ce cadre de dialogue
00:13:01 avec l'ensemble des acteurs du territoire,
00:13:03 que ce soit la société civile, les acteurs économiques,
00:13:06 les autres, bien sûr, les autres élus.
00:13:08 Et donc, je vais peut-être commencer par vous,
00:13:10 monsieur Gamma.
00:13:12 Je vais vous présenter et puis aussi nous dire
00:13:15 pourquoi ça vous semble important
00:13:17 que des élus comme vous vous engagiez
00:13:19 dans ce type de groupe de travail.
00:13:21 Qu'est-ce que ça vous apporte ?
00:13:23 Très bien. Philippe Gamma,
00:13:25 c'est vrai que j'interviens là en tant que maire
00:13:27 d'une petite commune par la taille de population,
00:13:30 220 habitants, une commune de montagne,
00:13:33 située en Savoie.
00:13:34 Donc, je suis le maire et puis président
00:13:37 d'un parc naturel régional qui couvre un massif,
00:13:40 un massif montagnard entre Savoie et Haute-Savoie.
00:13:43 Pourquoi ? D'abord, parce que quand l'État nous demande
00:13:47 de témoigner, eh bien, on le fait.
00:13:48 C'est un devoir en tant qu'élu local.
00:13:50 Et non seulement c'est un devoir,
00:13:53 mais c'est extrêmement important d'être écouté
00:13:56 et de faire remonter, comme on dit,
00:13:59 les difficultés qu'on peut avoir,
00:14:00 parce que cette planification,
00:14:02 ça a été dit par le directeur Mazin,
00:14:04 qu'elle est complexe.
00:14:05 L'actualité législative est intense
00:14:09 et c'est aussi notre rôle de porter cette politique-là,
00:14:15 de la traduire sur le territoire
00:14:17 et d'expliquer peut-être les difficultés,
00:14:19 les contraintes, les blocages,
00:14:21 et puis dire aussi que souvent, ça ne suit pas
00:14:24 au niveau territorial de nos collectivités,
00:14:29 que ce soit une commune ou un interco,
00:14:31 parce qu'il faut aller vite,
00:14:33 il faut le temps de l'acceptation.
00:14:35 C'est pour répondre à la question
00:14:40 du pourquoi on s'est engagé,
00:14:43 d'abord pour témoigner,
00:14:44 mais aussi, on s'aperçoit qu'entre élus,
00:14:47 on a cet échange d'expérience
00:14:49 qui est extrêmement riche.
00:14:51 On s'aperçoit qu'on a à peu près
00:14:52 les mêmes problèmes sur nos territoires,
00:14:54 qui sont gérés d'une manière différente
00:14:56 selon les territoires,
00:14:58 et ça, on peut s'en inspirer.
00:15:00 -Et vous disiez, ça permet d'être peut-être
00:15:02 plus créatif aussi, c'est ça,
00:15:04 sur chacun des territoires que vous représentez ?
00:15:06 -Oui, exactement.
00:15:08 C'est d'écouter les autres collègues
00:15:10 à différentes tailles de collectivités
00:15:13 et de territoires différents,
00:15:15 et encore une fois, oui,
00:15:16 c'est se donner l'idée
00:15:17 de plus sur la méthode, la mise en oeuvre.
00:15:21 -Madame Mamet, vous venez d'un territoire
00:15:25 qui a subi des affres du changement climatique.
00:15:30 On peut mettre ça sur le dos
00:15:32 du changement climatique,
00:15:34 donc des inondations, en tout cas,
00:15:35 des inondations très graves.
00:15:37 Et comment, pour vous, dans ce contexte,
00:15:39 par exemple, des inondations,
00:15:41 comment cet enjeu de planification résonne
00:15:44 et comment ça vient nourrir,
00:15:47 j'ai envie de dire, votre quotidien ?
00:15:50 -Oui, alors, effectivement,
00:15:51 je suis maire d'un petit village
00:15:53 de Flandre intérieur,
00:15:56 qui s'appelle Buzz Games,
00:15:57 770 habitants, c'est un territoire rural.
00:16:01 On est donc entre le Dunkerquois
00:16:04 et l'euro-métropole de Lille.
00:16:07 Je suis aussi présidente d'un syndicat
00:16:10 qui porte un scott
00:16:11 et aussi des outils opérationnels,
00:16:13 notamment rénovation énergétique
00:16:15 des logements.
00:16:17 Et aussi, donc,
00:16:19 première vice-présidente d'un grand syndicat
00:16:21 d'eau et d'essainissement,
00:16:23 qui s'appelle le Sidenziane, en Régie,
00:16:25 qui regroupe 750 communes
00:16:29 sur 3 départements,
00:16:31 des communes essentiellement rurales,
00:16:34 et on représente à peu près...
00:16:36 On distribue de l'eau
00:16:38 et on essainie l'eau
00:16:39 pour un peu plus d'un million d'habitants
00:16:41 et on travaille aussi
00:16:42 sur les problématiques de gestion
00:16:44 des eaux pluviales urbaines.
00:16:45 Donc on est aussi dans un changement de paradigme,
00:16:50 notamment par rapport à la gestion
00:16:52 des eaux pluviales urbaines,
00:16:54 puisqu'on doit sortir d'une politique
00:16:56 du tout tuyau vers une politique
00:16:59 où on gère la goutte d'eau qui tombe...
00:17:04 Voilà, on la gère sur place
00:17:06 et on ne l'évacue pas.
00:17:08 Parce qu'en fait, moi, je suis héritière,
00:17:10 comme l'ensemble de mes concitoyens.
00:17:14 On est héritier, comme l'a dit aussi
00:17:16 tout à l'heure la directrice
00:17:18 de cet établissement.
00:17:21 On est héritier d'une histoire,
00:17:24 d'un patrimoine qu'on doit entretenir
00:17:27 et qu'on doit aussi faire évoluer,
00:17:30 et aussi avec une nécessité de s'adapter
00:17:33 pour répondre aux besoins de ces populations,
00:17:37 mais aussi en tenant compte du milieu
00:17:39 dans lequel on est
00:17:40 et des besoins de ce milieu aussi.
00:17:43 Et donc, quand on vit un épisode comme nous,
00:17:46 là, où en fait, certains habitants
00:17:49 ont connu 4 vagues d'inondations successives,
00:17:52 ils sont encore dans l'eau
00:17:53 et ils ne sont toujours pas retournés chez eux,
00:17:55 et ça, après aussi la tempête de vent
00:17:59 qui nous a aussi pas mal abîmés
00:18:02 le paysage et le bâti.
00:18:05 On est en situation de crise.
00:18:08 Donc, quand on est en situation de crise,
00:18:11 on essaye d'abord d'être au plus près
00:18:13 de ses habitants et de gérer les choses.
00:18:15 Mais en même temps, on est riches
00:18:18 de tout un travail
00:18:21 que l'on a élaboré
00:18:24 dans nos documents d'urbanisme
00:18:26 et puis dans tous les projets de territoire.
00:18:28 Ce travail qui est en fait le scott,
00:18:31 au départ, ça raconte une histoire.
00:18:34 Et puis, nous, notre histoire,
00:18:35 c'est que depuis les années 800,
00:18:38 les moines qui étaient installés
00:18:41 sur notre territoire,
00:18:42 ils n'avaient qu'une envie,
00:18:43 c'était d'assainir le territoire
00:18:46 et donc d'évacuer l'eau
00:18:48 et l'évacuer le plus vite possible à la mer.
00:18:50 Aujourd'hui, ça, c'est compliqué
00:18:53 parce que je rappelle,
00:18:55 on a une partie du territoire qui est en polder
00:18:58 et le niveau de la mer augmente.
00:19:01 Les épisodes pluvieux ne sont plus du tout
00:19:04 comme les années 80.
00:19:06 Toutes les modélisations,
00:19:08 elles sont perturbées par le changement climatique.
00:19:11 Donc, on était sur les modélisations accrues,
00:19:14 vingtennales, centennales, etc.
00:19:16 Là, tout ça, ça ne marche plus.
00:19:19 Et donc, on doit changer de braquet.
00:19:22 Alors, un, on gère la crise,
00:19:23 mais en même temps, on sait,
00:19:25 on se prépare depuis plusieurs années
00:19:28 à changer les choses,
00:19:31 à changer la manière d'aménager son territoire.
00:19:35 Et le document d'urbanisme, ça permet de se poser,
00:19:39 d'avoir une vision à long terme.
00:19:43 On se projette sur 20, 30 ans.
00:19:46 C'est difficile quand, là, il nous tombe
00:19:50 une inondation, un événement,
00:19:52 puisque ça, c'est prévu sans l'être, en fait.
00:19:55 Donc, on doit planifier dans l'incertitude.
00:19:58 Mais en même temps, c'est un lieu aussi
00:20:01 de co-construction des projets d'aménagement.
00:20:03 C'est un lieu de solidarité aussi,
00:20:05 les endroits où on élabore les documents d'urbanisme,
00:20:09 un lieu de dialogue.
00:20:11 Et donc, on a des pistes,
00:20:14 et on a déjà, heureusement,
00:20:17 des aménagements qui ont permis
00:20:20 de limiter les dégâts et de s'adapter.
00:20:23 Voilà.
00:20:24 -En deux mots, vous disiez,
00:20:26 quand on a travaillé ensemble cette année,
00:20:27 vous disiez, finalement, le rôle de l'élu,
00:20:29 il évolue vers un rôle de conciliation
00:20:31 et de facilitation.
00:20:32 Si vous pouvez juste nous dire
00:20:35 ce que vous entendiez au travers de ces mots.
00:20:38 -Alors, quand on travaille sur un document d'urbanisme,
00:20:42 on n'est pas tout seul.
00:20:44 On n'est pas entre spécialistes
00:20:45 de l'aménagement du territoire.
00:20:47 On doit aborder l'ensemble des problématiques.
00:20:51 Et donc, on doit vraiment
00:20:55 travailler avec l'ensemble des acteurs du territoire.
00:20:58 Donc, que l'on aille du citoyen,
00:21:02 les élus, les techniciens,
00:21:04 mais aussi les acteurs du monde économique,
00:21:07 du monde agricole, du monde associatif,
00:21:10 du monde de l'eau,
00:21:13 du monde économique, du monde culturel, également.
00:21:17 Et donc, l'ensemble,
00:21:19 parce que l'ensemble des acteurs qui ont une action
00:21:22 sur l'aménagement du territoire,
00:21:24 parce que tous ensemble, on a une action
00:21:26 sur l'aménagement du territoire,
00:21:28 et on doit co-construire nos stratégies
00:21:32 de manière à avoir apporté une cohérence
00:21:35 et avoir une identité de territoire.
00:21:38 -Merci. Alors, M. Michaud, je vous passe la parole.
00:21:43 Et je reprends aussi certains de vos propos
00:21:46 lors des ateliers qu'on a donnés ensemble cette année.
00:21:49 Vous disiez, finalement, l'élu de la planification,
00:21:53 il n'est pas forcément toujours bien compris
00:21:55 de ses camarades élus, les autres élus.
00:21:58 J'aimerais que vous développiez ça
00:22:00 et pourquoi, du coup, c'est peut-être important,
00:22:02 aujourd'hui, d'être dans ce groupe de travail.
00:22:05 -Oui, effectivement, on est souvent perçus
00:22:08 comme des empêcheurs de faire.
00:22:10 Alors, aujourd'hui, peut-être un peu moins,
00:22:14 vu le contexte,
00:22:16 comme il a été rappelé par mes collègues,
00:22:19 mais c'est quand même souvent la réalité.
00:22:22 Donc, on a à convaincre nos collègues maires.
00:22:26 C'est déjà parfois pas facile,
00:22:29 mais derrière, ce sont tous les élus du territoire.
00:22:33 Et c'est encore plus complexe
00:22:34 parce que, pour eux, la planification,
00:22:37 c'est finalement quelque chose qui reste assez éloigné.
00:22:40 Donc, faire partie de ce groupe,
00:22:43 comme il a été dit, c'est partager des idées,
00:22:46 c'est comprendre un petit peu
00:22:49 la façon dont les différents territoires
00:22:53 travaillent,
00:22:55 comment on opère pour motiver nos élus.
00:22:58 Ca, c'est très important.
00:23:00 Et puis, pour moi, également,
00:23:02 un élément qui était important,
00:23:04 c'est d'avoir cette conversation
00:23:07 avec l'État et ses services.
00:23:09 Je crois que c'est important.
00:23:12 Je suis aussi membre
00:23:14 du Conseil d'administration de la fédération d'Escott.
00:23:17 Nous travaillons le plus souvent possible
00:23:21 avec l'État. Je le dis, c'est pas toujours facile.
00:23:24 Je vais être assez direct.
00:23:26 Donc, là, on a un interlocuteur direct.
00:23:31 Et je crois que c'est important
00:23:33 qu'on puisse avancer tous ensemble.
