• l’année dernière
La réponse de France 2 et de "Complément d'Enquête" n'est absolument satisfaisante avec leur constat d'huissier qui a été annoncé hier. C'est en tout cas ce que pense Geoffroy Lejeune, le patron du JDD qui tente de démêler le vrai du faux dans cette affaire depuis plusieurs jours :
"On demande simplement de voir les images brutes et non trafiquée. Et au lieu de ça, ils nous sortent un communiqué très étonnant avec un constat d'huissier. On nous parle de "personnes d'apparences masculines". Qu'est-ce que ça veut dire aujourd'hui d'apparence masculine, surtout quand on porte une bombe sur un cheval ?

En plus, on nous parle de ce qu'on voit au premier plan mais donc cela veut dire qu'il y a un second plan. Mais que voit-on au second plan ? Cela veut dire qu'il y a beaucoup de monde sur cette image.

Mon sentiment, c'est que au milieu de tout ce monde, le producteur s'est servi de la petit fille pour montrer une image et faire un gros plan dessus. Donc, ça ne répond en rien à la question et la seule façon c'est de nous montrer les rushs."

Hier, on a apprit qu'un huissier de justice, commissaire de justice et audiencier au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation, mandaté par France Télévisions, a donc visionné les images du tournage.

"Dans son procès-verbal, l'huissier constate que tous les propos contestés ont bien été tenus dans le haras, à ce moment-là et, surtout, il indique : "Au cours de cette séquence, je constate qu'à l'exception de la jeune fille, seuls des cavaliers d'apparence masculine entrent en premier plan des caméras", précise Franceinfo.

L'huissier constate que le comédien tient des propos obscènes lors de deux passages de l'enfant devant lui. "Lors d'un premier tour effectué par la très jeune cavalière, l'acteur s'exclame : "Oh c'est bien madame. Si jamais elle galope, elle jouit", glisse-t-il à son voisin qui tient le caméscope avant d'ajouter : "S'il la fait galoper, elle mouille, elle jouit."

"Sur la caméra 2, on voit la jeune fille sur un équidé guidé par un homme. (…) Monsieur DEPARDIEU dit 'C'est bien ma fifille, continue. Tu vois, elle se gratte, là.' (…) Monsieur DEPARDIEU dit 'Oh, c'est bien'. La jeune fille tourne la tête vers la droite. Monsieur DEPARDIEU prononce une onomatopée gutturale", conclut l'huissier de justice dans son procès-verbal.

