JO 2024 : L’UFC-Que choisir déplore l’envolée des prix des hôtels parisiens

  • l’année dernière

Chaque jour, Lénaïg Monier et ses invités font un point complet sur l'actualité.
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00:00 Europe 1 vous souhaite de très belles fêtes.
00:04 Europe 1 Treasure, nous sommes en direct avec Lénaïque Meunier pour Europe 1 Treasure et nous attendons vos témoignages, vos questions, 0180.39.21.
00:14 Et Yamathia, parce qu'on va parler des Jeux Olympiques, parce que plus on se rapproche de l'échéance et plus il semble clair que les prix des logements pendant la période vont exploser.
00:22 L'association de consommateurs UFC Que Choisir a publié une enquête sur les prix dans les hôtels parisiens pour la période de la cérémonie d'ouverture.
00:30 Les hausses de tarifs, vous allez l'entendre, sont assez faramineuses et on va détailler ceci avec vous Arnaud Deblot. Bonjour.
00:36 Bonjour.
00:37 Rédacteur en chef de l'UFC Que Choisir, d'abord vous avez mené cette enquête comment, sur combien d'établissements, pour qu'on sache bien, à Paris ?
00:43 Alors en fait on s'est concentré sur 80 établissements qui sont situés à proximité de la Seine.
00:48 Pourquoi la Seine ? Parce que c'est là où va avoir lieu la cérémonie d'ouverture et il fallait bien trouver un angle.
00:54 Nous avons choisi de relever les tarifs pour la nuit du 26 au 27 juillet.
00:58 Le 26 juillet étant la date d'ouverture des JO et nous avons donc ciblé 80 établissements qui sont de toutes catégories confondues.
01:05 Néanmoins dans notre sélection il y a une majorité d'hôtels 3 et 4 étoiles.
01:09 Ce n'est pas étonnant puisque nous sommes dans l'hyper-centre de Paris, là où il y a les hôtels quand même les plus prestigieux.
01:13 Alors une chambre classique pendant une période classique et une chambre pendant cet événement mondial, ça s'est multiplié par combien par exemple ?
01:21 Une chambre double, une unité ?
01:24 Pour pouvoir évaluer la hausse pour ce soir-là, pour le soir de la cérémonie d'ouverture, nous avons relevé les tarifs pour 15 jours avant,
01:32 c'est-à-dire pour la nuit du 12 au 13 juillet.
01:34 Et là effectivement on n'a pas été déçus du voyage puisque la chambre a plus que triplé.
01:39 Le prix de la chambre a été multiplié par 3,26 très exactement.
01:44 Et en fait une chambre moyenne dans la nuit du 12 au 13 juillet revenait à 317 euros.
01:48 Et là dans le soir du 26 juillet elle était facturée 1093 euros, ce qui fait à peu près plus de 220 euros d'augmentation par rapport aux tarifs pratiqués 15 jours auparavant.
02:01 Alors est-ce qu'il y a des précédents dans d'autres gros événements où les prix ont explosé ?
02:05 Parce que là on a l'impression que la proportion est faramineuse, je le disais, mais est-ce que ça a déjà existé auparavant ?
02:10 Alors si on reste sur les Jeux Olympiques, un certain nombre de professionnels de l'hôtellerie qui ont réagi à notre enquête nous disent que ça a été la même chose à Londres, à Tokyo, à Pékin, etc.
02:19 qu'à chaque fois qu'il y a eu des Jeux Olympiques, le prix des hôtels a flambé.
02:22 Ça, ça n'engage qu'eux.
02:23 Nous ce que nous pouvons dire c'est que nous avons déjà mené dans le passé des études de prix, des évolutions de prix hôteliers lors de grands événements.
02:30 Par exemple, lors du Championnat d'Europe des Nations de foot en 2016, nous avions fait à peu près la même manipulation.
02:35 Nous avions constaté des hausses très très différentes selon les villes, puisqu'il y avait plusieurs villes,
02:40 puisque les matchs étaient répartis sur à peu près une dizaine de villes.
02:43 Et effectivement, il y avait eu des hausses qui étaient de modérées à importantes, mais jamais dans ces proportions-là.
02:50 Et puis ici, on remonte très très loin en arrière, une année qui parlera beaucoup aux amoureux du foot, l'année 1998,
02:56 où nous avions accueilli la Coupe du Monde de football, où nous avions été aussi champions du monde.
03:01 Nous avions déjà mené ce type d'enquête, et là encore, nous avions constaté des hausses,
03:06 mais des hausses qui n'étaient pas dans les proportions que de celles que l'on constate à l'occasion des JO de Paris.