00:23:36 La planification, si on veut la réussir,
00:23:40 c'est pas à différentes échelles.
00:23:42 C'est pas l'État, la région,
00:23:44 les territoires d'Escott, c'est tous ensemble.
00:23:46 Parce que les enjeux, effectivement,
00:23:48 ils peuvent être très locaux.
00:23:50 Mais ensuite, beaucoup plus généraux
00:23:52 au niveau de la région.
00:23:54 Et puis, également, ils ont un impact sur le pays.
00:23:56 Donc, la planification,
00:23:58 elle s'envisage bien à une échelle très là.
00:24:02 -Vous disiez, c'est vraiment le moment d'agir.
00:24:04 Enfin, il faut arrêter de tergiberser.
00:24:06 Je reprends aussi un peu vos propos.
00:24:08 -Je crois qu'on n'a pas le choix.
00:24:11 Comme on a dit, le changement climatique,
00:24:14 il est là, il nous impacte tous.
00:24:16 Il y a des régions qui sont déjà
00:24:17 beaucoup plus impactées que d'autres,
00:24:19 enfin, des territoires qui sont terriblement impactés.
00:24:22 Donc, si on ne fait rien, ça va être catastrophique.
00:24:24 Et une des façons de réagir,
00:24:27 c'est d'aménager notre territoire.
00:24:29 Donc, on parle tous de ZAD, évidemment.
00:24:33 Donc, moins artificialisé,
00:24:36 mais aussi aménager différemment
00:24:39 ce qui est important.
00:24:41 -Très bien, merci.
00:24:43 M. Grosjean, je m'adresse à vous.
00:24:47 Alors, vous, vous représentez une commune rurale.
00:24:50 Et ce que vous nous disiez,
00:24:51 c'est que c'était aussi intéressant pour vous,
00:24:53 ce groupe de travail,
00:24:54 de pouvoir témoigner de ce que rencontrent,
00:24:57 enfin, des situations que rencontrent
00:24:59 les communes rurales,
00:25:00 et donc faire remonter des choses au niveau national.
00:25:02 -Oui, tout à fait.
00:25:03 Alors, le groupe de travail, vous l'avez compris
00:25:05 à travers les propos de mes collègues,
00:25:07 eh bien, c'est le fait de se rencontrer,
00:25:09 c'est le fait de se retrouver dans ce groupe de travail
00:25:12 à l'échelle nationale,
00:25:13 puisqu'on est d'horizons géographiques
00:25:14 totalement différents,
00:25:16 et de fait, de problématiques,
00:25:18 même si l'ossature commune du problème,
00:25:21 c'est la même,
00:25:22 il y a quand même des particularités
00:25:24 à chaque territoire.
00:25:26 Mais je veux juste rappeler quand même un petit peu
00:25:29 la difficulté qui vient encore d'être évoquée
00:25:31 par rapport aux élus engagés que nous sommes.
00:25:34 Nous, si nous sommes là aujourd'hui,
00:25:35 vous l'avez compris à travers les différents propos,
00:25:37 c'est parce qu'on a retrouvé les manches
00:25:40 et sur nos territoires,
00:25:42 on fait passer le message,
00:25:44 on accompagne la planification
00:25:46 et surtout l'évolution de nos territoires,
00:25:48 parce qu'on est dans une évolution majeure.
00:25:51 Alors, tout ça, il faut reconnaître,
00:25:53 c'est un petit peu brutal
00:25:54 pour l'élu "de base"
00:25:57 qui n'a pas forcément le temps,
00:25:59 parce qu'il faut rappeler un petit peu les élus locaux.
00:26:01 Moi, je suis maire d'une petite commune
00:26:02 de 1 748 habitants,
00:26:04 qui est à l'heure actuelle la première
00:26:06 et la seule commune nouvelle du Cher.
00:26:09 On a regroupé trois communes,
00:26:10 1 500, plus 200, plus 50.
00:26:13 Voilà. Et donc, imaginez la commune de 50,
00:26:17 elle était gérée par un maire.
00:26:18 La planification,
00:26:21 je ne vais pas vous dire où il la mettait
00:26:22 dans ses ordres de priorité.
00:26:24 Alors, il y a deux attitudes de tous ces maires
00:26:28 que je respecte énormément,
00:26:29 parce que moi, je ne suis pas loin d'eux,
00:26:32 sauf que j'ai un peu plus de temps pour m'engager,
00:26:34 parce que j'ai fini ma vie active,
00:26:37 j'étais 22 ans à l'armée,
00:26:39 deux ans de transition, 18 ans chef d'entreprise
00:26:41 à construire des maisons,
00:26:43 et puis j'ai décidé, bizarrement pour certains,
00:26:45 de mettre ma fin de vie active
00:26:47 au service du territoire.
00:26:49 Voilà la formule.
00:26:50 Mais quand vous êtes en train de mener
00:26:53 des directives de planification,
00:26:55 des SCOT, des PLU, des PLUI,
00:26:58 et que vous avez tous ces maires ruraux,
00:27:00 qui, pour beaucoup, ont encore un travail,
00:27:03 c'est des gens, avec ce qu'ils ont déjà géré
00:27:05 dans leur mairie au quotidien,
00:27:07 je peux vous dire que les problèmes de planification,
00:27:11 ils n'ont pas le temps de se plonger dedans.
00:27:12 Quand vous prenez le moindre des documents
00:27:14 qu'on nous envoie, c'est 460 pages,
00:27:16 donc c'est impossible pour eux d'exploiter ça.
00:27:19 Donc il est essentiel,
00:27:22 comme ce groupe de travail,
00:27:23 que nous, on fasse remonter ça,
00:27:25 et après qu'on arrive à faire redescendre
00:27:27 ce qu'on ressort de ces échanges
00:27:30 en direction de ces maires,
00:27:31 parce que tous, autant que nous sommes,
00:27:34 quelle que soit la couleur politique
00:27:36 et le parcours historique,
00:27:38 nous sommes convaincus qu'il est urgent
00:27:40 de faire quelque chose.
00:27:42 Cette fois, il n'y a plus de discussion.
00:27:43 Maintenant, c'est sur la manière que c'est essentiel.
00:27:45 Alors, ce que l'on souhaite,
00:27:47 pour pouvoir aller discuter avec nos collègues,
00:27:49 parce que vous savez comment ça se passe.
00:27:51 Moi, je ne me suis pas présenté, pardon.
00:27:54 Je suis maire d'une commune de 1748 habitants,
00:27:57 je suis premier vice-président de ma Comcom
00:27:59 en charge du développement économique
00:28:01 et donc des finances.
00:28:03 Il y a 15 communes, on est 11 000 habitants.
00:28:06 D'accord ?
00:28:07 Et ensuite, je suis conseiller départemental,
00:28:09 donc à ce titre-là,
00:28:11 je suis président de l'ASEME d'aménagement
00:28:13 du département du Cher, l'ASEME territorial.
00:28:15 Donc, ça me permet d'avoir une espèce de transversalité
00:28:18 et, en quelques années, d'avoir été mis au courant.
00:28:20 Sauf que la plupart des maires, quand ils démarrent,
00:28:22 même si on met des formations,
00:28:24 il faut comprendre les mécanismes,
00:28:25 comprendre le fonctionnement de l'État.
00:28:28 Et puis, là aussi, on est tous directs,
00:28:31 sinon on n'aurait pas été là.
00:28:33 Au départ, l'État, on s'en méfie plus qu'autre chose.
00:28:36 On ne pense pas forcément...
00:28:39 On met un petit peu de temps à dégeler la relation
00:28:42 avec les préfectures, avec les différents services.
00:28:45 Et nous, on a dégelé, ça y est, on a passé cette étape.
00:28:48 Donc, on devient ambassadeur.
00:28:50 Et du coup, il y a deux catégories de maires.
00:28:52 Il y a ceux qui essayent de s'intéresser,
00:28:54 puis il y a ceux qui disent, après tout,
00:28:56 puisque vous avez décidé, occupez-vous-en et on suivra.
00:28:59 Aujourd'hui, il faut qu'on s'occupe de ceux-là
00:29:02 parce qu'il ne faut pas qu'ils changent d'avis
00:29:03 en cours de route.
00:29:04 Et donc, il est essentiel
00:29:08 pour que ces gens-là retrouvent, entre guillemets,
00:29:11 une motivation à participer, eh bien, on les écoute.
00:29:14 Et je termine mes propos en parlant de ce fameux ZAN.
00:29:17 Vous l'avez dit que c'était un petit peu accélérateur
00:29:20 de ce genre de rencontre.
00:29:22 Le ZAN, il a fâché tout le monde sur le terrain.
00:29:24 Pourquoi ? Il est arrivé de l'État à travers les régions,
00:29:28 à travers un SRADET.
00:29:29 C'est déjà un document qui fait peur à beaucoup.
00:29:32 Il faut être initié pour comprendre.
00:29:34 Ensuite, ça arrive à travers les pays ou les PETR
00:29:37 lors de l'écriture d'un SCOT.
00:29:38 Ça s'en va dans les communautés de communes,
00:29:40 ce n'est pas forcément l'échelon
00:29:41 qui marche le mieux dans notre pays.
00:29:43 Et à partir de là, il faut diviser,
00:29:46 au départ, c'était l'idée,
00:29:47 il faut diviser des quotas entre les communes.
00:29:52 Diviser pour mieux régner, on ne peut pas faire mieux.
00:29:55 On avait juste à écouter un petit peu les besoins d'en bas.
00:29:58 Les besoins d'en bas, les recenser
00:30:00 et puis faire un petit peu de verticalité montante.
00:30:02 Et je pense que si on arrivait à faire
00:30:04 ce genre de démarche,
00:30:06 on aurait l'adhésion tout de suite de la base.
00:30:08 Et quand on a l'adhésion de la base,
00:30:10 c'est là où on peut mettre le rouleau compresseur en route
00:30:13 pour faire avancer les différents projets,
00:30:15 les différentes actions qui correspondent
00:30:17 aux besoins du résultat de notre planification.
00:30:21 Voilà.
00:30:22 Donc on voit bien que c'est une bonne tribune
00:30:25 pour justement bien faire remonter ces besoins
00:30:27 et pouvoir faire en sorte que cette expression de besoin
00:30:29 soit entendue.
00:30:31 Et de manière égoïste aussi,
00:30:33 pour moi, c'est aussi un lieu de...
00:30:36 je dirais de formation, c'est formateur,
00:30:38 d'avoir échangé et d'échanger
00:30:40 parce qu'on reste en contact,
00:30:42 on restera en contact,
00:30:43 je ne sais pas si on continue en 2024,
00:30:45 mais quoi qu'il arrive,
00:30:46 on sait déjà que les personnes
00:30:49 que vous avez devant vous, les 8,
00:30:51 eh bien, on peut compter les uns sur les autres
00:30:53 pour échanger.
00:30:54 Ça me permet de donner la parole à Nick.
00:30:57 Quelle réaction, peut-être par rapport
00:31:00 à ce premier tour de parole
00:31:02 sur l'engagement
00:31:04 de cette petite dizaine d'élus ?
00:31:07 -On voit bien qu'il y a un besoin,
00:31:10 il y a un réel besoin,
00:31:11 et nous, on est très contents
00:31:13 d'avoir fait cette démarche un peu bottom-up
00:31:15 pour employer un mot anglais,
00:31:17 de la verticalité du bas vers le haut,
00:31:20 c'est intéressant.
00:31:22 On voit bien aussi toute la difficulté
00:31:24 rencontrée par les élus aujourd'hui,
00:31:25 un peu en tenaille entre les urgences à gérer,
00:31:28 la politique nationale,
00:31:30 les nouvelles configurations territoriales,
00:31:32 et puis les citoyens
00:31:34 qui sont de plus en plus exigeants aussi
00:31:36 et qu'il faut satisfaire,
00:31:38 pas toujours prêts à modifier leurs habitudes.
00:31:39 Donc on voit qu'il y a quand même un rôle essentiel
00:31:43 dans un monde où le virtuel
00:31:44 prend aussi beaucoup de place.
00:31:45 On voit qu'il y a vraiment un investissement essentiel
00:31:48 pour incarner le récit du territoire, l'histoire,
00:31:52 et replacer l'humain au centre.
00:31:55 On voit bien que l'élu, c'est quand même
00:31:57 la clé de voûte pour la réussite du projet,
00:31:59 il a mandat pour agir,
00:32:01 il représente la voix de ses habitants
00:32:03 sur son territoire,
00:32:04 donc il est garant d'un projet incarné
00:32:07 à l'inverse d'un projet
00:32:08 qui serait plutôt stéréotypé,
00:32:10 copier-coller.
00:32:13 Donc il a une place vraiment prépondérante
00:32:17 pour porter politiquement.
00:32:18 C'est lui qui décide des orientations politiques,
00:32:23 même s'il est en binôme avec son technicien,
00:32:26 c'est quand même lui qui prend la décision.
