Soir Info Week-End (Émission du 23/12/2023)

  • l’année dernière
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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Transcription
00:00:00 Bonsoir à tous, bienvenue dans Soir Info Week-end.
00:00:03 Au programme de l'émission de ce soir, les fêtes de Noël.
00:00:06 D'abord parce que le ministre de l'Intérieur a appelé vendredi les préfets au maintien d'une extrême vigilance à l'occasion des fêtes
00:00:12 en raison du niveau très élevé de la menace terroriste qui continue de peser.
00:00:16 Il remercie les forces de l'ordre également qui protègent les lieux de culte mais appelle à une attention particulière.
00:00:22 Et puis on se demandera justement si on peut encore célébrer Noël.
00:00:25 Les crèches font polémique, que ce soit dans les établissements publics ou en une de Paris Match.
00:00:30 On évoquera aussi la question des mineurs non accompagnés dans les transports,
00:00:34 notamment sur les 7 450 personnes mises en cause pour vol et violence,
00:00:38 30% sont mineurs et 69% d'entre eux sont de nationalité étrangère.
00:00:43 Et autre question, les départements sont-ils encore décisionnaires sur la politique migratoire sur leur territoire ?
00:00:48 On verra l'exemple du département de Lens qui souhaitait suspendre l'accueil des mineurs non accompagnés
00:00:53 mais la justice a rejeté cette décision.
00:00:56 Et puis à 23h on ouvrira une grande page consacrée à la loi immigration
00:00:59 adoptée dans la douleur après de multiples rebondissements.
00:01:03 Mais les obstacles ne sont pas encore tous franchis.
00:01:05 Les départements s'opposent à sa mise en place, les universités se mobilisent contre.
00:01:09 La droite craint des tricotages par le Conseil constitutionnel.
00:01:12 Quelle issue réelle pour cette loi ?
00:01:14 On en débattra avec les invités, ils vont m'accompagner pendant deux heures.
00:01:17 Avec moi autour de la table, Claude Oubadia, bonsoir.
00:01:20 - Bonsoir.
00:01:20 - Professeur de philosophie, Richard Habitbol, bonsoir.
00:01:23 - Bonsoir.
00:01:23 - Consultant en relations internationales, Edouard Lavollée, bonsoir.
00:01:26 - Bonsoir.
00:01:27 - Journaliste à Valeurs Actuelles et Vincent de Lamorandière, bonsoir.
00:01:29 - Bonsoir.
00:01:30 - Vous êtes avocat pénaliste au barreau de Paris.
00:01:32 On parle de tout ça dans un instant mais d'abord les titres avec Félicité Kindequi, bonsoir Félicité.
00:01:36 - Bonsoir, bonsoir à tous.
00:01:38 On parlera de l'angoisse des familles israéliennes
00:01:40 quant aux 129 otages encore détenus entre les mains du Hamas.
00:01:44 Pour l'heure, la situation sur leur état reste floue.
00:01:47 Certains pourraient avoir perdu la vie sous les frappes israéliennes dans la bande de Gaza.
00:01:51 Nous rejoindrons notre envoyée spéciale sur place.
00:01:54 Gérald Darmanin appelle à la plus grande vigilance en ce temps de fête.
00:01:57 La menace terroriste en France reste encore très élevée.
00:02:00 Il demande la présence systématique des forces de l'ordre devant tous les lieux de culte sur la période.
00:02:06 Et puis nous ferons un focus en Ile-de-France où l'insécurité demeure dans les transports en commun.
00:02:11 Le nombre de victimes augmente et les auteurs de vols et d'actes de violence sont de plus en plus jeunes.
00:02:16 Et puis on terminera avec l'exposition consacrée à Johnny Hallyday.
00:02:20 Elle a ouvert ses portes hier à Porte de Versailles à Paris
00:02:23 et s'étend sur un site de 3000 m2 imaginé en forme de guitare.
00:02:28 Merci beaucoup, félicité.
00:02:30 Vous avez maintenant le programme de l'information et des débats en marque.
00:02:33 Une courte pause, vous restez avec nous pour la suite de Soir Info à tout de suite.
00:02:37 De retour dans Soir Info Weekend et on va commencer par cet appel à la vigilance
00:02:44 lancé par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, au préfet.
00:02:48 Il leur dit ceci, le niveau très élevé de la menace terroriste qui continue de peser sur notre pays,
00:02:53 ainsi que la persistance des tensions au plan international,
00:02:56 en particulier dans le cadre du conflit israélo-palestinien,
00:02:58 exige le maintien d'une extrême vigilance, notamment vis-à-vis des manifestations
00:03:02 et des lieux à caractère religieux.
00:03:04 Il cite un certain nombre de dates, bien sûr le 24 et le 25 décembre,
00:03:07 le 6 et 7 janvier aussi pour les orthodoxes, les chrétiens-arméniens et l'épiphanie pour les catholiques
00:03:11 et le 19 janvier pour l'épiphanie pour les orthodoxes.
00:03:14 Parmi ce qu'il demande aux forces de l'ordre notamment, bien sûr,
00:03:17 une surveillance accrue de ces établissements,
00:03:19 mais prendre aussi attache avec les responsables pour évaluer la situation,
00:03:23 leur donner des consignes de sécurité.
00:03:26 Il demande aussi de limiter le nombre d'accès aux lieux de culte
00:03:29 sans entraver une éventuelle évacuation,
00:03:31 identifier rapidement les individus suspects
00:03:34 et une attention particulière aux véhicules en stationnement.
00:03:37 Claude Obadiah, c'est vrai qu'on s'habitue à cette vigilance accrue
00:03:40 au moment des fêtes, de toutes les fêtes religieuses, de tous les grands événements.
00:03:43 Et en même temps, quand on lit ça, on se dit que c'est un peu désolant
00:03:46 peut-être d'en arriver là, mais nécessaire.
00:03:48 Ah oui, c'est désolant d'en arriver là,
00:03:50 mais on est dans un contexte international qui est quand même assez préoccupant.
00:03:55 On a vu depuis le 7 octobre en fait,
00:03:59 se développer une menace directe visant la population juive de France notamment.
00:04:05 On a vu aussi en Europe une vague d'arrestations ces derniers jours
00:04:09 qui mettent en évidence que des projets d'attentats auraient pu être finalisés,
00:04:15 soit sous l'effet de l'action du Hamas,
00:04:19 soit sous l'effet de l'action de l'État islamique.
00:04:21 Donc on est dans une période de fêtes,
00:04:24 on est dans une période de fêtes religieuses en Europe.
00:04:28 Et il est donc tout à fait naturel que le ministre de l'Intérieur,
00:04:33 comme ses collègues des autres pays voisins évidemment,
00:04:37 mobilise les forces de l'ordre pour que ces fêtes puissent se dérouler
00:04:41 dans la concorde, dans la paix et dans la fraternité comme on l'espère tous.
00:04:46 - Richard Abitbol, c'est vrai qu'il y a aussi cette demande
00:04:48 pour tous ceux qui organisent ces événements religieux
00:04:51 de faire attention en amont, d'évaluer la situation,
00:04:54 de faire attention le jour même.
00:04:55 On imagine aussi pour ces responsables religieux notamment,
00:04:57 c'est une pression supplémentaire,
00:04:59 par exemple pour ceux qui vont célébrer les offices,
00:05:00 de devoir en plus faire attention à toutes ces données.
00:05:03 - Pour la communauté juive, ça fait 40 ans que ça dure.
00:05:06 Ce n'est pas d'aujourd'hui.
00:05:08 Malheureusement, comme toujours, on dit,
00:05:11 ce qui arrive aux Juifs, c'est un peu le canari dans la mine,
00:05:14 c'est-à-dire que ce qui arrive aux Juifs un jour,
00:05:16 arrive le lendemain aux autres.
00:05:19 Ça a commencé comme ça pour les attentats terroristes,
00:05:21 les prises d'otages en avion,
00:05:24 puis après ça s'est répandu,
00:05:25 et pour la protection des lieux de culte
00:05:28 et des lieux fréquentés par des religieux,
00:05:32 ça a commencé en 80 pour les Juifs,
00:05:34 et maintenant c'est la communauté catholique,
00:05:37 qui est également, enfin chrétienne en général,
00:05:40 qui est sous la menace.
00:05:41 Je pense qu'on doit arrêter de se satisfaire
00:05:46 de la protection de l'armée et de la police.
00:05:48 Je crois qu'un peuple libre ne peut pas vivre son quotidien
00:05:54 sous la protection de la police et de l'armée.
00:05:57 Donc c'est très bien que ça se fasse dans des périodes critiques,
00:06:01 mais une fois que cette période critique est passée,
00:06:04 est-ce qu'on doit oublier ?
00:06:05 Est-ce qu'on ne doit pas prendre des mesures proactives
00:06:08 pour empêcher ce phénomène de s'étendre un peu partout ?
00:06:11 Parce qu'il s'étend en Europe,
00:06:13 mais il s'étend un peu partout aujourd'hui.
00:06:16 Je crois qu'il y a un vrai problème à prendre en compte,
00:06:19 au niveau européen en tout cas, si ce n'est à l'international,
00:06:23 pour éradiquer cette menace permanente,
00:06:27 trouver l'origine de…
00:06:30 c'était Daesh, c'était Ben Laden,
00:06:35 après aujourd'hui c'est le Hamas.
00:06:39 Les peuples libres ne peuvent pas vivre éternellement
00:06:43 sous la protection de la police.
00:06:44 C'est une vision de soumission qui est insupportable
00:06:50 pour la liberté de chaque individu.
00:06:53 - Sur ce que vous avez entendu, Vincent Morandière,
00:06:56 justement sur ce côté,
00:06:57 on ne peut pas se satisfaire d'être toujours sous protection.
00:06:59 Une fois on le disait, c'est sans doute nécessaire,
00:07:01 mais est-ce que vous rejoignez ce que nous disait à l'instant
00:07:04 sur le côté, c'est accepter une certaine soumission
00:07:07 et c'est un peu contraire à la liberté de chacun ?
00:07:09 - Alors, je suis tout à fait d'accord avec M. Habib Bol
00:07:13 sur le fait qu'il ne faut pas se satisfaire d'une vie
00:07:15 sous protection de la police et qu'il faut être proactif.
00:07:17 Mais moi, je vais remonter justement sur la question
00:07:20 des origines dont vous parlez et les origines de ce mal.
00:07:23 On s'aperçoit qu'en fait, la menace terroriste,
00:07:25 elle change de forme.
00:07:26 Il y a encore quelques années et toujours aussi,
00:07:28 c'est toujours présent.
00:07:29 C'était lié à un terrorisme institutionnel
00:07:32 qui était lié à des groupes de revendications.
00:07:34 Et maintenant, on est en train de découvrir
00:07:36 des formes de terrorisme qui sont plus inquiétantes
00:07:39 puisqu'elles sont liées à un sentiment religieux d'exclusion.
00:07:43 C'est-à-dire certains membres de certaines religions
00:07:46 se sentent en fait exclus de la vie publique,
00:07:50 exclus des libertés publiques et limités
00:07:52 dans leur liberté religieuse.
00:07:54 Et à mon avis, sortir de cette peur permanente,
00:07:58 c'est aussi d'apprendre aux très jeunes
00:08:01 à non seulement rentrer dans un véritable dialogue interreligieux,
00:08:06 leur apprendre à parler quand ils sont croyants
00:08:08 avec des non-croyants, leur apprendre à parler
00:08:11 quand ils sont juifs avec des chrétiens
00:08:13 et avec des musulmans et réciproquement,
00:08:16 et de sortir progressivement d'un sentiment de victimisation,
00:08:19 d'une mentalité, si vous voulez, d'assiégé
00:08:22 qu'on retrouve dans toutes les religions,
00:08:23 de la sentiment d'être pur dans un monde impur
00:08:27 et d'être capable en fait de s'engager
00:08:30 avec d'autres membres d'autres religions
00:08:33 dans la solidarité, dans l'expérience spirituelle
00:08:37 et d'être capable, si vous voulez, d'en dialoguer sereinement.
00:08:40 - Edouard Lavollée, sur ce qu'on vient d'entendre,
00:08:42 effectivement, on est un peu partagé entre se dire
00:08:45 que c'est nécessaire, qu'on est trop soumis
00:08:47 et que sans doute, comme vous le disiez d'ailleurs,
00:08:49 il y a, si on en arrive là, des problèmes
00:08:51 qui ne sont pas réglés aussi en amont.
00:08:52 On préfère se dire, on protège un maximum là
00:08:55 parce qu'on n'a pas éradiqué aussi la menace en amont.
00:08:57 - Exactement, c'est Gilles Kepel qui parlait
00:08:59 d'un djihadisme d'atmosphère.
00:09:01 Là, on a l'impression qu'on met en place
00:09:03 une vigilance d'atmosphère.
00:09:04 On adopte des nouveaux réflexes,
00:09:06 que ce soit dans les églises, dans les synagogues,
00:09:08 comme vous l'avez dit.
00:09:09 Quand on va à la messe de minuit,
00:09:10 on peut potentiellement s'attendre
00:09:11 à ce qu'un islamiste débarque,
00:09:12 même s'il ne faut pas rentrer dans une parano,
00:09:14 mais le réel nous contraint à rentrer dans cette paranoïa
00:09:17 et à adopter des réflexes.
00:09:19 Et c'est assez cocasse parce qu'il y a,
00:09:20 enfin cocasse entre guillemets, il y a trois semaines,
00:09:22 on parlait de la menace d'ultra-droite
00:09:25 avec les défilés de militants d'ultra-droite
00:09:28 à Romain Surizère qu'il faut condamner bien sûr.
00:09:30 Mais la vraie menace, c'est la menace terroriste islamiste.
00:09:32 Et on le voit au niveau des chiffres des renseignements.
00:09:35 Les chiffres des renseignements sont clairs là-dessus.
00:09:38 On est très diligent, on est très rapide à condamner
00:09:41 en comparaison immédiate des terroristes d'ultra-droite,
00:09:44 des militants d'ultra-droite, on l'a vu il y a quelques semaines.
00:09:46 Par contre, pour les terroristes, les militants islamistes,
00:09:49 c'est un peu plus compliqué.
00:09:50 On a l'impression qu'on a du mal à nommer la chose.
00:09:53 Mais la vérité, c'est qu'aujourd'hui, la vraie menace,
00:09:56 c'est la menace islamiste en premier lieu.
00:09:58 - Claude Badia. Et après, je vous redonne la parole
00:10:00 parce que j'ai vu que vous aviez réagi sur l'intervention de votre voisin.
00:10:02 - Oui, écoutez, moi, je suis un petit peu surpris
00:10:05 parce que si vous voulez, la question de la police,
00:10:07 la question de la police induite par la déclaration du ministre de l'Intérieur,
00:10:10 moi, il me semble quand même que c'est un peu l'arbre qui cache la forêt.
00:10:13 On peut évidemment regretter d'avoir besoin d'être protégé par les forces de l'ordre.
00:10:18 On peut évidemment regretter que planent sur nous des menaces de diverses natures
00:10:24 et donc, en l'occurrence, des menaces terroristes.
00:10:26 Mais le fait est là, nous vivons dans une dix sociétés,
00:10:29 que ce soit au niveau national, que ce soit au niveau international.
00:10:34 Le jour n'est pas venu où les hommes se donneront la main
00:10:38 et fraterniseront de façon universelle.
00:10:42 - Pas pour demain, a priori.
00:10:43 - Il ne s'agit pas, mon voisin parlait de soumission,
00:10:47 il ne s'agit pas de se soumettre à un État policier.
00:10:50 Il s'agit effectivement, pour les pouvoirs publics,
00:10:53 de prendre les devants et d'anticiper sur une menace qui est effective
00:10:58 et d'adopter, si vous voulez, une attitude ici diligente
00:11:03 qu'on lui reprocherait évidemment de ne pas adopter.
00:11:06 Donc, on préférait tous évidemment passer Noël sous le signe du partage de la fraternité,
00:11:12 de la solidarité et de la générosité.
00:11:15 Mais malheureusement, ça ne peut pas être le cas aujourd'hui.
00:11:18 Et c'est de cela qu'il faut prendre acte.
00:11:20 - Vincent Lamorandière, je voulais réagir tout à l'heure
00:11:22 notamment sur les différentes menaces terroristes.
00:11:24 - Non, c'est vrai que la menace, je ne suis pas à l'aise avec cette expression-là.
00:11:29 La menace actuelle, c'est la menace terroriste islamiste.
00:11:32 Oui, il y a une menace terroriste islamiste.
00:11:34 Il faudra être aveugle pour le nier.
00:11:37 Mais moi, ce que je trouve menaçant, c'est en chacun de nous et en moi,
00:11:41 en numéro un, c'est tout ce qui va générer de la tension.
00:11:45 C'est tout ce qui va générer un esprit d'exclusion
00:11:48 qui va finalement créer des tensions entre les individus et les peuples.
00:11:54 Et je suis assez étonné parce que Noël,
00:11:57 c'est quand même le récit de l'étranger qui n'est pas accueilli.
00:12:02 La famille, Joseph, ce que les chrétiens appellent la sainte famille,
00:12:08 c'est quand même, et la crèche, c'est quand même l'expression même
00:12:11 de l'absence d'accueil de l'étranger.
00:12:14 Et c'est vrai que j'aimerais, au lieu de critiquer le symbole de Noël en permanence,
00:12:20 que certains étrangers et peut-être même certains religieux
00:12:23 et chefs religieux des autres religions, c'est-à-dire les juifs ou les musulmans,
00:12:28 arrivent à être à l'aise avec le symbole de Noël,
00:12:31 fêter aux chrétiens une bonne fête de Noël,
00:12:34 et tout en se disant proche de cette problématique,
00:12:37 du fait que l'étranger n'est pas accueilli.
00:12:40 - Pour terminer, Richard Wibold.
00:12:41 - Oui, Noël, c'est beaucoup plus qu'une fête religieuse.
00:12:46 Je ne suis pas chrétien, j'ai toujours fêté Noël.
00:12:50 Noël, c'est culturellement la France et tous les pays catholiques,
00:12:56 comme l'Italie ou l'Espagne.
00:12:59 Je suis français et j'ai vécu dans cette culture.
00:13:01 Et je pense que mon voisin est dans la même situation.
00:13:04 C'est-à-dire qu'on est arrivé à une époque où des nouveaux arrivants,
00:13:09 qui à l'origine ne sont pas français, il faut l'avouer,
00:13:11 ils n'étaient pas français à l'origine,
00:13:13 au lieu de s'intégrer dans la communauté,
00:13:17 en reprenant tous les symboles de cette communauté.
