Nicolas Peyrac Et mon Père
Transcript
00:00 Quand vous dansiez en ce temps-là, pas besoin de pédale ouah ouah, c'était pas la bossa nova, mais ça remuait bien déjà.
00:12 Les caves étaient profondes et la ronde ne s'arrêtait pas. Un vieux piano, basse, stringue et les dingues tournoyaient déjà.
00:22 Et Juliette avait encore son nez, Aragon n'était pas un minet, sa retraite était déjà bien engagée.
00:30 Au café de fleurs il y avait déjà des folles et mon père venait de débarquer, il hantait déjà les boutiquiers.
00:38 Dans sa chambre on croquait du café, il ignorait qu'un jour j'en parlerais.
00:44 Quand vous flirtiez en ce temps-là, vous vous touchiez du bout des doigts, la pilule n'exhaustait pas, fallait pas jouer à ces jeux-là.
00:55 Vous vous disiez "je t'aime" parfois même, vous faisiez l'amour. Aujourd'hui deux salades, trois tyranées, c'est l'affaire qui court.
01:06 L'oncle Adolphe s'était déjà flingué, son Eva l'avait accompagnée, des fois qu'il aurait voulu draguer.
01:14 Qui sait si là-haut il n'y a pas des folles et mon père allait bientôt planter cette graine qui allait lui donner.
01:21 Ce débile qui essaie de chanter, il ignorait que viendraient mes cadets.
01:28 Quand vous chantiez en ce temps-là, l'argent ne faisait pas la loi, les hits-parades n'existaient pas, du moins ils n'étaient pas de bois.
01:38 Tu mettais des semaines et des semaines, parfois des années, si t'avais pas de tripes, ta boutique tu pouvais la fermer.
01:49 Et traîner avait mis des années, Brassens commençait à en baver, Hebeco a stické son clavier.
01:56 M. Brel ne parlait pas encore des folles et mon père venait de débarquer.
02:01 Là où restait quelque humanité, là où les gens savent encore parler de l'avenir, même s'ils sont fatigués.
02:11 Et Juliette avait encore son nez, Aragon n'était pas un minet, sa retraite était déjà bien engagée.
02:19 Au café de fleurs, y'avait déjà des folles et mon père venait de débarquer. Il emmenait déjà les boutiquiers, dans sa chambre on croquait du café.
02:29 Il ignorait qu'un jour j'en parlerais.
02:34 (Bravo à Juliette)