L'actrice Judith Godrèche en larmes hier soir sur le plateau de "Quelle époque" sur France 2, face à Léa Salamé, en évoquant sa relation d'emprise avec le réalisateur Benoît Jacquot, avec qui elle était en couple à l’âge de 14 ans. Cela fait plusieurs fois, ces derniers jours qu'elle évoque cette relation, sur le plateau de Quotidien, sur France Inter ou en presse écrite.
Dans un entretien au magazine Elle, l’actrice et réalisatrice Judith Godrèche était revenue sur une relation sous emprise avec le cinéaste Benoît Jacquot au mitan des années 80. Il lui aura fallu se voir à travers sa propre fille, désormais adolescente, pour arriver à poser des mots sur cette emprise qu’elle a subie dans sa jeunesse :
"J’étais une jeune fille très solitaire, très idéaliste. Je vivais à travers les livres, ma mère est partie de la maison quand j’avais 9 ans, j’ai été élevée par un homme seul, j’étais vulnérable malgré une certaine maturité."
Benoît Jacquot lui a donné son premier grand rôle dans le film les Mendiants tourné en 1986 alors qu’elle n’a que 14 ans. Elle se souvient de ce dîner au festival de Locarno avec celui qu’elle nomme toujours comme son «compagnon».
"Je me suis retrouvée très très jeune avec un homme bien plus vieux que moi. Dans le fond, j’étais cette muse, cette égérie. Il valorisait en moi la jeune fille qui écrivait des poèmes, la jeune fille passionnée. J’incarnais un certain type de jeune femme pour lui. Comme j’ai grandi avec lui dans le cinéma et en incarnant ces rôles-là, je crois que mon identité s’est construite et je ne savais même plus si j’avais le droit d’être autre chose que cette femme enfant, cet enfant femme, cette muse."
Elle a 15 ans, on lui sert du vin, elle tombe «raide morte sur la table». Elle s’indigne : «Je me demande, avec le recul, si les adultes s’interrogeaient : «Il y a un problème, elle est trop petite, qu’est-ce qu’elle fait là ?» Je n’avais aucune idée de ce que disait la loi, j’ai arrêté l’école à 15 ans, les histoires qu’on lit, les films qu’on voit, tout valorisait cette image de lolita, de baby doll.»
Dans un entretien au magazine Elle, l’actrice et réalisatrice Judith Godrèche était revenue sur une relation sous emprise avec le cinéaste Benoît Jacquot au mitan des années 80. Il lui aura fallu se voir à travers sa propre fille, désormais adolescente, pour arriver à poser des mots sur cette emprise qu’elle a subie dans sa jeunesse :
"J’étais une jeune fille très solitaire, très idéaliste. Je vivais à travers les livres, ma mère est partie de la maison quand j’avais 9 ans, j’ai été élevée par un homme seul, j’étais vulnérable malgré une certaine maturité."
Benoît Jacquot lui a donné son premier grand rôle dans le film les Mendiants tourné en 1986 alors qu’elle n’a que 14 ans. Elle se souvient de ce dîner au festival de Locarno avec celui qu’elle nomme toujours comme son «compagnon».
"Je me suis retrouvée très très jeune avec un homme bien plus vieux que moi. Dans le fond, j’étais cette muse, cette égérie. Il valorisait en moi la jeune fille qui écrivait des poèmes, la jeune fille passionnée. J’incarnais un certain type de jeune femme pour lui. Comme j’ai grandi avec lui dans le cinéma et en incarnant ces rôles-là, je crois que mon identité s’est construite et je ne savais même plus si j’avais le droit d’être autre chose que cette femme enfant, cet enfant femme, cette muse."
Elle a 15 ans, on lui sert du vin, elle tombe «raide morte sur la table». Elle s’indigne : «Je me demande, avec le recul, si les adultes s’interrogeaient : «Il y a un problème, elle est trop petite, qu’est-ce qu’elle fait là ?» Je n’avais aucune idée de ce que disait la loi, j’ai arrêté l’école à 15 ans, les histoires qu’on lit, les films qu’on voit, tout valorisait cette image de lolita, de baby doll.»