00:32:28 Et il y a aussi un point important,
00:32:30 c'est que finalement,
00:32:33 il n'y a pas de planification de qualité
00:32:36 sans ce projet.
00:32:37 Le document d'urbanisme, il n'existe que parce que,
00:32:40 à la base, il y a un projet
00:32:41 et parce qu'aussi, il est inscrit dans un temps long.
00:32:44 Donc ce n'est pas uniquement un document,
00:32:46 ça va être une démarche au long cours
00:32:51 dans laquelle, évidemment, l'élu est au centre
00:32:54 pour accompagner cette démarche
00:32:56 et animer sur son territoire.
00:32:59 Il a un rôle de facilitateur,
00:33:01 en quelque sorte, un peu d'animateur aussi.
00:33:03 C'est la personne la plus proche de sa population.
00:33:06 C'est lui qui va aller au contact de sa population,
00:33:08 des autres élus.
00:33:09 Donc on l'a bien vu, il y a tout ce travail,
00:33:12 tout ce travail de contact qui est très important
00:33:16 parce que ce n'est pas quelques contacts,
00:33:18 c'est des contacts vraiment répétés
00:33:19 qui sont nécessaires au quotidien
00:33:21 pour mobiliser la population, les autres élus,
00:33:23 pour faire émerger des projets
00:33:25 et pour expliquer, faire de la pédagogie.
00:33:28 Voilà, donc on a vu lors des échanges,
00:33:30 c'est un investissement de longue haleine.
00:33:32 Vous nous avez parlé de nombre de réunions,
00:33:33 c'est incroyable le nombre de réunions que vous avez.
00:33:38 C'est vraiment un sacerdoce.
00:33:40 Et puis vous avez vraiment ce positionnement particulier.
00:33:44 Et ça a été dit plusieurs fois ce matin,
00:33:47 vous êtes aussi les garants de la démocratie locale,
00:33:51 il ne faut pas avoir peur des mots.
00:33:52 Donc effectivement, aujourd'hui,
00:33:56 c'est très important de pouvoir,
00:33:59 comme le disait M. Grosjean,
00:34:00 ne pas décourager peut-être ceux qui sont en train de monter
00:34:03 dans le train, voilà.
00:34:06 Vous êtes vraiment, vous, engagés,
00:34:08 on voit que vous êtes complètement investis,
00:34:10 mais effectivement, vous nous faites part
00:34:13 d'une réalité de territoire qui fait qu'il ne faut pas
00:34:16 qu'on oublie ceux qui doivent aussi monter dans le train
00:34:19 et qu'on les embarque avec nous.
00:34:20 Et c'est vraiment bien l'objet de ce groupe,
00:34:22 c'est de pouvoir après peut-être diffuser,
00:34:24 on verra un peu les, comment dire,
00:34:27 après les possibles évolutions de ce groupe
00:34:30 et les possibles retombées,
00:34:32 on en parlera peut-être à la fin de la table ronde,
00:34:35 mais on a des petites idées, donc voilà.
00:34:38 Alors en tout cas, il y aura à la fin de la table ronde,
00:34:43 on essaiera d'avoir un petit temps de questions-réponses
00:34:45 avec la salle.
00:34:46 Et donc j'imagine qu'il y aura,
00:34:47 comme il y a pas mal de services déconcentrés dans la salle,
00:34:50 il y aura certainement des questions et des échanges
00:34:53 notamment pour rebondir sur ce qu'a évoqué M. Grosjean,
00:34:55 sur la manière dont l'élu rencontre,
00:34:58 comment se fait la rencontre entre les services de l'Etat
00:35:00 et les élus sur le terrain.
00:35:02 On peut faire un petit break,
00:35:03 je vous propose un petit break dans cette table ronde,
00:35:04 en donnant la parole à Suzanne Broly,
00:35:07 donc qui a bien voulu nous passer un petit message en vidéo
00:35:11 et nous dire également pour elle
00:35:13 ce que représente ce groupe de travail.
00:35:15 Donc Suzanne Broly, qui est adjointe au maire de Strasbourg.
00:35:18 Donc on peut lancer la petite vidéo.
00:35:21 Bonjour, madame Broly.
00:35:23 Pourquoi est-il important que les élus se requestionnent
00:35:25 sur leur rôle en planification ?
00:35:27 La planification territoriale est essentielle
00:35:32 pour pouvoir prendre en compte l'ensemble des enjeux du territoire.
00:35:36 Il faut croiser à la fois les besoins en logement,
00:35:39 les besoins en espaces nourriciers,
00:35:41 les besoins en espaces de nature,
00:35:43 mais aussi les besoins pour les infrastructures,
00:35:46 à la fois pour le transport public,
00:35:48 mais aussi les écoles, les collèges
00:35:51 et l'ensemble des équipements publics
00:35:54 nécessaires au bien-être de la population.
00:35:56 Donc tous ces éléments doivent rentrer finalement
00:35:58 sur un seul territoire,
00:36:00 et pour veiller à un juste équilibre de ce territoire,
00:36:02 il est nécessaire de définir un zonage
00:36:05 qui soit cohérent et à la hauteur des enjeux.
00:36:09 Donc ce groupe de travail finalement
00:36:11 que nous menons avec le ministère et avec d'autres élus,
00:36:15 c'est l'occasion pour nous de mettre en avant aussi
00:36:18 le nombre d'injonctions paradoxales
00:36:19 auxquelles nous, élus de territoire,
00:36:21 nous devons faire face,
00:36:23 et ensemble nous cherchons des solutions.
00:36:26 Il ne s'agit pas de dire que le ZAN, ce n'est pas possible,
00:36:29 c'est comment pouvons-nous faire du zéro artificialisation net
00:36:33 au regard de l'ensemble des besoins,
00:36:35 notamment en logement et de la loi SRU.
00:36:38 Pour moi, rien n'est impossible.
00:36:40 Ça demande d'optimiser déjà le patrimoine ou le bâtiment existant,
00:36:43 de lutter contre la vacance des logements
00:36:46 et aussi de surélever quand on peut surélever,
00:36:48 mais surtout d'éviter au maximum l'artificialisation des sols
00:36:51 pour permettre aux sols de nous rendre des services,
00:36:54 d'infiltrer les eaux pluviales,
00:36:56 de répondre aux enjeux de biodiversité
00:36:58 et d'avoir une fonctionnalité écologique
00:37:00 qui est favorable pour notre santé.
00:37:02 Merci. Et qu'est-ce qui vous motive à vous engager dans ce collectif ?
00:37:07 Alors c'est rassurant ou pas
00:37:10 de faire finalement constater qu'on a les mêmes difficultés,
00:37:15 mais aussi on se rend compte qu'il y a des solutions,
00:37:18 des actions qui peuvent être développées,
00:37:20 des façons aussi de sensibiliser la population,
00:37:23 d'expliquer les enjeux des projets de logement,
00:37:26 de voir comment on peut convaincre aussi d'autres partenaires
00:37:29 à s'engager aux côtés des collectivités
00:37:32 pour répondre à ces besoins.
00:37:34 Et donc, quelle que soit la taille du territoire,
00:37:38 le plus important, en fait, c'est de rester mobilisé,
00:37:40 de rester mobilisé pour l'intérêt général
00:37:44 en veillant à trouver des solutions
00:37:46 pour répondre aux enjeux climatiques.
00:37:48 Merci.
00:37:49 Alors, on voit que le mot "mobilisation",
00:37:55 ça va être un mot qui va beaucoup servir aussi ce matin,
00:37:58 on en parlera dans la table ronde d'ingénierie.
00:37:59 Le mot "d'engagement", il sert aussi beaucoup.
00:38:01 Il y a une notion d'inspiration aussi.
00:38:04 Et donc, ce serait le deuxième temps que je voudrais donner
00:38:06 à cette table ronde, c'est finalement vous faire témoigner
00:38:08 sur les actions, déjà, que vous menez vous
00:38:10 sur vos territoires respectifs,
00:38:13 les leviers que vous activez,
00:38:15 pour faire en sorte que cette planification
00:38:18 prenne en compte, évidemment, tous les enjeux
00:38:20 que citait Suzanne Broly dans son petit message.
00:38:23 Alors, pour ça, on peut, d'ailleurs...
00:38:26 Je vais commencer par vous, monsieur Gama,
00:38:28 puis on peut peut-être passer quelques photos
00:38:30 de votre territoire pendant que je vous pose ma question.
00:38:33 Mais qu'est-ce qu'un outil comme un PNR
00:38:37 vous permet de mettre en oeuvre,
00:38:39 finalement, pour aborder cet enjeu de planification ?
00:38:44 Et qu'est-ce qui peut être réfliqué ailleurs,
00:38:47 finalement, dans ce que permet un PNR ?
00:38:50 -Il y a un parc naturel régional.
00:38:52 On a pour habitude de dire, c'est avant tout
00:38:56 un projet de territoire.
00:38:57 Et donc, des élus locaux qui s'engagent
00:38:59 sur un projet de territoire qu'ils écrivent eux-mêmes.
00:39:02 Et c'est aussi un outil où on travaille sur le temps long.
00:39:09 Et on essaye d'avoir toujours, on dit, un coup d'avance.
00:39:12 C'est-à-dire qu'on mène nos réflexions
00:39:14 pour la société de demain.
00:39:15 On écrit une charte, on s'engage sur une charte
00:39:17 pour les 15 ans à venir.
00:39:19 Exercice extrêmement difficile,
00:39:21 mais ô combien fédérateur,
00:39:23 puisque là, il faut trouver...
00:39:26 Chaque collectivité, commune, intercommunalité,
00:39:30 département, région vont signer ce document de charte.
00:39:34 Il va être évalué au bout de 15 ans.
00:39:35 On peut perdre le label "parc naturel régional".
00:39:38 C'est quand même la seule collectivité en France.
00:39:42 On est sous la statute juridique de syndicats mix,
00:39:44 mais c'est la seule collectivité publique
00:39:46 à qui on demande une réelle évaluation.
00:39:49 Et on dit, si vous ne l'avez pas fait,
00:39:51 sur quoi vous êtes engagé, vous perdez votre titre.
00:39:54 Et pour fédérer l'ensemble des collectivités
00:39:59 et les habitants, eh bien, il faut trouver...
00:40:02 Ça a été dit tout à l'heure par le directeur Mazin,
00:40:05 qui dit, tout ça a du sens.
00:40:07 Aujourd'hui, on a une grande production législative,
00:40:14 mais tout ça, soyez assurés que ça a du sens.
00:40:16 Mais il faut le délire, ce sens, il faut le trouver.
00:40:19 Et là, il faut vraiment dézoomer, il faut être simple.
00:40:22 Et qu'est-ce qui va fédérer sur un territoire ?
00:40:24 Qu'est-ce qui va faire en sorte que les habitants
00:40:26 et l'ensemble des élus,
00:40:28 là, on est plutôt sur des élus ruraux,
00:40:30 vont adhérer à ce projet de territoire ?
00:40:33 On n'a pas de compétence dans les PNR.
00:40:36 C'est à la fois un atout et une difficulté,
00:40:38 pas de compétence réglementaire.
00:40:40 Donc, on regarde tout d'une manière très transversale,
00:40:42 à 360 degrés.
00:40:43 Et là, il faut trouver le sens simple,
00:40:46 et avec des mots simples.
00:40:47 Et je crois que chaque territoire doit trouver ce sens.
00:40:52 Et moi, je m'aperçois que quand je parle de plus en plus,
00:40:55 quand on me dit, mais on marche sur la tête,
00:40:57 c'est quoi toutes ces lois qui nous tombent dessus,
00:40:59 il faut aller vite, ça a été bien exprimé par mes collègues,
00:41:02 on n'y comprend plus rien.
00:41:04 Et les élus ruraux n'ont plus du mal à suivre.
00:41:08 Et si on revient des choses simples en disant,
00:41:10 on va faire tout ça,
00:41:11 c'est pour prendre soin de notre territoire,
00:41:13 c'est pour préserver nos paysages,
00:41:15 vous êtes bien, vous vous sentez bien dans ce territoire,
00:41:17 oui, vous avez envie de le protéger,
00:41:18 vous en êtes fier, oui, bon, ben voilà.
00:41:20 Voilà comment... Après, on peut commencer à décliner
00:41:22 sur le comment et donc la planification.
00:41:26 Et c'est ce qu'on cherche en permanence.
00:41:28 Et pour ça, on a un outil aussi, une mission formidable,
00:41:31 c'est l'expérimentation dans les parcs.
00:41:33 On se permet, c'est dans une mission
00:41:36 du Code de l'environnement,
00:41:38 qui dit on a une mission d'expérimentation,
00:41:39 on essaye des choses.
00:41:41 Quand il y a plus de 10 ans, on parlait de transition énergétique,
00:41:43 on essayait des trucs, bon, ouais,
00:41:46 et puis finalement, aujourd'hui, ces petits trucs,
00:41:50 qu'on appelait le stop amélioré,
00:41:52 maintenant, on parle de covoiturage, on parle de...