03:11 Sachant que là, effectivement, on est sur deux semaines d'épreuve, alors que pour une Coupe du Monde, c'est pratiquement un mois.
03:16 Donc le taux de remplissage doit s'effilocher sur quasiment un mois.
03:19 Ce qu'on constatait, c'est que dans les villes qui avaient un parc hôtelier assez maigre, comme à Lens par exemple, qui accueillait des matchs,
03:25 et bien là, les hausses étaient beaucoup plus importantes que les villes qui avaient un parc hôtelier beaucoup plus important.
03:29 - Alors, puisque c'est le cas déjà dans l'histoire, pourquoi est-ce qu'on s'offusque ?
03:34 - On s'offusque parce que c'est toujours effectivement un peu gênant de voir qu'on profite d'événements de cette automne.
03:39 - Ils travaillent les hôteliers, hein, effectivement. - Bien sûr, il n'y a aucun souci.
03:41 - Il y a des employés, il y a des... - Et là, on n'est pas du tout, comment dire, contre le fait qu'il faut qu'ils profitent effectivement de l'événement.
03:46 Ce sont des entreprises qui n'ont rien de philanthropique, une entreprise doit gagner de l'argent,
03:51 et là c'est vrai que la hausse peut paraître un peu apportante, cela étant, il faut le rappeler,
03:55 il n'y a rien d'illégal là-dedans, les prix sont totalement libres en France, enfin totalement,
03:59 il y a certains prix réglementés encore, comme par exemple ceux des taxis,
04:02 mais pour ce qui est de l'hôtellerie, les prix sont libres, la seule obligation qui s'impose à l'hôtelier,
04:07 c'est d'être loyal, d'être transparent dans la communication de ses tarifs, mais oui, c'est libre.
04:12 Maintenant, d'un point de vue moral, est-ce que, comment dire, on peut autant, entre guillemets,
04:16 matraquer le consommateur, et qui plus est, un touriste qui risque de venir peut-être pour certains qu'une ou deux fois en France,
04:22 et ce qui donnera une image peut-être un peu négative du pays, voilà,
04:26 est-ce qu'on peut matraquer autant, autant abuser dans ces augmentations,
04:30 que ce qu'on risque de constater pendant les Jeux Olympiques ?
04:32 - Olivia Grégoire, qui est ministre déléguée au tourisme, dit qu'il faut simplement vérifier que les touristes en aient pour leur argent,
04:37 donc là effectivement, avec une telle cérémonie, une telle épreuve, les épreuves olympiques,
04:41 on peut imaginer que les touristes qui peuvent se payer un hôtel à 1000 euros la nuit,
04:46 ma foi, on le budget pour ça. On va écouter Isabelle, qui nous appelle du Mans.
04:50 Alors vous, géographiquement, vous n'êtes pas très très loin de Paris,
04:53 est-ce que ça douche un petit peu vos espoirs de vous loger, quand vous entendez ces tarifs-là,
04:57 ou est-ce que vous vous êtes déjà débrouillés, parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont anticipé ?
05:00 - Bonjour, on est bien placés parce qu'on est à deux heures de Paris.
05:08 Je m'étais pré-inscrite sur le site de Paris 24 pour faire partie des sélections pour avoir des places.
05:19 Donc j'ai été sélectionnée le troisième jour, je n'ai pas eu de place.
05:24 Non, on avait la possibilité d'en avoir 30. Moi j'avais tout réservé mon planning,
05:31 j'avais fait mes prêts d'achat pour les Jeux d'Equipe.
05:37 Les épreuves équestres, et aucune place n'a jamais été mise à la disposition des acheteurs.
05:45 Ça, pour la première sélection, j'ai été sélectionnée pour la deuxième sélection,
05:50 c'était plus 30 places, c'était 5 places. Aucune place n'a jamais été mise à la disposition des...
05:56 - Mais Isabelle, si vous aviez eu des places, est-ce que vous auriez eu un budget consacré à l'hébergement ?
06:02 - J'avais consacré mon budget pour ces places. Vous avez vu le prix des places pour participer aux épreuves ?
06:12 - Oui, on en parle avec Arnaud Deblon. - Voilà, c'est spectaculairement cher.
06:16 Je n'ai pas eu d'autre moyen que d'envisager de dormir dans ma voiture.
06:21 - L'enveloppe, elle était de combien, si je peux me permettre ?
06:24 - Eh bien, j'avais des places à 380 euros pièce.
06:27 - Et pour vous loger, vous auriez été prête à mettre combien ?