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00:00 - Et même les journalistes qui vous interviewaient à la sortie des films avec Benoît Jacot,
00:03 tout le monde savait que vous viviez avec lui, ça ne suscitait rien.
00:06 On a retrouvé cette image-là de vous, adolescente, enfant, vraiment un enfant,
00:12 où vous présentez le film avec Benoît Jacot.
00:15 - C'est un film qui raconte l'histoire du passage difficile entre l'âge d'adolescente
00:20 et puis presque l'âge de femme.
00:21 - Pas tout à fait l'âge de femme, quand même.
00:24 - Oui, c'est encore une enfant, quand même. C'est une enfant adolescente, elle passe au stade d'adolescente femme.
00:31 - Parce qu'il y a trois hommes en trois jours qui se succèdent dans sa vie d'une manière très précipitée,
00:37 on dirait, pour le temps qu'il racontait.
00:39 - Oui, c'est vrai qu'elle vit en trois jours ce que d'autres vivent en un an, deux ans, trois ans.
00:44 - C'est vous qui avez fait débuter Judith ?
00:46 - Oui, je crois, oui.
00:49 - Elle était encore à ce moment-là une enfant, mais elle avait 14 ans.
00:51 - Elle avait 14 ans, oui.
00:52 - C'est toujours pareil, j'avais vu des dizaines de postulantes pour le rôle que je cherchais,
00:58 puis je l'ai vu arriver, c'était complètement évident, tout d'un coup, je ne crois pas, je me suis trompé.
01:02 - Ça vous émeut de vous revoir gamine ?
01:05 - Oui, bien, salut.
01:16 - Ça doit remuer deux, trois bricoles, on va dire.
01:19 - Vous n'aviez pas vu ces images ?
01:21 - Non, non, si, si, je les ai revues.
01:23 - Est-ce que vous pouvez apprendre à Miss France à pleurer, elle ne sait pas faire.
01:27 - Même si je ne sais pas.
01:29 C'est très particulier, je crois que c'est la première fois de ma vie que je pleure à la télévision,
01:40 mais c'est fait, je peux faire un vœu, remarque.
01:42 - Oui.
01:43 - Non, c'est très particulier parce que forcément, j'ai revu ces images, mais que très, très, très, très récemment.
01:49 D'ailleurs, la première fois que j'ai revu ces images, je crois que c'était Arte qui me les a envoyées.
01:55 Et dans le fond, vous voyez, c'est à travers, justement, la promotion de cette série,
01:59 à travers les femmes que je rencontre, à travers la génération même de ma fille,
02:03 la génération de Alma Struve qui joue mon rôle enfant dans la série,
02:09 qu'à travers elles et ce qu'elles perçoivent et ce qu'elles comprennent,
02:14 et aussi leur perception du consentement, que dans le fond, quand je me regarde,
02:18 il y a une forme de prise de conscience qui m'émeut.
02:20 C'est vrai que c'est des images que je n'ai pas regardées depuis que je suis toute petite,
02:25 auxquelles je n'ai même pas pensé.
02:27 C'était tellement, tellement, tellement enfoui en moi.
02:29 C'est quelque chose auquel...
02:31 Et même quand j'ai écrit cette série, j'ai écrit cette enfance de façon très matter of fact.
02:37 Enfin voilà, je raconte une histoire dans les faits.
02:39 Il n'y a pas particulièrement de pathos, il n'y a pas de...
02:42 Je n'en ai pas rajouté en émotion, il n'y a pas... Voilà.
02:45 Et maintenant, et dans ce parcours de promotion, dans le fond,
02:49 c'est assez violent et assez particulier ce que je suis en train de vivre.
02:52 Comme vous le voyez, j'ai du mal à contrôler mes émotions et malheureusement...
02:58 Enfin malheureusement, voilà, ce n'est pas malheureusement, il faut passer par là.