00:41:54 Et on les a expérimentés.
00:41:56 Donc, on plante des graines.
00:41:58 Et puis, dans les esprits aussi, on plante des graines,
00:42:00 on a un discours qui est prospectif,
00:42:03 et on est plus ou moins écouté,
00:42:04 mais en tout cas, on s'aperçoit que ça prépare.
00:42:07 Parce que le jour où on doit vraiment se mettre en oeuvre
00:42:10 dans de la planification, eh bien, on l'a vu.
00:42:13 Là, je parlais de transition énergétique,
00:42:15 on est allé...
00:42:17 On a été territoire énergie positive,
00:42:18 on a fait un travail comme ça de labours du terrain.
00:42:23 Et puis après, quand les agglos,
00:42:25 ce sont, après la loi NOTRe,
00:42:27 ce sont fortifiés, on va dire,
00:42:30 lancer un PCET, ça a été assez simple, finalement.
00:42:34 C'est la mise en oeuvre, finalement,
00:42:36 de cette transition, une partie de cette transition énergétique.
00:42:40 Eh bien, les élus ruraux, ça leur parlait, tout ça.
00:42:43 C'était pas si...
00:42:44 Finalement, c'était pas si compliqué que ça.
00:42:47 Voilà à quoi peut servir un outil de parc,
00:42:52 mais c'est vraiment de fédérer, de réfléchir sur le long terme,
00:42:55 de préparer le terrain,
00:42:57 et notamment l'urbanisme.
00:42:59 L'urbanisme qui est, finalement,
00:43:02 je trouve la discipline la plus complexe
00:43:03 qui puisse exister.
00:43:05 Eh bien, tout ça doit s'expliquer simplement.
00:43:09 Et pour un maire rural, il n'a pas de service.
00:43:11 Il n'a pas de service, donc il faut qu'il assimile tout,
00:43:14 et qu'il assimile vite, et qu'il sache le traduire.
00:43:18 Je reviens sur la notion de simplicité.
00:43:20 Retraduire des choses extrêmement complexes
00:43:23 auprès de ses habitants, auprès de son conseil municipal.
00:43:26 Parce que là aussi, c'est encore autre chose.
00:43:28 Le maire, il participe à X réunions,
00:43:29 on est toute la journée et toutes les soirées en réunion,
00:43:31 mais les conseillers municipaux, pas du tout.
00:43:34 Et là, il faut traduire, il faut convaincre.
00:43:37 Et pour convaincre, il faut être sûr de soi
00:43:39 et de pourquoi on le fait.
00:43:41 Et ensuite, sur la méthode, effectivement,
00:43:45 on est capable, une fois qu'on est convaincu,
00:43:46 on est capable, élus locaux,
00:43:50 de définir nos propres méthodes.
00:43:54 L'Etat donne les grands axes, la grande stratégie,
00:43:56 et c'est très bien, et tant mieux,
00:43:58 et après, la méthode, voilà,
00:44:00 il faut laisser de la place et de la liberté.
00:44:02 C'est dans la mise en oeuvre, dans la méthode,
00:44:04 qu'il faut laisser de la liberté impérativement aujourd'hui.
00:44:07 -Et vous nous disiez, monsieur Gamin,
00:44:09 que ce cadre que permet le parc,
00:44:12 c'est aussi un cadre qui permet un dialogue, finalement,
00:44:15 apaisé par rapport aux urgences,
00:44:17 aux contraintes et aux contraintes aussi de décision
00:44:19 qu'on peut avoir,
00:44:20 qui sont des moments sous-entendus
00:44:23 dans les conseils communautaires,
00:44:28 les conseils municipaux.
00:44:29 Là, ça vous permettait d'avoir un autre cadre de dialogue
00:44:33 plus apaisé avec vos collègues, c'est ça ?
00:44:36 -Oui, il me semble, et puis c'est ce que témoignent
00:44:38 à peu près dans tous les parcs naturels régionaux.
00:44:40 C'est vrai que comme on travaille un peu par anticipation
00:44:43 et qu'on a, finalement, un autre discours,
00:44:45 on n'est pas vraiment dans la planification,
00:44:47 dans la mise en oeuvre, même si une charte,
00:44:49 après, le SCoT doit être une notion de compatibilité
00:44:53 avec les chartes de parcs,
00:44:54 mais on n'est pas dans du zonage,
00:44:56 on a un plan parc,
00:44:58 mais qui donne des grandes orientations,
00:45:00 et on cultive cette politique de dire...
00:45:08 Là, on est autour de la table,
00:45:09 on travaille pour notre territoire,
00:45:10 on oublie la politique partisane,
00:45:13 la politique d'opposition, etc.,
00:45:15 et ce que l'on veut, on aime tous notre territoire,
00:45:17 et comment on fait, maintenant,
00:45:19 vers quoi on veut aller.
00:45:21 Et ça, c'est aussi un confort,
00:45:25 de prendre cette hauteur-là,
00:45:28 mais c'est un travail vraiment de fond,
00:45:30 c'est un travail pédagogique essentiel,
00:45:33 et qu'on a ce luxe, finalement,
00:45:35 pour moi, c'est vraiment un luxe,
00:45:37 de dire, on se posait combien de témoignages
00:45:41 je peux avoir,
00:45:42 quand on vient au parc, ça fait du bien,
00:45:44 parce qu'on prend un peu le temps
00:45:46 et on se sort de notre urgence,
00:45:48 mais, voilà, effectivement,
00:45:51 ce sont des instances
00:45:53 où on prend un peu plus le temps,
00:45:55 et de formuler un avis,
00:45:56 on prend aussi du temps,
00:45:57 parce qu'on a un conseil scientifique,
00:45:59 on pose des questions, voilà.
00:46:01 -Et en termes d'expérimentation, aussi,
00:46:03 on évoquait, à un moment donné,
00:46:05 aussi ce que vous faites
00:46:06 en matière de stratégie foncière,
00:46:08 pour penser le temps long,
00:46:10 avec des choses innovantes
00:46:11 que vous portez sur le territoire,
00:46:12 notamment l'accueil d'activités économiques,
00:46:15 avec des outils un peu nouveaux,
00:46:16 que vous permet, finalement,
00:46:18 d'avoir cette vision de temps long ?
00:46:20 -Voilà, alors, c'est vrai que...
00:46:21 Alors, dans les PNR,
00:46:23 on est deux fois moins consommateurs
00:46:26 de fonciers,
00:46:28 toute chose égale par ailleurs
00:46:30 qu'à l'extérieur d'un PNR.
00:46:31 Donc, naturellement, intuitivement,
00:46:32 on le fait, et on le fait
00:46:34 parce qu'on sait qu'il y a une agriculture,
00:46:36 et on fait en sorte que cette agriculture
00:46:38 est virtueuse,
00:46:40 on préserve nos espaces naturels, etc.
00:46:43 Donc, ça, c'est bien ancré en nous,
00:46:44 il faut faire attention,
00:46:45 le foncier est précieux.
00:46:47 Et après, quand on est...
00:46:49 Puisque maintenant, on est de plus en plus
00:46:51 à être attaché à des villes, à des agglos,
00:46:54 à des grosses com-coms,
00:46:55 où, là aussi, le foncier est précieux,
00:47:00 il y a une expérimentation qui a été faite,
00:47:02 notamment par l'agglomération de Grand-Chambery,
00:47:05 qui jouxte le PNR,
00:47:07 dont une partie, une grande partie, d'ailleurs,
00:47:09 des communes est dans le parc,
00:47:11 eh bien, c'est de dire,
00:47:13 le foncier, y compris économique,
00:47:15 est rare, devient rare,
00:47:16 et on expérimente ce qu'on appelle
00:47:18 le bail solidaire,
00:47:19 c'est-à-dire que la collectivité
00:47:21 reste propriétaire du foncier,
00:47:23 en quelque sorte, mais en location
00:47:25 pour une très grande durée,
00:47:28 le temps d'abortir les investissements
00:47:30 en termes de bâtiments,
00:47:31 voilà, ce type d'expérience.
00:47:34 Mais ça, ça demande une acceptation,
00:47:37 y compris pour les chefs d'entreprise,
00:47:38 parce qu'il y a une autre culture,
00:47:40 notamment en Savoie,
00:47:41 on investit sur de l'immobilier,
00:47:43 mais on aime bien être propriétaire du foncier,
00:47:45 l'ancrage territorial est très fort,
00:47:47 et pour un investisseur savoyard,
00:47:50 être propriétaire du foncier,
00:47:51 c'est quelque chose.
00:47:52 Donc là aussi, c'est un grand temps pédagogique,
00:47:55 on dit on expérimente, on essaye, etc.
00:47:59 Et cette expérience de dire,
00:48:01 parce qu'on ne fera pas de l'aménagement
00:48:03 du foncier, du territoire,
00:48:05 d'une manière virtueuse,
00:48:06 tant qu'on ne maîtrisera pas le foncier,
00:48:08 on est à peu près tous d'accord,
00:48:09 et il va falloir certainement aller vers ça,
00:48:12 mais ça aussi, c'est de la transition,
00:48:14 de dire la collectivité garde la main sur le foncier.
00:48:18 Aujourd'hui, on essaie sur des parcelles
00:48:21 à vocation économique,
00:48:22 peut-être demain, il faudra le faire sur de l'habitat.
00:48:24 Voilà.
00:48:26 -Merci pour cet éclairage inspirant,
00:48:29 j'imagine, pour tout le monde dans la salle.
00:48:31 M. Grosjean, je voulais revenir vers vous,
00:48:34 en même temps que je fais un petit coup de zapette
00:48:36 pour afficher aussi quelques...
00:48:39 Alors, c'est pas dans le bon ordre, malheureusement.
00:48:41 Voilà, hop.
00:48:43 Donc, je pose ma question,
00:48:44 et puis je gérerai les photographies après.
00:48:47 Voilà, on est bien à Bogie.
00:48:49 Voilà, on va avoir quelques photos de Bogie.
00:48:52 Vous, ce que vous nous disiez,
00:48:54 ce qui est important,
00:48:55 on a parlé de mobilisation,
00:48:57 c'est vraiment cette mobilisation
00:48:59 des acteurs du territoire, d'abord les élus,
00:49:01 puis aussi la société civile, les acteurs économiques.
00:49:04 Vous parliez aussi beaucoup de pédagogie,
00:49:06 l'importance de la pédagogie.
00:49:08 Comment vous avez concrètement opéré sur votre commune ?
00:49:11 Alors, la pédagogie, c'est pas juste d'expliquer.
00:49:15 Ce qui a été très bien dit, c'est que même sans PNR,
00:49:19 là, un PNR, c'est une belle histoire,
00:49:21 donc c'est une histoire qu'on écrit ensemble.
00:49:24 Moi, avec quelques autres collègues maires,
00:49:28 on a dit, même à l'échelle d'une Comcom
00:49:30 de 15 communes et 11 000 habitants,
00:49:33 il faut écrire une histoire.
00:49:34 C'est-à-dire qu'il faut s'inspirer de la planification.
00:49:36 Il faut pas hésiter à écrire un projet de territoire.
00:49:40 Moi, j'ai écrit avec les adjoints.
00:49:42 En 2018, on a eu la chance d'être embarqués
00:49:44 dans une opération qui s'appelait
00:49:46 "Validation de la méthodologie
00:49:47 "pour les revitalisations de Centrebourg".
00:49:50 On a servi de commune expérimentale
00:49:52 sur le département.
00:49:54 Et en fait, ça nous a mis en face d'une réalité.
00:49:56 Pour notre petit village, à l'époque, 1 500 habitants,
00:50:00 on a écrit "Bogie 2030".
00:50:02 On a écrit "Bogie 2030".
00:50:04 C'est-à-dire que je suis en train d'essayer
00:50:06 de convaincre mes collègues à la communauté de communes
00:50:09 qu'il faut qu'on écrive les histoires ensemble,
00:50:11 qu'on les réalise, qu'on les mette en scène,
00:50:14 qu'on les exécute à travers la mutualisation,
00:50:18 à travers des services quelquefois très simples,
00:50:20 à travers le monde associatif,
00:50:22 qui a une importance capitale dans notre ruralité.
00:50:25 Et c'est à travers cette attitude et ce comportement
00:50:29 que l'on essaye d'embarquer tout le monde.
00:50:32 Et puis, quand j'entends parler à mon collègue,
00:50:35 je l'envie un peu parce que, comme tu dis,
00:50:38 c'est un moment de récré.
00:50:39 Quand on écrit,
00:50:40 on n'est plus dans de l'administratif pur et simple.
00:50:44 On est en train de scénariser des choses.
00:50:46 Là, il y a quelques images qui passent
00:50:48 d'un petit village du Cher,
00:50:50 comme il y en a 260.
