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00:00 Si je parle avec quelqu'un qui me dit "je suis pas si douée à un enfant"
00:02 parce que vu le monde dans lequel on est,
00:04 je vais avoir du mal à le contredire.
00:06 Je vais pas dire "tu rigoles ou quoi ? Ce monde est exceptionnel !"
00:09 Je vais vous raconter l'histoire extraordinaire de Kina et Yook.
00:14 Au cœur du Grand Nord, deux renards polaires se préparent à l'arrivée de leurs petits.
00:18 Là, disons que je pouvais partager un truc avec l'animal de manière très directe
00:23 puisque j'étais moi-même en gestation aussi.
00:25 Du coup, oui, si on regarde par ce biais-là, c'était plus confortable,
00:30 vu les dimensions physiques que j'avais,
00:33 d'être en train de faire une voie plutôt que de courir sur une montagne.
00:37 Ça, c'est sûr.
00:37 La manière dont Guillaume travaillait avec les animaux,
00:43 c'est cette espèce de serre de confiance qu'il fait autour de l'animal,
00:46 c'est-à-dire de ne jamais le contraindre, de le laisser libre, d'être à l'écoute.
00:50 Moi, ça, c'est quelque chose qui me passionne assez fort.
00:52 Et ensuite, après, c'est se laisser porter par ses images.
00:54 Il ne voulait pas une voie de documentaire,
00:56 il voulait vraiment une voie qui accompagne les personnages, si on peut dire ça.
01:01 Séparés par la fonte des glaces, c'est le début d'une incroyable aventure.
01:05 Se retrouveront-ils à temps pour la naissance ?
01:07 C'est ça qui était joyeux, en fait, dans l'acceptation de ce projet,
01:13 c'était la particularité de ce qui était demandé, de découvrir par ce biais-là,
01:21 non pas finalement une histoire d'amour entre deux renards,
01:23 mais entre ces deux renards-là, parce que la manière de filmer de Guillaume
01:29 fait en sorte qu'il ne regarde pas, comment dire, qu'il ne regarde pas une espèce,
01:33 qu'il regarde vraiment des individualités.
01:35 Moi, c'était une découverte, ça m'a fait penser à un film que j'avais vu très jeune,
01:40 qui s'appelait "L'ours" de Jean-Jacques Hannault,
01:42 et qui était vraiment une façon de découvrir l'animal et la nature qui était autre.
01:47 Donc c'est important, excessivement important, en fait, que notre génération se réveille
01:53 et que les générations qui suivent, mais ça j'ai l'impression, moi,
01:55 qui ai des enfants ou qui parle avec des plus jeunes, heureusement,
02:00 c'est beaucoup plus ancré en eux, quoi, c'est quelque chose dont on parle déjà à l'école,
02:04 je vois dans la manière de faire, de dire,
02:07 la manière dont moi j'ai été grondée pour certains de mes comportements,
02:09 à juste titre, par mes enfants.
02:12 - Quel comportement, par exemple ?
02:14 - Je n'ai pas envie de le dire, là, parce que j'ai honte.
02:17 [Musique]
02:24 Si je parle à quelqu'un qui me dit "Je ne suis pas si solaire d'enfant",
02:27 parce que vu le monde dans lequel on est, je vais avoir du mal à le contredire,
02:31 je ne vais pas dire "Tu rigoles ou quoi ? Ce monde, il est exceptionnel !"
02:34 La seule chose que je peux relativiser, c'est qu'il n'a jamais été que rempli d'allégresse, le monde.
02:39 Il s'est compris dans son histoire, sa sauvagerie, que l'homme se retourne contre l'homme,
02:44 que l'homme est son propre destructeur.
02:48 Je pense que c'est difficile de filmer une histoire qui se déroulerait à Paris l'été,
02:53 sans avoir malgré tout le sentiment que la chaleur est accablante, par exemple.
02:58 Alors le sujet ne sera pas le réchauffement climatique, mais c'est une donne.
03:00 Si on veut réellement regarder ce qui se passe aujourd'hui,
03:03 quelque part, si on veut être juste, c'est un arrière-fond qui existe,
03:08 même si on filme une ville, surtout d'ailleurs, si on filme une ville,
03:11 c'est quoi l'urbanisme, c'est quoi ce qui change ?
03:14 Et ça peut parfois éveiller conscience.
03:16 KINA & YOOK Renard de la banquise

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