00:13:20 On parle de nos ancêtres les Gaulois.
00:13:23 Il y a certainement très peu de Français dont les ancêtres étaient vraiment gaulois,
00:13:27 et certainement pas les miens.
00:13:28 Mais moi, je me dis, oui, mes ancêtres les Gaulois,
00:13:31 ce sont des mythes fondateurs.
00:13:33 Et si on détruit les mythes fondateurs d'une nation,
00:13:35 il n'y a plus de nation.
00:13:37 Dans les pays scandinaves, c'est les elfes.
00:13:39 En Italie, c'est Romulus et Remus.
00:13:42 Personne ne croirait que Romulus et Remus ont véritablement existé.
00:13:47 Mais c'est des mythes fondateurs fondamentaux pour la création d'une nation
00:13:52 et pour s'assimiler autour d'un noyau, qui est cette culture qu'est la France.
00:13:56 Et lorsque l'on parle des problèmes avec l'islam,
00:13:59 parce que je veux bien qu'on dit sans arrêt
00:14:01 qu'il n'y a aucun problème avec l'islam en France,
00:14:04 mais on en parle 24 heures sur 24,
00:14:06 c'est qu'il y a quand même un petit problème, d'accord ?
00:14:09 On dit que la grande majorité des musulmans de France
00:14:13 ne sont pas dans l'islamisme.
00:14:15 C'est faux.
00:14:16 Je m'excuse, ça va peut-être choquer, mais c'est faux.
00:14:18 Vous prenez toutes les élections des binationaux en France.
00:14:22 - Tous les musulmans ne sont pas dans l'islamisme ?
00:14:23 - Comment ?
00:14:24 - Tous les musulmans ne sont pas dans l'islamisme ?
00:14:25 - Non, mais la grande majorité le sont.
00:14:26 Je vais vous dire pourquoi.
00:14:27 - Une grande majorité ?
00:14:28 - Oui, oui, je vais vous dire pourquoi.
00:14:30 Vous prenez les élections des binationaux,
00:14:34 les franco-marocains, les franco-azériens, les franco-turcs.
00:14:39 Ils ont tous voté, parce qu'ils votent dans leur pays d'origine,
00:14:43 entre 60 et 75 % pour les partis islamistes.
00:14:48 Ce qui ne veut pas dire que tous les musulmans le sont.
00:14:52 Il est important de favoriser les 30 à 35 % de musulmans
00:14:57 qui sont complètement intégrés
00:14:58 et qui n'ont pas le droit de la parole.
00:15:00 Et c'est ça qui est important,
00:15:01 c'est faire en sorte que ces 35 % deviennent 90 %.
00:15:05 - On va continuer à parler justement de cette période de Noël.
00:15:08 On parlait de la symbolique à l'instant.
00:15:10 En se posant cette question,
00:15:10 est-ce qu'on peut encore célébrer Noël et ses traditions ?
00:15:14 Vous le savez, chaque année, les élus, par exemple,
00:15:16 qui veulent mettre des crèches à l'hôtel de ville,
00:15:18 sont victimes de polémiques.
00:15:19 Et c'est cette fois la Une de Paris Match
00:15:21 qu'on va voir s'afficher sur votre écran, qui fait polémique.
00:15:23 Vous voyez cette Une, un Noël d'espérance représentant une crèche.
00:15:28 Et depuis, on voit sur les réseaux sociaux fleurir
00:15:30 un certain nombre de commentaires.
00:15:31 On ne va pas tous vous les citer,
00:15:33 mais on peut citer notamment ce tweet.
00:15:35 Gilles-E. William Gollenadel y a répondu,
00:15:37 de Jean Daumerchais, qui est un journaliste à l'opinion.
00:15:39 La Une de Paris Match laisse sans voix la crèche de Bolloré,
00:15:42 le propriétaire du journal.
00:15:43 Les journalistes s'inquiètent.
00:15:45 Il y a pourtant beaucoup d'autres sujets pour les bdos.
00:15:47 Miss France, la mort de Guy Marchand.
00:15:48 Mais la ligne Kato-Trady s'impose.
00:15:51 On voit effectivement que Gilles-E. William,
00:15:53 qui est souvent sur cette antenne, a répondu.
00:15:55 Edouard Lavolais, cette polémique,
00:15:57 elle n'est presque pas étonnante,
00:15:58 parce que maintenant, dès qu'il y a une crèche de Noël
00:16:00 quelque part, ça vire à la polémique.
00:16:02 Exactement.
00:16:02 Mais moi, je la trouve magnifique, cette couverture de Paris Match.
00:16:05 En fait, on a l'impression qu'on vit dans un pays
00:16:07 où si on met une crèche en couv',
00:16:08 ça provoque un scandale national.
00:16:10 Il faudrait presque s'excuser d'être catholique.
00:16:13 Parce que quand on regarde le communiqué
00:16:15 de la Société des journalistes de Paris Match,
00:16:17 finalement, on se rend compte que dans le sous-texte,
00:16:20 c'est qu'ils critiquent le projet idéologique de Vincent Bolloré.
00:16:24 Mais tout patron de presse a un projet idéologique.
00:16:27 Daniel Kretensky a un projet idéologique.
00:16:28 Doval Font aussi.
00:16:30 Et finalement, il suffit de regarder, par exemple,
00:16:32 le projet idéologique mis en place par France Télévisions.
00:16:35 Je vous conseille de jeter un coup d'œil, par exemple,
00:16:36 à France Télé Slash, qui fait la promotion des drag queens,
00:16:40 de l'idéologie du genre, même d'un islam parfois politique,
00:16:44 pour se rendre compte que toute chaîne,
00:16:46 tout type de presse est politique et idéologisée.
00:16:50 Et le pire, là, pour France Télé, c'est que c'est financé par nos impôts.
00:16:52 Claude Aubadière, est-ce qu'aujourd'hui,
00:16:54 pour ne vexer personne, il ne faut plus rien célébrer ?
00:16:56 C'est-à-dire qu'on ne célèbre aucune fête religieuse,
00:16:57 aucune référence à notre histoire.
00:16:59 Comme ça, on ne vexe plus personne.
00:17:00 C'est ça, le projet ?
00:17:01 Non, il ne faut pas que ce soit ça, le projet.
00:17:03 Il faut ici faire preuve de bon sens.
00:17:05 Il faut essayer de sortir un petit peu de l'idéologie.
00:17:08 La France, c'est un pays dont l'histoire est marquée
00:17:10 par l'influence du christianisme.
00:17:12 Mon voisin le disait tout à l'heure.
00:17:14 La fête de Noël, ce n'est pas simplement une fête religieuse.
00:17:16 C'est l'occasion aussi d'un partage universel
00:17:19 entre les hommes et ça, dans tous les pays.
00:17:21 Alors, j'ajouterais quelque chose quand même.
00:17:24 C'est que pour qu'on puisse effectivement,
00:17:26 sans crainte de froisser personne,
00:17:28 assumer notre identité d'européen
00:17:31 et assumer nos racines judéo-chrétiennes,
00:17:34 il faut aussi quand même, dans le même temps,
00:17:35 prendre garde de ne pas exclure les populations
00:17:38 qui aujourd'hui, en France, ne sont pas chrétiennes.
00:17:40 Donc, je ne peux pas, moi, laisser dire à mon voisin,
00:17:43 sur un plateau de télévision,
00:17:44 que tous les musulmans de France
00:17:46 ou qu'une majorité des musulmans de France sont islamistes.
00:17:49 On ne pourra pas réussir l'intégration,
00:17:51 qui est déjà suffisamment mal en point,
00:17:53 si on renvoie dans les cornes de l'identitarisme
00:17:57 et du communautarisme, les musulmans de France.
00:18:00 Les musulmans de France ne sont pas tous des islamistes.
00:18:03 Les musulmans de France qui s'accommodent
00:18:05 des lois de la laïcité, qui s'accommodent
00:18:06 des lois de la République,
00:18:09 ce qui semblait être le cas pour la majorité d'entre eux,
00:18:12 ne sont pas islamistes.
00:18:14 Donc, attention, il faut être extrêmement prudent,
00:18:16 ne pas jeter, si vous voulez, de l'huile sur le feu
00:18:19 de passions qui sont aujourd'hui plus vives que jamais
00:18:22 et garder raison quand on traite ces questions-là.
00:18:24 – Si je peux me répondre, justement…
00:18:27 – Oui, mais on va rester sur la lune de Paris Match plutôt,
00:18:29 ce qui était le sujet, en un mot, s'il vous plaît.
00:18:30 – En un mot, ceux qui me connaissent savent à quel point
00:18:33 j'ai travaillé pour le rapprochement entre les religions,
00:18:38 notamment les juifs et les musulmans,
00:18:40 et les juifs et les chrétiens.
00:18:42 Donc, on ne peut pas me taxer d'islamophobe
00:18:45 ou de je ne sais pas quoi,
00:18:46 j'ai travaillé avec beaucoup de pays musulmans,
00:18:48 donc ce n'est pas du tout le problème.
00:18:50 Le problème est de poser le vrai problème.
00:18:52 Le vrai problème, ce n'est pas un sondage,
00:18:54 vous avez des votes, vous avez des gens qui ont voté.
00:18:57 – Je voudrais qu'on revienne au sujet qui nous occupe,
00:18:59 je vous coupe, parce que ce qu'on voit aussi
00:19:01 dans le tweet qu'on a cité, c'est le #CathoTradi,
00:19:04 comme si, aujourd'hui, célébrer Noël était forcément
00:19:08 se replier sur une communauté, exclure une autre partie,
00:19:10 alors que, même pour beaucoup de personnes qui célèbrent Noël,
00:19:14 on est très loin de tout ça,
00:19:15 même s'il y a évidemment une signification religieuse derrière.
00:19:17 – Grâce à la CEDH, la Convention Européenne des Droits de l'Homme,
00:19:19 le système juridique français est en train de consacrer
00:19:25 un nouveau droit pour les individus,
00:19:26 c'est celui de connaître ses origines.
00:19:29 Et des enfants qui sont nés dans des conditions,
00:19:33 avec des parents qui sont des donneurs,
00:19:35 commencent à voir, reconnaître le droit de connaître leur géniteur.
00:19:41 Le droit de connaître des origines, c'est pour l'individu,
00:19:43 mais pour la société, il faut le transposer.
00:19:45 Et on s'aperçoit qu'en commençant à interdire,
00:19:49 ou à critiquer toute apparition d'une crèche de Noël dans la sphère publique,
00:19:54 on est en train de faire l'inverse pour les sociétés.
00:19:57 En fait, les sociétés doivent avoir le droit de célébrer,
00:20:01 de faire apparaître leurs origines.
00:20:04 Et l'envers de ça, l'opposé de ça, on l'a vu justement avec Daesh,
00:20:08 Daesh qui rasait des sites archéologiques extrêmement précieux,
00:20:13 au nom d'une forme de dictature du présent,
00:20:15 où le présent vient juger l'histoire, vient juger le passé,
00:20:18 en disant qu'on va couper le présent, une société de son histoire.
00:20:22 Et ça, c'est quelque chose qui est très inquiétant.
00:20:24 Donc en fait, et pour finir, véritablement,
00:20:29 le journalisme, à mon sens, est héritier de ce qu'on trouve
00:20:33 dans l'Ancien Testament, dans la Bible des Juifs,
00:20:35 c'est-à-dire de la tradition prophétique.
00:20:37 Ils sont là pour passer à travers les apparences
00:20:39 et pour dire ce qui peut poser problème,
00:20:41 ou pour mettre le doigt sur ce qui fait mal.
00:20:44 C'est la tradition du journalisme.
00:20:47 Et je trouve que cette lune de Paris Match répond à cette exigence
00:20:50 de mettre le doigt sur ce qui fait mal et sur les crispations
00:20:54 qui se font autour d'un peuple qui a droit de connaître ses origines
00:20:58 et de les célébrer.
00:20:59 Pour faire avancer le débat, je voudrais qu'on écoute
00:21:00 ce que disait tout à l'heure Frédéric Lemoyle.
00:21:02 Il est historien, il était l'invité de CNews.
00:21:04 Écoutez son analyse et je vous fais réagir après.
00:21:07 De l'extrême gauche la plus laïcarde,
00:21:10 qui en fait mène une offensive de l'effacement.
00:21:14 On est bien là dans la culture de l'effacement,
00:21:15 où il faut effacer l'héritage chrétien de la France.
00:21:19 Et donc on s'attaque aussi bien au calvaire qu'aux crèches de Noël,
00:21:23 y compris dans des endroits publics,
00:21:25 ce qui il y a 10-20 ans ne posait absolument aucun problème.
00:21:29 Donc on voit bien qu'il y a là une accélération du combat
00:21:33 commencé en fait dès la philosophie des Lumières.
00:21:36 Richard Habitbol, il parle finalement de culture de l'effacement,
00:21:38 ce qui revient un petit peu au début,
00:21:40 la question que je vous posais tout à l'heure,
00:21:41 Claude Obadia, sur le côté.
00:21:43 Pour ne vexer personne, il vaut mieux que tout le monde
00:21:45 s'efface et on voit bien deux mouvements différents.
00:21:47 Il y a ce mouvement de l'effacement et certains qui disent
00:21:49 qu'il faudrait peut-être même inscrire les racines judéo-chrétiennes
00:21:51 de la France dans la Constitution pour les préserver.
00:21:54 Alors il y a peut-être un équilibre entre les deux à trouver, mais...
00:21:56 Pour l'histoire de la crèche, je ne suis pas du tout sûr
00:21:58 que ce soient les musulmans qui soient les plus virulents
00:22:00 contre la présence de la crèche.
00:22:02 Ceux qui sont vraiment virulents contre la présence de la crèche,
00:22:05 ce sont ceux qui veulent déstructurer la France.
00:22:08 Ce sont l'extrême gauche.
00:22:09 Oui, souvent, les écologistes.
00:22:11 C'est une idéologie qu'ils ne cachent pas, qu'ils affichent
00:22:15 et qui veulent effacer toute trace de notre histoire.
00:22:18 Parce que même quand ils parlent sans arrêt de la France
00:22:21 qui commence en 1789, c'est absolument faux.
00:22:25 C'est absolument faux.
00:22:27 Ça fait deux siècles par rapport à 20 siècles auparavant.
00:22:30 Donc, si on n'est pas capable de reconnaître nous-mêmes,
00:22:34 notre histoire, notre identité, ce que nous sommes
00:22:36 et ce que nous voulons être, alors on ne peut absolument pas
00:22:40 intégrer qui que ce soit.
00:22:42 Parce que si on ne sait pas soi-même ce que l'on veut,
00:22:45 on ne peut pas dire aux autres ce qu'ils doivent être.
00:22:47 Ce n'est pas possible.
00:22:48 Et donc, c'est pour ça que je revenais tout à l'heure
00:22:50 sur cette pourcentage de musulmans qui sont des fervents défenseurs
00:22:54 de la laïcité, qui veulent absolument intégrer la nation française.
00:22:58 Il faut les aider, il faut leur donner la parole
00:22:59 parce qu'on ne les entend pas.
00:23:01 Moi, je peux vous dire qu'il y a eu des discours extrêmement positifs
00:23:06 de l'imam de la Mecque, président de la Ligue islamique internationale,
00:23:11 Alissa, il est passé en France, il a fait quelques interviews.
00:23:14 Est-ce que vous en avez beaucoup entendu sur les médias,
00:23:17 un relais de ses discours ?
00:23:18 Non. Vous les avez sur les chaînes anglo-saxonnes.
00:23:23 En France, tout ce qui va dans le bon sens,
00:23:25 c'est-à-dire qui va dans le sens de l'intégration des musulmans
00:23:28 dans la population française, est étouffé par certains médias.
00:23:32 À ma connaissance, à part CNews, personne n'évoque ces problèmes.
00:23:36 Personne.
00:23:37 - Claude Aubadier, pour terminer sur ce sujet.
00:23:38 - Oui, je crois que la polémique autour de la une de Paris Match
00:23:43 ne manifeste pas forcément ce qu'on peut craindre,
00:23:46 à savoir la haine des origines,
00:23:49 mais elle manifeste au moins quand même, comment dire,
00:23:53 l'errance d'une époque qui veut inventer sans cesse un présent sans passé,
00:23:59 qui croit à chaque instant inventer un présent sans passé.
00:24:03 Il est bon que les socialistes en Europe
00:24:06 nous aient interpellés au sujet de la justice sociale.
00:24:09 Mais on n'a pas attendu Marx,
00:24:10 mais on n'a pas attendu Jean Jaurès pour penser la justice.
00:24:13 Elle est au coin de chaque page du Talmud.
00:24:16 C'est le principe de la Tzedaka.
00:24:18 On n'a pas attendu non plus, comment dire, l'apparition,
00:24:22 la création de la Troisième République pour penser la solidarité
00:24:25 et pour penser le partage.
00:24:27 Alors ceux qui s'offusquent au nom de Marianne,
00:24:30 que l'on puisse rendre à l'histoire de l'Europe
00:24:33 et à l'histoire de la France et à ce qu'elles doivent au christianisme,
00:24:38 ce qu'elle leur doit, se trompent parce que les principes de la fraternité,
00:24:43 les principes de l'universalisme républicain,
00:24:45 ce sont des principes qui sont nés dans l'Europe judéo-chrétienne.
00:24:49 On va marquer une courte pause pour faire le point
00:24:52 justement sur l'actualité avec Félicité Kinnocki.
00:24:54 Le vote, c'est pas un son.
00:25:01 À Gaza, 129 otages sont toujours entre les mains du Hamas.
00:25:05 La situation en effet sur leur état reste floue.
00:25:08 Certains pourraient avoir été tués sous les frappes israéliennes.
00:25:11 Aucune confirmation n'a pu être obtenue auprès des autorités israéliennes.
00:25:15 Les précisions de Régine Delfour, notre envoyée spéciale à Tel Aviv.
00:25:20 Depuis le 1er décembre, date de la fin de la trêve,
00:25:23 aucune information ne filtre sur le sort des otages.
00:25:27 Selon les autorités israéliennes, 129 otages morts ou vivants
00:25:31 se trouveraient toujours dans la bande à Gaza.
00:25:34 C'est donc l'incertitude qui prédomine.
00:25:36 Les terroristes du Hamas ne savent même pas
00:25:39 où certains otages auraient été emmenés
00:25:41 puisque certains ont été enlevés par différentes factions.