00:50:52 Donc on est un peu tous pareils avec les problématiques,
00:50:57 sauf qu'on a tous aussi nos particularités
00:50:59 et on a tous à amener quelque chose.
00:51:00 Et le fait d'être dans de la planification,
00:51:03 si on planifie à l'échelle de "notes com com",
00:51:08 une histoire pour nos communes,
00:51:10 ça devient un petit peu moins pénible
00:51:12 d'aller travailler sur la planification
00:51:14 à l'échelle nationale,
00:51:16 sauf à la condition essentielle
00:51:18 que les conclusions auxquelles nous sommes arrivés,
00:51:21 sur la gestion, par exemple, du ZEN,
00:51:23 eh bien, on puisse les faire remonter
00:51:25 et qu'elles soient entendues
00:51:27 plutôt que d'avoir cette coulée qui descend.
00:51:30 Et donc, la mobilisation,
00:51:32 elle se fait dans la pédagogie
00:51:35 et aussi, quelquefois, dans la brutalité.
00:51:38 Il ne faut pas chercher à embarquer des gens qui ne veulent pas.
00:51:41 Sur 15 communes, on n'en a pas 15 autour de la table.
00:51:44 On en a 9.
00:51:46 Et quand on en a 9, on est content.
00:51:48 On en a plus souvent 7 ou 8.
00:51:50 Parce que, je le disais tout à l'heure,
00:51:51 il y a les collègues qui n'ont pas forcément le temps
00:51:53 et puis ils vont dire,
00:51:54 "Allez, comme vous faites, c'est bien, on vous fait confiance."
00:51:57 Et puis voilà.
00:51:58 Et puis, là aussi, tu l'as dit,
00:52:01 dans nos rôles de maire,
00:52:02 on a des conseils. Moi, j'ai 23 conseils municipaux
00:52:05 de par la commune de Nouvelle, malgré la strat.
00:52:07 Mais il y a, par chance,
00:52:09 plus de la moitié qui ont moins de 50 ans.
00:52:12 Et même 4 qui ont moins de 40.
00:52:14 C'est des gens qui bossent.
00:52:15 Alors, aux conseils, ils amènent l'expertise
00:52:18 de la vie d'aujourd'hui,
00:52:20 les problématiques par rapport à l'école.
00:52:24 Et tout ça, ça s'intègre dans notre histoire.
00:52:27 On écrit, on met des petits bonhommes
00:52:28 pour la sortie de l'école, c'est tout bête.
00:52:30 On va en mettre dans toutes les écoles de la ComCom.
00:52:33 C'est un petit bout de notre histoire.
00:52:34 On planifie tout ça
00:52:36 et on change la physionomie de nos communes,
00:52:42 sans trop de brutalité,
00:52:43 parce qu'il y a les générations d'avant
00:52:44 qui guettent encore.
00:52:45 Mais ce qui est essentiel,
00:52:47 c'est vraiment d'écrire quelque chose ensemble
00:52:50 et d'avancer avec ceux qui veulent.
00:52:51 Et les autres, à un moment donné,
00:52:53 ils rejoignent parce qu'ils se disent "Ah, mince".
00:52:55 Ce qu'ils font, c'est tout compte fait.
00:52:58 Ils trouvent le sens
00:53:01 à travers la démonstration.
00:53:03 Et moi, j'insiste aussi beaucoup
00:53:04 sur le monde associatif.
00:53:08 C'est très souvent le monde associatif
00:53:10 qui nous amène la petite touche culturelle,
00:53:12 la petite touche culturelle
00:53:13 qui permet de faire passer des messages.
00:53:16 Et le monde associatif qui anime,
00:53:18 qui se préoccupe du voisin.
00:53:22 Et donc, vous avez vu dans les images,
00:53:25 il y a des petits plots.
00:53:26 À un moment, vous allez dire "C'est quoi, ce village ?"
00:53:29 Mon village, c'est un village qui, au siècle dernier,
00:53:31 accueillait 12 foires par an,
00:53:33 où il pouvait s'échanger jusqu'à 2 000 chevaux.
00:53:35 Donc, avant que je puisse enlever les plots
00:53:38 de la place en herbe qui est au milieu
00:53:40 et dont toute la nouvelle génération me dit
00:53:42 qu'elle ne sert à rien,
00:53:43 il faut que j'attende qu'il y en ait une qui parte.
00:53:45 Voilà.
00:53:47 Et dans l'histoire, on a écrit
00:53:49 qu'un jour, on aménagerait la place
00:53:51 et ça va à tout le monde.
00:53:52 Et en fait, on amène à travers un projet de territoire,
00:53:56 même à la plus petite des échelles,
00:53:58 on amène une certaine sérénité.
00:54:00 Vous venez d'en parler,
00:54:02 mais vous disiez qu'il y a quand même un enjeu
00:54:05 qui est d'arriver à toucher la population,
00:54:07 les habitants.
00:54:08 C'est pas encore...
00:54:09 Là, vous l'avez avec cet exemple que vous venez de citer,
00:54:11 mais c'est pas encore tout à fait simple.
00:54:13 C'est le plus compliqué de l'élu engagé
00:54:16 dans la planification.
00:54:18 Imaginez, quand on revient d'une réunion à Orléans
00:54:22 sur le Sradet
00:54:24 et qu'on amène ça au PETR,
00:54:25 108 communes, on a sur notre pôle d'équilibre.
00:54:29 108 communes, on fait une réunion
00:54:32 pour débriefer le Sradet
00:54:33 et préparer ce qu'il y a à mettre dans le SCOT.
00:54:36 On est 18 autour de la table.
00:54:39 108, hein ? 18.
00:54:41 Boum. Et après,
00:54:43 il faut emmener ça dans les comcoms.
00:54:46 Alors, arriver dans les comcoms,
00:54:48 c'est ce que je disais tout à l'heure.
00:54:50 Quand on en a 6, 7 sur ce genre de dossier,
00:54:52 on est content.
00:54:54 Et après, il faut l'expliquer au conseil municipal.
00:54:56 Et c'est là où l'habitant,
00:54:59 le conseiller municipal, entre guillemets, de base,
00:55:02 dans une de nos petites communes, c'est l'habitant.
00:55:05 Quand on fait la liste,
00:55:06 on essaye d'en avoir un par quartier ou un par rue,
00:55:09 parce qu'on se dit, c'est lui qui emmènera la bonne parole
00:55:10 et puis c'est lui qui remontera les infos des habitants.
00:55:14 Parce qu'en fin de compte,
00:55:15 nos habitants, malheureusement,
00:55:17 ils s'adressent souvent à nous quand ils ont des problèmes
00:55:20 ou quand ils ont, comme disait Gérard Larcher,
00:55:22 une petite volée de bois vert à nous mettre sur le dos,
00:55:25 puisqu'on est l'élu à portée d'Angoulade.
00:55:28 Mais la plupart du temps,
00:55:30 si on veut impliquer la population,
00:55:33 c'est aussi à nous d'aller vers elle.
00:55:35 C'est à nous d'aller vers elle et pour aller vers elle,
00:55:37 il faut la tirer.
00:55:38 Alors moi, j'avoue qu'on a des méthodes de base,
00:55:41 réunion publique,
00:55:43 où on propose effectivement de dérouler ce qui se passe,
00:55:46 de dérouler l'actualité,
00:55:47 de la commune, de la Comcom, du département.
00:55:50 Et puis derrière ça,
00:55:52 un petit vin d'honneur avec casse-croûte.
00:55:54 Parce que sinon, vous n'avez pas 150 personnes
00:55:56 dans une salle des fêtes.
00:55:58 Et là, vous pouvez communiquer tout ce que vous voulez
00:56:01 sur les réseaux et autres.
00:56:03 Si vous envoyez des schémas d'aménagement de SCOT,
00:56:06 là, imaginez, on a 25 agriculteurs,
00:56:09 on les a réunis pour placer les zones d'accélération,
00:56:13 ils sont venus,
00:56:15 parce qu'ils étaient directement concernés.
00:56:18 C'est-à-dire que quand il y a une thématique
00:56:20 qui touche quelqu'un,
00:56:22 il faut les mettre tout de suite dans la boucle.
00:56:26 Et puis nous, la conclusion qu'on a faite,
00:56:29 qu'on va remonter,
00:56:30 on espère qu'elle corresponde aux besoins de l'État,
00:56:34 parce que c'est là aussi où, quelquefois,
00:56:36 on a des difficultés dans les messages à faire passer.
00:56:39 C'est que nous-mêmes,
00:56:41 nous-mêmes ne comprenons pas vraiment
00:56:44 pourquoi on nous engage sur cette démarche.
00:56:48 Les zones d'accélération,
00:56:50 on a bien compris qu'il fallait recenser des hectares,
00:56:52 mais à qui ça va intéresser ?
00:56:55 Les millions d'hectares qui vont être recensés, c'est quoi ?
00:56:58 C'est qu'on doit des comptes à l'Europe ?
00:57:00 Alors, quand ça part à Gamberger,
00:57:02 vous voyez, à un moment donné,
00:57:04 on nous en a dit qu'un petit bout.
00:57:06 Alors comment voulez-vous embarquer les gens ?
00:57:08 Donc ça aussi, c'est hyper important.
00:57:11 C'est hyper important.
00:57:12 Si on veut aller toucher des personnes,
00:57:14 c'est ce qu'a dit mon collègue,
00:57:16 il faut que les choses soient simples.
00:57:17 Et là, c'est aussi notre rôle, par contre,
00:57:20 de les simplifier, parce que nous, on n'a pas le droit,
00:57:22 sur nos territoires, je peux vous dire,
00:57:24 je parle rarement comme ça,
00:57:25 parce que sur nos territoires,
00:57:26 nous, on ne doit mener que du positif.
00:57:29 Parce que si vous avez l'élu engagé
00:57:32 qui passe son temps à shooter dans les cartons
00:57:34 et en disant ce qui nous tombe dessus,
00:57:36 alors là, ça ne marchera jamais.
00:57:37 Donc c'est important d'avoir la démarche
00:57:41 en direction des habitants, mais la démarche positive.
00:57:45 Merci. Alors, monsieur Michaud,
00:57:47 c'est pareil du côté du Gros-Brunswick,
00:57:50 le Grand Besançon, vous, vous avez aussi expérimenté
00:57:53 des choses originales, mais qu'on a trouvées
00:57:54 très originales pour faire, quelque part,
00:57:57 pour faire aussi redouer du dialogue,
00:57:59 faire de la pédagogie sur ces enjeux.
00:58:01 Je ne sais pas si c'était avec un petit vin chaud à la clé,
00:58:03 mais ça s'est fait.
00:58:04 Toujours, c'est indispensable.
00:58:06 Si vous pouvez nous en dire quelques mots
00:58:09 sur la planif en particulier.
00:58:11 Alors, on a souhaité...
00:58:15 On s'est aperçus rapidement
00:58:18 qu'on a voté,
00:58:23 donc, en 2017,
00:58:27 la révision de notre document d'urbanisme,
00:58:29 le SCOT.
00:58:30 Il ne s'est rien passé, quasiment,
00:58:33 jusqu'en 2021.
00:58:35 Il y a une histoire qui nous est interne
00:58:38 entre 2017 et 2019,
00:58:40 et puis, vous savez ce qui s'est passé ensuite.
00:58:43 Et donc, il a fallu qu'on remette le métier
00:58:46 sur l'ouvrage,
00:58:47 parce que l'ouvrage sur le métier, plutôt, ça ira mieux.
00:58:50 Et donc, ça n'était pas forcément facile.
00:58:53 Donc, nous avons commencé à se dire,
00:58:56 comment on va intéresser
00:58:58 déjà nos collègues élus ?
00:59:00 Comment on va intéresser le territoire ?
00:59:04 Comment on fait venir les gens à nous
00:59:05 pour qu'ils nous écoutent, pour qu'ils comprennent
00:59:07 qu'en matière de la planification,
00:59:10 on l'a fait pour de bonnes raisons ?
00:59:12 Et donc, nous avons commencé
00:59:13 par mettre en place des conférences thématiques.
00:59:15 Donc, conférences thématiques
00:59:18 sur la biodiversité,
00:59:20 sur le cycle de l'eau,
00:59:22 sur l'agriculture et la forêt,
00:59:25 sur l'activité économique,
00:59:30 sur les mobilités.
00:59:32 Et la dernière, qui a eu lieu
00:59:37 au mois de septembre,
00:59:41 c'est "Architecture et patrimoine",
00:59:45 parce que nous avions besoin de rencontrer les ABF,
00:59:49 parce que les enjeux aujourd'hui
00:59:51 en matière de...
00:59:53 d'énergie renouvelable,
00:59:56 qui vient d'être évoqué,
00:59:58 souvent, ça peut impacter le patrimoine.
01:00:01 Donc, comment travailler avec les ABF
01:00:04 qui ont leurs exigences,
01:00:05 avoir cette compréhension entre le travail
01:00:07 que nous, on va faire au niveau planification,
01:00:09 ce qu'on va prévoir,
01:00:10 on va peut-être prévoir, effectivement,
01:00:14 du photovoltaïque, de l'éolien,
01:00:16 donc des choses qui sont visibles.