06:31 - Pour l'instant, je n'avais aucune place. Pour me loger, j'étais prête à casser ma tiernière,
06:36 mais pas aller au-delà de 500 euros, c'était complètement fou.
06:41 Je pensais trouver à dormir avec quelque chose, une enveloppe...
06:45 - D'un peu plus raisonnable, après, il n'y a pas que Paris intramuros, j'imagine.
06:49 On peut, Arnaud Deblon, se loger un petit peu à l'extérieur ?
06:52 - Je m'étais même renseignée sur Versailles.
06:55 Le jour où ils ont parlé des épreuves à Versailles, même les AirBnB ont explosé.
07:02 - Alors justement, c'est une bonne question que vous soulevez,
07:06 parce que le fait que les particuliers quittent Paris-Arnaud Deblon
07:09 et mettent leur logement en location, forcément, là aussi, ça provoque une surenchère avec les priloteries.
07:13 - C'est exactement ça, il y a une surenchère.
07:15 On a vu que les plateformes de location, entre particuliers,
07:18 pratiquaient des prix qui étaient totalement prohibitifs.
07:21 On peut se dire qu'il y a eu une sorte de courche à l'échalote, de surenchère,
07:24 comme vous le dites, de la part des hôteliers, qui se sont dit
07:27 "Puisque les tarifs sont très élevés pour les locations,
07:30 notamment passées par la plateforme, la célèbre plateforme AirBnB,
07:33 pourquoi pas nous ?"
07:34 Et petit à petit, finalement, on a vu les prix qui,
07:37 comme si ils grimpaient un peu par effet cliquet.
07:40 Et heureusement, aujourd'hui, cette inflation semble s'être arrêtée.
07:44 Les prix se sont stabilisés, que ce soit du côté des plateformes de location,
07:47 comme pour les hôtels.
07:49 Les hôteliers nous disent que, pour le moment,
07:51 c'est effectivement des tarifs qui semblent élevés,
07:53 mais qu'il est très très possible qu'au fil des semaines, les tarifs baissent,
07:56 ce qui ne sera sans doute pas le cas, en tout cas,
07:58 pour les plateformes de location, entre particuliers.
08:00 - Et au final, finalement, c'est peut-être pas plus mal
08:03 que l'hôtellerie se tire les prix par le haut,
08:06 alors non pas forcément pour ceux qui veulent se loger,
08:09 mais parce qu'effectivement, c'est un peu plus vertueux que les AirBnB,
08:12 où là, tout Paris va quitter son logement
08:15 et puis se faire un petit magot, les plateformes.
08:17 - Voilà, le seul problème, c'est qu'effectivement,
08:19 comme je le disais tout à l'heure,
08:21 c'est que les personnes qui vont subir ces hausses tarifaires
08:24 ne seront justement pas les Parisiens, voire les touristes français,
08:26 ce seront essentiellement des touristes étrangers
08:28 qui pourront et qui pourraient avoir une mauvaise image du pays,
08:32 vu les prix pratiqués, tout en rappelant encore une fois
08:35 que si les JO avaient été organisées dans une autre ville,
08:38 ça aurait sans doute été le même phénomène.
08:40 - Oui, parce que ça a déjà été le cas à Londres, par exemple,
08:42 vous avez fait des études également là-dessus.
08:44 - Mais vous savez, je me souviens
08:46 de la Coupe du Monde 98, vous voyez, c'est pas hier,
08:48 et lorsque nous avions sorti cette enquête à Que Choisir,
08:51 nous avions eu tous les médias anglais qui étaient arrivés,
08:53 qui avaient déferlé chez nous,
08:55 parce qu'ils aimaient bien un peu titiller la France,
08:58 la France-Angleterre, il y a toujours une petite défiance,
09:03 et on l'a vu encore avec la finale de la Ligue des champions de foot
09:06 qui a eu lieu il y a un peu moins de deux ans,
09:08 Real Madrid-Liverpool, où la presse anglaise s'est acharnée
09:11 sur la France en disant "vous vous rendez compte,
09:13 les supporters de Liverpool ne peuvent pas trouver une chambre
09:15 à moins de 1000 euros à Paris,
09:17 1000 euros même dans un hôtel 1 ou 2 étoiles".
09:19 Donc c'est vrai que, quelquefois,
09:21 on n'enlève pas la paille de la poutre qu'on a dans son oeil,
09:24 mais on va voir celle qui est dans l'oeil des autres,
09:27 et la France, pays très touristique,
09:30 pays, comment dire, Paris-ville très très visitée,
09:33 c'est vrai que, sans doute, ses dérives tarifaires
09:36 sont beaucoup plus impressionnantes
09:38 et beaucoup plus remarquées que peut-être dans d'autres villes.