00:25:45 Lundi, le Hamas a diffusé une vidéo où on voit
00:25:48 trois hommes israéliens âgés, barbus,
00:25:51 assis sur une chaise avec ce message
00:25:53 "Ne nous laissez pas vieillir ici".
00:25:55 Il faut comprendre que c'est une véritable guerre psychologique
00:25:58 que le Hamas exerce sur Israël depuis le 7 octobre,
00:26:02 comme le 29 novembre où ils ont affirmé
00:26:05 que la famille Bibas, ce bébé de 11 mois,
00:26:08 son frère et sa mère avaient été également tués
00:26:11 sous les bombardements.
00:26:12 À cette heure, l'armée israélienne continue
00:26:15 de vérifier cette information.
00:26:16 Alors les familles des otages espèrent
00:26:19 que la résolution de l'ONU qui a été adoptée ce vendredi
00:26:23 sera appliquée. Cette résolution réclame
00:26:26 la libération immédiate et inconditionnelle
00:26:28 de tous les otages.
00:26:29 La présidente de l'Assemblée nationale,
00:26:32 Yael Broun-Pivet, rejette la demande
00:26:33 d'immunité du député Meir Habib.
00:26:36 Elle a écarté cette demande formulée
00:26:38 par 39 députés de gauche qui accusaient
00:26:41 d'apologie de crime de guerre israélien à Gaza.
00:26:43 Selon elle, les propos tenus par un parlementaire
00:26:46 dans l'hémicycle de l'Assemblée sont couverts
00:26:48 conformément à l'article 26 de la Constitution
00:26:50 par le principe d'irresponsabilité,
00:26:53 lequel présente un caractère absolu
00:26:55 et aucune procédure ne permet de le veiller.
00:26:58 La loi immigration continue de crisper la société,
00:27:00 notamment dans l'éducation.
00:27:02 Des universités bloquées ont affiché des pancartes
00:27:05 et un lycée parisien a même été bloqué par des étudiants.
00:27:09 Des protestations contre cette loi qui s'exerce
00:27:11 partout en France.
00:27:12 Mathilde Ibanez, Bamba Gueye et Maxime Legay.
00:27:17 L'enseignement supérieur va en debout
00:27:19 contre la loi immigration.
00:27:21 Les dirigeants des plus grandes universités françaises
00:27:23 ont tenu à exprimer leurs préoccupations
00:27:25 dans une tribune publiée par Le Parisien.
00:27:27 Cette mesure va à l'encontre des principes
00:27:29 d'égalité républicaine et de mobilité étudiante internationale.
00:27:33 Elle diminuera la part d'étudiants internationaux
00:27:35 dans nos écoles et universités.
00:27:37 Ces grandes écoles de commerce s'inquiètent
00:27:39 d'une baisse de l'attractivité dans leurs établissements
00:27:42 pour les étudiants internationaux.
00:27:44 Des mesures disproportionnées qui risquent
00:27:46 de compromettre durablement l'avenir
00:27:47 de l'enseignement supérieur français
00:27:49 et de freiner l'ambition de notre nation.
00:27:51 En France, beaucoup d'étudiants ont bloqué
00:27:53 l'entrée de leurs universités à Lyon, Strasbourg,
00:27:56 Fontainebleau ou encore à Saint-Denis,
00:27:58 où une banderole a été accrochée sur les murs
00:28:00 où l'on peut lire "en lutte contre cette loi raciste".
00:28:03 Les universités ne sont pas les seules à s'exprimer.
00:28:06 Certains lycéens ont aussi manifesté leur désaccord
00:28:08 avec cette loi.
00:28:09 Des élèves qui ont une conscience politique
00:28:11 et qui sont en train de se former.
00:28:13 Finalement, la ministre de l'enseignement supérieur
00:28:15 et de la recherche a rencontré hier
00:28:17 les responsables de la communauté universitaire
00:28:20 qui se disent rassurés, selon France Université.
00:28:23 Et on termine avec une exposition
00:28:25 très rock'n'roll consacrée à Johnny Hallyday.
00:28:28 L'exposition a ouvert ses portes hier
00:28:30 à Porte de Versailles, à Paris
00:28:32 et s'étend sur un site de 3000 m2
00:28:35 imaginé en forme de guitare,
00:28:37 immersion dans l'univers de la légende
00:28:39 avec Marine Sabourin.
00:28:41 25 guitares, 50 costumes et même
00:28:45 une reconstitution du bureau de Johnny Hallyday
00:28:47 venu tout droit de sa villa de Marne à Coquette.
00:28:50 Des pièces inédites dans un espace immersif
00:28:53 où les spectateurs sont plongés
00:28:55 dans la vie intime du taulier
00:28:57 dès son enfance parisienne
00:28:59 et notamment dans sa chambre d'adolescent.
00:29:01 Ce qu'il faut en tirer de cette exposition
00:29:03 c'est qu'on permet aux gens
00:29:05 de rentrer dans l'intimité de Johnny.
00:29:08 Des choses qu'ils n'ont jamais vues,
00:29:10 des choses qu'ils n'ont jamais vues de lui.
00:29:12 Rentrer dans son bureau,
00:29:14 rentrer dans sa salle de cinéma.
00:29:16 Passée la nostalgie,
00:29:18 l'exposition promène les spectateurs
00:29:20 au coeur d'un itinéraire divisé en 12 thèmes.
00:29:22 Du cinéma à sa passion pour les Etats-Unis
00:29:25 en passant par l'amour et la solitude.
00:29:28 Cette exposition s'adresse aux fans
00:29:30 et aussi aux gens qui ont entendu Johnny,
00:29:33 le connaissent à peine,
00:29:34 mais vont découvrir mille facettes
00:29:36 qu'ils ignorent.
00:29:38 Clou du spectacle,
00:29:40 ces entrées en scène légendaires
00:29:42 et ces images de show inégalables.
00:29:44 Il fallait bien ça pour le taulier.
00:29:47 L'exposition-événement doit durer six mois.
00:29:49 Des dizaines de milliers de visiteurs sont attendus.
00:29:52 Preuve que la Johnnymania n'a pas pris une rie.
00:29:56 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:30:00 Merci, félicité.
00:30:01 On vous retrouve dans une demi-heure
00:30:03 pour un prochain point sur l'actualité.
00:30:05 On reprend le cours de nos débats
00:30:07 sur les mineurs non accompagnés.
00:30:09 D'abord dans les transports,
00:30:10 puisqu'en Ile-de-France,
00:30:11 l'insécurité touche aussi les transports.
00:30:13 Le nombre de victimes augmente
00:30:15 et les auteurs d'actes de vol et d'actes de violence
00:30:17 sont de plus en plus jeunes.
00:30:19 Pour une grande majorité d'entre eux,
00:30:20 ils sont étrangers.
00:30:21 Regardez les chiffres et les explications de Célia Barotte.
00:30:24 Dans les transports en commun,
00:30:26 les voyageurs sont la cible
00:30:27 de jeunes délinquants étrangers.
00:30:29 En 2022, en Ile-de-France,
00:30:31 ce sont près de 65 000 usagers
00:30:33 qui ont été victimes de vols.
00:30:35 Plus de 5 000 de vols avec violence
00:30:37 et 3 433 de coups et blessures volontaires.
00:30:41 A 87 %, les auteurs délinquants sont des hommes
00:30:44 et près de 30 % d'entre eux sont mineurs.
00:30:47 41 % ont moins de 30 ans.
00:30:49 Si les victimes sont à plus de la moitié françaises,
00:30:52 en Ile-de-France,
00:30:53 sur les 7 450 personnes mises en cause
00:30:55 pour vols et violences,
00:30:57 69 % sont de nationalités étrangères
00:30:59 dont une grande partie vient du Maghreb
00:31:01 ou encore d'autres pays d'Afrique.
00:31:03 Minoritaire dans les outre-Ajikous
00:31:05 et blessures volontaires,
00:31:06 la part des délinquants étrangers
00:31:08 est de 62 % pour les violences sexuelles
00:31:10 et 92 % pour les vols sans violence.
00:31:13 Selon le ministère de l'Intérieur,
00:31:15 cette surreprésentation de mineurs étrangers
00:31:17 dans les transports en commun
00:31:19 semble liée au moins en partie
00:31:21 à l'existence de filières de criminalité organisées.
00:31:24 - Edouard Lavollé, on voit à coup de communication
00:31:27 tous les acteurs du milieu du transport
00:31:29 faire des campagnes pour plus de sécurité,
00:31:31 faire des déplacements.
00:31:32 On a vu un certain nombre de chiffres,
00:31:34 on va les apprendre dans un instant,
00:31:35 ça n'a pas l'air de fonctionner beaucoup mieux
00:31:37 pour plus de sécurité dans les transports ?
00:31:38 - Surtout que les campagnes,
00:31:39 je ne sais pas si vous vous souvenez
00:31:40 de la campagne sur Séverine
00:31:41 qui ferait trop de bruit dans les transports
00:31:43 en appelant son conjoint,
00:31:45 on ne sait pas qui elle appelle.
00:31:46 Je pense que les transports en commun
00:31:48 se sont trompés de cible.
00:31:50 On voit que les chiffres sont éloquents,
00:31:52 sont ahurissants.
00:31:53 69 % d'étrangers,
00:31:54 on connaît tous quelqu'un de notre famille,
00:31:56 de notre entourage
00:31:57 qui a été, on va dire, importuné,
00:31:59 le mot est peut-être trop faible,
00:32:01 qui a peur de prendre les transports en commun,
00:32:03 qui a renoncé à prendre les transports en commun
00:32:05 et qui va prendre un Uber ou un taxi
00:32:09 pour éviter de prendre ce moyen
00:32:11 qui était censé être un moyen sûr
00:32:13 pour se déplacer en région parisienne.
00:32:16 Donc tous ces chiffres participent d'une peur
00:32:20 et d'une inquiétude qui montent
00:32:21 au niveau de la population française.
00:32:23 Et aujourd'hui, on a l'impression
00:32:25 que les pouvoirs publics ne font pas assez
00:32:27 en tout cas pour endiguer ce fléau-là.
00:32:29 Claude Badiège, vous pouvez réagir
00:32:31 sur ces chiffres notamment ?
00:32:33 Oui, deux choses.
00:32:34 La première, il faut bien lire le bandeau
00:32:36 que les téléspectateurs ont sous les yeux.
00:32:38 Il n'est pas écrit que 69 % des étrangers
00:32:40 sont des délinquants.
00:32:41 Non, bien sûr que non.
00:32:42 Mais il est écrit que 69 % des délinquants
00:32:44 sont des étrangers.
00:32:45 Dans les transports en commun en Ile-de-France.
00:32:47 La nuance est évidemment importante,
00:32:50 mais là encore, les chiffres bruts
00:32:52 tels qu'ils sont publiés,
00:32:54 en fait, ils constituent vraiment
00:32:56 la partie émergée de l'iceberg
00:32:58 parce que la délinquance des étrangers
00:33:01 ici, elle n'est quand même
00:33:04 que le reflet des difficultés d'intégration
00:33:06 que nous connaissons.
00:33:08 Elle n'est donc incidemment que le reflet
00:33:10 de l'effectivité du problème
00:33:12 de l'immigration dans notre pays.
00:33:15 Il y a un problème d'immigration,
00:33:17 c'est-à-dire qu'il y a un problème
00:33:19 d'intégration, il y a un problème
00:33:21 lié à l'axe de...
00:33:23 qui est le problème, si vous voulez,
00:33:25 des étrangers aujourd'hui
00:33:27 qui sont mis face
00:33:29 à la réussite socioprofessionnelle,
00:33:31 face à l'intégration sociale.
00:33:33 Et je crois qu'on ne pourra pas,
00:33:35 si vous voulez, envisager ce problème
00:33:37 de façon véritablement
00:33:39 sérieuse et efficace
00:33:41 tant qu'on ne l'envisagera pas
00:33:44 de façon systémique.
00:33:46 On a là à faire un phénomène
00:33:48 mais qui n'est qu'une modalité...
00:33:50 Certains en politique commencent à faire le lien,
00:33:52 d'autres hésitent, c'est aussi ça.
00:33:54 Certains, par exemple, en politique,
00:33:56 vous parlez, d'autres hésitent encore.
00:33:58 On voit bien que c'est un débat de se dire
00:34:00 est-ce qu'il faut faire le lien entre l'immigration
00:34:02 et la délinquance, notamment dans les transports hauts.
00:34:04 Oui, absolument, on aura l'occasion peut-être
00:34:06 tout à l'heure d'en parler au sujet de la loi d'immigration.
00:34:08 Oui, effectivement, on a l'impression
00:34:10 que les murs sont en train de bouger,
00:34:12 que les Français
00:34:14 aujourd'hui, en tout cas,
00:34:16 ont pris acte d'un certain nombre de difficultés.
00:34:18 Mais encore une fois,
00:34:20 la délinquance des jeunes
00:34:22 et des mineurs dans les transports parisiens
00:34:24 n'est que l'expression
00:34:26 d'un mal beaucoup plus
00:34:28 systémique et d'une difficulté
00:34:30 beaucoup plus globale.
00:34:32 Vincent Lamorandière, vous lirais-je ?
00:34:34 Je suis assez surpris par ces statistiques,
00:34:36 parce qu'il y a quand même un principe d'interdiction des statistiques
00:34:38 ethniques, c'est-à-dire que
00:34:40 l'origine d'une personne,
00:34:42 c'est une donnée personnelle,
00:34:44 mais c'est aussi une donnée
00:34:46 qui est qualifiée de sensible,
00:34:48 et donc qui doit être protégée.
00:34:50 Et c'est vrai que de faire correspondre
00:34:52 des origines ethniques
00:34:54 et un taux de délinquance,
00:34:56 c'est une démarche que je trouve dangereuse
00:34:58 sur un plan social, c'est vrai,
00:35:00 mais surtout qui pourrait rentrer
00:35:02 sous le coup, éventuellement, il faudrait vérifier,
00:35:04 de certaines dispositions pénales,
00:35:06 notamment l'article 226-19,
00:35:08 je crois, du Code pénal.
00:35:10 Oui, mais juste au point.
00:35:12 C'est pas ethnique, c'est étranger, c'est pas ethnique.
00:35:14 C'est quelqu'un qui n'est pas français.
00:35:16 La ligne du dessous, c'est donc
00:35:18 48 ou 38% des gens
00:35:20 qui seraient originaires du Maghreb.
00:35:22 C'est une zone géographique large.
00:35:24 C'est une zone géographique large.
00:35:26 Je trouve que cette démarche
00:35:28 est inquiétante, mais surtout,
00:35:30 plutôt prohibée par l'esprit
00:35:32 et la lettre, en tout cas par l'esprit
00:35:34 de la loi française.
00:35:36 Si je peux me permettre,
00:35:38 il suffit de se balader
00:35:40 dans les boulevards périphériques,
00:35:42 dans les grands boulevards,
00:35:44 de voir la manière dont vivent
00:35:46 ces étrangers, qui, je suppose d'ailleurs,
00:35:48 sont des migrants.
00:35:50 Il y a beaucoup de travailleurs illégaux.
00:35:52 Parce que finalement, quand vous êtes
00:35:54 sous une tente de 1m²,
00:35:56 vous n'avez pas de sanitaire
00:35:58 à côté de vous,
00:36:00 vous n'avez aucun moyen de travailler
00:36:02 parce que vous êtes illégal,
00:36:04 sauf à travailler comme esclave
00:36:06 dans les arrière-boutiques.
00:36:08 Qu'est-ce que vous faites pour vivre ?
00:36:10 - C'est tout le problème de l'accueil et de l'intégration.
00:36:12 - Voilà, vous avez le résultat
00:36:14 de cette politique d'immigration
00:36:16 qui, sous prétexte
00:36:18 d'humanitarisme,
00:36:20 est une forme d'esclavagisme.
00:36:22 Et donc, on a le résultat de gens
00:36:24 qui n'ont pas d'autre moyen
00:36:26 de survivre que de passer
00:36:28 comme délinquants. Voilà le résultat.
00:36:30 Et pour revenir
00:36:32 à la corrélation entre
00:36:34 étrangers et délinquants,
00:36:36 il y a une manière
00:36:38 très simple de le faire, c'est une coefficient
00:36:40 de corrélation mathématique.
00:36:42 Donc, on peut le calculer. Pourquoi on ne l'a jamais calculé ?
00:36:44 Parce qu'on ne veut pas le calculer.
00:36:46 Parce qu'on ne veut pas savoir les choses.
00:36:48 Le problème, c'est que quand on pose les problèmes,
00:36:50 on peut les résoudre. Quand on ne veut pas les poser,
00:36:52 on ne peut pas les résoudre. Et le problème,
00:36:54 c'est quand je parle comme ça. Je suis pour
00:36:56 ces étrangers, pour qu'ils vivent
00:36:58 de manière décente dans ce pays.
00:37:00 Mais pour pouvoir qu'ils vivent
00:37:02 décemment dans ce pays, on ne peut pas...
00:37:04 Vous savez, c'est comme vous voulez remplir votre baignoire,
00:37:06 vous ouvrez pas la...
00:37:08 - C'est compliqué, oui.
00:37:10 - Parce que sinon, on ne vous remplirait jamais la baignoire.
00:37:12 Si vous voulez régler le problème, il faut arrêter
00:37:14 l'arrivage et régler le problème de ceux
00:37:16 qui sont dans une situation catastrophique en France
00:37:18 et qui sont dans une situation humanitaire
00:37:20 désespérante. La gauche
00:37:22 devient esclavagiste
00:37:24 en France. - Je voudrais qu'on regarde
00:37:26 un exemple très concret d'intégration
00:37:28 parce que le département de Lens
00:37:30 voulait suspendre l'accueil de mineurs non accompagnés
00:37:32 sur son territoire parce qu'ils n'ont plus les capacités
00:37:34 d'accueil. Eh bien, la justice a rejeté
00:37:36 sa décision. Pourtant, le département
00:37:38 croule sous les flux migratoires. Regardez les précisions.
00:37:40 Elles sont signées Goderic Bey.
00:37:42 - Les centres d'accueil
00:37:44 de Lens sont surchargés.
00:37:46 Le département dit ne plus avoir
00:37:48 la capacité d'héberger les mineurs
00:37:50 étrangers non accompagnés.
00:37:52 Parmi les 377 places disponibles,
00:37:54 150 ont été ouvertes uniquement
00:37:56 cette année. Mais ce n'est pas suffisant.
