• il y a 4 mois

Vendredi, samedi et dimanche dans Europe 1 Soir Week-end, Pascale de La Tour du Pin reçoit un invité au cœur de l'actualité politique.
Retrouvez "L'interview politique d'Europe 1 Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-deurope-1-soir-week-end

Category

🗞
News
Transcription
00:00Laurent Jacobelli, bonsoir, vous êtes député de Moselle et porte-parole du Rassemblement National, merci d'être avec nous en direct sur Europe 1, il est 20h19.
00:08J'ai peut-être une première question, est-ce qu'Eric Ciotti est toujours votre allié ?
00:12Même si son parti change de nom ?
00:18Oui bien sûr, mais je crois qu'Eric Ciotti a fait preuve d'un courage assez exceptionnel au moment où certains chez les Républicains essayaient de défendre la Macronie,
00:26d'autres essayaient de défendre leur carrière, lui il a fait le choix de défendre la France.
00:30Alors il l'a payé cher, il y a beaucoup de ses petits camarades qui lui ont lancé des couteaux dans le dos, il y en a même qui lui réclament de l'argent maintenant,
00:37mais je trouve que c'est un acte courageux à la hauteur des enjeux qui se lèvent devant notre pays.
00:44C'est toujours votre allié Eric Ciotti ?
00:49Mais bien sûr, et d'ailleurs on lui souhaite plein succès dans sa refondation des Républicains qui deviennent l'UDR,
00:56parce qu'on a besoin, on a besoin de se rassembler, on a besoin d'unir nos forces pour relever notre pays.
01:02Les autres savent le faire par ambition et par intérêt personnel, on a vu l'extrême gauche se retirer pour faire élire les amis de M. Wauquiez,
01:10on a vu une certaine droite se retirer aux législatives pour faire élire des macronistes,
01:15on voit bien que tous ces gens-là sont unis par la gamelle, et bien nous on essaye d'être unis par le sens de l'intérêt général,
01:21de l'intérêt de notre pays, et je crois que c'est tout à l'honneur d'Eric Ciotti, donc oui c'est notre allié,
01:25et nous sommes très heureux qu'il ait montré la voie.
01:28L'union des droites pour la République, vous lui apportez son soutien, est-ce que vous pensez que c'est une bonne idée qu'Eric Ciotti veuille changer le nom du parti ?
01:37Écoutez, ça, ça lui appartient, on ne va pas faire de l'ingérence...
01:40Vous avez le droit d'avoir votre allié, Laurent Jacobelli !
01:43Mais je vais vous le donner !
01:44Vous savez, quand aujourd'hui vous votez, si demain vous devez voter pour les Républicains, vous allez voter pour quoi ?
01:50Vous allez voter pour servir la soupe à Emmanuel Macron, ou vous allez voter pour travailler avec Marine Le Pen et Jordan Bardella au redressement du pays ?
01:58On ne peut pas avoir sous le même label des gens qui vont dans des sens complètement opposés.
02:05Si demain vous faisiez une référence au marketing, vous allez dans votre supermarché,
02:09et que vous achetez une boîte de petits pois, vous ne voulez pas à l'intérieur avoir des haricots verts.
02:15Je pense que c'est la même chose, il fallait beaucoup de clarté.
02:18Aujourd'hui, Laurent Wauquiez, par exemple, a apporté beaucoup d'incertitudes sur la marque.
02:23Là aussi c'est le terme que vous avez employé, les Républicains.
02:26Je crois qu'Eric Ciotti a bien fait de trouver un nouveau label.
02:30Il y a beaucoup de choses qui sont dites dans ce titre, vous l'avez fait allusion à la référence au gaullisme.
02:35Moi ça me touche, parce que le gaullisme c'est l'amour de la France et le combat politique dans le seul intérêt de la nation.
02:42Et puis c'est aussi se rassembler avec le Rassemblement National et tous les patriotes pour assurer l'alternance à Emmanuel Macron.
02:50A priori c'est une bonne idée.
02:52Laurent Jacobelli, comment expliquez-vous que les droites aient du mal à parler d'une même voix ?
02:59Comment vous expliquez ça ?
03:01C'est vrai que quand Eric Ciotti s'était allié au Rassemblement National, il a perdu une partie de la droite.
03:05Cette droite qu'on appelait gaulliste.
03:07Je pense qu'il n'a pas fait ça par hasard, Eric Ciotti, UDR.
03:12C'est un clin d'œil ou un appel du pied peut-être à ceux à droite qui s'étaient éloignés de lui.