09:40 - Avec toutefois un rayonnement économique sur le pays,
09:43 du moins on l'espère, alors l'histoire ne le dit pas forcément.
09:46 - On l'espère, mais les Jeux Olympiques sont souvent
09:49 très très décevants en termes de retombées économiques,
09:52 on espère plein de miracles, on imagine plein plein de recettes,
09:55 et la plupart du temps, malheureusement,
09:57 le bilan économique qui est fait quelques semaines après
10:00 est assez décevant, et des villes continuent de payer aujourd'hui
10:03 des déficits assez lourds pour avoir financé les Jeux Olympiques.
10:05 - Il y a des recettes, mais c'est surtout qu'en général,
10:07 on les paye plus cher que ce qui avait été budgété auparavant.
10:09 - Et c'est comme la fréquentation, on imagine qu'une masse
10:12 de visiteurs, de "supporteurs" va déferler sur Paris,
10:15 peut-être qu'on pourra, rien n'est moins sûr,
10:18 il faut toujours se méfier des prévisions trop optimistes
10:20 quand on essaie de vous vendre un événement aussi important
10:22 que les Jeux Olympiques.
10:23 - C'est un événement que vous allez suivre comment du coup Isabelle,
10:25 si vous êtes toujours avec nous ?
10:27 - Je suis 15 jours devant ma télé, je suis extrêmement déçue,
10:32 je pense que nous sommes nombreux dans mon cas,
10:35 ce n'est pas une fête populaire,
10:39 je pense que les gens qui vont être sur place
10:43 vont être des privilégiés.
10:45 Il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas une fête populaire.
10:48 - Eh bien on vous remercie d'être venue en parler avec nous
10:51 à midi sur Europe 1, merci beaucoup Isabelle,
10:54 vous qui nous avez appelé du Mans,
10:56 merci beaucoup Arnaud Deblau,
10:58 d'être venu expliquer votre étude de l'UFC Que Choisir.
11:01 - Restez bien avec nous parce que dans quelques instants,
11:03 Europe 1 Treasure est de retour.
11:05 - Oui, troisième sujet évoqué, il fait partie de notre histoire,
11:07 de notre patrimoine, Gustave Eiffel est mort il y a exactement 100 ans,
11:10 on va parler de son héritage mais on va aussi parler de la Tour Eiffel
11:13 qui précisément est fermée aujourd'hui,
11:15 les touristes ne pourront pas aller la visiter.
11:17 - Et si vous cherchez un podcast sympa, féerique
11:19 et rempli d'aventures pour vos enfants,
11:21 Europe 1 vous propose les Voyages d'Amelia,
11:23 il s'agit d'un récit historique en compagnie d'Amelia et Granny
11:26 à la rencontre de personnalités comme Alinor d'Aquitaine,
11:29 Gustave Eiffel justement ou encore Marie Curie.
11:32 Les Voyages d'Amelia, un podcast Europe 1 imaginé,
11:34 raconté pour les enfants, à retrouver sur toutes les plateformes d'écoute
11:37 sur le site et l'application Europe 1.
11:40 Appelez-nous, nous attendons vos réactions,
11:42 notamment sur la fermeture de la Tour Eiffel aujourd'hui,
11:44 01 80 20 39 21,
11:47 dans la suite d'Europe 1 Treasure avec Lénaïque Mouni.
11:49 - Bonjour, c'est Jacques Vendroux.
11:52 - Bonjour, c'est Céline Géraud.
11:53 - Bonjour, c'est Dimitri Pavlenko.
11:55 La grande famille Europe 1 vous souhaite de joyeuses fêtes.
11:58 - C'est Olivier Delacroix.
11:59 - Nous vous souhaitons de passer de très bonnes fêtes de fin d'année.
12:02 - Très bonnes fêtes.
12:03 - Bonjour, c'est Virginie Giraud sur Europe 1.
12:05 - Bonjour, c'est Pierre De Villeneau.
12:07 - Bonjour à tous, c'est Lénaïque Mounier.
12:09 Je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d'année sur Europe 1.
12:11 - Bonjour, c'est Pascal Praud.
12:13 La grande famille Europe 1 vous souhaite de passer de très bonnes fêtes.
12:17 - Bonjour, c'est Omblin Roche.
12:19 Europe 1 vous souhaite de très belles fêtes.
12:21 - Très bonnes fêtes.

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