00:37:58 Le nombre d'arrivées de mineurs étrangers
00:38:00 non accompagnés a presque doublé
00:38:02 par rapport à 2022.
00:38:04 Fin novembre, le conseil départemental
00:38:06 avait décidé de suspendre
00:38:08 l'accueil de nouveaux arrivants pendant au moins
00:38:10 trois mois. - L'objectif principal
00:38:12 de cette décision, c'était de lancer un signal d'alarme
00:38:14 et d'alerte sur la rupture de nos dispositifs
00:38:16 et sur notre incapacité à un moment
00:38:18 à faire face à l'ensemble des
00:38:20 flux qui se présentent à nous. Malgré
00:38:22 tous les efforts, nous n'arrivons plus
00:38:24 à accueillir dignement ces jeunes.
00:38:26 D'où la nécessité à un moment de dire stop.
00:38:28 - Mais cinq associations d'aide
00:38:30 aux migrants, dont la Ligue des droits de l'homme,
00:38:32 ont saisi la justice. Mercredi,
00:38:34 le tribunal administratif de Lyon
00:38:36 leur a donné raison et a suspendu
00:38:38 la décision du conseil départemental.
00:38:40 - C'est une décision prise en référé
00:38:42 qui suspend la décision
00:38:44 du président.
00:38:46 Il y aura un jugement qui sera rendu sur le fond
00:38:48 dans plusieurs mois et sur lequel
00:38:50 nous allons évidemment argumenter.
00:38:52 - Dans le cadre de la protection de l'enfance,
00:38:54 les départements doivent prendre en charge
00:38:56 les mineurs étrangers isolés sur leur territoire.
00:38:58 D'autres départements font
00:39:00 face également à une surcharge des centres
00:39:02 d'accueil. - Richard Habitbol,
00:39:04 ce que vous disiez est parfaitement illustré dans ce reportage.
00:39:06 On a un département qui a accueilli
00:39:08 un certain nombre de mineurs non accompagnés,
00:39:10 qui l'a fait dans des conditions plutôt bonnes,
00:39:12 qui aujourd'hui n'a plus les structures d'accueil pour les intégrer
00:39:14 et pourtant la justice leur dit "Tant pis,
00:39:16 à la rigueur, on se moque de savoir comment ils sont intégrés,
00:39:18 vous les prenez" et le signal
00:39:20 de ce département, c'est le cas aussi maintenant
00:39:22 dans le Vaucluse, n'est pas du tout entendu.
00:39:24 Les conditions d'intégration, elles ne seront pas bonnes.
00:39:26 Le département lui-même, qui est en charge
00:39:28 de tout ça, le dit. - Mais c'est un problème
00:39:30 majeur. On va parler tout à l'heure
00:39:32 de la loi immigration.
00:39:34 - C'est ça les vrais problèmes de l'immigration.
00:39:36 C'est pas de faire de ce qu'on a fait là
00:39:38 une tactique politique, etc.
00:39:40 C'est de poser des vrais problèmes
00:39:42 pour régler des vrais problèmes.
00:39:44 Effectivement, si vous voulez que les gens
00:39:46 soient intégrés, il faut donner les moyens
00:39:48 pour qu'ils soient intégrés.
00:39:50 Il y a deux moyens de le faire. C'est d'abord de diminuer
00:39:52 le nombre de personnes qu'on accueille
00:39:54 et de donner des fonds nécessaires
00:39:56 pour que ces gens soient accueillis
00:39:58 de manière honorable,
00:40:00 humanitaire. On ne peut pas
00:40:02 prendre des gens et les mettre dans des tentes
00:40:04 comme ça.
00:40:06 Mais où sont les sanitaires ?
00:40:08 Où sont les moyens de vie les plus rudimentaires ?
00:40:10 Moi, je viens souvent d'Afrique.
00:40:12 Je viens des pays les plus pauvres d'Afrique.
00:40:14 C'est pas comme ça.
00:40:16 C'est pire que ça. C'est pire que
00:40:18 les pires endroits d'Afrique.
00:40:20 C'est ça qu'on souhaite pour ces gens-là ?
00:40:22 C'est ça, faire preuve d'humanité
00:40:24 et de responsabilité ?
00:40:26 Il faut poser les vrais problèmes.
00:40:28 Il faut poser des équations
00:40:30 presque mathématiques pour résoudre le problème.
00:40:32 Les moyens qu'on a
00:40:34 et les moyens qu'on peut accorder
00:40:36 à ceux qu'on veut intégrer.
00:40:38 Et puis arrêter le reste parce que c'est pas possible.
00:40:40 - Edouard Lavollé, on voit cet exemple
00:40:42 avec le département de l'Inde. On a vu beaucoup aussi
00:40:44 de maires, d'élus locaux qui disent
00:40:46 à chaque fois, en fait, l'État décide
00:40:48 et nous, sur le terrain, on n'a pas les moyens.
00:40:50 On a une population qui n'est pas d'accord. On n'a pas de travail.
00:40:52 On n'a pas de structure. Mais on a l'impression
00:40:54 que l'État se dédouane totalement
00:40:56 sur tous les échelons du maillage territorial
00:40:58 en disant "nous ils sont là, maintenant
00:41:00 vous les prenez". Personne ne se préoccupe
00:41:02 de savoir s'ils ont les moyens
00:41:04 les techniques même de les accueillir.
00:41:06 - Vous citez, il y a beaucoup d'exemples. On a Calac
00:41:08 dans les Côtes d'Armor l'an dernier.
00:41:10 On avait Bellabre aussi, Saint-Brévin.
00:41:12 Et en allant sur place, moi j'ai fait un reportage sur place,
00:41:14 on se rend compte qu'au début, les gens sont sceptiques
00:41:16 mais n'ont pas trop d'avis. Et avec le temps,
00:41:18 les gens se sont posés parce qu'ils se rendent compte
00:41:20 que c'est des petits villages de quelques centaines
00:41:22 d'habitants. Leur identité
00:41:24 va être dénaturée, va être diluée.
00:41:26 A quel axe leur
00:41:28 opposition avait fonctionné ? Parce que le projet
00:41:30 avait finalement été abandonné par la mairie
00:41:32 affiliée communiste. Mais jusqu'au dernier
00:41:34 moment, la mairie ne voulait pas lâcher sur la question
00:41:36 et voulait imposer quelques...
00:41:38 Ils étaient très fous sur les chiffres, mais quelques dizaines
00:41:40 ou quelques centaines de migrants.
00:41:42 Et on a toujours l'impression que c'est les habitants qui sont
00:41:44 mis devant le fait accompli et qui sont eux-mêmes
00:41:46 victimes de décisions
00:41:48 dont ils ne sont pas à l'origine.
00:41:50 - On voit aussi le rôle des associations
00:41:52 souvent qui tirent l'asmat d'Élard.
00:41:54 C'est vrai qu'on se demande toujours ces associations
00:41:56 entre le fait de vouloir vraiment se préoccuper
00:41:58 du sort de ces mineurs
00:42:00 et pas toujours d'ailleurs des mineurs,
00:42:02 et en même temps, quand elles voient qu'il n'y a pas les solutions
00:42:04 sur place, elles continuent d'aller en justice,
00:42:06 de faire rejeter ce genre de décision
00:42:08 alors que finalement, on est en droit de se demander
00:42:10 une fois de plus dans l'un, comme c'est le cas dans le Volclus,
00:42:12 ou dans d'autres communes, Vincent Lamorandière,
00:42:14 si vraiment les conditions pour ces associations,
00:42:16 elles estiment qu'elles sont vraiment
00:42:18 réunies pour l'accueil.
00:42:20 - Alors, en fait, pour avoir...
00:42:22 Je suis avocat pénaliste,
00:42:24 c'est-à-dire que je m'occupe de la justice pénale
00:42:26 et qu'il y a une question parallèle de celle de l'intégration,
00:42:28 c'est celle de l'insertion.
00:42:30 Quand vous défendez quelqu'un
00:42:32 qui doit être jugé, se pose
00:42:34 systématiquement la question de son insertion professionnelle,
00:42:36 qu'il soit
00:42:38 d'origine étrangère ou qu'il soit français.
00:42:40 Donc ça, c'est un premier point.
00:42:42 Et en fait, on s'aperçoit
00:42:44 que pour que l'insertion fonctionne,
00:42:46 mais que je pense pour que l'intégration fonctionne,
00:42:48 il faut réunir
00:42:50 deux logiques qui sont totalement opposées,
00:42:52 qui ne fonctionnent
00:42:54 difficilement ensemble en France.
00:42:56 C'est la logique de la compétence des professionnels.
00:42:58 Et dans les professionnels, vous avez les services sociaux,
00:43:00 mais qui sont souvent un peu
00:43:02 dépassés,
00:43:04 surmenés, parfois un peu désabusés,
00:43:06 il faut le dire clairement.
00:43:08 La compétence des professionnels, aussi des associations,
00:43:10 qui sont des professionnels de l'insertion,
00:43:12 mais aussi
00:43:14 la compassion.
00:43:16 Et on n'arrive à rien faire si on n'annocifie
00:43:18 pas la générosité
00:43:20 des bénévoles, la générosité
00:43:22 de particuliers qui veulent aider
00:43:24 une personne par une personne
00:43:26 et quand
00:43:28 ils ne sont pas associés avec la compétence.
00:43:30 Il faut, pour que ça fonctionne,
00:43:32 associer compétence et compassion.
00:43:34 - Claude Aubayas, vous vouliez réagir.
00:43:36 - Oui. Écoutez, quand les associations
00:43:38 réagissent comme elles le font
00:43:40 et qu'elles font valoir
00:43:42 les principes de l'accueil
00:43:44 et les principes humanistes
00:43:46 qui nous dicteraient le devoir
00:43:48 d'accueillir les mineurs isolés,
00:43:50 d'accueillir les migrants,
00:43:52 écoutez, les associations, je crois
00:43:54 qu'elles sont dans leur rôle.
00:43:56 Les associations, ici, elles sont,
00:43:58 si vous voulez, acquises à ce que
00:44:00 Max Weber, le grand sociologue,
00:44:02 appelait une éthique de la conviction.
00:44:04 On ne gouverne pas un pays
00:44:06 et on ne met pas en place des politiques
00:44:08 sociales, économiques,
00:44:10 intégrationnistes,
00:44:12 en s'appuyant simplement sur une éthique de conviction.
00:44:14 On doit aussi développer
00:44:16 une éthique de responsabilité.
00:44:18 Et on voit bien que la situation
00:44:20 que vous avez évoquée dans l'un,
00:44:22 elle manifeste ici, si vous voulez,
00:44:24 un conflit entre les principes
00:44:26 qui nous dictent le devoir
00:44:28 d'accueillir la détresse
00:44:30 et la réalité qui est celle
00:44:32 des départements qui ne peuvent pas
00:44:34 matériellement, qui ne peuvent pas
00:44:36 du point de vue de l'intendance,
00:44:38 appliquer les principes humanistes
00:44:40 de l'accueil des personnes
00:44:42 en détresse. Donc si vous voulez,
00:44:44 les associations ont raison
00:44:46 sans doute de faire valoir les principes
00:44:48 qu'elles font valoir,
00:44:50 mais je pense que j'ai en tant que citoyen
00:44:52 aussi raison d'opposer
00:44:54 ici à l'éthique
00:44:56 de conviction, enfin peut-être pas
00:44:58 de lui opposer, mais de nuancer
00:45:00 les principes par leur
00:45:02 applicabilité, par la question de savoir
00:45:04 s'il est vraiment possible
00:45:06 aujourd'hui, on va en reparler aussi
00:45:08 au sujet de la loi de l'immigration tout à l'heure,
00:45:10 s'il est vraiment possible
00:45:12 aujourd'hui, pratiquement
00:45:14 dans l'État,
00:45:16 dans la situation dans laquelle est
00:45:18 la France, d'appliquer
00:45:20 de façon inconditionnée ces principes.
00:45:22 Alors en fait, depuis
00:45:24 la fin des années 60, même le début des années
00:45:26 70, vous avez tout un réseau d'associations
00:45:28 qui s'est appelé le réseau citoyens et justice
00:45:30 dont le principe de base justement
00:45:32 était de faire,
00:45:34 de donner à la justice un peu d'oxygène
00:45:36 en faisant monter
00:45:38 des bénévoles et des gens qui étaient simplement
00:45:40 là avec leur générosité.
00:45:42 Et en fait, le système judiciaire français
00:45:44 est en train de s'asphyxier
00:45:46 clairement, notamment sur la question
00:45:48 de l'insertion et de l'intégration
00:45:50 parce que ce sont quasiment les mêmes choses,
00:45:52 puisque finalement, la justice
00:45:54 s'éloigne de cette
00:45:56 association entre la compétence
00:45:58 et la compassion, les bénévoles et les professionnels
00:46:00 et les professionnels purs
00:46:02 en fait, ne peuvent pas traiter
00:46:04 et c'est une réalité. En fait, les services
00:46:06 sociaux sont dépassés, c'est une réalité
00:46:08 mais aussi, il y a une culture
00:46:10 dans les services sociaux
00:46:12 que je connais bien, par certains
00:46:14 côtés, de rejet du bénévolat
00:46:16 de l'esprit
00:46:18 de l'initiative personnelle,
00:46:20 du relais des citoyens
00:46:22 simplement. Et en fait, ce que vous dites
00:46:24 là, c'est à mon avis plus
00:46:26 le symptôme d'une justice
00:46:28 et des relais administratifs qui n'arrivent
00:46:30 pas à associer leurs citoyens
00:46:32 à cette œuvre de justice
00:46:34 plutôt qu'un échec de
00:46:36 l'intégration en lui-même.
00:46:38 Edouard Lavollé, ce qu'on voit aussi, c'est qu'au moment du
00:46:40 Covid, on parlait beaucoup du duo maire-préfet,
00:46:42 on expliquait que le bon sens
00:46:44 venait des territoires, ça c'est quand
00:46:46 ça arrange finalement le sommet de l'État
00:46:48 en revanche, là, on voit bien
00:46:50 que les départements sont un petit peu
00:46:52 tout seuls quand même et c'est pas le seul exemple
00:46:54 où ils nous tiennent ce genre de propos.
00:46:56 Oui, on se souvient de Macron, il y a un an
00:46:58 qui parlait de répartir les problèmes, je crois,
00:47:00 si je ne dis pas de bêtise, sans avoir consulté
00:47:02 personne, finalement, tout seul,
00:47:04 Jupiter qui décide un peu
00:47:06 dans sa tour d'ivoire et quand on va
00:47:08 rencontre des maires, des préfets,
00:47:10 on a l'impression qu'ils sont, oui, abandonnés, démunis,
00:47:12 mis devant le fait accompli, comme je l'ai dit,
00:47:14 et qu'on leur pose des décisions,
00:47:16 on leur impose des décisions sans les consulter et ça,
00:47:18 c'est un vrai problème parce qu'on a besoin d'une synergie,
00:47:20 d'un consensus commun, que les décisions
00:47:22 soient prises collégialement pour que la France
00:47:24 puisse avancer et que les problèmes soient réglés.
00:47:26 Vous l'avez compris, on va parler largement
00:47:28 en deuxième heure de ce soir.
00:47:30 On va parler de la loi Immigration,
00:47:32 on parlera notamment des départements
00:47:34 toujours qui ne sont pas prêts à mettre
00:47:36 en place cette loi Immigration.
00:47:38 On verra aussi ce qui peut coincer au niveau
00:47:40 du Conseil constitutionnel. On marque une pause
00:47:42 et on se retrouve avec mes invités pour la deuxième partie
00:47:44 de Soir Info. A tout de suite.
00:47:46 De retour pour la deuxième partie
00:47:50 de Soir Info, week-end, avant de reprendre
00:47:52 les débats, on refait le point sur l'actualité avec
00:47:54 Félicité Kindoki.
00:47:56 À Gaza, 129 otages sont toujours entre les mains du Hamas.
00:47:58 La situation reste encore très floue.
00:48:00 Certains pourraient avoir été tués
00:48:02 sous les frappes israéliennes.
00:48:04 Aucune confirmation n'a pu être obtenue
00:48:06 auprès des autorités israéliennes.
00:48:08 Une section médicale pour secourir
00:48:10 les soldats de Tzahal.
00:48:12 Il s'agit de médecins qui interviendraient
00:48:14 dans la bande de Gaza,
00:48:16 à l'intérieur même du champ de bataille.
00:48:18 Nos équipes sur place, on a un médecin
00:48:20 qui interviendrait dans la bande de Gaza.
00:48:22 Il y a un autre médecin qui interviendrait
00:48:24 dans la bande de Gaza.
00:48:26 Il raconte leur quotidien de médecin dans la guerre.
00:48:28 Reportage Stéphanie Rouquier et Antoine Estève.
00:48:30 Ces unités derrière moi s'apprêtent à pénétrer
00:48:32 à l'intérieur de la bande de Gaza.
00:48:34 Ce sont des unités médicales.
00:48:36 Elles viennent en soutien des combattants
00:48:38 déjà sur le front, de l'autre côté.
00:48:40 Nous rencontrons cette section d'infanterie médicale
00:48:42 pendant ses préparatifs.
00:48:44 Sa mission, assister toute personne blessée
00:48:46 sur le front.
00:48:48 Arrer est une jeune généraliste
00:48:50 fraîchement diplômée.
00:48:52 C'est la deuxième fois qu'elle pénètre dans la bande de Gaza.
00:48:54 C'est dur.
00:48:56 C'est vraiment dur d'être médecin sur le champ de bataille.
00:48:58 Mais c'est notre raison d'être.
00:49:00 On est là pour s'occuper de tous ceux qui en ont besoin
00:49:02 le plus près possible de la ligne de front.
00:49:04 Ces équipes soignent beaucoup de blessures par balle
00:49:08 ou des victimes d'explosions.
00:49:10 Des soldats israéliens bien sûr,
00:49:12 mais aussi d'autres blessés qui demandent de l'aide au milieu des combats.
00:49:14 Oui, parfois on s'occupe
00:49:16 de la population locale.
00:49:18 De la même façon
00:49:20 qu'avec nos propres soldats.
00:49:22 On s'occupe même
00:49:24 de soigner les terroristes,
00:49:26 ceux qui ont besoin d'être sauvés.
00:49:28 Parfois on le fait, c'est dans notre déontologie.
00:49:30 L'une des priorités, c'est d'acheminer le plus de sang possible
00:49:34 pour transfuser les blessés sur place.