01:00:19 Et donc, ça peut impacter
01:00:21 et les paysages et le patrimoine.
01:00:22 Donc, c'était important
01:00:24 qu'on ait ces espaces de dialogue.
01:00:28 Et maintenant que je parle de dialogue,
01:00:31 nous avons aussi, sur nos territoires,
01:00:34 souvent, une multitude de schémas.
01:00:37 Et je ne vais pas vous en faire la liste,
01:00:40 mais vous en citez quelques-uns.
01:00:43 Le PLUI, les PCAET, le PLH.
01:00:47 Donc, nous, en plus,
01:00:50 comme on veut aller assez loin,
01:00:54 on a aussi, donc,
01:00:57 sur l'eau et l'assainissement,
01:00:59 un groupe de travail sur un schéma
01:01:02 donc eau et assainissement.
01:01:04 Donc, tout ça, il faut que ça dialogue,
01:01:08 parce que si ça ne dialogue pas,
01:01:10 on n'arrive pas à planifier.
01:01:12 Je vais prendre l'exemple de l'eau et l'assainissement,
01:01:14 ce qui a été évoqué tout à l'heure.
01:01:16 Aujourd'hui, quand on planifie,
01:01:19 quand on se dit, tel village
01:01:22 a vocation à se développer
01:01:23 parce qu'il porte des services,
01:01:24 parce qu'il porte des commerces,
01:01:27 donc c'est une centralité,
01:01:29 on l'a identifié comme centralité,
01:01:31 c'est bien, donc on a identifié une problématique,
01:01:34 mais les autres problématiques,
01:01:36 on ne les a pas forcément identifiées.
01:01:38 C'est-à-dire, est-ce que ce village,
01:01:41 est-ce qu'il est desservi par des transports en commun ?
01:01:43 Est-ce qu'il a suffisamment de possibilités
01:01:46 d'approvisionner ses habitants en eau ?
01:01:49 Est-ce qu'il y a la capacité en eau suffisante
01:01:51 pour alimenter ses habitants ?
01:01:53 Est-ce que derrière,
01:01:55 il y a la capacité aussi de l'assainissement ?
01:01:58 Parce que ça, c'est un tout, bien entendu.
01:02:00 Donc, il y avait cette nécessité
01:02:02 de faire dialoguer les schémas entre eux
01:02:05 et nous avons mis donc un groupe de travail en place
01:02:09 qui s'appelle Interschéma, le groupe Interschéma,
01:02:14 où nous avons des réunions où on se réunit tous.
01:02:17 Le groupe Interschéma, c'est pas facile.
01:02:19 Quand il faut réunir tous les élus
01:02:22 en charge de leur domaine de planification,
01:02:25 je peux vous assurer que c'est compliqué.
01:02:26 Mais on y arrive quand même
01:02:27 en moyenne une fois par trimestre
01:02:29 et là, on a des échanges
01:02:32 sur les différentes problématiques
01:02:35 dont chacun s'occupe.
01:02:36 Et ensuite, c'est pas suffisant
01:02:39 et donc il faut qu'entre deux schémas,
01:02:42 un schéma, on dialogue.
01:02:43 Et en particulier, aujourd'hui,
01:02:44 on a d'ailleurs, c'est demain à midi,
01:02:48 on a une discussion, donc Scott PLUI,
01:02:51 on se rencontre régulièrement
01:02:53 puisque les deux schémas sont en révision
01:02:55 et compte tenu ce qui nous est imposé
01:02:59 à l'heure actuelle, il est indispensable
01:03:01 que ces deux schémas dialoguent.
01:03:03 Voilà, donc, c'est cette façon de travailler.
01:03:08 Ça permet aussi,
01:03:10 comme on travaille avec les collègues,
01:03:14 finalement, on regroupe toutes les compétences.
01:03:16 Ça permet de les sensibiliser aussi
01:03:19 à ce qu'on fait en termes de planification,
01:03:20 en termes de Scott,
01:03:22 en termes d'aménagement du territoire,
01:03:23 ça permet de les sensibiliser.
01:03:24 Et ça, c'est aussi important.
01:03:27 -Ce sera intéressant de voir si dans la salle,
01:03:29 il y a d'autres expériences un peu de ce type,
01:03:30 enfin, de réunion interschéma
01:03:32 avec les différents élus concernés.
01:03:35 Et en termes d'expérimentation aussi,
01:03:38 vous citiez une expérimentation
01:03:41 sur les nouveaux modèles d'aménagement
01:03:43 pour les communes.
01:03:44 Je trouvais ça intéressant.
01:03:45 -Oui, alors,
01:03:48 aujourd'hui, comme on l'a évoqué,
01:03:53 convaincre nos collègues
01:03:56 et les acteurs du territoire
01:04:00 qu'on peut aménager autrement,
01:04:01 ce n'est pas évident.
01:04:03 Parce que souvent,
01:04:06 on débat, on dit qu'il faut faire autrement,
01:04:08 qu'il ne faut plus faire de maisons individuelles,
01:04:12 qu'il faut faire de la densification.
01:04:16 Mais ça, si on ne montre pas des exemples,
01:04:20 c'est très difficile à appréhender.
01:04:23 Et donc, on a fait un travail
01:04:25 avec notre agence d'urbanisme,
01:04:29 Besançon-Franche-Comté,
01:04:33 qui s'appelle l'ODAB.
01:04:36 Et l'agence d'urbanisme nous a, donc,
01:04:40 à travailler sur quatre projets différents
01:04:46 en termes d'aménagement.
01:04:47 Un projet, donc, sur un territoire très urbain,
01:04:51 où là, on avait besoin d'une densification
01:04:54 qui soit assez forte,
01:04:56 mais on n'oublie pas aussi
01:04:58 qu'il faut de la vie.
01:05:01 Aujourd'hui, on a cette problématique aussi
01:05:05 d'îlots de chaleur,
01:05:09 ou dans ce cas-là, plutôt, d'amener un îlot de fraîcheur.
01:05:12 Donc, de faire cette densification.
01:05:14 On a pris un autre territoire
01:05:17 qui est un territoire très rural,
01:05:19 donc là où on n'avait que de la maison individuelle,
01:05:22 sauf en Cœur de Bourg,
01:05:24 puisque souvent nos Cœurs de Bourg,
01:05:26 mais en France en général, étaient très denses.
01:05:29 Et on a fait, à partir des années 50-60,
01:05:32 des lotissements, de la maison individuelle
01:05:34 en lotissement sur des grandes parcelles.
01:05:36 Je ne vais pas vous le rappeler, vous le savez tous.
01:05:38 Mais on a eu une histoire aussi
01:05:40 où on a su faire des espaces denses
01:05:42 au cœur de nos villages.
01:05:44 Et donc, l'idée, c'était de se dire,
01:05:46 dans votre village, peut-être qu'il faut retrouver
01:05:49 l'esprit qu'il y avait auparavant.
01:05:51 Donc, pouvoir démontrer
01:05:52 qu'on sait faire de l'aménagement
01:05:54 dans de meilleures conditions, plus denses,
01:05:58 et aujourd'hui qui correspondent aussi
01:05:59 à nos besoins de population.
01:06:00 Parce qu'aujourd'hui,
01:06:03 nos besoins ne sont plus les mêmes non plus.
01:06:06 On est largement touchés
01:06:10 par le vieillissement de la population.
01:06:12 Et puis, le desserrement des ménages.
01:06:16 Donc, les logements qui ont existé à une époque,
01:06:19 quand on faisait de la maison individuelle,
01:06:20 quand les parents avaient 3, 4 enfants,
01:06:24 ça n'existe plus beaucoup aujourd'hui.
01:06:26 Donc, on a besoin de proposer
01:06:28 d'autres façons d'aménager.
01:06:30 Et donc, un troisième exemple,
01:06:34 comme on l'a vu,
01:06:36 je vous ai parlé d'un espace rural,
01:06:37 là, on était sur une surface plane.
01:06:39 Et puis, on est aussi territoire byzantin,
01:06:45 donc, aux portes du massif du Jura.
01:06:49 Et on n'a pas forcément
01:06:52 un territoire qui est tout plat.
01:06:54 Donc, on a imaginé aussi
01:06:56 comment aménager dans ces ments
01:06:59 une commune où il y a de la pente
01:07:02 et donc proposer différentes solutions.
01:07:06 Parce que souvent, on nous dit
01:07:07 "Oui, mais chez nous, c'est compliqué,
01:07:10 "ce n'est pas tout plat."
01:07:11 Oui, mais on s'est amené aussi des solutions.
01:07:15 Et ce qui est intéressant,
01:07:18 c'est qu'on a fait cette présentation
01:07:20 il y a un mois et demi,
01:07:23 donc, à une conférence,
01:07:26 enfin, à un conseil de Scott,
01:07:31 et les collègues sont venus vers nous
01:07:35 en nous disant
01:07:36 "On peut avoir la même chose sur notre territoire,
01:07:38 "on pourrait faire une projection sur ton territoire,
01:07:42 "vous pourriez nous faire ça."
01:07:43 Parce qu'on a des projets d'aménagement,
01:07:46 on a aujourd'hui des investisseurs,
01:07:49 on a des zones AAU qu'on voudrait urbaniser,
01:07:52 mais effectivement, c'est peut-être pas mal
01:07:54 qu'on fasse différemment, qu'on propose autre chose.
01:07:56 Alors, l'étape, c'est déjà une première étape,
01:07:58 après, il faut aussi aller voir les aménageurs,
01:08:01 ça, c'est une seconde étape, il faut les convaincre,
01:08:04 et ça, c'est pas facile non plus,
01:08:06 parce que c'est une autre méthode de faire,
01:08:08 c'est des nouveaux métiers aussi,
01:08:10 parce qu'on ne travaille pas de la même façon
01:08:12 et il n'est pas sûr aujourd'hui
01:08:15 que nos entrepreneurs soient formés,
01:08:18 soient capables de faire ce type de construction.
01:08:22 Il y en a, bien entendu,
01:08:23 mais des petites entreprises,
01:08:25 ça aussi, il va falloir les convaincre
01:08:27 de pouvoir faire autrement,
01:08:29 de former leur personnel pour faire autrement.
01:08:32 Très bien. Ça fait une transition...
01:08:34 Merci. Ça fait une transition
01:08:36 vers Daniel Mamey, vers vous,
01:08:38 pour que vous nous disiez, finalement,
01:08:40 comment vous aussi,
01:08:42 vous mobilisez les différents acteurs
01:08:45 peut-être en commençant par les habitants
01:08:47 et puis ensuite les acteurs économiques,
01:08:50 les aménageurs, les acteurs institutionnels ?
01:08:53 Ou alors faire l'inverse, si vous voulez.
01:08:55 Peut-être dans l'ordre inverse, peut-être.
01:08:57 Voilà. En fait, oui, sur la mobilisation,
01:09:01 pour nous, le constat était évident
01:09:04 que les documents de l'urbanisme,
01:09:06 ce ne sont pas les documents
01:09:08 sur lesquels on passe du temps à élaborer,
01:09:12 et puis qu'après, on range dans un placard
01:09:14 qu'on voit au moment
01:09:16 où les obligations réglementaires
01:09:17 nous demandent de faire les évaluations
01:09:19 et puis les bilans et les révisions.
01:09:21 Et donc, ce qui nous semblait important,
01:09:24 c'est qu'on rende nos documents vivants
01:09:28 et qu'on aille aussi sur le terrain
01:09:31 se rendre compte comment se traduisent
01:09:33 les orientations de ces documents-là
01:09:36 concrètement sur le terrain.
01:09:38 Ensuite, donc, moi, j'étais sur un premier SCOT
01:09:42 qui a été révisé et un deuxième SCOT
01:09:47 qui a été donc révisé et approuvé
01:09:51 en 2019 et 2020.
01:09:53 Il y avait les échéances électorales
01:09:55 et donc on repartait avec de nouveaux élus.
01:09:59 Alors, comme le disaient mes collègues,
01:10:02 tous les élus, leur priorité
01:10:04 n'est pas l'aménagement du territoire
01:10:07 parce que dans leurs programmes municipaux,
01:10:08 ils ont mis plein de choses, plein de projets.
01:10:11 Et voilà, pour eux, d'abord,
01:10:14 c'est faire leurs projets.
01:10:17 Et puis les documents d'urbanisme,
01:10:18 et notamment ce qui est supracommunal,
01:10:21 tout de suite, ça devient une contrainte,
01:10:23 ça devient des empêcheurs de tourner en rond.
01:10:27 C'est vraiment... Voilà.
01:10:29 C'est les vilains petits canards
01:10:32 dans l'aménagement des projets
01:10:34 et dans la réalisation de tout ce que les habitants
01:10:38 et avec leurs élus ont imaginé.