03:18Parce qu'il y avait eu un rapprochement avec le Rassemblement National.
03:21Est-ce que les droites sont réconciliables aujourd'hui ?
03:26Je n'en sais rien.
03:28Ce que je sais, c'est que la droite a perdu beaucoup de son âme depuis qu'elle a perdu le pouvoir.
03:33Elle ne s'en est jamais remise.
03:36Et on voit bien que certains, pour retrouver un poste, pour s'allier au pouvoir en place, ont été capables d'abandonner leurs idées.
03:43Le problème de la droite, c'est que pendant les élections, elle parle comme le Rassemblement National.
03:47Elle demande plus de sécurité, moins d'immigration, plus de pouvoir d'achat.
03:51Et lorsqu'elle a été au pouvoir, elle a fait l'inverse.
03:53Celui qui a supprimé des postes de policiers, c'est Nicolas Sarkozy.
03:56Et qui a continué à ouvrir les vannes de l'immigration submersive, c'est Nicolas Sarkozy.
04:01Alors qu'il a été depuis largement surpassé.
04:03Donc c'est sûr que beaucoup de Français ne croient plus en la droite.
04:07Et que certains leaders politiques, parce qu'ils ont promu leur carrière personnelle avant de choisir l'intérêt général,
04:14ont probablement abîmé, sali l'image de la droite.
04:18Il y a quelque chose à reconstruire.
04:20Nous sommes prêts à travailler avec ceux à droite qui sont sincères.
04:23Et qui veulent vraiment mettre en place un programme pour la France.
04:27Laurent Jacobilli, le RN rallie de plus en plus de voix.
04:31Mais le RN fait encore peur à droite.
04:33Fait encore peur à droite.
04:35C'est-à-dire qu'il y a toujours cette étiquette extrême droite.
04:39Dont le RN a du mal à se défaire encore aujourd'hui, non ?
04:43Non, elle fait peur à quelques leaders de droite.
04:45Moi je peux vous assurer que dans ma circonscription, la 8ème de La Moselle,
04:50quand les électeurs et les adhérents des Républicains ont appris qu'Eric Ciotti voulait travailler avec nous pour ses législatives,
04:56ils étaient très heureux.
04:58Parce qu'ils voyaient bien sur le terrain qu'il fallait qu'on gagne ensemble.
05:00Alors vous avez quelques leaders, évidemment, un peu acariâtres.
05:04Parce qu'ils font partie de ce système en place.
05:06Et le fait que le RN puisse demain arriver aux affaires, ça les embête.
05:10Ils vont perdre un peu de leur précaré.
05:12Peut-être même un peu de leurs indemnités.
05:14Ils réagissent de manière, j'allais dire, un petit peu personnelle, un peu narcissique, un peu égocentrique.
05:20Et ils préfèrent une mauvaise alliance avec la Macronie.
05:23Ils préfèrent se faire élire par l'extrême gauche, assez terrifiante d'ailleurs, de M. Mélenchon.
05:30Plutôt que d'écouter leur base.
05:33Je crois que simplement il y a une dissension, un schisme entre les pseudo-élites de la droite et leur électorat.
05:39Je crois qu'il y a une forme de trahison permanente dont l'électorat ne veut plus.
05:42Jean-Christophe, pourquoi je vous appelle Jean-Christophe ?
05:44C'est insupportable.
05:46Jean-Christophe Guélien, politologue et communicant.
05:49Je crois que vous vouliez réagir.
05:51Non, je voulais juste poser une question à Laurent Jacobelli.
05:53Bonsoir Laurent Jacobelli.
05:55C'est vous qui avez fait une campagne que je connais très active, extrêmement dure,
05:59pendant les législatives, suite à la dissolution de l'Assemblée Nationale.
06:05Et puis après, pendant cet été, vous avez forcément voyagé à travers ce pays.
06:10Quel est votre sentiment, parce qu'on parle là des dirigeants du parti Les Républicains.
06:14En fait, le grand sujet, c'est les dirigeants certes, et notamment les députés,
06:19mais en particulier les militants, et ce qui reste des militants des Républicains,
06:23ce qui n'est quand même pas non plus un gros volume, mais surtout finalement,
06:26l'ensemble d'un monde de sympathisants et d'électeurs que vous croisez.
06:30Comment vous ressentez-vous les liens ?
06:32Parce que finalement, vous parliez de quelque chose sur la droite,
06:34mais aujourd'hui, c'est quoi votre sentiment ?
06:36Est-ce qu'ils viendraient chez vous ?