00:49:36 La veille, ils ont sauvé la vie
00:49:38 de deux soldats grâce à cet équipement.
00:49:40 C'est un super congélateur pour le sang.
00:49:44 C'est sans doute le plus grand progrès
00:49:46 dans notre matériel durant cette guerre.
00:49:48 Ça nous permet de stocker du sang
00:49:50 pendant plusieurs semaines
00:49:52 dans ce gros véhicule blindé.
00:49:54 Les blindés démarrent, les équipes sont prêtes.
00:49:58 Cette unité médicale va rester entre 6 et 8 heures
00:50:00 sur le champ de bataille.
00:50:02 En moyenne, ils traitent une dizaine de blessés
00:50:04 pendant chaque mission dans la bande de Gaza.
00:50:06 Autre sujet en Russie, les épouses des soldats
00:50:10 expriment leur détresse.
00:50:12 Leurs maris sont mobilisés sur le terrain
00:50:14 depuis déjà deux ans.
00:50:16 Les victimes sont devenues veuves
00:50:18 dans ce conflit qui oppose la Russie à l'Ukraine.
00:50:20 Pourtant, aucun hommage aux victimes
00:50:22 n'a encore été organisé par le gouvernement.
00:50:24 Ecoutez quelques-unes d'entre elles.
00:50:26 Depuis que l'opération spéciale a débuté
00:50:30 il y a deux ans, il n'y a pas eu un seul jour de deuil.
00:50:32 Il n'y a pas eu d'action commune
00:50:34 pour honorer les morts.
00:50:36 Il n'y a eu que quelques événements isolés
00:50:38 comme la distribution de poissons congelés
00:50:40 ou de bois de chauffage à ceux dont un membre
00:50:42 de la famille a été blessé ou tué.
00:50:44 C'est une sorte de sacrilège.
00:50:46 C'est pourquoi nous sommes réunis ici aujourd'hui.
00:50:48 Aujourd'hui nous menons une action pacifique.
00:50:56 Nous déposons des fleurs à la flamme éternelle.
00:50:58 Nous faisons cela parce que nos autorités
00:51:00 occultent délibérément le fait que l'opération militaire spéciale
00:51:02 est en réalité une guerre
00:51:04 et non un safari divertissant
00:51:06 sur le territoire de l'Ukraine.
00:51:08 Et des gens y meurent.
00:51:10 Des gens y meurent.
00:51:12 Des gens y meurent.
00:51:14 Coup de filet antiterroriste en Meurthe-et-Moselle.
00:51:16 Cinq hommes âgés entre 20 et 23 ans
00:51:18 ont été interpellés hier en Meurthe-et-Moselle
00:51:20 et placés en garde à vue par les services de renseignement
00:51:22 dans le cadre d'une enquête
00:51:24 pour association de malfaiteurs terroristes criminels.
00:51:26 Les enquêteurs vérifient à présent
00:51:28 l'existence d'un projet terroriste,
00:51:30 l'état d'aboutissement de celui-ci
00:51:32 et là où les cibles visaient le cas échéant.
00:51:34 Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin
00:51:36 appelle les présidents de l'Ukraine
00:51:38 à l'extrême vigilance.
00:51:40 À l'occasion des fêtes chrétiennes
00:51:42 de Noël et de l'Épiphanie
00:51:44 qui se succéderont,
00:51:46 le ministre de l'Intérieur
00:51:48 demande la présence systématique
00:51:50 des forces de l'ordre devant tous les lieux de culte.
00:51:52 La menace terroriste qui continue de peser
00:51:54 est évaluée à un niveau très élevé.
00:51:56 Deuxième nuit de confinement
00:51:58 pour les 303 passagers indiens
00:52:00 de l'avion immobilisé dans la Marne.
00:52:02 Dans l'aéroport de Vatry,
00:52:04 un hall d'accueil bâché,
00:52:06 des camps en pagaille,
00:52:08 des toilettes mobiles acheminées en urgence.
00:52:10 L'Airbus A340 de la compagnie
00:52:12 roumaine Legendaire Lines
00:52:14 est immobilisé depuis jeudi
00:52:16 après un signalement anonyme
00:52:18 dénonçant un possible trafic d'êtres humains.
00:52:20 Parmi ces passagers figurent des mineurs non accompagnés.
00:52:22 Deux des passagers sont en garde à vue.
00:52:24 Et puis enfin à Londres,
00:52:26 une oeuvre d'art revendiquée, Bankski, a disparu.
00:52:28 L'oeuvre figurée sur un panneau de signalisation
00:52:30 y représentait trois aéronefs
00:52:32 qui semblent être des drones de combat.
00:52:34 Le tout sur un panneau stop
00:52:36 et à peine revendiqué par le célèbre artiste.
00:52:38 Le panneau de signalisation a été volé
00:52:40 en pleine rue.
00:52:42 La scène a été filmée par des témoins.
00:52:44 Et sur ces vidéos, on voit un homme démonter le panneau entier
00:52:46 avant de l'emporter en cours.
00:52:48 Merci beaucoup Félicité.
00:52:50 On vous retrouve dans une demi-heure pour le point complet
00:52:52 sur l'actualité.
00:52:54 Et on reprend le fil de nos débats.
00:52:56 Je vous le disais avant la pause, on va parler de la loi Immigration.
00:52:58 Ça aura été un accouchement dans la douleur.
00:53:00 Certes, elle a été adoptée
00:53:02 mais son application se complique.
00:53:04 On parlera du Conseil constitutionnel dans un instant.
00:53:06 Mais déjà, 32 départements de gauche
00:53:08 ont annoncé leur refus d'appliquer
00:53:10 le durcissement des conditions de versement
00:53:12 aux étrangers de l'allocation personnalité d'autonomie.
00:53:14 Alors de quoi s'agit-il ?
00:53:16 Peuvent-ils vraiment s'y opposer ?
00:53:18 Les éléments de réponse sont signés.
00:53:20 Michael Dos Santos.
00:53:22 Avec la loi Immigration, les conditions d'attribution
00:53:24 de l'APA se sont durcies.
00:53:26 Désormais, pour bénéficier de cette allocation
00:53:28 versée par les départements
00:53:30 et destinée aux personnes de plus de 60 ans
00:53:32 en perte d'autonomie,
00:53:34 les travailleurs extra-communautaires
00:53:36 devront résider au minimum 30 mois sur le territoire,
00:53:38 5 ans pour ceux qui sont sans emploi.
00:53:40 Ces nouvelles règles,
00:53:42 32 départements dirigés par la gauche
00:53:44 s'y opposent.
00:53:46 Parmi les frondeurs, Paris et sa mère, Annie Dalgo.
00:53:48 Le tri, c'est-à-dire la préférence nationale,
00:53:50 ne sont pas compatibles
00:53:52 avec l'état de droit dans lequel nous sommes.
00:53:54 Nous allons saisir le Conseil constitutionnel
00:53:56 pour qu'il nous donne des résultats
00:53:58 sur la situation de nos territoires.
00:54:00 Si le Conseil constitutionnel
00:54:02 venait à valider le texte sur l'APA
00:54:04 de la loi Immigration,
00:54:06 certains départements,
00:54:08 comme la Seine-Saint-Denis,
00:54:10 menacent de créer une allocation identique
00:54:12 au niveau local.
00:54:14 Un bouclier décrit comme républicain,
00:54:16 a priori voué à l'échec.
00:54:18 Un citoyen, ou même le préfet,
00:54:20 peut exercer un recours
00:54:22 devant le juge administratif.
00:54:24 En principe, le juge annulera
00:54:26 l'acte contraire à la loi.
00:54:28 D'appeler au non-respect
00:54:30 d'une loi votée par le Parlement,
00:54:32 c'est de nature
00:54:34 à engager la responsabilité pénale
00:54:36 d'élu qui refuse d'appliquer la loi.
00:54:38 Avant d'en arriver là,
00:54:40 le Conseil constitutionnel,
00:54:42 saisi par Emmanuel Macron,
00:54:44 pourrait également décider de censurer
00:54:46 les nouvelles conditions d'attribution de l'APA
00:54:48 pour rupture d'égalité.
00:54:50 Un scénario rêvé par les élus de gauche
00:54:52 et qui mettrait fin à toutes les spéculations.
00:54:54 Vincent Delamorandiere,
00:54:56 on voit ces élus qui n'ont pas envie
00:54:58 de respecter une loi qui pourtant a été votée.
00:55:00 Est-ce qu'il y a des vrais risques
00:55:02 pour eux, au-delà de la mesure
00:55:04 politique et de la guerre politique
00:55:06 qui se poursuit ?
00:55:08 Un risque pénal ?
00:55:10 Parce qu'ils saisissent le Conseil constitutionnel ?
00:55:12 Parce qu'ils ne veulent pas respecter la loi ?
00:55:14 Alors,
00:55:16 il faudrait savoir
00:55:18 sur quelle mesure exactement,
00:55:20 parce qu'on ne peut pas répondre de manière
00:55:22 aussi générale, ce qu'on voit là,
00:55:24 c'est quelque chose d'une manœuvre juridique
00:55:26 assez à droite, on va le dire,
00:55:28 sur un point de vue technique.
00:55:30 On a une loi qui a
00:55:32 posé beaucoup de résistance
00:55:34 et vous avez une majorité
00:55:36 ou une majorité apparente
00:55:38 qui n'a pas réussi à avoir suffisamment
00:55:40 de votants de son côté
00:55:42 qui a fait passer une loi
00:55:44 en faisant appel
00:55:46 plutôt à l'extrême droite et aux voix
00:55:48 du Rassemblement national, mais qui,
00:55:50 dans un autre temps, pour tempérer
00:55:52 et pour faire retirer ou censurer
00:55:54 les mesures qu'elle a fait passer elle-même,
00:55:58 espère,
00:56:00 saisit le Conseil constitutionnel
00:56:02 et espère que le Conseil constitutionnel
00:56:04 va soit faire interdire
00:56:06 ces mesures, soit
00:56:08 les tempérer en faisant
00:56:10 ce qu'on appelle des réserves.
00:56:12 Et donc on s'aperçoit que c'est juste une technique juridique,
00:56:14 ils ont fait passer la loi après une commission
00:56:16 mixte paritaire,
00:56:18 ils saisissent le Conseil constitutionnel
00:56:20 pour faire écarter
00:56:22 les dimensions de la loi
00:56:24 qui échappent
00:56:26 à leur volonté politique,
00:56:28 à leur conscience politique,
00:56:30 à leur souhait, et ils espèrent
00:56:32 que le constitutionnel va
00:56:34 rectifier les choses.
00:56:36 Donc c'est une adresse politique
00:56:38 mais à mon avis on n'est pas du tout
00:56:40 dans un schéma qui pourrait engager
00:56:42 leur responsabilité pénale d'élu, ça n'a rien à voir.
00:56:44 Et dans la volée on voit deux logiques,
00:56:46 d'un côté on se dit que ces élus sont en désaccord
00:56:48 total avec la philosophie
00:56:50 de la loi, ils veulent s'y opposer,
00:56:52 et d'un autre côté ce qu'on peut entendre aussi
00:56:54 c'est que cette loi a été adoptée
00:56:56 dans la douleur par l'Assemblée nationale,
00:56:58 par ceux qui sont censés représenter le peuple, et donc on a des élus
00:57:00 qui s'opposent à une loi et qui s'opposent
00:57:02 à l'expression de ceux qui nous représentent, en théorie.
00:57:04 Tout à fait, ce qui est étonnant
00:57:06 et assez cocasse c'est de voir que 70%
00:57:08 des français sont pour cette loi
00:57:10 d'immigration et qu'on a toujours des gardes-fous
00:57:12 comme ça, une élite, que ce soit
00:57:14 le syndicat national
00:57:16 de la magistrature, le conseil constitutionnel,
00:57:18 oui on a des tribunes d'universitaires
00:57:20 dans le monde, dans les libérations, une tribune
00:57:22 d'artistes, on pense
00:57:24 à Laure Calamy, on pense à tous ces
00:57:26 artistes qui s'indignent de cette loi
00:57:28 mais c'est la volonté, en fait on a une inadéquation
00:57:30 entre la volonté populaire
00:57:32 et une volonté d'une élite qui voudrait
00:57:34 imposer son agenda politique.
00:57:36 Aujourd'hui c'est 32 départements de gauche
00:57:38 qui représentent-ils finalement ? Parce que
00:57:40 70% des français sont pour cette loi,
00:57:42 je le répète, est-ce qu'il y a 70% de français
00:57:44 d'extrême droite ? Je ne le crois pas.
00:57:46 Claude Aubadia, sur ces élus qui veulent
00:57:48 entrer en résistance, comme le disait
00:57:50 notamment Anne Hidalgo, la maire de Paris.
00:57:52 Moi je crois que cet épisode-là
00:57:54 il manifeste trois choses.
00:57:56 Il manifeste premièrement
00:57:58 je crois l'extrême fragilité
00:58:00 de la majorité
00:58:02 présidentielle. Il manifeste
00:58:04 une deuxième chose,
00:58:06 c'est les conséquences
00:58:08 délétères, si vous voulez,
00:58:10 de cette espèce
00:58:12 de clivage
00:58:14 idéologique
00:58:16 des discussions autour
00:58:18 du projet de loi Immigration.
00:58:20 On voit bien
00:58:22 que les uns
00:58:24 et les autres se sont davantage
00:58:26 déterminés pour
00:58:28 défendre des positions
00:58:30 de principe, des positions idéologiques
00:58:32 que pour servir l'intérêt
00:58:34 pragmatique du
00:58:36 pays. Et enfin, je crois
00:58:38 aussi que ces
00:58:40 réactions de ces départements
00:58:42 mettent aussi
00:58:44 en évidence la fragilité
00:58:46 aujourd'hui
00:58:48 de la démocratie représentative.
00:58:50 Il faut bien ressaisir aussi
00:58:52 cet épisode, à l'aune
00:58:54 d'un certain nombre d'autres
00:58:56 épisodes plus anciens.
00:58:58 Je pense aux nouveaux mouvements sociaux,
00:59:00 je pense aux frondes
00:59:02 régulières qui grandissent dans le pays. On voit bien
00:59:04 que, en fait,
00:59:06 le Parlement, que
00:59:08 l'Assemblée a un pouvoir
00:59:10 qui est, aujourd'hui,
00:59:12 régulièrement remis en cause,
00:59:14 battu en brèche, contesté.
00:59:16 Et aujourd'hui qu'il est contesté
00:59:18 par ceux-mêmes qui dénonçaient
00:59:20 il y a peu
00:59:22 des hommes politiques se plaçant
00:59:24 selon eux, en dehors de l'arc républicain.
00:59:26 Moi, il me semble que l'arc républicain,
00:59:28 c'est l'arc de la souveraineté
00:59:30 du peuple et c'est l'arc,
00:59:32 justement, du pouvoir de l'Assemblée nationale.
00:59:34 Donc, ce n'est pas un autre arc.
00:59:36 On ne peut pas, à la fois, si vous voulez,
00:59:38 stigmatiser la gauche
00:59:40 radicale, se prévaloir
00:59:42 d'être modérée et
00:59:44 remettre en cause les décisions
00:59:46 du Parlement, même si j'ai bien entendu
00:59:48 l'argument juridique très fin
00:59:50 qu'a avancé
00:59:52 notre voisin.
00:59:54 - Richard Habibold, c'est vrai qu'on a vu un certain nombre de sondages,
00:59:56 d'abord des Français très en faveur
00:59:58 de cette loi Immigration et notamment
01:00:00 dans le journal du dimanche, la semaine dernière, quand on reprenait
01:00:02 mesure par mesure, les Français
01:00:04 y étaient plutôt favorables et pourtant,
01:00:06 on a une partie du personnage,
01:00:08 du spectre politique qui continue
01:00:10 de s'opposer à cette loi, qui appelle à ne pas
01:00:12 la respecter. C'est un petit peu curieux
01:00:14 finalement, des élus de la République qui disent
01:00:16 "on a une loi, on ne la respectera pas".
01:00:18 - Ce qui est très étonnant, c'est au nom de l'État
01:00:20 de droit, qu'il refuse de respecter le droit.
01:00:22 C'est quand même assez étonnant
01:00:24 et c'est assez cocasse.
01:00:26 Je pense que les tribunaux
01:00:28 de l'État
01:00:30 les feront plier
01:00:32 comme ils l'ont fait d'ailleurs dans d'autres
01:00:34 circonstances.
01:00:36 Le problème de cette loi
01:00:38 est sa perversité tactique.
01:00:40 C'est-à-dire que l'État
01:00:42 a voulu faire passer sa loi
01:00:44 à tout prix pour des raisons que l'on connaît
01:00:46 et pour ce faire,
01:00:48 il a soi-disant
01:00:50 négocié avec les LR,
01:00:52 leur permettant de faire des...
01:00:54 - Il a tous aidé à LR, plus qu'il n'a négocié d'ailleurs.
01:00:56 - Oui, mais il a cédé
01:00:58 en pensant qu'il allait casser
01:01:00 ce qu'il avait cédé
01:01:02 par l'intervention du Conseil constitutionnel.
01:01:04 Et donc il s'est dit
01:01:06 "J'accepte tous ces raccords
01:01:08 et devant le Conseil constitutionnel
01:01:10 il va le casser et il va rester ma loi
01:01:12 première que j'avais envisagée."
01:01:14 La seule chose qu'il n'avait pas imaginée
01:01:16 c'est que le Rassemblement national
01:01:18 appuierait cette loi
01:01:20 et que donc il donnait une caution
01:01:22 je dirais
01:01:24 droitière à cette loi
01:01:26 en l'avadissant
01:01:28 et en disant
01:01:30 "Voilà, on reconnaît la préférence nationale."
01:01:32 Et alors là, ils peuvent faire tout ce qu'ils veulent
01:01:34 après, casser les lois
01:01:36 tout ça, le principe qu'ils aient
01:01:38 accepté la notion de préférence nationale
01:01:40 est acté.
01:01:42 Et ça c'est la grande victoire du RN.
01:01:44 - Vincent Lamorandière. Après on va regarder un autre exemple
01:01:46 d'un maire qui s'oppose aussi à cette loi.
01:01:48 - Vous ne pouvez absolument pas reprocher à des hommes politiques
01:01:50 à des députés
01:01:52 d'avoir un certain pragmatisme juridique
01:01:54 "Il faut passer une loi"
01:01:56 mais ils saisissent d'un autre côté le Conseil constitutionnel
01:01:58 pour faire écarter
01:02:00 les dispositions dont ils ne veulent pas.