01:10:40 Alors, pour nous, le challenge était,
01:10:42 donc pour les élus qui portaient ces documents,
01:10:46 le challenge, c'était quoi ?
01:10:47 C'était, un, d'avoir une appropriation
01:10:51 par le maximum d'élus
01:10:53 des enjeux d'aménagement
01:10:56 et des documents d'aménagement du territoire.
01:10:58 Et puis aussi, c'est qu'ils s'en servent au quotidien
01:11:02 et qu'ils ne le voient plus comme une contrainte,
01:11:05 mais comme un outil facilitateur.
01:11:08 C'est-à-dire que quand on s'est approprié les enjeux,
01:11:12 quand on... Nous, on a...
01:11:14 Les scott sont quand même des documents intégrateurs,
01:11:16 on intègre un certain nombre de normes,
01:11:18 on digère, si je peux m'exprimer ainsi,
01:11:21 pour nos élus, et en fait, on leur amène,
01:11:25 finalement, une trajectoire.
01:11:27 On leur amène...
01:11:28 Donc, ils peuvent s'inscrire dans cette trajectoire d'aménagement
01:11:31 et inscrire leur projet,
01:11:33 et finalement, c'est facilitateur.
01:11:36 Alors, en 2020, on s'est dit,
01:11:40 on va aussi ne pas oublier la convivialité.
01:11:43 On va les entraîner, donc, dans un éducteur.
01:11:47 On est partis en bus sur le territoire,
01:11:49 et donc, dans le bus, eh bien, on expliquait les enjeux,
01:11:54 et on prenait des orientations,
01:11:56 notamment sur ce qui était autour du logement,
01:11:58 sur le renouvellement urbain,
01:12:00 sur la requalification de friches,
01:12:03 que ce soit des friches d'habitats anciens dégradés
01:12:06 ou des friches industrielles,
01:12:08 comment elles étaient devenues, sur le territoire,
01:12:12 des lieux agréables de vie en termes de logement,
01:12:15 en termes d'activité économique,
01:12:17 d'équipement public, etc.
01:12:20 Et donc, c'était le moment des échanges,
01:12:24 et puis aussi de donner très concrètement,
01:12:29 en partant d'un document qui peut faire 400 pages,
01:12:31 comment on peut donner un outil à un élu
01:12:34 quand il a un projet qu'il ne doit pas relire
01:12:37 ou rechercher dans les 400 pages
01:12:39 quelles seront les préconisations,
01:12:42 les orientations dont il doit tenir compte
01:12:44 pour monter son projet.
01:12:47 Donc, on a fait comme une sorte de système de cartes,
01:12:49 de fiches, et qui correspondaient.
01:12:52 J'ai un projet, je sors la fiche correspondante
01:12:55 et je vois si mon projet est cohérent
01:12:59 et compatible avec les orientations.
01:13:01 Ça, c'était un des enjeux de l'acculturation
01:13:05 et de l'appropriation de ces documents
01:13:07 et de le rendre vivant,
01:13:08 parce que dans les documents précédents,
01:13:10 quand on a fait notre évaluation, notre bilan,
01:13:13 on s'était rendu compte qu'on n'était absolument pas bon
01:13:16 sur la consommation foncière.
01:13:17 On s'était mis des objectifs de sobriété foncière,
01:13:21 de diminution de la consommation foncière.
01:13:23 On n'a jamais autant consommé.
01:13:25 Donc, ça veut dire qu'il y avait un problème de...
01:13:29 Même si les documents étaient compatibles,
01:13:31 il y avait un problème d'appropriation
01:13:32 dans les projets sur le terrain.
01:13:34 Donc, ça, c'est un véritable enjeu.
01:13:36 Ensuite, d'autres enjeux aussi.
01:13:40 Donc, on peut travailler dans les forums.
01:13:43 Et là, c'est...
01:13:45 On a organisé des forums sur la mobilité.
01:13:47 On a organisé aussi un forum sur l'eau.
01:13:50 Et là, c'était dépassé largement la sphère des élus
01:13:53 et c'était allé vers la sphère des acteurs, du privé,
01:13:58 des acteurs économiques, des agriculteurs,
01:14:00 des associations, des habitants, etc.
01:14:03 Tous ceux qui vivent sur le territoire.
01:14:06 Et parce qu'en fait, chacun vit sur son territoire,
01:14:10 de par son action, chacun a une responsabilité
01:14:12 sur le devenir du territoire.
01:14:14 Et puis, chacun peut aussi participer à des solutions
01:14:17 d'aménagement et de développement durable
01:14:20 et de résilience des territoires.
01:14:24 Donc, c'était tout l'enjeu.
01:14:26 Donc, le forum... Je vais faire un focus sur le forum sur l'eau.
01:14:29 Le forum sur l'eau, on a eu les acteurs institutionnels,
01:14:33 l'Agence de l'eau,
01:14:35 tous les gestionnaires d'eau,
01:14:40 les SAGE, les associations de pêche,
01:14:44 les scolaires, etc.
01:14:46 Parce que dans les scolaires, il y a aussi les programmes
01:14:49 sur le cycle de l'eau.
01:14:50 Et donc, on a la Chambre de commerce et d'industrie,
01:14:55 enfin, voilà, tous les acteurs.
01:14:57 Parce qu'en fait, on est parti du principe
01:14:59 que sans eau, pas de développement de territoire, pas de vie.
01:15:03 L'eau, c'est un bien commun de l'humanité.
01:15:05 Pas de vie.
01:15:07 Et ensuite, on sait que cette eau, l'eau potable,
01:15:10 elle diminue au regard des changements climatiques.
01:15:14 La disponibilité de la ressource diminue.
01:15:17 Et pour développer le territoire, on en a de plus en plus besoin.
01:15:21 Si je prends l'exemple pour mon territoire,
01:15:23 quand on a une industrie agronumentaire,
01:15:26 quand on a une gigafactory,
01:15:28 c'est un million de mètres cubes d'eau par an.
01:15:30 Et ça, c'est l'équivalent d'une consommation d'une ville
01:15:32 de 20 000 habitants.
01:15:34 Comme ça, on a vite fait.
01:15:37 Et là, actuellement, on est sur 3 gigafactories qui arrivent.
01:15:41 Donc, on a tous ces enjeux-là.
01:15:43 Et ensuite, l'eau a cette particularité
01:15:48 qu'on a traitée dans les documents d'urbanisme
01:15:50 plutôt d'un point de vue risque.
01:15:53 Donc, le risque d'inondation.
01:15:55 Pas tellement du point de vue de la ressource
01:15:58 parce que, de toute façon, nos collègues...
01:16:00 Donc, on travaillait tous en silo.
01:16:02 Donc, nos collègues disaient, "Voilà, moi, j'ai une opération.
01:16:05 "Donc, t'auras qu'à me tirer un tuyau
01:16:08 "pour alimenter mon projet en eau."
01:16:10 Mais sauf qu'il faut de l'eau.
01:16:12 On a beau mettre des tuyaux, s'il n'y a pas d'eau dedans.
01:16:15 Voilà. Il n'y aura pas de projet.
01:16:17 Et donc, c'était aussi de rendre l'eau visible,
01:16:20 de rendre aussi tout le travail visible.
01:16:22 Et d'autant plus que sur mon territoire,
01:16:24 entre Dunkerque et Lille,
01:16:26 il n'y a pas de nains phréatiques
01:16:28 et on n'a pas de possibilité de captage en eau de surface.
01:16:32 On va chercher l'eau à 50 km dans le Pays de Calais.
01:16:36 Et donc, on la ramène pour nos habitants.
01:16:38 Et ça ne suffit même pas
01:16:39 parce qu'on a dû faire une interconnexion
01:16:41 200 km qui traverse tout le département du Nord
01:16:44 pour donc avoir une sécurisation
01:16:47 et des compléments pour 20 % des besoins de la population.
01:16:53 Et donc, c'était bien rendre visibles
01:16:56 toutes ces...
01:17:00 comment dire ? Ces problématiques, tous ces enjeux.
01:17:03 Et donc, ce forum a été l'occasion de discussion
01:17:09 et les scolaires étaient très intéressés.
01:17:12 Et on s'est dit, bon,
01:17:15 il faut aller un petit peu plus loin
01:17:17 et il faut qu'on aille aussi vers les habitants.
01:17:19 Et comment on embarque nos habitants
01:17:23 de manière positive et pas de manière techno
01:17:27 dans des choses qui...
01:17:29 On a un langage, on utilise des acronymes.
01:17:32 On est dans des langages de spécialistes,
01:17:33 on est entre spécialistes.
01:17:35 Comment on sort de ces silos-là déjà entre élus,
01:17:38 entre celui qui s'occupe du développement économique,
01:17:40 celui qui va s'occuper d'environnement,
01:17:42 celui qui va s'occuper de logement,
01:17:45 celui qui va s'occuper de l'eau, etc. ?
01:17:47 Déjà, il faut apprendre à sortir de nos silos
01:17:49 et à travailler ensemble
01:17:51 et avoir une approche écosystémique,
01:17:53 et moi, j'irais même éco-socio-systémique.
01:17:56 Et donc, comment on fait ?
01:17:59 Et donc, on s'est dit,
01:18:01 on va partir d'un concours photo.
01:18:06 Donc, on va utiliser les ressources
01:18:08 que l'on a sur le territoire, des artistes,
01:18:10 qui ont proposé aux habitants
01:18:15 des balades sur le territoire, sur le thème de l'eau,
01:18:19 et donc de réaliser une expo photo tous ensemble
01:18:23 et d'organiser parallèlement un concours photo
01:18:26 ouvert à tous sur le thème de l'eau,
01:18:30 avec quand même...
01:18:34 avec quelque chose en plus,
01:18:35 parce que tout ce travail-là,
01:18:40 il devait être en relation avec les orientations du SCOT.
01:18:44 Donc, par exemple,
01:18:48 sur toutes les photos qui ont été prises pour l'expo photo,
01:18:52 chaque photo devait illustrer,
01:18:55 et l'artiste ou en tout cas la personne, l'habitant
01:18:59 qui avait pris cette photo,
01:19:00 qui l'avait choisie pour l'exposition,
01:19:02 devait dire en quoi cette photo
01:19:05 illustrait une orientation du SCOT,
01:19:07 laquelle et quelle résonance ça avait pour lui.
01:19:10 Et donc, pour le concours photo, c'était pareil,
01:19:12 parce que dans l'annotation, dans les critères
01:19:16 pour attribuer les prix,
01:19:17 eh bien, il y avait aussi comment il y avait
01:19:19 cette appropriation de ces orientations.
01:19:22 Parce qu'un habitant, quand vous parlez de SCOT,
01:19:24 vous faites un micro-trottoir,
01:19:27 qu'est-ce que c'est le SCOT ?
01:19:28 Je n'en sais rien du tout.
01:19:29 Donc, voilà, et même chez les élus.
01:19:32 Et donc, c'était par ce biais-là,
01:19:35 par des choses, les attirer par quelque chose qui leur parle,
01:19:38 qu'on pouvait leur parler de quelque chose
01:19:40 qui nous parle à nous, mais pas à eux.
01:19:42 Et comment on pouvait engager le dialogue.
01:19:44 Et en fait, on a eu une restitution
01:19:46 lors d'un vernissage
01:19:50 où on fait, eh bien,
01:19:52 une multitude de personnes
01:19:54 qui n'avaient jamais l'habitude de se côtoyer,
01:19:58 se rencontrer et pouvaient discuter ensemble.
01:20:01 Et donc, il y avait des moments très forts,
01:20:04 parce qu'il y avait des choses très fortes.
01:20:06 Et puis, on avait une classe, par exemple,
01:20:09 donc, de dernier ME, qui était là,
01:20:12 et puis aussi dans les CAT,
01:20:15 et qui ont expliqué qu'eux, eh bien, au quotidien,
01:20:19 ils utilisaient l'eau,
01:20:21 et qu'est-ce que ça représentait pour eux
01:20:22 dans leur activité ?
01:20:24 Ne serait-ce que de se laver les mains, manger,
01:20:26 faire à manger,
01:20:28 et entretenir le linge, etc.
01:20:32 Tout dans les gestes du quotidien.
01:20:33 Quelle est la place de l'eau dans nos vies ?
01:20:36 Et c'était vraiment très intéressant.
01:20:39 Donc, voilà à peu près
01:20:41 comment on peut essayer
01:20:44 de rendre les choses un peu plus vivantes.
01:20:47 Je ne sais pas si on a vu les photos.
01:20:49 Elles sont défilées.
01:20:50 On a vu quelques extraits de ces forums.
01:20:53 Après, il y avait aussi, quand même,
01:20:56 pour les élus,
01:20:58 tout ce qui tournait autour de la trajectoire ZAN.