06:38Est-ce qu'ils ont besoin d'un sas ?
06:40Est-ce qu'ils ont besoin de quelque chose qui doit être créé par Axioti ?
06:42Comment on fonctionne par rapport à ça ?
06:44Moi, je crois que les électeurs, en tout cas ceux que j'ai pu rencontrer,
06:46sont soulagés en fait.
06:48Ils sont soulagés parce qu'ils se disent, ça y est,
06:50il y a enfin une droite qui arrête d'être la droite la plus bête du monde,
06:54et qui comprend que son allié naturel, c'est le Rassemblement National.
06:57Et il y a beaucoup d'électeurs qui étaient heureux qu'on porte ensemble les mêmes thèmes,
07:00avec une chance de gagner.
07:02Alors bien sûr, ils ont leur histoire,
07:04ils ont leur parcours personnel,
07:06ils veulent changer de crèmerie et adhérer au Rassemblement National.
07:08En revanche, ils voient bien
07:10qu'on a des choses à faire ensemble.
07:12Vous savez, le Rassemblement National ne se qualifie pas
07:14comme étant un parti de droite.
07:16Il y a aussi des gens de gauche qui sont venus chez nous
07:18et qui travaillent avec nous.
07:20En revanche, on a besoin de cette droite patriote,
07:22cette droite qui aime la France.
07:24Je crois que les électeurs, les adhérents,
07:26sont vraiment soulagés.
07:28Il y avait une forme d'hypocrisie avant.
07:30On parle comme le Rassemblement National,
07:32au fond, on pense comme le Rassemblement National,
07:34mais au final, on fait le jeu de la gauche ou de la Macronie.
07:36Je crois que beaucoup d'électeurs en avaient un peu marre
07:38et se sont sentis, en tout cas ceux que j'ai pu rencontrer,
07:40et c'est moi le ressenti que j'en ai,
07:42qui est forcément un peu partial aussi,
07:44ils se sont sentis soulagés, libérés,
07:46comme s'il y avait une chape de plomb
07:48qui s'était dissipée au-dessus de leur tête.
07:50Juste un mot,
07:52sur ces droites,
07:54Laurent Jacobelli, je voudrais me tourner un instant
07:56vers Charlotte Dornelas. Est-ce que la droite
07:58traditionnelle, aujourd'hui,
08:00finalement, n'existe plus ?
08:03Un peu comme la gauche traditionnelle,
08:05c'est-à-dire que
08:07c'est une vraie question, peut-être,
08:09qu'on se pose.
08:11On ne sait pas où elle est, cette droite traditionnelle.
08:13La question qui se pose à elle, et à laquelle, d'ailleurs,
08:15ils essayent un peu tous de répondre, c'est à quoi va-t-elle ressembler demain ?
08:17C'est vrai que c'est une question qui se pose.
08:19Est-ce qu'elle existe encore ? Oui, elle a réussi
08:21à avoir un nombre honorable de députés par rapport
08:23justement à sa faiblesse militante,
08:25même à la faiblesse de la puissance du parti.
08:27Donc il y a encore des députés qui sont là,
08:29mais c'est vrai que la question qui se pose, Éric Ciotti a fait
08:31un choix qui a été soutenu,
08:33c'est factuel, par certains militants
08:35et même une proportion importante
08:37de militants, d'adhérents et d'électeurs
08:39aux Républicains. Maintenant, la question
08:41qui va se poser notamment à Laurent Wauquiez,
08:43qui est quand même tenant d'une ligne
08:45clairement marquée à droite,
08:47notamment sur les sujets régaliens
08:49qui ont poussé Éric Ciotti à faire cette alliance avec
08:51le Rassemblement National. La question qui va se poser,
08:53c'est comment est-ce que lui continue
08:55à travailler avec une aile des Républicains
08:57qui avaient quitté le parti ? Vous le citiez, Xavier Bertrand
08:59et Valérie Pécresse, quand Laurent Wauquiez
09:01était à la tête, en raison de la ligne
09:03portée par Laurent Wauquiez. Donc oui, quel est
09:05l'avenir de cette droite classique ? C'est une question qui se pose
09:07à elle, de manière absolument évidente.
09:09Éric Ciotti apporte
09:11sa clarification, les autres vont
09:13devoir le faire à la suite, ça c'est sûr et certain.