01:02:02 Moi je trouve ça extrêmement adroit.
01:02:04 C'est vrai que
01:02:06 c'est quelque chose qui n'a rien de pervers
01:02:08 - Il ne fallait pas négocier.
01:02:10 - En fait le pragmatisme...
01:02:12 - Si on arrive dans la politique perverse
01:02:14 - Et après, sur la question de
01:02:16 faire
01:02:18 refuser le droit
01:02:20 c'est toujours au don d'un autre droit
01:02:22 qu'on demande d'écarter une disposition.
01:02:24 Le droit il n'est pas unique dans un état de droit.
01:02:26 - Quand on négocie, on négocie
01:02:28 avec sincérité et honnêteté.
01:02:30 Quand on négocie
01:02:32 avec une vision perverse
01:02:34 on ne pourra plus jamais négocier.
01:02:36 C'est ça, la réalité.
01:02:38 - Alors en fait, le système juridique
01:02:40 fonctionne sur, non pas sur des grands principes
01:02:42 mais sur l'exigence
01:02:44 de conciliation avec des normes supérieures
01:02:46 des normes de même valeur et des normes inférieures.
01:02:48 Et on fait tout le temps ça quand on fait du droit.
01:02:50 Et en fait, il n'y a aucun principe,
01:02:52 il n'y a aucun article de loi qui ne soit pas concilié
01:02:54 avec des normes à côté. Et quand on refuse
01:02:56 d'appliquer un texte, c'est aux noms de loi
01:02:58 qui lui sont supérieurs.
01:03:00 - On va regarder justement un autre exemple.
01:03:02 C'est le maire écologiste de Bègles, Clément Rossignol-Puêche
01:03:04 qui a symboliquement
01:03:06 voilé la statue de Marianne de son hôtel de ville
01:03:08 pour s'opposer au texte
01:03:10 "Immigration". Vous voyez l'image,
01:03:12 il est entouré d'une partie de son conseil
01:03:14 municipal. Le maire qui s'est également
01:03:16 exprimé sur les réseaux sociaux pour justifier
01:03:18 son geste. Il dit ceci
01:03:20 "Les valeurs de la République endeuillées, la Marianne
01:03:22 de l'hôtel de ville de Bègles restera couverte
01:03:24 jusqu'à la censure de la loi Immigration
01:03:26 par le Conseil constitutionnel. La ville de Bègles
01:03:28 restera une ville d'accueil. Je refuse
01:03:30 la préférence nationale".
01:03:32 Claude Badière, on va voir beaucoup, j'imagine maintenant
01:03:34 fleurir sur les réseaux sociaux aussi ces élus
01:03:36 qui ont envie de se servir de cette occasion
01:03:38 pour dire qu'ils ne sont pas en accord et qu'ils
01:03:40 multiplient un peu les actions symboliques.
01:03:42 - Oui, bien sûr.
01:03:44 La République
01:03:46 a pour devoir
01:03:48 d'accueillir
01:03:50 l'ensemble des hommes.
01:03:52 Elle ne reconnaît
01:03:54 que des citoyens, elle ne fait pas
01:03:56 de discrimination entre
01:03:58 les citoyens. Mais là,
01:04:00 excusez-moi, il me semble quand même que
01:04:02 de la part de cet élu,
01:04:04 il s'agit d'une sorte de posture
01:04:06 pour ne pas parler
01:04:08 de coquetterie.
01:04:10 - Parce que ça ne va pas changer grand-chose.
01:04:12 - Non, la République ne reconnaît
01:04:14 que des citoyens. La République a le devoir
01:04:16 de servir la justice
01:04:18 et de servir la fraternité.
01:04:20 Mais la République ne peut pas
01:04:22 pour autant
01:04:24 s'aveugler au point
01:04:26 d'ignorer
01:04:28 qu'il y a en France
01:04:30 aujourd'hui des difficultés
01:04:32 croissantes qui sont liées
01:04:34 aux difficultés
01:04:36 d'intégration de la population
01:04:38 étrangère.
01:04:40 Cette loi d'immigration
01:04:42 proposée par
01:04:44 le gouvernement
01:04:46 est une loi
01:04:48 dont on peut penser
01:04:50 qu'elle fait injure
01:04:54 à Marianne et aux lois de la République.
01:04:56 Mais on peut aussi considérer
01:04:58 que cette loi s'empare
01:05:00 de questions
01:05:02 qui préoccupent les Français
01:05:04 et d'un certain nombre
01:05:06 de questions que nous avons
01:05:08 jusqu'à présent abandonnées
01:05:10 au Rassemblement national.
01:05:12 Alors, est-ce qu'il faut
01:05:14 aujourd'hui
01:05:16 fustiger une action
01:05:18 des pouvoirs publics qui rond
01:05:20 avec une sorte de tradition tacite
01:05:22 qui a consisté à abandonner
01:05:24 un certain nombre de questions
01:05:26 au Rassemblement national
01:05:28 et qui ont assuré la prospérité
01:05:30 du Front national
01:05:32 sur l'échiquier politique français ?
01:05:34 Moi, je n'en suis pas certain.
01:05:36 - C'est vrai qu'il y a un paradoxe là,
01:05:38 on a dit beaucoup que le gouvernement
01:05:40 d'Elisabeth Borne et plus généralement
01:05:42 d'Emmanuel Macron, depuis qu'il a été élu,
01:05:44 ne lutte pas contre le Rassemblement national.
01:05:46 Et en même temps, quand il va sur des terrains,
01:05:48 sur des textes, sur des thématiques
01:05:50 proches du Rassemblement national,
01:05:52 on lui reproche aussi.
01:05:54 C'est-à-dire que l'équilibre, il doit être dur à trouver pour le gouvernement.
01:05:56 - Oui, l'équilibre, il est très dur à trouver.
01:05:58 Forcément, quand ils sont contraints
01:06:00 de signer une loi avec le Rassemblement national,
01:06:02 pour moi, ce maire, en mettant
01:06:04 un voile sur Marianne, il met un voile
01:06:06 finalement sur les problèmes, si on peut tenter
01:06:08 une métaphore. Parce que
01:06:10 la loi immigration qui a été votée cette semaine,
01:06:12 ce n'est pas la grande révolution qu'on nous promet,
01:06:14 c'est seulement un pas en avant, un petit pas
01:06:16 mineur, minime. Quand on voit ce qui se fait
01:06:18 dans les pays européens,
01:06:20 les social-démocraties suédoises ou danoises,
01:06:22 on se dit qu'on est très très loin
01:06:24 de satisfaire
01:06:26 les citoyens français qui sont sûrement
01:06:28 désireux d'une politique beaucoup plus
01:06:30 sévère et beaucoup plus ferme en matière d'immigration.
01:06:32 Et je pense que
01:06:34 la loi immigration ne va
01:06:36 pas assez loin dans ce sens-là.
01:06:38 On va regarder d'autres réactions, et notamment
01:06:40 celle de Christiane Taubira qui s'exprime
01:06:42 sur Facebook. Elle fait
01:06:44 un long poste justement pour expliquer
01:06:46 pourquoi elle est contre cette loi
01:06:48 et elle dit clairement ce qu'elle en pense. Je vais vous en citer
01:06:50 quelques extraits. Le premier,
01:06:52 elle dit ceci. "Ils rient,
01:06:54 jubilent, mais ils ont la peur au ventre.
01:06:56 Quel autre sentiment dicterait cette
01:06:58 presque centaine d'articles contre l'hospitalité,
01:07:00 contre le droit du sol,
01:07:02 contre les solidarités, contre la vie de famille,
01:07:04 contre les études, contre les soins,
01:07:06 contre le droit commun, contre la décence
01:07:08 à, pardon, pour la déchéance
01:07:10 de nationalités ressassées."
01:07:12 Richard, avide bol, est-ce que c'est
01:07:14 la peur au ventre ? Est-ce que c'est la peur
01:07:16 qui fait que les dirigeants... - Je connais bien
01:07:18 Christiane Taubira et ses envolées d'IRIC
01:07:20 qui sont d'ailleurs des remarquables de ce côté-là.
01:07:22 - Oui. - Sauf que c'est
01:07:24 souvent hors sol.
01:07:26 - Parce qu'on a l'impression qu'elle parle d'une réalité
01:07:28 qui n'existe pas. - N'importe qui peut dire
01:07:30 ça. Le problème, c'est la réalité.
01:07:32 La réalité, elle est pragmatique
01:07:34 et elle vous rattrape. Aujourd'hui,
01:07:36 on a un déficit qui ne fait que
01:07:38 croître. On a une balance commerciale
01:07:40 qui est totalement déficitaire.
01:07:42 On a une dette qui a explosé tous les
01:07:44 plafonds. Est-ce qu'on va continuer
01:07:46 à dépenser outre mesure ce qu'on ne peut
01:07:48 pas dépenser ? Il y a des
01:07:50 Français de souche, comme on dit,
01:07:52 qui vivent dans les mêmes
01:07:54 cités que ces étrangers. - Bien sûr.
01:07:56 - Et qui, eux, on voit devant eux
01:07:58 la préférence étrangère. Parce que moi,
01:08:00 je connais beaucoup de gens, et je peux vous en
01:08:02 amener les voir, des gens qui
01:08:04 sont inscrits pour un appartement logement
01:08:06 social depuis une dizaine d'années
01:08:08 et qui n'ont pas de logement social,
01:08:10 et que l'étranger
01:08:12 qui arrive, et notamment,
01:08:14 d'ailleurs, récemment, les Israéliens, c'était pareil,
01:08:16 on leur donne tout de suite un logement.
01:08:18 Comment voulez-vous que ces personnes-là
01:08:20 réagissent ? Comment voulez-vous
01:08:22 faire une injustice ? On parle souvent
01:08:24 d'égalité de traitement.
01:08:26 Oui, quand on parle
01:08:28 du Conseil constitutionnel,
01:08:30 on dit qu'il va casser
01:08:32 parce qu'il y a une inégalité de traitement.
01:08:34 Mais est-ce qu'on a la même égalité
01:08:36 de traitement entre un Parisien et un
01:08:38 Strasbourgeois ? Il y a des lois sociales
01:08:40 complètement avantageuses
01:08:42 en Alsace-Moraine,
01:08:44 Moselle. Pourquoi
01:08:46 c'est égalitaire, ça ?
01:08:48 La discrimination positive, c'est
01:08:50 égalitaire, ça ? La situation dans
01:08:52 les dom-toms, c'est égalitaire, ça ?
01:08:54 Tout ça, c'est un bluff
01:08:56 moral. Quand je parlais d'escroquerie
01:08:58 intellectuelle, on y est en plein dedans.
01:09:00 C'est-à-dire qu'on laisse croire des choses
01:09:02 qui sont fausses. Il faut
01:09:04 poser les vrais problèmes et dire les vraies choses.
01:09:06 Si on veut vraiment, par exemple,
01:09:08 parler de la laïcité sans arrêt,
01:09:10 mais la laïcité n'est pas appliquée
01:09:12 partout en France. Si c'est si important
01:09:14 que ça, pourquoi la laïcité n'était
01:09:16 pas appliquée sur tout le
01:09:18 territoire national ? Et on peut aller encore plus
01:09:20 loin. Est-ce que les problèmes en Alsace-Moraine
01:09:22 sont pires que dans la région parisienne
01:09:24 où il y a la laïcité ? Non.
01:09:26 Donc, posons les vrais problèmes
01:09:28 et arrêtons de faire des faux-semblants,
01:09:30 des camouflages.
01:09:32 Et là, c'est pas
01:09:34 une question politique, c'est pas une question de droite ou de gauche,
01:09:36 c'est une question d'intérêt national,
01:09:38 d'intérêt du citoyen français,
01:09:40 de faire en sorte que la vie en France
01:09:42 devienne meilleure et appréciable,
01:09:44 que l'on fête Noël avec joie,
01:09:46 que l'on fête
01:09:48 l'Aïd, si on veut, aussi,
01:09:50 avec joie, que l'on fête Kippour avec joie,
01:09:52 mais que l'on arrête de
01:09:54 s'invectiver les uns des autres,
01:09:56 de se démolir les uns des autres,
01:09:58 au nom d'un humanitarisme
01:10:00 qui n'existe pas.
01:10:02 Parce qu'aujourd'hui, ceux qui
01:10:04 prônent l'humanitarisme,
01:10:06 prônent la haine, on l'a vu d'ailleurs,
01:10:08 les gens qui manifestent sans arrêt
01:10:10 pour les droits des femmes,
01:10:12 et qui se sont culs complètement
01:10:14 lorsque des femmes ont été violées,
01:10:16 massacrées, découpées,
01:10:18 le 7 octobre.
01:10:20 On va parler d'une autre citation, justement,
01:10:22 de Christiane Taubira, qui dit ceci.
01:10:24 "Quel cynisme ! Quel mépris des lois !
01:10:26 Nos règles communes trichées avec le droit !
01:10:28 Quelle impudence ! Et serait-ce
01:10:30 faux ? Quel impérissime ! Quelle coupable
01:10:32 incompétence !" Alors là, je m'adresse
01:10:34 à l'homme de droit que vous êtes. Qu'est-ce que vous pensez
01:10:36 de cette déclaration, Vincent Lamandière,
01:10:38 de Christiane Taubira ?
01:10:40 Je pense que c'est
01:10:42 très général, et
01:10:44 ça rejoint un petit peu
01:10:46 une forme de culte
01:10:48 du raccourci.
01:10:50 Ça arrive en politique.
01:10:52 Ça arrive parfois aussi sur des plateaux, mais ça,
01:10:54 c'est pas grave.
01:10:56 On invoque ce soir la réalité,
01:10:58 la vérité, etc.
01:11:00 Tout le monde l'invite à sa porte,
01:11:02 prétend presque un peu la détenir.
01:11:04 J'aime bien
01:11:06 l'école judiciaire, on considère
01:11:08 que pour cheminer vers la vérité,
01:11:10 il faut vraiment qu'il y ait
01:11:12 un débat contradictoire, que les gens ne soient pas d'accord,
01:11:14 et que chacun puisse
01:11:16 exprimer son point de vue.
01:11:18 Je veux dire même qu'en matière judiciaire,
01:11:20 le fait de ne pas être d'accord,
01:11:22 le fait de débattre, c'est signe
01:11:24 du fait que la vérité avance.
01:11:26 Et c'est pour ça que je suis assez mal à l'aise
01:11:28 avec cette déclaration,
01:11:30 qui à mon avis est belle,
01:11:32 mais pas très pragmatique.
01:11:34 C'est très bien écrit,
01:11:36 mais ça ne fait pas vraiment avancer le débat.
01:11:38 Voilà.
01:11:40 Claude Aubadier est un peu déconnecté de la réalité,
01:11:42 Christiane Taubira, avec cette déclaration.
01:11:44 On a l'impression qu'il n'y a aucun problème
01:11:46 et qu'on ne voit pas ce qu'on a cherché à résoudre quand on lit son texte.
01:11:48 Je crois que Christine Taubira
01:11:50 est dans son rôle, je crois qu'elle est dans sa
01:11:52 posture, et
01:11:54 ce n'est pas par hasard qu'elle invoque
01:11:56 l'armise en cause du droit du sol.
01:11:58 Le droit du sol, on le sait,
01:12:00 depuis quelques jours,
01:12:02 a déclenché les passions
01:12:04 les plus vives.
01:12:06 Mais ce qu'on peut observer,
01:12:08 c'est justement, encore une fois,
01:12:10 ce clivage idéologique
01:12:12 autour d'une question précise
01:12:14 induite par la loi de migration.
01:12:16 Moi, je me pose deux questions
01:12:18 naïvement.
01:12:20 Est-il tellement inconséquent,
01:12:22 est-il tellement
01:12:24 absurde de demander
01:12:26 à un ressortissant étranger
01:12:28 de manifester
01:12:30 sa volonté
01:12:32 d'être naturalisé
01:12:34 quand il demande
01:12:36 d'être naturalisé, donc d'acquérir
01:12:38 la nationalité française ?
01:12:40 Évidemment non.
01:12:42 Est-il de fait tellement
01:12:44 absurde de demander
01:12:46 à un enfant étranger
01:12:48 né en France
01:12:50 de manifester
01:12:52 sa volonté
01:12:54 d'accéder
01:12:56 à la nationalité française ?
01:12:58 Parce que réfléchissons un peu, il ne faut même pas l'oublier,
01:13:00 et je crois quand même qu'il y a
01:13:02 une partie de la classe politique
01:13:04 qui feint de l'oublier,
01:13:06 ou alors qu'il l'a carrément oublié,
01:13:08 ce qui serait encore plus
01:13:10 dramatique, mais la citoyenneté
01:13:12 c'est rien d'autre que la...
01:13:14 Pardon, la nationalité,
01:13:16 c'est la citoyenneté
01:13:18 manifestée par son
01:13:20 comportement et sa volonté,
01:13:22 la volonté
01:13:24 de devenir
01:13:26 citoyen français.
01:13:28 Alors qu'est-ce que c'est être citoyen français ?
01:13:30 Être citoyen français, je crois qu'en fait
01:13:32 beaucoup de nos compatriotes
01:13:34 menacent de l'oublier.
01:13:36 Être citoyen français, c'est avoir des droits.
01:13:38 Mais être citoyen français,
01:13:40 c'est aussi avoir des devoirs.
01:13:42 Et ça, c'est avoir
01:13:44 le devoir de respecter
01:13:46 l'égalité des droits pour les hommes
01:13:48 et les femmes dans la société française,
01:13:50 c'est le devoir de respecter
01:13:52 le principe de laïcité,
01:13:54 c'est le devoir de respecter
01:13:56 la liberté d'opinion, la liberté de conscience,
01:13:58 c'est le devoir de respecter
01:14:00 les droits des homosexuels
01:14:02 comme ceux des hétérosexuels.
01:14:04 Est-ce qu'il est absurde
01:14:06 de demander à un étranger
01:14:08 qui acquiert la majorité
01:14:10 de manifester sa volonté de devenir
01:14:12 un citoyen français,
01:14:14 c'est-à-dire d'adhérer au pacte
01:14:16 républicain, au pacte universaliste
01:14:18 et aux principes qui font
01:14:20 l'ADN de notre société ?
01:14:22 Richard Habeel, il y a une partie de bon sens dans cette mesure ?
01:14:24 Il y a quand même
01:14:26 une position à géométrie variable.