01:21:01 Et donc, toujours pareil, comment on partait
01:21:04 d'un constat qu'il fallait qu'on économise le foncier,
01:21:08 qu'il fallait qu'on arrête d'artificialiser,
01:21:11 et de dire que ce n'était pas encore
01:21:12 une couche réglementaire supplémentaire
01:21:14 qu'on s'imposait,
01:21:15 et qu'on ne savait pas trop à quoi ça allait servir.
01:21:18 Et donc, on a fait la même chose.
01:21:20 C'est-à-dire qu'on a... Tout de suite,
01:21:21 on a organisé une conférence
01:21:22 avec l'ensemble des élus et des acteurs du territoire,
01:21:25 donc les agriculteurs, le monde économique,
01:21:30 les aménageurs.
01:21:32 Et donc, on a aussi décliné ce qu'on avait à l'époque,
01:21:36 en 2022, sur le ZAN, les orientations,
01:21:39 les choses qui nous semblaient un peu compliquées,
01:21:43 un peu qu'il fallait que ça évolue,
01:21:45 comment on allait pouvoir nous peser
01:21:47 sur l'évolution des textes,
01:21:50 et surtout aussi les calendriers qui étaient infaisables,
01:21:54 mais en même temps, de se dire
01:21:55 comment, finalement, dans nos orientations,
01:21:59 dans ce qui se passe sur le territoire,
01:22:00 comment on était déjà engagés
01:22:03 dans une démarche d'économie
01:22:06 et du foncier de désartificialisation.
01:22:09 Et après, on a eu Mme Léthard,
01:22:11 qui était la rapporteuse pour la loi au Sénat
01:22:15 pour les modifications qui sont passées
01:22:17 dernièrement au 14 juillet.
01:22:18 On s'est retrouvés le 14 juillet.
01:22:20 C'est pas nous qui avons demandé le 1 ha,
01:22:23 parce que ça nous convient pas, en fait,
01:22:25 le 1 ha par commune.
01:22:28 Parce que je trouve que...
01:22:30 On trouvait, nous, que cet élément-là,
01:22:32 en fait, ça allait à l'encontre d'un projet de territoire,
01:22:36 ça allait à l'encontre des principes
01:22:37 de solidarité territoriale,
01:22:39 ça allait à l'encontre des aménagements,
01:22:42 et notamment, nous, aux enjeux du...
01:22:46 Vous avez tous entendu parler
01:22:47 du développement du Dunkerquois.
01:22:49 Et là, aujourd'hui, on doit plancher
01:22:51 sur l'arrivée de 30 000 emplois à raison 2030,
01:22:56 16 000 emplois directs pour les 3 gigafactories
01:22:58 et l'EPR qui va arriver.
01:23:00 Et donc, vous imaginez bien que rentrer ça
01:23:04 dans une trajectoire ZAN, ça va être un peu compliqué,
01:23:07 même si on aura des dérogations
01:23:09 au titre de la transition économie verte.
01:23:11 Et donc, il faut qu'on explique tout ça
01:23:14 aux habitants et aux élus.
01:23:18 Merci pour ce témoignage,
01:23:22 également très inspirant, comme tous les autres.
01:23:24 Je me tourne vers Emilie Bonnet de Rivière.
01:23:27 Finalement, qu'est-ce qu'on peut tirer
01:23:29 de tous ces travaux et de ces témoignages d'aujourd'hui
01:23:31 et quelle perspective ça ouvre pour la suite ?
01:23:33 Beaucoup, beaucoup de choses.
01:23:36 Effectivement, beaucoup d'idées,
01:23:38 beaucoup d'exemples inspirants
01:23:39 en termes de, j'ai entendu, scénarisation,
01:23:42 appropriation, pédagogie,
01:23:45 beaucoup d'énergie
01:23:47 pour qu'on puisse s'approprier les choses.
01:23:50 Et puis, ce que je retiens, enfin, ce qu'on peut retenir,
01:23:53 c'est aussi qu'il faut vraiment se recentrer
01:23:54 sur des problématiques concrètes,
01:23:56 essayer de donner à voir,
01:23:58 de travailler avec l'approche sensible,
01:24:00 la maîtrise d'usage des territoires,
01:24:03 il faut pouvoir toucher,
01:24:05 il faut pouvoir appréhender l'eau, etc.,
01:24:07 les coules du robinet, on la voit.
01:24:09 Enfin, voilà, il faut voir.
01:24:10 Je pense que les habitants,
01:24:12 il y a vraiment un enjeu de mobilisation citoyenne
01:24:13 que vous avez tous investi,
01:24:15 de mobilisation de vos élus, vous avez tous investi.
01:24:17 Montrer aux habitants aussi les bénéfices
01:24:19 qu'ils peuvent en tirer de telle ou telle démarche.
01:24:22 Et puis, il y a vraiment cet enjeu d'appropriation
01:24:24 et tous ces exemples sont vraiment très, très inspirants.
01:24:27 Donc, on avait un peu l'idée peut-être de monter un petit film
01:24:29 avec tous vos verbatims, vos exemples,
01:24:32 et puis de faire peut-être circuler...
01:24:35 En tout cas, je ne sais pas,
01:24:37 je pense que c'est le cas pour vous,
01:24:39 mais on a un peu envie de continuer cette aventure
01:24:41 parce que c'est une aventure qui, finalement, a démarré
01:24:44 avec les ressentis de chacun,
01:24:47 quel est notre rôle, comment on se positionne, etc.
01:24:49 Puis après, petit à petit, au fil des ateliers,
01:24:50 on a vu que ça prenait vraiment de l'ampleur,
01:24:53 beaucoup de richesses, beaucoup de témoignages,
01:24:55 et voilà, on a pu en avoir quelques-uns, là, aujourd'hui,
01:24:57 mais il y a encore beaucoup de choses que vous avez dites.
01:24:59 On n'a pas pu tout aborder en une heure et demie, évidemment.
01:25:02 Mais voilà, donc il faut que nous...
01:25:04 Maintenant, c'est notre rôle aussi de capitaliser
01:25:07 sur tout ce que vous avez pu nous apporter
01:25:10 et puis de voir comment on peut continuer.
01:25:11 Donc, je pense qu'on aura un échange peut-être informel
01:25:13 en début d'année, peut-être plus informel
01:25:14 pour voir comment on continue, tout simplement, en se réunissant.
01:25:17 Vous avez parlé de convivialité, d'humain.
01:25:19 Je pense que c'est très, très important
01:25:21 dans tout ce qu'on fait,
01:25:22 et vous en êtes l'incarnation complète.
01:25:24 Donc, je pense que voilà, c'est vraiment ça aussi
01:25:27 qu'il faut retenir, le fil à tirer sur un territoire
01:25:30 pour dénouer la pelote, en fait.
01:25:32 On a peut-être l'impression parfois
01:25:34 qu'on est dans quelque chose de complètement noué,
01:25:36 puis finalement, quand on tire le fil,
01:25:38 on arrive à refaire la pelote un peu mieux.
01:25:41 Voilà, donc merci, vraiment merci.
01:25:44 C'est très, très riche.
01:25:46 Et encore, là, on avait la moitié du groupe.
01:25:49 Il y a aussi beaucoup eu d'échanges
01:25:50 avec l'autre partie du groupe.
01:25:53 Et puis, il y a aussi la notion de plaisir.
01:25:54 Il y a aussi la notion de plaisir à se retrouver,
01:25:57 respirer, prendre un temps d'échange,
01:25:59 pouvoir se parler.
01:26:00 Vous êtes quand même assez seuls dans vos postures.
01:26:02 Un maire, c'est un peu seul sur son territoire,
01:26:05 donc, pouvoir voir qu'on est moins seul,
01:26:07 et puis, il faut toujours, je pense,
01:26:10 prendre du plaisir dans toutes les démarches
01:26:11 qu'on engage, donc je pense que c'est aussi ça,
01:26:13 c'est aussi ça un peu le message.
01:26:16 En tout cas, nous, on a eu plaisir
01:26:17 à travailler avec vous.
01:26:18 -Merci. -Merci.
01:26:20 Alors...
01:26:21 Pour être honnête avec vous,
01:26:28 on n'a pas réussi à récupérer le retard
01:26:30 qu'on avait pris au tout début,
01:26:31 mais moi, j'aime bien terminer une table ronde
01:26:33 quand même par un échange qui peut être très court.
01:26:35 On va essayer de le faire très court
01:26:36 avec l'assistance.
01:26:38 S'il y a une réaction, une question,
01:26:39 ou deux questions, mais vraiment très courtes,
01:26:41 on est prêt à les prendre.
01:26:43 On se donne ce petit dérapage supplémentaire,
01:26:45 mais vraiment très court.
01:26:46 Est-ce qu'il y a, dans la salle,
01:26:48 une réaction, un témoignage, une question ?
01:26:51 Madame ?
01:26:54 Donc consignes très courtes,
01:26:55 et puis on fera des réponses aussi très courtes.
01:26:57 S'il vous plaît.
01:26:58 -En ce moment, en regardant le temps,
01:26:59 j'ai eu le plaisir de vous répondre
01:27:02 sur ce que vous avez mené
01:27:04 sur les différentes thématiques.
01:27:07 Vous avez évoqué l'eau, notamment.
01:27:10 Alors, je ne sais pas quand est-ce que vous avez réalisé
01:27:12 ce travail-là,
01:27:13 mais est-ce que vous avez prévu des retours
01:27:17 auprès de ces groupes, auprès des habitants aussi,
01:27:19 pour que...
01:27:22 Parce que parfois, dans ces démarches-là,
01:27:24 on a l'impression que, voilà,
01:27:26 on fait une fois, et puis après, on n'a plus de nouvelles.
01:27:29 Et ça, c'est très frustrant, en fait.
01:27:32 Alors qu'il y a des choses, les choses avancent,
01:27:35 mais elles reviennent techniques.
01:27:37 Elles reviennent auprès des techniciens.
01:27:39 Et donc, voilà, donner à voir aussi
01:27:41 auprès des habitants que si on est venu vers eux
01:27:44 à un moment donné, eh bien, c'est aussi pour eux,
01:27:46 mais on leur fait partager cette expérience jusqu'au bout,
01:27:50 jusqu'à la mise en oeuvre d'actions très concrètes
01:27:53 et qui vont dans le sens de la transition
01:27:56 que l'on souhaite engager.
01:28:00 Voilà, merci.
01:28:01 -Oui, alors... Oui.
01:28:05 Parce qu'en même temps, comme tout à l'heure,
01:28:07 je vous l'expliquais aussi,
01:28:08 on évite aussi de travailler tout seul dans son coin,
01:28:11 et en s'il est, on associe tout le monde.
01:28:13 Et donc, si je prends la thématique de l'eau,
01:28:16 on passe aussi le relais à nos collègues qui sont...
01:28:21 Enfin, moi, je me passe le relais à moi-même
01:28:24 dans le syndicat d'eau et d'assainissement
01:28:26 qui couvre la quasi-totalité de mon territoire
01:28:29 sur comment on met en oeuvre la sobriété des usages de l'eau
01:28:33 avec énormément de...
01:28:37 Comment dire ? De pédagogie, de sensibilisation, etc.
01:28:41 Et puis aussi, on a transmis le flambeau aussi
01:28:44 aux inspections académiques,
01:28:46 avec un concours pour les écoles sur le thème de l'eau,
01:28:50 des économies d'eau, etc.
01:28:53 Donc ça, c'est pour dire de continuer vers cette trajectoire
01:28:57 d'économie d'eau sur, par exemple,
01:29:00 si on vit en ce moment les inondations.
01:29:04 Enfin, pour une partie de mon territoire,
01:29:05 on vit les inondations.
01:29:07 Donc on a aussi expliqué que grâce à des travaux préalables,
01:29:11 on n'a pas été en rupture d'alimentation d'eau potable.
01:29:14 Donc ça, c'était aussi un effort de pédagogie
01:29:17 parce qu'on avait remonté nos têtes de forage, etc.
01:29:21 Ça n'a pas été le cas pour d'autres territoires
01:29:23 qui ont été impactés et qui ont été desservis
01:29:25 par de l'eau en bouteille pendant des semaines.
01:29:29 Et donc, on passe le relais aussi
01:29:33 aux opérateurs sur le terrain.
01:29:37 Ensuite, on a des supports.
01:29:40 C'est-à-dire que sur l'eau, on a une expo photo sur l'eau.
01:29:44 Et donc, elle a vocation à bouger sur le territoire
01:29:47 et à être l'occasion de débats citoyens
01:29:51 sur les territoires.
01:29:53 Et là, elle va partir, par exemple,
01:29:55 à l'occasion des voeux aux populations.
01:29:58 Donc on essaie d'essayer comme ça.
01:30:00 Ce n'est pas toujours évident.
01:30:02 Ce n'est pas toujours facile.
01:30:03 Voilà.
01:30:05 Très bien.
01:30:07 Un grand merci encore à vous tous.
01:30:11 Merci.
01:30:12 Sous-titrage ST' 501
01:30:14 ...

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