09:15Laurent Jacobilli, une chose
09:17encore, on y est, la séquence politique
09:19est assez forte en ce moment, on n'a toujours pas de
09:21Premier ministre, en tout cas
09:23désigné par Emmanuel Macron,
09:25et on a un peu l'impression que votre
09:27parti, l'URN, se fait assez discret, c'est vrai qu'on n'a pas
09:29beaucoup entendu Marine Le Pen, Jordan
09:31Bardella, que se passe-t-il ?
09:33On fait quelque chose qui est devenu assez rare en politique,
09:35on travaille !
09:37Attendez, parce que les autres ne travaillent pas !
09:39En tout cas,
09:41ils braillent beaucoup,
09:43ils parlent fort, ils font
09:45de l'agitation, on a vu la France insoumise
09:47sur tous les plateaux, nous sortir
09:49une candidate, on ne sait où, pour devenir
09:51Premier ministre, alors ça c'était la télé-réalité
09:53de l'été, vous prenez
09:55un inconnu dans la rue, vous en faites un Premier ministre
09:57et vous essayez de l'imposer au Président de la République,
09:59bon, finalement ça n'a pas marché,
10:01on a vu la gauche se rabibocher,
10:03s'insulter, se rabibocher à nouveau,
10:05puis s'insulter, puis être d'accord, puis plus d'accord,
10:07ça c'est du spectacle ! Nous on n'a pas
10:09tellement envie d'entrer dans du spectacle, parce que
10:11on sait que la France va vivre des moments
10:13difficiles, et qu'il faut un projet sérieux,
10:15donc on a travaillé, travaillé au texte...
10:17Donc c'est tout à fait calculé votre silence, je parle de vous,
10:19je ne parle pas de vous, vous êtes avec vous ce soir sur Europe 1,
10:21mais je parle du rassemblement national,
10:23c'est-à-dire que vous êtes en phase d'observation,
10:25c'est ça ? Non, non, d'observation
10:27si vous voulez, mais de travail, je vous le dis,
10:29des futurs textes, et puis de travail, d'organisation...
10:31Mais vous travaillez sur quoi exactement, Laurent Jacobelli ?
10:33Dites-nous tout. Le projet de loi que nous allons présenter,
10:35parce que vous savez que nous travaillons selon
10:37trois axes, moins d'immigration, plus de
10:39sécurité, plus de pouvoir d'achat,
10:41on travaille aussi sur l'organisation de notre mouvement
10:43qui a considérablement évolué,
10:45on a aujourd'hui 100 000 adhérents,
10:47on a 143 députés avec nos alliés,
10:49c'est sûr que ça demande derrière une
10:51réorganisation, donc on a travaillé tout ça
10:53pendant l'été, sérieusement,
10:55on a répondu aux interviews quand il y en avait,
10:57mais c'est vrai qu'on n'a pas forcé
10:59les portes du plateau
11:01du JT de 20h pour
11:03dire n'importe quoi et son contraire
11:05et tout simplement pour... Vous attendez
11:07qu'il y ait un Premier ministre pour réagir peut-être, en tout cas
11:09qu'il soit désigné par Emmanuel Macron ? Vous savez,
11:11on a réagi en disant qu'il y aurait
11:13avec nous une motion de censure immédiate
11:15si on avait un Premier ministre issu de la gauche,
11:17de la gauche du Nouveau Front Populaire.
11:19Donc on a déjà donné
11:21nos points de vue et puis bien évidemment,
11:23nous serons très vigilants au programme
11:25que présentera le futur ou la future
11:27Première Ministre, mais nous,
11:29vous savez, on est à peu près persuadés
11:31que les institutions
11:33et le milieu politique,
11:35enfin la politique dans les mois qui viennent, vont être très chahutées
11:37et qu'il n'y a que trois possibilités.
11:39Le référendum pour faire appel
11:41au peuple sur les sujets importants,
11:43ça, ce sera un moyen d'avoir l'avis direct
11:45de nos concitoyens. Deuxièmement,
11:47une dissolution, mais ça, il faudra attendre dix mois
11:49ou, mais il n'en aura jamais la
11:51sagesse, que le Président de la République
11:53démissionne. Sinon, on aura
11:55des gouvernements qui sauteront au gré
11:57des mesures, parce qu'aujourd'hui...
11:59Vous attendez voir ce qu'il va se passer, Laurent Jacobetti, c'est ça.
12:01En attendant, le RN travaille. C'est pour ça que
12:03effectivement, il réagit peu.
12:05Merci beaucoup, en tout cas, d'avoir répondu
12:07à nos questions en direct sur Europe 1.
12:09Il est 20h31, un peu en retard.
12:11Excusez-nous !

Recommandations