01:14:28 Il n'y a pas longtemps, on a
01:14:30 suspendu le droit du sol à Mayotte
01:14:32 parce qu'il y avait une subversion
01:14:34 obligatoire et qu'on doit
01:14:36 attendre la même chose en métropole
01:14:38 pour poser le problème.
01:14:40 C'est une question,
01:14:42 la preuve que ce n'est pas une question de droit
01:14:44 puisque quand on a voulu,
01:14:46 on l'a imposé à Mayotte
01:14:48 parce que c'était plus tenable.
01:14:50 Donc tout est une question
01:14:52 de nombre. Comprenez qu'à un moment donné,
01:14:54 tout est acceptable
01:14:56 lorsqu'il n'y a pas une submersion.
01:14:58 Je sais que le mot "submersion" va faire sauter
01:15:00 beaucoup de gens au plafond,
01:15:02 mais quand vous avez 500 ou 600 000
01:15:04 personnes qui rentrent... - Quand on n'a plus les capacités
01:15:06 de toute façon d'accueillir déjà. - On n'a pas les capacités.
01:15:08 C'est un problème mathématique,
01:15:10 comme je disais tout à l'heure à notre collègue.
01:15:12 On a des moyens
01:15:14 et on a
01:15:16 des capacités. On ne peut pas
01:15:18 les dépasser, c'est impossible.
01:15:20 Si on le fait, c'est forcément au détriment
01:15:22 d'autrui. Donc
01:15:24 ce que l'on est en train de faire aujourd'hui,
01:15:26 c'est qu'on est en train de pousser
01:15:28 des Français les uns contre les autres,
01:15:30 parce qu'on enlève aux uns pour donner aux autres.
01:15:32 Moi, je suis pour que
01:15:34 tout le monde soit heureux, pour que tout le monde
01:15:36 gagne des millions, et pour que tout le monde...
01:15:38 - On a ton rêve. - C'est le rêve.
01:15:40 Mais le rêve, le matin,
01:15:42 il disparaît, puis la réalité
01:15:44 qui apparaît. Donc à un moment donné,
01:15:46 il faut être pragmatique,
01:15:48 réaliste et construit.
01:15:50 Aujourd'hui, on a besoin
01:15:52 de faire une adéquation
01:15:54 entre nos moyens
01:15:56 et nos capacités d'absorption.
01:15:58 Et la première des choses, et je le répète,
01:16:00 parce que je l'ai dit depuis le début,
01:16:02 c'est d'intégrer
01:16:04 et de faire vivre
01:16:06 de manière humaniste
01:16:08 et vraiment
01:16:10 minimum ceux qui sont déjà
01:16:12 sur notre territoire, et qu'on peut
01:16:14 voir tous les jours sur les boulevards périphériques
01:16:16 en train de hanter
01:16:18 comme des herbes malheureuses.
01:16:20 Et c'est ça qu'on veut,
01:16:22 c'est ça qu'on veut augmenter.
01:16:24 Alors là, on continue comme ça.
01:16:26 Si on veut régler les problèmes, si on veut que tous ceux
01:16:28 qui sont sur notre territoire puissent vivre
01:16:30 dignement, alors il faut
01:16:32 absolument qu'une loi
01:16:34 limite l'immigration
01:16:36 et permette à tous
01:16:38 ceux qui y vivent d'obtenir
01:16:40 le nécessaire vital.
01:16:42 - On va regarder une dernière citation de Christiane
01:16:44 Taubira qui dit ceci.
01:16:46 "Bien sûr, le chef de l'Etat
01:16:48 peut, pourrait, devrait choisir de ne pas
01:16:50 promulguer cette loi, mais puisqu'il est convaincu
01:16:52 que c'est le bouclier qui nous manquait."
01:16:54 On parlera du Conseil constitutionnel après le
01:16:56 journal, Edouard Lavallée, on imagine assez mal
01:16:58 pour l'instant Emmanuel Macron,
01:17:00 sauf à ce que le Conseil constitutionnel fasse le travail
01:17:02 à sa place, dire "Finalement, après tout
01:17:04 ce qu'on a fait, je ne la promulgue pas."
01:17:06 - Oui, ça m'étonnerait que Christiane Taubira, du haut
01:17:08 de ses 200 ou 300
01:17:10 parrainages à l'élection présidentielle de 2022, fasse
01:17:12 plier le chef de l'Etat. Encore une fois...
01:17:14 - Ou alors elle a une influence qu'on ne lui connaît pas.
01:17:16 - Encore une fois, on en revient au même problème, mais qui sont ces gens
01:17:18 pour parler comme ça, pour donner leur avis ?
01:17:20 Elle s'est heurtée au mur
01:17:22 du scrutin plusieurs fois,
01:17:24 on a vu ce que ça avait donné.
01:17:26 Évidemment, Christiane Taubira, c'est l'égérie, c'est l'idole
01:17:28 de militants d'extrême-gauche, de
01:17:30 3 ou 4 facs parisiennes d'arrondissement de
01:17:32 Paris, qui sont en manque de sensations
01:17:34 fortes et en quête
01:17:36 d'une gourou
01:17:38 en adéquation avec leurs idéaux.
01:17:40 Mais, encore une fois, qui sont-ils ?
01:17:42 Je reviens à la tribune
01:17:44 de 150 artistes signés dans les maps
01:17:46 par Éric Cantona, Jean-Pierre
01:17:48 Darrossin. Aujourd'hui, on voit que
01:17:50 7 Français sur 10 sont pour cette loi
01:17:52 et ça m'étonnerait que
01:17:54 Christiane Taubira va se rétro-pédaler
01:17:56 le chef de l'Etat. - Vincent Lamorinière,
01:17:58 c'est vrai qu'on voit que chacun a aussi envie de son petit
01:18:00 quart d'heure de gloire, que ce soit politique
01:18:02 ou artiste. Aujourd'hui, tout le monde a un avis sur
01:18:04 la loi immigration, entend le faire savoir
01:18:06 et tout le monde donne ses meilleurs conseils politiques
01:18:08 au chef de l'Etat. - C'est vrai
01:18:10 et ce qui
01:18:12 m'étonne, c'est qu'en fait, quand on regarde un peu cette loi,
01:18:14 c'est une loi, je dirais
01:18:16 c'est juste presque une loi cadre
01:18:18 puisque le concret
01:18:20 des mesures que ça va engendrer
01:18:22 n'est pas
01:18:24 mesurable à cette heure-ci. Pourquoi ?
01:18:26 Parce qu'in fine, cette loi
01:18:28 se déresponsabilise sur les autres.
01:18:30 On voit qu'il y a une partie du pouvoir d'appréciation
01:18:32 qui est passé au préfet
01:18:34 qui récupère un pouvoir discrétionnaire
01:18:36 et c'est quelque chose
01:18:38 que les juristes n'aiment pas,
01:18:40 le pouvoir discrétionnaire. On voit
01:18:42 aussi que pour éviter
01:18:44 des régularisations, cette loi
01:18:46 se décharge sur la justice pénale
01:18:48 puisqu'on voit que des gens qui vont être condamnés
01:18:50 n'auront pas droit
01:18:52 d'être renouvelés dans leur situation
01:18:54 et puis on voit aussi que c'est une loi qui se
01:18:56 décharge complètement sur le pouvoir réglementaire
01:18:58 puisque, par exemple
01:19:00 pour le thème de la fixation de la caution
01:19:02 pour les étudiants, on ne sait absolument
01:19:04 pas combien il faudra
01:19:06 donner en caution
01:19:08 si c'est une dizaine d'euros
01:19:10 des centaines d'euros
01:19:12 ou des milliers d'euros. Mais en fait
01:19:14 pour moi c'est une loi qui est en attente
01:19:16 et donc il y a beaucoup de commentaires
01:19:18 sur une infinité de possibles
01:19:20 et c'est vrai que pour ça je trouve que c'est un peu
01:19:22 artificiel.
01:19:24 20 secondes pour terminer.
01:19:26 Oui, moi je crois que la séquence,
01:19:28 la dernière séquence de Madame Taubira
01:19:30 est à rapprocher de la réponse qu'a donnée François Hollande
01:19:32 un journaliste du Monde le 20 décembre.
01:19:34 On lui demande si on est en train
01:19:36 d'assister au retour, à la fin,
01:19:38 au retour du clivage gauche-droite
01:19:40 si c'est la fin du macronisme
01:19:42 et François Hollande répond,
01:19:44 je pense qu'ici on peut lui décerner la médaille d'or
01:19:46 de la mauvaise foi, le retour du clivage
01:19:48 gauche-droite suppose que les grands partis
01:19:50 qui l'ont animé se reconstituent,
01:19:52 que la droite se sépare de l'extrême droite
01:19:54 idéologiquement.
01:19:56 Mais c'est pas ça le problème, Monsieur Hollande.
01:19:58 En fait, si le clivage
01:20:00 des grands partis politiques a explosé,
01:20:02 c'est pas imputable
01:20:04 à la responsabilité de la droite,
01:20:06 c'est lié à l'effondrement de la gauche.
01:20:08 C'est bien parce que
01:20:10 la gauche désunie
01:20:12 n'accorde pas
01:20:14 ses violons, c'est bien parce que la gauche ne sait pas
01:20:16 à quelle sainte doctrine se vouer
01:20:18 que le clivage
01:20:20 idéologique gauche-droite
01:20:22 a bu la tasse.
01:20:24 Donc ici,
01:20:26 la posture
01:20:28 de Madame Taubira est une posture
01:20:30 oppositionnelle,
01:20:32 mais qui n'est évidemment le signe
01:20:34 d'aucune force de proposition
01:20:36 authentique, je crois, pour notre pays.
01:20:38 On va continuer à parler de leur immigration
01:20:40 dans un instant, mais d'abord, on refait le point
01:20:42 sur l'actualité avec Félicité Kindoki.
01:20:44 À Gaza, 129 otages sont toujours
01:20:52 entre les mains du Hamas.
01:20:54 La situation sur leur état reste floue,
01:20:56 certains pourraient avoir été tués
01:20:58 sous les frappes israéliennes.
01:21:00 Pour le moment, aucune confirmation n'a pu être
01:21:02 obtenue auprès des autorités israéliennes
01:21:04 pour pouvoir informer ou rassurer
01:21:06 les familles dans l'attente. Les précisions
01:21:08 de Régine Delfour, notre envoyée spéciale à Tel Aviv.
01:21:10 Depuis le 1er décembre, date
01:21:14 de la fin de la trêve, aucune information
01:21:16 ne filtre sur le sort
01:21:18 des otages. Selon les autorités
01:21:20 israéliennes, 129 otages
01:21:22 morts ou vivants se trouveraient toujours
01:21:24 dans la bande d'à Gaza.
01:21:26 C'est donc l'incertitude qui prédomine.
01:21:28 Les terroristes du Hamas
01:21:30 ne savent même pas où certains otages
01:21:32 auraient été emmenés, puisque
01:21:34 certains ont été enlevés par différentes
01:21:36 factions. Lundi,
01:21:38 le Hamas a diffusé une vidéo
01:21:40 où on voit trois hommes israéliens,
01:21:42 âgés, barbus, assis sur une chaise
01:21:44 avec ce message "Ne nous laissez pas vieillir
01:21:46 ici". Il faut comprendre que c'est
01:21:48 une véritable guerre psychologique
01:21:50 que le Hamas exerce sur Israël
01:21:52 depuis le 7 octobre, comme
01:21:54 le 29 novembre, où ils ont
01:21:56 affirmé que la famille Bibas,
01:21:58 ce bébé de 11 mois, son frère
01:22:00 et sa mère avaient été également
01:22:02 tués sous les bombardements.
01:22:04 A cette heure, l'armée israélienne continue
01:22:06 de vérifier cette information.
01:22:08 Les familles des otages
01:22:10 espèrent que la résolution
01:22:12 de l'ONU, qui a été adoptée
01:22:14 ce vendredi, sera appliquée.
01:22:16 Cette résolution réclame la libération
01:22:18 immédiate et inconditionnelle
01:22:20 de tous les otages.
01:22:22 L'heure est au recueillement à Prague, comme dans
01:22:24 toute la République tchèque. Le pays tout
01:22:26 entier rend hommage aux victimes de la fusillade
01:22:28 à l'université. Minute de silence,
01:22:30 drapeau en berne, et messes,
01:22:32 les cloches ont sonné dans toutes
01:22:34 les églises. Un hommage national
01:22:36 deux jours après qu'un étudiant de 24 ans
01:22:38 a ouvert le feu dans l'université, faisant
01:22:40 en 13 morts la pire attaque de ce type
01:22:42 commise dans ce pays. Toute la
01:22:44 population est encore sous le choc.
01:22:46 "Nous venons d'une très petite ville, près de Prague,
01:22:52 de Louni, et l'un de
01:22:54 nos voisins est mort ici.
01:22:56 C'est très triste.
01:22:58 Pardon."
01:23:00 "C'est une
01:23:02 tragédie qui touche tout le monde, et nous
01:23:04 prions pour toutes les victimes."
01:23:06 "Je suis vraiment triste pour ces personnes
01:23:10 innocentes qui sont mortes ici.
01:23:12 Ça n'était pas de leur faute."
01:23:14 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:23:18 appelle les préfets à la plus grande vigilance.
01:23:20 À l'occasion des fêtes de Noël
01:23:22 et de l'Epiphanie qui se succèderont,
01:23:24 le ministre de l'Intérieur demande
01:23:26 la présence systématique des
01:23:28 forces de l'ordre devant tous les lieux de culte.
01:23:30 La menace terroriste qui continue de peser
01:23:32 est évaluée à un niveau très élevé.
01:23:34 Écoutez Claude Moniquet, spécialiste
01:23:36 terrorisme et renseignement.
01:23:38 "Je pense qu'à l'heure actuelle, au moment
01:23:40 où on parle, la menace principale vient
01:23:42 clairement de la scène djihadiste,
01:23:44 de la scène islamiste radicale,
01:23:46 et qu'elle peut s'articuler autour de
01:23:48 deux courants. Un courant serait
01:23:50 un courant tout à fait endogène, comme le disait
01:23:52 Jean-Michel Fauvergue, celui auquel on est habitués
01:23:54 depuis la fin des attentats
01:23:56 projetés de l'étranger de l'État islamique
01:23:58 en 2015-2017.
01:24:00 Et la deuxième menace, bien sûr, elle vient de l'étranger
01:24:02 et là, effectivement,
01:24:04 ce qui s'est passé au Danemark
01:24:06 et en Allemagne est extrêmement inquiétant
01:24:08 parce que le Hamas, jusqu'à présent, utilisait
01:24:10 l'Europe comme une plateforme de financement et de propagande
01:24:12 et là, c'est la première fois qu'on trouve
01:24:14 une cellule opérationnelle.
01:24:16 C'est peut-être sous l'influence de l'Iran, parce que
01:24:18 jusqu'à présent, en Europe, l'Iran avait beaucoup
01:24:20 utilisé le Hezbollah. Peut-être que maintenant,
01:24:22 l'Iran a un deuxième fer au feu en Europe
01:24:24 ou compte en avoir un, et que ce serait
01:24:26 le Hamas.
01:24:28 Et on termine avec une exposition très rock'n'roll
01:24:30 consacrée à Johnny Hallyday.
01:24:32 L'exposition a ouvert ses portes hier
01:24:34 à Porte de Versailles, à Paris,
01:24:36 et s'étant sur un site de plus de 3000 m2
01:24:38 imaginé en forme de guitare,
01:24:40 immersion dans l'univers de la légende
01:24:42 avec Marine Sabourin.
01:24:46 Cinq guitares, cinq ans de costumes et même
01:24:48 une reconstitution du bureau de
01:24:50 Johnny Hallyday, venu tout droit
01:24:52 de sa villa de Marne à Coquette.
01:24:54 Des pièces inédites dans un
01:24:56 espace immersif, où les spectateurs
01:24:58 sont plongés dans la vie intime du
01:25:00 taulier, dès son enfance parisienne
01:25:02 et notamment dans sa chambre d'adolescent.
01:25:04 Ce qu'il faut en tirer de cette
01:25:06 exposition, c'est qu'on permet
01:25:08 aux gens de rentrer
01:25:10 dans l'intimité de Johnny.
01:25:12 Des choses qu'ils n'ont jamais vues,
01:25:14 de lui,
01:25:16 rentrer dans son bureau,
01:25:18 rentrer dans sa salle de cinéma.
01:25:20 Passée la nostalgie, l'exposition
01:25:22 promène les spectateurs au coeur
01:25:24 d'un itinéraire divisé en douze thèmes,
01:25:26 du cinéma à sa passion pour les Etats-Unis,
01:25:28 en passant par l'amour
01:25:30 et la solitude. Cette exposition
01:25:32 s'adresse aux fans et aussi
01:25:34 aux gens qui ont entendu
01:25:36 Johnny, le connaissent à peine, mais vont
01:25:38 découvrir mille facettes qu'ils ignorent.
01:25:40 Clou du spectacle,
01:25:42 ses entrées en scène légendaires
01:25:44 et ses images de show inégalables.
01:25:46 Il fallait bien ça pour le taulier.
01:25:50 L'exposition-événement doit durer
01:25:52 six mois. Des dizaines de milliers
01:25:54 de visiteurs sont attendus,
01:25:56 preuve que la Johnnymania n'a pas
01:25:58 pris une rie.
01:26:00 Voilà pour l'essentiel
01:26:02 de l'information. Merci à vous, félicité
01:26:04 Kindeke. On va donc maintenant
01:26:06 parler du Conseil constitutionnel
01:26:08 qui a été saisi par le président de la République
01:26:10 lui-même. Le Conseil des Sages a désormais
01:26:12 un mois pour statuer, mais justement
01:26:14 quelles sont les mesures qui pourraient être
01:26:16 détricotées ? Regardez ce reportage,
01:26:18 il est signé Michael Dos Santos.
01:26:20 Quelques minutes avant le vote
01:26:22 de la loi immigration par les sénateurs,
01:26:24 Gérald Darmanin avait annoncé
01:26:26 la couleur. "Des mesures sont
01:26:28 manifestement et clairement contraires
01:26:30 à la Constitution.
01:26:32 Le travail du Conseil
01:26:34 constitutionnel fera son office."
01:26:36 Une trentaine de mesures de la loi immigration
01:26:38 pourraient être censurées par le Conseil
01:26:40 constitutionnel. La première,
01:26:42 celle qui concerne les conditions d'accès aux
01:26:44 prestations sociales comme l'aide au logement
01:26:46 ou encore les allocations familiales.
