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Depuis deux semaines, Gérard Depardieu est au cœur d'une polémique après la diffusion d'un numéro de "Complément d'enquête" dans lequel l'acteur, en voyage en Corée du Nord avec l'écrivain Yann Moix, tient des propos à caractère sexuel à de nombreuses reprises envers les femmes qu'il rencontre.

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Transcription
00:00 Il est important de rappeler que Yann Moix est le réalisateur de toutes ces images.
00:07 Et Yann Moix a été envoyé en Corée en tant que réalisateur d'une œuvre de fiction.
00:14 Il devait, et c'est très important...
00:16 - Alors, sans en revenir un petit peu plus tard.
00:18 - Non, on y vient tout de suite et après je vous explique.
00:21 Il est envoyé comme réalisateur et il a comme acteur principal et quasiment acteur unique Gérard Depardieu.
00:29 Et la mission de Yann Moix et le rôle de Gérard Depardieu, c'est de surjouer son propre rôle
00:35 et de créer, suivant les différentes situations dans lesquelles Yann Moix met Gérard Depardieu,
00:42 un certain nombre de scènes.
00:43 - D'accord, alors cette scène-là...
00:44 - Non mais c'est très important parce que vous avez des scènes où il doit être obséquieux...
00:48 - Pardon, sur ce sujet, mais j'aimerais juste...
00:49 - Je viens sur votre conseil.
00:51 Il y a des scènes où il doit être obséquieux vis-à-vis des autorités,
00:55 c'est une demande exprès de Yann Moix.
00:57 Puis il y a d'autres scènes où il lui demande au contraire d'être très provocateur
01:00 vis-à-vis des autorités nord-coréennes.
01:03 Par exemple, Depardieu dit "je veux voir les camps, je veux voir les camps, je veux voir les camps".
01:07 Et il y a des scènes où il lui demande d'être vulgaire et il lui demande même d'être salace.
01:11 - Est-ce qu'il a demandé à être vulgaire sur une fillette de 12 ans ?
01:18 - Alors, il y a cette séquence qui est filmée dans un manège
01:22 où on voit un certain nombre de personnes faire de l'équitation.
01:24 Et ce qui est très intéressant, c'est que Gérard Depardieu et Yann Moix
01:28 contestent avoir tenu ces propos vis-à-vis de la jeune fille qu'on voit dans l'équitation.
01:36 On a demandé à visionner les rushs, ils nous ont toujours refusé de nous les communiquer.
01:40 Alors que c'est notre oeuvre, c'est notre oeuvre, c'est pas contester que c'est notre oeuvre.
01:43 Et aujourd'hui, France Télévisions dit "on les a fait constater par un huissier".
01:48 Mais ça ne veut rien dire, ce constat n'est pas contradictoire.
01:51 L'huissier constate ce qu'on lui montre.
01:53 Donc si je dis "voilà les rushs, voilà toutes les émissions",
01:55 il va retranscrire ce qu'il voit.
01:57 Donc il retranscrit ce que nous voyons, nous aussi, à l'image.
02:00 Puisque c'est le fruit d'un montage, il retranscrit, il décortique, il met par écrit.
02:03 - Alors en l'occurrence, il a vu les rushs, l'huissier.
02:06 Il n'a pas vu le montage, parce que c'est du France Télévisions.
02:08 - L'huissier n'a pas...
02:10 Seul Yann Moix peut dire s'il a l'intégralité des rushs ou pas.
02:13 Donc l'huissier a vu un extrait de vidéo, on ne sait même pas lesquels,
02:17 et il dit "je constate cela".
02:18 Il n'a pas besoin d'être huissier, il suffit de regarder les extraits de la vidéo.
02:21 Ça ne veut absolument rien dire.
02:24 Maintenant il y a un autre élément...
02:26 - Alors attendez, excusez-moi, parce que vous dites beaucoup de choses,
02:28 et j'aimerais qu'on s'arrête sur chaque point.
02:31 Vous dites "l'huissier", vous vous interrogez sur l'huissier, ce qu'il a regardé.
02:34 En attendant, France Télévisions apporte une preuve.
02:36 Il dit "voilà, nous il y a une polémique".
02:38 - C'est un argument, c'est leur argument.
02:39 - Si vous me permettez.
02:41 France Télévisions dit "nous on a contacté un huissier de justice,
02:44 un huissier de justice indépendant, qui est venu, qui a regardé les rushs,
02:48 et qui atteste de la véracité de cette séquence".
02:52 - Mais c'est parfait dans ces cas-là.
02:53 - Donc vous remettez en question la déontologie même de cet huissier ?
02:56 - Complètement.
02:57 Alors dans ces cas-là, France Télévisions se fera une joie
03:00 d'accepter de nous montrer l'intégralité des rushs à nos huissiers.
03:04 C'est ce qu'on appelle le contradictoire.
03:06 Et je remets en cause la déontologie, en effet, de complément d'enquête,
03:10 puisque complément d'enquête a payé plus de 140 000 euros ces 52 minutes
03:15 à la société d'Anthony Dufour, et donc complément d'enquête,
03:20 mais vraiment en étant très à l'aise, a acheté et a financé ses propres sources.
03:24 C'est-à-dire que Anthony Dufour dit "moi je refuse de communiquer mes rushs
03:29 parce que c'est pour des questions déontologiques,
03:31 je ne veux pas dévoiler mes sources".
03:32 Mais la source en l'espèce, ça serait Yann Moix, et uniquement Yann Moix.
03:37 Et on se rend compte, quand vous additionnez ces deux informations,
03:40 quand vous les regroupez, que complément d'enquête a payé 140 000 euros,
03:45 un témoin, une source, une donnée, c'est contraire à toute la déontologie.
03:51 Et vous êtes bien placé pour le savoir, vous aussi, si c'est un documentaire,
03:54 vous ne pouvez pas, et si c'est de l'information complément d'enquête,
03:57 ils ne peuvent pas financer leurs sources, ils ne peuvent pas payer leurs sources.
04:01 Or, là, leurs sources et également leurs producteurs,
04:05 ça pose un vrai conflit d'intérêt.
04:07 Et de plus, si c'était un documentaire,
04:09 parce que pour nous c'est une œuvre de fiction, on vous le prouve,
04:12 si c'était un documentaire, j'ai un contrat entre Yann Moix,
04:17 j'ai une commande entre Yann Moix et le producteur, Anthony Dufour,
04:21 comme quoi il passe une commande pour avoir un documentaire.

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