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Transcription
00:00 Authentification faite par un huissier de justice, je vais citer la déclaration de l'huissier.
00:06 Au cours de cette séquence, je constate qu'à l'exception de la jeune fille,
00:09 seuls des cavaliers d'apparence masculine entrent en premier plan des caméras.
00:16 Le journal du dimanche que vous représentez, vous êtes le directeur de la rédaction, Geoffroy Lejeune,
00:22 a demandé les rushs depuis une semaine parce que vous avez eu plusieurs témoignages,
00:28 et dites-moi si je me trompe, qui remettraient en cause cette certitude-là.
00:34 Que répondez-vous ce soir à France Télévisions et Complément d'Enquête ?
00:37 Je vous réponds à vous déjà, vous avez raison, nous n'avons que des témoignages qui vont dans l'autre sens.
00:43 C'est-à-dire qu'en gros, les témoins de la scène, Gérard Depardieu lui-même,
00:47 qui est quand même le principal intéressé, dit "je ne parlais pas d'une fillette".
00:52 Yann Mox, qui est le réalisateur, qui était encore aujourd'hui dans nos bureaux, nous dit
00:56 "99% de chance que Gérard ne parle pas de cette fillette".
01:00 Deux autres témoins qu'on a interrogés nous disent "ça n'est pas le cas".
01:04 Et ensuite, nous, ce qui est intéressant, je pense qu'il se joue un truc extrêmement important en ce moment.
01:10 Nous avons posé depuis une semaine une question à Complément d'Enquête, à France Télévisions,
01:15 et à la boîte de production, Icarix, qui a produit ce documentaire.
01:20 On leur demande "montrez-nous les rushs, montrez-nous les images brutes, non montées, non trafiquées,
01:27 non travaillées, pour qu'on puisse faire notre propre idée".
01:30 Et au lieu de nous les montrer, on a proposé d'aller les voir, sans téléphone, sans les filmer,
01:38 on a vraiment tout proposé.
01:40 Et au lieu de nous répondre "pas de problème, venez les voir, faites-vous votre opinion à propos des rushs",
01:44 ils ont se communiqué aujourd'hui, ce qui est extrêmement étonnant, dans le cas d'il y a deux loups.
01:48 Dans ce que vous avez cité tout à l'heure, il y a la question des personnages d'apparence masculine,
01:53 moi je ne sais pas ce que ça veut dire dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui,
01:56 quelqu'un qui porte une bombe, c'est-à-dire un casque pour faire du cheval,
02:00 on peut dire "apparence masculine", ça ne veut rien dire.
02:05 Et ensuite, il y a la question du premier plan.
02:07 Donc, ma théorie, ça n'est qu'une théorie, en tout cas c'est une intuition,
02:12 c'est que c'est une image où il y a beaucoup de monde.
02:14 Il y a des femmes, des hommes, un premier plan, un deuxième plan, et parmi tous ces gens, une fillette.
02:21 Et je pense que Complément d'Enquête, la boîte de production qui a produit le Complément d'Enquête,
02:27 s'est servie de l'image de la fillette qui fait partie de cette séquence,
02:30 pour dire que Gérard Depardieu avait des propos au sujet de cette fillette.
02:33 Je pense qu'aujourd'hui, ils sont très très loin d'apporter la preuve que ces propos ont été prononcés,
02:39 et en restant très prudents, je pense qu'on vit depuis maintenant une quinzaine de jours,
02:44 une séquence de cabales, de chasse à l'homme, etc.
02:47 à propos de quelques secondes, une dizaine de secondes,
02:52 sans avoir pour l'instant la preuve que ces propos aient été prononcés à propos de cette petite fille.
02:58 Ce à quoi répond France Télévisions et Complément d'Enquête aujourd'hui,
03:02 il y a un huissier de justice qui est venu, qui confirme qu'au premier plan,
03:06 il n'y avait qu'une seule femme, cette fillette, et qu'il n'y avait pas de présence masculine.
03:10 Justement, moi ce que je vous dis, c'est la question qu'on a posée,
03:14 leur réponse est celle que vous venez de citer, et leur réponse est très insatisfaisante.
03:19 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron lui-même, quand il émet des doutes sur la séquence,
03:22 pose la bonne question, c'est-à-dire "montrez-nous la séquence brute",
03:26 et comme ça, les Français se feront leur avis sur la séquence.
03:29 Et ce qu'on a aujourd'hui, ce ne sont que des propos rapportés par un huissier, très onguiles.
03:35 C'est un huissier de justice quand même.
03:36 Non mais c'est un huissier de justice.
03:38 J'entends pas.
03:39 Voilà, c'est ça. Merci Paul.
03:40 J'essaye quand même de...
03:42 Mais vous avez raison.
03:43 En fait, c'est pour ça que je voulais vraiment commencer par ça,
03:45 et je le dis, il n'y aura pas de débat là-dessus, il n'y aura pas de discussion entre nous,
03:50 parce que je veux qu'on reste sur les faits, rien que les faits,
03:52 et le journal du dimanche avait soulevé en quelque sorte ce doute-là,
03:55 et il est normal, puisque tous les médias, j'ai regardé depuis la dépêche de l'AFP,
04:01 tous les médias ont parlé en disant "c'est sûr, voilà, l'huissier a dit ça, donc c'est ça",
04:05 je trouvais qu'il était normal de donner la parole à Geoffroy Lejeune ce soir pour qu'il...
04:10 C'est très gentil à vous, mais en fait, le JDN n'a pas voulu soulever un quelconque doute
04:16 ou commencer à enfoncer un coin avec le service public.
04:18 Nous, ce qu'on a fait, c'est qu'on a posé des questions, en réalité.
04:21 C'est-à-dire qu'on a vu cette séquence, cette séquence de fait, elle est montée.
04:24 C'est-à-dire que c'est un documentaire, en l'occurrence c'est un reportage,
04:27 un documentaire, je sais pas comment on peut appeler ça,
04:29 et dans lequel les images sont montées, mises en scène.
04:33 Et nous, on a posé des questions sur cette mise en scène,
04:36 des questions que se sont posées beaucoup de monde en les voyant,
04:38 et le président de la République lui aussi, à juste titre.
04:41 Parce qu'en réalité, vous voyez Gérard Depardieu qui parle de beaucoup de femmes,
04:45 et à un moment donné, vous voyez une fillette de 10 ans,
04:48 et vous ne voyez plus Gérard Depardieu qui parle, vous n'entendez que sa voix.
04:51 Et nous, on a posé des questions, et ce qui est intéressant, cher Elliot,
04:54 c'est qu'on a posé la question, et nous n'avons pas eu la réponse à notre question
04:58 jusqu'à ce communiqué d'aujourd'hui qui n'est pas la réponse à la question qu'on posait.
05:02 Nous, on voulait voir la séquence complète avec Gérard Depardieu
05:05 qui parle réellement d'une petite fille de 10 ans.
05:07 Moi, ce n'est pas un ami, je n'ai pas de part dans l'affaire Gérard Depardieu.
05:11 J'aimerais que le service public nous apporte la preuve que ce qu'il a dit,
05:17 et je cite la phrase, "il va jusqu'à sexualiser le corps d'une fillette de 10 ans",
05:22 je voudrais que le service public nous prouve qu'il a eu raison de dire ça.

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