01:26:48 L'obligation pour des étrangers
01:26:50 extra-communautaires sans travail de résider
01:26:52 en France pendant au moins cinq ans
01:26:54 pourrait s'apparenter à une forme de préférence
01:26:56 nationale et donc à une rupture d'égalité.
01:26:58 Le durcissement du regroupement
01:27:00 familial pourrait également être considéré
01:27:02 par le Conseil des Sages comme contraire
01:27:04 aux principes fondamentaux qui visent
01:27:06 à protéger les familles, qu'elles soient françaises
01:27:08 ou étrangères. En début de semaine,
01:27:10 Elisabeth Born s'était interrogée sur
01:27:12 l'une des nouvelles règles du regroupement familial,
01:27:14 l'obligation pour les proches du demandeur
01:27:16 de maîtriser la langue française.
01:27:18 "Il est prévu que si vous épousez
01:27:20 demain un Canadien ou un Japonais,
01:27:22 il ne peut pas rejoindre la France s'il ne parle pas
01:27:24 bien français. On va interroger le Conseil
01:27:26 constitutionnel." Enfin,
01:27:28 le rétablissement du délit de séjour
01:27:30 irrégulier ou encore les restrictions du droit
01:27:32 du sol pourraient également constituer
01:27:34 des cavaliers législatifs.
01:27:36 Des mesures considérées sans rapport
01:27:38 avec la loi immigration.
01:27:40 "Et devoir l'avoler, il y a quand même une phrase
01:27:42 qui nous a tous interpellés, c'est-à-dire que
01:27:44 Gérald Darmanin est devant le Sénat.
01:27:46 Il veut faire voter sa loi.
01:27:48 Il dit, avant même qu'elle soit votée,
01:27:50 "Manifestement, il y a des mesures
01:27:52 qui sont contraires à la Constitution."
01:27:54 Et j'étais moi-même au Sénat à ce moment-là, je recevais
01:27:56 des messages de personnes qui me disaient "Je ne comprends
01:27:58 pas pourquoi le ministre de l'Intérieur peut dire
01:28:00 aussi franchement qu'on est en train de mentir en disant
01:28:02 "On a une super loi, par contre,
01:28:04 clairement, ce n'est pas constitutionnel."
01:28:06 - Oui, on a rigolé hors antenne, même tous.
01:28:08 - Mais ce n'est pas drôle.
01:28:10 - Il fait passer une loi, ce ne serait pas drôle,
01:28:12 ce n'est pas tragique, tout en sachant
01:28:14 qu'il va devoir la détricoter
01:28:16 quelques heures plus tard ou quelques semaines plus tard.
01:28:18 Et en fait, on se dit
01:28:20 "Est-ce que ce gouvernement a un cap ?
01:28:22 Est-ce que finalement, ils ne sont pas condamnés
01:28:24 à louvoyer comme ça, à faire des accommodements
01:28:26 avec LR, avec le RN, avec un autre parti ?"
01:28:28 Et ça en dit plus,
01:28:30 beaucoup plus, bien sûr,
01:28:32 de la majorité et de ce
01:28:34 simulacre de groupe qu'est devenue
01:28:36 la Macronie, et qu'il a peut-être finalement toujours été,
01:28:38 que du
01:28:40 Conseil constitutionnel lui-même.
01:28:42 Et tout ça est bien symptomatique
01:28:44 d'une Macronie aux abois
01:28:46 qui ne sait plus sur quel pied danser et qui n'a pas de cap.
01:28:48 - Maintenant, on va m'en dire, juste
01:28:50 après cet extrait, Gérald Darmanin continue en disant
01:28:52 qu'eux sont là pour faire de la politique,
01:28:54 qu'ils ne sont pas juristes et donc qu'ils laisseront ça
01:28:56 à des juristes. Alors certes,
01:28:58 d'un autre côté, on se dit aussi, est-ce qu'on peut vraiment
01:29:00 faire de la politique comme si tout était
01:29:02 possible, en oubliant qu'il y a un certain nombre
01:29:04 de règles quand même qui régissent ce pays
01:29:06 et l'État de droit ? - Alors, il y a
01:29:08 des règles, et puis notamment aux échecs, par exemple,
01:29:10 on peut sacrifier une tour ou une pièce pour essayer
01:29:12 d'avoir un échec émat. C'est ce qu'essaye
01:29:14 manifestement de faire Darmanin.
01:29:16 Il exprime aussi une certaine
01:29:18 confiance dans le Conseil constitutionnel
01:29:20 par cette
01:29:22 déclaration. On voit bien
01:29:24 que ça traduit en fait une incapacité
01:29:26 politique,
01:29:28 un pragmatisme juridique,
01:29:30 ça c'est clair, mais aussi
01:29:32 une confiance dans la régulation
01:29:34 des institutions et du processus
01:29:36 législatif par le Conseil
01:29:38 constitutionnel qui fort
01:29:40 probablement va sanctionner
01:29:42 et censurer une partie de la loi.
01:29:44 - On va regarder justement la réaction de
01:29:46 Bruno Rotailleau, le patron des Républicains
01:29:48 au Sénat, qui dit ceci au moment
01:29:50 où le Président de la République l'a annoncé.
01:29:52 "Saisie immédiate du Conseil constitutionnel par le Président
01:29:54 de la République, annonce par la Première ministre
01:29:56 et le porte-parole du gouvernement d'un
01:29:58 retour sur certaines mesures pourtant votées.
01:30:00 Tout semble indiquer qu'Emmanuel Macron a donné
01:30:02 pour consigne de tout faire pour que la loi immigration
01:30:04 ne soit pas appliquée. Si c'est le cas,
01:30:06 ce serait un abus d'autorité inacceptable.
01:30:08 Nous passerions alors d'une crise politique à un grave
01:30:10 problème démocratique. Je demande au Président
01:30:12 de la République de ne pas outrepasser sa fonction.
01:30:14 Emmanuel Macron doit respecter la séparation
01:30:16 des pouvoirs et le choix des parlementaires
01:30:18 qui ont exprimé la volonté du
01:30:20 peuple français. Richard Habibol,
01:30:22 c'est vrai que là, on a d'un côté un Président de la République
01:30:24 qui dit au Conseil constitutionnel, ça serait
01:30:26 pas mal de censurer, de l'autre côté, la droite,
01:30:28 Eric Fauty dit la même chose, surtout il ne faut pas censurer.
01:30:30 Franchement, cette loi immigration, elle devient compliquée.
01:30:32 C'est du jamais vu, même dans le
01:30:34 pire moment de la Quatrième République, on n'a pas vu ça.
01:30:36 Parce que là, il y a une volonté de
01:30:38 perversion des institutions.
01:30:40 Parce que contrairement à ce
01:30:42 que vous dites, la Commission des lois, elle est là
01:30:44 normalement pour vérifier qu'une loi
01:30:46 qu'on propose... - Oui, normalement, ce travail est fait avant.
01:30:48 - Voilà, le travail est quand même fait avant,
01:30:50 alors que là, on a l'impression qu'il est fait
01:30:52 exactement pour le contraire, pour
01:30:54 être cassé. Donc, ça, c'est
01:30:56 déjà le problème. Mais moi, ce que je trouve
01:30:58 le plus grave dans cette situation,
01:31:00 c'est que le pouvoir
01:31:02 de...
01:31:04 le pouvoir législatif
01:31:06 est en train de se restreindre de manière
01:31:08 en peu de chagrin. C'est-à-dire que
01:31:10 déjà, le pouvoir législatif
01:31:12 n'était pas si séparé de l'exécutif,
01:31:14 puisque c'est l'exécutif qui fixe
01:31:16 l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.
01:31:18 Donc, déjà, la séparation des pouvoirs,
01:31:20 en France, sans compter
01:31:22 du pouvoir judiciaire, qui n'est même pas un pouvoir,
01:31:24 mais qui est une autorité judiciaire,
01:31:26 et donc, déjà,
01:31:28 l'Assemblée nationale
01:31:30 est assez contrainte.
01:31:32 Alors, maintenant, tout ce qui
01:31:34 va voter l'Assemblée nationale,
01:31:36 on va faire des astuces pour
01:31:38 les faire passer par l'Assemblée nationale
01:31:40 et les casser ensuite par le pouvoir judiciaire.
01:31:42 Moi, ce que j'aimerais savoir, c'est sur
01:31:44 quels critères le Conseil
01:31:46 constitutionnel pourra casser.
01:31:48 Sur les critères que je viens de voir,
01:31:50 le droit du sol, il l'a accepté pour Mayotte.
01:31:52 Il va pas l'accepter là.
01:31:54 Bon, ça serait très étrange.
01:31:56 L'égalité
01:31:58 devant le droit.
01:32:00 Personne n'est devant l'égalité
01:32:02 devant le droit. Quand vous êtes jugé
01:32:04 par la Cour d'appel d'Aix-en-Provence
01:32:06 ou la Cour d'appel de Versailles, vous n'êtes pas jugé
01:32:08 de la même manière que devant la Cour d'appel
01:32:10 de Bobigny. Donc,
01:32:12 personne est égal
01:32:14 devant le droit. C'est faux.
01:32:16 C'est une illusion d'optique.
01:32:18 Parce que d'abord, le juge a
01:32:20 une sensibilité particulière.
01:32:24 C'est le juge qui va vous juger.
01:32:26 Quand on voit, par exemple,
01:32:28 que devant un juge,
01:32:32 le juge,
01:32:34 les juges ont son âme et conscience,
01:32:36 comme on dit.
01:32:38 Et avant, on avait des barèmes
01:32:40 avec une peine minimum et une peine maximum.
01:32:42 Aujourd'hui, il n'y a plus qu'une peine maximum.
01:32:44 C'est-à-dire qu'on donne aux juges
01:32:46 quasiment un pouvoir législatif
01:32:48 puisqu'il peut, pour un même délit,
01:32:50 donner entre zéro
01:32:52 et dix ans.
01:32:54 C'est invraisemblable.
01:32:56 Aux Etats-Unis et dans le monde anglo-saxon,
01:32:58 il y a des abattants,
01:33:00 il y a des règles pour faire en sorte
01:33:02 qu'on juge dans une certaine norme.
01:33:04 En France, on a supprimé ces normes.
01:33:06 On donne un pouvoir quasi-législatif
01:33:08 aux juges. Et maintenant,
01:33:10 chaque fois qu'on voudra faire
01:33:12 des entourloupes législatives,
01:33:14 on va au Conseil constitutionnel
01:33:16 ou au Conseil d'État.
01:33:18 Ce n'est pas l'ordre normal de nos institutions.
01:33:20 - Claude Obadiah, ce qu'on voit quand même,
01:33:22 c'est que là, on a clairement
01:33:24 deux volontés distinctes.
01:33:26 Mais si le Conseil constitutionnel venait
01:33:28 à censurer certaines mesures,
01:33:30 certes, ça peut être l'échec du gouvernement,
01:33:32 mais aussi l'échec de la droite qui dit que c'est son texte.
01:33:34 Et comme vous le rappeliez,
01:33:36 normalement, en amont à la Commission des lois
01:33:38 qui travaille le texte, les parlementaires sont censés s'assurer
01:33:40 que dans le texte, ce sont des dispositions
01:33:42 qui sont conformes à la Constitution.
01:33:44 Sinon, on va tous faire des lois qui disent tout et n'importe quoi.
01:33:46 Ça ferait un bel effet d'annonce. Elles ne seront jamais appliquées.
01:33:48 - Oui, la situation est très complexe.
01:33:50 Je ne suis pas sûr que si certains
01:33:52 articles de la loi étaient retoqués,
01:33:54 ça se retournerait immédiatement, forcément,
01:33:56 vous venez de le dire,
01:33:58 contre le gouvernement. Moi, je crois qu'il y a deux sujets
01:34:00 immédiats dans cette affaire
01:34:02 et un sujet média.
01:34:04 Le sujet immédiat, il a été évoqué.
01:34:06 C'est la tension, pour ne pas dire le conflit,
01:34:08 entre deux principes.
01:34:10 Le principe démocratique, qui veut que l'Assemblée
01:34:12 soit souveraine, et le principe
01:34:14 de l'État de droit, le principe constitutionnel,
01:34:16 qui ouvre la possibilité de la saisine
01:34:18 du conseil constitutionnel
01:34:20 pour, évidemment, évaluer
01:34:22 la constitutionnalité
01:34:24 de tel ou tel article
01:34:26 de la loi. Donc ça, c'est un vrai sujet.
01:34:28 Le deuxième
01:34:30 sujet, me semble-t-il,
01:34:32 induit par cette affaire,
01:34:34 c'est, évidemment,
01:34:36 je le disais tout à l'heure, c'est l'extrême
01:34:38 fragilité de la
01:34:40 majorité présidentielle.
01:34:42 Si la majorité présidentielle
01:34:44 n'avait pas,
01:34:46 comment dire, favorisé la
01:34:48 droitisation du projet
01:34:50 de loi,
01:34:52 il n'aurait pas pu être
01:34:54 adopté et le
01:34:56 chef de l'État aurait été obligé
01:34:58 d'appliquer le 49-3.
01:35:00 Donc, il a voulu
01:35:02 échapper au 49-3. Pour cette raison-là,
01:35:04 il a laissé
01:35:06 se droitiser
01:35:08 ce projet de façon à ce qu'il
01:35:10 puisse être enterréné par
01:35:12 l'Assemblée nationale.
01:35:14 En revanche,
01:35:16 si vous voulez, ça c'est, si vous voulez,
01:35:18 les deux sujets immédiats.
01:35:20 Il y a un sujet médiatique, quand même.
01:35:22 Alors, c'est peut-être pas temps
01:35:24 d'en parler ici, ce soir,
01:35:26 à ce moment-là de ce plateau.
01:35:28 Mais, si vous voulez,
01:35:30 si le Conseil
01:35:32 constitutionnel rejetait
01:35:34 certaines des dispositions
01:35:36 prévues par la loi,
01:35:38 reste tout de même
01:35:40 à déterminer
01:35:42 alors par quels moyens
01:35:44 juridiques, par quels moyens
01:35:46 législatifs, on pourra
01:35:48 prendre en charge les problèmes
01:35:50 que connaît la France aujourd'hui.
01:35:52 C'est la menace du séparatisme,
01:35:54 c'est les difficultés
01:35:56 d'intégration. Donc,
01:35:58 pour toutes ces raisons-là,
01:36:00 on peut évidemment,
01:36:02 comment dire, invoquer les principes humanistes
01:36:04 et les principes universalistes auxquels
01:36:06 nous sommes attachés pour
01:36:08 adopter une attitude critique vis-à-vis
01:36:10 de certains de ces articles, mais restent quand même
01:36:12 des problèmes de fond que cette loi
01:36:14 se donne pour objet
01:36:16 de prendre en charge,
01:36:18 sinon, évidemment, de les solutionner
01:36:20 de la façon la plus satisfaisante
01:36:22 pour tous les Français.
01:36:24 Un mot, Richard Abitbol.
01:36:26 On est face aux problèmes judiciaires
01:36:28 en France depuis longtemps, parce qu'on a
01:36:30 une politisation des
01:36:32 juges, etc. Moi, je veux bien
01:36:34 que, finalement, les juges
01:36:36 aient leur propre idéologie.
01:36:38 Mais à ce moment-là, il faut changer de système
01:36:40 et faire élire les juges. Parce qu'on ne peut
01:36:42 pas avoir des juges qui sont
01:36:44 d'une tendance politique,
01:36:46 mais qui n'ont jamais été élus
01:36:48 pour cela. Donc, c'est pas possible.
01:36:50 - Edouard Lavolais, si on voit bien
01:36:52 que la bataille politique continue,
01:36:54 en revanche, les Républicains sont satisfaits
01:36:56 de dire "notre texte est adopté",
01:36:58 si non seulement il est censuré,
01:37:00 ça peut être une bonne manœuvre
01:37:02 pour le gouvernement,
01:37:04 et surtout, ça veut dire
01:37:06 qu'après nous avoir rabâché, qu'ils ont travaillé
01:37:08 avec sérieux, il y avait quand même un gros trou
01:37:10 dans la raquette. - Est-ce que c'est le grand retour
01:37:12 des Républicains en tant que partis
01:37:14 de gouvernement ? On ne sait pas.
01:37:16 Mais ce qui va être intéressant de voir
01:37:18 dans les prochains jours, c'est est-ce que le texte
01:37:20 va être retoqué, oui ou non ? Si il est retoqué,
01:37:22 les Républicains, le RN, pourront crier
01:37:24 au scandale démocratique, et ils n'auront peut-être pas tort
01:37:26 sur le fond, mais ça montre,
01:37:28 comme je disais, ça montre aussi,
01:37:30 vous l'avez dit, tout ça aurait dû être réglé
01:37:32 en commission mixte paritaire. Finalement,
01:37:34 ça montre tout l'amateurisme du gouvernement
01:37:36 qui est incapable de prendre des décisions
01:37:38 fermes, de trancher là où il faut,
01:37:40 et c'est les Français
01:37:42 qui en pâtissent au final
01:37:44 de ces décisions pas prises.
01:37:46 - Vincent Lamandière, est-ce qu'il fallait
01:37:48 s'y attendre quand ces dents
01:37:50 s'y vitent et tout,
01:37:52 aux Républicains, le gouvernement puisse avoir
01:37:54 une idée derrière la tête en se disant, après tout,
01:37:56 rien ne coûte de tout s'aider maintenant
01:37:58 si on a la garantie que derrière,
01:38:00 certaines choses vont être censurées ?
01:38:02 - Je pense qu'ils l'ont sûrement
01:38:04 anticipé, les gens d'extrême droite
01:38:06 ou de la droite un peu dure l'ont sûrement
01:38:08 anticipé, mais je pense qu'ils se
01:38:10 réjouissent pour l'instant des avancées
01:38:12 et de ce qu'ils qualifient
01:38:14 eux-mêmes, pour eux-mêmes,
01:38:16 et c'est leur point de vue de victoire.
01:38:18 - Merci à tous les quatre,
01:38:20 Claude Aubadia, Vincent Lamandière, Richard Habeetbol,
01:38:22 Edouard Lavollée d'avoir été les invités de SoirInfo.
01:38:24 Merci, félicité Kindo Kidn' d'avoir accompagné
01:38:26 pour les journaux. Tout de suite, c'est
01:38:28 l'édition de la nuit avec Mickaël Dorian.
01:38:30 [Musique]

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